La vocation

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Dieu nous appelle à être des saints

Un photographe faisait un jour le guet sur une pirogue avec son appareil. Un faux mouvement et le voilà qui chavire. Le fleuve était infesté de crocodiles. Sa seule chance de survie était de faire la planche sans bouger. Pendant les deux heures qu’il attendit ainsi, il eut le temps de penser à sa vie. Qu’en avait-il fait ? Il avait quarante ans et il n’avait rien construit, rien entrepris…

N’attendons pas de paraître devant Dieu pour songer à bien remplir notre existence. Rappelons-nous que nous ne repasserons pas deux fois par le chemin de la vie. Tout le bien que nous pouvons faire, faisons-le…

I. Vocation générale : la sainteté

« La volonté de Dieu, c’est votre sanctification » nous dit saint Paul. Nous devrions écrire cette petite phrase en lettres d’or à un endroit où nous puissions la lire tous les jours.

« Vous savez ce que je veux être plus tard ? disait joyeusement Claire de Castelbajac à une amie.
– Oui, je le devine. Tu veux être religieuse.
– Non, c’est plus fort que ça
– alors je ne devine pas…
– Je veux être sainte. Voilà ! C’est plus fort que d’être religieuse, hein ? »

Dieu nous appelle à être des saints. C’est à cette condition que nous le verrons au ciel. Au ciel, il n’y a que des saints !

Pour devenir un saint, le grand moyen est de suivre la volonté de Dieu. Et là, intervient ce qu’on appelle plus ordinairement la vocation : à savoir l’état de vie dans lequel Dieu veut que nous effectuions notre pèlerinage sur terre, notre vocation personnelle, c’est-à-dire ce à quoi Dieu nous appelle. En effet, le mot vocation vient du latin « vocare » qui veut dire appeler.

En créant l’homme et la femme, au commencement du monde, Dieu leur a donné le commandement de s’unir pour donner la vie à des enfants qui rempliraient la terre. Jésus a sanctifié cette vocation par le sacrement de mariage : source de sainteté pour les époux et moyen de donner à Dieu des âmes qui le glorifieront dans l’éternité. La vie des parents de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, les Bienheureux Louis et Zélie Martin, montre la beauté, la grandeur et la fécondité religieuse d’un mariage pleinement chrétien.

II. Vocation particulière : religieuse ou sacerdotale

À coté de la voie commune du mariage, inscrite dès l’origine dans la nature complémentaire de l’homme et de la femme, il y a cet appel plus particulier de la vocation « religieuse » ou « sacerdotale ». Dieu appelle un jeune homme ou une jeune fille, d’une façon spéciale, et lui dit : « Suis-moi ! ».

Pour faire comprendre ce qu’est la vocation religieuse, Dom Marmion prend une très belle image. « Lorsqu’un homme et une femme se marient, remarque-t-il, ils « quittent père et mère afin de s’attacher l’un à l’autre. » Et aucune union ne surpasse celle-là en intimité, en tendresse, en fécondité ». Eh bien ! C’est à une telle union que Dieu, fait homme, invite l’âme du religieux ou de la religieuse. Rien n’est plus grand. On comprend que certaines âmes, comme la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, ait pu dire : « Je crois qu’il faudrait m’arracher le cœur pour m’ôter le désir d’être religieuse ».

Dans l’Évangile un jour, un jeune homme riche vînt trouver Jésus et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? » Notre-Seigneur lui dit : « observe les commandements. » « Tout cela, je l’ai fait », lui répondit le jeune homme. L’évangéliste note alors que Jésus le regarda et l’aima et Il lui dit, « si tu veux être parfait, va vends tout ce que tu as et suis-moi. » C’était l’appel à la vocation religieuse lancé dans le regard d’amour de Jésus sur cette âme. C’était l’appel à suivre le Christ en embrassant les conseils évangéliques de l’obéissance, de la pauvreté et de la chasteté.

Le sacerdoce, lui, est un appel de Jésus à devenir « ouvrier de la moisson ». Souvenez-vous comment Jésus disait à ses apôtres : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » Il est bon qu’un garçon pose une fois au moins la question au Seigneur : « Voulez-vous de moi comme prêtre ? » Il n’y a pas à craindre d’être embrigadé. Le Seigneur n’embrigade pas : Il attire ou n’attire pas et, dans ce cas, rien ne se passe.

III. Répondre à sa vocation est source de joie

Soyez en bien persuadé : vous ne serez heureux sur terre que là où le Seigneur vous appelle à être. Si les parents de Ste Thérèse avaient refusé leur belle vocation au mariage, nous n’aurions pas eu de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus…et si le Saint Curé d’Ars avait refusé la sienne, combien de milliers d’âmes, qui se sont plus tard converties à son contact, se seraient peut-être perdues !

Alors, priez et demandez à Dieu, avec un cœur très sincère et très ouvert, qu’Il vous montre le chemin qu’Il a préparé pour vous. Puis n’hésitez pas à demander conseil à un prêtre qui vous aidera à discerner. Enfin, si possible, n’hésitez pas à faire une retraite : rien de tel qu’une bonne retraite pour voir clair sur sa vocation. C’est un puissant moyen de discernement. La vocation, notre vocation personnelle est une des plus grandes affaires de notre vie.

Quand l’ange Gabriel annonça à la Sainte Vierge le dessein de Dieu sur elle ; elle avait 15 ans à peine et elle répondit simplement : « Qu’il me soit fait selon votre parole.» Sans ce fiat, elle n’aurait pas été la Sainte Vierge et nous n’aurions pas eu de Sauveur.
Restons en silence quelques instants pour méditer tout cela et nous mettre sous l’inspiration du Saint Esprit.

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