mercredi 13 mai 2020

17ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 mai 1917 : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »

13 juin 1917 : « Je veux (…) que vous disiez le chapelet tous les jours.

Le chapelet quotidien

Le 13 mai 1917, à la fin du bref dialogue avec Lucie, juste avant de remonter au Ciel, la Sainte Vierge termina en disant : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »

Ainsi, dès sa première apparition, après avoir parlé des sacrifices pour la conversion des pécheurs, la Sainte Vierge révéla un deuxième point de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie : la récitation quotidienne du chapelet.

Et, lors de l’apparition suivante, Lucie lui ayant demandé : « Que veut de moi Votre Grâce ? », Notre-Dame répondit : « Je veux que vous veniez ici le 13 du mois prochain, que vous disiez le chapelet tous les jours, … »

Déjà à Lourdes, la Sainte Vierge avait spécialement recommandé la récitation du chapelet. Notre Dame égrenait un splendide chapelet tandis que sainte Bernadette récitait les Je vous salue Marie.

Puis, à Fatima, Notre-Dame recommanda la récitation du chapelet à chaque apparition, et à la dernière, elle se présenta comme étant « Notre Dame du Rosaire ».

Cette insistance de Notre-Dame sur la récitation du chapelet montre la grande importance qu’il convient de lui apporter et la place que nous devons lui réserver dans nos prières.

Une prière qui gagne des batailles

De plus, la première fois où elle demanda la récitation quotidienne du chapelet, Notre-Dame ajouta un point important : elle en donna un des fruits : « la paix pour le monde et la fin de la guerre ».

C’est un point qui semble un peu oublié aujourd’hui : la paix ne reviendra dans le monde qui si nous récitons notre chapelet tous les jours ! La paix non pas seulement en France (ou dans notre pays), mais dans le monde ! Loin de nous l’idée que le rosaire seul suffirait pour l’obtenir. Outre nos prières, Dieu nous demande aussi d’agir concrètement, même si parfois, à vue humaine, nos modestes actions peuvent sembler avoir peu de chances d’aboutir. Mais, à ces actions bien concrètes, Dieu nous demande d’associer la prière. Ora et labora ! Sans cela, toutes nos entreprises pour rétablir la paix seront vaines. Car l’adversaire est infiniment plus fort que nous et, sans l’aide du Ciel, il est illusoire d’espérer le vaincre. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » a dit Notre Seigneur, parole que l’on peut très bien transformer ainsi : « Sans le rosaire, vous ne pouvez rien faire ».

L’histoire du peuple hébreu nous donne un exemple saisissant de cette nécessité d’unir la prière à l’action :

Les Amalécites survinrent et combattirent contre Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis-toi des hommes et demain, sors combattre Amaleq ; moi, je me tiendrai au sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main ». Josué fit ce que lui avait dit Moïse ; il sortit pour combattre Amaleq et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l'emportait, et quand il les laissait retomber, Amaleq l'emportait. Comme les mains de Moïse s'alourdissaient, ils prirent une pierre et la mirent sous lui. Il s'assit dessus tandis qu'Aaron et Hur lui soutenaient les mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi ses mains restèrent-elles fermes jusqu'au coucher du soleil. Et Josué défit Amaleq et son peuple au fil de l'épée. (Exode XVII, 8-13)

La signification de cet épisode est claire : lorsque la prière est délaissée, les batailles sont perdues. Dès que la prière reprend, les batailles sont gagnées. Seules, ni la prière de Moïse, ni l’ardeur des guerriers n’auraient pu obtenir la victoire : les guerriers devaient se battre pendant que Moïse levait les bras pour implorer le secours du ciel. Il en est de même pour nous. Certains doivent se battre sur le terrain, d’autres prier. Si se battre est l’apanage d’un petit nombre, la prière doit être la préoccupation de tous, y compris, lorsqu’ils le peuvent, de ceux qui sont amenés à se battre.

Il est donc indispensable d’associer la prière à l’action, mais pas n’importe quelle prière ! Pour obtenir ce que nous désirons, ne convient-il pas de réciter prioritairement les prières réclamées par Dieu Lui-même ? Or, à Fatima, par l’intermédiaire de sa Sainte Mère, Dieu a demandé la récitation quotidienne du chapelet. Notre-Dame n’a pas dit : « Priez pour obtenir la paix », elle a dit : « Récitez le chapelet tous les jours (Recem o terço todos os dias) pour obtenir la paix » ! Ainsi, si nous récitons notre chapelet tous les jours, la paix reviendra ; si nous ne le faisons pas, la paix s’éloignera.

Cette demande de réciter le rosaire tous les jours est si importante qu’elle a été répétée à chacune des cinq apparitions suivantes, insistance qui n’est sûrement pas fortuite. Donc, plus que jamais, la prière à faire monter vers le Ciel pour le rétablissement de la paix dans le monde est le chapelet quotidien.

Et l’histoire a de nombreuses fois démontré la véracité de cette affirmation : plusieurs batailles furent gagnées grâce aux rosaires récités avant ou pendant les combats. Citons par exemple les batailles de Muret, de Lépante, de La Rochelle, de Peterwardein, etc. Ces victoires sont bien connues, mais il n’est pas inutile de nous les remettre en mémoire pour nous motiver dans la récitation quotidienne du chapelet pour obtenir la paix dans le monde. En particulier, au milieu du XXe siècle, deux victoires ont été obtenues sans l’emploi des armes : en Autriche en 1955 et au Brésil en 1964. (Pour plus de précisions sur toutes ces batailles, vous pouvez lire l’article Les victoires temporelles du rosaire sur le site de Cap Fatima).

Ce qu’il y a de plus extraordinaire dans toutes ces victoires, c’est qu’elles furent complètes alors que la situation était humainement désespérée tant le déséquilibre des forces était grand. De plus, malgré ce déséquilibre, il n’y eut que très peu de pertes du côté des catholiques.

Une prière qui sauve les âmes

    Mais le rosaire ne fait pas que gagner des batailles. Il permet surtout de sauver des pécheurs. Le chapelet purifie les âmes de leurs fautes et les parfume par la grâce. Saint Maximilien Kolbe écrivait dans son agenda : « Autant de chapelets, autant d'âmes sauvées ». Y pensons-nous ? Tous, nous pourrions sauver des âmes en récitant des chapelets. Quelle charité d’une valeur inestimable ce serait !

Saint Joseph Cafasso, passant de grand matin dans les rues de Turin, rencontra une pauvre vieille, toute courbée, qui égrenait son chapelet en marchant. « Que faites-vous donc si tôt, brave femme ? » lui demanda-t-il. « Oh ! ! Père, je nettoie les rues ! ». « Vous nettoyez les rues ? ... Que voulez-vous dire ? ». « Voyez-vous, cette nuit ce fut le carnaval et les gens ont fait tant de péchés... Je passe, maintenant, en récitant des "Je vous salue Marie" afin qu'ils parfument les endroits empestés par le péché »...

De nombreux saints ont démontré l'efficacité du chapelet pour obtenir toutes sortes de grâces. Le chapelet fait du bien à tous, aux pécheurs, aux bons, aux saints. Combien de saints ont été de véritables "apôtres du chapelet" ? Saint Dominique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le saint Curé d'Ars, saint Pierre Canisius, saint Charles Borromée, saint Camille de Lellis, saint Jean Bosco, etc.

Un fils spirituel de saint Padre Pio lui demandait un jour quelle prière il fallait préférer pour toute la vie. Padre Pio répondit : « Le chapelet ».

Toute la prière, toute la science et tout l'amour de sainte Bernadette consistaient dans le chapelet. Sa sœur Toinette disait : « Bernadette ne fait que prier : elle ne sait rien faire d'autre que de faire glisser les grains du chapelet... »

Une prière universelle

Une autre qualité inappréciable du chapelet est son universalité. Malgré sa simplicité, le chapelet est une prière évangélique, une prière christologique, une prière contemplative, en compagnie de Notre Dame (Marialis cultus, 44-47). Louanges et demandes remplissent les Je vous salue Marie, stimulant l'esprit à méditer le mystère proposé. Que cela se passe près d'un autel ou sur la route, ce n'est pas un obstacle pour le chapelet. Quand l'esprit se recueille en se tournant vers Marie, peu importe que l'on soit dans une église ou dans un train, marchant sur la route, volant dans les airs… ou confiné chez soi.

Cette facilité que le chapelet offre à celui qui veut le réciter augmente notre responsabilité : est-il vraiment impossible de trouver chaque jour un quart d'heure pour offrir un chapelet à Notre Dame ? Car nous pouvons le dire dans n'importe quel endroit, à n'importe quelle heure, avec n'importe qui, sans livre et sans cérémonie, à haute voix ou en murmurant, dans les transports ou les salles d’attente, etc.

Pensons aux chapelets récités dans les hôpitaux par saint Camille, sainte Bertille Boscardin, dans les rues de Rome par saint Vincent Pallotti, dans les trains et sur les navires par sainte Françoise Cabrini, dans le désert du Sahara par le frère Charles de Foucauld, dans les palais royaux par la vénérable Marie Christine de Savoie, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort par saint Maximilien Kolbe, et dans les familles par la Bienheureuse Anna Maria Taigi, par les parents de la petite Thérèse, par la maman de sainte Maria Goretti, ... Ne perdons pas le temps en choses vaines et nocives alors que nous avons un trésor à valoriser comme le chapelet ! Récitons-le et promettons à Notre Dame : « Chaque jour, je dirai un chapelet en votre honneur ! »

Un remède universel

Outre que c’est une très belle prière, le rosaire est aussi un moyen particulièrement efficace pour résoudre les problèmes que nous rencontrons, quels qu’ils soient. À Fatima, Notre-Dame a parlé du salut des pécheurs, de la ruine des âmes en enfer, des guerres, des persécutions contre le Saint-Père, etc. Et à chaque fois, elle a indiqué et a même recommandé le chapelet comme étant une prière qui apporte le salut. Sœur Lucie confiait au père Fuentès le 26 décembre 1957 :

La Sainte Vierge a donné une efficacité nouvelle à la récitation du rosaire. Il n’y aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun d’entre nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations, il n’y aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire.

Alors, récitons notre chapelet tous les jours, comme Notre-Dame l’a demandé le 13 mai 1917. Ainsi, non seulement nous nous sanctifierons, mais nous obtiendrons la paix pour le monde. Et œuvrons aussi pour que, partout dans le monde, se mettent en place des initiatives pour réciter le chapelet, en famille, en paroisse, en public, etc., pour demander au Ciel de nous accorder la paix.

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
  2. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  3. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  4. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  5.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  6. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

 

 

 

 

 

mardi 12 mai 2020

16ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 juillet 1917 : « Je viendrai demander la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »

La communion réparatricedes premiers samedis du mois

Samedi 6 juin prochain sera un premier samedi du mois. Il convient de ne pas manquer de faire une communion réparatrice ce jour-là, car elle fait partie des cinq pratiques de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie que Dieu veut voir s’établir dans le monde.

Les demandes de Notre-Dame

C’est au cours de l’apparition du 13 juillet 1917 que Notre-Dame parla pour la première fois des premiers samedis du mois en révélant aux petits voyants : « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. »

Notons que la Sainte Vierge parle des premiers samedis du mois de façon générale, sans en préciser le nombre. Ce n’est que le 10 décembre 1925 à Pontevedra qu’elle le fera. Voici les paroles de Notre-Dame que sœur Lucie entendit ce jour-là (tirées d’une lettre à son confesseur, le père Aparicio) : 

Vois, ma fille, mon Cœur entouré des épines que les hommes m’enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui,

- pendant cinq mois, le premier samedi,

- se confesseront,

- recevront la sainte Communion,

- réciteront un chapelet

- et me tiendront compagnie pendant quinze minutes, en méditant sur les quinze mystères du Rosaire

- en esprit de réparation,

je promets de les assister à l’heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme.

Les assouplissements de l’Enfant-Jésus

Deux mois plus tard, le 15 février 1926, l’Enfant Jésus apparut à sœur Lucie et assouplit les conditions posées par Notre-Dame. Voici un extrait du dialogue qui s’établit entre eux (tiré d’une lettre à Mgr Pereira Lopès, un de ces anciens confesseurs) :

— Mon confesseur disait dans sa lettre que cette dévotion ne faisait pas défaut dans le monde, parce qu’il y avait déjà beaucoup d’âmes qui Vous recevaient chaque premier samedi, en l’honneur de Notre-Dame et des quinze mystères du Rosaire.

— C’est vrai ma fille, que beaucoup d’âmes commencent, mais peu vont jusqu’au bout et celles qui persévèrent, le font pour recevoir les grâces qui y sont promises. Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférents.

— Mon Jésus ! Bien des âmes ont de la difficulté à se confesser le samedi. Si vous permettiez que la confession dans les huit jours soit valide ?

— Oui. Elle peut être faite même au-delà, pourvu que les âmes soient en état de grâce le premier samedi lorsqu’elles me recevront, et que, dans cette confession antérieure, elles aient l’intention de faire ainsi réparation au Sacré-Cœur de Marie.

— Mon Jésus ! Et celles qui oublieront de formuler cette intention ?

— Elles pourront la formuler à la confession suivante, profitant de la première occasion qu’elles auront pour se confesser.

Les précisions de Notre-Seigneur

Quatre ans plus tard, le père Gonçalvès, qui avait remplacé le père Aparicio comme confesseur, demanda à sœur Lucie de répondre par écrit à cinq questions sur la dévotion des premiers samedis du mois. Voici ses réponses (extrait de la lettre envoyée au père Gonzalès) :

1. Quand ? Le 10 décembre 1925.

Comment ? Par une apparition de Notre-Seigneur et de la Très Sainte Vierge qui me montra son Cœur Immaculé entouré d’épines et demandant réparation.

Où ? À Pontevedra (Passage Isabelle II). La première apparition (eut lieu) dans ma chambre, la seconde près du portail du jardin où je travaillais.

2. Les conditions requises ?

Durant cinq mois, le premier samedi, recevoir la Sainte Communion, dire le chapelet, tenir compagnie quinze minutes à Notre-Dame en méditant les mystères du Rosaire, et se confesser avec la même intention. La confession peut se faire un autre jour, pourvu qu’on soit en état de grâce en recevant la Sainte Communion.

3. Avantages ou promesses.

« Aux âmes qui chercheront à me faire réparation de cette manière (dit Notre-Dame), je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires au salut ».

4. Pourquoi cinq samedis et non neuf, ou sept en l’honneur des douleurs de Notre-Dame ?

Me trouvant dans la chapelle avec Notre-Seigneur une partie de la nuit du 29 au 30 de ce mois de mai 1930, et parlant à Notre-Seigneur des questions quatre et cinq, je me sentis soudain possédée plus intimement par la divine présence et, si je ne me trompe, voici ce qui m’a été révélé :

« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :

  • les blasphèmes contre l’Immaculée Conception,
  • les blasphèmes contre sa virginité,
  • les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes,
  • les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée,
  • les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.

Voilà, ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices, à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes ».

5. Ceux qui ne pourront accomplir les conditions le samedi, ne peuvent-ils y satisfaire le dimanche ?

« La pratique de cette dévotion sera également acceptée le dimanche qui suit le premier samedi, quand mes prêtres, pour de justes motifs, le permettront aux âmes ».

L’esprit de la dévotion

Pour bien comprendre le but des premiers samedis du mois, il est important de noter les points suivants.

Dans la réponse à la quatrième question, Notre-Seigneur dit à sœur Lucie que c’est Lui qui demande cette dévotion : « le Cœur Immaculé de Marie M’a inspiré de demander cette petite réparation et, en considération de celle-ci, d’émouvoir Ma miséricorde ».

Si la possibilité de choisir un autre jour que le premier samedi pour la confession est laissé au libre arbitre de chacun, la possibilité de communier le lendemain ne peut être accordée que par un prêtre. Toutefois, il est clair que ce ne sont que des exceptions : la règle générale fixée par le Ciel est de se confesser et de communier le samedi. Pour pouvoir le faire un autre jour, il faut un empêchement réel.

Le point le plus important, celui duquel cette dévotion tire toute son efficacité, c’est la volonté de réparer les outrages subis par Notre-Dame de la part des pécheurs. C’est l’un des points essentiels du message de Fatima : réparer les offenses commises envers les saints cœurs de Jésus et Marie. En octobre 1928, dans une lettre adressée à son évêque, Mgr da Silva, sœur Lucie écrivit :

Le bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer, et il promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera la dévotion suivante [les premiers samedis du mois], avec l’intention de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère.

Sœur Lucie confia également au père Aparicio (lettre du 19 mars 1939) :

De la pratique de cette dévotion, unie à la consécration au Cœur Immaculé de Marie, dépendent pour le monde la paix ou la guerre. C’est pourquoi j’ai tant désiré sa propagation ; et puis, surtout parce que telle est la volonté de notre bon Dieu et de notre si chère Mère du Ciel.

Plus tard, sœur Lucie indiqua qu’il fallait pratiquer cette dévotion chaque premier samedi du mois, car à chaque fois, nous pouvions obtenir la conversion d’un plus grand nombre de pécheurs :

Voici ma façon de faire les méditations sur les mystères du rosaire, les premiers samedis. Premier mystère : l’annonciation de l’ange Gabriel à Notre-Dame. (…) [Ici, sœur Lucie donne sa méthode pour méditer sur un mystère.]

Le deuxième mois, je fais la méditation du deuxième mystère joyeux. Le troisième, du troisième et ainsi de suite, en suivant la même méthode pour méditer. Quand j’ai fini ces cinq premiers samedis, j’en recommence cinq autres et je médite les mystères douloureux, ensuite les glorieux et, quand je les ai terminés, je recommence les joyeux.

Cette précision de sœur Lucie indique bien qu’il faut accomplir cette dévotion chaque premier samedi du mois et non pas uniquement cinq fois, car cette pratique est avant tout pour sauver des âmes. C’est d’ailleurs le sens de la première demande de Notre-Dame le 13 juillet 1917 : « Je viendrai demander (…) la communion réparatrice des premiers samedis du mois ».

La pratique de cinq premiers samedis successifs accorde une grâce supplémentaire, celle de l’assistance de Notre-Dame au moment de notre mort. Mais il ne faut pas confondre la pratique générale et la grâce supplémentaire accordée à ceux qui la font cinq premiers samedis de suite. Cette grâce si extraordinaire est avant tout la marque que le Ciel attache une très grande importance à cette dévotion.

Alors, samedi 6 juin prochain, et si possible chaque premier samedi, communions en esprit de réparation sans omettre les demandes complémentaires : la confession, la méditation de 15 minutes sur les mystères du rosaire et la récitation du chapelet, le tout en esprit de réparation.

 

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

Lundi 11 mai 2020

15ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 mai 1917 : « Amélia est au purgatoire jusqu’à la fin du monde. »

La pureté

La précédente méditation nous a fait réfléchir sur le purgatoire. La Sainte Vierge affirma qu’Amélia y serait jusqu’à la fin du monde. Mais sait-on pour quelle raison ? Le père Martins dos Reis fit une enquête discrète sur cette jeune fille d’environ vingt ans, morte peu avant les apparitions. Il découvrit que la pauvre Amélia était morte dans des circonstances comportant « un irrémédiable déshonneur en matière de chasteté ». Notre-Dame a permis que nous connaissions ce fait pour notre instruction. Car dans les paroles qu’elle prononça à Fatima, il n’est pas directement question de la chasteté. Cependant, par la suite Notre-Dame donna quelques précisions aux petits voyants.

Les précisions de Notre-Dame

Un soir, à Aljustrel, Jacinthe confia à sa mère : « Maman, (…) Notre-Dame a dit que le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ». Dans le troisième mémoire, sœur Lucie confirme cette confidence de Jacinthe :

Quelquefois, on m’a demandé si Notre-Dame, à l’une des apparitions, nous avait fait savoir quelle sorte de péchés offensait Dieu davantage. À ce qu’on dit, Jacinthe, à Lisbonne, aurait nommé le péché de la chair. Comme c’était l’une des questions qu’elle me posait aussi parfois, elle a dû, sans doute, la soumettre à Notre-Dame, à Lisbonne, et c’est alors que Notre-Dame le lui aurait fait savoir.

Jacinthe disait cela peu avant sa mort en 1921. Que dirait-elle aujourd’hui ? Qui rappelle de nos jours que le péché qui conduit le plus d’âmes en enfer est le péché de la chair ?

Sœur Lucie écrivit un jour à l’évêque de Gurza :

Comme vous le savez, à la Cova da Iria, Notre-Dame s’est plainte des nombreux péchés par lesquels Dieu est très offensé, et plus d’une fois Elle a demandé prière et pénitence en réparation. Elle a réclamé qu’on fasse pénitence et Elle a annoncé plusieurs châtiments qui viendront si les hommes ne changent pas de vie. Toutefois, Elle n’a pas parlé d’une espèce particulière de péché. Mais comment douter que le péché d’impureté ne soit l’un des principaux qui amena Notre-Dame à s’adresser à nous avec une telle amertume, lors de sa dernière apparition ? Et aussi cette autre demande : « Priez, Priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie pour elles ».

Ces âmes qui se perdent éternellement sont, sans doute, pour la majeure partie, les victimes de cette lèpre vénéneuse qui infecte actuellement une grande partie de l’humanité. N’est-il pas vrai aussi que, déjà dans l’Ancien Testament, ce fut ce péché qui provoqua plusieurs fois le châtiment du Seigneur ?

À notre époque où ce péché est si répandu, ces affirmations seront peut-être jugées bien dures. Pourtant, c’est bien ce qu’a dit la Sainte Vierge aux petits voyants. Et ce serait une folle présomption de notre part de contester un jugement de Dieu.

Un enseignement traditionnel

C’est de plus un enseignement parfaitement traditionnel. Sur les dix commandements que contient le décalogue, deux concernent l'impureté : le sixième « Tu ne commettras pas d’adultère » et le neuvième « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain ».

De son côté, saint Paul est catégorique : « Quant à la fornication, à l'impureté sous toutes ses formes, ou encore à la cupidité, que leurs noms ne soient même pas prononcés parmi vous : c'est ce qui sied à des saints. De même pour les grossièretés, les inepties, les facéties : tout cela ne convient guère… » (Ep 5, 3-4).

Car Dieu a ce péché en horreur. Dans l’une de ses extases, Notre-Seigneur révéla à sainte Catherine de Sienne :

Si grande est la misère de ces pécheurs, que non seulement Moi, qui suis la pureté même, je ne les puis souffrir, mais que les démons eux-mêmes dont ils se sont faits les amis et les serviteurs, ne peuvent voir commettre tant d’obscénités. Aucun péché n’est plus abominable que celui-là et n’éteint davantage la lumière de l’intelligence. Les philosophes eux-mêmes, - non par la lumière de la grâce qu’ils n’avaient pas, mais par celle que la nature leur donnait, - ont connu que ce péché dégradant obscurcissait l’intelligence ; aussi gardaient-ils la chasteté et la continence pour mieux étudier.

Malheureusement, de nos jours, malgré ces enseignements parfaitement clairs, l'humanité, et même les chrétiens, ne font que glisser de plus en plus vers des mœurs dégradantes et finissent par perdre la foi. Car disait saint Ambroise : « Le luxurieux abandonne le chemin de la foi ».

