mercredi 20 novembre 2019

Notre-Dame de Chrétienté recherche des bonnes volontés !

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Nous recherchons un acheteur: au sein du service achats, participation à la constitution d’un panel fournisseurs et aux négociations.

Lieu de résidence : de préférence en région parisienne ou alentours.

Une expérience professionnelle d’acheteur sera appréciée.


Contact : ndc.achats@gmail.com

samedi 16 novembre 2019

Journée d'Amitié Chrétienne 2019 - Homélie de l'Abbé Alexis Garnier

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O Dieu, 

Vous avez établi dans un ordre admirable le ministère, le service des anges et des hommes. 

Accordez-nous d'avoir pour protecteurs sur la terre 

ceux que vous avez pour compagnie et serviteurs dans le ciel.

 

Chers amis de Notre Dame de Chrétienté,

 

Jamais peut-être on n'a, de mémoire d'homme, atteint une telle confusion spirituelle et temporelle.

Alors, faut-il se lamenter de manière stérile et résignée ? Faut-il s'agiter de manière amère et desesperée ? Non. 

Mais d'abord, avant tout, s'arrêter. Se tourner vers celui qui est la source de la lumière jusque dans les ténèbres, de l'ordre jusque dans le chaos, de la paix jusque dans les troubles, de l'unité jusque dans les divisions.

Il faut un sursum corda de tout l'être, à la suite de l'intelligence soulevée par la foi.

Et pour cela, il faut se recueillir et se fixer sur une pensée juste et un grand désir. Car les mains d'abord jointes dans la prière sont ensuite plus fortes et habiles au service du bien.

 

Une pensée juste, un grand désir...

Voilà ce que fournit l'oraison en l'honneur des saints Anges. Ils seront nos protecteurs et compagnons de route au prochain pèlerinage. Mais ils sont là, déjà. Incessamment. L'échelle de Jacob reliant ciel et terre atteint jusqu'à nous, ici et maintenant. Elle relie continuellement 

l'Eglise de la terre et du ciel, 

l'autel d'ici-bas et celui de la liturgie céleste, 

notre Jerusalem spirituelle et temporelle d'ici 

avec l'éternelle Jerusalem, vision de paix bienheureuse. 

Au long de cette invisible échelle, les anges médiateurs ne cessent leur va et vient en bon ordre, avec leur rapidité spirituelle.

 

Miro ordine... Un ordre admirable, une disposition continue de sagesse divine confie le plus petit au plus grand, et le plus faible au plus fort. 

Ma civilisation, héritière de Dieu, a fait chacun responsable de tous les hommes, et tous les hommes responsable de chacun, constatait déjà avec gravité St Exupery.

 

Ainsi, le plus fort protège le plus faible, c'est un ordre de création, mais aussi de civilisation ; civilisation d'amour et de verité, bâtie par réflexe de contemplation et d'action, soutenue et maintenue par réflexe de résistance et de restauration. L'épée du chevalier, le salut du scout, la voix au cœur du politique, du chef, du père, redit sans cesse cela. Et l'ange protège la créature humaine dans ses chemins et luttes de la terre ; lutte pour la fidélité de l'Eglise et dans l'Eglise – lutte pour la tranquilité de l'ordre dans la cité temporelle, cet autre nom de la paix sociale vraie – lutte pour la vie d'union à Dieu dans l'âme, première enclave du Royaume de Dieu au-dedans de nous.

 

Mais le plus faible provoque aussi le plus fort à l'excellence. Le souci des simples, des plus pauvres spirituels a constamment guidé la sagesse de l'autorité de l'Eglise en son enseignement, son culte et son gouvernement. De même, le souci des membres les plus vulnerables de la Cité a guidé la main des politiques dignes de ce nom. Aux époques du moins où tout ceci n'était pas verbiage, slogan et discours manipulateur. 

Ôtez ce principe, il s 'ensuit une autorité vide, et assez près, assez vite, une tyrannie. 

Ôtez cet ordre édicté par la sagesse divine, ôtez le droit naturel et divin, il reste l'arbitraire d'un pseudo droit humain, instrument redoutable aux mains d'irresponsables.

