Sainte Catherine de Sienne nous a livré cette phrase phénoménale: » la volonté se nourrit d’amour « . Nous sommes chrétiens certes par le baptême, nous reconnaissons un chrétien par son assistance au culte divin le dimanche, mais la vie chrétienne authentique ne fait pas l’économie de pratiques ancrées dans le quotidien comme la prière, le jeune, l’aumône, les mortifications, la charité…
» Mais pourquoi donc ferais-je tout cela? » Voici une question que les adolescents posent souvent. Une certaine incompréhension naît devant ce qui peut paraître une succession de pratiques de rites ou d’habitudes de vie chrétienne. Il faut se rappeler tout d’abord que les pratiques sont des moyens ! En effet, une vie chrétienne authentique doit être la conséquence d’une rencontre avec le Christ. Tout ce que nous faisons n’est qu’un moyen d’arriver à notre fin ultime : l’union à notre Créateur. Si demain un fiancé me dit qu’il aime sa fiancée mais qu’il refuse de passer du temps avec elle et de faire des efforts pour elle, je le traiterai de menteur. De même quel chrétien sincère peut affirmer aimer Dieu sans chercher à passer du temps en sa présence par tous les moyens et trésors que l’Église met à notre disposition.
Il faut donc à la base de toute vie chrétienne un amour et une Foi profonde. » La volonté se nourrit d’amour «
La difficulté se pose quand on a du mal à mener une vie chrétienne et tout ce que cela implique comme conséquences dans sa vie de tous les jours : la prière du matin se réduit de plus en plus, la messe en semaine devient un mirage, le chapelet se transforme en concours de rapidité… Le quotidien nous pèse et nous constatons que la volonté nous manque pour vivre du Christ fidèlement. C’est ici que les résolutions ont un rôle majeur à jouer.
Les résolutions ont la caractéristique d’être prises à un moment où l’on se remet en question, et où l’on se rend compte que notre vie n’est pas conforme à ce qu’elle devrait être. Prendre des résolutions est donc une démarche d’humilité et c‘est déjà un bon signe !
Les résolutions sont indispensables pour se maintenir éveillé dans la Foi. Si nous voulons devenir des saints, il faut prendre des résolutions et s’y tenir. Prendre une résolution permet de fixer le cap d’une vie et donne des repères qui permettent d’avancer. Il faut donc continuellement faire le point sur sa vie chrétienne et l’état de ses résolutions.
Alors comment faire pour à la fois ne pas se décourager mais en même temps avoir un minimum d’exigence avec soi? 3 critères semblent déterminants :
PEU
Après une grande grâce, une retraite spirituelle, un pèlerinage ou un camp, nous somme pleins de zèle et sommes prêts à soulever des montagnes pour le royaume de Dieu, et nous nous trouvons que les pratiques chrétiennes sont faciles! Eh bien, c’est ici qu’il faut tout d’abord prendre des résolutions légères et non pas vouloir révolutionner sa vie du tout au tout, car il y a un risque de ne pas tenir le rythme longtemps.
Si vous avez le désir de vous unir à Dieu par l’oraison tous les jours, vouloir commencer par 1 heure quotidienne n’est pas prudent, surtout si vous avez une vie professionnelle prenante. 10 minutes par jour suffiront, mais en aucun cas il ne faudra faire moins. Faire son lit tous les matins, dire une dizaine de chapelet, offrir une messe tous les mois, visiter les prisonniers 1 fois par trimestre, ce n’est peut être pas grand-chose, mais ça prendra de la valeur dans la fidélité constante de votre résolution. Connaissant votre faiblesse, choisissez une résolution atteignable et surtout inscrite dans le temps.
De la même manière, veillez à ne pas vouloir en faire beaucoup en même temps, mais de vous occuper de chaque résolution une à une. Ainsi vous n’aurez pas la tentation de désespérer en vous rendant compte que vous n’arrivez pas à tout mener de front.
BIEN
Si je choisis de changer peu de choses à la fois, par exemple réciter une dizaine de chapelet tous les jours, j’aurai le souci de le faire BIEN ! De prendre conscience de mon acte, de mettre beaucoup d’amour à l’intérieur. Ainsi vous ancrerez dans votre vie cette pratique de la vie chrétienne et elle ne vous quittera plus, car à chaque fois vous y aurez mis une intention particulière qui lui donne toute sa valeur.
JUSQU’AU BOUT
« C’est bien, serviteur bon et fidèle; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup: entre dans la joie de ton maître. » (Matth., XXV, 21-23; Luc, XIX, 17.). Oui, le Christ ne nous demande pas de faire de grandes choses, mais de les faire fidèlement! La tentation est grande de se perdre dans de grandes et belles œuvres au service de la chrétienté, alors que son devoir d’état n’est pas fait correctement. Combien de pères ou de mères de famille délaissent certaines de leurs obligations pour servir telle ou telle cause? Et pourtant, c’est dans le sacrifice discret et fidèle que nous obtenons en premier lieu des grâces pour changer ce monde et le cœur de nos contemporains. Nous serons ainsi plus généreux lorsqu’il faudra tout donner. Oui, il faut aller jusqu’au bout de ses résolutions, jusqu’au bout de ses convictions, jusqu’au bout du peu que nous faisons. » La volonté se nourrit d’amour « , nous aurons cette volonté si nous aimons vraiment.
Profitons donc de ces trois jours de marche « spirituelle » pour faire le point et de décider peu, bien et jusqu’au bout !! Beaucoup veulent faire beaucoup, mais ils le font mal et un jour ils arrêtent Ne soyons pas de ceux là qui ne voient pas comme la route est longue. Comme modèle, nous avons la Sainte Vierge, icône de la fidélité. Elle connaît notre nature et ne veut pas nous demander de choses trop difficiles: ce sont toujours les mêmes : prière et pénitence. Demandons-lui la grâce de tenir fidèlement les promesses de notre baptême et de tenir fidèlement à son image les résolutions que nous prendrons durant ces trois jours.