Dans un monde en rébellion face à la Loi de Jésus-Christ Notre-Seigneur, la persécution contre les justes les fait parfois souffrir au point qu’ils en pleurent.
C’est alors que l’on pense au passage du livre de la Sagesse (Sg II, 10-19)
« Opprimons le juste qui est pauvre, n’épargnons pas la veuve, soyons sans égards pour les cheveux blancs chargés d’années du vieillard. Que notre force soit la loi de la justice, car ce qui est faible s’avère inutile. Tendons des pièges au juste, puisqu’il nous gêne et qu’il s’oppose à notre conduite, nous reproche nos fautes contre la Loi et nous accuse de fautes contre notre éducation.
Il se flatte d’avoir la connaissance de Dieu et se nomme enfant du Seigneur.
Il est devenu un blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge, car son genre de vie ne ressemble pas aux autres, et ses sentiers sont tout différents. Il nous tient pour chose frelatée et s’écarte de nos chemins comme d’impuretés. Il proclame heureux le sort final des justes et il se vante d’avoir Dieu pour père. Voyons si ses dires sont vrais, expérimentons ce qu’il en sera de sa fin. Car si le juste est fils de Dieu, Il l’assistera et le délivrera des mains de ses adversaires Soumettons-le aux
outrages et aux tourments afin de connaître sa douceur et de mettre à l’épreuve sa résignation. »
Devant cette persécution insidieuse ou déclarée, le juste implore l’intervention de Dieu en criant :
« Judica me Deus et discerne causam meam de gente non sancta. »
« Rendez-moi justice, O Dieu, défendez ma cause contre une nation infidèle ; délivrez-moi de l’homme de fraude et d’iniquité ! » (Ps 42 repris aux prières au bas de l’autel à la Messe).
Sans même la présence de la persécution extérieure, le chrétien vit parfois douloureusement et dans les larmes le combat spirituel, cette loi du péché qui s’impose à lui dans le désordre de sa nature et lui fait accomplir ce qu’il voudrait pourtant mépriser totalement. Du haut du ciel, cependant, Dieu entend le cri de ses fils persécutés. Ils voient leur affliction et leurs larmes.
Et Dieu dit : « bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. »
Oui, bienheureux sont-ils, car lorsqu’ils ont bien pleuré leurs péchés et ceux des hommes, Dieu vient consoler ses enfants et ils les fortifie divinement. « Dans mon affliction, j’ai invoqué le Seigneur et j’ai crié vers mon Dieu, et de son saint Temple, il a
entendu ma voix et mon cri a pénétré en sa présence jusqu’à ses oreilles. » (Ps 17, 6-7)
Lorsque Dieu vient dans l’âme affligée en prière, il vient avec sa grâce et son Esprit-Saint aux sept dons.
Avec la venue de l’Esprit Paraclet, l’âme est consolée, elle goutte à nouveau les délices de la Présence de Dieu.
L’Esprit-Saint la fortifie, réchauffe son cœur, illumine son intelligence avec les dons d’intelligence, de science et de sagesse.
Avec le don de science, l’âme chrétienne reçoit encore davantage la connaissance distincte de la vanité des biens de ce monde. Elle juge mieux de la vraie valeur des choses créées et se trouve assurée de ne s’être pas trompée en ses choix. Elle a placé son bonheur en Dieu et elle sait avec certitude que ce choix est le bon.
Divinement éclairée par le Saint-Esprit, au sein même de la persécution intérieure et extérieure, l’âme chrétienne se réjouit d’avoir placé tout son bonheur en Dieu. » Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. » Elle est éclairée au point de voir à quel point c’est une folie de mettre son bonheur dans les plaisirs de la terre.
L’homme insensé met son bonheur dans l’argent, dans la domination par la force, dans les plaisirs de la terre ;
Le juste met son bonheur
– dans l’humilité : « bienheureux les pauvres en esprit »
– dans la douceur et le mépris des vanités du monde : « bienheureux les doux, ils posséderont la terre. »
– dans la pénitence et la chasteté : « bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ».