Pèlerinage de Pentecôte
de Paris à Chartres

ARCHIVE - rendez-vous sur le nouveau site: cliquez ici

Actualité

samedi 02 février 2019

Histoire et Tradition de la Chandeleur

À l'occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devraient être allumées. C’est aussi le jour où l’on défait la crèche, puisque c’est la dernière fête qui constitue le cycle de la Nativité.

Fête de la purification de la Vierge (Février, vient de februare qui signifie purifier), de la Présentation de Jésus au Temple et de sa reconnaissance par Syméon comme "Lumière d'Israël, la Chandeleur a lieu 40 jours après Noël et se manifeste par une bénédiction des cierges suivie d’une procession dans l’église, les fidèles étant amenés à rapporter la chandelle chez eux pour habiter leur foyer de la Lumière du Christ.

Le nom de cette fête « Chandeleur », ou « fête des chandelles », a une origine latine et païenne : la festa candelarum  qui fait mémoire de la recherche au cœur de ténèbres, éclairée par une torche, de la déesse de la Lumière Perséphone enlevée par le roi Hadès , par sa mère la déesse de la Vie Déméter . La fête des chandelles symbolise le retour de la Lumière., expression dans laquelle on retrouve candela qui signifie la chandelle.

Chez les romains , on fêtait également les Lupercales aux environs du 15 février , fêtes inspirées de Lupercus , dieu de la fécondité et des troupeaux. On associe aussi la Chandeleur à la sortie de l’hibernation de l’Ours chez les germains et les scandinaves à la fin du mois de Janvier dans la majeure partie de l’Europe. Il s’agissait du moment où l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était clément. Cette fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en ours, et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles.

 Même si la Présentation de Jésus au temple était déjà célébrée dès le IVème siècle à Jérusalem, le pape Gélase 1er, pour éradiquer ces cultes païens lui  donne un nouvel essor dès 472 en organisant le 2 février le fête des chandelles, reprenant les  processions aux flambeaux païennes, mais cette fois symbolisant la Lumière du Christ. En 1372 , cette fête sera également associée à la Purification de la Vierge, autrement dit ses relevailles . L’origine de la fête païenne a perduré dans le vocable utilisé car Du xiie au xviiie siècle, la chandeleur était encore appelée « chandelours » dans de nombreuses régions (notamment Alpes, Pyrénées, Ardennes)  où le souvenir du culte de l'ours était encore très présent.

Pourquoi fait-on des crêpes ?

La tradition attribue cette coutume au pape Gélase 1er  qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins arrivant à Rome, mais on peut aussi voir dans cette cérémonie la coutume des Vestales  qui lors des Lupercales faisaient l'offrande de gâteaux préparés avec le blé de l'ancienne récolte pour que la suivante soit bonne. 

Les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappelleraient le soleil enfin de retour après la nuit de l'hiver, ce qui expliquerait que l'on confectionne des crêpes à ce moment de l'année où les jours s'allongent de plus en plus vite. C’est également la période à laquelle les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner ces crêpes, qui sont un symbole de prospérité pour l’année à venir.

A la coutume des crêpes, s’associe celle de la pièce d'or : les paysans faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Ensuite, la pièce d'or était enroulée dans la crêpe avant d'être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l'armoire jusqu'à l'année suivante.

Bonne fête de la Chandeleur ! 

vendredi 01 février 2019

D'où vient le pèlerinage de Chartres?

 

Nous sommes en 1852...

"Le jeune curé de Mesnil-Saint-Loup en était donc là, faisant de vigoureux, efforts pour remuer le petit pays qui lui avait été confié dans la froide Champagne, mais ne parvenant pas encore à le saisir pour le retourner, quand un facteur surnaturel intervint qui changea la face des choses. 


Durant la troisième année de son pastorat, il se décida, avec la permission de son évêque, à partir pour Rome. Il était profondément romain. Il voulait implorer une bénédiction du Souverain Pontife sur son ministère. Il se met en route. 
Tout à coup, au début même de son voyage, une lumière très vive se fait dans son esprit. Il se sent formellement invité à demander au Pape, qui était alors Pie IX, non pas une simple bénédiction, mais le nom de Notre-Dame de la Sainte-Espérance pour la Vierge honorée dans son église. L’autorité de l’intimation d’en haut excluait toute hésitation. L’abbé André n’hésita pas ; il s’arma d’une foi, d’une confiance intrépide. Il se présenta devant Pie IX, il lui exposa son humble et filiale requête, et contre toute vraisemblance, par-dessus toutes les règles établies, il obtint tout ce que comportait cette requête: tout, le nom de Notre-Dame de la Sainte-Espérance, une fête en son honneur pour la paroisse de Mesnil-Saint-Loup, et une indulgence plénière pour la fête. C’était complet. 


Il revint en sa paroisse que la sainte Vierge lui rendait si chère. Il avait reçu le nom de Notre-Dame de la Sainte-Espérance le 5 juillet 1852 ; il attendit au 15 août pour divulguer son précieux trésor, pour annoncer le don fait à la paroisse du nom et du patronage béni de Notre-Dame de la Sainte-Espérance. En quels termes fit-il cette communication ? Son coeur débordait tellement, que son auditoire fondit en larmes et en sanglots. Puis on pria, on invoqua Notre-Dame de la Sainte-Espérance. Les invocations furent multiples : mais il en est une qui se dégagea des autres, qui jaillit par-dessus toutes les autres, qui fut adoptée par tous les coeurs. Cette invocation fut la suivante : Notre-Dame de la Sainte-Espérance, convertissez-nous. 


Désormais toute la vie du jeune curé fut suspendue à ce titre, à cette invocation, qui produisit des merveilles de grâce. Il se fit des conversions admirables : véritables transformations d’âmes, retournements de bas en haut, de tout en tout. Elles ne firent pas la majorité dans la paroisse ; toutefois il y en eut tout d’abord un bon nombre, et ce nombre s’accrut. C’était une vie nouvelle, qui partait du fond des coeurs, qui s’exprimait par une humble contrition et d’ardentes prières, qui se déclarait prête à tout faire de ce qui plairait à Dieu. 


Le jeune pasteur était confondu à ce spectacle qui le ravissait. Voilà donc l’oeuvre de Dieu marquée au coin de la vérité. Ce n’était plus un retour superficiel ; c’était une vraie conversion qui rompt les attaches du péché et qui gravite en s’élevant toujours dans l’amour de Dieu. C’était bien évidemment le salut pour les âmes. Il était fixé : désormais il travaillerait purement dans le sens de la sainte espérance. Le facteur surnaturel qui l’inspire, qui le dirige, qui lui apprend ce qui plaît à Dieu, qui lui donne de le réaliser, c’est Marie elle-même sous le nom de Notre-Dame de la Sainte-Espérance. Ce nom est un programme: toujours les visées de l’éternité ! 


