Pèlerinage de Pentecôte
de Paris à Chartres

ARCHIVE - rendez-vous sur le nouveau site: cliquez ici

Actualité

mercredi 06 février 2019

Les saints et les anges - Ave Maria de Fatima

 

- 1 -
Les saints et les anges
En choeurs glorieux
Chantent vos louanges
Ô Reine des cieux.
Ave, ave, ave Maria.  (bis)

- 2 -
Devant votre image
Voyez vos enfants
Agréez l'hommage
De nos coeurs aimants.
Ave, ave, ave Maria.  (bis)

- 3 -
Soyez le refuge
Des pauvres pécheurs
Ô Mère du Juge
Qui voyez nos coeurs.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 4 -
Ô puissante Reine
Dans la chrétienté
Remplacez la haine
Par la charité.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 5 - 
Avec vous, ô Mère,
Nous voulons prier
Pour sauver nos frères
Et les sanctifier.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 6 - 
À l'heure dernière
Fermez-nous les yeux
À votre prière
S'ouvriront les cieux.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

  - 7-
Écoutez, ô Mère
Qui nous aimez tant
Cette humble prière
Que font vos enfants.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 8 -
Au salut du monde
Pour mieux travailler
Qu'une foi profonde
Nous aide à prier.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 9 -
Voyez la misère
De tous les humains
Pitié, douce Mère,
Tendez-leur la main.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 10 -
L'enfer se déchaîne
Nous saurons lutter
Nous vaincrons la haine
Par la charité.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

- 11 -
Donnez à l'enfance
Paix et réconfort
Qu'aux jours de souffrance
Les coeurs restent forts.
Ave, ave, ave Maria. (bis)

 

 

 

Je mets ma confiance

Je mets ma confiance,
Vierge, en votre secours,
Servez-moi de défense,
Prenez soin de mes jours ;
Et quand ma dernière heure
Viendra fixer mon sort,
Obtenez que je meure
De la plus sainte mort.

Sainte Vierge Marie,
Asile des pécheurs,
Prenez part, je vous prie,
A mes justes frayeurs :
Vous êtes mon refuge,
Votre Fils est mon Roi,
Mais Il sera mon Juge,
Intercédez pour moi.

Ah ! Soyez-moi propice
Avant que de mourir,
Apaisez Sa justice,
Je crains de la subir ;
Mère pleine de zèle,
Protégez votre enfant,
Je vous serai fidèle
Jusqu’au dernier instant.

A dessein de vous plaire,
O Reine de mon coeur !
Je promets de rien faire
Qui blesse votre honneur :
Je veux que, par hommage,
Ceux qui me sont sujets,
En tous lieux, à tout âge,
Prennent vos intérêts.

Voyez couler mes larmes,
Mère du bel Amour ;
Finissez mes alarmes
Dans ce mortel séjour :
Venez rompre ma chaîne,
Pour m’approcher de vous,
Aimable Souveraine,
Que mon sort serait doux !

Vous êtes, Vierge Mère,
Après Dieu, mon support ;
Je sais qu’Il est mon Père,
Mais vous êtes mon fort :
Faites que dans la gloire,
Parmi les bienheureux,
Je chante la victoire
Du Monarque des cieux.

J'irai la voir un jour

- 1 -
J'irai la voir un jour
Au ciel dans la patrie
Oui, j'irai voir Marie
Ma joie et mon amour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

- 2 -
J'irai la voir un jour
O cri plein d'espérance
Qui calme ma souffrance
Et charme ce séjour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

- 3 - 
J'irai la voir un jour
J'irai m'unir aux anges
Pour dire ses louanges
Et pour former sa cour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

  - 4 - 
J'irai la voir un jour
J'irai près de son trône
Recevoir la couronne
Que m'offre un Dieu d'amour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

- 5 -
J'irai la voir un jour
Cette Vierge si belle
Bientôt j'irai près d'elle
Lui dire mon amour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

- 6 - 
J'irai la voir un jour
J'irai loin de la terre
Et sur son coeur de mère
Reposer sans retour.
[Au ciel, au ciel, au ciel
J'irai la voir un jour.
] [bis]

Chez nous soyez Reine !


Chez nous soyez Reine, nous sommes à vous
Régnez en souveraine
Chez nous, Chez nous
Soyez la madone qu’on prie à genoux,
Qui sourit et pardonne,
Chez nous, Chez nous.


Salut, ô Notre-Dame,
Nous voici devant Vous,
Pour confier nos âmes
A votre cœur si doux.

Vous êtes notre Mère,
Portez à votre Fils
La fervente prière
De vos enfants chéris.

L’Archange qui s’incline
Vous loue au nom du ciel.
Donnez la paix divine
A notre cœur mortel.

Gardez, ô Vierge pure,
O Cœur doux entre tous
Nos âmes sans souillure,
Nos cœurs vaillants et doux.

Dites à ceux qui peinent
Et souffrent sans savoir
Combien lourde est la haine,
Combien doux est l’espoir.

Lorsque la nuit paisible
Nous invite au sommeil,
Près de nous, invisible,
Restez jusqu’au réveil.

Soyez pour nous la Reine
De douce charité,
Et bannissez la haine
De toute la cité.

A notre heure dernière
Accueillez dans les cieux
A la maison du Père
Notre retour joyeux.

Nous voulons Dieu

1 - Nous voulons Dieu, Vierge Marie,
Prête l'oreille à nos accents ;
Nous t'implorons, Mère chérie,
Viens au secours de tes enfants.


