VIDÉOFORMATION NDC N°32: COMMENT VIVRE DE LA MISÉRICORDE ?

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Entretien avec l’abbé Fabrice Loiseau, 
supérieur et fondateur des Missionnaires de la Miséricorde Divine

Comment vivre de la miséricorde divine ?

La communauté des « Missionnaires de la miséricorde divine » a choisi la miséricorde comme attribut car c’est une spiritualité essentiellement sacerdotale :

  • –  Le prêtre est celui qui va offrir le sacrifice de la messe qui est d’abord l’acte miséricordieuxpar excellence puisque c’est l’acte d’amour pour le salut de l’humanité.
  • –  Le prêtre donne également le sacrement de confession, c’est le pardon des péchés. D’ailleurs l’Évangile dans la fête de la miséricorde est celui de l’institution du sacrement de pénitence. Jésus souffle sur les apôtres et leur dit : « les péchés seront remis à ceux qui viendront vous lesremettre. »

Les missionnaires de la miséricorde divine sont souvent en contact avec les musulmans qui invoquent le Dieu miséricordieux, est-ce le même sens qu’enseigne l’Eglise Catholique ?

D’un point de vue théologique, ce n’est pas la même chose car la conception musulmane, « ar rahmân » en arabe signifie un Dieu compatissant vis-à-vis de l’homme, qui pousse l’homme à avoir une certaine reconnaissance dans l’adoration. Il y a une idée de compassion. La difficulté de cette théologie musulmane c’est que cette compassion ne prend pas véritablement un aspect d’amour et de relèvement de la personne. Ce n’est pas le pardon miséricordieux offert à l’humanité pour son Salut. Il s’agit d’un choix, d’une prédestination pour marquer les bienfaits d’Allah.Notre vision est vraiment différente, car Jésus est mort pour tous les hommes et Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité comme le dit Saint-Paul. Donc la miséricorde est offerte à tous les hommes. Cela ne veut pas dire que tous les hommes en vivront mais cela veut dire qu’elle est offerte à tous et que cet amour il est là pour relever l’homme, le transformer, le faire grandir et un jour lui donner la gloire divine. Il y a quelque chose évidemment de beaucoup plus fort qui va se manifester à travers cet acte amoureux, infini, et, à travers la dimension universelle qui n’est pas présente dans l’islam.Par ailleurs, dans l’islam il n’y a pas de pardon possible pour certains péchésdont le plus grand serait l’associationnisme, c’est-à-dire ce que sont les chrétiens : le fait d’associer quelque chose d’humain à Dieu. Pour nous on peut dire que la miséricorde, c’est justement cet aspect qui va être condamné par l’islam, c’est que la miséricorde s’est manifestée à travers la nature humaine de Jésus et à travers de ce cœur qui est un océan d’amour pour l’humanité.

Que faut-il faire pour nous tous pour vivre de cette miséricorde ?

Jésus nous fait miséricorde mais nous sommes aussi appelés à en vivre profondément. C’est d’abord vivre de l’Évangilevivre de notre baptêmevivre des sacrementsvivre de l’Eucharistie, c’est l’amour même de Jésus qui se manifeste à nous. Il nous faut méditer cet amour infini dont d’ailleurs on n’aura jamais fini de comprendre l’immensité. Jésus l’explique à sainte Faustine en proposant des moyens simples : la dévotion à la miséricorde divine, la neuvaine de la miséricorde divine, l’heure de la miséricorde le vendredi à 15 heures et puis l’accomplissement d’œuvres de miséricorde. Nous devons avoir cette compassion pour les pêcheurs, pour les malades, pour les mourants et nous avons un moyen que Jésus nous a donné aussi à travers ce chapelet de la miséricorde qui est une prière très belle et très efficace, simple à dire pour tous ceux qui souffrent, pour les mourants et pour ceux qui s’éloignent du Seigneur. A nous aussi de ne pas être dans la justice, de ne pas d’abord être des hommes de loi mais des hommes qui reflètent de cette miséricorde de Dieu.

En quoi consiste ce chapelet de la miséricorde divine ?

C’est une prière toute simple à dire, au début de votre chapelet, on dit :

Sur les premiers grains : le « Notre Père », le « Je vous salue Marie » et le « je crois en Dieu »

Puis sur les petits grains :

  • –  Où on dit habituellement le « Notre Père », on dit cette belle prière :« Père éternel, je vous offre le corps, le sang, l’âme, la divinité de Jésus-Christ Notre- Seigneur en réparation de tous nos péchés et de ceux du monde entier. »
  • –  Où habituellement on dit les « Je salue Marie », on dit : « Par sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier ».

Et puis on dit cinq dizaines en l’honneur de la miséricorde divine. On peut d’ailleurs y insérer par exemple des phrases de Notre-Seigneur, des paraboles de la miséricorde divine que l’on peut prendre dans l’Évangile de saint Luc. On peut aussi méditer tout simplement la Passion à travers ces cinq dizaines et dire les phrases de Jésus sur la Croix.

Depuis la béatification, la canonisation de sœur Faustine et de cette consécration du premier dimanche après Pâques à la miséricorde, à votre avis, assiste-t-on à un développement de la dévotion à la miséricorde divine ?

A la fois il y a un développement dans le monde entier et en même temps une certaine inertie dans nos pays d’Europe alors que Jean-Paul II a demandé en l’an 2000 solennellement que le 1er dimanche après Pâques soit le dimanche de la miséricorde divine. Malheureusement, il y a cette réticence qui est là parce qu’on ne voit pas toujours un intérêt immédiat.Pourtant cette dévotion à la miséricorde divine va avoir un impact encore plus grand que le Sacré-Cœur, aussi important comme spiritualité pour changer les cœurs. Et comme toujours la spiritualité doit passer par la liturgie et par conséquent nous serions heureux que solennellement dans toutes les paroisses, on puisse mettre dans le chœur, le dimanche après Pâques, le tableau de la miséricorde et que les prêtres, c’est ce qui a été demandé, puissent prêcher sur la miséricorde divine. Il est aussi demandé ce jour-là qu’à 15 heures, on puisse dire le chapelet et méditer particulièrement sur cette miséricorde divine. C’est ce que nous faisons dans nos paroisses des missionnaires de la miséricorde divine.


Bibliographie – Pour aller plus loin :

« dives in misericordia» – Encyclique Jean Paul II – Edition Téqui
« Le Petit Journal » – Révélations à Sœur Faustine – Editions Parole et dialogue
« la divine miséricorde » – Hélène Dumont – Editions peuple libre
« Jésus roi de miséricorde » – http://www.pourlamisericordedivine.org

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