L’âme n’est acquise à Dieu que si elle le prend pour sa fin dernière, si elle met le monde de côté, si elle s’étudie par-dessus tout à lui plaire. Tant que l’âme n’en est pas là, rien n’est encore fait. Ah ! ne diminuons pas la capitale importance que revendique Marie, Mère de la sainte espérance dans la formation pastorale du père Emmanuel. Il nous crie avec force : « Sans elle, je n’étais rien, je ne voyais pas, je ne pouvais pas. Si j’ai fait quelque chose, c’est par elle que je l’ai fait. Elle m’a donné de comprendre ce que c’est qu’un chrétien, de travailler dans le sens du baptême, de mettre en valeur les richesses qu’il contient. Ayant eu des chrétiens, j’ai eu une chrétienté. Auparavant, j’avais à façonner une matière amorphe, des hommes faisant quelques œuvres chrétiennes mais païens d’âme. Dieu a fait surgir de ce fond obscur et troublé une terre ferme et consistante, apte à fructifier pour la vie éternelle. » 
La dévotion à Notre-Dame de la Sainte-Espérance fit éclore une confrérie, qui ne tarda pas à être érigée en archiconfrérie. Elle fut dénommée : De la prière perpétuelle à Notre-Dame de la Sainte-Espérance. Elle se composait de séries de douze associés chacune, auxquels on assignait les douze heures du jour et même de la nuit, et qui prenaient l’engagement de dire chacun à son heure la prière : Notre-Dame de la Sainte-Espérance, convertissez-nous, avant et après un Ave Maria. Il arrivait que par le roulement des heures la prière ne cessait pas, qu’elle était vraiment perpétuelle, les associés la disant alternativement les uns pour les autres. Elle réalisait pour Marie une Laus perennis (louange perpétuelle) qui rappelait la Laus perennis des anciens moines. Cette archiconfrérie devint l’instrument d’innombrables grâces de conversions (…), son développement fut d’autant plus merveilleux, qu’il se fit sans réclame et sans bruit. C’était comme un parfum céleste qui se répandait d’âme en âme. On était profondément touché, on priait, on pleurait, dans un sentiment de contrition sans doute, mais aussi par l’infusion d’une joie inconnue à la terre. Le père Emmanuel appelait l’invocation : La petite prière que l’on pleure. C’était une prise de contact avec le Coeur immaculé et tout aimant de Marie. 
L’extension rapide de l’archiconfrérie fut pour le jeune curé l’occasion d’un travail énorme, mais combien joyeux ! Certaines semaines, il n’enregistra guère moins de cent séries : c’était un millier de noms à inscrire avec indication de leur provenance, un millier de billets à rédiger et à distribuer, toute une correspondance à tenir. L’intrépide serviteur de Marie faisait face à tout d’une manière qui tenait du prodige. 

Cette histoire racontée par Dom Bernard Maréchaux en 1925 nous conduit en 1982, dans ce même village du Mesnil Saint-Loup lors de l'Université d'été du Centre Henri et André Charlier où prit corps l'idée de relancer un pèlerinage à pied, de Paris à Chartres, sur les pas de Charles Péguy et de tous ceux qui l'avaient précédé. Ce pèlerinage, "pour que France et Chrétienté continuent", était marqué par l'exemple de la résistance spirituelle polonaise autour du pèlerinage de Czestochowa. 
C'est tout naturellement que les fondateurs placèrent le pèlerinage sous la protection de Notre-Dame de la Sainte-Espérance. C'est pourquoi, depuis 37 ans, la Sainte Vierge est honorée et invoquée lors de notre pèlerinage par les paroles mêmes jaillies du coeur inspiré du Père Emmanuel : Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous ! 

La Sainte Vierge demande à son divin Fils les miracles qu'Il veut faire pour nous. Miracles d'abord de conversion. Mais aussi « miracles » d'engagement pour la Cité Catholique ou la Chrétienté, car Notre-Dame sait bien combien la paix véritable dans les sociétés civiles est nécessaire pour la conversion du plus grand nombre

 

jeudi 31 janvier 2019

la vie humaine et ses valeurs doivent toujours être le principe et l'objectif de l'économie.

En plus du postulat de base qu’est de placer l’homme au centre de son dispositif, pour être humaine l’économie se doit d’être une économie de besoins, c'est-à-dire d’abord ordonnée à la satisfaction des besoins primordiaux de l’homme (nourriture, vêtements, logement, santé, culture, éducation…) et non pas une économie de faux besoins. Il s’agit avant tout de « proportionner la production à la consommation, sagement mesurée aux besoins et à la dignité de l’homme » (Pie XII).  

Ce n’est donc pas la production pour l’argent et le profit comme dans le capitalisme, de même que ce n’est pas la production pour la puissance de l’Etat comme dans l’économie de l’Etat totalitaire. Ce n’est pas non l’homme au service de la production qui le rabaisserait à l’état d’objet.

Dans son discours auprès des jeunes entrepreneurs le 20 Mai 2007, le pape Benoît XVI rappelle de manière lumineuse la finalité de l’économie : «  Il est indispensable que la référence ultime de chaque intervention économique soit le bien commun et la satisfaction des attentes légitimes de l'être humain. En d'autres termes, la vie humaine et ses valeurs doivent toujours être le principe et l'objectif de l'économie. Dans cette optique, la fonction du profit, comme indicateur du bon fonctionnement de l'entreprise, acquiert sa juste valeur. Le Magistère social de l'Eglise en reconnaît l'importance, en soulignant dans le même temps la nécessité de sauvegarder la dignité des personnes qui, à divers titres, participent à l'entreprise. Même dans les moments de crise majeure, le critère qui gouverne les choix de l'entreprise ne peut être uniquement la promotion d'un plus grand profit. Le Compendium affirme à ce propos:  "Les entrepreneurs et les dirigeants ne peuvent pas tenir compte exclusivement de l'objectif économique de l'entreprise, des critères de l'efficacité économique, des exigences du soin du "capital" comme ensemble de moyens de production:  leur devoir précis est également le respect concret de la dignité humaine des travailleurs qui œuvrent dans l'entreprise". "Ces derniers - poursuit le texte - constituent le "patrimoine le plus précieux de l'entreprise", le facteur décisif de la production. Lors des grandes décisions stratégiques et financières, d'achat ou de vente, de réduction ou de fermeture d'usines, dans la politique des fusions, on ne peut pas se limiter exclusivement à des critères de nature financière ou commerciale" (n. 344). Il est nécessaire que le monde du travail redevienne  le milieu dans lequel l'homme puisse réaliser ses potentialités, en mettant à profit ses capacités et sa créativité personnelle, et il dépend en grande partie de vous, entrepreneurs, que soient mises en place les conditions les plus favorables pour que cela ait lieu. Il est vrai que tout cela n'est pas facile, le monde du travail étant marqué par une crise profonde et persistante, mais je suis certain que vous n'épargnerez pas vos efforts pour sauvegarder l'emploi, en particulier des jeunes. Afin de construire leur avenir avec confiance, ils doivent en effet pouvoir compter sur une source de revenus sûrs pour eux et leurs proches. (…) Un autre thème important que vous avez souligné est le phénomène complexe de la mondialisation. Un phénomène qui, d'une part, alimente l'espérance d'une participation plus vaste au développement et à la diffusion du bien-être, grâce à la redistribution de la production à une échelle mondiale, mais qui, de l'autre, présente divers risques liés aux nouvelles dimensions des relations commerciales et financières, qui vont dans la direction d'un accroissement de l'écart entre la richesse économique de quelques personnes et la pauvreté croissante de la majeure partie d'entre elles. Il faut, comme l'affirma de manière incisive mon Prédécesseur Jean-Paul II, "assurer une mondialisation dans la solidarité, une mondialisation sans marginalisation" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 1998, n. 3) ».

