Premier commandement : l’adoration

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« L’adoration : c’est un mot du ciel. Il me semble qu’on peut le définir : l’extase de l’amour. C’est l’amour écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l’Objet aimé ». (Sainte Elisabeth de la Trinité)

Pourquoi l’adoration ?

« On l’adorera toujours à cause de lui-même » (Psaume 121)
C’est un hommage qui lui est dû ; LUI, c’est DIEU, Maître et Créateur de toutes choses, à qui nous devons tout. L’adoration est pour l’homme un moyen de reconnaître son impuissance et sa faiblesse devant le Dieu trois fois Saint. De la part de l’homme, c’est un acte d’amour en Dieu et pour Dieu.

Qui adorons nous ?

« O mon Dieu TRINITE, que j’adore… »
La Trinité Sainte, une et trine, voilà le seul et unique objet de notre adoration.
Par les paroles du premier commandement : ‘Tu n’auras pas d’autre Dieu en ma présence, Dieu nous ordonne de reconnaître, d’adorer, d’aimer et de servir Lui Seul, comme notre souverain Seigneur.  » (Cat. St.Pie X)

1 : Le Père : L’adoration nous fait reconnaître Son absolue souveraineté. Nous nous trouvons « en face du Créateur qui nous communique tout ce qu’il a d’être et de vie. L’âme se trouve alors faite par Lui, écoulée en Lui, unie à Lui, comme emplie et inondée par Lui » (Dom Guillerand).
Nous n’avons rien à dire ; seulement à adorer par une louange toute intérieure et silencieuse le Dieu infiniment bon, la Sagesse incréée, la Divine Vérité, les perfections divines…
ADORATION = LOUANGE « la plus belle louange est l’aveu de notre impuissance » (Dom Guillerand)

2 : Le Fils : Par sa dignité de Dieu-Homme, c’est un hommage d’adoration qui revient au Fils. Le Christ, présent réellement dans la Sainte Hostie, est adorable tout entier parce que Fils de Dieu. Adorer Jésus dans l’Eucharistie c’est se fondre en lui, en se donnant à lui : « demeurez en moi« , nous demande-t-il. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons en lui, et nous ferons en lui notre demeure » (Jean, XIV-23). L’habitation divine en nous, la vie du Christ en notre âme seront le fruit de notre amour adorateur. Seul l’amour attire Dieu en nous ; l’amour doit ici être entier et passionné et non passager et sentimental.

3 : Le Saint-Esprit : « Venez Esprit Saint, emplissez les coeurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour…« . Ne rien demander d’autre à l’Esprit d’amour, au « Feu consumant », que d’imprimer en notre âme un amour vrai de Dieu et des âmes. Adorer l’Esprit Saint, c’est le supplier de venir agir en nous, afin que nous devenions les parfaits instruments de Dieu ; Seigneur, foyer d’amour, faites-nous brûler de charité…

Pourquoi adorer le Saint Sacrement ?

« Il ne suffit pas d’adorer Dieu intérieurement dans son coeur ; il faut aussi extérieurement, avec son esprit comme avec son corps, parce qu’il est le Créateur et le Seigneur absolu de l’un et de l’autre. »

(Cat. Saint Pie X)

Nos actes extérieurs doivent correspondre à des actes intérieurs ; nos gestes sont la traduction de notre pensée et de notre vouloir. « Dieu est esprit et exige une adoration en esprit et en vérité« . La vérité nécessite une extériorisation de nos sentiments intimes ; or l’Eglise rend un culte tout spécial à la Sainte Eucharistie, non seulement par les messes (Fête-Dieu, messe votive…), mais surtout par l’adoration du Saint Sacrement. En effet, l’Homme n’est pas un esprit pur, et ne peut donc pas adorer Dieu à la manière des Anges : il a besoin de gestes extérieurs. La position à genoux, ainsi que les inclinations profondes devant le Saint Sacrement exposé, sont les signes de notre libre soumission, de notre respect, et de notre vénération envers l’Unique Dieu. « L’Homme n’est grand qu’à genoux… » (Dom Gérard)

Nécessité de l’adoration ?

L’Homme s’y ressource ; dialogue mystérieux et secret entre l’âme et son Créateur : intimité amoureuse et silencieuse au sein de laquelle notre esprit s’abreuve. (Anecdote de la vie du St curé d’Ars : à un homme qui passait de longues heures devant le Saint Sacrement, le Saint curé demande :
– Que dites-vous à Notre-Seigneur durant vos longues visites ?
– Monsieur le Curé, je ne luis dis rien. JE L’AVISE ET IL M’AVISE. JE LE REGARDE ET IL ME REGARDE… )
C’est aussi simple que cela ; le secret de l’adoration est dans un face à face avec Dieu, dans lequel nous nous nourrissons de voir Dieu.

Y-a-t-il des conditions pour adorer ?

Une seule, mais primordiale et souvent oubliée : le SILENCE…
Un silence extérieur certes, mais surtout intérieur ; se préserver un cloître au fond de notre âme, où nous dialoguerons avec Dieu dans des silences dont la profondeur nous surprendra. Adorer ne se fait que dans un silence parfait.

« Faisons-nous silencieuses pour écouter Celui qui a tout à nous dire. Adorons « dans un silence plein, profond ce silence dont parle le prophète David lorsqu’il s’écriait : le silence est ta louange« . (Sainte Elisabeth de la Trinité)
« Il faut faire taire le tumulte des pensées, et que toute agitation de la journée vienne mourir au fond de ce recueillement « . (André Charlier)
« Le Père a dit une parole. C’est son Verbe et son Fils. Il le dit éternellement et dans un silence éternel. Et c’est dans ce silence que l’âme entend. » (Saint Jean de la Croix)
« Acquérir cet oeil intérieur dont le clair regard blesse d’amour le divin Epoux et dont la pureté donne de voir Dieu.  » (Saint Bruno)

Comment adorer ?

Quatre étapes peuvent être proposées, mais la première est de loin la plus importante :

  1. Adoration de la Sainte Trinité.
    Faire un acte d’abandon et d’amour : mon Seigneur et mon Dieu, je Vous adore et Vous aime… je n’adore que Vous…
  2. Action de Grâce.
    Remercier et louer le Bon Dieu pour tout ce qu’il nous envoie ; tout veut aussi dire les croix, les souffrances physiques de ces trois jours de marche, nos problèmes personnels… Toujours remercier et rendre grâce, car rien n’arrive qu’il ne désire.
  3. Contrition.
    Devant la sublime grandeur de Dieu, se reconnaître pécheur tout en se confiant dans Sa miséricorde infinie. Pardon mon Dieu pour mes manques d’amour ; pardon de m’être préféré à Vous… « Oui, Seigneur, mon partage, je le déclare, c’est de garder vos préceptes. Je vous implore de tout mon coeur ; ayez pitié de moi, selon votre parole. Rendez-moi la vie selon votre miséricorde, et j’observerai les enseignements sortis de votre bouche. J’espère, Seigneur, en votre salut, et j’aime vos commandements ». (PSAUME 118)
  4. Demande.
    Demander surtout l’acceptation amoureuse de sa divine Volonté. Selon les chapitres, en profiter pour la consécration individuelle à l’Immaculée Mère de Dieu.


« O mon Dieu, TRINITE QUE J’ADORE, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité…

Venez en moi comme ADORATEUR, comme REPARATEUR, et comme SAUVEUR… Je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière ; ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous en attendant d’aller CONTEMPLER en votre lumière l’abîme de vos grandeurs ».

SAINTE Elisabeth de la Trinité (1880-1906)
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