Sermon : le respect de la vie humaine –

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Le T.R.P. Emmanuel-Marie, abbé des Chanoines réguliers de la Mère de Dieu, prononce l’homélie au parc de Fougères.
Cette année, c’est monsieur l’abbé Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, qui célèbrera la messe et prononcera l’homélie.

« Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble au même lieu.
Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la
maison où ils étaient assis. Et ils virent paraître des langues séparées, comme de feu; et il s’en
posa une sur chacun d’eux. Et tous furent remplis d’Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en
d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait de proférer
». Actes 2, 1-4.

Le Saint Esprit a fait irruption dans la vie des apôtres, tel un vent impétueux et les voilà
soudain transformés, sortant de leur crainte et de leur torpeur. Et les voilà sortir de la pièce close
où ils se tenaient pour aller proclamer à la face des nations Jésus-Christ mort et ressuscité ; mort
pour nous apprendre la vie, mort pour nous faire toucher du doigt l’amour jusqu’au don suprême
de soi, mort pour nous racheter et nous donner la vie surnaturelle ; mort enfin pour ressusciter et
nous proposer la vraie vie, celle unie à Dieu dans le temps et dans l’éternité.
L’Esprit de Dieu, la Vie en plénitude, vient en nous pour mettre en mouvement nos
facultés spirituelles. Car sans l’irruption du Saint Esprit en nous, que d’immobilité, de lenteur et
de velléitaire ! Il faudrait bien que je fasse cela, mais je n’ose pas, par manque de courage, de
force, de lucidité, de vrai désir d’aimer et de servir Dieu et mon prochain…
Aussi combien nous avons un besoin vital du Saint-Esprit ! Qu’il souffle en nous pour
nous mettre en vie, en mouvement ; sinon nous ressemblons plus à des morts qu’à des vivants !
Quelle immobilité spirituelle, quelle forte inertie pour les choses de Dieu, quel manque de
promptitude à recevoir et à suivre les motions du saint Esprit n’avons-nous pas ! Combien
ressemblent plus à des poules, lourdes et maladroites en leur vol, qu’à des hirondelles, agiles et
rapides pour se mouvoir dans ce que Dieu attend de nous.

Que « l’Esprit de Sainteté » nous communique un grand désir d’aimer Dieu et nôtre
prochain en vivant avec Dieu par la sainteté qu’il nous communique. Sans nous imaginer que la
sainteté est réservée à quelques âmes privilégiées, voir choisies d’avance ! Allons bon ! Dieu
nous attend tous sur le chemin de la vie, de l’amour en sainteté.

« Nous sommes créés pour aimer Dieu et devenir des saints. Nous nous épouvantons à ce
mot de saint et nous pensons que c’est une chose extraordinaire et impossible. Mais regarder
bien ceci : les saints ordinaires ne sont pas devenus saints tout d’un coup. Non, ils y sont
parvenus peu à peu par l’exercice des vertus : la patience, l’amour de Jésus, de la Vierge Marie.
Ils avaient des défauts, mais ils les ont extirpés ; ils avaient des passions, mais ils les ont
domptées ; ils vivaient dans un monde pervers, mais ils en ont triomphé. La grâce de Dieu ne
manque à personne. Ce que les saints ont fait, essayons de le faire et nous deviendrons des
saints
» (Saint Benoît Joseph Cottolengo).

Et en ce 29ème pèlerinage de Pentecôte consacré à l’Evangile de la vie, au respect de
chaque personne humaine de sa conception jusqu’à son terme naturel, au fait qu’elle soit créée à
l’image et à la ressemblance de Dieu ce qui fonde sa dignité et confère à toute vie humaine un
caractère sacré et inviolable ; « n’ayons pas peur » d’être au quotidien les témoins vivants de
cette Evangile de la vie, de ce respect intégral de toute vie humaine, afin de toucher le cœur et
l’esprit de nos contemporains au milieu de ce monde matérialiste et désabusé, qui trop souvent
considère l’homme comme une simple variable d’ajustement, un matériau parmi d’autres, qui
trop souvent ne sait plus ce qu’est d’aimer « en esprit et en vérité » tiré qu’il est par un
individualisme égoïsme et jouisseur.

« L’amour réalise notre aspiration la plus profonde ; et quand nous aimons, nous
devenons plus pleinement nous-mêmes, nous devenons plus pleinement humains. Mais comme il
est facile de transformer l’amour en une fausse divinité ! Souvent, les gens pensent aimer, alors
qu’en réalité ils tendent à posséder l’autre et à le manipuler. Parfois, les gens traitent les autres
comme des objets, pour satisfaire leurs propres besoins, plutôt que comme des personnes à
apprécier et à aimer. Comme il est facile d’être trompé par les nombreuses voix qui, dans notre
société, défendent une approche permissive de la sexualité, sans prêter attention à la pudeur, au
respect de soi et aux valeurs morales qui confèrent aux relations humaines leurs qualités ! C’est
là adorer une fausse divinité. Au lieu de donner la vie, elle donne la mort
». Benoît XVI,
discours aux jeunes lors des JMJ à Sydney le 18 juillet 2008.

Qu’en ce saint jour de la Pentecôte, le Saint Esprit lave nos cœurs par son feu
purificateur ; qu’il mette en mouvement notre désir d’être des serviteurs de la vie ; qu’il éclaire
notre intelligence par ses dons de sagesse, d’intelligence, de science et de conseil afin de mieux
discerner et connaître nos devoirs ; et qu’il fortifie notre volonté par ses dons de force, de piété et
de crainte de Dieu afin d’avoir le courage d’accomplir notre devoir en toutes choses ; et ainsi
vivre pour de bon sur cette terre dans la perspective de l’éternité.

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