Un homme avait deux fils

logo-ndc-bleu-512px

« Un homme avait deux fils… ». Ainsi commence une des grandes paraboles de Notre Seigneur Jésus-Christ. L’une de ces petites histoires simples dont l’interprétation est si vaste qu’elle parvient jusqu’à nous, et jusque dans notre âme. La parole de Dieu se fait personnelle pour chacun d’entre nous ; la parole du Christ est prononcée pour nous, aujourd’hui et maintenant : Cadeau offert à chaque âme, pour que cette dernière soit éclairée, soutenue, et pourquoi pas transfigurée dans la lumière du Christ qui nous l’adresse.

Un homme avait deux fils. C’était un homme de bien. Riche, aimant et juste. A chacun de ses fils était promis un héritage exceptionnel : un de ces trésors qui comblerait les plus avides de joies et de fortunes. Les deux l’ont su, chacun à l’âge que le Père avait décidé… Comme on dit : « leur avenir était assuré » ; leur éternité aussi.

Que se passa-t-il dans l’esprit de l’un d’eux, pour demander sa part avant le terme ? Se croyait-il si fort pour délaisser ce Père attentionné et se détourner de Lui, pour vivre la belle vie et se saouler de plaisirs ? Quelle voix trompeuse avait-il pu entendre pour se laisser convaincre que, par son attitude, il serait comme un dieu ?

Loin des yeux, loin du cœur, oubliant celui à qui il devait tout, il plongea éperdument vers ceux qui ne lui apporteraient rien : ni de stable, ni de vrai.

Les doigts lui brûlaient… Et il flamba.

Qu’importe les raisons de cette course ; elles furent nombreuses, elles furent multiples. Qu’importe les excuses, il couru… et tomba.

Enfant prodigue des biens de son Père, il le fut plus que de raison.
Et puis, rassasié des choses d’ici bas, s’étant « empiffré » jusqu’au dégoût de ce que pouvait lui apporter la terre et toute la création, une famine advint et il eut faim ! Il mourrait de faim !

L’âme à nu dans les étoffes somptueuses qui ne trompent que les sots, il n’avait plus rien de cet avenir assuré que lui offrait son Père ; ni même de l’heure qui suivrait ; encore moins de son éternité.

Au fond de son abîme, de son échec, de sa défaite, une voix se fit entendre à l’oreille de ce fils que nous nous garderons bien de condamner. Au lieu de s’enfoncer définitivement dans sa misère et de sombrer dans le désespoir, il se souvint de ce Père qui avait eu deux fils. Lui, le pécheur, il ne se sentait plus digne de cette filiation.

Trouvant un courage dont il ne se croyait plus capable, il se leva et partit voir son Père pour demander pardon et quémander la dernière place de ses manouvriers. Etre encore son fils, il n’y croyait plus et ne l’espérait même pas ; mais, une petite place, peut-être ?

Un homme avait deux fils. Fier de ses enfants, il les aimait d’un amour tendre et désirait pour eux le plus grand des bonheurs. Ils étaient comme la prunelle de ses yeux. L’un partit loin. Mais, dans le cœur d’un père, un enfant reste et demeure un enfant. Aussi, après des années d’angoisse à guetter le retour de la chair de sa chair, lorsqu’il le vit revenir tout au bout du chemin, sa joie fut profonde. Les salissures et les haillons ne le repoussèrent pas. Le fils pleura de se voir reconnu comme s’il avait quitté la maison familiale la veille ; le père pleura de joie de voir revenir un fils qu’il n’avait jamais voulu croire définitivement perdu.

Chers amis, notre Père a autant de fils et de filles qu’il s’en trouve ici aujourd’hui. De cet enfant perdu nous avons tous quelque-chose. Quelles que soient les raisons ou les excuses que nous nous sommes trouvées et dont nous nous sommes convaincus, enfants prodigues des biens de notre père du Ciel, nous le fûmes plus que de raison.

Mais le temps de la famine vient désormais sur nos âmes. Blasés des choses d’ici-bas, levons les yeux vers le chemin au bout duquel le Père n’a cessé avec angoisse d’attendre notre retour.

Les salissures et les haillons ne Le repousseront pas. C’est son Pardon et son Amour qu’il veut nous donner encore. Car, dans le cœur d’un père, un enfant reste et demeure un enfant.

Temps de conversion, notre pèlerinage doit l’être pour chacun. Dans la prière, retrouvons un courage dont nous nous sommes cru trop longtemps dépourvus, et profitons des prêtres qui sont là pour nous donner le pardon de nos péchés, après une bonne, paisible et complète confession. C’est le Pardon et l’Amour d’un Père qui ne cessa jamais de nous aimer.

Un prêtre de la Fraternité Saint Pierre

Please select listing to show.