La vertu de Notre-Dame

Aussi, faut-il demander à Notre-Dame qui est la pureté même, de nous faire comprendre l’horreur de ce péché.

La pureté est la vertu la plus éclatante de Marie. La splendeur de sa virginité toujours intacte fait d'elle la créature la plus radieuse que l'on puisse imaginer, la Vierge la plus céleste, un « reflet de la lumière éternelle » (Sg 7, 26).

Le dogme de la virginité perpétuelle de Marie, celui de la conception virginale de Jésus, œuvre du Saint-Esprit, et celui de sa maternité virginale, ces trois vérités revêtent l'Immaculée d'une splendeur virginale « que les cieux ne peuvent contenir » (1 R 8, 27). Et tout au long des siècles, dans l'Église, de nombreuses vierges se sont inspirées de la Sainte Vierge pour commencer déjà sur cette terre à ne vivre que pour Jésus, pour « suivre l'Agneau » (Ap 14, 4) dans le temps et l'éternité.

S'il y a eu et s'il y a encore des fous qui veulent jeter l’ombre de leur misère sur une vérité de foi aussi éblouissante que la virginité perpétuelle de Marie, outre saint Jérôme qui mit en déroute les hérétiques Elvidius et Jovinien, et saint Ambroise qui écrivit des pages sublimes sur la virginité, toute l'Église au cours de son histoire millénaire a célébré et a glorifié en Marie la toute Vierge, la toujours Vierge de corps et d'âme, la Vierge sainte consacrée divinement par la présence du Verbe de Dieu qui s'est incarné en elle, se revêtant de la même virginité que celle de sa mère.

Malheureusement, si nous regardons l'humanité, la vision de la virginité de la Sainte Vierge s'évanouit de la manière la plus brutale. Impureté, luxure, sensualité, adultère, pornographie, homosexualité, obscénité, spectacles indécents, relations pré-matrimoniales, contraception, divorce, avortement... C'est le spectacle répugnant que l'humanité offre aujourd’hui aux yeux de tous. Quel océan de boue sur cette pauvre terre ! Peut-on continuer ainsi sans provoquer « la colère de Dieu » ? (Ep 5, 6). On comprend pourquoi La Sainte Vierge révéla à la petite Jacinthe qui ne comprenait pas le sens des mots qu'elle utilisait : « Le péché de la chair est celui qui conduit le plus d’âmes en enfer ».

Qui pourrait contredire cette affirmation s'il observe le spectacle honteux que le monde offre chaque jour ? Certes, le péché d'impureté n'est ni le pire ni le plus grave ; mais il est le plus fréquent et le plus répugnant.

Quels remèdes ?

Quelle est le remède contre cette véritable lèpre qu’est l’impureté ? La prière, le recours fréquent aux sacrements et la fuite des occasions mauvaises. Tout péché d'impureté : actes, désirs, regards, pensées, mauvaises lectures, ... est un péché grave. Il faut donc se défendre, de toutes ses forces, jusqu’à la violence si nécessaire, parce que « le désir de la chair, c'est la mort, tandis que le désir de l'esprit, c'est la vie et la paix puisque le désir de la chair est ennemi de Dieu... » (Rm 8, 6-7).

Saint Benoît et saint François se jetèrent dans les épines pour éteindre « la concupiscence qui attire et leurre » (Jc 1, 14). Saint Thomas utilisa un tison ardent pour chasser une grave tentation. Sainte Maria Goretti se laissa frapper de quatorze coups de couteaux pour sauve-garder sa virginité.

Pour éviter les occasions les plus habituelles de pécher, il faut mortifier :

  • ses regards, et pour cela éviter le cinéma, la télévision, les mauvaises lectures et internet,
  • sa langue, et pour cela éviter les obscénités, les conversations déshonorantes,
  • l'ouïe, et pour cela ne pas écouter des chansons ou des plaisanteries vulgaires.

Il faut aussi se méfier de la vanité et s'opposer de toutes ses forces aux modes indécentes.

Car « la vie de l'homme sur la terre est une bataille » (Job 7, 1). Il est nécessaire d'être continuellement vigilant, avec l'aide de Dieu (prière et sacrements) pour ne pas se laisser « dominer par la concupiscence » (1 Tes. 4, 5). C'est humiliant, mais telle est notre condition, car la chair et l’esprit sont toujours en lutte serrée entre eux : « J'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres » (Rom. 7, 23).

Saint Dominique Savio détruisit les mauvais illustrés que lui avaient donnés ses camarades. Saint Louis de Gonzague reprit en public quelqu'un qui parlait grossièrement, alors que par ailleurs il s'imposait de terribles pénitences. Saint Alphonse de Liguori enlevait ses lunettes quand son père l'emmenait au théâtre. Voilà des exemples qui devraient nous stimuler à utiliser tous les moyens de sauvegarder la pureté de notre cœur et de nos sens.

La chasteté conjugale

Mais les problèmes moraux les plus sérieux sont ceux qui concernent les époux. La chasteté conjugale est un devoir de tous les époux chrétiens et c'est un devoir fécond en grâces et en bénédictions. Malheureusement, les assauts du démon sont nombreux : contraception, onanisme, divorces et avortements font des hécatombes parmi les époux chrétiens, sans parler des relations pré-matrimoniales, qui ne sont que la profanation des corps et des âmes des fiancés, malheureux esclaves de la sexualité.

On veut deux enfants et c'est tout. Puis c'est la pilule ou les autres moyens pour éviter de nouvelles grossesses. Et ainsi on profane, parfois pendant des années, les relations matrimoniales qui devraient au contraire symboliser l'union du Christ et de l'Église (Ep 5, 25).

La pilule contraceptive est venue de l'enfer, disait saint Padre Pio, et celle qui l'utilise commet un péché mortel. « Est intrinsèquement mauvaise toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation » affirme le Catéchisme de l’Église Catholique. Saint Padre Pio disait encore : « Pour chaque mariage, le nombre des enfants est fixé par Dieu », non par le caprice des conjoints ; et aussi : « Celui qui est sur le chemin du divorce est sur le chemin de l'enfer ». Quant au crime de l'avortement, voici le jugement du Catéchisme de l’Église Catholique : « L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen est gravement contraire à la loi morale » et « Qui procure un avortement... encourt l'excommunication ».

Ouvrons bien les yeux ! Profaner le sacrement du mariage entraîne châtiments et malédictions sur les familles. Rappelons-nous « qu'on ne se moque pas de Dieu » (Gal 6, 7). Nous devons donc tout faire pour avoir une conduite parfaitement pure et chaste afin de ne jamais offenser Notre-Seigneur par ce péché d’impureté qui le blesse tant. Alors, pour avoir la force d’éviter ce si ignoble péché et tous les autres, utilisons le moyen donné par Notre-Dame elle-même et que Jacinthe, peu avant de mourir, résuma si merveilleusement à sa cousine :

Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que c’est à Elle qu’il faut les demander ; que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie.

 

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

Dimanche 10 mai 2020

Les instituts traditionnels intentent un recours en référé-liberté auprès du Conseil d’État

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La Fraternité Saint-Pierre, l’Institut du Bon Pasteur, l’Institut du Christ-Roi-Souverain-Prêtre et la Fraternité Saint-Vincent Ferrier déposeront un recours auprès du Conseil d’Etat suite à la publication du décret de déconfinement.

 

Avec le soutien de :

  • Dom Louis-Marie, Père Abbé du monastère Sainte-Madeleine du Barroux
  • Père Marc, Prieur du monastère Sainte-Marie de La Garde
  • Jean de Tauriers, Président de l’association Notre-Dame de Chrétienté
  • Jean-Pierre Maugendre, Président de l’association Renaissance Catholique
  • Guillaume Jourdain de Thieulloy, Directeur de publication du Salon Beige
  • Philippe Maxence, Rédacteur en chef de L’Homme Nouveau

14ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 mai 1947 : « Amélia est au purgatoire jusqu’à la fin du monde ».

Le purgatoire

Après avoir promis aux trois petits voyants qu’ils iraient au Ciel et leur avoir appris que leur ami Maria das Neves y était, sur une nouvelle question de Lucie qui demandait : « Et Amélia ? », Notre-Dame répondit : « Elle est au purgatoire jusqu’à la fin du monde ».

Cette réponse si attristante de la Sainte Vierge au sujet d’Amélia a fait couler beaucoup d’encre. Cette phrase a souvent été omise ou remplacée par des circonlocutions vagues. Pourtant, elle est parfaitement authentique et figure bien dans les fac-similés des mémoires de sœur Lucie. Il est vrai que dans un premier temps, par égard pour la famille d’Amélia, Lucie dit seulement : « Elle est au purgatoire ». Mais le temps ayant passé elle n’hésita à rapporter complètement les paroles de Notre-Dame dans ses mémoires. Et elle en confirma l’exactitude au père Jongen en 1946.

C’est une parole dure à entendre, mais elle est on ne peut plus claire. Et il n’y a aucune raison d’en édulcorer la signification. Le sens littéral de « jusqu’à la fin du monde » est le seul possible.

Toutefois, malgré sa dureté, cette parole est également consolante, car elle signifie que Amélia est réellement sauvée et entrera un jour au paradis.

L’enseignement de l’Église

Mais qu’est-ce que le Purgatoire ? Le 17e concile œcuménique de Florence (1439-1445) en donne la définition suivante :

Si ceux qui se repentent véritablement meurent dans l'amour de Dieu avant d'avoir par des fruits dignes de leur repentir réparé leurs fautes, commises par action ou par omission, leurs âmes sont purifiées après leur mort par des peines purgatoires.

Le 19e concile œcuménique de Trente (1545-1563) confirma l’enseignement du concile de Florence en condamnant la proposition suivante :

Si quelqu'un dit que, après avoir reçu la grâce de la justification, tout pécheur pénitent voit sa faute remise et sa condamnation à la peine éternelle annulée, en sorte que ne reste aucune condamnation à une peine temporelle à expier, ou dans ce monde ou dans le monde à venir au purgatoire, avant que ne puisse s'ouvrir l'entrée au royaume des cieux, qu'il soit anathème.

Le Catéchisme de l’Église Catholique, aux n° 1030 et 1031, a repris intégralement cette définition :

Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel.

L'Église appelle purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés.

L’existence du purgatoire est donc un enseignement constant de l’Église. Tous ceux qui meurent dans l'amitié avec Dieu, mais sans être complètement purs et dignes du Paradis, connaissent cet état de douloureuse purification pour le temps nécessaire à ce but.

Une vérité divine

Dans ses premières pages, la Sainte Écriture nous parle de la coutume des Hébreux de prier pour les morts. Cela signifie donc qu'il existe un état des âmes défuntes qui n'est ni l'enfer, ni le paradis. Car les damnés et les bienheureux n'ont pas besoin de nos prières.

Plus expressément encore, la Bible nous parle des sacrifices pour les défunts, sacrifices qui étaient célébrés dans le Temple. À la mort d'Aaron, on offrit des sacrifices pendant trente jours (Dt 34, 8 ; Nb 20, 30). Et Judas Maccabée, après les batailles, recueillait de l'argent qu'il envoyait à Jérusalem pour offrir des sacrifices en faveur des soldats tombés au cours de la guerre, car disait-il : « C'est une chose sainte et salutaire de prier pour les défunts afin qu'ils soient purifiés de leurs péchés » (2M 12, 45), phrase lue à la messe des morts (dans le rit extraordinaire). De même, le prophète Malachie nous parle du Seigneur qui purifie avec le feu les âmes des fils de Lévi.

Dans le Nouveau Testament, Jésus fait plus d'une fois allusion au purgatoire. La plus claire référence est celle sur la nécessité de régler nos comptes avec notre ennemi, avant de tomber entre les mains du juge qui nous jettera en prison et ne nous laissera sortir qu'après paiement de toute la dette « jusqu'au dernier centime ». (Mt 5, 25-26). Cette "prison", c'est clair, ne peut être l'enfer dont on ne sort jamais, mais le purgatoire, comme l'ont compris les Pères de l'Église.

Suivant très exactement l'enseignement de Jésus, saint Paul dit que celui qui fait des œuvres imparfaites se sauvera, mais en passant « par le feu » (1 Co 3, 15).

Et après saint Paul, nombreux sont les pères et les docteurs de l'Église à avoir enseigné la même chose, en particulier saint Augustin, saint Jean Chrysostome, saint Éphrem, saint Cyprien, saint Thomas d'Aquin, etc.

C’est pourquoi le magistère de l'Église nous présente la vérité du purgatoire comme étant un dogme de foi, c’est-à-dire qu’on ne peut pas se dire catholique si on ne croit pas à l’existence du purgatoire. Ainsi, le concile de Trente « prescrit aux évêques de tout faire pour que la saine doctrine du purgatoire, transmise par les saints Pères et les saints conciles, soit l'objet de la foi des fidèles, que ceux-ci la gardent, et qu'elle soit enseignée et proclamée en tous lieux. »

Une souffrance terrible

Au purgatoire nous sommes, plus ou moins, purifiés selon le mérite de chacun. Il nous est difficile d'imaginer la réalité de cette souffrance, tant elle est terrible. Saint Thomas d'Aquin dit : « La plus petite peine du purgatoire surpasse la plus grande peine que nous puissions connaître sur la terre » et encore : « Le même feu tourmentera les damnés en enfer et les justes au purgatoire ».

Car l'offense faite à Dieu est une chose très grave et grande est la réparation qu'exige sa justice. Pour cette raison, les saints veillaient à expier sur la terre le plus petit manquement, y compris les « paroles oiseuses » (Mt 12,36). Sainte Monique disait à ceux qui l'entouraient au moment de sa mort : « Priez pour moi ! Ne prenez pas soin de mon corps, mais seulement de mon âme ».

Pas des larmes, mais des prières

Les défunts n'ont pas besoin de nos larmes, mais de nos prières. Encore moins ont-ils besoin de couronnes de fleurs ou de cortèges pour leur enterrement. Quelle tristesse de voir parfois, chez certains chrétiens, combien ils dépensent sans compter pour les cérémonies des funérailles et ne se préoccupent même pas de faire célébrer une seule messe ! Pourtant, le concile de Florence dit :

Pour qu'ils soient relevés des peines de cette sorte [les peines du purgatoire], leur sont utiles les suffrages des fidèles vivants, c'est-à-dire : offrandes de messes, prières et aumônes et autres œuvres de piété qui sont accomplies d'ordinaire par les fidèles pour d'autres fidèles, selon les prescriptions de l'Église.

Le concile de Trente a également confirmé cet enseignement : « Les âmes retenues au purgatoire sont aidées par les suffrages des fidèles, et surtout par le sacrifice de l'autel si agréable à Dieu. »

Si nous pouvions voir les souffrances des âmes du purgatoire, comme nous veillerions à les soulager en faisant célébrer la sainte messe, en communiant, en récitant le chapelet, en faisant pénitence !

Une nuit, saint Nicolas de Tolentino vit l'âme d'un confrère défunt, frère Pélegrin d'Osimo, qui le priait de faire aussitôt célébrer une messe pour lui et pour les âmes du purgatoire. Le saint lui répondit qu'il ne le pouvait pas, car il devait attendre son tour pour célébrer. Alors le défunt conduisit saint Nicolas au purgatoire. À la vue des peines terribles que souffraient ces âmes, saint Nicolas s'effraya, alla aussitôt chez le père supérieur et le pria de l’autoriser à célébrer la messe pour le frère Pélegrin et pour les âmes du purgatoire. Ayant obtenu la permission, la célébration des messes fut le recours le plus puissant et le plus salutaire pour ces âmes souffrantes.

Un jour un religieux demanda à saint Padre Pio d'avoir, au cours de sa messe, un petit souvenir pour l'âme de son père. Et le Padre Pio célébra la messe pour l'âme du père de ce religieux. Aussitôt après la messe, saint Padre Pio appela le frère et lui dit : « Ce matin, ton père est entré au paradis ». Le frère en fut heureux mais aussi stupéfait, et ne put s'empêcher de s'exclamer : « Mais, Père Pio, mon père est mort il y a trente ans. ». Saint Padre Pio répondit gravement : « Eh bien, mon fils, devant Dieu tout se paye ! ».

On comprend dès lors toute l’importance de faire dire des messes pour les défunts, même pour ceux qui paraissent avoir eu une vie exemplaire. Car « l'Eucharistie remet l'homme en communion avec Dieu en le réconciliant avec Lui par le sang répandu pour la multitude en rémission des péchés ». (Mt 26, 28)

La Sainte Vierge nous libère du purgatoire

Saint Bernardin a appelé la Sainte Vierge la « plénipotentiaire » du purgatoire, parce qu'elle a obtenu de son Fils les grâces et le pouvoir de libérer du purgatoire toutes les âmes qu'elle veut, car Notre-Dame a été « associée plus intimement que tout autre au mystère de la souffrance rédemptrice ». Alors, aimer la Sainte Vierge et recourir à Elle pour obtenir le soulagement et la libération des âmes du purgatoire doit nous tenir à cœur si nous voulons offrir des prières et des intercessions efficaces. La sainte Vierge elle-même révéla au bienheureux Alain : « Je suis la Mère des âmes du purgatoire, et par mes prières les peines de ceux qui m'aiment sont allégées ».

Dans ce domaine, le chapelet est tout particulièrement efficace. Saint Alphonse de Liguori nous dit : « Si nous voulons aider les âmes du purgatoire, récitons le chapelet à leurs intentions. Cela leur sera d'un grand soulagement ». La récitation du chapelet est donc un véritable acte de charité envers les âmes du purgatoire.

Alors, n’omettons jamais de penser à eux en récitant notre chapelet quotidien, en demandant à notre Mère du Ciel d’intercéder pour qu'elles puissent le plus vite possible passer de cet état de peine à celui de la béatitude éternelle.

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
  2. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  3. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  4. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.  
  5.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  6. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

 

samedi 09 mai 2020

13ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 Mai 1917 :  « N’ayez pas peur. Je ne vous ferai pas de mal. Je suis du Ciel. … Oui, tu iras au Ciel. … Jacinthe aussi. …François aussi, mais il devra réciter beaucoup de chapelets. …Oui, Maria das Neves y est. »

Le paradis

Le 13 mai 1917, Notre-Dame venait pour la première fois sur les terres bénies de la Cova da Iria. Les six apparitions qu’elle y fera sont les plus extraordinaires de toutes les apparitions mariales depuis l’Assomption (voir les principales raisons de ce caractère extraordinaire dans la méditation du deuxième jour de cette préparation). Malgré une apparente simplicité, en réponse aux questions enfantines de Lucie, la Sainte Vierge délivre un message d’une très grande profondeur.

Notre-Dame : N’ayez pas peur. Je ne vous ferai pas de mal.

Lucie : D’où vient Votre Grâce ?

Notre-Dame : Je suis du Ciel.

Lucie : Et que veut de moi Votre Grâce ?

Notre-Dame : Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après, je reviendrai encore ici une septième fois.

Lucie : Pouvez-vous me dire si la guerre durera encore longtemps, ou si elle va bientôt finir ?

Notre-Dame : Je ne puis te le dire encore, tant que je ne t’ai pas dit aussi ce que je veux.

Lucie : Et moi, est-ce que j’irai au Ciel ?

Notre-Dame : Oui, tu iras.

Lucie : Et Jacinthe ?

Notre-Dame : Elle aussi.

Lucie : Et François ?

Notre-Dame : Lui aussi, mais il devra réciter beaucoup de chapelets.

Lucie : Maria das Neves est-elle déjà au Ciel ?

Notre-Dame : Oui, elle y est.

Dans ce bref échange, la Sainte Vierge indique qu’elle vient du Ciel et affirme que quatre personnes iront ou y sont déjà : Lucie, François, Jacinthe et Maria das Neves. En quelque sorte, par cinq fois, Notre-Dame affirme l’existence du Ciel. Ce point est effectivement crucial. Dans l’échange suivant, Notre-Dame parlera du Purgatoire, et deux mois plus tard de l’enfer. "Les fins dernières", à savoir le Ciel, le Purgatoire ou l’enfer, sont donc la première vérité de Foi rappelée par Notre-Dame. Car le seul objectif pour lequel nous sommes ici-bas, c’est pour préparer notre éternité.

D’où venons-nous et où allons-nous ? Ces questions devraient occuper nos pensées à longueur de journée. La vie est courte ; nous n’avons que peu de temps pour faire un choix qui sera définitif et durera ensuite éternellement. Aussi, ne faut-il pas le faire à la légère. Mais qu’est-ce que ce Paradis d’où vient Notre-Dame et qu’elle promet aux petits voyants ?

Le paradis

« Ce sont des choses que l'œil n'a jamais vues, que l'oreille n'a pas entendues et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, mais que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment ». (1 Co 2, 9).

Le Paradis est une réalité inimaginable : c'est la plénitude de tous les biens désirables ; c'est l'extase éternelle dans la vision béatifique de Dieu.

Sainte Catherine de Sienne raconte qu'elle fut une fois enlevée dans la gloire du ciel. Quand, l'extase terminée, elle essaya d'en parler, elle ne réussit rien d'autre qu'à pleurer. À quelqu'un qui s'en étonnait, la sainte lui répondit : « Ne vous étonnez pas de cela. Étonnez-vous plutôt que je sois encore sur la terre après avoir goûté des délices ineffables... ».

Saint Robert Bellarmin, pensant au bonheur suprême du Paradis, alors qu'il regardait un tableau qui représentait les Bienheureux Jésuites, s'écria : « Je veux aller très vite avec eux ! Loin, loin de cette vie, il faut aller là-haut avec eux ».

« Venez, les bénis de mon Père. »

Mais ne vont au paradis que les héros de l'amour de Dieu et des autres. « Le Royaume de Dieu exige violence, et seul les violents s'en emparent ». (Mt 11, 12) Seul, le chrétien qui est un héros de bonté, de foi, d'humilité, de pureté, d'obéissance, de patience, de mortification, peut espérer s'entendre dire au terme de sa vie : « Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. » (Mt 25, 21).

Dans "les Actes des martyrs", est décrit le martyre de saint Timothée. Blessé et torturé dans la chaux vive, le saint martyr entendit des anges qui le réconfortaient ainsi : « Lève la tête, et pense au Ciel qui t'attend ! »

Malheureusement, il nous est si facile de nous laisser attirer et dominer par les biens terrestres, de nous laisser séduire par les créatures et les plaisirs charnels. Aussi devons-nous nous rappeler l'appel insistant de saint Paul : « Cherchez les choses d'en haut ; goûtez les choses d'en haut, non pas celles de la terre » (Col. 3,1). Si nous faisons comme nous dit saint Paul, nous expérimenterons, nous aussi, la vérité de cette phrase de saint Ignace : « Ô comme la terre me paraît petite et méprisable quand je contemple le Ciel ! ».

Nous nous préoccuperions de pousser nos frères à détacher leur regard des créatures pour le tourner vers le Créateur, et nous-mêmes, nous ne le ferions pas ! Ce serait une folie impardonnable que de perdre les biens célestes et éternels pour des plaisirs terrestres et passagers. Notre monde ne doit être pour nous qu'une terre d'exil d'où nous partirons pour rejoindre notre vraie patrie : le Ciel.

