1 – LE CHRIST. NOTRE SAINTETE. NOTRE LIBERTE – LIBRES PARCE QUE FILS
(Extraits du 1er chapitre de dom Marmion : le Christ, vie de l’âme)
« C’est dans le Christ que Dieu nous a élus, dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant Lui; dans Son amour… Il nous a prédestinés à être Ses fils adoptifs par Jésus-Christ… à la louange de la magnificence de Sa
grâce, par laquelle II nous a rendus agréable à Ses yeux, en Son Fils bien-aimé. »
(Ephésiens, I 4-6).
Tel est le plan divin sur nous que nous devons contempler à la lumière de la Révélation. Et au centre de cette Révélation, il y a ce dogme fondamental que tous les autres présupposent : Dieu est père. La vie est donc en Dieu, vie communiquée par le Père et reçue par le Fils. Et voici que Dieu, non pour ajouter à sa plénitude mais pour enrichir par elle d’autres êtres, va étendre pour ainsi parler sa paternité. Cette vie divine, si transcendante, cette vie éternelle communiquée par le Père au Fils unique et par eux à leur commun Esprit, Dieu décrète d’appeler des créatures à la partager. A ces créatures, élevées au-dessus de leur nature, Dieu donnera la qualité et fera entendre e
doux nom d’enfants. Réalisé en Adam, ce décret d’amour sera restauré par le Fils. Il s’unit dans le temps à une nature humaine, c’est l’oeuvre admirable de l’Incarnation. Et le Fils n’apparaît ici bas que pour devenir le premier-né de tous ceux qui le recevront, après
avoir été rachetés par Lui (Romains VIII, 29). En sorte que la vie divine qui dérive du Père dans le Fils, qui découle du Fils dans l’humanité, circulera par le Christ dans tous ceux qui voudront l’accepter. La filiation divine, qui est dans le Christ par nature, doit
s’étendre jusqu’à nous par la grâce. L’adoption divine c’est de Jésus-Christ, c’est par Jésus-Christ que nous la recevons. Il n’est pas d’autre chemin que le Christ. Notre sainteté n’est pas autre chose qu’une participation par Jésus-Christ et en Jésus-Christ à
Sa filiation divine. Le Christ n’est pas seulement saint en Lui-même. Il est notre sainteté ; Il est, comme le dit saint Paul (1 Corinthiens I, 30) : « Notre justice, notre sagesse, notre Rédemption », et, dit encore saint Paul (2, Corinthiens 3-17), « là où est le Seigneur, là est la liberté.
2 – LA COMMUNICATION DU CHRIST. VIE DE L’AME. SE FAIT PAR L’EGLISE VISIBLE
(Extraits du 1er chapitre de dom Marmion : le Christ, vie de l’âme)
(Le Christ notre liberté, notre chemin, c’est à l’Eglise de nous y conduire). Le Christ, vie de l’âme, la communication en sera faite dans l’Eglise qui est Son corps. Nous pouvons considérer l’Eglise de deux façons : comme société visible, hiérarchique, fondée par le Christ pour continuer ici-bas Sa mission sanctificatrice; organisme animé par l’Esprit-Saint, l’Eglise est ainsi le Corps mystique du Christ. Nous pouvons aussi considérer l’âme de l’Eglise, c’est-à-dire le Saint-Esprit dans son union avec les âmes par la grâce et la charité.
Il est vrai que l’union à l’âme de l’Eglise, c’est-à-dire l’union à l’Esprit-Saint par la grâce sanctifiante et l’amour est plus importante que l’union au corps de l’Eglise, c’est-à-dire que l’incorporation dans l’organisme visible. Mais dans l’économie normale
du christianisme ce n’est que par l’incorporation à la société visible que les âmes entrent en participation des biens et des privilèges qui découlent de l’union à son âme. Organe du Christ dans sa doctrine, l’Eglise est la continuation vivante de Sa Médiation. Personne ne va au Christ que par l’Eglise, nous ne vivons de la vie du Christ que dans l’unité de l’Eglise. Cette Eglise est visible, c’est par l’intermédiaire des hommes que le Christ nous guide et nous dirige. Il y a ici une vérité profonde. Depuis l’Incarnation, Dieu, dans Ses rapports avec nous agit par les hommes.
3 – LA FAMILLE CHRETIENNE. EGLISE DOMESTIQUE. PARTICIPE A LA MISSION DE L’EGLISE
F.C. 49 – L’Eglise Mère engendre, éduque, édifie la famille chrétienne en mettant en oeuvre à son égard la mission de salut qu’elle a reçue du Seigneur… L’Eglise révèle à la famille chrétienne sa véritable identité… L’Eglise anime et guide la famille chrétienne… A
son tour la famille chrétienne est insérée dans le mystère de l’Eglise au point de participer à sa façon à la mission de salut qui lui est propre… De la sorte, tout en étant fruit et signe de la fécondité surnaturelle de l’Eglise, la famille chrétienne devient symbole, témoignage,
participation de la maternité de l’Eglise.
La famille n’est pleinement ce qu’elle doit être que si, « Eglise-miniature », elle fait partie de l’Eglise et si elle essaie de comprendre comment elle en fait partie. Sinon elle pourra peut être rester très « spirituelle », elle ne sera plus profondément chrétienne parce qu’il n’y a pas de christianisme sans médiation de l’Eglise. Comme l’Eglise vit pleinement la mission du Christ, mission sacerdotale, prophétique et royale (cf.
Redemptor hominis), la famille est engagée dans cette triple mission (cf. Familiaris Consortio).
Si elle doit être une Eglise domestique, c’est dans la lumière du mystère du Christ prêtre, roi et prophète que nous devons comprendre ce qu’est la famille. Il ne s’agit pas de remplacer l’Eglise mais l’Eglise a besoin de la famille. La famille est u
source tant du point de vue de la vie humaine que de la vie chrétienne. Recevant de l’Eglise la vie du Christ, notre sainteté et donc notre liberté, la famille est en même temps appelée à transmettre cette vie qui libère. Les deux mouvements sont indissociables. C’est en accomplissant sa triple mission sacerdotale prophétique et royale que la famille vit de la vie du Christ et la transmet.