Utopie ou objectif possible ? La mission du Pape est de rappeler aux hommes, au nom de la morale, ce qui doit être, du moins l’idéal vers lequel il faut tendre le plus possible. Si cela parait utopiste dans une réalisation à court terme, il n’en reste pas moins que les nécessités matérielles d’un peuple, le constat évident de devoir d’utiliser de manière plus rationnelle les ressources naturelles, ne peuvent que conduire un jour où l’autre les dirigeants à revenir à plus de raison.

mercredi 30 janvier 2019

L'économie humaine au coeur du grand débat ?

Au cœur du grand débat, il semble urgent de redéfinir les fondamentaux de l'économie humaine.

On ne peut parler d’approche humaine sans hommes, si bien que le premier critère semble celui du primat de l’homme dans le dispositif économique. L’économie ne doit pas se résumer à une mécanique ou une science, elle doit encore moins conduire à la financiarisation car la productivité ou la richesse, même si elles sont nécessaires pour assurer une répartition suffisante, ne doivent en aucun cas être une fin en soi. Il y a un ordre à respecter : l’homme au centre, l’économie à son service. Pie XII met en garde contre le désordre si « cette productivité est obtenue par une concurrence effrénée et par un usage sans scrupule de la richesse ou par l’oppression et l’exploitation despotiques du travail et des besoins particuliers au profit de l’Etat ».  

Pourquoi l’homme doit-il être premier dans le dispositif ? Parce que sa nature humaine et sa personne sont dignes. L’économie humaine est donc celle qui tient compte de son être corporel (besoin de nourriture, d’hygiène, de santé, de repos), de son être spirituel et raisonnable (vie spirituelle, morale, culturelle, religieuse qui l’empêche de devenir esclave de ses instincts, qui l’élèvent pour devenir homme et vivre sa filiation avec Dieu) et de son être social (basé sur la solidarité qu’il entretient au sein de sa famille, ses amis, sa vie professionnelle et associative, son pays, et de manière plus générale, le monde).

Enfin, une économie humaine est celle qui rend l’homme LIBRE de s’entendre et de s’unir avec les autres hommes dans le choix des moyens pour tendre ensemble au vrai but de l’économie sociale, celui du bien commun, loin de toute forme de domination ou centralisation qui ne tiendraient pas compte des différences locales, régionales et/ou qui n’associeraient pas assez les membres de la communauté nationale à la construction de la Cité.

mardi 29 janvier 2019

Comment réagir face aux inégalités ?

Le principe absolu de l’égalité entre les hommes a beau être une vérité pleine et entière, nous ne pouvons que constater des inégalités quotidiennes dans tous les domaines qui semblent déstabiliser le principe de base, voire lui faire perdre toute crédibilité.

A commencer par les inégalités individuelles puisque nous naissons avec des différences de sexe, de santé, de force, d’intelligence, de talent…qui viennent se complexifier avec les inégalités de fonctions (publiques, privées) qu’implique la bonne organisation d’une société, et celles des biens (matériels, culturels, de positions sociales, réseaux et relations...). On peut y ajouter les inégalités cde malice qui font que la vie profite parfois (ou souvent) mieux aux profiteurs sans scrupule, inhumains, qui arrivent à leurs fins par tous les moyens, ceci étant encore renforcé par l’inégalité de répartition des richesses et des biens sur la terre.

Alors que propose la Doctrine Sociale pour appréhender ces inégalités ? Elle va toujours chercher à découvrir ce qu’est le plan de Dieu…

En ce qui concerne l’inégalité des sexes, la Doctrine Sociale de l’Eglise affirme l’égalité des hommes et des femmes dans leur dignité de personne mais voit en chacun des dons différents et complémentaires, générant des rôles distincts. C'est tout le contraire du féminisme dont la lutte repose sur l'opposition (combat pour l'égalitarisme), là où l'Eglise parle de communion basée sur l'égalité fondamentale. Il en est de même pour les inégalités liées à l’intelligence, la force, l’âge…particulièrement portées par le pontificat de Saint Jean-Paul II et dont nous voyons aujourd'hui plus encore tous les enjeux (avortement, eugénisme, euthanasie, transhumanisme...).

Pour ce qui est des inégalités sociales, liées aux différences de fonctions et de professions dans la société, l’Eglise les reconnait utiles et bienfaisantes, dès lors que la justice et la charité sont respectées : « dans un peuple digne de ce nom, toutes les inégalités, qui dérivent non du libre caprice, mais de la nature même des choses, inégalités de culture, d’avoirs, de position sociale, sans préjudice bien entendu de la justice et de la charité mutuelles, ne sont nullement un obstacle à l’existence et à la prédominance d’un authentique esprit de communauté et de fraternité » . Parce qu’ils sont complémentaires et ont besoin les uns des autres, les hommes sont entrainés à s’aimer, à s’aider, et doivent tous collaborer ensemble au bien commun de la société.

C’est cette entraide qui va rééquilibrer les inégalités des biens, de la culture, de l’avoir, du niveau de vie par le droit de chacun un certain degré de culture intellectuelle, morale et physique (Encyclique Divini illius Magistri) et le droit à l’usage des biens matériels dans le cadre d’une recherche commune de bien commun, de justice et de charité sociale.

Quant aux inégalités liées à la malice d’hommes profiteurs, Léon XIII les a condamnées sévèrement dès son encyclique In Plurimis : « de la contagion du premier péché ont dérivé tous les maux, et notamment cette perversité monstrueuse par laquelle il y a eu des hommes qui, perdant le souvenir de leur fraternelle communauté d’origine, au lieu de pratiquer, sous l’impulsion de la nature, la bienveillance et le respect mutuels, n’ont écouté que leurs passions et ont commencé à considérer les autres hommes comme leur étant inférieurs, et à les traiter par conséquent comme des animaux nés pour le joug ».

Enfin, les inégalités liées à la mauvaise répartition des richesses ont été dénoncées également par Léon XIII et tous les papes qui lui ont succédé, considérant que si le constat de l’inégalité des richesses pouvait s’expliquer pour partie par une répartition inégale des biens naturels de la terre, l’Eglise s’opposait à l’accumulation de ces biens dans les mains d’un petit nombre au détriment de populations totalement paupérisées et aux conditions économiquement indignes de l’être humain, au nom de l’égalité fondamentale entre les hommes.

Des sujets d’une actualité brûlante en France, pour lesquels il conviendrait probablement de revenir aux fondamentaux historiquement posés par l’Eglise et continuellement rappelés par ses papes…  

Pèlerinage 2019 : découvrez l'affiche!

Nous vous invitons à découvrir l'affiche de notre prochain pèlerinage, auquel nous vous attendons nombreux les 8, 9 et 10 juin 2019. 
Les inscriptions seront ouvertes à partir du dimanche 14 avril (dimanche des Rameaux). 

 

Lundi 28 janvier 2019

Connaissez-vous les Anges gardiens de Chartres ?

Pourquoi  le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Les « anges gardiens » concernent les religieuses et les religieux, les parents de jeunes enfants, les malades et les personnes trop âgées pour parcourir les 100 km du pèlerinage, les expatriés, les marins et les militaires en opération, …. En résumé, tous ceux qui sont retenus par leur devoir d’état ou empêchés par leur condition physique. C’est le pèlerinage pour tous finalement ! 