Il est bon, il est juste alors d'y opposer l'attitude de prudence et de fermeté que rappelle l'Introït de ce jour ; aimer la justice, haïr l'iniquité.

 

Les anges serviteurs auprès de Dieu sont aussi nos chefs bienveillants et fidèles.

Témoins, voyants du Dieu Trinité, commencement et fin de toutes choses, ils ont ensuite égard à toute chose. Ils se préoccupent de nos destinées temporelles, de nos luttes de la terre, celles de l'Eglise, de la Chrétienté, de la civilisation ; en chaque patrie, en chaque famille, en chaque congrégation religieuse... En chaque portion de terre, d'école, d'entreprise, d'association au service du bien commun. 

Nous allons fêter le centenaire de canonisation de Ste Jehanne d'Arc, héroïne du bien commun en une époque troublée pour l'Eglise et la chrétienté. Il nous est bon, et même consolant de rappeler l'intérêt des voix du ciel aux appels légitimes de la terre. Il nous est doux d'entendre pour nous les exhortations de courage et de magnanimité de Saint Michel; 

«Va, fille au grand cœur, va !»

 

Et s'il m'est permis de conclure par une voix d'outre Manche, alors je dirais avec elle ceci; «Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté» (Winston Churchill). 

Oui les temps sont difficiles. Oui, le pessimisme, ce démon de l'à quoi bon est très fort en notre temps. Oui la confusion spirituelle et temporelle est poussée très loin. Et forte aussi la tentation de se lamenter de manière stérile et résignée, de s'agiter de manière amère et desesperée. 

Mais intacte est la présence tutelaire des bons anges, forte leur présence et leur intercession à nos côtés ; « Ceux qui vont combattre avec nous sont plus nombreux et forts que ceux qui sont contre nous ! »

 

Alors, voilà ce que nous demandons ici au pied de l'autel; la participation à cet ordre admirable, le service mutuel du plus fort et du plus faible, et l'engagement de chacun, à sa place, à son rang, dans les luttes pour le Bien commun. 

Nous demandons aussi ce que cela exige de cœur, de courage, de lucidité... ce supplément d'âme que donne le Saint Esprit, Père des pauvres et Force d'en Haut !

 

Saints Anges, protégez-nous dans les combats !

Les béatitudes - Sur nos routes d'exil - Père Calmel

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On parle et on écrit beaucoup pour faire comprendre que l'Evangile doit faire sentir ses effets dans la part de la vie des hommes qui est tournée vers les choses de ce monde, comme l'économique et le politique. Mais pour manifester cette idée il n'est pas nécessaire de laisser entendre que l'Evangile concerne à égalité les choses de César et les choses de Dieu, la politique et la conversion du cœur ; il faut même suggérer ou plutôt déclarer explicitement le contraire. L'Evangile ne doit pas être soigneusement écarté des choses de César, c'est évident ; mais il est encore plus évident que l'Evangile qui se rapporte aussi aux choses de César ne se rapporte pas en premier aux choses de César. (...) La glorification du dernier jour n'est pas l'achèvement des choses de César, mais l'accomplissement des huit béatitudes. De même, si l'Evangile nous demande, lorsque du moins c'est notre vocation, d'aménager un monde dont les institutions soient justes c'est avant tout pour plaire à Dieu, par charité pour nos frères et dans l'espérance de l'éternité avec le Seigneur ; ce n'est pas dans l'espérance d'une sorte de Parousie terrestre ; je veux dire dans l'espérance de créer des techniques et de promouvoir des institutions qui seraient une approximation des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. (...) L'Espérance chrétienne concerne un ordre de choses radicalement nouveau par rapport aux progrès matériels et par rapport à la cité de César. L'Evangile s'oppose à la sécularisation de l'Espérance, comme il s'oppose à l'identification de l'Eglise et de César. (…) Pour être roi d’une cité, Jésus-Christ, en effet, demande d’abord la fidélité au droit naturel pris dans son ensemble et non pas seulement un hommage public aux ministres de sa religion et aux Sacrements de son Corps et de son Sang.

vendredi 15 novembre 2019

Un appel à la vie intérieure - Dom Gérard Calvet

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Conférence prononcée au Grand Séminaire de Montréal par Dom Gérard Calvet, o.s.b., de l'abbaye Sainte Madeleine du Barroux (11 mars 1999).

Pourquoi parler de la vie intérieure? Parce que, de plus en plus, nous nous apercevons que c'est la vie cachée, intérieure, qui ne se voit pas aux yeux des hommes, c'est elle qui opère le déclenchement des grands événements de ce monde.

Jésus-Christ a passé trente ans de vie cachée et personne ne savait qui il était, ce qu'il faisait. Pendant ce temps, il n'a pas prêché, il n'a pas missionné, il vivait en présence de son Père, il priait, il travaillait dans l'ombre de la face de Dieu. L'essentiel de notre vie, c'est d'être une braise sous la cendre; mais l'on sait que la braise, lorsqu'elle chauffe, est capable de faire un incendie.

Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, la grande petite sainte est morte à vingt-quatre ans sans être sortie de son Carmel et elle a été décrétée " docteur de l'Église " et patronne des missions de l'Église universelle. Pourquoi ? Pour quelle raison les Papes ont-ils voulu cela, sinon précisément parce qu'elle a permis, par la force de sa profonde vie intérieure, faite de prière et d'intercession, d'être comme François Xavier mais d'une autre façon, la patronne des missions.

Une anecdote peut vous faire saisir quelque chose de son mystère. Parmi les moines de Montserrat, au temps de la guerre d'Espagne en 1936, les Rouges sont montés à l'assaut du monastère, ils ont enfermé les moines et il y en avait deux, chacun dans un cachot séparé et on leur portait leur pitance chaque jour. Les gardiens révélèrent plus tard un fait curieux : dans une cellule, le moine chantait, paraissait heureux, le visage ouvert; pourtant son sort semblait compromis pour toujours. Dans l'autre cellule, silence de mort, le moine non seulement ne chantait pas, mais paraissait profondément déprimé et contrarié. Or, ces deux moines bénédictins menaient depuis des années la même vie, selon la même règle, les mêmes travaux quotidiens, les mêmes observances, les mêmes prières. D'où vient que l'un faisait face à l'épreuve avec joie et que l'autre était accablé ?

Vous l'avez deviné. La vie intérieure, c'est quelque chose de tellement secret, de tellement profond qu'elle ne se découvre que dans des cas exceptionnels, quand l'heure de vérité a sonné. On touche là à quelque chose de beaucoup plus mystérieux qu'un simple élan d'enthousiasme au sens moderne du mot. Il y a une douce influence de la vertu de foi dans l'âme qui transforme la vie, qui donne une sérénité, une paix, un équilibre, une force d'âme, une piété douce et continue, un instinct surnaturel qui aperçoit la main de Dieu dans tous les événements. Il y a une sorte de réussite, de victoire de la foi qui ne se découvre que dans certaines occasions. Nous sommes tous appelés à cet épanouissement de l'âme.

La vie intérieure n'est pas un abri, ni un refuge. Elle est plutôt une rampe de lancement. Ce qui a déclenché la grande civilisation du Moyen Âge avec toutes ces oeuvres de charité extraordinaires, c'est la contemplation de quelques grands saints qui les ont inspirées comme saint Bernard, saint Thomas d'Aquin et autres. La vie secrète qui se nourrit de contemplation, de prière, a son rayonnement jusque dans l'action, jusque dans l'action apostolique et jusque dans l'action temporelle. De telles actions ne peuvent naître que dans les coeurs profondément épris de Dieu.

La vie intérieure est aussi le remède à l'affaissement de l'espérance. Quand on parle de l'espérance, on croit toujours que ce n'est que pour demain; par une espèce de vague optimisme, on pense que demain ça ira mieux. Non, ce n'est pas ça l'espérance. L'espérance a pour objet Dieu, la patrie céleste, l'union à Dieu, le bonheur éternel. Alors vous me direz : tout de même, vous n'allez pas me dire que sur terre il n'y a pas un petit peu d'espoir, Oui, mais dans la mesure où Dieu le permet pour soutenir notre regard vers Lui.

Depuis vingt siècles, les grands saints, les grands mystiques ne nous ont pas dit autre chose sinon qu'il y a une autre vie, un bien supérieur à tout ce que la vie terrestre peut nous proposer. Et ne croyez pas qu'il s'agit là simplement d'une spécialité pour " contemplatifs ". Non, les hommes qui ont été le plus plongés dans la vie du siècle, dans l'action, par exemple un saint Vincent de Paul, un saint Jean Bosco qui vivait en permanence au milieu des enfants pour les faire grandir en Dieu, tous ces saints très actifs étaient des géants de prière et ils puisaient leur générosité et leur force dans la vie contemplative, dans la vie intérieure.

Mère Teresa, un jour en entendant une personne lui dire : " Ah! Mère Teresa, c'est affreux, pourquoi tant de désordres dans le monde, et même dans l'Église? " Elle lui a répondu : " À cause de vous et à cause de moi ". Une grande petite sainte, Mère Teresa. Quand nous parlons de la vie intérieure, souvent les gens disent : Ah! C'est beau, c'est grand, mais comment y arriver ? Disons premièrement qu'il y a de grands obstacles à la vie intérieure. D'abord, il y a des gens superficiels, qui ne s'intéressent qu'à ce qui bouge, qu'à ce qui se voit, qu'à ce qui se mange, qu'à la télévision et qui, ensuite, nous demandent : comment est-ce que vous faites pour être tellement tranquilles, tellement serins, tellement heureux ? Blaise Pascal est un génie extraordinaire, en une phrase, on a l'impression qu'il a tout dit.

Exemple : " Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ". Cela ressemble à une boutade, mais c'est vrai. On bouge, on parle, on aime le bruit, on aime renouveler tout, et toujours faire du nouveau. Impossible de se stabiliser, de rester tranquille. Il faut savoir s'arrêter, faire une retraite de temps en temps. Et puis, il y a un autre obstacle qui est beaucoup plus profond encore; c'est l'amour-propre. Mais pas l'amour-propre au sens qu'a ce mot, lorsqu'une maîtresse d'école dit à un enfant : " Si vous aviez un peu d'amour-propre vous ne feriez pas tellement de taches sur votre cahier ". Elle a raison, l'amour-propre sur les lèvres de cette maîtresse, signifie le respect de soi-même, la dignité de soi. L'amour-propre désordonné de soi-même, c'est la recherche du confort, son bien, son argent, sa puissance, ses affections, on ne peut pas se donner à Jésus-Christ, on ne peut pas s'offrir, on ne peut pas imiter Jésus qui a dit : " Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et me suive! " Nous sommes tous invités, appelés à porter joyeusement la croix du Christ, chacun à sa mesure, chacun selon son état de vie et selon les dispositions de la Providence.

Dieu est là avec nous, un Dieu qui ne va pas nous tromper, qui va nous secourir tous les jours, qui va nous faire avancer, sur lequel nous pouvons donc nous reposer. C'est toute la spiritualité de la confiance, de l'abandon dans les mains de Dieu, dans l'amour divin. Sainte Marguerite Marie disait : " Le Coeur de Jésus est un trésor dont la confiance est la clé ". Seigneur Jésus, donnez-moi le chemin pour aller à vous, aidez-moi, secourez-moi, je désire entrer en Vous ". La vie intérieure est une vie éternelle commencée.

mardi 12 novembre 2019

Grave profanation en Charente-Maritime

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Communiqué de Mgr Georges Colomb – 10 novembre 2019

L’église Saint-Etienne de Tonnay-Charente a été profanée dans la soirée du samedi 9 novembre 2019 avec la volonté délibérée de porter atteinte à l’intégrité des hosties consacrées et à la croix du Christ qui a été renversée. Le tabernacle a été fracturé, le saint sacrement a été profané (hosties dispersées sur le sol, la lunule contenant une hostie pour l’adoration a été dérobée).

Monseigneur Georges Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes, dénonce avec la plus grande vigueur la violence d’une telle agression, expression de la haine contre le Christ et son Eglise, manifestation de violence, de lâcheté et de bêtise.

Cette profanation abjecte est une blessure et une humiliation douloureuses pour l’ensemble des catholiques du diocèse.

Une messe de réparation sera célébrée le jeudi 14 novembre à 18 heures en l’église de Tonnay-Charente.