R. Bénis, ô tendre Mère,
Ce cri de notre foi :
Nous voulons Dieu ! C'est notre Père,
Nous voulons Dieu ! C'est notre Roi.


2 - Nous voulons Dieu ! ce cri de l'âme
Que nous poussons à ton autel,
Ce cri d'amour qui nous enflamme,
Par toi qu'il monte jusqu'au ciel.

3 - Nous voulons Dieu dans la famille,
Dans l'âme de nos chers enfants ;
Pour que la foi s'accroisse et brille
A nos foyers reconnaissants.

4 - Nous voulons Dieu ! Sa sainte image
Doit présider aux jugements ;
Nous le voulons au mariage
Comme au chevet de nos mourants

5 - Nous voulons Dieu pour que l'Eglise
Puisse enseigner la vérité
Combattre l'erreur qui divise,
Prêcher à tous la charité.

6 - Nous voulons Dieu ! le ciel se voile
La tempête agite les flots ;
Brille sur nous, ô blanche étoile,
Conduis au port les matelots.

Ubi Caritas

Ubi caritas et amor, Deus ibi est.
Congregavit nos in unum Christi amor.
Exsultemus, et in ipso ijucundemur.
Timeamus, et amemus Deum vivum.
Et ex corde diligamus nos sincero.
Ubi caritas et amor, Deus ibi est.

Si Amul ergo cum in unum congregamur:
Ne nos mente dividamur, caveamus.
Cessent iurgia maligna, cessent lites.
Et in medio nostri sit Christus Deus.
Ubi caritas et amor, Deus ibi est.
Simul quoque cum beatis videamus,
Glorianter vultum tuum, Christe Deus:
Gaudium quod est immensum, atque probum,
Saecula per infinita saeculorum. Amen.

Tantum ergo

Tantum ergo, Sacramentum
Veneremur cernui :
Et antiquum documentum,
Novo cedat ritui :
Praestet fides suplementum,
Sensuum defectui.

Genitori, Genitoque,
Laus et jubilatio :
Salus, honor, virtus quoque,
Sit et benedictio :
Procedenti abutroque,
Comparsit laudatio.


Adorons donc, proternés
Un si grand Sacrement ;
Que l’ancien rite 
cède la place à ce nouveau mystère : 
que la foi supplée à la faiblesse de nos sens.

Qu’au Père et au Fils
soient honneur et louange, salut,
gloire, puissance et bénédiction :
même hommage à Celui qui 
procède de l’un et de l’autre.

Vous êtes dans mon âme - Jeanne Barbey

1. Vous êtes dans mon âme.
Jésus Ô Roi des cieux!
Mon cœur d'amour s'enflamme.
Au comble de mes vœux!

Refrain.
Jésus eucharistie,
Ô Fils de l’éternel!
Pour moi dans l'humble hostie
Vous descendez du ciel!

2. Doux maître je vous donne
Ma foi, mon humble amour
Que votre main si bonne
Me guide chaque jour.

3. Mon âme est triste lasse.
Sans votre bon secours:
J’implore votre grâce:
Restez en moi toujours

4. Jésus mon cœur vous aime.
Gardez-lui sa faveur
Jésus bonté suprême,
Jésus divin sauveur.

Les Lansquenets - Choeur Montjoie Saint Denis

Ce monde vétuste et sans joie, faïlala,
Croulera demain devant notre foi, faïlala,
Et nos marches guerrières
Feront frémir la terre
Au rythme des hauts tambours
Des Lansquenets. (bis)

Que nous font insultes et horions, faïlala,
Un jour viendra où les traîtres paieront, faïlala,
Qu’ils freinent donc s’ils l’osent,
Notre ascension grandiose
Que rythment les hauts tambours
Des Lansquenets. (bis)

Nous luttons pour notre idéal, faïlala,
Pour un ordre catholique et royal, faïlala,
Et à notre heure dernière,
Nous quitterons la terre
Au rythme des hauts tambours
Des Lansquenets. (bis)
 

La Calvacade - Choeur Montjoie Saint Denis

Un jour, dans la fusillade
Galopant à l'inconnu
Nous allions en cavalcade
Tu étais mon camarade,
Celui que j'aimais le plus
Celui que j'aimais le plus

Un cavalier par bravade
Des siens le plus résolu
Il porta son estocade
Ce fut toi mon camarade
Ce fut toi qui la reçus.
Ce fut toi qui la reçus.

J'ai vengé l'estafilade
Que ce coup t'avait valu
Mais très tard, dans la nuit froide,
J'ai pleuré mon camarade
Près de ton corps étendu.
Près de ton corps étendu.

Je suis ma route maussade
Et je chevauche sans but
Au hasard d'une embuscade
J'ai perdu mon camarade
Je ne rirai jamais plus.
Je ne rirai jamais plus.

Prince écoute ma balade
Et cet appel éperdu
Prie le dieu des cavalcades
De placer mon camarade
A la droite de Jésus.
A la droite de Jésus.