Au Ciel, au Ciel, ... avec Elle

    Nous devons tout faire pour gagner le Paradis. Le chant populaire d'autrefois J'irai la voir un jour nous pousse à désirer de toutes nos forces le Paradis pour voir la Sainte Vierge et rester toujours avec elle. Sainte Bernadette affirmait que la Vierge est tellement belle qu'elle désirait mourir mille morts pour pouvoir la revoir.

Un jour, on souhaita à saint Maximilien Kolbe une mort rapide afin de pouvoir rejoindre vite l'Immaculée dans le Ciel. Le saint répondit en remerciant vivement celui qui lui avait présenté un tel souhait.

Saint Léonard de Port Maurice, apôtre ardent, en arrivait à prêcher et à demander la prière des fidèles afin de mourir bientôt et de rejoindre l'Immaculée. Un jour, il dit du haut de la chaire : « Je souhaite mourir pour vivre avec Marie. Et vous, récitez un “Je vous salue Marie” pour moi. Obtenez-moi la grâce de mourir maintenant. Je veux aller voir Marie ».

Quand on aime vraiment la Sainte Vierge, la pensée et le désir du Paradis ne nous donnent pas de répit, parce que c'est là que la Vierge nous attend, comme disait le Curé d'Ars, comme une Maman qui attend l'arrivée de ses enfants pour les avoir tous autour d'elle dans la joie éternelle.

C’est pourquoi, il suffit de réfléchir un peu sur cette vérité du Paradis pour comprendre toute l’horreur d’une triste réalité de notre monde : l'avortement. Par ce crime abominable, non seulement on supprime la vie d'un enfant, mais on le met dans une situation pleine d'incertitudes. Car le Christ a dit : « Celui qui sera baptisé sera sauvé » (Mc 16, 16), « Qui ne renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jean 3, 5). Or, par la faute des hommes, un enfant avorté ne peut être baptisé et l'Église ne peut que le confier à la miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés. Aussi très grave est l'intervention humaine qui empêche les petits enfants de venir au Christ par le don du Saint Baptême et peut-être d’entrer au Ciel.

Paradis et pénitence

    Mais on n'arrive au Paradis que « par la porte étroite et par un chemin resserré » (Mt 7, 14), autrement dit, par la pénitence. « Croyez-moi - disait Saint Philipe Néri - le Paradis n'est pas fait pour les paresseux ».

Quand on invitait saint Maximilien à modérer un peu son héroïque et épuisant apostolat pour l'Immaculée il répondait : « Il n'est pas nécessaire de s'épargner, je me reposerai au Paradis ! ... ».

De même quand on exhortait saint Joseph Calasanzio à s'épargner quelques-unes de ses nombreuses pénitences, le saint répondait : « Ô Paradis, Paradis ! Quelle force et ardeur tu communiques à celui qui veut y entrer ! ». On découvrit qu'il portait un cilice et on lui demanda s'il lui faisait mal. Il répondit : « Bien sûr que cela fait un peu mal : mais pour aller au ciel il faut faire pénitence... ».

La Sainte Vierge rappelle qu’il faut faire des efforts pour gagner le Ciel. Elle promit le Ciel à François, « mais il devra dire beaucoup de chapelets ». Pourquoi lui et pas Lucie ou Jacinthe ? Quelle que soit la réponse à cette question, remercions infiniment François, car, grâce à lui, nous apprenons de la Sainte Vierge elle-même quel est le premier moyen pour aller au Ciel : c’est dire fréquemment notre chapelet ! Or qui de nous peut s’affirmer plus saint que le petit François ? Et qui n’est pas capable de réserver une quinzaine de minutes dans une journée pour réciter un chapelet ?

Il nous faut l’aide de la Sainte Vierge

Une chose doit nous consoler. S'il est vrai qu'on ne va pas au paradis sans faire pénitence, c'est vrai également il existe un moyen pour y aller en toute sécurité et facilement : c’est d’y aller avec la Sainte Vierge.

Un jour un évêque se rendit auprès de saint Padre Pio accompagné d’un ami qui n'était pas un exemple de sainteté. Il le lui présenta en disant : « Père, cet ami voudrait s'assurer un billet d'entrée pour le Paradis. La chose n'est pas facile. Que lui conseilleriez-vous, Père ? » Abaissant et secouant un peu la tête, saint Padre Pio répondit doucement : « Eh, il y faut la Sainte Vierge, il y faut la Sainte Vierge ».

Un grand pécheur vint un jour voir saint Bernard pour se confesser. Il était sur le point de désespérer à cause de ses grandes fautes. Saint Bernard lui parla de la divine miséricorde et il lui présenta le passage de l'Évangile sur l'Annonciation, là où l'ange dit : « Ne crains pas Marie parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1, 30). Et saint Bernard le commenta en disant que Marie « pleine de grâce » a trouvé grâce pour nous pécheurs. Le pauvre homme reprit courage. Après sa confession, il alla tout de suite à l'autel de la Sainte Vierge et il retrouva parfaitement la paix.

Si nous aimons beaucoup la Vierge, elle nous donnera à chaque instant les grâces nécessaires pour vivre en chrétien. Elle nous préparera au Paradis en nous détachant progressivement de cette terre, jusqu'à nous faire nous exclamer comme saint Joseph Cottolengo : « Vilaine terre, beau paradis ! ».

Mais il est nécessaire que nous aimions la sainte Vierge en nous engageant à bien faire nos devoirs quotidiens. Sainte Bernadette avait reçu de l'Immaculée la promesse du Paradis. Mais elle se comportait en tout avec la plus grande perfection, parce qu'elle savait qu'elle n'irait pas au Ciel si elle ne se conduisait pas bien. De fait, un jour quelqu'un lui rappela qu'elle était en sécurité puisque la Sainte Vierge lui avait garanti le paradis. « Oui - répondit-elle - mais à condition que je fasse ce qui est nécessaire pour le mériter ».

Alors, efforçons-nous de vivre avec les yeux toujours fixés sur le Paradis, avec les mains toujours occupées à accomplir notre devoir d’état, avec un cœur plein d'amour et de confiance envers notre douce Mère du Ciel qui nous veut tous au Paradis. Et suivons le conseil qu’elle donna elle-même à François : « Disons beaucoup de chapelets ».

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
  2. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  3. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  4. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  5.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  6. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

vendredi 08 mai 2020

12ème jour de la préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Automne 1916 : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. »

L'Eucharistie

Voici comment sœur Lucie rapporte la dernière apparition de l’Ange dans son quatrième mémoire :

Il nous apparut pour la troisième fois, tenant dans ses mains un calice, et, au-dessus de lui, une hostie d’où tombaient dans le calice quelques gouttes de sang. Laissant le calice et l’hostie suspendus en l’air, il se prosterna à terre et répéta trois fois cette prière :

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

Puis se relevant, il prit de nouveau le calice et l’hostie dans ses mains, me donna l’hostie et donna à Jacinthe et François le contenu du calice en disant :

« Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. »

Il se prosterna de nouveau à terre et répéta avec nous, encore trois fois la même prière : « Très Sainte Trinité, … »

Poussés par la force surnaturelle qui nous enveloppait, nous avions imité l’Ange en tout, c’est-à-dire que nous nous étions prosternés comme lui et avions répété les prières qu’il disait.

La pédagogie de l’Ange est absolument remarquable. Lors de la première apparition, il commence par apprendre une courte prière aux trois petits voyants. Lors de la deuxième, il leur demande d’offrir des sacrifices. Puis à la troisième, il les fait communier. Et à chaque fois, il le fait dans un esprit de réparation. Cette insistance de l’Ange sur la réparation souligne l’extrême gravité du péché et la nécessité de le réparer par amour, par des prières, des sacrifices et des communions. Les paroles de l’Ange sont particulièrement fortes : « Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats » et « Réparez leurs crimes »

Aujourd’hui, cette prière est toujours plus actuelle que jamais !

De plus, la formule de l’Ange est d’une remarquable précision théologique : Lucie recevra l’Hostie, Jacinthe et François le Sang ; mais à tous trois, l’Ange dit uniformément : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ ».

Bien qu’extraordinaire et miraculeuse, la communion donnée par l’Ange fut une commu-nion réelle. Lucie l’a toujours affirmé. Au chanoine Barthas qui lui demandait : « Pensez-vous avoir réellement communié ce jour-là comme à la sainte Table ? », elle répondit : « Je pense que oui, car je sentis le contact de l’Hostie comme dans les communions ordinaires. »

Jacinthe et François étaient également sûrs d’avoir communié bien qu’ils n’aient jamais osé s’en prévaloir pour communier à l’église sans l’autorisation du curé de leur paroisse.

Enfin, l’Ange, en donnant la communion aux enfants au cours de cette troisième apparition, apporte une confirmation céleste à la récente décision de saint Pie X d’encourager la communion des jeunes enfants (décret Quam Singulari Christus du 8 août 1910).

Cette communion des mains d’un ange n’est pas unique dans l’histoire des apparitions. Saint Stanislas Kostka, saint Raymond Nonnat, saint Gérard Majella, et bien d’autres, ont également communié de la main d’un ange.

La sainte messe

    Cette communion lors de la troisième apparition de l’Ange doit nous conduire à avoir un grand amour de la messe et de la communion eucharistique. Quand le prêtre consacre les offrandes du pain et du vin, se réalise l'immolation non sanglante de Jésus réellement présent sur l'autel à l'état de victime. Quel prodige que chaque messe ! Elle renouvelle le sacrifice de la Croix et opère le miracle de la transsubstantiation du pain et du vin en Corps et Sang du Christ !

L'Eucharistie c'est Jésus présent parmi nous et pour nous. L'Eucharistie c'est vraiment le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ, comme l’Ange l’apprit aux petits voyants. Par l'Eucharistie nous avons vraiment l'Emmanuel « Dieu avec nous » (Mt 1, 23).

Saint Thomas d'Aquin nous rappelle qu'il n'y a aucune religion sur terre qui ait son Dieu aussi proche et familier que la religion chrétienne, par l'Eucharistie.

Une réalité plus grande encore est que le Verbe Incarné, Jésus, non seulement vit parmi nous, mais veut se donner, venir en nous et se faire l'un de nous. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 57).

Saint Alphonse de Liguori disait que Dieu ne pourrait pas faire une chose plus grande que la messe. Et saint Padre Pio disait que la sainte messe est infinie comme Jésus.

Et Jésus veut cela chaque jour. C'est pour cela qu'il s'est incarné.

Les saints aimaient la messe avec une passion ardente. Saint François d'Assise voulait écouter au moins deux messes par jour, et quand il était malade il voulait qu'un frère lui célèbre la messe dans sa cellule.

Et nous ? Trop nombreux sont ceux qui ont des réticences à participer à la messe, y compris le dimanche. Que l'on comprend peu de choses de ce mystère qui est pourtant la richesse infinie de l'Église !

Pourtant, si nous voulons aimer la Sainte Vierge, nous ne pouvons oublier que nous ne serons jamais aussi proches d'elle que lorsque nous sommes auprès d'un autel sur lequel se renouvelle le sacrifice du Calvaire : « Près de la croix se tenait Marie, sa Mère ». (Jn 19, 25).

On demanda un jour au Padre Pio si la Sainte Vierge se trouvait là durant la messe. Surpris par cette question, saint Padre Pio répondit : « Mais vous ne voyez donc pas la Sainte Vierge toujours présente auprès du tabernacle ? »

La sainte communion

    Par la sainte communion Jésus se donne à chacun de nous pour le nourrir de son Corps et de son Sang : « Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage ». (Jn 6, 56).

L’Eucharistie est la nourriture de notre âme comme le pain est la nourriture quotidienne de notre corps sans laquelle nous nous affaiblissons et dépérissons. Nourriture divine. Nourriture d'amour. Nourriture d'infinie valeur et de forces immenses. « Bienheureux les invités au repas nuptial de l'Agneau ». (Ap. 19, 9).

Celui qui ne mange pas de ce pain souffrira de faiblesse et dépérira spirituellement jour après jour. Jésus l'a dit clairement : « Si vous ne mangez pas ma Chair et ne buvez pas mon Sang, vous n'aurez pas la vie en vous ». (Jn 6, 54).

    Les saints étaient affamés de Jésus et étaient héroïques pour faire n'importe quel sacrifice afin de ne pas être privé de ce « Pain de vie » (Jn 6, 35), « descendu du ciel » (Jn 6, 59).

Saint Joseph Moscati communiait chaque matin. Et quand il devait voyager à l'étranger pour participer à des congrès scientifiques de médecins, il le faisait la nuit ou descendait des navires et, parcourait les rues des villes étrangères, toujours à jeun, à la recherche d'une église catholique, pour pouvoir communier. Il disait qu'il ne se sentait pas capable de commencer les visites médicales avant d'avoir reçu le Christ.

Et nous ? Peut-être avons-nous une église non loin de chez nous et pourtant nous ne sommes pas attirés par la sainte communion. Nous sommes capables de rester sans communion même le dimanche... Que la Sainte Vierge nous éclaire et nous secoue ! Si nous la prions, avec joie elle nous donnera la grâce et la force de nous approcher, même chaque jour, de la sainte communion, parce que sur la terre, rien ne peut la rendre plus heureuse que de voir son fils présent en nos cœurs.

Avec Jésus et pour Jésus

La messe et la communion nous remplissent de Jésus pour nous faire vivre avec Jésus et pour Jésus toute la journée. Avec quelles fréquences, au cours de la journée, l'amour de Jésus devrait nous ramener à l'Eucharistie !

Saint François de Sales et saint Maximilien Kolbe voulaient reprendre un contact spirituel avec le Seigneur tous les quarts d'heure ! Les saints cherchaient toutes les occasions pour aller à Jésus, se tenir auprès de lui, le plus longtemps possible.

Les heures d'adoration, les petites visites au Saint Sacrement, tout cela était une véritable passion chez les saints. Et comme ils étaient ingénieux pour se les offrir !

Saint Robert Bellarmin passait devant deux églises en se rendant à l'école : ainsi, entre l'aller et le retour il faisait quatre visites au Saint Sacrement. La bienheureuse Anna Maria Taigi, mère de sept enfants, s'arrangeait pour faire une longue visite journalière au Saint Sacrement. Tous les saints sont remplis d'amour et ne peuvent pas ne pas sentir l'attirance du sacrement de l'amour.

Sainte Gemma Galgani disait qu'au ciel elle remercierait surtout le Christ pour le don de l'Eucharistie fait aux hommes. Il est impossible que Dieu puisse donner quelque chose de plus que Lui-même !

Il nous faut des prêtres

Mais comment pourrions-nous avoir l'Eucharistie sans les prêtres ? Ce sont eux « les dispensateurs des mystères divins » (1Co 4, 1). C'est à eux seulement que le Christ a dit, après la première messe de l'histoire célébrée le Jeudi Saint : « Faites ceci en mémoire de moi ». (Lc 22, 19).

Pour cette divine mission de renouveler le sacrifice de Jésus, le prêtre est choisi par Dieu seul (He 5, 4), qui le prend parmi les hommes (Rm 1, 1) pour le consacrer « ministre du tabernacle » (He 13, 10).

Que les prêtres sont heureux ! Les anges même les vénèrent parce que, comme disait saint Cyprien : « À l'autel, le prêtre agit au nom du Christ ».

Or pour avoir des prêtres, il faut des vocations sacerdotales. Mais ce n’est pas tout : il faut aussi les grâces de l'acceptation et de la fidélité à la vocation. Qui donnera toutes ces grâces ? La Sainte Vierge, médiatrice universelle. Mais il faut la prier, la supplier. Elle est la Mère du souverain Prêtre ; elle est la Mère de tous les prêtres. Elle a formé Jésus pour le sacrifice ; elle forme les prêtres pour les conduire à l'autel de l'immolation.

Nous avons tant besoin de prêtres aujourd’hui ! Recourons à Marie, multiplions nos prières, ne nous fatiguons pas d'insister pour obtenir une si grande grâce.

Par la prière nous obtenons des vocations, comme l'a dit Jésus : « Priez le Maître de la moisson qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9, 38). En priant la Sainte Vierge, les vocations s'obtiennent, car Marie est une puissante médiatrice d'amour et de miséricorde.

Saint Maximilien Kolbe, le fou d'amour de l'Immaculée, en moins de vingt ans, par son amour et sa prière incessante, obtint de la Vierge environ mille vocations ! O Marie, Mère et Reine des prêtres, donnez-nous de nombreux et saints prêtres !

Alors, chaque fois que nous communions, remercions Dieu pour la grâce qu’il nous fait en nous donnant son Fils et offrons cette communion pour avoir des vocations.

 

 

 

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

jeudi 07 mai 2020

11ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Automne 1916 : « Par les mérites infinis de son très Saint Cœuret du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversiondes pauvres pécheurs. »

Les deux cœurs de Jésus et Marie

L’union des deux cœurs de Jésus et Marie

L’Ange achève sa deuxième prière en mentionnant les deux cœurs de Jésus et Marie. Déjà lors de l’apparition du printemps, il avait dit « Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Puis au cours de celle de l’été, il avait dit : « Les Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. » Ainsi, à chacune de ses trois apparitions, en particulier dans les deux prières qu’il aura apprises aux petits voyants, il aura associé les cœurs de Jésus et de Marie. C’est donc que, pour lui, ces deux cœurs sont toujours unis.

Cette dévotion aux deux cœurs de Jésus et Marie est ancienne dans l’Église. Un des grands apôtres de cette dévotion fut saint Jean Eudes (1601 – 1680) qui fut béatifié par saint Pie X en 1909. Aussi, les deux prières de l’Ange sont-elles non seulement traditionnelles mais constituent en quelque sorte une confirmation l’acte de saint Pie X.

Le Cœur Immaculé de Marie

Toutefois, il est encore plus extraordinaire de voir que dans sa deuxième prière, l’Ange parle explicitement du "Cœur Immaculé de Marie". L’Ange prépare ainsi les petits voyants à ce que la Sainte Vierge leur confiera par deux fois l’année suivante : « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé ».

Ce faisant, une fois de plus l’Ange ne fait que confirmer un enseignement constant de l’Église et du Ciel. En effet, depuis les temps apostoliques, l’Église a toujours cru et enseigné que la Sainte Vierge était née sans la tache du péché originel. Elle le confirmera solennellement avec le dogme de l’Immaculé Conception promulgué par Pie IX le 8 décembre 1854 (bulle Ineffabilis Deus).

De plus, à partir du XIXe siècle, le Ciel s’est plu à confirmer à plusieurs reprises cette vérité de la foi catholique.

La première fois, ce fut le 27 novembre 1830, rue du Bac à Paris. La Sainte Vierge apparut à sainte Catherine Labouré, une Fille de la Charité de Saint Vincent de Paul. Au cours de l’apparition, un ovale se forma autour de Notre-Dame dans lequel apparut cette invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Si Marie est "conçue sans péché", c’est donc que son cœur a toujours été immaculé. Cette vision donna lieu à la création de la médaille dite "Médaille miraculeuse". Et la chapelle prit très vite le nom de "Chapelle de la Médaille miraculeuse".

Six ans plus tard, le 3 décembre 1836 (un premier samedi du mois), l’abbé Desgenettes, curé de Notre-Dame des Victoires à Paris, au cours de sa messe quotidienne, alors qu’il s’attristait du peu de résultats de son apostolat, entendit une voix intérieure lui dire : « Consacre ta paroisse au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie ». Après la messe, une fois rentré chez lui, il décida de le faire et rédigea sur le champ les statuts d’une archiconfrérie du Très Saint et Immaculé Cœur de Marie. Et à partir de ce moment, la paroisse se transforma complètement. C’était la première fois dans l’histoire de l’Église que le Ciel parlait explicitement du Cœur Immaculé de Marie.

Encore quatre ans plus tard, Justine Bisqueyburu, une jeune sœur du noviciat des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, fut favorisée de plusieurs apparitions de la Sainte Vierge. Le 8 septembre, Notre-Dame lui apparut tenant dans sa main droite un cœur d'où sortaient des flammes ardentes et dans sa main gauche un scapulaire de couleur verte sur lequel était représenté un cœur transpercé d’un glaive, avec autour de lui, épousant une forme ovale, l’invocation : « Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort. »

Enfin en 1858, Notre-Dame apparut à Bernadette Soubirous. Le 25 mars, elle lui confia en gascon à la grotte de Massabielle : « Que soy era Immaculada Councepciou » (« Je suis l'Immaculée Conception »). C’était moins de quatre ans après la définition du dogme de l’Immaculée Conception par Pie IX.

Voici donc quatre manifestations célestes révélant le caractère immaculé aussi bien de la conception que du cœur de Marie. Ainsi l’Ange de Fatima est-il le cinquième messager du ciel à le confirmer en moins d’un siècle. Et l’année d’après, Notre-Dame elle-même demandera deux fois (le 13 juin et le 13 juillet) aux petits bergers l’établissement de la dévotion à son Cœur Immaculé.

Alors, devant une telle insistance de la part du Ciel, mettons à profit cette préparation pour découvrir ou approfondir et surtout pour mettre en pratique la dévotion au Cœur Immaculé de Marie http://www.fatima100.fr/index.php/fr/la-devotion-au-coeur-immacule-de-marie/4-la-devotion-au-coeur-immacule-de-marie, laquelle comprend cinq pratiques :

  • l’offrande des sacrifices de la vie quotidienne pour la conversion des pécheurs et la réparation des outrages envers le Cœur Immaculé de Marie,
  • la récitation quotidienne du chapelet,
  • la communion réparatrice des premiers samedis du mois,
  • la consécration au Cœur Immaculé de Marie,
  • le port du scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel.

La conversion des pécheurs

    Rappelons aussi ce qui a déjà été dit dans la méditation pour le septième jour de cette préparation : comme l’union des cœurs de Jésus et Marie, la prière pour la conversion des pécheurs est un point qui revient systématiquement dans les apparitions de l’Ange. Car, il en a parlé à chacune de ses apparitions :

  • Lors de la première, il dit : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »
  • Au cours de la seconde, il dit : « Offrez des prières et des sacrifices (…) en acte de supplication pour la conversion des pécheurs. »
  • Enfin lors de la troisième, il dit : « Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ».

Plus généralement, c’est un point omniprésent dans le message de Fatima, car Notre-Dame en parlera aussi plusieurs fois. Et sœur Lucie confiera au père Thomas McGlynn que c’est l’essentiel du message de Fatima : « La conversion des pécheurs, et le retour des âmes à Dieu. Cette idée a été répétée dans toutes les apparitions ; c’est pourquoi je considère que c’est l’essentiel du message » (voir méditation du 7e jour).

Une prière particulièrement riche

Malgré sa brièveté, la deuxième prière de l’Ange est d’une richesse extraordinaire. Car, en quelques phrases très courtes et très sobres, l’Ange a dévoilé l’essence du message de Fatima. Son enseignement peut se résumer en six points :

  • le Cœur de Jésus est profondément outragé par les péchés des hommes,
  • il faut donc prier le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie,
  • leur offrir des sacrifices en acceptant toutes les souffrances envoyées par la Providence,
  • pour réparer ces outrages,
  • pour demander la conversion des pécheurs qui offensent Notre-Seigneur,
  • et de cette façon, nous obtiendrons la paix.

Tout y est : l’adoration de Dieu notre Créateur, la réparation des diverses offenses faites à Dieu, la demande de la conversion des pécheurs, l’offrande des mérites des Cœurs de Jésus et Marie, l’offrande du sacrifice de Notre-Seigneur sur la croix par toutes les messes qui se célèbrent dans le monde.

