VIDÉOFORMATION NDC N°30: QU’EST-CE QUI ATTESTE LE CARACTÈRE RÉEL DE LA RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST?

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Entretien avec le Père Jean-Denis Chalufour, 
de Notre Dame des Familles

Comment peut-on définir la résurrection?

La résurrection c’est le retour à la vie de celui qui était vraiment mort. Pour qu’il y ait résurrection il faut qu’il y ait eu réellement une mort et qu’il y ait un vrai retour à la vie.
L’apparition d’un mort par exemple n’est pas une résurrection : quand Jésus apparaît maintenant au XXe siècle à des personnes, ce n’est pas une deuxième résurrection, c’est une apparition.

Existe-t-il différents exemples de résurrections dans l’Évangile ?

L’évangile nous présente trois résurrections en plus de celle du Christ :
– la résurrection de la fille du chef de la synagogue que certains évangélistes nomment Jaïre. – la résurrection du fils de la veuve de Naïm.
– la résurrection de Lazare.

Mais deux passages de l’Évangile (un de saint Jean, un de saint Matthieu) laissent entendre qu’il y en a eu bien d’autres. Au début de sa vie publique Jésus reçoit les émissaires de saint Jean-Baptiste. Ce dernier, qui est en prison, a des doutes sur le caractère messianique de Jésus. Il envoie certains de ses disciples demander à Jésus : « Es-tu bien le Messie ou devons nous en attendre un autre ? » Jésus leur répond : « vous direz à Jean que les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent et les morts ressuscitent. » Ce qui laisse entendre que Jésus avait déjà ressuscité plusieurs morts. Puis, à la fin de son Évangile, saint Jean nous dit que Jésus accomplit bien d’autres miracles pendant sa vie terrestre et que s’il fallait tous les rapporter, la terre ne serait pas assez grande pour contenir tous les livres qui les raconteraient.

Comment doit-on comprendre la résurrection de Jésus qui n’est pas extérieure à Lui-même ?

Pour ressusciter un mort il faut avoir un certain pouvoir. Or Jésus était mort, son corps était réellement mort, son corps et son âme étaient séparés. Donc, s’il n’avait été qu’un simple homme, il n’aurait pas pu se ressusciter. Aucun homme une fois mort ne peut agir sur son corps. Il ne peut pas réunir son corps et son âme, ce n’est pas possible. Si Jésus a pu le faire, c’est parce qu’Il est Dieu. Sur la Croix, quand Jésus est mort, son âme a quitté son corps et quand Jésus a ressuscité, Il a réuni son corps et son âme, Il a repris cette nature humaine qu’Il avait prise une première fois au moment de l’Incarnation ; c’est le même corps.

C’est le même corps que Jésus a repris mais ce corps menait une vie différente. La vie de Jésus avant le vendredi saint et la vie de Jésus après sa résurrection sont différentes. Après la résurrection Jésus a mené la vie qu’Il aurait du mener parce que c’était celle d’un homme qui était en même temps Dieu. Jésus aurait du dans toute sa vie terrestre mener cette vie exceptionnelle sans être limité par le temps, par les lieux. Il ne l’a pas voulu. Il a voulu vivre comme un simple homme mais, après Sa résurrection, Il a laissé la divinité totalement imprégner Son humanité et Il a voulu que les lois qui régissent son corps soient celles de nos futurs corps glorifiés. C’est-à-dire des corps qui ne seraient plus soumis aux contingences terrestres. C’était la vie de Jésus après la résurrection : on le voit rentrer dans le cénacle sans ouvrir les portes, on le voit passer de la Judée à la Galilée sans difficulté.

Comment peut-on attester du caractère réel de la résurrection de Jésus ?

Déjà le témoignage des gardes n’est pas inutile, ils ont quand même vu Jésus sortir du tombeau, ils sont allés le dire, tout en sachant qu’ils ne seraient pas félicités. Donc s’ils ont été le dire c’est parce qu’ils se sentaient tenus de le faire.

