RESPECT DE LA VIE, DE TOUTE VIE, POUR VIVRE DE LA LIBERTE DES ENFANTS DE DIEU

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La loi divine est l’unique mesure de la liberté humaine, et elle nous est donnée dans l’Evangile du Christ. Libre
est la personne qui accorde d’une façon responsable son comportement aux exigences du bien objectif. Au
contraire, dans la société d’aujourd’hui, on recourt à la notion de liberté pour justifier qu’on s’affranchit de l’ordre
moral et de l’enseignement de l’Eglise.

La liberté n’étant pas seulement un droit qu’on réclame pour soi, mais un devoir qu’on assume à l’égard des autres, le programme des familles chrétiennes est de travailler à la conversion de la société, puisque « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »

Il existe par conséquent une tension entre le modèle de famille et de morale familiale proposé par l’Evangile, et
celui qui prévaut dans la société d’aujourd’hui. Celle-ci est construite sur une base purement matérialiste, d’une
part, de telle façon qu’elle soumet les libertés individuelles aux dominations économiques, et parvient à ce que
l’individualisme et l’absentéisme civique et social deviennent l’attitude générale; sur une base permissive, d’autre
part, « qui confond la liberté avec la licence de faire n’importe quoi (1 ) qui prétend que  » l’homme est libre
d’organiser sa vie sans référence aux valeurs morales et que la société n’a pas à assurer la protection et la
promotion des valeurs éthiques. * (2) Or quand le Pape dénonce ces idéologies, il cite en exemple privilégié de
leur application « l’élimination de la vie humaine par avortement accepté ou légalisé. »

Puisque sa « mission d’être la cellule première et vitale de la société, la famille l’a reçue de Dieu (4) l’Eglise a
pour obligation de sauvegarder deux valeurs fondamentales qui sont liées à la vocation de la famille : l’une, la
valeur de la personne humaine, basée sur le respect de la fidélité mutuelle dans le mariage un et indissoluble,
l’autre, la valeur de la nouvelle vie depuis le premier instant de la conception, basée sur la mission procréatrice
des époux ouverts au don généreux de la vie. (5) Par suite, quand le Pape invoque le témoignage de la famille
chrétienne, c’est sur « le respect absolu et sans condition de la vie de tout homme » (6) qu’il le fait porter, en
référence aux contradictions contemporaines : « Il n’est pas d’autorité humaine qui puisse déclarer légitime ce que
la loi divine condamne ». (7) Il réclame de ce témoignage « un immense espace de charité, l’aide aux maternités
difficiles, l’accueil, l’engagement civil pour que ne s’instaure pas dans les moeurs une mentalité où ne serait plus
perceptible la valeur absolue de la vie humaine déjà conçue mais pas encore née. » (8)
Les familles qui vivent de la fréquentation de l’Eucharistie sont invitées à « promouvoir et défendre la vie dans le
monde entier. » (9) C’est dire qu’elles n’ont pas le droit, en réaction contre la société, de se replier sur
elles-mêmes. Elles doivent « résister aux pressions et aux faux slogans » et « exiger que la société elle-même
protège la dignité suprême de chaque vie. » (10) La liberté n’étant pas seulement un droit qu’on réclame pour soi,
mais un devoir qu’on assume à l’égard des autres, le programme des familles chrétiennes est de travailler à la
conversion de la société, puisque « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité. » (11) Autrement dit, elles doivent trouver la force de lutter pour la liberté en ce monde,
en travaillant à ouvrir a Dieu le coeur des hommes assujettis, dans le domaine des valeurs précises dont elles
sont les garantes.

Lorsque le Christ dit: « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui n’amasse pas avec moi, dissipe (12) cela ne
signifie pas seulement que les familles chrétiennes seront du Christ dans la mesure où elles respecteront les
valeurs de l’Evangile, mais surtout que leur efficacité à propager l’Evangile sera la mesure de leur vie selon le
Christ. La liberté donnée aux chrétiens par leur connaissance de la vérité est celle de construire le Royaume de
Dieu. Sinon, ils se feront  » engloutir … par les mécanismes de l’adaptation sociale. » (13) La vérité n’est pas une
théorie abstraite en marge d’un engagement. Les familles possédant la vérité doivent la porter au monde,
témoigner de la Vérité qu’est Jésus, sauver par la vérité, dans le domaine précis qui leur est propre, et par là
influencer la société, jusqu’à modifier les structures sociales défectueuses et insatisfaisantes.
Evangéliser, c’est témoigner que « le Fils a appelé les hommes à la vie éternelle », « en tenant compte des
aspects concrets du milieu » (13) dans lequel cette vie éternelle pourra être gagnée. « La vie vient de Dieu à tous
ses niveaux, et la vie corporelle est pour l’homme l’indispensable commencement. » (15) En s’opposant à
l’avortement, on offre à des existences humaines l’indispensable condition d’avoir la vie pour laquelle le Christ a
déclaré être venu en ce monde.

« L’évangélisation comprend aussi le devoir urgent de promouvoir intégralement la dignité de l’homme, de l’aider
à transformer les situations et les structures injustes qui violent cette dignité.  » (16) Elle suppose qu’on soit « présent à la cause du pauvre, de ses droits comme personne, de son aspiration à une justice sociale
définitivement acquise. » (17) En s’opposant à l’avortement, on applique ceci à une catégorie d’hommes
foncièrement méprisée et de nos jours exterminée, les plus pauvres d’entre les pauvres, ceux qui sont « privés
de tout moyen de défense, et n’ont pas encore de voix pour protester contre les coups qui (leur) sont portés. »
(18) Le Pape rappelle que les prédicateurs de l’Evangile, au nom du Christ Sauveur, ont accompli « leur mission
(…) avec liberté (…) sans cacher par le silence les conséquences pratiques qui découlent de la dignité de tout
homme, frère dans le Christ et fils de Dieu.  » (19) « Et quand l’injustice du puissant s’abattait sur l’homme sans
défense, leur voix fustigeait l’oppression, en appelait à la conscience en criant : vous êtes tous en état de péché
mortel. Ceux-ci ne sont-ils pas des hommes ? N’ont-ils pas une âme raisonnable ? N’êtes-vous pas tenus à les
aimer comme vous-mêmes ? » (20) Il ne faudrait pas qu’on nous reproche, dans le cas des enfants à naître
innocents, » la passivité, l’indulgence ou la complicité coupable à l’égard de situations d’injustices intolérables et
de régimes politiques qui entretiennent ces situations » (21)

Ainsi c’est un devoir urgent et prioritaire pour tous les pères et mères de famille, pour des milliers et des milliers
de chrétiens, de se porter au secours des enfants avant la naissance, sur les lieux-mêmes de leur exécution, les
centres d’avortement, afin d’y faire directement, physiquement, obstacle. Ce type d’action, pacifique et
non-violente, qui a d’abord fait ses preuves aux Etats-Unis, avec l’appui et la participation de plusieurs évêques
catholiques, dont certains ont fait de la prison pour cela, a commencé à s’organiser avec succès en France sous
le nom d’Opération Sauvetage. Il s’agit, pour les Sauveteurs, de détourner sur eux-mêmes la violence qui
s’exerce sur les bébés, en rompant avec la complicité morale qui consiste à ne pas s’opposer au meurtre; ils
expient les années d’indifférence qui ont permis la banalisation du crime, et veulent imiter le Christ qui a donné
sa vie pour ces enfants, comme pour les protagonistes du crime.

Paul VI, dans son « Message au monde  » du 8 décembre 1976, faisait de tout crime contre la vie, spécialement
de l’avortement, un attentat contre la paix, et plaçait solidairement la paix et la vie à la base de l’ordre et de la
civilisation. Or il conclut de la manière suivante: « Il y a toutefois une exception capitale au raisonnement qui met
la vie avant la paix et fait dépendre la paix de l’inviolabilité de la vie. (…) (C’est lorsque) entre en jeu un bien dont
la valeur dépasse celle de la vie (…) tel que la vérité, la justice, la liberté civile, l’amour du prochain, la foi… Alors
intervient la parole du Christ: « Qui aime sa vie la perdra  » (Jn XII, 25) La paix, la véritable paix, sera-t-elle perdue
si nous donnons place dans notre vie a la plus haute expression de l’amour qui est le sacrifice ? »

Prions Saint Joseph pour que tous les pèlerins de Chartres entendent l’appel à sacrifier leur vie pour la cause
des bébés, qui est celle des familles, du Christ et de l’Eglise.

(1) Jean-Paul II, message pour la journée de la paix, DC du 4-1-1981
(2) ibid.
(3) ibid.
(4) Vatican II, décret. Apostolicam actuositatem, 11
(5) Jean-Paul II, OR du 2/3-1-1979
(6) Jean-Paul II, discours aux participants de deux congrès pour la famille, Rome, 7-12-1981
(7) ibid.
(8) ibid.
(9) Jean-Paul II, Washington, 7-10-1979
(10) ibid.
(11) 1 Tim II,4
(12) Lc XI,23
(13) Jean-Paul II, OR du 21-4-81
(14) Jean-Paul II au Pérou, 4-2-1985
(15) Paul VI, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 1974
(16) Jean-Paul II au Pérou, 4-2-1985
(17) Jean-Paul II à St-Domingue, 11-10-1984
(18) Jean-Paul II à un congrès d’obstétrique, 6-1-1980
(19) Jean-Paul II à St-Domingue, 11-10-1984
(20) ibid.
(21) lnstruction sur la théologie de la Libération, Sacrée Congrégation pour la doctrine de la Foi, 1984

Pour les déclarations du Magistère qui précèdent le Pontificat de Jean-Paul II, voir surtout:  » Le droit à la vie
dans l’enseignement des Papes Solesmes, 1981

Pour la période actuelle:
Instruction Donum Vitae, Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 1987
Encyclique Sollicitudo Rei Socialis, 30 déc. 1987

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