Il n’y manque que les précisions concernant la dévotion au Cœur Immaculé de Marie : la récitation quotidienne du chapelet comme prière préférentielle, la communion réparatrice des premiers samedis du mois et la consécration au Cœur Immaculé de Marie. Car, avec une délicatesse toute céleste, l’Ange laissera à la Sainte Vierge le soin de faire connaitre elle-même son rôle dans la conversion des pécheurs. Mais, à part ces trois points, le message de l’Ange contient tout l’esprit du message que la Sainte Vierge confiera aux petits pastoureaux.

Ce premier message est si sobre, si concis et si parfaitement conforme à l’esprit de l’Évangile qu’aucune intelligence enfantine n’aurait pu l’imaginer. La progressivité dans la précision des détails, la parfaite continuité du contenu, etc., tout est absolument merveilleux et demande à être relu et médité pour en comprendre toute la beauté et l’importance. Comment croire que trois petits enfants de six, huit et neuf ans aient pu inventer une telle prière ? Cette prière est vraiment inspirée par le Ciel et nous a été enseignée par un ange envoyé spécialement par Dieu pour nous l’apprendre.

Alors sachons bien les prières de l’Ange et disons-les de temps en temps au cours de la journée. Et surtout récitons la deuxième avant et après chacune de nos communions comme l’Ange l’apprit aux petits voyants. C’est la raison pour laquelle au cours de cette préparation il vous est proposé de la réciter régulièrement pour l’apprendre.

 

 

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

 

 

 

 

 

mercredi 06 mai 2020

10ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Automne 1916 : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférence par lesquels Il est Lui-même offensé. »

La deuxième prière de l’Ange

La Sainte Trinité

Au cours de sa troisième apparition qui eut lieu dans le courant de l’automne 1916, l’Ange apprit aux petits voyants une deuxième prière qui commence ainsi :

Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé.

Comme la première, cette deuxième prière commence par un acte d’adoration adressé à notre Créateur. Mais au lieu de dire simplement « Mon Dieu, je vous adore », ici l’Ange est plus explicite et dit : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément. » Cette prière à la Sainte Trinité est un clair rappel que le premier dogme de notre religion est celui du Dieu unique en trois personnes. Un tel rappel n’est-il pas particulièrement pertinent à notre époque où, par souci d’œcuménisme, il est souvent de bon ton d’insister sur le caractère monothéiste de notre foi ?

L’Ange continue ensuite en redisant ce qu’il a déjà dit deux fois lors des précédentes apparitions : cette prière a pour but de réparer les offenses faites à Dieu. En effet, la première prière de l’Ange nous fait demander pardon pour toutes les fautes commises par les pécheurs, par ceux « qui ne croient pas, qui n’adorent pas qui n’espèrent pas et qui n’aiment pas ». Et lors de la deuxième apparition, l’Ange a demandé d’offrir des sacrifices « en acte de réparation pour les péchés par lesquels Dieu est offensé ». Ici, l’Ange est encore plus explicite et précise quels sont ces actes : ce sont « les outrages, sacrilèges et indifférences » envers Jésus-Christ.

Et surtout, l’Ange précise ce qu’il faut offrir : le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cette offrande est la seule qui puisse être vraiment agréable à Dieu. Car c’est l’offrande parfaite par excellence.

Cette partie de la prière a été contestée par certains théologiens modernes, car, selon eux, elle serait non conforme à la théologie. L’un d’eux affirme ainsi que la prière enseignée par l’ange est « peu exacte » et qu’il est « difficile de lui accorder l’origine céleste que Lucie lui attribue », car « les réalités présentes sous les saintes espèces, le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus, ne correspondent pas à celles que nous pouvons offrir dans l’Eucharistie. »

Pourtant, on trouve des expressions identiques dans la tradition, notamment chez sainte Gertrude et saint Jean Eudes. Voici par exemple comment priait sainte Gertrude :

Au jour solennel de l’Épiphanie, à l’exemple des trois rois, cette sainte âme offrit à Dieu :

  • en guise de myrrhe le corps du Christ avec toutes ses souffrances et toute sa passion, grâce à laquelle elle voulait effacer pour la gloire de Dieu, les péchés de tous, depuis Adam jusqu’au dernier des hommes ;
  • en guise d’encens l’âme du Christ, pleine de dévotion avec tous les actes de sa vie spirituelle, pour suppléer aux négligences de tout l’univers ;
  • en guise d’or la très parfaite divinité du Christ, avec les délices dont elle jouit, pour suppléer aux déficiences de toutes les créatures.

Le Seigneur lui apparut alors présentant cette offrande comme des étrennes de prix à la toujours adorable Trinité.

Il y a une véritable similitude entre les deux prières, autant sur ce qui est offert (le Corps et le Sang étant réunis en une seule expression chez sainte Gertrude) que sur les buts de cette offrande.

Voici également une prière enseignée par Notre-Seigneur Lui-même à sainte Catherine de Sienne et qui ressemble beaucoup à celle de l’Ange :

Ô Trinité éternelle ! Je dépose sur tous les autels du monde où l’on célébrera la messe à cette heure, et où on la célébrera nuit et jour jusqu’à la fin des temps, et principalement sur les autels où j’assiste personnellement à l’adorable sacrifice, je dépose l’univers entier. Je le présente à votre inépuisable miséricorde, afin que, par les mérites infinis de l’immolation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les pécheurs de cet univers sur lesquels tombera jusqu’à la fin du monde le sang divin, reçoivent par la vertu de ce précieux sang, des grâces puissantes de conversion et de persévérance.

L’expression employée par l’Ange est donc tout à fait conforme à la tradition.

Cette deuxième prière de l’Ange est à rapprocher de la vision trinitaire de Tuy, car ce sont les deux fois où il est question de la Sainte Trinité dans l’histoire des apparitions de Fatima. Voici la description qu’en fit sœur Lucie :

(13/6/1929) J’avais demandé et obtenu la permission de mes supérieures et de mon confesseur de faire une heure sainte de onze heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi de chaque semaine.

Me trouvant seule une nuit, je m’agenouillai près de la balustrade, au milieu de la chapelle, pour réciter, prosternée, les prières de l’Ange. Me sentant fatiguée, je me relevai et continuai à les réciter les bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe [du sanctuaire].

Soudain, toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle, et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond.

Dans une lumière plus claire, on voyait sur la partie supérieure de la Croix, une face d’homme, avec un corps jusqu’à la ceinture ; sur sa poitrine une colombe, également lumineuse, et cloué à la croix, le corps d’un autre homme.

Un peu en dessous de la taille, suspendus en l’air, on voyait un calice et une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang qui coulaient sur les joues du Crucifié et d’une blessure à la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans le Calice.

Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son Cœur Immaculé dans la main... (C’était Notre-Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé, … dans la main gauche… sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines et des flammes…)

Sous le bras gauche [de la Croix], de grandes lettres, comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’Autel, formaient ces mots : Grâce et Miséricorde.

Je compris que m’était montré le mystère de la Très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler.

La dernière phrase de sœur Lucie rappelle les paroles de saint Paul dans son épître aux Corinthiens, chapitre 12 : « J’en viendrai aux visions et révélations du Seigneur. Je connais un homme dans le Christ qui, voici quatorze ans, Était-ce en son corps ? Je ne sais. Était-ce hors de son corps ? Je ne sais ; Dieu le sait ... cet homme fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et cet homme-là, Était-ce en son corps ? Était-ce sans son corps ? Je ne sais ; Dieu le sait je sais qu’il fut ravi jusqu’au paradis et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme de redire. »

C’est la raison pour laquelle la description de la vision par sœur Lucie est très sobre, presque sèche : il ne lui est pas permis d’en révéler plus.

Cette vision trinitaire de Tuy est particulièrement riche, car elle fait un lien remarquable entre différents mystères de notre foi :

  • le mystère de la Trinité par la présence des trois personnes divines,
  • le mystère de la Rédemption par la présence de la croix,
  • le mystère de la Sainte Messe par la présence de l’hostie et du calice sous le bras droit de la croix,
  • le mystère de la Grâce par les mots « Grâce et miséricorde » sous le bras gauche de la croix,
  • et le mystère du Cœur Immaculé de Marie par la présence de Notre-Dame de Fatima avec son Cœur dans sa main gauche.

Ainsi, les paroles de Notre-Dame sont en quelque sorte enchâssées entre deux révélations sur la Trinité : la prière de l’Ange introduit les révélations que Notre-Dame fera à Fatima ; et la vision trinitaire, avec la demande de consécration de la Russie, clôt le cycle des révélations.

Notons aussi chez l’Ange l’utilisation systématique du chiffre trois, comme s’il voulait que chacun de ses actes soit une marque de vénération envers la Sainte Trinité :

  • Les apparitions silencieuses de 1915 sont au nombre de trois.
  • En 1916, il apparaît également trois fois.
  • Lors de la première apparition, il fait répéter trois fois aux petits voyants la prière : « Mon Dieu, je crois, etc. ».
  • Il fait également répéter trois fois la deuxième prière qu’il leur apprend au cours de sa dernière apparition.
  • Et après leur avoir donné la sainte communion, il leur fait encore répéter trois fois cette deuxième prière.

Tout ceci nous rappelle que la Sainte Trinité est un dogme essentiel de notre religion. Alors, ayons une grande vénération envers la Sainte Trinité et aimons à réciter la prière apprise par l’Ange aux trois petits voyants de Fatima.

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

mardi 05 mai 2020

9ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Eté 1916: « Surtout, acceptez et supportez, avec soumission,

les souffrances que le Seigneur vous enverra.»

La patience

À la fin de sa deuxième apparition, l’Ange insista sur la nécessité d’offrir des sacrifices et donna une indication fort précieuse sur les sacrifices demandés. Il faut surtout « accepter et supporter avec soumission les souffrances envoyées par Notre Seigneur ». Et sœur Lucie, dans son quatrième mémoire, donne cette précision importante :

Ces paroles de l’Ange se gravèrent dans notre esprit, comme une lumière qui nous faisait comprendre qui est Dieu, combien Il nous aime et veut être aimé de nous, la valeur du sacrifice et combien celui-ci Lui est agréable, comment, par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs. Aussi, dès ce moment, nous avons commencé à offrir au Seigneur tout ce qui nous mortifiait, mais sans chercher à nous imposer des pénitences particulières, sauf celles de passer des heures entières prosternés sur le sol à répéter la prière que l’Ange nous avait enseignée.

Voilà l’enseignement de l’Ange : offrir toutes les mortifications rencontrées dans la vie quotidienne, sans chercher à nous en imposer d’autres. Il y a là une profonde sagesse. Car ces petites mortifications quotidiennes acceptées avec patience ont un double avantage : d’une part, elles obtiennent la conversion des pécheurs ; d’autre part, elles sont très bénéfiques pour nous-mêmes.

Les avantages des contrariétés quotidiennes

En effet, voici ce que dit l’Imitation de Jésus-Christ (Livre 1, chapitre 12)

1. Il nous est bon d'avoir quelquefois des peines et des contrariétés, parce que souvent elles rappellent l'homme à son cœur, et lui font sentir qu'il est en exil, et qu'il ne doit mettre son espérance en aucune chose du monde. Il nous est bon de souffrir quelquefois des contradictions, et qu'on pense mal ou peu favorablement de nous, quelques bonnes que soient nos actions et nos intentions. Souvent cela sert à nous prémunir contre la vaine gloire. Car nous avons plus d'empressement à chercher Dieu, qui voit le fond du cœur, quand les hommes au-dehors nous rabaissent et pensent mal de nous.

2. C'est pourquoi l'homme devrait s'affermir tellement en Dieu, qu'il n'eût pas besoin de chercher tant de consolations humaines. Lorsque, avec une volonté droite, l'homme est troublé, tenté, affligé de mauvaises pensées, il reconnaît alors combien Dieu lui est nécessaire, et qu'il n'est capable d'aucun bien sans lui. Alors il s'attriste, il gémit, il prie à cause des maux dont il souffre. Alors il s'ennuie de vivre plus longtemps, et il souhaite que la mort arrive, afin que, délivré de ses liens, il soit avec Jésus-Christ. Alors aussi il comprend bien qu'une sécurité parfaite, une pleine paix, ne sont point de ce monde.

Et voici la réflexion qu’en tire Mgr Darboy, archevêque de Paris (1813 – 1871) :

L’homme s’indigne quand on lui rappelle, au nom de l’Évangile, la loi de la souffrance ; au nom du progrès, il prétend bien y échapper lui-même, en attendant qu’il la supprime tout à fait. C’est la particulière illusion de ce temps : illusion chère mais étrange ! Car le travail et la douleur qui s’y attache sortiront-ils de ce monde parce que les hommes n’en veulent plus ? La nature n’a-t-elle pas ses inévitables infirmités, le monde ses injustices incorrigibles, la vie entière ses déchirements et ses angoisses ? À défaut des hommes et des choses, ne sommes-nous pas nos propres bourreaux ? Et, à défaut du travail qui fatigue les membres, n’avons-nous pas la douleur qui pénètre dans l’esprit sous toutes les formes, par l’ambition, le souci des affaires, la crainte et la cupidité, par l’espérance même et par le plaisir ?

La souffrance joue donc un grand rôle dans le monde, non seulement parce qu’elle s’en est emparée entièrement et qu’elle y règne d’une façon inexorable, mais encore parce qu’elle n’a d’autre mission que de marquer pour une gloire définitive les choses qu’elle touche et flétrit en passant. Dieu, qui est la bonté par essence, ne permettrait pas à la douleur de vivre un seul jour si elle ne devait que nous faire souffrir. Elle est donc un moyen, et non pas un but. Le but où elle tend, sous la main et dans le plan de la Providence, c’est d’abattre l’orgueil de l’esprit et d’amollir la dureté du cœur : c’est de fortifier les volontés débiles, en les nourrissant d’un pain amer, et en tirant de l’âme des ressources et une énergie qu’elle ne connaissait pas. La douleur est donc féconde, et, quand l’humanité souffre et jette des cris plaintifs, c’est que ses flancs se déchirent pour enfanter sa gloire.

C’est pourquoi il faut souffrir avec résignation et même, s’il se peut, avec joie ; ce serait là le correctif de notre égoïsme, l’apaisement de nos jalousies, le secret de la modération et du courage, notre mérite sur la terre et le principe de notre bonheur dans le ciel.

On mesure ainsi tous les bienfaits tirés de l’offrande des souffrances de la vie quotidienne : elle est un moyen non seulement de nous corriger de nos défauts, mais aussi, nous assure l’Ange, d’obtenir la conversion des pécheurs et la paix pour notre pays.

La patience de Notre-Dame

Mais pour offrir ainsi toutes les contrariétés de la vie quotidienne, il faut de la patience. Il n'y a pas de vertu qui ne soit aussi nécessaire dans la vie chrétienne que la patience. La patience, dit l’Écriture, est l'un des fruits les plus précieux de l'Esprit-Saint (Ga 5, 22). C'est par la patience que l'on conquiert et que l'on sauve les âmes, parce que « c'est par votre persévérance que vous gagnerez la vie » (Lc 21, 19).

Car la patience est la vertu qui nous permet de supporter sereinement les désagréments et les souffrances de la vie. Il nous faut de la patience à la maison et hors de la maison, de la patience au travail, de la patience avec les patrons et avec les ouvriers. Que d'occasions de patience chaque jour ! Qui donc en cette vie n'en connaît pas ? Qui peut se les épargner ? Ou échapper au poids quotidien des épreuves ? Pour cette raison, saint Paul dit : « C'est d'endurance dont vous avez besoin, pour accomplir la volonté de Dieu, et obtenir ainsi la réalisation de la promesse » (He10, 36)

Saint Paul dit également que le premier don de la charité c'est la patience (1Co 13, 4). Une plus grande charité signifie donc une plus grande patience. Pour cette raison, la Sainte Vierge est le modèle le plus parfait et la source de notre patience. Aussi, devons-nous regarder comment elle vécut avec l'âme transpercée d'un glaive (Lc 2, 35) pour apprendre à accepter avec une patience héroïque même un glaive planté dans le cœur.

Nous devons vraiment prier la Sainte Vierge de nous accorder cette vertu, pour pouvoir l'imiter, elle qui fut toujours douce, forte et sereine au milieu des épreuves et des difficultés les plus grandes : à Bethléem, quand elle cherchait un abri ; en Égypte, où elle arriva avec Joseph et l'Enfant Jésus, pauvres exilés au milieu d'inconnus ; durant les trois jours avant la découverte de Jésus dans le temple ; au moment du départ de Jésus pour sa vie publique, avec la perspective des difficultés inévitables avec ses opposants ; dans les moments dramatiques du Calvaire, auprès de la croix de son Jésus adoré.

Combien la Sainte Vierge s’est montrée patiente toute au long de sa vie terrestre ! Sa patience a dépassé la patience de tous les hommes réunis et nous ne la comprendrons qu'au Paradis.

L’exemple des saints

Les saints, eux aussi, nous ont montré l’exemple de la patience, car « une douce réponse calme la colère - enseigne Saint Jean Chrysostome - le feu ne s'éteint pas par le feu, ni la fureur ne se calme par la fureur ».

Un jour, sainte Louise de Marillac présenta une boisson à un Turc malade, hospitalisé. Celui-ci réagit brutalement à ce geste charitable en jetant le contenu du verre à la figure de Louise. Celle-ci, sans un mot, se retira. Elle revint peu après avec une autre boisson. Même réaction furieuse du malade. De nouveau la sœur ne dit rien et s'éloigna.

Mais elle revint, s'approcha du malade et lui parla avec une telle bonté que l'homme en fut tout étonné : il se tourna vers la religieuse, fixa son visage lumineux et doux et lui dit : « Vous n'êtes pas une créature terrestre... Qui vous a appris à traiter ainsi celui qui vous a offensé ? ». Louise ne répondit pas, mais lui montra le crucifix qu'elle portait sur sa poitrine.

La même chose arriva à Marie Bertille, à l'hôpital de Treviso. Un jour, un malade lui jeta l'œuf qu'elle venait de lui apporter. La sainte ne se troubla pas. Elle alla changer son tablier et revint avec un bol de soupe. « Cela vous fera du bien », lui dit-elle en souriant.

Quelle leçon pour nous qui sommes si prompts à nous impatienter et à réagir pour des riens !

Joseph Cafasso était aumônier des condamnés à mort. Il pouvait ainsi entrer dans leurs cellules et rester parmi eux. Il paraissait vraiment comme un ange de sérénité et de patience dans cette ambiance puante et répugnante.

Il apportait toujours un petit cadeau aux prisonniers et, un jour, il vint avec un panier de cerises. Peu après, les prisonniers s'amusaient à lui jeter les noyaux. « Laissez-les faire, disait-il à ceux qui voulaient s'interposer. Les pauvres, ils n'ont pas d'autres distractions ». À cause de sa douceur et de sa patience, il pouvait atteindre leurs cœurs et les préparer à affronter la mort en embrassant la croix et en invoquant la Sainte Vierge.

Mais très souvent, c'est surtout à la maison qu'il faut s'exercer à la patience. Saint Paul recommandait aux Éphésiens : « En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l'amour » (Ep 4, 2). Avec un peu de patience et de silence, que d'occasions de disputes on pourrait éviter !

Quand des amies demandèrent à sainte Monique comment elle faisait pour vivre en paix avec un mari aussi insensible et violent, la sainte répondit : « Je tiens ma langue »...

Comment sainte Rita arriva-t-elle à convertir son mari brutal et vulgaire ? En souffrant en silence, « par une grande persévérance dans les détresses, les contraintes, les angoisses, les coups... » (2Co 6, 4).

Grande fut aussi la patience de la bienheureuse Anna Maria Taigi, mère de sept enfants. Chaque jour elle devait supporter les bizarreries de son mari, peu aimable, les problèmes de la bonne éducation des enfants, les contrariétés et les désagréments que connaissent toutes les familles. Un jour on lui brisa un magnifique vase en faïence qui était un précieux et cher souvenir de famille. La sainte regarda les débris et dit avec sérénité : « Patience ! Si les marchands de faïence le savaient, ils se réjouiraient. Il faut qu'ils vivent eux aussi, n'est-ce pas ? »

Voilà pourquoi « celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros ; celui qui est maître de soi vaut mieux qu'un conquérant ». (Prov. 16, 32).

Alors, essayons de suivre l’exemple de Notre-Dame et de tous ces saints. Méditons la recommandation de l’Ange. Prenons la décision d’être désormais un peu plus patient dans les adversités « que le Seigneur nous enverra » et de les offrir « en acte de réparation pour les péchés par lesquels Dieu est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ».  Et ainsi « nous obtiendrons la paix pour notre pays ».

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

 

Lundi 04 mai 2020

8ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Été 1916 : « De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange gardien, l’Ange du Portugal. »

L’Ange du Portugal

Lors de sa première apparition, les toutes premières paroles de l’Ange furent : « N’ayez pas peur. Je suis l’Ange de la paix. » Ainsi, le premier enseignement de Fatima est de nous rappeler non seulement l’existence des anges, mais aussi que l’un d’eux est spécialement préposé par Dieu à la conservation de la paix sur terre.

Et lors de sa deuxième apparition, l’Ange précisa : « Je suis l’Ange gardien du Portugal. » Nous avons là un troisième enseignement : il y a un ange gardien pour chaque nation.

L’existence des anges

L’un des tous premiers points du message de Fatima est donc un rappel sur l’existence des anges. Pourquoi ce rappel ? Ce que la Bible et la tradition nous enseignent sur eux permettra de répondre à la question.

Nota : Les citations qui suivent sont tirées du Catéchisme de la Somme théologique du père Pègues, o.p., et les références entre parenthèses indiquent les questions de la Somme théologique (ST) qu’il a utilisées.

Saint Thomas enseigne que les anges « sont les messagers dont Dieu se sert pour administrer le reste de son œuvre ». Nous avons tous notre ange gardien. Les nations, les églises, les paroisses, les communautés religieuses, … ont aussi leur ange gardien.

La raison principale est la suivante : « La providence du gouvernement divin a voulu que l’homme, aux pensées et aux volontés si changeantes et si fragiles, soit assisté, dans sa marche vers le ciel, par un des esprits bienheureux à jamais fixé dans le bien » (ST, Ia pars, q. 113, a. 1).

C’est pourquoi « les bons anges peuvent être envoyés par Dieu en ministère auprès des hommes, Dieu se servant de leur action auprès des hommes pour promouvoir le bien de ces derniers, ou pour l’exécution de ses conseils à leur endroit. » (ST, Ia pars, q. 112, a. 1).

Mais comment agissent les anges ? Saint Thomas répond : « L’ange ne peut pas changer la volonté de l’homme en agissant sur elle directement » (ST, Ia pars, q. 111, a. 2), mais il peut « agir sur l’imagination de l’homme et sur ses autres facultés sensibles » (ST, Ia pars, q. 111, a. 3). En particulier, « l’ange peut illuminer l’intelligence et l’esprit de l’homme, fortifiant sa vertu et mettant à sa portée la vérité pure que lui-même contemple » (ST, Ia pars, q. 111, a. 1) et ainsi l’aider à résoudre les difficultés auxquelles il est confronté.

