L’ESPRIT SAINT VIENDRA SUR VOUS..

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Annonciation : La scène qu’il nous est donné de contempler est belle et grave : l’Ange ébloui se penche vers la Vierge, lui demandant de la part de Dieu lui-même si elle accepte d’être la Mère du Verbe Incarné. C’est l’instant choisi par Dieu-Trinité pour restaurer ce que le péché originel avait défait, blessé. C’est une « re-création » qui se prépare ici, plus belle encore que cette création première évoquée pour nous dans le livre de la Genèse. Dieu, pourtant, s’était comme émerveillé en contemplant son œuvre : « Dieu vit que cela était beau ».

Une jeune fille de Nazareth, une enfant de notre race humaine va se voir associée à l’Esprit Saint, aidant Dieu à restaurer le monde ! Et l’on peut dire avec saint Louis-Marie Grignion de Montfort que « Dieu le Saint-Esprit est devenu fécond par Marie qu’il a épousée ». Paroles hardies et fortes ! Mais celui que nous espérons voir un jour proclamé docteur de l’Eglise ne se fait ici que l’écho fidèle d’un saint François d’Assise ou d’un saint Pierre Damien. Sa Sainteté le pape Jean-Paul II n’a-t-il pas réaffirmé ce titre de la Vierge : « L’Esprit Saint est déjà descendu sur elle qui est devenue sa fidèle épouse à l’Annonciation, en accueillant le Verbe du vrai Dieu «  ?

L’Esprit Saint ne se « meut » plus sur les eaux, comme au printemps de la création (Gn 1, 2) ; en cette Annonciation, il se penche vers la Vierge très aimée : « L’Esprit Saint viendra sur vous et la puissance du Très- Haut vous couvrira de son ombre », avait dit l’Archange (Luc 1, 35), Dieu ne se sert plus d’une glaise informe, comme il l’avait fait pour créer Adam, qu’il anima de son souffle ; il façonne le « Nouvel Adam », le Christ Jésus, dans une « terre » parfaite et pure : le sein de la Vierge Marie. Ainsi le Saint-Esprit enveloppe délicatement de son mystère son « Epouse ».

« Il est Seigneur et il donne la Vie », chanterez-vous, Pèlerins de Chartres, dans le Credo de la Messe.

La « Vie » ! La vie divine, qui « bouillonne » au brasier d’amour Trinitaire, et jaillit tel un feu entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, cette vie surnaturelle, chrétiens, vous est donnée dans le Christ. C’est moi, pour dire Jésus, qui suis la Vie : « Ego sum vita ». L’Esprit sanctificateur, enveloppant de sa puissance vivifiante la Vierge de Nazareth, n’est-il pas alors celui « qui donne la vie », puisque
Marie conçoit « par son opération », selon que le chante encore notre Credo ?

Alors, dans cette logique que le peuple chrétien a reçu de sa foi vive, les générations ont regardé la Vierge Marie comme le Sanctuaire, lui aussi orné des titres attribués à l’Esprit Saint. Nous la proclamerons : « notre vie », nous l’implorerons : « notre consolatrice », nous lui chanterons : « notre douceur » !

Pentecôte : Dans ce Cénacle, havre de recueillement, notre regard filial contemple de nouveau la Mère de Dieu, en cette veille de Pentecôte. Elle porte en elle le mystère de l’Eglise qui demain se révélera, Eglise militante « visible, promulguée, manifestée », selon les mots du pape Pie XII. Nous ayant reçus de son Fils en Croix – en la personne de Jean l’Apôtre bien-aimé – Marie contient, en son cœur maternel, tous les membres du Corps mystique du Christ. Mais, chrétiens, une chose ne vous frappe-t-elle point ? N’y-a-t-il pas une correspondance singulière entre cette scène de Pentecôte et celle de l’Annonciation ? Le Saint-Esprit vient, dans sa puissance signifiée par les langues de feu, pour modeler l’Eglise-Mère sur la Vierge immaculée.

Nous qui sommes enfants de l’Eglise, pèlerins de Chartres, confions- nous à la Vierge, marchons avec elle vers sa Cathédrale ! Car en elle, l’Esprit du Père se complait et, infailliblement, vient, pour que naisse et grandisse le Fils, pour que nous-mêmes naissions et grandissions, conformés à Jésus, notre Dieu, notre Frère.

Oui, dans le Cœur de Marie notre Mère, chantons : « Veni Sancte Spiritus« , venez Esprit Saint !

Chanoines réguliers de la Mère de Dieu
(Opus Mariae).

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