La route est longue - Choeur Montjoie Saint Denis

Marche sans jamais t'arrêter
La route est dure, dure, dure
Chante si tu es fatiguée
Tu marcheras des heures entières
Sous le dur soleil de l'été
Tu marcheras dans la poussière
Que soulèvent tes souliers

Tu traverseras les rivières
Sans craindre de voir s'écrouler

Le vieux pont de bois ou de pierre
Qu'ébranle ton pas cadencé

Si ta route est creusée d'ornières
Et si tu as peur de tomber
Que ta voix se fasse plus fière
Et que ton pas soit plus léger

Si ta route est souvent austère
Garde toi jamais d'oublier
Qu'elle te mène à la lumière
A la joie et la vérité

 

La Strasbourgeoise

1. Petit Papa, c'est donc la Mi-Carême ?
Car te voici déguisé en soldat
Petit Papa, dis-moi que c'est pour rire
Ou pour faire peur aux tout petits enfants (bis)

2. Non, non ma fille, je pars pour la patrie
C'est un devoir où tous les papas s'en vont
Embrasse-moi, petite fille chérie
Je rentrerai bien vite à la maison (bis)

3. Dis-moi Maman, quelle est cette médaille
Et cette lettre qu'apporte le facteur ?
Dis-moi Maman, tu pleures et tu défailles,
Ils ont tué petit père adoré ? (bis)

4. Oui mon enfant, on a tué ton père
Pleure avec moi car nous les haïssons
Quelle guerre atroce qui pleurer les mères
Et tuent les pères des petits anges blonds (bis)

5. La neige tombe aux portes de la ville
Là est assise une enfant de Strasbourg
Elle reste là, malgré le froid, la bise
Elle reste là malgré le froid du jour (bis)

6. Un homme passe, à la fillette donne
Elle reconnait l'uniforme allemand
Elle refuse l'aumône qu'on lui donne
À l'ennemi, elle dit bien fièrement : (bis)

7. Gardez votre or, je garde ma puissance
Soldat prussien, passez votre chemin
Moi je ne suis qu'une enfant de la France
À l'ennemi, je ne tends pas la main (bis)

8. Tout en priant sous cette cathédrale
Ma mère est morte sous ce porche écroulé
Frappée à mort par l'une de vos balles
Frappée à mort par l'un de vos boulets (bis)

9. Mon père est mort sur vos champs de bataille
Je n'ai pas vu l'ombre de son cercueil
Frappé à mort par l'une de vos balles
C'est la raison de ma robe de deuil 

10. Vous avez eu l'Alsace et la Lorraine
Vous avez eu des millions d'étrangers
Vous avez eu Germanie et Bohême
Mais mon p'tit coeur, vous ne l'aurez jamais
Mais mon p'tit coeur, lui, restera Français

Glory Glory Alleluia !

1. Nous sommes partis de bon matin avant le jour } ter
La nuit était comme un four
En chantant

Refrain
Glory, glory alléluia } ter
Bon voyage pour tous les paras

2. Longue est la route qui serpente devant nous } ter
Mais nous irons jusqu'au bout
En chantant

3. Oui nous irons nous faire casser la gueule en cœur } ter
Mais nous reviendrons vainqueurs
En chantant

La Messe dans les Bois - Choeur Montjoie Saint Denis

Couplets :

Où courez-vous ? Femmes qui donc vous presse ?
Où courez-vous passé minuit ?
_ Dieu va venir, c’est l’heure de la messe,
On ne voit plus Dieu que la nuit.

Vos temples sont des masures affreuses
Où les bleus siègent en vainqueurs
_ Dieu trouve asile en nos forêts ombreuses
Aussi discrètes que nos cœurs.

Plus de clocher, hélas, et plus de cloche
Qui chante au dessus des sillons,
_ Quand le bon Dieu de nos forêts approche
Les oiseaux font leurs carillons.

Dans les fourrés où vos bandes s’assemblent !
Quels honneurs reçoit Jésus-Christ ?
_Il trouve là des gens qui lui ressemblent :
Les Vendéens que l’on proscrit.

Près de l’autel en ces retraits funèbres
A peine quelque torche luit.
_Nos cœurs brillent alors dans les ténèbres,
Comme nos cœurs devant Lui.

L’orgue jamais au milieu de vos fêtes,
Ne sème ses accords si beaux ?
_Le chêne épanche au milieu de nos têtes
La grande voix de ses rameaux.

Si Dieu permet que votre effort succombe
Qui désormais vous soutiendra ?
_A la Vendée on peut creuser sa tombe,
En nouveau Christ elle sortira.

Les Bleus sont là ! Choeur Montjoie Saint Denis

Excédés par l’anticléricalisme de 1793, des prêtres et de nombreux français vont se révolter et, pendant plusieurs années tenir tête aux armées révolutionnaires. Mais les bleus - les soldats de la garde nationale - l’emportent au prix d'un effroyable génocide (dont les génocides de Vendée qui firent plus de 300.000 morts). La paix ne reviendra que sous le premier Empire. Ce chant montre que si les Chouans se battaient pour le Roi, ils se battaient aussi pour leur Dieu. Reprenons ensemble la devise des Vendéens : "Semper fidelis !". 

1. Les Bleus sont là, le canon gronde,
Dites les gars avez-vous peur ?
Nous n'avons qu'une peur au monde,
C'est d'offenser Notre Seigneur.

2. Vos corps seront jetés à l'onde,
Vos noms voués au déshonneur.
Nous n'avons qu'un honneur au monde,
C'est l'honneur de Notre Seigneur.

3. Les Bleus chez vous, dansant la ronde,
Boiront le sang de votre cœur,
Nous n’avons qu’un espoir au monde,
C'est le Cœur de Notre Seigneur.

4. Allez les gars, le canon gronde,
Partez les gars, soyez vainqueurs !
Nous n'avons qu'une gloire au monde,
C'est la victoire du Seigneur.

5. La France attend qui la délivre,
Et cherche à qui donner sa foi.
Nous n’avons qu’un espoir pour vivre,
C’est le retour de notre roi.

6. Allons les gars, pour notre terre,
Tels nos aïeux pour notre Foi.
Reprenons le vieux cri de guerre :
Vive Dieu, la France et le Roi.