Voilà donc le premier enseignement du message de Fatima. Dieu n’a pas seulement créé les hommes : Il créa aussi les anges et confia à certains d’entre eux le soin d’administrer le monde matériel et d’éclairer les intelligences humaines.

Notre première réaction doit donc être de rendre grâce à Dieu de nous avoir envoyé un tel messager pour nous rappeler son existence. La deuxième doit être d’invoquer ce messager pour qu’il nous vienne en aide et de lui demander de nous éclairer sur les actions à conduire. Or qui le fait ? Croyons-nous seulement à l’existence des anges ? Et lorsque nous y croyons, quels sont nos rapports avec eux ? Pensons-nous à les invoquer dans nos prières du matin, à leur demander conseil dans la journée, à les remercier de leur aide dans nos prières du soir ? Alors en ce centenaire des apparitions de Fatima, prenons la résolution de vivre véritablement avec notre ange gardien, tout au long de la journée.

L’Ange de la Paix

Le deuxième enseignement donné par l’Ange est qu’il existe un ange dont la fonction est la conservation de la paix sur terre. Mais pourquoi Dieu envoya-t-il l’Ange de la Paix parler aux hommes ? Lorsque l’Ange de la Paix apparut à Fatima, la première guerre mondiale faisait rage depuis presque deux ans. Si Dieu l’envoya sur terre dans des circonstances aussi dramatiques, n’était-ce pas pour nous aider précisément à rétablir la paix ? Il serait donc pertinent de suivre ce qu’il dit. Aussi, pour rétablir la paix dans le monde, convient-il de demander à l’Ange de la Paix d’illuminer nos intelligences et nos esprits sur les actions concrètes à accomplir les plus propices à rétablir l’ordre et la paix.

Or que demande l’Ange ? « Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices. (…) De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. » Dans sa première apparition, l’Ange n’avait donné que son nom : l’Ange de la Paix. Ici, il donne un moyen pour l’obtenir. Et quel est ce moyen ? Il demande d’offrir à Dieu des prières et des sacrifices.

Il y a là véritablement une politique divine au vrai sens du terme. Car non seulement l’Ange évoque la guerre qui ravage l’Europe, mais il en indique aussi les causes ainsi que le remède pour revenir à la paix. Et les paroles de l’Ange prennent un relief extraordinaire lorsqu’on les replace dans leur contexte. En effet, au printemps 1916, au moment où l’Ange parle pour la première fois, le Portugal vient tout juste d’entrer en guerre. Car, en février, le parlement venait de décider de donner suite à la requête anglaise réclamant la saisie des bateaux allemands. La guerre devenait dès lors inévitable. L’Allemagne la déclara au Portugal le 9 mars et l’Autriche-Hongrie peu de jours après. Le gouvernement décida de préparer l’envoi d’une armée sur le front français. Environ un mois plus tard, l’Ange de la Paix apparaissait à trois petits cousins pour leur dire : « Ne craignez pas, je suis l’Ange de la Paix. », puis trois mois plus tard « De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. » Dans ce contexte, les propos de l’Ange ne sont-ils pas pleins d’espérance ? N’annonce-t-il pas déjà l’intervention divine qui mettra fin à l’horrible guerre, au moins pour le Portugal ?

Remarquons que l’Ange de la Paix ne demande pas de prier pour la paix. Non ! Il demande de prier et d’offrir des sacrifices « en réparation des péchés par lesquels Dieu est offensé, et en supplication pour la conversion des pécheurs. » Quelle sagesse ! Le véritable mal, le seul et unique responsable de la guerre, c’est le péché. La guerre n’en est que la conséquence. Car la guerre est le fruit naturel et inéluctable des péchés des hommes, en particulier de l’orgueil, de l’ambition, de la rapacité, de l’insouciance, de la trahison, de l’aveuglement, etc.

C’est pourquoi l’Ange de la Paix nous apprend que le remède est d’abord surnaturel. Lorsque les crimes des hommes seront réparés et la justice divine apaisée, lorsque le châtiment aura conduit les pécheurs à la conversion, alors, et alors seulement, la paix reviendra. Vérité dure à entendre et trop ignorée de nos jours, mais qui est la leçon continue de toute l’histoire humaine.

L’Ange ne dit pas qu’il ne faut pas prier pour obtenir la paix. L’Église l’a toujours fait. Il y a même une messe votive pour la paix dont la collecte en particulier dit :

Dieu qui êtes la source des saints désirs, des intentions droites et des œuvres justes, donnez-nous cette paix que le monde ne peut donner, pour que nos cœurs s’attachent à vos commandements et que, délivrés de la terreur des ennemis, nous puissions vivre des jours paisibles sous votre protection.

Il est donc possible et même indispensable de prier pour la paix, car, comme le dit la collecte que nous venons de citer, le monde ne peut pas la donner. Mais, nous dit l’Ange de la Paix, il n’est pas suffisant de prier : il faut aussi « offrir des sacrifices ». S'appuyant sur le prophète Jonas, l'abbé Augustin Lehmann, dans un petit livre publié en 1884, Dieu a fait la France guérissable, affirme exactement la même chose : « Les deux premiers moyens à employer pour obtenir la guérison d'une nation aux prises avec la mort sont la prière et pénitence ». Or, quand on voit la déchristianisation généralisée et l’immoralité galopante du monde, bien des pays ne sont-ils pas « aux prises avec la mort » ? Tout comme l’Ange, l’abbé Lehmann rappelle que pour redresser notre pays, il faut commencer par des prières et des sacrifices. On pourrait même dire que l’Ange a en quelque sorte confirmé les propos de l’abbé Lehmann !

Notons au passage que l’Ange ne demande pas de faire des sacrifices, mais d’offrir des sacrifices, car à la question de Lucie il répond qu’il suffit d’offrir « tout ce que l’on peut », c’est-à-dire toutes les contrariétés et difficultés de la vie quotidienne.

Enfin considérons la bonté de Dieu : en offrant des sacrifices pour les pécheurs, non seulement nous obtiendrons leur conversion, mais Dieu nous accorde une grâce supplémentaire merveilleuse : Il nous promet la paix pour notre pays. Est-il moyen plus simple pour obtenir la paix ? Y pensons-nous assez ? Un messager du Ciel nous donne un moyen pour obtenir la paix, mais qui se préoccupe de le mettre en pratique ? Hélas, force est de constater que depuis cent ans, ce moyen est, on peut dire, bien souvent oublié.

L’Ange gardien des nations

Enfin l’Ange précise un autre point. Il dit aux petits voyants : « Je suis l’Ange gardien de votre pays. Je suis l’Ange du Portugal ». Ainsi le message de Fatima rappelle que les nations ont un ange gardien chargé de veiller à leur prospérité temporelle et surnaturelle. Dieu Lui-même veille sur nos patries avec amour et confie leur salut à ses anges.

À ce sujet, on est en droit de regretter la suppression de la fête de l’Ange gardien de la patrie lors de la réforme liturgique de saint Pie X. Dans ce contexte, le rappel de l’Ange, peu de temps après la suppression de cette fête, prend un relief particulier. D’ailleurs, les évêques portugais ne s’y trompèrent pas et obtinrent du pape Pie XII le rétablissement de la fête, désormais célébrée le 10 juin, jour de la fête nationale. On aimerait que nos évêques aient la même sollicitude pour l’Ange gardien de la fille aînée de l’Église. En attendant, rien ne nous empêche de l’invoquer. Il répondra d’autant plus à notre appel qu’en ce moment, il n’est pas surchargé, étant donné l’oubli dans lequel il est enfermé.

Ainsi Dieu créa les anges. Il confia à certains d’entre eux de veiller sur les nations, et à l’un d’eux de veiller à la paix dans le monde. Tel est le tout premier enseignement de Fatima. Or qu’avons-nous fait de cet enseignement depuis cent ans ? Pas grand-chose, hélas ! Aujourd’hui, le monde n’est toujours pas en paix. La guerre sévit en plusieurs points du globe. Malgré cela, l’Ange de la Paix est toujours auprès de nous et ne demande pas mieux que de nous aider pour rétablir la paix. Il est donc plus qu’urgent de suivre ses conseils.

Voulons-nous la guérison de notre pays ? Commençons par offrir à Dieu des prières et des sacrifices pour la conversion des pécheurs. Mais qui songe à le faire aujourd’hui ?

Alors, surtout si nous avons quelques responsabilités dans le gouvernement de la cité, demandons à notre Ange gardien, à l’Ange gardien de notre pays et à l’Ange de la Paix :

  • tout d’abord de nous aider à offrir les sacrifices de la vie quotidienne, non seulement pour la conversion des pécheurs, mais aussi pour obtenir la paix,
  • ensuite de nous suggérer les bonnes décisions à prendre et les bonnes actions à lancer pour rétablir la paix.

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

Dimanche 03 mai 2020

7ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte-Vierge

Été 1916 : « Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices. (…) De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. »

Les sacrifices pour la conversion des pécheurs

Lors de l’apparition de l’été 1916, après avoir dit aux petits pastoureaux : « Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! Les Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde », l’Ange continua : « Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices»

Lucie répliqua : « Comment devons-nous faire des sacrifices ? » L’Ange lui répondit : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs»

 Déjà au printemps précédent, l’Ange avait appris aux trois petits bergers une prière pour demander pardon pour les offenses des pécheurs : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas»

Et à l’automne suivant, il leur enseignera une autre prière se terminant par la demande suivante : « Par les mérites infinis de son très Saint Cœur [le Cœur de Jésus] et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

Ainsi, à chacune de ses trois apparitions de 1916, l’Ange confia aux petits voyants l’urgente nécessité de prier et de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs.

L’année suivante, Notre-Dame confirma elle-même l’importance de ce point. Le 13 mai, lors de sa première apparition, avant même de demander aux petits voyants de réciter le chapelet tous les jours, elle leur fit une demande reprenant pratiquement mot pour mot celle de l’Ange : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? » Ainsi, à un an d’intervalle, l’Ange et Notre-Dame utilisèrent exactement la même expression : « ... em acto de reparaçao pelos pecados com que Ele é ofendido, e de suplica pela conversao dos pecadores. »

Et deux mois plus tard, le 13 juillet, avant même de leur confier le secret, Notre-Dame leur demandera à nouveau : « Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent, spécialement chaque fois que vous ferez un sacrifice : "Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie". »

Ainsi, avant la révélation du grand secret du 13 juillet 1917 contenant les demandes de la consécration de la Russie et de la communion réparatrice des premiers samedis du mois, par cinq fois les petits pastoureaux auront reçu la demande de prier et de faire des sacrifices pour la conversion de pécheurs.

Puis, après leur avoir confié le secret, Notre-Dame reviendra encore une fois sur le sujet en disant : « Quand vous réciterez le chapelet, dites après chaque mystère : "Ô mon Jésus, pardonnez-nous. Préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin". »

Il faudra attendre plusieurs années avant que Notre-Dame vienne effectivement confirmer les demandes du secret : elle demandera tout d’abord la communion réparatrice des premiers samedis du mois en 1925, puis la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé en 1929. Ainsi, pendant huit ans, outre la récitation quotidienne du rosaire demandée à chaque apparition en 1917, l’unique demande de Notre-Dame aura été de prier et de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs. Aussi, ce point passe-t-il avant tous les autres puisque la Sainte Vierge a attendu près de dix ans pour venir demander ces derniers. Voilà pourquoi l’Ange le leur annonça trois fois en cette année 1916 : afin de savoir par avance l’importance de ce que Notre-Dame allait leur confier.

De plus, ont été précisés non seulement les sacrifices à faire, mais aussi les prières à réciter. Ces prières sont au nombre de quatre et pour différents moments de la journée :

  • la première prière de l’Ange comme oraison ;
  • la première prière de Notre-Dame à réciter plus spécialement au moment d’offrir un sacrifice ;
  • la deuxième prière de Notre-Dame à réciter après chaque dizaine de chapelet ;
  • la deuxième prière de l’Ange à réciter après une communion.

Si nous ne devions retenir qu’une seule chose du message de Fatima, ce serait l’importance et l’urgente nécessité de prier et d’offrir les sacrifices de la vie quotidienne pour obtenir la conversion des pécheurs et réparer les outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie. Plus tard, Notre-Seigneur précisera les sacrifices demandés.

Sœur Lucie a toujours affirmé que les sacrifices pour la conversion des pécheurs constituaient le point le plus important du message de Fatima. Au père Thomas McGlynn, un dominicain américain qui voulait sculpter une statue de Notre-Dame de Fatima et lui demandait en quoi consistait son message, elle répondit : « La conversion des pécheurs, et le retour des âmes à Dieu. Cette idée a été répétée dans toutes les apparitions ; c’est pourquoi je considère que c’est l’essentiel du message ».

En toute rigueur, la Sainte Vierge n’a abordé ce thème que dans trois apparitions, la première, la troisième et la quatrième. Mais, il a également été abordé dans les trois apparitions de l’Ange en 1916, soit en tout six apparitions sur neuf.

De même, le 12 août 1946, à des questions posées par John Haffert, un des fondateurs de l’Armée bleue (mouvement fondé aux États-Unis pour répandre la dévotion à Notre-Dame de Fatima), sœur Lucie répondit de la façon suivante :

— Quelle est la principale demande de Notre-Dame ?

— Le sacrifice.

— Et qu’entendez-vous par sacrifice ?

— Par sacrifice, Notre-Dame a dit qu’elle entendait l’accomplissement loyal du devoir d’état quotidien de chacun.

— Mais le Rosaire n’est-il pas important ?

— Si, car nous devons prier afin d’obtenir les forces pour être capables d’accomplir notre devoir quotidien.

Ainsi, le point fondamental du message de Fatima est ordonné au salut des pécheurs et se trouve dans les quatre prières enseignées aux petits voyants : la première prière de l’Ange est pour réparer les offenses commises par les pécheurs ; la deuxième se termine en demandant la conversion des pécheurs ; et les deux prières enseignées par Notre-Dame ont également pour but d’obtenir la conversion des pécheurs.

C’est toute l’économie divine du salut qui est contenue dans ces prières. Car Dieu s’est incarné pour sauver les pécheurs et le Christ a souffert pour sauver les pécheurs. Le message de Fatima est donc parfaitement conforme à l’enseignement de l’Évangile.

Cette pratique a de plus une faculté inestimable. En effet, à celui qui embrasse la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, Notre-Dame « promet le salut ». Or, les sacrifices pour la conversion des pécheurs en sont la principale pratique. En conséquence, à tous ceux qui feront de tels sacrifices, la Sainte Vierge promet le salut.

En cela, Notre-Dame n’a d’ailleurs fait que confirmer un enseignement constant de l’Église. Car, dans l’épilogue de l’Épître de saint Jacques (V, 19-20) que l’on lit à la messe des rogations de l’Ascension, l’apôtre nous dit : « Celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’égarait sauvera son âme de la mort et fera disparaître une multitude de péchés. »

Alors prenons la résolution d’offrir désormais, chaque fois que possible, les sacrifices de notre vie quotidienne en réparation des péchés par lesquels Dieu est offensé, et pour la conversion des pécheurs. Et si nous n’arrivons pas à y penser dans la journée, pensons à les offrir pendant notre prière du soir.

 

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

 

  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

 

  1. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  1. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  2. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  3.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  4. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

samedi 02 mai 2020

6ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

 

Été 1916 : « Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! Les Cœurs

de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. »

L’oraison

Durant l’été 1916, eut lieu la deuxième apparition de l’Ange.  Les trois petits cousins étaient en train de jouer près du puits de la maison des dos Santos. Quoi de plus naturel pour des enfants que de jouer lorsque l’école ne les appelle pas ? Pourtant l’Ange commença par leur faire un léger reproche : « Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup. » Pour la troisième fois, l’Ange leur demanda de prier. Cette insistance sur la prière est significative et doit nous inciter à approfondir cette nécessité de prier souvent.

 

Prier sans cesse

 

Cette pensée est profondément évangélique. Notre-Seigneur disait : « Priez en tout temps. » (Luc 21, 36) Et après Lui, saint Paul disait : « Priez sans cesse. » (1Thes. 15, 17) Mais dans notre vie moderne, comment pouvons-nous « prier en tout temps » ou « prier sans cesse » ? Les saints nous ont bien donné l’exemple. Par exemple, sainte Thérèse d’Avila se lamentait de pouvoir rester un quart d’heure sans penser à Jésus. Mais comment prier sans cesse et accomplir son devoir d’état ?

Il ne faut pas oublier qu’il y a différentes formes de prière. Tout d’abord, tout ce que nous faisons, en l’offrant par amour pour Jésus, est déjà une prière en soi. C’est pourquoi il est important de ne jamais oublier de commencer sa journée en offrant tout ce que nous allons faire. Plus particulièrement, pendant cette préparation, offrons notre journée pour la conversion des pécheurs.

Parmi les différentes formes de prière, une des plus importantes, mais trop souvent négligée ou oubliée, est l’oraison. Car l’oraison est véritablement la nourriture de l’âme.

Qu’est-ce que l’oraison ?

L’oraison est tout simplement une conversation cœur à cœur avec Dieu. On peut distinguer deux formes d’oraison :

  • les oraisons très courtes tout au long de la journée, que l’on appelle aussi oraisons jaculatoires,
  • l’oraison comme temps particulier (10, 15, 30 mn, …) consacré à Dieu. 

Dans chaque cas, l'essentiel est de finir par avoir l'âme en contact avec le Seigneur ou vivre en sa présence tout le temps. C'est cela prier sans cesse. Et les oraisons jaculatoires comme l'oraison elle-même apprennent à l'âme à rester devant Dieu. Analysons brièvement chacune de ces deux formes d’oraison.

L’oraison jaculatoire

Pour prendre l’habitude de réciter des petites oraisons tout au long de la journée, il faut commencer par choisir une prière très courte (une phrase, ou même uniquement un mot) que l’on se propose de réciter le plus souvent possible. Quelques exemples :

  • « Jésus je vous aime, Jésus Marie, Joseph, … » ;
  • La prière du pèlerin russe qui propose de répéter uniquement le nom de Jésus ;
  • Les prières de l’Ange et de Notre-Dame à Fatima, en particulier la prière de Notre-Dame à réciter après chaque sacrifice pour l’offrir.

Les petits bergers répétaient souvent la première prière de l’Ange. C’est l’une de celles qu’il nous est proposé de choisir pendant cette préparation à la consécration du dimanche 31 mai 2020.

Ici, la principale difficulté n’est pas tant de réciter la prière choisie puisqu’elle est très courte, mais c’est d’y penser. Pour cela, il peut être utile d’avoir quelques petites astuces, comme essayer de la réciter chaque fois que l’on ouvre une porte par exemple.

Autre idée : profiter des temps morts après avoir garé sa voiture pour aller à un rendez-vous ; ou se garer un plus loin que nécessaire (ne pas toujours rechercher la place la plus proche) et profiter du temps de marche pour faire une courte oraison.

Cette forme d’oraison ne nous demande aucun sacrifice particulier et au contraire utilise des temps pendant lesquels nous ne pouvons pas faire grand-chose d’autre.

Un moment pour Dieu

L’autre forme d’oraison est un peu plus exigeante, car elle demande de sacrifier quelques minutes de notre temps. Il faut se rendre dans un endroit un peu isolé, puis aller au fond de son cœur pour y trouver Jésus. Il faut, dans ce moment de calme, essayer d’écouter Dieu nous parler. Dieu ne parle que dans le silence.

Le plus important est d’être avec Lui. Quand on y réfléchit, cela ne demande aucun effort, puisqu'il suffit de se laisser faire, comme une feuille portée par le vent... Toutefois, pour beaucoup, cela reste difficile. Alors comment faire ? Quelques conseils ne sont peut-être pas inutiles.

Puisque c’est Dieu qui agit, commençons par invoquer l'Esprit-Saint (par exemple, en récitant le Veni Sancte Spiritus, Venez Esprit-Saint, remplissez le cœur de vos fidèles…) pour Lui demander de venir en nous. Ainsi, Il nous assistera.

Ensuite, ne cherchons pas trop une méthode dans les livres savants : c’est Dieu qui fait notre oraison. Il faut Le laisser faire. L'oraison est passive : il faut ne rien attendre, ne rien dire, être là, en présence de Notre-Seigneur. Si nous ne "sentons" rien, nous savons, de foi, qu'Il a reçu ce temps et qu’Il l'utilisera comme Il le veut. Ce temps est à Lui. La seule chose que nous avons à faire est de Lui donner ce petit bout de notre temps en étant simplement avec Lui.

Pour bien illustrer ce point, le père Caffarel, grand apôtre de l’oraison, prenait l’image du bain de soleil. Pour prendre un bain de soleil, il suffit de se mettre au soleil et le soleil fait le reste.
Pour l’oraison, il suffit de se mettre en présence de Dieu et Dieu fait le reste.

Enfin, terminer l’oraison par un Pater très bien dit, car c’est la prière par excellence, celle enseignée par Jésus.

La véritable difficulté de l’oraison n’est pas tant dans l’oraison elle-même, même si elle demande un effort. C’est de trouver le temps, puis de persévérer. À ceux qui prétendaient n’avoir pas le temps de faire oraison, le père Descouvemont répondait : « On n’a jamais vu un homme mourir de faim parce qu’il n’avait pas le temps de prendre sa nourriture ! » C’est la même chose pour l’oraison : elle est la nourriture de notre âme, et nous devons nourrir notre âme tous les jours.

De plus, si nous prenons du temps pour Dieu, Dieu veillera sur nos affaires. Voici un récit trouvé par le père Caffarel et illustrant bien ce point

Abdalwâhid Ibn Zeid souhaitait connaître qui serait son voisin dans le paradis et il lui fut dit : « O Abdalwâhid, tu auras pour voisine Mimoûna la Noire. - Et où est-elle, cette Mimoûna la Noire ? continua-t-il à demander avec plus d’audace que de discrétion. - Chez Banou Un-Tel, à Koûfa. » Il se rendit donc à Koûfa et se renseigna sur Mimoûna. C’était, lui dit-on, une folle qui faisait paître des moutons du côté du cimetière. Il la trouva en train de prier. Le troupeau paissait tout seul et cela était d’autant plus merveilleux que les moutons étaient mélangés de loups et que les loups ne mangeaient pas les moutons et que les moutons n’avaient pas peur des loups... « Comment se fait-il, demande alors Ibn Zeid, que ces loups fassent si bon ménage avec ces moutons ? - J’ai amélioré mes rapports avec mon Seigneur, et mon Seigneur a amélioré les rapports entre les moutons et les loups. »

À quelqu’un qui avait du mal à trouver le temps de faire oraison, un prêtre conseilla : « C’est le démon qui cherche à vous détourner de l’oraison. Si vous ne trouvez pas de temps, allongez un peu votre temps d’oraison : le démon cessera vite de vous dire que vous n’avez pas le temps. ! »

Malgré tout, la pratique de l’oraison n’est pas chose aisée pour tout le monde. Deux petites règles simples peuvent aider utilement :

  • La veille au soir : fixer une heure précise pour son oraison du lendemain.
  • Le lendemain soir, au cours de l’examen de conscience : voir si on l’a bien faite.

Quelle durée doit avoir notre oraison ? On peut ne commencer que par 5 minutes. Mieux vaut faire 5 minutes tous les jours et s’y tenir, que 15 minutes de temps en temps, puis de moins en moins, … puis plus jamais !

Pour terminer, voici une histoire montrant que l’oraison, c’est simplement être avec Jésus.

Quand le prêtre entra dans la chambre, il trouva le pauvre homme sur son lit, la tête soutenue par deux d'oreillers. Il y avait une chaise à côté, de sorte que le prêtre supposa que l'homme savait qu'il viendrait le voir.

  • Je suppose que vous m'attendiez, dit le prêtre.
  • Non, répondit le malade. Qui êtes-vous ?
  • Je suis le prêtre que votre fille a appelé pour prier avec vous. Quand je suis entré, j'ai remarqué la chaise vide à côté de votre lit. Je pensais que vous saviez que je viendrais vous rendre visite.
  • Ah oui, la chaise. Ça vous dérangerait de fermer la porte ? dit le malade.

Le prêtre surpris ferma la porte. Le malade continua :

  • Je ne l'ai jamais dit à personne, mais toute ma vie, je l'ai passée sans savoir comment prier. Quand j’allais à l'église, j'ai toujours entendu parler de la prière, comment prier et les avantages qu'elle apporte, etc. ... Mais ces prières, je ne sais pas, ... ça me rentre par une oreille et ça sort par l'autre. Quoi qu'il en soit, je n'avais aucune idée de comment faire. Alors il y a bien longtemps, j’ai abandonné tout à fait la prière.

C'était vrai jusqu'à il y a environ quatre ans, quand en parlant avec mon meilleur ami, celui-ci m'a dit : « José, le but de la prière c’est tout simplement avoir une conversation avec Jésus. Voilà ce que je te suggère de faire. Tu t’assoies sur une chaise et tu mets une chaise vide en face de toi ; et avec foi tu regardes Jésus assis en face de toi. Ce n’est pas quelque chose de fou à faire, car il a dit : "Je serai toujours avec vous." Donc, tu lui parles et tu l’écoutes, de la même façon que tu le fais avec moi aujourd’hui. »

C'est ce que j'ai fait une fois et j'ai tellement aimé, que j'ai continué environ deux heures par jour chaque fois. Je fais toujours très attention à ce que ma fille ne me voit pas... Car, si elle me voyait, elle me ferait interner immédiatement à l'asile.

En entendant cela, le prêtre ressentit une grande émotion et dit à José que c'était une bonne chose ce qu'il faisait, et surtout qu’il ne s'arrête jamais. Il dit alors une prière avec lui, lui donna une bénédiction et s'en retourna à sa paroisse.

Deux jours plus tard, la fille de José appela le prêtre pour lui annoncer que son père était mort. Le prêtre

demanda :

  • Est-il mort en paix ?
  • Oui, quand j'ai quitté la maison vers deux heures de l'après-midi, il m’a appelé et je suis allée le voir. Il m'a dit qu'il m'aimait et m'a embrassée. Quand je suis revenue après quelques courses, une heure plus tard, je l'ai trouvé mort.

Mais il y a quelque chose d'étrange à propos de sa mort, parce qu’apparemment juste avant sa mort, il a rapproché la chaise de son lit et y a posé sa tête dessus.  Je l’ai trouvé comme cela. Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce que cela pourrait bien signifier ?

Le prêtre profondément ému écrasa les larmes qui commençaient à monter à ses yeux et répondit :

  • Souhaitons que nous puissions tous partir d’une façon aussi sereine.

Alors, demandons à notre ange gardien de nous apprendre à prier comme José et à nous faire penser à réciter de temps à autre dans la journée la prière enseignée par l’Ange de la Paix.

Pour ceux qui souhaiteraient approfondir cette question, voici deux bons livres pour bien commencer :

  • Du temps pour Dieu, par le père Philippe,
  • Cent lettres sur la prière, par le père Cafarel.

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
  2. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  3. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  4. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  5.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  6. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

Saints François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

vendredi 01 mai 2020

5ème jour de préparation à la Consécration à la Ste Vierge

Printemps 1916 : « Priez ainsi. Les Coeurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. »

La prière

Après avoir appris une première prière aux petits voyants, l’Ange leur recommanda à nouveau de prier. Puis il ajouta : « Les coeurs de Jésus et Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Il y a là deux enseignements précieux : l’Ange précise à qui adresser nos prières et les fruits qu’elles nous apporteront.

 

À qui adresser cette prière ?

L'Ange nous demande d’adresser nos prières aux deux coeurs de Jésus et de Marie. Ainsi faisant, il rappelle une profonde vérité : les coeurs de Jésus et Maris sont inséparables. Déjà saint Jean Eudes avait souligné ce point et d'autres prédicateurs à sa suite. Ici c'est l'Ange de la Paix lui-même qui nous le dit. Plus tard, dans son message du 8 décembre 1942, le pape Pie XII confirma cet enseignement : Les fidèles doivent veiller à associer étroitement le culte du Sacré-Coeur et le culte envers le Coeur Immaculé de Marie, car notre salut vient de l'amour et des souffrances de Jésus-Christ indissolublement unis à l'amour et aux souffrances de sa Mère. C'est pourquoi il convient que le peuple chrétien rende aussi au Coeur très aimant de sa céleste Mère, de semblables hommages de piété, d'amour, de gratitude et de réparation. Aux âmes de péché, à celles qui souffrent de leurs fautes, à celles qui veulent expier les péchés des autres, la dévotion du Coeur de leur Mère paraît être un havre à la fois d'idéal et de pardon. Aussi, n’oublions jamais d’adresser nos prières à la fois aux deux coeurs unis de Jésus et de Marie.

 

Les fruits de cette prière

L’Ange précise également que si nous prions ainsi, Jésus et Marie « seront attentifs à la voix de nos supplications ». Quelle merveilleuse promesse ! Dès lors, ne convient-il pas de suivre l’Ange dans tout ce qu'il a fait et dit, comme l'ont spontanément fait Lucie, François et Jacinthe ? Si nous prions comme l'Ange le leur a appris, alors Jésus et Marie seront attentifs à toutes nos préoccupations, à nos inquiétudes sur l'avenir du monde en général et de notre pays en particulier, à nos craintes sur les menaces pesant sur notre famille, nos enfants, etc. L’Ange prépare ainsi le message que Notre-Dame donnera quelque mois plus tard.

En effet, l’année suivante, Notre-Dame rappellera aux petits bergers la nécessité de réciter le chapelet tous les jours ; et, comme l’Ange, elle leur apprendra deux prières. Elle avait déjà fait un tel rappel dans des apparitions antérieures : à Lourdes, à Pontmain, … À chaque fois, le message de la Sainte Vierge va à l'essentiel : avant tout la prière. Elle demande, recommande, insiste toujours sur ce point, que ce soit à Lourdes ou à Fatima. Et l’Ange, en tant que précurseur de sa Reine, ne peut donc manquer de faire comme elle et de recommander d’abord la prière.

Car tout ira bien si nous prions ; tout ira mal si nous ne prions pas. La prière décide de notre destin. « Celui qui prie se sauve sûrement ; celui qui ne prie pas se damne sûrement » disait saint Alphonse de Liguori. Et saint Ambroise affirmait que si « la vie de l'homme est une bataille sur la terre » (Job 7, 1), la prière est le bouclier invulnérable sans lequel nous serions

frappés inexorablement.

 

L’exemple de la Sainte Vierge

Dans ce domaine, le plus bel exemple que nous puissions trouver est celui de Notre-Dame. Dans son exhortation apostolique Marialis cultus, le pape Paul VI, partant de trois pages de l’Évangile, nous présente Marie comme « la Vierge en prière ». Au cours de la Visitation, la Vierge loue Dieu avec un amour parfait comme aucune créature humaine ne l'a jamais exprimé : c'est le Magnificat (Lc 1, 46-56).

À Cana, Marie, tendrement maternelle et avec une foi ferme, adresse sa demande à son Fils, et aussitôt elle reçoit pour les époux la grâce temporelle qu'elle demandait, et pour les disciples de Jésus, la grâce spirituelle car ils « crurent en lui ». (Jn 2, 1-11).

Au cénacle, Marie nourrit de sa prière maternelle l'Église naissante (Ac 1, 14), comme elle le fait depuis son assomption en corps et en âme. Jamais elle n'abandonnera sa mission d'intercession et de salut.

Marie est la "Vierge en prière" qui est venue à Fatima nous demander et nous recommander la prière. Elle le fait d’abord par l’intermédiaire de l’Ange de la Paix avant de le faire elle-même l’année suivante. Si nous l'écoutons, si nous lui obéissons, nous serons comblés et nous aurons bénédictions sur bénédictions. Comme elle, nous devons prier sans cesse.

 

Prier matin et soir

Hélas, beaucoup de chrétiens se contentent uniquement d'une courte prière le matin et le soir. Certains ont peur de se fatiguer et font seulement le signe de la croix. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui ne font même pas le signe de la croix : ils se réveillent et ils s'endorment comme des animaux, ni plus ni moins.

Est-on chrétien quand on agit ainsi ? Peut-on sauver son âme en négligeant la prière alors qu'on sait trouver le temps de regarder la télévision, de lire des journaux ou des romans, d'aller au café ou au stade ?

La Sainte Vierge, notre Mère, ainsi que son envoyé l’Ange de la Paix sont venus nous avertir : « Priez, priez beaucoup ». Maternellement elle nous rappelle un devoir essentiel du chrétien : « Veillez et priez » (Mc 14, 38).

Nous devons prier avec ferveur le matin et le soir. Pour tout chrétien, ces instants de recueillement, chaque matin et chaque soir, devraient être des moments agréables et précieux.

Le bienheureux Contardo Ferrini, professeur à l'université de Milan, écrivait : « Je ne saurais imaginer une vie sans prière : un réveil sans la rencontre du sourire de Dieu, un sommeil sans reposer auparavant ma tête sur la poitrine du Christ ». Suivons son exemple.

 

L’Angelus et le Benedicite

Mais prier uniquement le matin et le soir ne suffit pas. Trois fois par jour, la tradition chrétienne nous invite à réciter l'Angélus. C'est le rappel de l'ineffable mystère de l'Incarnation. L'Ange Gabriel nous invite à nous unir à lui dans la prière adressée à la Vierge Marie. Et les saints tenaient beaucoup à ce bref moment de prière mariale avec l'Ange !

Saint Pie X interrompait même les audiences les plus importantes. Saint Moscati suspendait pour quelques instants ses cours ou ses visites médicales. Saint Padre Pio le récitait avec celui qui se trouvait avec lui et là où il se trouvait, sous la véranda, dans sa chambre ou dans le corridor. Le pape Pie XII le récitait chaque fois à genoux. Pourquoi ne pas maintenir et ne pas réciter cette merveilleuse prière mariale ?

Un autre moment de prière devrait être celui des repas, avant de se mettre à table. Le signe de la croix et un Ave Maria deviennent la bénédiction de Jésus et de Marie sur notre repas. Invité à un repas dans une famille, avant de se mettre à table, saint Jean Bosco s'adressa à l'un des enfants et lui demanda : « Maintenant faisons le signe de la croix avant de manger.

Sais-tu pourquoi on fait ce signe ? ». « Je ne le sais pas », répondit l'enfant. « Eh bien, je te le dis en deux mots. Nous le faisons pour nous distinguer des animaux qui ne le font pas parce qu'ils ne peuvent comprendre que ce qu'ils mangent est un don de Dieu... ». À partir de ce moment-là, dans cette famille, on n'omit jamais de faire le signe de la croix avant les repas.

Et nous, que faisons-nous ?... Si nous y manquons, prenons la résolution de faire le signe de la croix et de réciter un "Benedicite" ou un "Je vous salue Marie" chaque fois que nous nous mettons à table pour les repas. Et sans respect humain !

 

Une étincelle, beaucoup d'étincelles...

Le souhait de Jésus est clair : le chrétien doit s'efforcer de prier continuellement, pour que soit offert à Dieu tout ce qu'il est et tout ce qu'il fait : « Jésus leur dit une parabole sur la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager » (Lc 18, 1) ; « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation » (Mc 14, 38). Et quelle tentation plus particulièrement ?

Celle d'agir par pur égoïsme et pour des intentions purement naturelles. C'est tellement facile d'agir seulement par calcul ou par intérêt et non pas pour l'amour de Dieu et du prochain !

Pour éviter cela, la prière est indispensable afin de nous tenir orientés vers Dieu. Quand il n'est pas possible de prier longtemps, qu'on le fasse au moins brièvement, comme des petites graines que l'on sème tout au long du jour au milieu de nos activités. C'est la prière des petites invocations, des rapides actes d'amour. Le pape Paul VI appelait ces prières « des étincelles ».

Saint François d'Assise, saint Thomas d'Aquin, saint Alphonse, sainte Bernadette, sainte Gemma Galgani... quelle utilisation ardente et constante ne faisaient-ils pas de ces prières "étincelles" ! Leurs âmes n'étaient-elles pas, finalement, une étincelle permanente ? Saint Maximilien Kolbe recommandait beaucoup l'utilisation de ces prières "étincelles" pour grandir dans l'amour envers l'Immaculée. Cela vaut encore pour nous !

Or, la première prière apprise par l’Ange est très courte et ne demande donc qu’un effort minime. Adoptons-la comme prière "étincelle". Pour que les Coeurs de Jésus et de Marie soient « attentifs à la voix de nos supplications », pour être délivrés de nos tourments, pour que la paix revienne dans le monde et dans notre pays, aimons à leur adresser fréquemment cette prière.

Prenons l’habitude de la réciter à divers moments de la journée. Un ami prêtre a pour habitude de la réciter après chaque Benedicite. Voilà une excellente façon d’apprendre à la dire de temps en temps dans la journée.

Et lorsque nous le pouvons, récitons-la comme l'Ange l'a appris à Lucie, François et Jacinthe : à genoux, le front à terre en la répétant trois fois.

 

NOTA BENE :

1. Prier le chapelet :

Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine

consécration de soi-même au Coeur Immaculé de Marie comme intention générale ;

Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

2. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

3. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :

a. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.

b. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.

c. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la

conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).

d. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Saints François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

jeudi 30 avril 2020

4ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte-Vierge

Printemps 1916 : « Priez avec moi : "Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime.

Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas."»

La prière enseignée par l’Ange

Les premières paroles de l’Ange de la Paix furent pour apprendre aux petits voyants une prière. Comme toute bonne introduction, cette prière donne l’essence de tout ce qui va suivre.

Or, quelle prière enseigne-t-il ? Une prière pour demander pardon pour tous les péchés commis par les hommes. Cette prière constitue le point essentiel du message de Fatima. Analysons-la.

 

Les vertus théologales

Comme toute prière, elle commence par un acte d’adoration envers notre Créateur auquel elle ajoute trois brefs actes de foi, d’espérance et de charité : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. » L’Ange indique ainsi quel est notre premier devoir : l’adoration et l’exercice des trois vertus théologales. Ces vertus nous disposent à vivre en relation avec la Sainte Trinité. Elles ont Dieu pour origine, pour motif et pour objet. (Catéchisme de saint Pie X). Elles sont au sommet de toutes les vertus, car elles font précisément notre union à Dieu, tout particulièrement la Charité.

Parmi elles, la charité est la première ; elle est la perfection de l'homme et la plénitude de la vie chrétienne. Pourquoi ? Parce que « Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui ». (1Jn 4, 16).

Mais qu'est-ce que la charité ? C'est l'amour total envers Dieu et le prochain. Non un amour humain ou charnel, mais l'amour divin, l'amour qui vient de l'Esprit-Saint : « L'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous fut donné » (Rm. 5, 5).

Pour cette raison, il est triste de croire qu'on aime Dieu ou le prochain quand on a péché mortellement. Il est triste également de croire aimer vraiment quand cet amour ne prend pas sa source de l'Esprit-Saint, présent dans le coeur.

Que de mascarades et d'apparences de charité, de notre part, consciemment ou

inconsciemment ! Saint Paul le dit avec des paroles qui devraient rendre plus sage celui qui bavarde sans arrêt sur la "disponibilité", "l'ouverture aux autres", "la vie pour les autres" et ne veille pas à ce que tout soit fait avec la grâce de Dieu dans l'âme et provienne d'une consciente et amoureuse union avec l'Esprit-Saint dans le coeur ! Au lieu de vagues "disponibilité" et "ouverture aux autres", saint Paul parle très concrètement de distribuer tous ses biens en aumônes et de livrer son propre corps aux flammes pour conclure que « cela ne me sert de rien,

si l'on n'a pas la charité » (1Co 13, 3).

La charité est donc la présence de la grâce de Dieu dans l'âme ; c'est l'amour de Dieu dans le coeur et dans les intentions. Sans cela, on parle d'une charité qui frappe dans le vide (1Co 9, 26).

 

« L'amour du Christ nous pousse »

Quand on a l'amour de Dieu dans le coeur, la charité envers le prochain est rendue plus puissante jusqu'à l'héroïsme, comme saint François d'Assise qui non seulement ne fuit pas le lépreux, mais s'en approche et l'embrasse ; comme sainte Élisabeth de Hongrie qui met dans son lit un lépreux abandonné à la rue ; comme les missionnaires qui affrontent dangers et souffrances, mêmes mortelles, pour aider les païens ; comme sainte Thérèse qui se flagelle trois fois la semaine et Jacinthe de Fatima qui se fouette les jambes avec des orties pour la conversion des pécheurs ; saint Vincent de Paul, sainte Louise de Marillac, sainte Françoise-Xavière Cabrini, saint Jean Bosco, ... et tant d'autres saints, que d'actes héroïques de charité matérielle et spirituelle, animés de l'amour du Christ, n'ont-ils pas accomplis pour leurs frères ? Les paroles de Saint Paul : « L'amour du Christ nous pousse » (2Co 5, 14) avaient tout leur sens pour eux. Non un amour quelconque mais un amour de "feu dévorant" (Dt 9, 3) qui les portait à se "perdre" dans l'aimé pour n'avoir avec lui qu'un seul coeur et une seule volonté, prêts à aimer sans mesure, jusqu'à la mort.

C'est ainsi seulement que s'explique l'amour surhumain des saints. Quand le saint Curé d'Ars convertit l'épouse d'un riche juif, celui-ci, furieux, arriva à Ars. Il se présenta devant le saint curé et lui dit avec brutalité : « Pour la paix de ma maison que vous avez détruite, je suis venu vous crever un oeil. » - « Lequel des deux ? » lui demanda simplement le saint. Le juif fut déconcerté par cette réponse, puis il répliqua : « Le droit - Eh bien, il me restera le gauche pour vous regarder et vous aimer ! - Et si je vous les crevais tous les deux ? - Il me resterait le cœur pour vous regarder et vous aimer encore... ». Le juif fut troublé. Il tomba à genoux, pleura et se convertit. La puissance de l'amour du Christ !

 

« Non pas moi, mais Jésus »

La charité fraternelle la plus haute et la plus parfaite est celle qui nous fait aimer le prochain avec le coeur même du Christ. « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus », recommandait Saint Paul.

Voici le commandement nouveau et sublime de Jésus « Aimez-vous comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Parce que « À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à cet amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35). L'identification d'amour avec Jésus voilà la mesure de la perfection de l'amour. Seul, le saint aime parfaitement parce que seul il est transfiguré en Jésus par la puissance de l'amour et de la douleur. Seul le saint, par la mort mystique de son "moi", arrive à l'identification d'amour avec Jésus. Ce qui fait dire à saint Paul :

« Si je vis, ce n'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi » (Gal. 2, 20).

Le saint, c'est donc celui qui aime Jésus "à la folie" et qui aime comme Jésus "à la folie". Il aime Jésus "à la folie" et sait qu'il le rencontre, le voit, l'embrasse, partout où il est, surtout dans l'Eucharistie, puis dans l'Évangile, le pape, les pauvres et les malades, les rejetés, les marginaux, avec lesquels Jésus s'est identifié (Mt 25, 31-45).

Il aime "à la folie" comme Jésus et pour cette raison il se vend lui-même au marché des esclaves pour prendre leur place, comme le fit saint Vincent de Paul. Il s'expose à la contagion de maladies mortelles afin d'aider les malades, comme le firent saint Louis de Gonzague et le père Damien. Il affronte les risques et les tourments extrêmes pour aider les frères, comme saint Jean Bosco pour les jeunes, sainte Françoise-Xavière Cabrini pour les émigrés. Il sait s'enfermer

pendant des heures dans un confessionnal pour guérir et consoler les âmes à la recherche de la grâce et de la paix, comme le Curé d'Ars, saint Léopold Mandic, saint Padre Pio... Que de bonté et de grâce dans le coeur des saints !

 

L'Immaculée : tout amour

Si les saints savent aimer admirablement, qu'en sera-t-il de l'Immaculée ? L'Immaculée est « pleine de grâces » (Lc 1, 28), autrement dit, remplie de la vie divine, de l'amour trinitaire.

Créée parfaitement pure, toujours vierge, l'Immaculée est semblable à un cristal très clair qui réfracte la charité divine. Elle nous a donné le Christ, son divin Fils et le trésor infini de son coeur, imitant ainsi totalement Dieu Père qui a tant aimé les hommes qu'il a « donné son fils unique » (Jn 3, 16).

Or celui qui aime vraiment la Sainte Vierge arrive à lui ressembler et produit des fruits merveilleux de grâces et de vertus, surtout dans l'exercice de la charité.

Un exemple littéralement éblouissant nous est donné par saint Maximilien Kolbe. On peut dire que l'amour fou envers l'Immaculée l'a rendu semblable à Elle dans le sacrifice le plus grand qu'il est possible de faire : immoler sa vie de prêtre, d'apôtre, de fondateur de la Cité de l'Immaculée, en demandant de mourir dans une sombre cave pour sauver un père de famille. Il savait qu'il choisissait une mort atroce et terrible dans les sous-sols d'Auschwitz ; mais l'amour devient immense au milieu des douleurs immenses. Et saint Maximilien, qui aimait follement l'Immaculée, alla vers Elle « rendu conforme à son Fils » (Rm 8, 29) avec un amour immense semblable à celui proclamé par Jésus : « Personne n'a un amour plus grand que celui qui sacrifie sa propre vie pour ses amis ». (Jn 15, 13).

Prier pour la conversion des pécheurs

Mais l’Ange ne s’arrête pas aux vertus théologales ; il poursuit : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Cette demande est un des points essentiels du message de Fatima, peut-être même le plus important. Qu’y est-il dit ? Qu’il y a des gens qui ne plaisent pas à Dieu parce qu’ils ne L’adorent pas et ignorent les vertus théologales. Est-il situation plus triste ? L’Ange nous apprend que nous pouvons les sortir de cette situation en demandant pardon pour eux.

