SAINTE CLOTILDE

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SA VIE

On distingue trois périodes qui, toutes les trois firent de la vie de sainte Clotilde un dur chemin de croix.

I . Clotilde est une princesse burgonde, fille de Chilpéric et de Carétène. Au cours d’une guerre fratricide son père et ses frères sont massacrés par son oncle Gondebaud.

490 : Carétène et ses deux filles se retirent à Genève. Clotilde est sous la tutelle de Gondebaud. Les trois femmes mènent là une vie exemplaire de charité.
Clovis, roi des Francs et païen ayant entendu parler de la beauté et des vertus de la princesse Clotilde obtient la main de celle-ci par l’intermédiaire de son messager Aurélien. Clotilde, confiante en la volonté de Dieu, quitte sa famille et va retrouver son fiancé à Troyes.

II . 494 : Le mariage de Clovis et de Clotilde a lieu à Soissons. Clotilde n’a qu’une idée en tête : amener son époux à embrasser la
religion catholique. Saint Rémi et plus tard sainte Geneviève lui seront d’un grand secours
spirituel.
Son premier bébé meurt peu après son baptême. Tandis que Clovis en accuse le dieu de son épouse, la reine prie ainsi :
« Je rends grâce au Créateur tout puissant qui ne m’a pas trouvée indigne d’être la mère d’un enfant admis dans son céleste royaume. »
L’année suivante, le petit Clodomir tombe à son tour malade quelques jours après son baptême. Clovis entre dans une grande colère ; cependant Clotilde redouble de prières et de pénitences et obtient la guérison de l’enfant. A deux reprises, Clovis a été très troublé par la force d’âme de son épouse.

496 : Bataille de Tolbiac contre les Alamans. Les Francs remportent miraculeusement la victoire grâce à la célèbre prière de Clovis :
« Dieu de Clotilde, si tu me donnes la. victoire, je me ferai baptiser. » Clovis dit en rentrant à son épouse :
« Clovis a vaincu les Alamans mais VOUS avez vaincu Clovis ».

25 décembre 496 : Clovis ainsi que 3 000 Francs sont baptisés. Saint Rémi s’adresse à Clovis en ces termes :
« Courbe la tête Sicambre ; adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré ».

500 : Clovis participe à la guerre fratricide qui oppose Gondebaud et Godegesil. Bien que vainqueur, Clovis rentre sans butin. Après la victoire de Vouillé sur les Wisigoths, Clovis fait édifier l’église Saint Pierre et Saint Paul qui deviendra le tombeau royal, (maintenant St Etienne du Mont).

511 : Après une première guérison miraculeuse par Saint Séverin, Clovis tombe de nouveau malade et meurt âgé de 45 ans.
« Seigneur VOUS me l’aviez donné païen, je VOUS le rends chrétien ; que votre volonté soit faite ».(Sainte Clotilde).

III . Les épreuves n’en sont qu’à leur début pour Clotilde.
• Elle voit périr son fils Clodomir dans une guerre contre un cousin burgonde.
• Deux de ses petits-fils tombent sous les coups de ses propres fils Clotaire et Childebert dévorés par une ambition jalouse du pouvoir.
• Sa fille Clotilde maltraitée par son époux en raison de sa religion, finit par trouver la mort tandis que Clotaire et Childebert tuent leur beau-frère.
• Une guerre fratricide éclate entre ses deux fils. Clotilde veille prie, et une violente tempête met miraculeusement fin à la querelle, réconciliant les deux frères.
Clotilde, modèle des veuves chrétiennes passa cette troisième partie de son existence (qui dura plus de 30 ans) à Tours, auprès du tombeau de Saint Martin.

Elle y mena une vie retirée faite de prière, de pénitence, expiant outre ses fautes, celles de sa famille et de son peuple.
Grégoire de Tours en parle en ces termes :
« …On n’eut pas dit une reine mais à la lettre une servante de Dieu …fidèle à son service.. .Elle arriva à la grâce par l’humilité ».
Un ange vint l’avertir de sa fin prochaine, 30 jours avant. Ayant béni ses fils, elle expire le 3 juin 545 après avoir prié ainsi « Vers Vous, Seigneur, j’ai levé mon âme ; venez et délivrez-moi Seigneur En Vous, j’ai mis mon refuge ».