 

Claquez Bannières ! Choeur Montjoie Saint Denis

 

Claquez bannières de chrétienté
Contre révolution
Notre honneur est fidélité
Gardons la tradition

1. Chez nous Dieu premier servi,
La France est aux Français.
Travail, Famille Patrie,
Nos devises sont fixées

2. Dehors escrocs libéraux,
Valets des communistes
Complices des bourreaux,
Compères des socialistes

3. Nos alliés ils ont trahi,
Sali même le sacré.
Livrés nos colonies
Les enfants massacrés.

4. Dans les combats frères d’armes,
Ayons toujours la joie
Au tréfonds de nos âmes,
Car nous servons le Roi.
 

La vie chrétienne est une marche

Chers pèlerins,

Vous voilà enfin rassemblés en compagnie de vos anges gardiens, présents eux aussi par milliers, que nous saluons avec affection et reconnaissance, au terme de cet ardent pèlerinage, plein de prières, de chants et de sacrifices, et déjà certains d'entre vous ont retrouvé la robe blanche de l'innocence baptismale. Quel bonheur !

Vous voilà rassemblés par une grâce de Dieu dans l'enceinte de cette cathédrale bénie, sous le regard de Notre-Dame de la Belle Verrière, une des plus belles images de la Très Sainte Vierge. Image devant laquelle nous savons que saint Louis est venu s'agenouiller après un pèlerinage accompli pieds nus. Est-ce que cela ne suffit pas à nous rendre le goût de nos racines chrétiennes et françaises ? Nous vous remercions, chers pèlerins, parce que, en l'honneur de cette Vierge sainte, vous vous êtes mis en marche par milliers, et ce sont des milliers de voix, sortant de milliers de poitrines, de tous les âges et de toutes les conditions, qui nous donnent ce soir la plus belle et la plus vivante image de la chrétienté. Nous vous remercions de vous présenter ainsi chaque année comme une parabole vivante ; car lorsque vous vous avancez au cours de ces trois jours de marche vers le sanctuaire de Marie, en priant et en chantant, vous exprimez la condition même de la vie chrétienne qui est d'être un long pèlerinage et une longue marche vers le paradis ! Et cette marche aboutit dans l'église, qui est l'image du sanctuaire céleste.

La vie chrétienne est une marche, souvent douloureuse, passant par le Golgotha, mais éclairée par les splendeurs de l'Esprit. Et qui débouche dans la gloire. Ah ! on peut bien nous persécuter, cependant j'interdis qu'on nous plaigne. Car nous appartenons à une race d'exilés et de voyageurs, douée d'un prodigieux pouvoir d'intervention, mais qui refuse - c'est sa religion - de laisser détourner son regard des choses du Ciel. N'est-ce pas ce que nous chanterons tout à l'heure à la fin du Credo : Et exspecto, - et j'attends - Vitam venturi sæculi, - la vie du siècle à venir. Oh ! non pas un âge d'or terrestre, fruit d'une évolution supposée, mais le vrai paradis de Dieu dont Jésus parlait en disant au bon larron : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis ! »

Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n'est pas pour remplacer le Ciel, c'est pour lui servir d'escabeau. Et si un jour, face à la barbarie montante, nous devions prendre les armes en défense de nos cités charnelles, c'est parce qu'elles sont, comme le disait notre cher Péguy, « l'image et le commencement et le corps et l'essai de la maison de Dieu ». Mais avant même que ne sonne l'heure d'une reconquête militaire, n'est-il pas permis de parler de croisade, du moins lorsqu'une communauté se trouve menacée dans ses familles, dans ses écoles, dans ses sanctuaires, dans l'âme de ses enfants ? Aussi bien, chers amis, nous n'avons pas peur de la révolution : nous craignons plutôt l'éventualité d'une contre-révolution sans Dieu !

Ce serait rester enfermés dans le cycle infernal du laïcisme et de la désacralisation ! Il n'y a pas de mot pour signifier l'horreur que doit nous inspirer l'absence de Dieu dans les institutions du monde moderne ! Voyez l'ONU : architecture soignée, aula gigantesque, drapeaux des nations qui claquent dans le ciel. Pas de crucifix !

Le monde s'organise sans Dieu, sans référence à son Créateur. Immense blasphème ! Entrez dans une école d'État . les enfants y sont instruits sur tout. Silence sur Dieu ! Scandale atroce ! Mutilation de l'intelligence, atrophie de l'âme - sans parler des lois permettant le crime abominable de l'avortement.

Ce qu'il y a de plus triste, mes chers frères, et de plus honteux, c'est que la masse des chrétiens finit par s'habituer à cet état de chose. Ils ne protestent pas ; ils ne réagissent pas. Ou bien, pour se donner une excuse, ils invoquent l'évolution des moeurs et des sociétés. Quelle honte !

Il y a quelque chose de pire que le reniement déclaré, disait l'un des nôtres, c'est l'abandon souriant des principes, le lent glissement avec des airs de fidélité. Est-ce qu'une odeur putride ne se dégage pas de la civilisation moderne ?

Eh bien ! contre cette apostasie de la civilisation et de l'État qui détruit nos familles et nos cités, nous proposons un grand remède, étendu au corps tout entier ; nous proposons ce qui est l'idée-force de toute civilisation digne de ce nom : la chrétienté !