Pourquoi faire le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
En ces temps où les valeurs chrétiennes sont très directement menacées, il y a urgence à élargir et intensifier le mouvement de prière et de pénitence que constitue le pèlerinage de Chartres. Nul ne doit être empêché de prendre part à ce mouvement. La prière des « anges gardiens » unis à la colonne montera vers le Père pour implorer sa Miséricorde, intercéder pour l’Église et pour notre société, convertir les cœurs et les âmes et les grâces du pèlerinage retomberont sur tous. 

Quel est l’esprit du pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Comme pour les marcheurs, le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » repose sur les trois piliers que sont : Tradition, Chrétienté, Mission. « Nous sommes des nains montés sur des épaules de géants » disait Bernard de Chartres au XIIe siècle : appuyés ainsi sur la Tradition – doctrinale, liturgique et sacramentelle de l’Eglise, avec l’usage du rit tridentin auquel nous sommes attachés – nous pouvons à notre tour apporter notre pierre à l’édification du XXIe siècle. 
Cela passe notamment par la restauration de la Chrétienté. Il ne s’agit pas là d’une notion passéiste, de faire revivre un temps révolu : la chrétienté est entendue comme la réalisation de la « royauté du Christ sur toute la création et, en particulier, sur les sociétés humaines » (CEC n° 2105). Le philosophe Gustave Thibon le traduisait comme « une civilisation où le temporel est sans cesse irrigué par l’éternel ». 
La Mission en découle, tout naturellement, comme étant la suprême charité faite à autrui. Le Pape François nous invite à « une nouvelle étape d’évangélisation dans la joie », avec « un vrai dynamisme ». Il ajoute : « La vie s’obtient et se mûrit dans la mesure où elle est livrée pour donner la vie aux autres » (Evangelii gaudium, n° 11) ; les « anges gardiens », par leur prière, en feront directement l’expérience. 

Comment faire le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Les « anges gardiens » pèlerins de Chartres prendront des engagements simples, clairs et adaptés à leur situation : récitation quotidienne de la prière du pèlerinage et du chapelet (ou autre prière mariale), et temps de méditation, auxquels pourront s’ajouter, en fonction des possibilités de chacun : messe, confession, œuvre de charité ou acte de pénitence, etc. 
La prière du pèlerinage, récitée par tous, constituera un lien tangible entre les « anges gardiens » et la colonne. Les « anges gardiens » recevront le livret du pèlerinage et pourront suivre, presque heure par heure, les méditations qui seront lues par les marcheurs. Ils prieront aux intentions du pèlerinage au rythme qui leur convient et, réciproquement, pourront confier aux chapitres de la colonne leurs intentions de prières. Localement, les « anges gardiens » pourront prendre l’initiative de se retrouver pour prier ensemble. 

 

Comment s’inscrire ?

Sur notre site, dès que les inscriptions 2019 seront lancées. Mais vous pouvez déjà contribuer en vous investissant pour la coordination des Anges Gardiens : Notre Dame de Chrétienté recherche des bénévoles responsables de groupes locaux et un responsable des communautés.

Nous recherchons également toute l’année des pèlerins à l’étranger susceptibles de nous aider à faire rayonner cette belle  et bonne initiative ! Contact : angesgardiens@nd-chretiente.com 
 

Ils l’ont fait, ils en parlent…

Une étudiante infirmière enthousiaste
Je souhaite vous faire part de ma très grande joie d'avoir pu faire partie de ce chapitre des Anges Gardiens! Vraiment, j'ai eu l'impression d'être auprès de mes frères pèlerins sur la route de Pairs à Chartres. Merci pour cette initiative remarquable !
Et je vous suis reconnaissante de nous avoir fait part de ce compte-rendu si réjouissant ! Il y a de l'espérance en terre de France et l'Anneau de la pucelle est là pour nous le rappeler!
"Messire Dieu premier servi!"

De l'utilité des vidéoformations
Je viens de découvrir votre site ce matin , après avoir vu la vidéo du Père Guilhem de Labarre sur le Saint Esprit, je cherchais comment me préparer à la fête de Pentecôte et comment partager avec ceux qui sont autour de moi . En me rendant sur le site je découvre une richesse extraordinaire qui vient remplir mon cœur de joie ! et je remercie l’Esprit Saint de m’avoir invitée !!
Et voilà comment en même temps, je réalise que je vais pouvoir vivre dans la prière, la communion et la charité un pèlerinage alors que physiquement je ne pourrai être présente ! Devoir d’état, d’une mère de famille, seconder mon époux et notre fils dans le travail de la ferme. Quelle grâce.

Un couple qui s'inscrit déjà pour l'année suivante
Bravo pour votre organisation professionnelle !!! Recevoir le livret (et même l'autocollant) du pèlerinage, celui des anges gardiens quelques jours avant pour s'organiser, s'y préparer ....comme c'est appréciable !!!! 
Merci pour les méditations retrouvées par internet, merci pour la retransmission de la messe du Lundi ....merci pour les instructions ....
Nous étions de tout cœur avec les pèlerins, apportant notre prière et ....recevant beaucoup dans cette union à tous .
Oui, nous recommencerons l'année prochaine !

Un ancien pèlerin qui ne peut plus marcher
Je ne me sens pas être capable de ressembler à mon cher Ange Gardien qui m’aide tous les jours, mais votre initiative me plaît beaucoup…Je me souviens encore de mes ampoules aux pieds sur la route interminable de Chartres.
Je me souviens des Grâces reçues … de la joie de l’arrivée, de la Messe extraordinaire dans cette extraordinaire cathédrale au petit matin. Je souhaite donc me joindre à vous en tant que simple Chrétien, en tant que priant avec vous, pour vous et vous priant pour moi…
En vieillissant, je me rends compte du cadeau extraordinaire que le Seigneur nous fait de La Foi. Je veux me joindre à vous afin que ma prière augmente en nous La Foi. En nous tous. Afin que le Seigneur donne La Foi au plus grand nombre.

La bannière Anges gardiens : une nouveauté appréciée
Le fait qu'il y ait une bannière "Anges Gardiens", apporte un peu plus de communion avec tous les pèlerins 
Notre pays a tellement besoin de prières, ainsi que les familles. Je suis partante pour l'année prochaine.

En union de prière grâce au livret et à internet
A 5h le samedi matin, je pensais à tous les participants qui se préparaient à rejoindre Notre-Dame de Paris……et à 15h lundi, devant mon écran, quelle émotion lors de la procession d’entrée dans la cathédrale de Chartres à la vue de tous ces jeunes gens et jeunes filles si nombreux. J’attendais ce moment et cette messe après ces trois jours de prières, de méditations, le livret du pèlerinage est si riche en beaux textes que je continue à relire et sans doute à faire lire. Mes pensées m’ont souvent permis de rejoindre les marcheurs, de sentir l’air de la Beauce, d’imaginer les chants, le spectacle des bannières agitées par le vent….
Merci pour ce beau pèlerinage, pour la richesse du livret, pour les méditations du chapelet…. pour le fascicule propre aux anges gardiens. Tout est bien présenté, facile à exploiter.

Pensées pour nos frères persécutés
J'ai été heureuse d'entendre mentionnés plusieurs fois, les chrétiens d'Irak et du Moyen-Orient, de reconnaître leur drapeau… 

Comment vivre la Doctrine sociale de l'Eglise dans sa vie professionnelle ?