L’année suivante, Notre-Dame dira la même chose aux petits voyants avec des termes encore plus forts : « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs. Car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. »

(Apparition du 19 août 1917). Phrase qu’il est possible de tourner positivement en disant : beaucoup d’âmes seront sauvées si des personnes prient et se sacrifient pour elles. C’est bien le sens de la prière de l’Ange. Et c’est aussi ce que Notre-Seigneur enseignera quelques années plus tard, le 25 février 1922, à soeur Josepha Ménendez : « Les pécheurs excitent la colère divine. Mais les âmes qui M’aiment, s’immolent et se consument comme victimes de réparation,

attirent la Miséricorde de Dieu et voilà ce qui sauve le monde. »

Réparer par nos prières et nos sacrifices les fautes commises par les pécheurs, « voilà ce qui sauve le monde » ! Un tel acte de réparation est une très belle façon d’exercer la miséricorde envers celui qui est dans le péché. Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur la notion de miséricorde. Le christianisme n’exalte pas n’importe quelle forme de miséricorde. La

miséricorde dont l’Évangile fait une béatitude (« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront Miséricorde » - Mat. V, 7) est autre chose qu’un simple attendrissement indifférencié sur la faute d’autrui, ou sur sa souffrance. La miséricorde évangélique s’adresse à la misère et non au péché. Il convient de faire la distinction.

En effet, il y a deux formes de mal dans le monde : le mal voulu et le mal subi. Le premier est le péché, le second la misère. Saint Thomas parle de mal de coulpe et de mal de peine. Il y a une différence capitale entre ces deux notions qui s’opposent complètement, car un même mal ne peut pas être, à la fois et sous le même rapport, volontaire et involontaire. Ces deux formes du mal entraînent donc deux réactions différentes :

- Le premier, le mal voulu ou péché, parce qu’il est volontaire et dans la mesure où il est volontaire, appelle la réprobation et l’indignation.

- Le second, le mal subi ou misère, parce qu’il est involontaire et uniquement dans la mesure où il est involontaire, appelle la compassion et la miséricorde.

Le péché s’oppose à la Miséricorde de Dieu. Loin de la provoquer, il provoque sa Justice.

Mais dès que la volonté de faire le mal se retire, dès que le repentir s’installe, que le pécheur regrette sa conduite, il devient misère et alors objet de miséricorde. La plus belle illustration

nous en est donnée par Notre-Seigneur Lui-même dans les paraboles, en particulier celle de l’enfant prodigue et celle du pharisien et du publicain.

Dans la pratique, un mal peut être à la fois en partie voulu et en partie subi. Car, dans l’homme, la faiblesse est beaucoup plus fréquente que la malice. Dès lors, nous devons présumer que la faute du pécheur est plus due à la faiblesse qu’à la malice, et nous devons avoir compassion du pécheur, non pas en tant que pécheur voulant le mal, mais en tant que misérable, subissant le mal, même si au départ il y a (ou il y a eu) volonté de sa part. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la parole de l’Ange : « Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Alors ayons ainsi une grande charité pour les pécheurs et récitons souvent pour eux la prière de l’Ange. Admirons-en la beauté, méditons-la et aimons la faire monter vers notre Créateur tout au long de la journée, comme le faisaient Lucie, François et Jacinthe. C’est la raison pour laquelle, chaque jour au cours de cette préparation, il nous est proposé de la réciter avec notre chapelet quotidien. Que cette préparation à notre consécration au Coeur Immaculé de Marie soit une occasion de nous y exercer.

 

NOTA BENE :

1. Prier le chapelet :

Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine

consécration de soi-même au Coeur Immaculé de Marie comme intention générale ;

Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une

dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

2. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

3. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :

a. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.

b. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.

c. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la

conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté

« et pour le Saint-Père »).

d. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Saints François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

mercredi 29 avril 2020

3ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte-Vierge

Printemps 1916 : « N’ayez pas peur. Je suis l'Ange de la Paix.

Priez avec moi. »

 

La prière de l’Ange de la Paix

Après être apparu trois fois sans rien dire l’année précédente, l’Ange apparut une

quatrième fois au printemps 1916 à Lucie qui était accompagnée cette fois de ses deux petits cousins, François et Jacinthe.

La date de cette apparition n'est pas connue avec exactitude, car les petits voyants n'en ont pas parlé tout de suite et il n'y eut aucun témoin. Dans son quatrième mémoire, soeur Lucie explique :

Je ne peux préciser les dates avec exactitude, car à cette époque, je ne savais pas encore compter les années, ni même les mois, ni même les jours de la semaine. Il me semble malgré tout que ce devait être au printemps de 1916 que l'Ange nous apparut la première fois à notre Loca du Cabeço.

Lucie rapporte l'événement de façon pratiquement identique dans les deuxième et quatrième mémoires. Voici la version du quatrième mémoire qui est un peu plus complète :

Ce jour-là, nous étions montés sur le versant à la recherche d'un abri, et après avoir goûté et prié, nous avons commencé à voir à quelque distance, au-dessus des arbres qui s'étendaient vers l'est, une lumière plus blanche que la neige, ayant la forme d'un jeune homme, lumière transparente, plus brillante qu'un cristal traversé par les rayons du soleil.

À mesure que l'apparition s'approchait, nous pouvions mieux distinguer ses traits. Nous étions surpris et à demi absorbés. Nous ne disions mot.

En arrivant près de nous, l'Ange nous dit : « N'ayez pas peur. Je suis l'Ange de la

Paix. Priez avec moi. » Et s'agenouillant à terre, il baissa le front jusqu'au sol. Poussés par un mouvement surnaturel, nous l'imitâmes et nous répétâmes les paroles que nous lui entendions prononcer : « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas. »

Après avoir répété cette prière trois fois, il se releva et nous dit : « Priez ainsi. Les Coeurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Et il disparut.

Voilà donc les toutes premières paroles du Ciel dans cette histoire de Fatima. On ne saurait trop les méditer tant elles sont riches d'enseignement.

 

L'Ange de la Paix

« Ne craignez pas. Je suis l'Ange de la Paix. » Il y a dans cette première phrase une résonance toute évangélique. En effet, la présence d'un ange saisit toujours les témoins de stupeur. Comme à Zacharie dans le temple de Jérusalem (Luc I, 13), à la Sainte Vierge dans la maison de Nazareth (Luc I, 30), aux bergers de Bethléem (Luc II, 10) ou aux femmes venues au tombeau (Mat XXVIII, 5 ; Mc XVI, 6), l'Ange commence par dire : « Ne craignez pas ».

De plus, ici, il donne son nom : « Je suis l'Ange de la Paix ». Dans notre monde

actuellement si tourmenté par les guerres et les troubles de toutes sortes, Dieu nous a envoyé l'Ange de la Paix pour nous enseigner. Ne convient-il pas, plus que jamais, de suivre les recommandations qu'il nous a données il y a maintenant cent ans ?

Et que demande-t-il ? « Priez avec moi ». Il réitérera sa demande juste avant de disparaître en disant : « Priez ainsi ». Un envoyé de Dieu est venu non seulement pour nous enseigner à prier, mais aussi pour prier "avec" nous. Or, nous dit l'Évangile, les Anges voient constamment la face de Dieu (Mat XVIII, 10). Est-il possible d'avoir un maître plus autorisé pour nous enseigner à prier ? Sa brève apparition nous instruit sur plusieurs points, en particulier l'attitude

convenable pour prier.

 

L'attitude de l'Ange

Comment prie l'Ange ? « S'agenouillant à terre, il baissa le front jusqu'au sol ». Il y a là un enseignement d'une grande importance : tout Ange qu'il est, malgré sa perfection, pour prier il n'hésite pas non seulement à s'agenouiller, mais aussi à baisser le front jusqu'à terre. Quelle humilité alors qu'il « était de lumière » selon l'expression employée par Lucie en réponse à une question du chanoine Barthas ! La première qualité de la prière est l'humilité. Nous le voyons parfaitement dans la parabole du pharisien et du publicain. L'Ange vient nous rappeler que, même pour un être aussi parfait qu'un ange, devant la majesté de Dieu, il convient d'adopter une attitude empreinte de la plus grande humilité en s'agenouillant, puis en s'inclinant le front jusqu'au sol ! Dès ce moment, les petits voyants l'imiteront. Lucie précise dans son deuxième mémoire : « Depuis lors, nous restions longtemps prosternés répétant ces prières, parfois jusqu'à en tomber de fatigue ».

 

L’exemple de la Sainte Vierge

Le plus bel exemple d’humilité qui nous soit donné est celui de Notre-Dame. Cette humilité est affirmée dès les premières pages de l'Évangile : « Voici la servante du Seigneur » (Lc 1, 38). Elle se manifeste dans la visite à sainte Élisabeth, qui justement s'écrit : « Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? » (Lc 1, 43). Elle brille dans la naissance de Jésus qui se produisit dans une grotte. Elle s'entoure d'un épais silence durant les trente années à Nazareth : elle brille dans l'opprobre et l'ignominie du Calvaire où Marie était présente en tant que mère du condamné.

Si nous pensons à la grandeur unique de la Vierge, nous pouvons comprendre quelle immense humilité il devait y avoir en elle, « exaltée au-dessus des anges ». Qui plus que la Sainte Vierge aurait eu des raisons de paraître ? Au contraire, elle est restée mystérieusement silencieuse et cachée tout au long de l'Évangile ! Nous, par contre, pleins de stupidité et riches de misères, nous sommes brûlés par le désir de paraître ! Nous voir sacrifiés, humiliés, méconnus dans nos talents, écartés... quelle torture et que de ressentiments ! Mais pour devenir

humbles nous devons repousser vigoureusement les impulsions secrètes et les complaisances empoisonnées de l'orgueil.

L'humilité de la Sainte Vierge est égale à sa Royauté. Exaltation extrême parce que son humiliation fut extrême. C'est à cette école qu'il faut aller pour apprendre ce qu'est l'humilité.

 

L’exemple des saints

C'est également la manière d'agir des saints : s'anéantir pour faire resplendir, intacte, la grandeur de Dieu qui agit : « Ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages... ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair

n'aille se glorifier devant Dieu ». (1Co 1, 28-29).

Le Curé d'Ars était sans doute le prêtre le moins doué et le plus dépourvu de moyens intellectuels de toute la France ! Admis au sacerdoce par grâce spéciale de la Sainte Vierge (parce qu'il savait bien réciter le chapelet), il se maintint toujours dans son humilité, conscient de sa pauvreté en tout. Il pensait surtout à prier et à faire pénitence de toutes ses forces. Le reste, ce fut Dieu qui le fit. Et ce furent des choses extraordinaires qui mirent en échec l'enfer entier, impuissant face à ce prêtre très humble. Un jour, en frappant lourdement contre les parois de la chambre, le démon lui cria : « Fripouille, tu m'as déjà volé 80 mille âmes cette année : s'il y avait quatre prêtres comme toi, c'en serait fini de mon règne dans le monde »...

C'est la réalisation de la parole divine : « Celui qui s'exalte sera humilié ; celui qui s'humilie sera exalté » (Lc 14, 11). Et encore : « Dieu résiste aux orgueilleux ; Il donne au contraire la grâce aux humbles » (1P 5,5).

Saint Antoine de Padoue fut envoyé comme cuisinier dans un petit couvent perdu dans les Apennins. Il y alla, humble et soumis comme toujours. Pourtant il était très savant et deviendra docteur de l'Église.

Quand saint Vincent de Paul entendait qu'on le louait, il devenait bavard sur ses propres défauts et sur son humble origine. Il disait être le fils d'un pauvre paysan, ignorant et incapable. S'il arrivait quelque désordre, il s'en attribuait toujours la responsabilité. De même, saint Pie X, quand on faisait son éloge pour ses discours inspirés, il tournait tout à la plaisanterie en répondant : « Babioles, babioles... ce sont des copies, ça ne vaut rien »... S'il faisait un miracle, il imposait le silence en disant : « C'est le pouvoir des clefs : moi je n'ai rien à y voir. C'est la bénédiction du pape. C'est la foi de celui qui demande la grâce ».

Sainte Gemma Galgani sut un jour trouver le moyen de s'humilier et d'être humiliée. Ayant su qu'un docte prélat était arrivé pour l'interroger sur les phénomènes extraordinaires qui lui arrivaient, elle prit sur ses genoux le petit chat de la maison et se mit à jouer avec lui sans donner la moindre importance aux demandes du prélat. Celui-ci, peu après, s'en alla, convaincu que cette pauvre jeune fille était démente.

 

La puissance de l’humilité

L'humilité écrase le démon. La très humble Vierge Marie « écrase la tête » du serpent infernal. Celui qui voulait être « semblable au Très haut » (Is.14, 14) a la tête sous les pieds de celle qui voulait seulement être « la servante du Seigneur » (Lc 1, 38). Et celui qui est humble participe au pouvoir de l'Immaculée pour frapper le démon à la tête.

Saint Macaire a été l'un des plus grands pères du désert. Il dût beaucoup lutter contre le démon. Un jour il le vit venir à lui avec une fourche enflammée à la main. Saint Macaire aussitôt s'humilia devant le Seigneur et la fourche tomba des mains du démon. Alors Satan dit avec colère et haine : « Écoute, Macaire, tu as de bonnes qualités, mais j'en ai plus que toi... Tu manges peu, moi pas. Tu dors peu, moi jamais. Tu fais des miracles, moi aussi je fais des prodiges. Il n'y a qu'une seule chose que tu sais faire et moi pas : tu sais t'humilier ! »

L'humilité est une force meurtrière contre Satan. Pour cette raison, d'après la vision de frère Léon, saint François d'Assise occupe dans le ciel la place de Lucifer. En effet, à qui lui demandait ce qu'il pensait de lui-même, François répondait qu'il se considérait comme l'être le plus abominable de la terre, un ver méprisable : et il ajoutait que si un autre que lui avait reçu les grâces que Dieu lui avait données, elles auraient fructifié beaucoup plus.

C'est l'essentiel de l'humilité : reconnaître que nous ne possédons que le péché. Tout le reste, tout ce qui est bien vient de Dieu (1Co 4, 7) et la plus petite chose que nous réussissons à faire en vue de la vie éternelle n'est possible que par sa grâce (1Co 12, 3 : 2Co 3, 5). Saint Padre Pio dit un jour : « Si Dieu nous enlevait tout ce qu'il nous a donné, nous nous retrouverions bien démunis ».

 

L'humilité, la clef qui ouvre le coeur de Dieu

Saint Ambroise dit que l'humilité est « le trône de la sagesse ». Rappelons-nous et inspirons-nous des trois épisodes évangéliques les plus expressifs qui concernent l'humilité.

Après la pêche miraculeuse, saint Pierre est troublé par le miracle opéré par Jésus et ne peut s'empêcher de se prosterner en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur » (Lc 5, 8). Et Jésus lui réplique : « Tu seras pécheur d'hommes » (Lc 5, 10). Le pauvre publicain se tenait au fond du temple et n'osait même pas lever les yeux, mais il murmurait humblement : « Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ». Jésus nous affirme qu'il sortit du temple pardonné et purifié, à la différence du pharisien stupidement orgueilleux.

Sur le Calvaire, le bon larron se confia humblement au Juste : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume » et il reçut une puissante grâce qui le disposa rapidement à pouvoir entrer dans le Royaume des Cieux. (Lc 23,43).

Nous devons demander avec insistance à la Sainte Vierge cette sagesse. Elle veut que nous la possédions, parce que « les autres vertus frappent à la porte du coeur de Dieu, l'humilité, elle, l'ouvre ». (Saint Augustin). L'humilité est véritablement une clef qui ouvre le coeur de Dieu !

Voilà pourquoi l’Ange se prosterne jusqu’à terre. Que la Très humble Vierge Marie veuille nous donner cette clef du Coeur de Dieu. Et de temps en temps, inclinons-nous le front jusqu’au sol pour nous humilier devant Dieu et Lui demander de nous accorder cette grâce de l’humilité.

 

NOTA BENE :

1. Prier le chapelet :

Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Coeur Immaculé de Marie comme intention générale ;

Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

2. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

3. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :

a. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.

b. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.

c. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la

conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).

d. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Saints François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

mardi 28 avril 2020

Message de Jean de Tauriers, Président de Notre-Dame de Chrétienté

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Chers amis pèlerins

‌En 2019 nous étions 17 000 pèlerins à Chartres : 14 000 marcheurs et 3 000 anges gardiens.

Nous n'avions jamais été aussi nombreux !

Soyons en 2020 encore plus nombreux.

Nous sommes des militants de chrétienté. Ne soyons pas des catholiques confinés et enfouis.

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“Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire.” (Saint Jean Paul II)

Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous.

2ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 juin 1917 : « Jésus veut établir dans le monde la dévotion àmon Coeur Immaculé. »

13 juillet 1917 : « Dieu veut établir dans le monde la dévotion àmon Coeur Immaculé. »

 

La dévotion au Coeur Immaculé de Marie, une volonté de Dieu Lui-même, une volonté divine

À Fatima, lors de sa deuxième apparition, la Sainte Vierge confia à la petite Lucie :« Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le mondela dévotion à mon Coeur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut. »

C’est ainsi que fut révélé le grand but des apparitions : Jésus veut établir dans le monde la dévotion au Coeur Immaculé de Marie. Ce point est si important qu’il fut répété presquemot pour mot le mois suivant, lors de l’apparition du 13 juillet. Après leur avoir montré l’enfer,Notre-Dame dit aux petits pastoureaux :« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veutétablir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. »

Le 10 décembre, 1925 à Pontevedra où elle était postulante chez les soeurs de SainteDorothée, soeur Lucie eut une confirmation qu’il s’agissait bien d’une volonté de NotreSeigneur, car, parlant des premiers samedis du mois, une des pratiques de la dévotion au CoeurImmaculé de Marie, Notre Seigneur lui confia : « … le Coeur Immaculé de Marie M’a inspiré de demander cette petite réparation et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde ».

Et à chaque fois, il est précisé qu’à cette dévotion est attaché notre salut. « À qui embrassera cette dévotion, je promets le salut ». Dieu veut établir cette dévotion dans le monde « pour sauver les pécheurs ». Notre Seigneur dit qu’elle a le don « d’émouvoir sa miséricorde ».

Comprenons bien l’importance de ces différentes paroles. Nous sommes en présence d’une volonté de Dieu Lui-même. Dieu a de multiples façons de manifester sa volonté aux hommes, mais Il le fait rarement de façon aussi explicite. C’est donc qu’il s’agit d’une volonté particulièrement importante pour notre époque. Or, le devoir de tout chrétien n’est-il pas de chercher à connaître la volonté de Dieu et de l’accomplir avec sincérité ? Aussi, Notre-Dame nous ayant fait connaître clairement une volonté de son Fils, nous devons faire tous nos efforts pour l’accomplir.

Mais revenons à l’apparition du 13 juin. Peu après avoir parlé, Notre-Dame ouvrit les mains. Voici comment, dans son quatrième mémoire, soeur Lucie décrit ce qui se passa ensuite : « Devant la paume de la main droite de Notre-Dame se trouvait un coeur, entouré d’épines, qui semblaient enfoncées. Nous avons compris que c’était le Coeur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l’humanité, qui voulait des réparations. » À Fatima, ce fut la seule fois où Notre-Dame apparut ainsi.

Cette vision du Coeur Immaculé de Marie entouré d’épines ainsi que les paroles prononcées juste avant, ne furent assorties d’aucune demande particulière de la Sainte Vierge pour les garder secrètes, mais, par une intuition divine, les petits voyants sentirent qu’il fallait le faire.

Dans son quatrième mémoire, soeur Lucie rapporte : « Voici, Monseigneur, ce à quoi nous nous référions lorsque nous disions que Notre-Dame nous avait révélé un secret en juin. Notre-Dame ne nous avait pas encore demandé, cette fois, de garder le secret, mais nous sentions que Dieu nous dirigeait dans ce sens. » Ce secret est communément appelé le "petit secret" pour le distinguer du "grand secret" qui sera révélé un mois plus tard. Étant le premier à avoir été révélé par Notre-Dame, il est vraiment le coeur du message de Fatima.

Aussi, pour notre salut, pour sauver les pécheurs, pour émouvoir la miséricorde de Notre Seigneur, apprenons à pratiquer avec ferveur cette dévotion au Coeur Immaculé de Marie, puis répandons-la autour de nous afin que le plus grand nombre la connaisse et l’embrasse. Il faut le faire de toute urgence, car il en va du salut d’un grand nombre. Mais il faut surtout le faire parce que Dieu le veut !

Les prophéties, marque d’une intervention divine

Cette importance particulière du message de Fatima a de plus été marquée par des signes qui ne trompent pas. Déjà, à lui seul, le miracle du soleil survenu le 13 octobre 1917 donne aux apparitions de Fatima un caractère exceptionnel. Mais, ce n’est pas le seul élément à leur donner une marque singulière. Plusieurs autres caractéristiques distinguent ces apparitions de toutes les autres, en particulier les prophéties confiées par Notre-Dame aux trois petits voyants.

Ces prophéties sont importantes, car elles sont une marque absolument infaillible de l’origine divine du message. En effet, seul Dieu peut connaître l’avenir. Saint Thomas enseigne :

La révélation des événements futurs appartient de la façon la plus rigoureuse à la prophétie ; c'est même de là que semble venir le nom de prophétie. Saint Grégoire a donc pu écrire : « La prophétie, dont la nature est de prédire l'avenir, perd la raison de son nom quand elle parle du passé ou du présent ». (Somme théologique, IIa-IIae, q. 171, art. 3)

Connaître les événements futurs en eux-mêmes est le propre de l'intelligence divine, à l'éternité de laquelle toutes choses sont présentes ; aussi une telle connaissance de l'avenir ne peut-elle venir de la nature, mais seulement d'une révélation divine. (Somme théologique, IIa-IIae, q. 172, art. 1)

Or, à Fatima, non seulement la Sainte Vierge confia aux petits pastoureaux un nombre de prophéties très inhabituel dans les révélations privées, mais plusieurs se réalisèrent très vite après leur annonce. Voici les principales dans l'ordre chronologique de leur réalisation :

Les 13 mai, 13 juin, 13 juillet et 19 août 1917

- Les jours où Notre-Dame apparaîtrait.

L’annonce le 13 mai que Notre-Dame viendrait encore cinq fois le 13 du mois est une véritable prophétie, car il était impossible aux petits voyants de savoir par avance combien de fois et quels jours viendrait la Sainte Vierge. De plus, à chaque fois, au lieu indiqué, à la date et à l’heure dites, les témoins purent observer des phénomènes extérieurs exceptionnels.

Le 13 juin 1917

- La mort rapide (Nota : de la « grippe espagnole ») de François et Jacinthe alors qu'à l'époque des apparitions ils étaient tous les deux en parfaite santé.

- Une vie plus longue pour Lucie qui vécut effectivement jusqu'à quatre-vingts dixhuit ans.

Le 13 juillet 1917

- L'élection d'un pape portant le nom de Pie XI. Pie XI sera effectivement le successeur de Benoît XV qui était pape au moment des apparitions.

- L'annonce d'une lumière inconnue peu avant la deuxième guerre mondiale (elle se produisit durant la nuit du 25 au 26 janvier 1938).

- L'annonce d'une nouvelle guerre mondiale peu après cette lumière, guerre plus

terrible que la précédente.

- L'annonce que la Russie allait répandre ses erreurs dans le monde, autrement dit que le communisme allait avoir une expansion considérable alors qu'il naissait à peine à Moscou (les coups d'état contre le tzar sont de mars et octobre 1917).

Les 13 juillet, 19 août et 13 septembre

- Le jour et l’heure du miracle du soleil.

Dans les trois mois qui l’ont précédé, ce miracle fut donc annoncé trois fois.

Le 13 juillet et le 13 octobre

- L'annonce de la fin très proche de la guerre, tout au moins pour le Portugal.