Qu'est-ce que la chrétienté ? Chers pèlerins, vous le savez et vous venez d'en faire l'expérience : la chrétienté est une alliance du sol et du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencement de la vie éternelle. La chrétienté, mes chers frères, c'est la lumière de l'Évangile projetée sur nos patries, sur nos familles, sur nos moeurs et sur nos métiers. La chrétienté, c'est le corps charnel de l'Eglise, son rempart, son inscription temporelle. La chrétienté, pour nous autres Français, c'est la France gallo-romaine, fille de ses évêques et de ses moines ; c'est la France de Clovis converti par sainte Clotilde et baptisé par saint Rémi ; c'est le pays de Charlemagne conseillé par le moine Alcuin, tous deux organisateurs des écoles chrétiennes, réformateurs du clergé, protecteurs des monastères. La chrétienté, pour nous, c'est la France du XIIe siècle, couverte d'un blanc manteau de monastères, où Cluny et Cîteaux rivalisaient en sainteté, où des milliers de mains jointes, consacrées à la prière, intercédaient nuit et jour pour les cités temporelles !

C'est la France du XIIIe siècle, gouvernée par un saint roi, fils de Blanche de Castille, qui invitait à sa table saint Thomas d'Aquin, tandis que les fils de saint Dominique et de saint François s'élançaient sur les routes et dans les cités, prêchant l'Évangile du Royaume. La chrétienté, en Espagne, c'est saint Ferdinand, le roi catholique, c'est Isabelle de France, soeur de saint Louis, rivalisant avec son frère en piété, en courage et en .intelligente bonté.

La chrétienté, chers pèlerins, c'est le métier des armes, tempéré et consacré par la chevalerie, la plus haute incarnation de l'idée militaire ; c'est la croisade où l'épée est mise au service de la foi, où la charité s'exprime par le courage et le sacrifice. La chrétienté, c'est l'esprit laborieux, le goût du travail bien fait, l'effacement de l'artiste derrière son oeuvre. Connaissez-vous le nom des auteurs de ces chapiteaux et de ces verrières ?

La chrétienté, c'est l'énergie intelligente et inventive, la prière traduite en action, l'utilisation de techniques neuves et hardies. C'est la cathédrale, élan vertigineux, image du ciel, immense vaisseau où le chant grégorien unanime s'élève, suppliant et radieux, jusqu'au sommet des voûtes pour redescendre en nappes silencieuses dans les cours pacifiés. La chrétienté, mes frères, - soyons véridiques - c'est aussi un monde menacé par les forces du mal ; un monde cruel où s'affrontent les passions, un pays en proie à l'anarchie, le royaume des lis saccagé par la guerre, les incendies, la famine, la peste qui sème la mort dans les campagnes et dans les cités. Une France malheureuse, privée de son roi, en pleine décadence, vouée à l'anarchie et au pillage. Et c'est dans cet univers de boue et de sang que l'humus de notre humanité pécheresse, arrosé par les larmes de la prière et de la pénitence, va faire germer la plus belle fleur de notre civilisation, la figure la plus pure et la plus noble, la tige la plus droite qui soit née sur notre sol de France : Jeanne de Domrémy !

Sainte Jeanne d'Arc achèvera de nous dire ce qu'est une chrétienté. Ce n'est pas seulement la cathédrale, la croisade et la chevalerie ; ce n'est pas seulement l'art, la philosophie, la culture et les métiers des hommes montant vers le trône de Dieu comme une sainte liturgie. C'est aussi et surtout la proclamation de la royauté de Jésus-Christ sur les âmes, sur les institutions et sur les moeurs. C'est l'ordre temporel de l'intelligence et de l'amour soumis à la très haute et très sainte royauté du Seigneur Jésus.

C'est l'affirmation que les souverains de la terre ne sont que les lieutenants du roi du Ciel. « Le royaume n'est pas à vous, dit Jeanne d'Arc au Dauphin. Il est à Messire. - Et quel est votre Sire ? demande-t-on à Jeanne. - C'est le roi du Ciel, répond la jeune fille, et il vous le confie afin que vous le gouverniez en son nom. »

Quel élargissement de nos perspectives ! Quelle vision grandiose sur la dignité de l'ordre temporel ! En un trait saisissant, la bergère de Domrémy nous livre la pensée de Dieu sur le règne intérieur des nations.

Car les nations, - et la nôtre en particulier - sont des familles aimées de Dieu, tellement aimées que Jésus-Christ, les ayant rachetées et lavées de son sang, veut encore régner sur elles d'une royauté toute de paix, de justice et d'amour qui préfigure le Ciel.
« France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » interrogeait le pape il y a cinq ans.

Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de France, Notre-Dame de Chartres, nous vous demandons de guérir ce peuple infirme, de lui rendre sa pureté d'enfant, son honneur de fils. Nous vous demandons de lui rendre sa vocation terrienne, sa vocation paysanne, ses familles nombreuses penchées avec respect et amour sur la terre nourricière. Cette terre qui a su produire, au cours des siècles, un pain honnête et des fruits de sainteté.

Très Sainte Vierge, rendez à ce peuple sa vocation de soldat, de laboureur, de poète, de héros et de saint. Rendez-nous l'âme de la France !

Délivrez-nous de ce fléau idéologique qui violente l'âme de ce peuple. Ils ont chassé les crucifix des écoles, des tribunaux et des hôpitaux. Ils font en sorte que l'homme soit éduqué sans Dieu, jugé sans Dieu et qu'il meure sans Dieu !

C'est donc à une croisade et à une reconquête que nous sommes conviés. Reconquérir nos écoles, nos églises, nos familles.