Et puis il y a tout ce que l’Évangile nous rapporte. Jésus a mangé au milieu de ses disciples, Jésus s’est fait toucher par ses disciples. Il leur a dit d’ailleurs : « Je ne suis pas un fantôme. Je ne suis pas une apparition, j’ai un vrai corps. Touchez-moi ; je mange alors qu’un fantôme ne mange pas et ne boit pas comme vous voyez que je le fais. » Saint Thomas a même mis ses doigts dans les plaies nous donnant l’assurance de la réalité de ce corps. Et si certains pourraient contester la réalité des récits évangéliques et ils peuvent difficilement contester la qualité du témoignage de tous les premiers martyrs, les apôtres, les disciples, les premiers compagnons des apôtres qui ont accepté de mourir pour attester la réalité de la résurrection du Christ. Si les martyrs ont bien voulu affronter la mort pour attester de la résurrection du Christ c’est que c’était vrai ; on ne risque pas sa vie pour rien, pour des choses dont on n’est pas sûr.

Pourquoi la résurrection de Jésus est-elle si dérangeante pour certains ?

Parce que la résurrection de Jésus est la dernière preuve, l’ultime preuve de Sa divinité. Tous les miracles que Jésus a accomplis étaient d’une certaine manière des preuves de Sa divinité, la qualité de Son enseignement aussi, mais Sa résurrection… Les prophètes avait fait des miracles, les prophètes avaient bien parlé, mais se ressusciter soi-même, seul Dieu peut le faire. C’est évidemment la catastrophe pour les chefs juifs, c’est pour ça qu’ils ont payé les soldats pour porter un faux témoignage. Même à l’heure actuelle, les ennemis de l’Eglise sont très gênés par cette résurrection et voudraient bien que cela passe pour des racontars. Malheureusement, il est des personnes qui se disent chrétiennes et qui nient la réalité de la résurrection. Elles disent que c’était plutôt dans l’esprit des disciples que Jésus est apparu, mais que Jésus n’était pas vraiment ressuscité avec un véritable corps. Et cela, c’est contraire à la doctrine de l’Eglise, c’est contraire au témoignage des premiers chrétiens et des martyrs.

Peut-on dire que le saint Suaire constitue une preuve supplémentaire de la résurrection de Jésus ?

Il y a un faisceau de preuves qui porte à croire que le saint Suaire a vraiment été celui du Seigneur. Il faut le considérer comme tous les miracles qui ont eu lieu après le temps de la Révélation, c’est-à- dire ne pas leur attacher une importance trop grande. Après la mort des apôtres, et du dernier de leurs compagnons, la Révélation est close. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour croire. Les miracles contemporains aident la foi, mais ne sont pas strictement nécessaires.

La résurrection de Jésus est l’événement le plus important pour l’histoire de l’humanité. Quelles conséquences doit-on en retirer en tant que catholiques ?

D’abord l’annonce de notre future résurrection : nous aurons aussi un corps glorieux comme le Seigneur en a eu un et puis, Jésus, le jour de Pâques, est ressuscité avec une vie nouvelle. Saint Paul nous dit : « Nous sommes morts avec le Christ et ressuscités avec le Christ ». La résurrection du Christ et la nouvelle vie du Christ nous incitent à mener une vie nouvelle. Nous devons laisser tomber peu à peu les choses de la terre et nous attacher à celles du Ciel ; mener la vie la plus céleste possible dès cette terre.page2image2781026384

Bibliographie – Pour aller plus loin :

– Jésus de Nazareth (de l’entrée de Jérusalem à la Résurrection) – Joseph Ratzinger – Benoît XVI – Editions du Rocher.page2image2763494816

  • –  Initiation à la théologie de saint Thomas d’Aquin – Raphaël Sineux, O.P. – EditionsTéqui.
  • –  La science à l’épreuve du Linceul – la démonstration scientifique de l’authenticité – Arnaud-Aaron

Upinsky – Editions de l’O.E.I.L.

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