Catéchisme liturgique : l’orientation de l’autel

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C’est de l’orient, nous dit Origène, que nous vient le salut.

L’orientation de l’autel.

Qu’entend-on par orientation ? Il s’agit d’être tourné, pour la prière, dans la direction de l’orient. Quelle est la signification de cet usage ?

Dès l’Ancien Testament, les prophètes ont vu dans le soleil levant l’annonce du salut. Ainsi Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur les habitants du pays de l’ombre la lumière s’est levée » (Is. IX,1). Et, dans le cantique du Benedictus, Zacharie saluera en Jésus l’Orient, qui nous a visités d’en-haut pour illuminer ceux qui sont assis dans les ténèbres à l’ombre de la mort (Luc, I, 78-79).

Quel sens les Pères donnent-ils à l’orientation ?

En premier lieu, ils voient dans l’orient la direction de l’Eden : « Les églises chrétiennes sont tournées du côté de l’orient afin que nos regards soient dirigés du côté du paradis, notre antique patrie, d’où nous avons été chassés. Et nous prions Notre-Seigneur de nous rendre ce lieu d’où nous avons été chassés » (Pseudo-Athanase, PL. 23, col.618-619). En second lieu ils y voient, en harmonie avec la Sainte Ecriture, l’image du Christ :

« C’est de l’orient, nous dit Origène, que nous vient le salut ; de là vient cet homme appelé Orient, médiateur entre Dieu et les hommes »

Homil. IX in Lev. n. 10

Le soleil levant sera aussi la figure du Christ ressuscité puisque ce soleil qui semble mourir à l’occident, nous le voyons ressusciter avec tant de gloire en orient (Honorius d’Autun, PL. 172, col 575), et de son retour à la fin des temps : « Le Seigneur lui-même nous le dit : De même que l’éclair part de l’orient jusqu’à l’occident, ainsi en sera-t-il de l’avènement du Seigneur ; et c’est parce que nous attendons sa venue que nous prions dans la direction de l’orient » (St Jean Damascène PG.94, col. 1134-1135).

Comment l’orientation se traduit-elle dans la liturgie ?

Principalement par l’orientation architecturale : la grande majorité des églises, et ceci depuis la plus haute antiquité (les toutes premières églises syriennes, antérieures aux basiliques romaines), sont bâties selon un axe est-ouest, plaçant l’entrée en ouest et l’autel en est. Ainsi, le célébrant et l’assemblée se trouvent tous tournés vers l’orient au cours de la messe.

Mais la messe « face au peuple » n’est-elle pas très ancienne?

Nous laisserons, sur ce sujet, la parole au P. Elle est également inconnue du moyen-âge (…) La seule chose sur laquelle on ait vraiment insisté ou que l’on ait mentionnée, c’est qu’il (le célébrant) devait dire la prière eucharistique, comme toutes les autres prières, face à l’orient » (Architecture et liturgie. Ed. du Cerf 1967, pp. 52-53). Le prêtre, à la tête de l’assemblée des fidèles, regardant avec eux l’autel et l’orient, n’est-ce pas la meilleure expression d’une Eglise non pas repliée sur elle-même, mais toute tendue vers le Royaume de Gloire ?

« Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne »

I Cor. XI, 26

(extrait du bulletin de M. l’abbé Laffargue à Lyon)

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