Alors, un jour, si Dieu nous en fait la grâce, nous verrons au terme de nos efforts, venir à nous le visage radieux et tant aimé de celle que nos anciens appelaient la douce France. La douce France, image de la douceur de Dieu !
Nous sera-t-il permis, ce soir, devant quelques milliers de pèlerins de parler de la douceur de Dieu ?
C'est une moine qui vous parle. Et la douceur de Dieu, vous le savez, récompense au delà de toute prévision les combats que ses serviteurs livrent pour le Royaume. Douceur paternelle de Dieu. Douceur du crucifié ! O douce Vierge Marie, enveloppez d'un manteau de douceur et de paix nos âmes affrontées à de durs combats. L'an prochain, c'est à toute la chrétienté que nous donnons rendez-vous aux pieds de Notre-Dame de Chartres, qui sera désormais notre Czestochowa national. Que le Saint-Esprit vous illumine, que la Très Sainte Vierge vous garde et que l'armée des anges vous protège.

Ainsi soit-il !

Hoémlie de Dom Gérard - 1985

mardi 05 février 2019

Le création du pèlerinage en 1982 par Rémi Fontaine

" C'est donc au Mesnil-Saint-Loup, que Bernard Antony, fondateur et président du Centre Charlier, m'a demandé de concevoir et d'organiser, pour les trois jours de la Pentecôte, ce pèlerinage à pied de Paris à Chartres, baptisé «de chrétienté», avec l'équipe de jeunes que comprenait alors le Centre – citons notamment Bernard Long, Alain Brossier, François-Xavier Guillaume (=), François-Xavier Renaud, Maurice Rémond... - auxquels Max Champoiseau bien sûr, les frères Le Morvan et beaucoup d'autres apportèrent leur précieux renfort. 

La première édition du pèlerinage contenait déjà les constantes et les idées qui seront reprises dans les suivantes, même si elles se sont précisées avec le temps. La marche pendant trois jours en chapitres, soutenus par une logistique sans faille (grâce à Max Champoiseau), avec deux nuits de bivouac, en constituait la trame matérielle. Quant à l'intention, d'emblée le pèlerinage de chrétienté se présentait comme un pèlerinage de tradition organisé par des laïcs engagés dans le temporel, à la fois dans une volonté de résistance nationale et chrétienne (à l'exemple de Czestochowa) et dans un esprit missionnaire et de réconciliation.

Le pèlerinage devait se nourrir de plusieurs inspirations : l'héritage des Charlier et de Péguy bien sûr, avec la tradition étudiante (entretenue alors par le MJCF), mais aussi la tradition scoute (avec l'exemple du Puy notamment, en 1942), celle des "pèlerinages majeurs" comme Compostelle et surtout l'exemple contemporain de Czestochowa en Pologne dont quelques-uns d'entre nous revenaient, émerveillés par la ferveur d'un peuple qui associe sa marche religieuse au sort de la nation.

CHRÉTIENTÉ, TRADITION, MISSION

Ces trois concepts pris ensemble simultanément, mais non sans un certain ordre, comme les volets d'un triptyque, allaient cependant, dès le début et jusqu'à aujourd'hui, en faire un pèlerinage spécifique, unique en son genre dans le monde contemporain, et certainement «dérangeant» pour les cléricaux de l'aggiornamento conciliaire comme pour ceux (dans une moindre mesure) d'un certain conservatisme. 

Rémi Fontaine - Conférence aux Assises Nationales de Notre Dame de Chrétienté - 8 déc 2001

Lundi 04 février 2019

Appel de Chartres n° 226 : l’expérience de la Chrétienté !

Chers amis pèlerins,

 

Sans oublier la primauté du spirituel, de la vie intérieure et de la morale, bien au contraire – commencer par soi, le premier pays de mission ! –, c’est en tant que laïc en charge du temporel – et donc de politique au sens large et noble du terme – que je voudrais vous parler ici. Autour du thème de notre prochain pèlerinage : « La paix par le règne du Christ ! »

« Car, mon jeune camarade pèlerin, pourrais-je aussitôt ajouter selon le théorème de Jean Madiran inspiré de Péguy, c’est un grand mystère, il ne suffit pas d’avoir la foi. Nous sommes faits pour vivre notre temporel en chrétienté. Ailleurs, quand ce n’est pas le martyre physique, ce sont les âmes qui n’arrivent plus à respirer ! »

La chrétienté ? Ce sont parfois ceux qui l’ont d’abord refoulé qui l’évoquent le mieux. Après un salutaire retour au réel. La preuve par Jean-Marie Paupert avec ses Mères patries (Grasset, 1982). Progressiste adulé, fantasmant hier (1967) les « chrétiens de l’an 2000 » et fustigeant avec mépris les « vieillards de chrétienté » (Madiran, Ousset, Salleron, Saint-Pierre, Thibon…), il rédigea avec Péril en la demeure (France-Empire, 1979) une œuvre décisive de rétractation, livre de cœur et de mémoire, qui lui valu une relégation sociologique révélatrice.

Réactionnaire ou dissident

Avant ce tournant, la réponse de Paupert à sa fameuse question Peut-on être chrétien aujourd’hui ? (Grasset, 1966) allait quasiment en sens opposé de « l’option bénédictine » de Rod Dreher dans son essai récent Comment peut-on être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? (Artège, 2017). Et après ? « Je crois que le plus fier devoir de l’homme et plus encore du chrétien aujourd’hui (car le chrétien est en charge de l’homme) est d’être réactionnaire, c’est-à-dire retrouver sa vraie nature. »

Peu importe que Dreher, comme Soljenitsyne et Vaclav Benda ou Havel, parle plutôt de dissidence que de réaction. La démarche est la même : « Oui, le premier devoir chrétien aujourd’hui c’est, vomissant le monde, de garder précieusement d’abord au contraire tout ce qui peut demeurer du temps de la foi et de la chrétienté – nos prières et nos rites, nos coutumes et nos mœurs, nos pratiques et nos chants, nos dogmes et notre ferveur antique – au lieu de tout brader à la foire sacrilège où se vident nos temples… Puis, vomissant le monde, peut-être pourrons-nous recréer » (Paupert). Où l’on constate que les débats qui agitent encore les chrétiens aujourd’hui n’ont guère changé depuis le tristement célèbre et prescriptif Feu la chrétienté d’Emmanuel Mounier !

