Ce qu'elle a vu a tout changé : un film au coeur de l'actualité

Unplanned

Jeune étudiante issue d’une famille catholique, Abby Johnson s’engage comme bénévole au Planning Familial américain pour aider les femmes en détresse et défendre leurs droits. Son ardeur, son professionnalisme et sa détermination vont la propulser dans une carrière brillante de directrice de clinique du Planning Familial et porte-paroles du mouvement, jusqu’au jour où tout bascule… après 22 000 avortements pratiqués sous son autorité, elle vit l’expérience d’assister en direct sur un moniteur de contrôle à un avortement par aspiration à la 13ième semaine. La violence de ce qu’elle voit la sort avec la même brutalité de sa méprise sur la vérité de ses combats : de militante des droits de la femme, elle deviendra une pierre angulaire des mouvements pro-vie aux Etats-unis.

De facture très américaine, ce film d’inspiration autobiographique, n’en reste pas moins bouleversant. Il illustre bien les déviations éthiques inévitables d’un droit des femmes aussi biaisé que sacralisé : « un enfant si je veux quand je veux », comme l’exprime parfaitement le titre.

Rien n’est caché au regard du spectateur de la violence de l’acte, les metteurs en scène ont d’ailleurs sollicité parmi leurs acteurs un chirurgien qui avait pratiqué plus de 1000 avortements au-delà du 2ième trimestre de grossesse et une infirmière spécialisée : ce film est destiné à un public d’une certaine maturité, et pour les grands adolescents il nécessite à l’évidence d’être accompagné.

Unplanned incarne parfaitement le paradoxe de la psychologie humaine dévoyée par la certitude et la volonté de faire le bien alors même qu’elle pose des actes intrinsèquement mauvais dont elle n’est même plus consciente, et c’est là bien tout l’enjeu du film.

« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » pourrait résumer Unplanned : Abby Johnson est victime de la manipulation d’autorités politiques à l’idéologie mortifère et au diktat économique qui base toute la captation et l’activisme de ses agents du crime sur le chantage affectif.

Nul ne peut regarder ce film sans penser au Docteur Dor qui nous a quittés cette année : la reconnaissance par la directrice du planning familial  de l’impact des prières et des mobilisations devant les mouroirs infantiles sur le taux de fréquentation des salles d’avortement ne peut que rendre hommage à ce qui aura été le combat de tout une vie pour le Docteur Dor. Ne pas juger les femmes sous emprise mais les accompagner, combattre les instances supérieures seules responsables, sauver les enfants.

En ces jours de vote de l’allongement des délais de l’avortement, ce film est à promouvoir pour réveiller les consciences : il n’est jamais trop tard, le combat doit se poursuivre.

Unplanned, sorti en salle le 1er octobre, disponible en e-billet, ici