VIDÉOFORMATION NDC N°87: COMMENT RÉCITER LE CHAPELET?

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Entretien avec le Père Augustin-Marie, prêtre de la Fraternité Saint Vincent Ferrier du couvent de Chémeré

Comment réciter le chapelet? 

De quoi se compose un Rosaire ?

Traditionnellement, le Rosaire se compose de 3 × 5 dizaines, chaque dizaine se composant de la récitation : du « Notre Père », de 10 « Je vous salue Marie » et du « Gloria Patri ». Chaque dizaine est dirigée vers la méditation d’un mystère de la vie du Christ ou de Marie. Quant au « chapelet », il désigne le tiers du Rosaire : c’est un collier de 5 dizaines.

Y a-t-il une manière de réciter le Rosaire ?

Il n’y a pas une, mais des manières de réciter le Rosaire, autant de manières qu’il y a de spiritualités ou d’approches des mystères. Un élément fondamental est l’alternance entre la récitation et la méditation. La récitation nous met dans un certain rythme, un balancement donné par la répétition ; la méditation porte le regard de l’âme sur la vie du Christ avec Marie. Le fond de la prière du Rosaire consiste dans cette alliance entre un mouvement très naturel qui est celui de la récitation répétitive et puis une œuvre de l’esprit avec l’Esprit-Saint pour contempler les mystères du Christ.

N’y a-t-il pas un risque de lassitude, liée à la répétition mécanique ?

On peut la craindre, évidemment. Tout chrétien doit chercher à avoir une prière qui soit vraiment profonde, attentive, intérieure, avec une intention toujours renouvelée sur le mystère.
La répétition a aussi ses avantages. En raison de l’union de l’âme au corps, notre activité spirituelle, comme la prière, est inscrite dans le temps. Quand on veut prier longtemps, on a besoin de quelque chose qu’on puisse tenir spirituellement. La répétition, puisqu’elle ne demande aucun effort de mémorisation, permet justement de prier longtemps. Depuis des siècles, l’homme a prié en répétant des formules : la prière des psaumes connus par cœur ; la récitation répétitive des « Notre Père », des « Ave Maria » ; ou bien ces formules que connaissent les moines : « Deus in adjutorium meum intende » (« Dieu, venez à mon aide ! »), les prières jaculatoires, prières qui conviennent à chaque personnalité spirituelle, et qui lui permet de garder toujours l’esprit ouvert et tendu vers Dieu.

En quoi cette prière méditative est-elle contemplative ?

C’est l’autre aspect de cette prière extraordinaire du Rosaire. Sur ce rythme d’une récitation répétitive, on ouvre le regard de la foi, « l’œil de la sainte foi » (Ste Catherine de Sienne), sur chacun des mystères de la vie du Christ et de Marie. Cette contemplation nous introduit dans la grande geste du Christ, dans l’ensemble de l’« économie », c’est-à-dire tout ce que le Christ, notre Dieu, a réalisé parmi les hommes :

– son Incarnation : sa manifestation parmi les hommes ;
– le mystère de la Rédemption : son sacrifice offert au Père et à la Sainte Trinité pour le salut des hommes ;
– sa Glorification : son retour auprès du Père auprès duquel il siège comme juge et intercesseur. Quelle que soit la manière de prier le Rosaire, il nous conduit dans ce grand mouvement : Incarnation, Rédemption, Glorification.

Saint Jean-Paul II, dans sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ, a souhaité ajouter une nouvelle série de mystères, les mystères lumineux. Pourquoi cet ajout ?

Les mystères lumineux sont : le baptême dans le Jourdain, les noces de Cana, la prédication du Royaume, la transfiguration, la Cène.

Ces mystères sont un développement de la première partie des mystères de la vie du Christ, ceux de son Incarnation et de sa manifestation parmi les hommes. C’est une amplification de la série des « mystères joyeux », avec un développement sur les mystères de la vie publique.

En ouvrant le Rosaire sur la contemplation de ces mystères de lumière, les mystères lumineux, Jean- Paul II cherchait à avoir un ancrage plus christologique du Rosaire.

Ces mystères de la vie publique sont très importants. Ils faisaient habituellement partie de la contemplation des médiévaux, qui connaissaient des séries de mystères qui pouvaient aller jusqu’à 80 ou 100. À partir du XVe siècle, on a formalisé, réduit, synthétisé, mais l’idée est toujours la même : notre esprit doit passer par tous les mystères de la vie du Christ.

Peut-on dire que le Rosaire est un résumé des mystères de la foi ?

Oui, cette prière contient tout le Credo, les 12 articles de la foi. On peut ajouter que cette prière nous fait passer par tous les mystères du Christ. On touche ici une vérité très importante de la foi : tous les mystères du Christ sont sauveurs ; pas seulement le mystère de sa Résurrection ou celui de la Croix.

Tous les mystères ont une efficacité, pour les chrétiens qui sont unis par la foi et la charité au Christ, qui sont entés en Lui, comme les sarments sur la vigne. La méditation n’est pas seulement une chose extérieure, comme la contemplation d’un tableau dans un musée ; elle touche quelque chose qui a une efficacité intérieure pour le chrétien qui vit d’un mystère qui est en lui, le mystère du Christ.


Bibliographie – Pour aller plus loin :

  • –  « Dépliant couleurs sur les 20 mystères du rosaire », Un moine de l’Abbaye Saint-Joseph de Clairval – Edition Traditions Monastiques.
  • –  « le secret du rosaire, pour se convertir et se sauver » Edition Traditions Monastiques.
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