Quelle est la base d’une politique de reconnaissance des personnes ?

Dans notre monde d'aujourd'hui, pour beaucoup d'entreprises la réussite est mesurée en termes de chiffre, en termes de ratios financiers, en termes de cours de l'action, en termes de chiffre d'affaires. Est-ce que c'est nécessairement le quantitatif, le chiffre qui doit être la finalité d'entreprise ? La question de la finalité de l'entreprise est une question essentielle parce que la finalité c'est ce à quoi tout devrait s'ordonner.

Quand on pose la question en micro trottoir « quelle est la finalité l'entreprise ? » les gens interrogés répondent spontanément « c’est le profit ». L’idée selon laquelle l'entreprise n'existerait que pour faire du profit est très largement répandue. Or, il me semble que c'est une erreur. Il ne faut pas confondre l'entreprise en tant qu'institution, dont la raison d’être est de répondre aux besoins d'un client, avec les motivations de ses dirigeants et actionnaires qui expriment des exigences de résultats financiers. En tant qu’institution, toute entreprise a pour finalité de répondre au besoin d'un client, sous forme de produit, de service, de fonction, que le client n’est pas capable de réaliser lui-même. Pour y parvenir, l’entreprise mobilise tout un ensemble de ressources et de moyens de toutes natures au service de cette finalité, en veillant à sa viabilité économique. Naturellement toute entreprise a besoin d’être gérée avec rigueur, avec ambition et il faut des chiffres pour en assurer le pilotage. Toute entreprise doit être profitable, sous peine de mourir. La difficulté consiste à maintenir dans la durée un équilibre entre les attentes des clients, les attentes du personnel, celles des dirigeants et actionnaires. Lorsque cet équilibre est rompu l'entreprise est en grand danger. Cela peut être le cas lorsque la motivation des dirigeants d'entreprise soit exclusivement la recherche d’un profit personnel, et qu’elle détourne la finalité institutionnelle de l’entreprise. Cet état de fait crée un désordre, crée une instabilité, qui met en danger l’entreprise.

Comment peut-on remettre la personne au cœur de l'entreprise ?

Pour mettre la personne au cœur de l'entreprise, il faudrait d'abord reconsidérer la nature du travail proposé. Les entreprises sont des lieux où l’on travaille individuellement et collectivement. Chaque personne ne peut accomplir son travail qu’en coopération, en collaboration avec les autres. Si on veut respecter la dignité de chaque personne au travail, il faudrait : - pouvoir proposer un travail qui soit pleinement humain pour chaque personne - et en même temps créer les conditions permettant de développer les meilleures relations de travail possibles avec tous les partenaires qui entourent chaque personne dans l'entreprise.

Pourquoi justement la qualité, le qualitatif est au cœur de la performance?

Le besoin de qualitatif s’observe très bien de façon expérimentale. Il suffit d’interroger les collaborateurs d'une entreprise en leur posant une question tout à fait simple : « pour bien faire le travail qui vous est demandé, qu’attendez des gens qui vous entourent ? » c’est à-dire de vos subordonnés, vos collègues, ou vos chefs. Partout où ces questions sont posées, indépendamment des cultures, indépendamment des pays, indépendamment des niveaux hiérarchiques, les gens répondent toujours de façon similaire : • j'aimerais qu'on me fasse confiance, • j'aimerais qu'on m'écoute, • j'aimerais que les autres soient fiables, • j'aimerais que quand j'ai besoin d’aide il y ait quelqu'un pour me donner un coup de main, • j'aimerais que les informations circulent de façon fluide, exacte et rapide • j'aimerais obtenir des réponses à mes questions • j'aimerais que mon travail soit reconnu • j'aimerais que mon chef soit un chef qui soit attentif, qui m'aide en cas de coup dur et non pas qu'il cherche à m'enfoncer quand je suis en difficulté...

Toutes choses qui sont indépendantes des compétences techniques mais qui ont tout à voir avec des qualités de comportements, des attitudes et des relations. Ce que les gens expriment de façon constante doit être pris au sérieux : ce dont ils ont absolument besoin pour réussir dans les missions qui leur sont confiées est d'ordre qualitatif et donc leurs dirigeants devraient y répondre en favorisant des espaces où la qualité du travail, la qualité des relations entre les personnes va pouvoir se développer.

Comment peut-on reconnaître les personnes qui sont orientées vers la qualité ou comment peut-on évaluer de façon objective la contribution d'une personne sans mettre en doute la confiance qu'elle a en elle ?

La première question est : quelles sont les attentes formulées par les dirigeants ? Il faut commencer par-là, car il ne peut y avoir de reconnaissance sans qu’au préalable il n’y ait des critères de reconnaissance. Et ces critères de reconnaissance s'expriment d'abord par rapport à des attentes formulées. Quelles sont donc les attentes formulées ? Est-ce que ce sont exclusivement des attentes de résultat quantitatifs, autrement dit, faites ce que vous voulez pourvu que le résultat soit là, les résultats chiffrés. On connaît bien les effets pervers de ce genre d’exigence de résultat. La loi du plus fort, du plus malin, du plus tricheur finit par s'imposer... Par contre si, ce que nous avons souligné précédemment, c'est à dire l'importance des comportements, des attitudes, de tous vis à vis de tous dans l'entreprise, est quelque chose d'essentiel pour l'obtention de la performance, il faut être cohérent et retrouver ces attitudes et comportements dans les critères d'évaluation. Non pas en tant que souhaits mais en tant qu’exigences. Alors ensuite, on se demandera comment évaluer de façon juste. Parce que ce qui doit être évalué n’est pas mesurable mais représentatif de ce que les gens vivent et peut être observé.

Ces réalités de la vie professionnelle ne seraient-elles pas trop subjectives ?

Comment faire pour évaluer de façon juste quelque chose qui est subjectif ? Beaucoup renoncent en disant qu’il est impossible d’être impartial et qu’on finira par récompenser les gens à la tête du client. D'autres disent « mais allons ! La subjectivité c’est nous, c'est tout un chacun. C’est l’humain ! » Nous sommes des êtres subjectifs et dans le travail la dimension subjective, comme on l’a montré est essentielle. Donc, nous devons en tenir compte. Comment en tenir compte sans commettre trop d'erreurs ? Un bon moyen consiste à se mettre à plusieurs pour évaluer les services rendus. Ne jamais évaluer seul une personne. Soumettre son évaluation à un tiers. Aller rechercher des données factuelles qui renvoient a de l'expérience, du vécu, du vécu commun. Et je peux dire que dans les entreprises qui fonctionnent de cette façon-là, on est étonné de voir qui que cela se passe très bien et que les contestations des évaluations produites par les chefs sont microscopiques.

Comment replacer la personne au cœur de l’attention ?

Il faut être cohérent. Si l’on pense que le développement des qualités comportementales est essentiel pour l'obtention de la performance collective, il faut en tenir compte. Cette tâche ne peut pas être confiée à des ordinateurs, ni à des systèmes, ni à des procédures, on ne peut confier cette mission là qu’à des hommes. Et donc dans une entreprise où on veut replacer l'humain au cœur de l’attention, il faut confier des hommes à d'autres hommes à qui on va faire confiance pour exercer pleinement leur métier d'encadrement.