Loin d’être un désengagement, un repli frileux et un retrait de la politique, notre réaction ou notre dissidence chrétienne doit se vivre comme une présence citoyenne et totale à ce qui se fait dans la patrie et dans le monde. Elle renoue avec les principes politiques d’Aristote et de saint Thomas contre ceux de Rousseau et de Hobbes dans la dissociété individualiste et la décréation sociétale du monde moderne. Car notre dissidence est intrinsèquement ordonnée au bien commun. Comme la réaction vitale de l’anticorps est en vue de la régénération d’un organisme miné mortellement par les toxines.

L’hérésie de notre siècle : l’abandon de la loi naturelle

Que disait et redisait Jean-Marie Paupert en substance après sa singulière conversion, et que nous assumons à notre tour, à notre manière, comme militants de chrétienté ? Il dénonçait, comme nous, le mépris et l’abandon de la loi naturelle jusqu’au sein de l’Eglise par la contamination de la culture. C’est toujours l’intuition essentielle de Péguy, reformulée aussi par Benoît XVI à Ratisbonne et aux Bernardins : « Il y a une destination profonde de la culture pour la foi… Tout éternel est tenu de prendre une inscription charnelle… La parole de Dieu : grave en hébreu, intelligente en grec, en latin éternel… Le temporel fournit la souche ; et si le spirituel veut vivre, s’il veut continuer, s’il veut fleurir, s’il veut fructifier, le spirituel est forcé de s’y insérer… »

En méprisant la fusion des trois sels culturels d’où est né le sel évangélique de notre civilisation chrétienne – autrement dit les mères patries (Jérusalem, Athènes et Rome) sur lesquelles la foi chrétienne a pris racines par dessein divin – le (néo-)modernisme a peu à peu renié la souche sur laquelle se greffe mystérieusement le christianisme. Il menace ainsi la survie du spirituel. Un catholicisme sans piété filiale, sans sa culture, sa matière idoine, devient « immunodéficitaire ».

De la même manière que les décolonisateurs ont cédé en toute innocence (?) comme en toute inconscience des territoires entiers aux flux oppresseurs du communisme et de l’islamisme, de même un certain aggiornamento ecclésial a cédé sa foi à des mariages contre nature (à commencer par celui avec la modernité et son sécularisme), lâchant la possibilité de bien christianiser le monde. La formule de Chesterton fonctionne aussi à l’envers : « Ôtez le (droit) naturel (et le culturel qui va avec), il ne restera plus grand chose de surnaturel ! » L’adieu aux armes de la culture chrétienne signifie trop souvent l’adieu aux âmes par l’adieu à la loi naturelle incarnée dans cette culture propre héritée…

Gilets jaunes de l’Eglise ou l’option bénédictine !

Loin d’être des « hypophètes » (selon le néologisme de Rabelais), soucieux et nostalgiques d’un passé révolu, nous voulons être des prophètes de la chrétienté, soucieux du salut éternel des âmes et du monde et non pas seulement de conversion écologique pour sauver la planète ! Gilets jaunes de l’Eglise ? Oui, si nous sommes ainsi des marcheurs pacifiques de la Contre-Révolution qui n’est pas une Révolution contraire mais le contraire de la Révolution ! Misant sur des « ronds-points » de chrétienté – ces « oasis » ou ces « îlots de chrétienté » de Benoît XVI qui n’empêchent pas d’aller aux « périphéries » du pape François –, par un « pari bénédictin » analogue à celui de la première évangélisation par l’œuvre des monastères, nous voulons être des buttes-témoins et plus encore des lampes-témoins phosphorescentes d’une nouvelle chrétienté redonnant lumière, espoir et vie aux familles ainsi qu’aux corps intermédiaires, avec le secours de la grâce, pour le bien des personnes.

La chrétienté est une seconde nature, un art, disait Péguy. L’art des recommencements. Par un certain nombre de bouleversements subis, l’Eglise au cours de son histoire a déjà connu successivement cinq morts de la foi, selon Chesterton : « Mort plusieurs fois, le christianisme est chaque fois ressuscité ; car son Dieu sait comment l’on sort du tombeau. » L’appel à la nouvelle évangélisation ne se fait cependant pas ex nihilo mais justement avec des « minorités créatives », fidèles à l’héritage chrétien. Fidèles ainsi à l’alliance de la foi avec la sagesse des nations apportée notamment par ces trois capitales honorées par Paupert. Alliance illustrée en d’autres temps par cette « option bénédictine » qui a généré la première chrétienté. Clamons-le haut et fort à nos autorités temporelles et spirituelles : – Laissez-nous faire l’expérience de la chrétienté ! Cette connaturalité féconde du temporel et du surnaturel : la paix par le règne du Christ ! « N’ayez pas peur petit troupeau ! » (Lc, 12, 32).  Chrétienté ? – Résurrection !

 

Rémi Fontaine

• Pour aller plus loin :

- Pour qu’Il règne par Jean Ousset, DMM.

- Demain la Chrétienté par Dom Gérard aux éditions Sainte-Madeleine.

