L’ÉCOLE

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I. L’ENJEU EDUCATIF

S’instruire est pour l’homme une nécessité vitale. En effet, se définissant comme un être spirituel, de raison et de culture, l’homme ne s’humanise pleinement qu’au prix du développement patient de sa raison : de ses capacités intellectuelles.
Les parents ont le devoir sacré d’éduquer et d’instruire leurs enfants. Ce devoir constitue aussi pour eux un droit inaliénable, que personne – ni l’État ni l’Église – n’a le droit d’assumer à leur place (sauf cas très exceptionnels).
Ce n’est que par délégation, si les parents l’estiment nécessaire au regard de leurs compétences et de leur disponibilité personnelles, que l’école assume un rôle d’instruction et – par là-même – d’éducation. Elle ne tire pas son autorité d’elle-même, mais des parents, qui, en contrepartie, ont le devoir de se préoccuper sérieusement de la question scolaire.
C’est pour cela que l’école véritablement légitime ne peut être que libre, c’est-à-dire librement choisie par les parents (voire créée par eux en cas de défaillance constatée de l’offre éducative), en accord avec leur conscience, et non pas conçue et prise en main par l’État.
On conçoit, alors, à quel point un monopole étatique en matière d’éducation serait une violation monstrueuse des libertés constitutives de la dignité humaine. Or, c’est largement le cas en France, puisque, pour l’enseignement privé sous contrat comme pour le public, l’État contrôle unilatéralement les diplômes, les programmes scolaires, les formations et carrières des professeurs, l’évaluation de la qualité des écoles…
Nous ne pouvons pas nous résigner à cet état de fait.

II. NOTRE RESPONSABILITE

1. En tant que citoyen

Tout homme, qu’il soit catholique ou non, doit défendre, comme son vrai bien, la liberté d’enseignement, celle qui donne aux parents la liberté de choix de l’école de leurs enfants et celle qui reconnaît aux professeurs, aux savants et aux directeurs d’école la libre initiative en matière d’enseignement.
En retour, les écoles doivent rendre des comptes à la société en toute transparence. Et les parents doivent se former pour être dignes de leurs responsabilités.
Nous devons surtout veiller activement à la qualité de la formation de la raison et de la culture, non seulement au sein des écoles catholiques sous contrat ou indépendantes, mais aussi dans toutes les écoles (y compris publiques) et dans tout ce qui a un impact éducatif (médias, affichages publics…). Si la charité bien ordonnée commence par soi-même, elle ne saurait ignorer 80% des enfants de France scolarisés hors de l’Enseignement catholique.
Cette exigence de formation passera par notre investissement vigilant dans la définition des programmes scolaires, des manuels, des méthodes, des diplômes, et de l’orientation des études. Ce n’est pas seulement une affaire de spécialistes ; c’est notre responsabilité car l’homme est fait pour la recherche, la contemplation et la défense de la Vérité.

2) En tant que catholique

En tant que catholiques, nous savons à quel point l’homme est fait pour la vie de l’esprit et la vie dans l’Esprit. Nous avons une mission spéciale, qui n’est pas seulement de faire connaître le Christ dans le cadre d’un enseignement spécifiquement religieux ; restaurer le caractère missionnaire, évangélisateur des établissements scolaires est bien, mais non suffisant.
L’amour de Dieu doit nous rendre particulièrement friands de la vie de la connaissance, du développement et de la formation de la raison, car on ne peut aimer Dieu sans le connaître, et l’on ne peut le connaître, à travers les écritures saintes, sans cette culture qu’apportent la fréquentation des grandes œuvres et la science en général.
La foi ne peut être une affaire de sentimentalité ou d’imagination ; elle est, d’abord, le couronnement de la raison. L’obstination des monastères du XIIème siècle à préserver, étudier et transmettre aux générations futures la littérature antique profane – comme l’explique Don Jean Leclerq dans son livre, « Amour des lettres, désir de Dieu » – nous en montre l’exemple.
Dès lors, il nous appartiendra de veiller à ce que la formation donnée à nos enfants se traduise par une étude personnelle importante des réalités profanes comme spirituelles. Imitons les Juifs qui considèrent l’étude quotidienne comme un devoir sacré de chaque homme, qu’il soit riche ou pauvre, intellectuellement limité ou brillant.
Comme l’indique Benoît XVI dans son discours à la Sapienzia de janvier 2008, c’est la mission de l’Église que de « maintenir vive la sensibilité pour la vérité » et « d’inviter toujours la raison à se mettre à la recherche du vrai, du bien, de Dieu ».

III. LE ROLE DE L’ÉTAT

À l’État, garant de l’égalité des citoyens face à l’éducation, d’organiser un égal accès à toutes les écoles, dès lors qu’elles sont choisies par les parents et conformes à l’ordre public. Cela passe par le financement public du libre choix scolaire, par chèque éducation ou crédit d’impôt. Nous devons, avec détermination et constance, en exiger la mise en place.

Citations

« L’École veut que les élèves travaillent eux-mêmes à leur éducation. Elle les aide à développer en eux le sens de l’ordre et de la hiérarchie nécessaire. Elle s’efforce de stimuler leur initiative, leur esprit de réalisation et de persévérance. Elle veut former des caractères forts et sociables, en même temps que des cœurs sachant aller au-devant des exigences de la justice et aimer leur prochain par amour de Dieu.» André Charlier – Charte des capitaines de l’École des Roches

« Aujourd’hui, beaucoup d’établissements catholiques n’ont plus de catholique que le nom (…) Pour un certain nombre d’établissements, être chrétien se limite à faire de l’humanitaire (…) Trop peu de projets éducatifs sont centrés sur la découverte de la personne de Jésus-Christ. (…) La priorité, c’est de remettre des heures de transmission de la foi dans toutes les classes chaque semaine, et pas entre midi et deux heures. [La découverte du Christ] doit faire partie du cursus normal de l’école. »
Monseigneur Cattenoz, évêque d’Avignon, septembre 2006.

« L’École Catholique en s’ouvrant comme il convient aux progrès du temps, forme les élèves à travailler efficacement au bien de la cité terrestre » Statut de l’Enseignement Catholique.

Bibliographie

  • « L’Éducation dans l’enseignement des Papes », Éd. de Solesmes
  • « L’école catholique », éd. Le Sarment, Fayard,
  • « Amour des lettres, désir de Dieu », Don Jean Leclercq, (récemment réédité),
  • « Foi et Raison (Fides et ratio) », encyclique de Jean-Paul II
  • « L’enseignement », Michel Creuzet
  • « 16 arguments pour défendre l’école privée » CLC (Ichtus)
  • « La liberté d’enseignement en France » Louis d’Anselme, AFS
  • « La liberté d’enseignement est-elle bien défendu ? » Arnaud de Lassus, AFS
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