pèlerins
d'emmaüs

« Ils sont si nombreux vos contemporains qui ne connaissent pas le Christ ou ne le connaissent pas assez ! C’est pourquoi vous ne pouvez pas rester silencieux ou indifférents… Le Christ a confiance en vous et compte sur votre collaboration ; le Christ a besoin de vous !
Répondez à son appel avec courage…»

JEAN-PAUL II, 
27 novembre 1988

L’évangélisation fait partie de la vocation du pèlerinage de Pentecôte

Le simple fait de traverser les rues en colonne et par milliers, en prière, avec croix et bannières et rayonnants de la joie du pèlerin, la société chrétienne en miniature que représente le pèlerinage est déjà une forme d’évangélisation, de témoignage de la joie d’être enfant de Dieu : les badauds sont intrigués, s’arrêtent, interrogent, se signent pour certains, demandent des explications pour d’autres, confient des intentions de prières comme des bouteilles jetées à la mer. Cette première manifestation est déjà évangélisation en ce qu’elle rend visible l’Invisible.

Elle n’est cependant pas suffisante ; il n’est pas toujours facile d’aller directement au-devant des personnes, de trouver le bon moment et les bons mots : cela demande une appétence personnelle et une formation qui est proposée aux pèlerins d’Emmaüs constitués d’un petit noyau de marcheurs et de binômes pour aller rencontrer les badauds aux abords du pèlerinage.

Les passants qu’ils croisent révèlent souvent la souffrance de notre société et se confient finalement assez rapidement, confiant des intentions de prière que les pèlerins porteront durant toute leur marche jusqu’à Chartres. « Dans notre sac à dos, nous apportons à Chartres nos problèmes et les vôtres, si vous avez une intention » confient-ils aux passants avec lesquels ils ont des échanges souvent riches.

« Ce sont les pauvres les plus réceptifs, comme Salvatore, qui embrasse l’image de la Vierge qu’on lui donne au passage, ces enfants qui arrivent à lire tout fiers l’inscription « Jésus = Dieu sauve» entourant les chapeaux de paille des Pèlerins d’Emmaüs, ou encore les trois migrants Burkinabés musulmans arrivés il y a une semaine et dont le visage s’illumine quand Stan leur dit que «nous croyons en un Dieu qui a envoyé son Fils par amour nous sauver par sa mort et sa résurrection, qu’Il vient dans nos vies, pour toute l’humanité, pour toi aussi Élias, comme pour moi ».

« Ce qu’il adviendra ensuite, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint dont nous ne sommes que les pauvres instruments, dit l’abbé Augustin Cayla, un des piliers du chapitre, ancien aumônier scout de Stanislas, prêtre de la Fraternité Saint-Pierre qui officie au sanctuaire de Lourdes.
« Je n’ai pas un talent d’orateur, je ne suis pas théologien, mais quand on voit des gens parler vingt minutes dans la rue avec les mots justes, en parlant simplement sans faire de grandes phrases, on voit la force de l’Esprit Saint. »