Tiré de la Video Formation de Xavier Hennequart avec Nicolas Jeanson, vice-président fondateur de l’Institut de Formation de Management respectueux des Personnes (IFMP.

samedi 26 janvier 2019

Est-on vraiment égaux ?

La Doctrine Sociale de l’Eglise pose comme deuxième principe, après celui de la dignité de la personne humaine, celui de l’égalité fondamentale des hommes. Léon XIII précise: «  A ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; point de différence entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets ».

Il existe donc une égalité fondamentale de nature au-delà de tout ce qui peut nous distinguer (âge, conditions physiques, sociales etc…) car les hommes ont tous une seule et même origine dans l’ordre de la nature (Rerum Novarum). Au-dessus de cette égalité de nature, les chrétiens ont entre eux une égalité supérieure dans l’ordre surnaturel, cette égalité reposant sur un même baptême, une même foi, une même Eglise, un même Esprit qui fait l’unité du corps dans une même charité, celle de la famille de Dieu. Cette supériorité parait étonnante, mais elle est surtout très exigeante, car elle fonde la fraternité des hommes, beaucoup plus fortement que ne peut le faire le seul principe d’égalité de nature.

St Paul en dégage les premières conséquences pratiques : «  plus de juif, ni de grec ; plus d’esclave ni d’homme libre ; plus d’homme ni de femme ; vous tous en effet, vous ne faîtes qu’un dans le Christ-Jésus » (I Cor. XII, 13). Cette égalité des hommes dans le Christ dépasse toutes les différences secondaires, artificielles, qui opposent les hommes les uns les autres, et même les différences naturelles. Dans les premières communautés chrétiennes, avait donc été supprimé l’esclavage et instaurée la communauté de biens, de la même manière qu’elle est organisée aujourd’hui dans les communautés religieuses.

Sur le plan social, Léon XIII en a tiré des conséquences importantes dans les relations professionnelles, ordonnant aux maîtres de « reconnaître la dignité humaine de leurs serviteurs et de les traiter convenablement, de ne pas les considérer comme de nature différente de la leur, mais comme étant au contraire leurs égaux : les uns et les autres, en effet, ont la même religion et servent le même Dieu ». (In Plurimis) Cette injonction est évidemment parfaitement transposable aux relations patrons/employés, ouvriers...

Le Pape Pie XII, dépassant le cadre relationnel de l’entreprise, mettait en garde les chefs d’entreprise italien en 1952 déjà sur les dangers qui guettent l'ordre social de manière plus générale : «  la grande misère de l’ordre social est qu’il n’est ni profondément chrétien, ni réellement humain, mais uniquement technique et économique et qu’il ne repose nullement sur ce qui devrait être sa base et le fondement solide de son unité, c'est-à-dire le caractère commun d’hommes par la nature et de fils de Dieu par la grâce de l’adoption divine ». 

Qu'en penser aujourd'hui ? 

vendredi 25 janvier 2019

Nous recherchons 100 bénévoles circulation !

Vous aimez être au cœur de l’action ?

Travailler en équipe pour coordonner les flux  ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le Service Circulation du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles à chaque carrefour pour sécuriser les traversées, fluidifier la colonne

et permettre à chacun chanter et prier à plein poumon

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 100 bénévoles pour le Service d'Ordre Circulation du 8 au 10 juin 2019 :

Pour vous inscrire, c’est ici

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Nous recherchons 40 Monsieur/Madame Propre !

Vous vous sentez responsable de la planète et débordez d’imagination ?

Vous savez sublimer une chasse aux détritus en chasse au trésor ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service Propreté du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles soucieux de la propreté de chaque halte et bivouac,

qui permette à chacun de se sentir bien et de pouvoir retourner sur les mêmes bivouacs chaque année

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Pour vous inscrire, c’est ici

Aujourd’hui, nous recherchons 40 Monsieur/Madame Propre du 8 au 10 juin 2019

 3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

Amis pèlerins, nous recherchons 60 bénévoles pour l'accueil Bivouac !

Vous avez un engouement pour les choses bien faites ?

Recueillir les inscriptions, accueillir, préparer l’arrivée des pèlerins…pour chacun se sente bien

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service Accueil Bivouac du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui prennent en charge chaque pèlerin et veillent à l’ordre sur le bivouac

pour permettre à chacun d’être SEREIN et de se détendre après une bonne journée de marche,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 60 bénévoles altruistes du 8 au 10 juin :

Pour vous inscrire, c’est ici

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Amis pèlerins, nous recrutons 50 monteurs de tentes !

Vous aimez les jeux de construction ?

L’architecture et l’aménagement intérieur vous attirent  ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service de montage des tentes du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui montent et démontent les tentes pour vous accueillir sur le bivouac

et permettre à chacun d’être HEUREUX après une bonne journée de marche,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

 

Aujourd’hui, nous recherchons 50 bénévoles bâtisseurs de village spirituel du 8 au 10 juin :

Pour vous inscrire, c’est ici 

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Amis pèlerins, nous recherchons 50 popeyes pour les sacs !

Vous êtes fort, musclé et en pleine santé ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service de transport des sacs du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui assurent le chargement et le déchargement des sacs matin et soir 

pour permettre aux pèlerins de marcher « léger » et d’avoir la fierté d’aller jusqu’au bout,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 50 bénévoles vigoureux et disponibles du 8 au 10 juin 2019 :

Pour vous inscrire, rendez-vous sur cette page.

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Pourquoi parle-t-on de dignité de la personne humaine ?

«  Chaque homme représente une valeur transcendante et absolue car l’auteur de la vie humaine lui a donné une âme immortelle » : c’est ce postulat énoncé par Pie XII qui manifeste pleinement la notion même de dignité propre à l’homme.

C’est parce que nous représentons tous une valeur transcendante et absolue que la société doit garantir le respect de cette dignité pour nous permettre t’atteindre notre fin et d’acquérir notre plein développement humain. Loin de satisfaire nos plaisirs égoïstes, elle doit viser à accomplir notre dimension par nature sociale.

Qu’est-ce qu’implique le respect de cette dignité ? L’écart de toute forme de totalitarisme au premier chef,  mais cela va plus loin : parce qu’il a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 26), l’homme est comme le Créateur, « maître des choses », c'est-à-dire qu’il exerce sur les choses de la Création (animaux, végétaux etc…) une domination similaire à la souveraineté du Dieu Créateur sur le reste du monde. Dieu lui a confié la mission de participer à son gouvernement divin, pour qu’il fasse croître l’univers : c’est tout le sens de la Genèse.

Pourquoi l’homme a-t-il ce pouvoir ? Parce qu’il est libre, « maître de lui-même », et « responsable de ses actes  et de son destin ». Ce sont son esprit, son âme immortelle, son intelligence, sa raison, sa volonté qui lui permettent de réfléchir, de choisir, de décider, de gouverner. A l’image de Dieu, il est un être souverainement personnel et souverainement libre.

Ce qui fait sa dignité, c’est qu’il est a été fait à l’image de Dieu pour l’imiter dans sa perfection, dans sa bonté, dans son amour et sa miséricorde, qu’il est capable de se servir de son intelligence et de sa volonté pour découvrir le vrai sens de sa destinée, de s’élever vers Dieu pour participer à sa vie éternelle.