En effet, suite à l'élection inattendue du président Sidónio Pais en décembre 1917 (3 mois après les apparitions), le Portugal retira ses troupes du théâtre des opérations à partir d’avril

1918.

Avec le recul du temps, la prophétie sur les erreurs de la Russie est littéralement stupéfiante, car elle a commencé à se réaliser seulement quelques jours après la dernière apparition. En effet, c’est le 6 novembre 1917 (24 octobre selon le calendrier russe) qu’éclata à Saint-Pétersbourg la "Révolution d’Octobre" qui permit aux bolcheviks de prendre le pouvoir. Or, à ce moment, la Russie n’évoquait rien dans l’esprit des petits voyants. Jacinthe pensa même qu’il s’agissait peut-être d’une femme très méchante. À l’époque, personne ne pouvait imaginer l’instauration du régime communiste, ni la création de l’URSS en 1922. Dans toute l'histoire des révélations privées, aucune apparition ne comporte un aussi grand nombre de prophéties, avec autant de précisions et s’étendant sur un laps de temps aussi court. De plus, plusieurs de ces prophéties se sont réalisées à la lettre. Le pape Benoît XVI l’a lui-même reconnu le 13 mai 2007, le jour du 90e anniversaire des apparitions : « Les apparitions de Notre-Dame de Fatima sont sans aucun doute les plus prophétiques des apparitions modernes ». (Cité par le père Gruner dans sa Supplique canonique au pape Benoît XVI)

Un tel nombre de prophéties, dont certaines se réalisèrent très rapidement après leur annonce, constitue une authentification absolument exceptionnelle de l’origine divine des apparitions. Le miracle du soleil et les prophéties donnent donc au message de Fatima une importance que l’on ne retrouve dans aucune autre apparition. Auparavant, jamais le Ciel n’avait pris un tel luxe de précautions pour authentifier l’origine divine d’un message.

Pour toutes ces raisons, il convient de bien saisir l’importance du message de Fatima et de bien comprendre que cette importance est à la hauteur du soin pris par le Ciel pour l’authentifier. Tout ceci manifeste l’importance que Dieu attache à l’instauration dans le monde de la dévotion au Coeur Immaculé de Marie, dévotion qui comprend entre autres la consécration au Cœur Immaculé de Marie.

Alors préparons bien cette consécration et réfléchissons aux efforts que nous pourrions faire pour la pratiquer et la faire connaître.

 

NOTA BENE :

1. Prier le chapelet :

Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine

consécration de soi-même au Coeur Immaculé de Marie comme intention générale ;

Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

2. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

3. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :

a. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.

b. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.

c. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la

conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).

d. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Saints François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !

Lundi 27 avril 2020

1er jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

La consécration au Coeur Immaculé de Marie

La pratique par excellence suggérée par les apparitions de Fatima est la consécration à Dieu par l’intermédiaire du Coeur Immaculé de Marie. Mais, diront certains, à Fatima, la Vierge n’a expressément demandé que la consécration de la Russie. Voici comment le père Alonso, un des meilleurs spécialistes de Fatima à son époque, répond à cette objection :

Il est évident que cette consécration de la Russie doit être précédée de la pratique généralisée et intense des consécrations individuelles et collectives. La consécration de la Russie n'arrivera que comme le fruit de la consécration généralisée et intense de tous les membres et de toutes les collectivités de l'Église. C'est pourquoi - ainsi que l'ont bien compris et exprimé le pape Pie XII et le pape Paul VI - il est nécessaire que les fidèles commencent par réaliser leur consécration personnelle et par la vivre intensément. C’est là le meilleur moyen de hâter l'heure du triomphe du Coeur Immaculé de Marie, et l'avènement du Royaume de Dieu sur la terre.

Qu’est-ce qu’une consécration ?

Mais que signifie se consacrer ? Le terme "consacrer" a plusieurs sens. Celui qui nous intéresse ici est celui de "réserver pour Dieu". Consacrer un objet, un édifice, un lieu, signifie que cet objet (un calice par exemple) ou cet édifice (une église par exemple) sont réservés pour Dieu, pour célébrer son culte et qu’ils ne peuvent plus servir à un autre usage.

On peut aussi consacrer une personne (ou un groupe de personnes). Dans ce cas, la personne garde sa liberté, mais elle promet de suivre Jésus et de vivre en suivant sa loi.

Lorsqu’une personne se consacre par exemple au Sacré-Coeur, elle se donne entièrement à Jésus : elle Lui donne son corps, son âme, ses biens extérieurs, ses biens intérieurs (vertus et mérites), tout ce qu’elle a dans l’ordre de la nature et de la grâce. Par son acte de consécration, elle reconnaît à Notre-Seigneur un entier et plein droit de disposer de tous ses biens pour le triomphe de son Église. Se consacrer signifie qu’on s’engage à être un instrument docile entre ses mains. On promet une obéissance sans faille à tout ce qu’Il nous demandera.

Voici comment Pie XII expliquait ce qu’était une consécration : « La consécration est un don total de soi, pour toute la vie et pour l’éternité : c’est un don non de pure forme ou de pur sentiment, mais effectif, accompli dans l’intensité de la vie chrétienne. »

Pourquoi se consacrer ?

Que pouvons-nous attendre d’une consécration ? Par son acte de consécration, la personne appartient à celui à qui elle s’est consacrée. En conséquence, elle sera son bien et peut donc prétendre jouir de la protection que tout propriétaire accorde à ce qu’il possède.

Ainsi, dans le cérémonial de consécration d’une famille au Sacré-Coeur, il est demandé à Dieu de « bénir nos entreprises spirituelles et temporelles, écarter nos soucis, sanctifier nos joies, soulager nos peines. »

Dans un radiomessage adressé à la Belgique, Pie XII déclarait : « En mettant sous l’égide de Marie vos activités personnelles, familiales, nationales, vous invoquez sa protection et son aide sur toutes vos démarches. »

En nous consacrant à Notre-Seigneur ou Notre-Dame, nous aurons ainsi un guide pour nous garder des faux pas, nous ramener dans le droit chemin si nous nous égarons. Nous serons protégés des dangers et des embûches du démon.

Un autre bien que procure une consécration est la paix (celle de l’âme en premier lieu, mais aussi la paix temporelle) ainsi que la conversion des pécheurs. Dans la consécration du genre humain au Coeur Immaculé de Marie faite par Pie XII le 31 octobre 1942, le pape demanda :

« Ô Mère de Miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix ! Et, surtout, ces grâces qui peuvent en un instant convertir les coeurs humains, ces grâces qui préparent, aménagent et assurent la paix ! »

Voici également ce qu’enseigne saint Louis-Marie Grignion de Montfort : « Ainsi, se consacrer à Marie, c’est très précisément la choisir comme Mère, non pas seulement pour la protection physique de nos personnes, mais plus encore et d’abord pour lui conférer en propre la plénitude de la puissance maternelle sur notre âme. La mère, dans la famille humaine, a pouvoir sur ses enfants. Elle les protège de deux manières : en écartant d’eux les périls et les menaces, sans même parfois qu’ils le sachent ; en les conseillant et en les guidant aussi, pour qu’ils fassent bon usage de leur liberté. »

Peut-on se consacrer à Marie ?

On se consacre en général à Dieu, au Sacré-Coeur, au Christ-Roi. Toutefois, les églises sont souvent consacrées à la Sainte Vierge ou à des saints. Mais la consécration à Marie fait parfois l’objet de débats. Par exemple, dans une préface à l’encyclique Redemptoris Mater, un théologien affirme : « On ne peut se consacrer qu’à Dieu créateur, non à une créature, car ce serait de l’idolâtrie. »

Se consacrer à la Sainte Vierge serait donc de l’idolâtrie. Toute la tradition dément cette affirmation malheureuse. De tout temps, de telles consécrations ont été faites et ont porté des fruits. Et jamais l’Église n’a émis la moindre objection. En effet, on se consacre à la Très Sainte Vierge lors des baptêmes, des mariages, des confirmations, des communions solennelles. Dans beaucoup de paroisses, par exemple, il est d’usage à la fin de la cérémonie du baptême de porter l’enfant à l’autel de la Sainte Vierge et là, de le consacrer à Notre-Dame.

Dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, saint Louis-Marie Grignion de Montfort nous incite à nous consacrer à la Sainte Vierge.

Le 1er avril 1836, le curé d'Ars consacra sa paroisse à Marie conçue sans péché. Le 11 décembre de la même année, l’abbé Desgenettes consacra la paroisse de Notre-Dame des Victoires au Coeur Immaculé de Marie.

Plusieurs pays ont été consacrés au Coeur Immaculé de Marie. Les évêques portugais consacrèrent le Portugal le 13 mai 1931, puis à nouveau le 13 mai 1938 et le 13 octobre 1942. Pie XII consacra le monde le 31 octobre 1942, puis à nouveau le 8 décembre. La Pologne fut consacrée en 1946 et l’Australie en 1948, etc.

Il ne fait donc aucun doute qu’il est possible de se consacrer à Notre-Dame et plus particulièrement à son Coeur Immaculé comme elle l’a demandé pour la Russie le 13 juillet 1917.

Toutefois, le terme "consécration" ou "se consacrer" n’a pas le même sens pour Dieu et pour un saint. Il est analogue. Seul Dieu peut posséder totalement notre personne. On se donne à Marie pour qu’elle nous donne à Dieu. Il est clair que la consécration mariale est relative à Dieu. Jamais la Très Sainte Vierge n'est l'étape terminale, ni même le passage, à proprement parler. Elle est le lieu où Dieu veut être trouvé.

Ce point a été remarquablement développé par saint Louis-Marie Grignion de Montfort dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge. Par exemple, au n°115, il recommande de « commencer, continuer et finir toutes ses actions par elle, en elle, avec elle et pour elle afin de les faire par Jésus-Christ, en Jésus-Christ, avec Jésus-Christ et pour Jésus-Christ notre dernière fin. »

Et un peu plus loin, au n° 120, il précise :

Marie étant la plus conforme à Jésus-Christ de toutes les créatures, il s’ensuit

que, de toutes les dévotions, celle qui consacre et conforme le plus une âme à Notre- Seigneur est la dévotion à la très Sainte Vierge, sa Sainte Mère, et que plus une âme sera consacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus-Christ. C’est pourquoi la parfaite consécration à Jésus-Christ n’est autre chose qu’une parfaite et entière consécration de soi-même à la très Sainte Vierge, qui est la dévotion que j’enseigne.

Le but final de la consécration à Notre-Dame est donc d’aller à son Fils. C’est d’ailleurs l’enseignement de Notre-Dame à Fatima. Le 13 juin 1917, elle dit à la petite Lucie : « Mon Coeur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. »

En quoi consiste la consécration ?

La consécration consiste à donner à Dieu, par l’intermédiaire de la Vierge Marie, notre personne tout entière, avec tout ce qu'elle est et tout ce qu’elle a.

On peut dire que le baptême est notre première consécration, parce que c'est par lui que réellement commence le culte véritable et unique, seul capable d'être agréé par le Père céleste, qui voit, dans le baptisé, l’homme incorporé au Christ.

Mais comme le baptême est décidé, pour les jeunes enfants, par une autre personne et accepté ainsi par l’Église, il est nécessaire de renouveler cet acte à d'autres moments, afin qu'il soit une décision vraiment personnelle et consciente du chrétien. Ces moments peuvent être : la première communion, la confirmation, la profession religieuse, le mariage, l'ordination sacerdotale, etc.

Dans cet acte, qui s’adresse fondamentalement au Christ, nous faisons entrer la Vierge à un titre spécial, qui lui est propre : celui de Mère de Dieu et notre Mère, celui de Mère du Rédempteur ; et nous invoquons son intercession pour que nos actes personnels aient l'efficacité et la force nécessaires. Et comme le disait Pie XII dans le radiomessage adressé à la Belgique précédemment cité : « Nous lui promettons de ne rien entreprendre qui puisse lui déplaire et de conformer toute notre vie à sa direction et à ses désirs. »

Ainsi, la consécration consiste à promettre à Marie de recourir filialement et constamment à elle et de vivre dans une habituelle dépendance à son égard, pour arriver à une plus intime union avec Notre-Seigneur et par Lui avec la Sainte Trinité présente en nous. La raison en est, dit saint Louis-Marie Grignion de Montfort, que Dieu veut se servir de Marie dans la sanctification des âmes, après s'être servi d'elle dans l'Incarnation, et il ajoute :

Je ne crois pas qu'une personne puisse acquérir une union intime avec Notre- Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit, sans une très grande union avec la Très Sainte Vierge et une grande dépendance de son secours... Elle était pleine de grâce quand elle fut saluée par l'archange Gabriel, et elle fut surabondamment remplie de grâce par le Saint-Esprit quand il la couvrit de son ombre ineffable ; et elle a [tellement] augmenté de jour en jour et de moment en moment cette plénitude double, qu'elle est arrivée à un point de grâce immense et inconcevable ; en sorte que le Très-Haut l'a faite l'unique trésorière de ses trésors, et l'unique dispensatrice de ses grâces, pour anoblir, élever et enrichir qui elle veut, pour faire entrer qui elle veut dans la voie étroite du ciel...Jésus est partout et toujours le fruit et le Fils de Marie ; et Marie est partout l'arbre véritable qui porte le fruit de vie et la vraie mère qui le produit.

Aussi, serait-ce un manque d'humilité de ne pas recourir fréquemment à la Médiatrice universelle que la Providence nous a donnée comme une vraie Mère spirituelle pour former le Christ en nous, ou pour nous former spirituellement à l'image du Fils de Dieu.

Il nous est ainsi conseillé de donner à Marie nos biens extérieurs, si nous en avons, pour qu'elle nous préserve de toute attache aux choses terrestres et nous inspire d'en faire le meilleur usage. Il convient de lui consacrer notre corps, nos sens, pour qu'elle les conserve dans une parfaite pureté, de lui livrer aussi notre âme, nos facultés, nos biens spirituels, vertus et mérites, toutes nos bonnes oeuvres passées, présentes et futures.

Dans la pratique, cette dépendance totale à l'égard de Marie est l'abandon fait à la Sainte Vierge de tout ce qu'il y a de communicable à d'autres âmes dans nos bonnes oeuvres, pour qu'elle en dispose selon la volonté de son divin Fils et pour sa plus grande gloire.

C’est dans ce but que nous allons nous consacrer au Coeur Immaculé de Marie le dimanche 31 mai au camp de Gas sur la route de Chartres.

NOTA BENE :

1. Prier le chapelet :

Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine

consécration de soi-même au Coeur Immaculé de Marie comme intention générale ;

Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.

2. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.

3. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :

a. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.

b. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916.

c. (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté« et pour le Saint-Père »).

Dimanche 26 avril 2020

Pour une reprise des messes le 11 mai : lettre ouverte à Christophe Castaner

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En plein étude des modalités de l’après confinement, l’attitude du gouvernement à l’endroit du culte catholique pose de graves questions pour l'Eglise. Dans une lettre ouverte au Ministre de l’Intérieur, le Père Danziec nous livre un coup de gueule retentissant. 

Monsieur le Ministre,
L’exercice, je le reconnais, s’avère tout à fait présomptueux. A minima cavalier. Qui suis-je pour vous écrire ? Prêtre de 35 ans dans une paroisse de province, j’appartiens avec mes confrères à une espèce en voie de disparition. Exsangue, parfois divisée, l’Église en France n’a ni le pouvoir ni l’influence qu’elle avait hier. Comment prétendre en ces circonstances atteindre vos oreilles ministérielles et gagner votre assentiment ? Je ne suis, après tout, le porte-parole de personne. Je n’ai ni mission officielle ni mandat canonique pour vous adresser ces lignes. Je ne compte pas d’amis dans votre cabinet ou de proches place Beauvau. Personne n’est en mesure de vous porter ma missive. Sitôt écrits, mes mots se perdront. Et très vite, je le sais, ils seront oubliés. La Foi a beau me susurrer qu’elle déplace les montagnes, la raison me rappelle que le fidèle Moïse n’a pas convaincu Pharaon, ni le Christ lui-même les grands prêtres. Alors, pourquoi prendre ma plume Monsieur le Ministre ? Je vous rassure tout de suite : en aucun cas pour vous demander, à partir du 11 mai et du déconfinement, le droit de célébrer la messe dans mon église en présence des fidèles qui voudraient y assister.

Vous en demander le droit ? Le droit ? Non merci ! Depuis de nombreuses années, l’habitude a été prise de s’adresser en haut lieu au nom de prétendus droits. Telle minorité réclame le droit à la diversité. Telle catégorie invoque le droit à l’enfant, telle autre le droit de l’empêcher de naître. Je ne me sens ni l’âme d’un syndicaliste en soutane, ni celle d’un révolté mal à l’aise avec son siècle. Je suis convaincu, du reste, que si l’Église ambitionne d’épouser son époque, elle risque fort de terminer veuve à la prochaine. Or je n’ai pas le goût du veuvage Monsieur le Ministre, j’ai simplement fait vœu de célibat.

 

En rédigeant cette lettre ouverte, je ne vous réclame rien. Je ne vous demande rien. Je n’implore pas votre mansuétude ou votre compréhension. Je me tourne vers vous, non pour faire valoir un droit mais mû par un devoir. Impérieux et grave. Le devoir de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Le devoir de vous affirmer que l’assistance à la messe fonde la dignité de la personne baptisée, que l’Eucharistie est à la fois la source et le sommet de la vie chrétienne. Le devoir de vous dire qu’elle n’est pas d’abord un rassemblement de personnes mais une rencontre avec quelqu’un. Et que ce Quelqu’un, c’est Dieu lui-même. Le devoir enfin, de vous exprimer publiquement ma grande perplexité devant l’incohérence des décisions qui touchent l’après 11 mai et la liberté du culte public.

 

Depuis le mardi 17 mars, vous le savez, les catholiques français ont joué le jeu du confinement avec une loyauté parfaite. Un sacrifice immense a été consenti par des millions de croyants habitués à leur messe du dimanche. Je doute fort que vous mesuriez le prix qu’il nous en a coûté, vous qui aviez déjà du mal on s’en souvient à mesurer que Notre-Dame de Paris soit une cathédrale. Animés par un réel souci du bien commun, les fidèles des églises ont pourtant accepté de vivre la Semaine Sainte – le point d’orgue des célébrations annuelles – dans un dénuement liturgique total. Loin de s’apitoyer sur leur sort, un grand nombre de chrétiens engagés, de mères de familles, de jeunes de mouvements scouts, de communautés religieuses se sont mis au service de leur prochain en distribuant des repas dans les rues, en confectionnant des masques, en réalisant des blouses. Toujours gratuitement. Souvent discrètement. Généreux, priants, obéissants, prudents, gentils, les catholiques n’ont pas à rougir de leur comportement depuis le début du confinement. Mais soyons clairs Monsieur le Ministre, être bon ne commence pas par un « c ».

Alors que se dessinent peu à peu les mesures du décloisonnement, nous savons déjà qu’à partir du 11 mai prochain – étant entendus les gestes barrières – nous pourrons aller à l’école, prendre les transports en commun, participer de nouveau à l’activité économique du pays, faire de la trottinette, visiter des voisins, courir en forêt... Mais en revanche, aller à la messe nous serait interdit ? Et nous devrions rester cois, impassibles ? Les bons élèves seraient mis à la retenue et les catholiques auraient vocation à devenir les dindons d’une mauvaise farce ?

Devant tant d’incohérences, et d’injustices, il m’est difficile de ne pas voir de l’indécence. Comment ne pas s’indigner devant le mépris des éventuels appétits spirituels des hommes ? Ces derniers appartiendraient à la catégorie des besoins non essentiels. Il n’empêche Monsieur le Ministre, je suis prêtre, et dans une saine distinction des pouvoirs, je ne saurais me considérer comme membre d’une “Église Populaire hexagonale”. La liberté, l’égalité et la fraternité vous sont chères ? Sans que je les érige moi-même en dogmes, je suis prêt à les faire miennes pourvu seulement qu’elles soient vécues en vérité et non en Tartuffe.

La République parle de liberté ? Alors qu’un prêtre célébrait récemment sa messe dominicale en toute légalité, et conformément aux règles du confinement, des policiers armés se sont introduits dans son église pour y faire cesser la cérémonie. Et ce, en violation de la loi qu’ils prétendaient défendre. On a peine du reste à imaginer la même scène dans une mosquée à Colmar... Le dédain avec lequel sont traités les ministres du culte et leurs légitimes aspirations montre à quel point la laïcité républicaine s’est transformée irrésistiblement en un athéisme d’État, sournois puis menaçant.

La République nous parle d’égalité ? Les amendes à géométrie variable entre le jogger sur une plage et les rodéos dans les banlieues pouvaient déjà laisser pantois. Mais lorsque l’on constate que la police intervient dans les églises tandis que le préfet des Bouches-du-Rhône autorise la célébration du Ramadan entre voisins ou qu’une note interne appelle les policiers du Calvados à la retenue à l’endroit des musulmans, les bras nous en tombent. Certains verront une soumission de la République à l’Islam, liée à un rapport de force différent. Sans aller nécessairement jusque-là, il est au moins permis de voir, dans cette inégalité de traitement, l’aveu d’une injustice profonde. L’indifférentisme cultuel prôné par la République ne peut se départir de l’Histoire de France. Réduire une majorité déchue, le catholicisme, à une minorité parmi d’autres revient à refuser de prendre en compte ce que les différentes religions, présentes sur notre territoire national, ont effectivement apporté au corps social et à la patrie charnelle.

La République enfin nous parle de fraternité ? Un mot sublime qui aura sonné douloureusement creux tous ces derniers jours. Savez-vous Monsieur le Ministre, ce que cela fait de célébrer des obsèques dans les conditions qui nous ont été imposées ? Le drame indigne de voir des membres d’une famille contraints de rester à la grille du cimetière, les autorités ne permettant qu’à douze personnes d’accéder aux sépultures ? Ce qui est révoltant, ce n’est pas tant de subir ces contraintes pour des motifs sanitaires que de voir dans le même temps des supermarchés en libre accès ou des avions de ligne chargés de passagers. A la sortie, il y aura des comptes à rendre !

Monsieur le Ministre, la vie chrétienne n’est pas affaire de fricotage électoral ou d’opinion publique. Je suis prêtre, au crépuscule de ma vie il me faudra répondre de mes actes devant Dieu. C’est au nom de ces comptes à rendre que je vous écris ces mots. Ne vous méprenez pas, s’il vous plaît, sur leur vigueur. Le Christ n’invite pas ses disciples à devenir le miel de la terre, mais le sel. Or, comme le dit Bernanos, « du sel sur une peau à vif, ça brûle. Mais ça empêche aussi de pourrir ! ». Le bien commun et l’intérêt général sont à ce prix-là. Un discours transparent, sans langue de bois. Que la vie ecclésiale puisse retrouver son rythme au même titre que la vie scolaire, sociale et économique du reste du pays à partir du 11 mai ne relève pas du lobbying mais du droit strict de l’Église et de la plus élémentaire des justices.

Il ne saurait donc s’agir ici, vous l’aurez compris, de vous quémander un droit, mais de vous rappeler à votre propre devoir. Un devoir d’État.

Puisse au moins ces quelques lignes vous le faire savoir.

Père Danziec