- Itinéraires de Chrétienté avec Jean Madiran par Rémi Fontaine aux Presses de la Délivrance, 2018.

 

Dimanche 03 février 2019

Pourquoi bénit-on les chandelles ?

Nous fêtons aujourd’hui la « chandeleur »… et dans « Chandeleur », il y a chandelle. Le prêtre bénit ces petits cierges avant de faire une belle procession. Ces chandelles sont allumées durant l'Evangile et le Canon. Ensuite, vous les gardez, et elles sont allumées au chevet des malades ou des mourants, ou lors des intempéries... (La neige, par exemple)

Pourquoi une chandelle bénie? « Sa cire blanche représente le Corps très pur de Jésus - la mèche unie à la cire représente son Ame unie à son Corps - la flamme qui consume l’un et l’autre représente la Divinité de Jésus ». Cette belle lumière représente Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, la vraie lumière du monde.

40 jours après Noël nous faisons une procession dans l’église pour rappeler l’entrée du Seigneur Jésus, porté par la Sainte Vierge et St Joseph dans le Temple. La présentation de Jésus au Temple est comme l'offertoire. Offertoire de son sacrifice. Offertoire de la Croix, de la Messe.

Le sacrifice est une chose rendue sacrée, par une action sacrée. L'acte le plus fort, le plus haut, le plus noble de la religion, de la relation entre l'homme et Dieu. La finalité, le but d'un sacrifice, c'est tout simplement d'être accepté par celui à qui on l'offre. Que cette offrande puisse entrer dans le monde de Dieu, dans son domaine. Ce que représente le Temple. Seulement, voilà... Il y a le péché originel. Et depuis, rien ni personne n'entre dans l'autre Jérusalem céleste, ce temple invisible où Dieu habite. Nulle créature humaine n'a accès et faveur auprès de Dieu. Personne ne peut plus offrir à Dieu le culte agréable auquel Il a droit. Jésus rend cela possible, de nouveau. Il atteint ce but. Sur la croix, sur l'autel. Par la Passion, par la Messe. Adorer Dieu, lui rendre grâce. Et puis, pour nous, obtenir la rémission des péchés et demander les biens spirituels et temporels nécessaires à notre salut.

Pourquoi est-ce si important, cela? Deux choses constituent le sacrifice : la réalité offerte à Dieu, et la disposition de celui qui offre. Sous ces 2 rapports, Jésus offre un sacrifice parfait. Car Il est offert à Dieu : Il est l'Hostie immaculée, la victime sainte. Il est l'Agneau de Dieu, l'agneau immaculé. Mais aussi, Il s'offre à Dieu :  Il est le prêtre parfait. Dès le premier instant de sa vie humaine, Jésus s’offre Lui-même à Dieu. Jésus Enfant ne parle pas encore, mais avant la parole sur ses lèvres, il y a cette offrande d'amour parfait en son Sacré Coeur. « Vous n’avez voulu ni sacrifices ni holocaustes, vous n’avez pas accepté les oblations. Mais vous m’avez donné un corps. Alors j’ai dit, me voici, ô Dieu, je viens pour accomplir votre volonté ». Et en voyant cette disposition parfaite de son Fils unique, le Père répond ; « Tu es mon Fils, mon Fils bien aimé, Tu as toute ma faveur, mon agrément ».

Un jour du temps, ce sacrifice est intérieur et extérieur, il est complet, lorsque son Heure est venue ; c'est... La Croix. Tous les jours du temps ensuite, ce sacrifice complet renouvelé sur l'autel est parfait, car c'est le même Jésus qui est offert, et qui offre ; c'est... La Messe. Déjà, au Temple, Jésus s’offre en sacrifice pour nous sauver. Il commence son sacrifice intérieurement, Il en célèbre l'Offertoire. Déjà Il nous rachète.

En résumé, donc… Pour qu'il y ait sacrifice, il faut qu'il y ait agrément, acceptation du côté du destinataire, Dieu. Le seul apte à offrir un sacrifice parfait, accepté en justice par Dieu, c'est Jésus. Notre sacrifice n'est acceptable devant Dieu que parce qu'il rejoint celui du Christ.

Cette jonction nécessaire, c'est à l'Offertoire qu'elle s'opère : « Que NOTRE sacrifice s'accomplisse aujourd'hui devant Vous, de manière à vous être agréable … Venez Dieu tout puissant et éternel, sanctificateur, et bénissez CE sacrifice préparé pour votre Saint Nom … Priez mes frères pour que MON sacrifice qui est aussi LE VÔTRE soit acceptable devant Dieu. Que le Seigneur reçoive de vos mains LE sacrifice, pour la louange et la gloire de son Nom, pour notre profit et celui de toute l'Eglise».

Cette jonction de Dieu et de nous rendue possible est un point névralgique de la foi : cette alliance rétablie dans l'unique médiation, l'unique sacrifice de Jésus. Alors, il nous est donné de partager l'émerveillement du vieillard Syméon, et de goûter un peu mieux le mystère de la Messe et de sa liturgie. Simple préférence esthétique ? Bonne pratique parce qu'obligatoire ? Non... C'est beau parce que c'est vrai. C'est obligé parce que c'est bien, c'est parfait même.

Ne regrettez pas un seul des efforts faits pour assister à la Messe, pour venir au pied de l'autel. Le dimanche, mais aussi en semaine. Ne regrettez pas un seul des sacrifices consentis ensuite pour vivre et demeurer "en état de Messe" (Bienheureux Père SEVIN, SJ).

 

Abbé Garnier – 3 février 2019