Le fondement de la dignité de l’homme, c’est donc Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle cette dignité est inébranlable. L’homme n’étant pas subordonné aux choses terrestres, ce n’est ni sa réussite, ni ses progrès, ni ses lois qui font sa dignité : c’est la religion seule qui en est le fondement et la justification. Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum en tire les premières conséquences : « il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect ».

Si cette règle était appliquée dans tout milieu professionnel, dans les familles, et de manière plus générale dans les relations à l’autre, il est certain qu’un climat différent règnerait partout. Léon XIII poursuit : «  Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave : respecter en lui la dignité de l’homme, relevée encore par celle de chrétien…ce qui est honteux et inhumain, c’est d’user des hommes comme de vils instruments de lucre et ne les estimer qu’en proportion de la vigueur de leurs bras ». De même, il fait « défense aux maîtres d’imposer à leurs subordonnées un travail au-dessus de leurs forces ou en désaccord avec leur âge ou leur sexe ».

De cet appel de Léon XIII au respect de la dignité de la personne dans le monde professionnel sont nées toutes les mesures législatives, protectrices du travail des femmes et des enfants, limitatrices de la durée de travail…pour intégrer dans la vie quotidienne des travailleurs, l’importance de leur santé, de leur famille, de leur logement, de leurs revenus…

Et nous ? Si nous pensions à chacun de nos actes à ne jamais violer la dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect dans nos vies personnelles, familiales, amicales, professionnelles…en préparation à notre pèlerinage 2019 qui prépare nos cœurs à la Paix du Christ par le Règne du Christ ?

Merci Mgr Centène ! Tout est dit...

Dans sa première épitre, après avoir présenté l’Église comme «une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut », St Pierre nous dit comment nous comporter dans la société des hommes : « Ayez une belle conduite parmi les gens des nations ». Et il détaille quelle doit être notre conduite à l’égard des autorités, dans les rapports sociaux, dans la vie familiale et entre chrétiens. À la différence des Esséniens qui se coupaient du monde et qui ont disparu, le chrétien vit dans une société dont il est solidaire car du bien de la société dépend aussi le bien de chacun. Le bien de chacun s’inscrit dans le bien commun.

Aussi, en cette année 2019, je souhaite à notre société et à notre pays la prospérité, la justice, la consolidation du lien social, une croissance qui ne soit source ni d’un surcroit d’inégalité entre les hommes, ni de mise à mal de notre environnement. Je souhaite à notre société et à notre pays de pouvoir se construire sur des valeurs qui soient à même de rassembler les citoyens dans le respect mutuel.

Ces vœux sont aisés à formuler mais nous savons, vous et moi, qu’ils ne pourront se réaliser qu’avec l’engagement de tous et de chacun, et sûrement passant quelques sacrifices joyeusement consentis. Saint Pierre nous le dit encore : « Exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ».

1) Les vœux que je vous présente aujourd’hui nous permettent de jeter un long regard sur la société dans laquelle saint Pierre a voulu que les chrétiens fussent véritablement intégrés au nom même de leur foi : « Soyez soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur ».

Notre société est gravement fragilisée et par-delà les revendications, parfois contradictoires, des désormais célèbres “Gilets Jaunes” – contradictoires parce qu’on ne peut pas avoir en même temps plus de services et payer moins d’impôts – nous sommes les témoins de l’expression d’un malaise très profond qui, au-delà même de la fracture sociale, relève d’une crise de confiance et d’une crise de civilisation.

Les troubles sociaux qui traversent notre pays et qui s’expriment aujourd’hui pour la dixième fois consécutive révèlent une profonde détresse. Beaucoup de nos concitoyens souffrent et ont le sentiment d’être oubliés et incompris. Ils ne se sentent plus rejoints dans leurs préoccupations, ils ne font plus confiance, ils se sentent trompés, manipulés, spoliés, méprisés. Cela engendre la colère et la violence.

Mais derrière cette crise de confiance, nous voyons se dessiner une crise de civilisation parce qu’une crise de sens, causée par un déficit anthropologique. La conception individualiste qui prévaut aujourd’hui conduit à une impasse.

Dans une société individualiste, si ces deux termes peuvent être rapprochés sans constituer un oxymore, les lois ne servent qu’à équilibrer les forces contraires, équilibre toujours précaire et fragile.

Après le Bien commun, l’intérêt général lui-même a disparu dans la foire d’empoigne des intérêts particuliers antagonistes. L’évocation des droits de l’homme ne sert bien souvent qu’à garantir des revendications libertaires et mortifères. Aucune vision commune ne semble permettre aux Français de se mobiliser pour construire un avenir meilleur en acceptant les sacrifices indispensables à toute construction.

Les premiers défis de 2019 et des années qui suivront seront de donner une vision à notre société. Cela ne peut se faire sans une juste anthropologie.

L’Être humain n’est pas seulement un individu, certes il est unique, mais il est relié. De par sa nature même il est un animal politique. Sa dimension relationnelle apparait comme l’une de ses caractéristiques fondamentales.

Il ne peut s’épanouir que dans des relations interpersonnelles désintéressées, c’est-à-dire dans des relations de confiance.

Cet épanouissement n’est pas possible parce que ces relations de confiance ne peuvent pas s’établir lorsque les mots cachent la vérité au lieu de la dire, lorsque le relativisme semble laisser entrevoir la possibilité de vérités successives et contradictoires, lorsque le dialogue ne repose pas sur des critères objectifs.

Déjà en 2016, à travers un texte intitulé “Dans un monde qui change retrouver le sens du politique”, le Conseil Permanent de la Conférence des Évêques de France dénonçait le déficit de dialogue dans notre société, le déficit de l’écoute qui font que les idées ne se confrontent sans véritable débat. Des hommes et des femmes juxtaposés semblent se côtoyer alors que chacun est enfermé dans sa propre bulle, celle de ses préoccupations, de son égo, de ses réseaux. Or nous le savons bien, le manque de dialogue conduit à la confrontation.

Extrait des voeux de Mgr Centène à Vannes le 19 Janvier 2019

Un esprit dur et un coeur doux

 "Rien ne fleurit au ciel qui n'ait déjà germé sur la terre". A ces mots qui clôturent le dernier livre de Gustave Thibon, on pourrait ajouter, comme en contrepoint : "Rien ne brûle sans fin en Enfer qui n'ait commencé à pourrir sur la terre".

C'est bien dans le temps que se dessine la figure de notre éternité. D'où l'importance de la forme de ce temps. D'où notre responsabilité à l'égard de cette forme. "De la forme donnée à la société découle le bien ou le mal des âmes", disait Pie XII, qui parlait, pour nous, de "responsabilité sacrée" dans l'organisation des "conditions sociales" dont dépend le salut personnel de chacun.

 Aujourd'hui, le mal majeur, contre lequel nous devons être constamment en éveil, est la réduction de toutes les choses de l'existence - personnelles et sociales - au domaine du temps, comme si, au-delà du temps, l'éternité ne comptait pas.

 A un athéisme de principe, doctrinal et agressif, et, comme tel, finalement peu dangereux, a succédé un athéisme pratique, qui ne professe pas l'inexistence de Dieu mais qui fait vivre comme si Dieu n'existait pas. Cet athéisme peut très bien se concilier avec une certaine religiosité. Il tolère l'assistance à la messe et même une certaine vie spirituelle, à condition que ces pratiques religieuses n'aient aucune conséquence sociale. Il admet la religion, si elle se cantonne dans la sphère privée. Il la considère intolérable et intolérante si elle prétend informer toute la vie.