REFLEXIONS

Autour du thème de notre pèlerinage  » DEMAIN LA CHRETIENTE » Quelles leçons tirer pour nous de ce qui fut l’existence de Sainte Clotilde qui fit jaillir le premier germe de Chrétienté ?

1° LA CONVERSION PERSONNELLE

Si Clovis a brusquement invoqué Le D I E U de Clotilde, c’est qu’il Le connaissait grand et bon à travers les vertus de son époux. Sainte Clotilde avait en effet préparé le terrain dans l’ombre.
Ses seules armes ont été une vie de prière et de pénitence, une vie où elle rapportait toutes choses à Dieu, petites et grandes, épreuves ou joies ; tout était pour elle raison de se tourner vers le Seigneur tout puissant pour lui rendre grâces malgré un
entourage peu favorable : arianisme ou barbarie !
La conversion est bien souvent un travail de fourmi qui nous rapproche de Dieu pas à pas dans le silence et porte des fruits cachés au dedans et autour de nous. C’est cette micro-Chrétienté que chaque homme essaie de recréer en lui-même en soumettant avec confiance à la volonté de Dieu chacune de ses facultés.
La conversion doit se faire aussi dans l’espérance et la confiance en Dieu et en sa bonté infinie. C’est la grande vertu qui habita Sainte Clotilde avant son mariage, lors des maladies de ses enfants et jusqu’à la conversion de Clovis.
Dieu sait de quel limon nous sommes faits ».
Lui seul peut nous attirer à Lui. Il nous suffit donc de nous jeter avec confiance dans ses bras toujours grands ouverts.
En ce premier jour, demandons à la grande sainte dont nous méditons les vertus, la grâce de la conversion par la prière et la pénitence jointe à une espérance que rien ne trouble.
A l’image de la vie de Sainte Clotilde et de ce pèlerinage, notre vie est un chemin de croix que nous gravissons dans un esprit de prière et poussés par l’espérance de la récompense finale.

2° NOTRE SEIGNEUR JESUS- CHRIST ROI. LA CHRETIENTE NAISSANTE.

Après la victoire surnaturelle de Tolbiac, Clovis dans un magnifique élan de foi et de reconnaissance dicta la loi salique, décret qui voue la France à Jésus-Christ et dont voici quelques extraits :
« Vive le Christ qui aime le Francs !
Qu’il garde, leur royaume et remplisse leurs chefs des lumières de sa grâce !
Qu’il protège l’armée !
Que le Seigneur Jésus-Christ dirige dans le chemin de piété ceux, qui gouvernent !… »
Ceci est notre première constitution française, bâtie sur l’Evangile.
La France a pris pour base la pierre angulaire même de l’Eglise :
Notre Seigneur Jésus-Christ.
« DEMAIN LA CHRETIENTE », c’est pour nous, remonter à la source de la Chrétienté ; c’est retrouver ce qui est le fondement, à savoir la Royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ dans les coeurs par la conversion mais aussi dans la société, en ne mettant
pas la lampe sous le boisseau.
La Chrétienté, dit Gustave Thibon, est un tissu social où la religion pénètre jusque dans les derniers replis de la vie temporelle ; une civilisation où le temporel est irrigué par l’éternel. »
Notre Seigneur nous l’a Lui même demandé ; … »Que Votre Règne arrive ; que Votre Volonté soit faite sur la terre … » nous fait-il répéter. Dieu nous a confié une terre, une société, une civilisation ; notre mission à tous est de la lui rendre sanctifiée, de la rapprocher de la Vérité, de son Créateur.
C’est la Chrétienté naissante de Clovis et de Clotilde qu’il nous faut considérer, la Chrétienté en espérance qui, à travers quelques hommes va chercher son chemin à tâtons et peu à peu organiser la société autour de l’essentiel.
Faire naître une chrétienté ce n’est pas, dit Dom Gérard, détruire une civilisation déjà existante mais la dresser vers le Ciel. Tout en nous et autour de nous doit permettre à la vie de la grâce dispensée par l’Eglise de s’épanouir librement ; telle est l’oeuvre
entreprise par Clovis et sa sainte épouse.


« LA FEMME FIDELE SERA L E SALUT DE L’HOMME INFIDELE »
(St Paul 1. Cor. VII. 14)

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