Cette sécularisation brise l'homme : il a une conduite privée et une conduite sociale différentes, voire opposées. Mais surtout, cette sécularisation recompose son unité, car on finit par penser de la façon dont on vit. La vigilance s'impose à nous contre ce conditionnement, omniprésent, insidieux et, par lui-même, redoutablement efficace.

Combien, pourtant très pieux, ne savent pas que l'Eglise leur impose de respecter en matière sociale, des principes "dont on ne peut s'écarter sans danger pour la foi et l'ordre moral" (Pie XII). Nous séparons trop souvent notre foi de notre vie professionnelle, de nos idées politiques et sociales, de notre culture pour se contenter de l'état ambiant. Or, la foi dicte une doctrine sociale. Elle engendre une culture. "Une foi qui ne s'incarne pas dans une culture n'est pas fidèlement pensée ni véritablement vécue" (Jean-Paul II).

Elle ne peut donc s'accommoder de n'importe quelle culture, de n'importe quelle organisation sociale. Notre foi, si elle est vraiment vive, ne peut faire autrement que constater à quel point nous sommes constamment abusés, trompés, manipulés et retournés malgré nous. "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile", s'écrie Saint Paul. Malheur à nous si, ayant reçu par notre éducation, nous ne savons pas à notre tour rendre et surtout donner !

Le mal immédiat, qui découle de cette "sécularisation insidieuse de toutes choses", est une tiédeur universelle, tiédeur d'un compromis confortable. Ce compromis est tel que des lois, même bonnes, pour nécessaires qu'elles soient, ne suffiraient plus. Il y faudra, d'un même mouvement, la manifestation d'un enthousiasme, d'une conversion massive, d'un amour retrouvé, au moins dans la minorité suffisamment fervente, pour que son exemple soit contagieux et il faudra la traduction en lois de cette charité politique. Il faut savoir regarder les maux de notre société non pour s'en délecter ou s'en affliger, mais pour les recevoir comme les invitations de la Providence à sortir de notre tiédeur. Ce mal déferlant n'a pas d'autre sens, dans le plan de Dieu, que de travailler - involontairement mais efficacement - au plus grand nombre des élus. A qui veut bien l'apercevoir, ce mal enseigne, de surcroît, la façon d'agir. Car, dans une âme qui a accepté de bien se former, surgit le double mouvement, de la colère contre les auteurs du mal, et de la compassion pour les victimes. Confondre les deux est la marque des coeurs tièdes : ils sont indifférents au mal et durs pour les pécheurs. Ceux qui sont fervents sont durs au mal et doux aux victimes de ce mal.

Demandons la grâce de travailler assez pour avoir, comme le recommandait déjà saint Pie X, "l'esprit dur et le coeur doux". C'est une condition indispensable pour les artisans de l'évangélisation, celle d'aujourd'hui comme celle d'hier et de toujours.

mercredi 23 janvier 2019

Lettre de l'Abbé Garnier aux défenseurs de la Vie

Chers bénévoles,

 

Vous qui rejoignez avec enthousiasme vos équipes, vos postes,  pour donner de la voix, des mains, de la tête et du coeur au service de la vie, vous faites quelque chose de beau ! Vous oeuvrez d'une seule voix pour les sans-voix, vous incarnez par votre présence, votre nombre, votre sourire, votre détermination, la vérité paisible : celle de la beauté de la vie. 

 

Parlez pour l'enfant à naître, pour celui qui ne peut pas dire « Je ne suis pas un droit, j'ai un droit ». Car il y a effectivement un droit de l'enfant que l'on a tendance à oublier et qu'il faut rappeler haut et fort à la place de celui qui ne peut l'exprimer. Ce droit est entier et sans aménagement possible : il est le droit d'être conçu dans un acte d'amour sacré, de naître et de grandir au sein de cette autre enceinte sacrée, stable, ouvrant ensuite sur le monde qu'est la famille.

 

Parlez pour les parents en situation de détresse ; pour tous ceux qui hésitent à garder leur enfant à naître, ou qui subissent une pression extérieure. Je connais une petite Jeanne, déclarée « non viable » et condamnée à disparaître, qui est aujourd'hui vivante, souriante, aimée, grâce au courage de ses parents, conseillés et confortés. Il y a des milliers de petites Jeanne chaque année, des milliers de parents desespérés auxquels il faut tendre la main chaque jour pour leur dire qu'ils ne sont pas seuls, que même les situations les plus complexes peuvent être vécues dans la grâce et la confiance, et que toute difficulté trouve une solution.  Je pense à une personne qui a pratiqué un IVG et qui a écrit par la suite à une journaliste : « Un jour nous avons décidé de "ne pas garder" un petit qui n'était pas « prévu ». Merci d'oser dire que ce choix est une aberration. La vie de nos enfants nous dépasse. »

 

Parlez enfin (et surtout, cette année) pour les soignants! Jane Roe, qui incarnait l'instauration de l'IVG comme droit constitutionnel aux Etats Unis, devenue même directrice d'un centre IVG, a vu sa vie et ses combats basculer par la présence d'une petite Emily de 7 ans qui la saluait et l'embrassait chaque jour devant sa clinique. Cette petite voix l'a plongée brutalement dans le vrai, elle a réalisé la portée de ses actes et s'est convertie avant de décider de consacrer pleinement sa vie au rayonnement pro-vie... Aujourd'hui, en France, il y a une petite Emily qui se réveille et balbutie dans le monde de la santé. Tout doucement, certains rompent le silence et avouent une hésitation, une répugnance à l'IVG. Conséquence et cohérence, certains choisissent la très légitime objection de conscience. « Acte thérapeutique », « interruption volontaire... médicale », « obligation professionnelle », réplique-t-on en haut lieu... Mais le bel effort, le bel essai, le bel exercice de la médecine et du soin, qu'est-ce ? C'est supprimer ou au moins soulager la souffrance, la maladie. « Personne d'autre ».

Tout cela est vrai, est beau, est difficile à dire. Les enfants à naître ne peuvent le dire... bien des parents, des soignants confrontés à l'IVG ne peuvent pas non plus le dire. Vous le pouvez, nous le pouvons, nous en avons finalement tous des occasions autour de nous...

Dites-le. Dites-le bien, avec prudence, précision, bienveillance, délicatesse, avec une bonne question, avec une réponse claire. Mais...dites-le.

Vous serez l'écho d'autres voix qui se sont élevées en faveur de la vie : écho du Christ car « Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'aurez fait », écho de sainte Mère Teresa, qui en a fait sa raison de vivre, son combat contre "la première des violences", considérant qu'il y a d'autres solutions, des aides... et qu'il faut les faire connaître et les développer.

 

Vos voix, vos mains, vos cœurs doivent porter ce message au dehors : enveloppez vos coeurs du Fiat de Notre Dame, et avec elle, soyez médiateurs,  accompagnants, avocats ; soyez les « petites Emily de 2019 » au service de la vie. Que Dieu vous bénisse !

Notre Dame de Guadalupe, Saints Innocents, Sainte Mère Teresa, priez pour nous !