 

Source - Site du diocèse de la Rochelle

Lundi 11 novembre 2019

Sermon de l'abbé Laurent de l'église Saint-Roch

Magnifique sermon de l'abbé Laurent de l'église Saint-Roch que tout pèlerin de chrétienté devrait écouter et méditer. Il nous permet de mieux comprendre ce qu'est la Chrétienté, le règne social du Christ, au coeur de la vocation de notre pèlerinage.

 

Joseph Thouvenel : « Les dirigeants de la CFTC trahissent quand ils ignorent la doctrine sociale chrétienne »

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Alors que la CFTC célèbre son centenaire à Marseille lors de son congrès confédéral, du 5 au 8 novembre, Joseph Thouvenel publie une histoire épique des combats de la CFTC. Il refuse que les sources du syndicalisme chrétien soient mises de côté.

100 ans après sa fondation, la CFTC revendique-t-elle toujours la doctrine sociale de l’Église de Léon XIII et tous ses développements ultérieurs ?

L’article premier des statuts de la CFTC est clair « la Confédération se réclame et s’inspire, dans son action, des principes de la morale chrétienne », de là découlent normalement nos réflexions et nos actions. D’où notre vigilance sur les conséquences des pratiques syndicales, comme la grève par exemple, celle-ci doit être le dernier recours à utiliser lorsque les autres moyens du dialogue social ont échoué, et après avoir mesuré si l’action et ses conséquences sont proportionnées aux objectifs, notamment concernant les usagers du service public, cela est dans notre ADN.

La formation est-elle au niveau pour mieux connaître cet ADN ?

Malheureusement cette formation « identitaire », socle de la connaissance des valeurs que nous devons porter, a été petit à petit réduite et a disparu au sein de certaines fédérations CFTC. Comment s’inspirer de ce que l’on ne connaît pas ? Comment s’appuyer sur ce que l’on ignore ? Aujourd’hui à tous les niveaux de la confédération, des responsables méconnaissent tout ou presque de la doctrine sociale chrétienne. J’ai tendance à considérer que c’est pire qu’une faute, c’est une trahison. Que cela soit par indifférence, mollesse d’esprit ou indolence intellectuelle c’est être infidèle à tous ceux qui se sont battu pour le syndicalisme chrétien que de ne point vivre et faire vivre « la morale sociale chrétienne » quand on exerce des responsabilités au sein de la CFTC.

Que retenez-vous des combats de la CFTC sur un siècle ?

De l’interdiction du travail des enfants, au repos dominical, en passant par la durée du travail, les retraites, ou les conventions collectives qui couvrent aujourd’hui 98% des salariés au-delà du code du travail. Que de belles choses, de nobles engagements, et de magnifiques réussites ! Je pourrai également citer la défense de l’enseignement libre ou plus récemment la reconnaissance par le MEDEF, qui jusqu’ici s’y refusait, de l’existence de pénibilités psychiques liés au travail. Notre histoire est faite d’engagement, de dévouement, de sacrifices pouvant aller jusqu’à donner sa vie comme sous l’occupation, elle est forte, elle est enthousiasmante, souvent admirable et malheureusement trop méconnue y compris en interne.

 

▶︎ À LIRE AUSSI 1er Mai : le syndicalisme en voie de disparition ?

 

A quoi peut servir la CFTC dans un univers syndical ou elle pèse seulement 10% ?

10%, c’est plus d’un demi-million de voix aux élections professionnelles, c’est 130 000 adhérents, c’est une implantation nationale et internationale.

10% ce n’est pas rien. C’est également des entreprises ou nous sommes majoritaires, des secteurs en forte progression comme le commerce, les services, la sécurité, les nouvelles technologies, l’agriculture et d’autres encore.

10% bien employés, c’est un formidable effet de levier, c’est souvent ce qui permet de former une majorité de signature ou non.

10% portant concrètement les valeurs sociales chrétiennes, c’est une clarté dans l’obscurité du matérialisme.

Mais si la CFTC abandonne son dernier C de chrétien pour être comme d’autres, se référant à un vague humanisme sans structure, sans profondeur, sans appel à la transcendance, nous n’avons aucune utilité dans le paysage social.C’est notre spécificité sociale chrétienne qui justifie notre existence, sans celle-ci, autant rejoindre plus gros, plutôt que d’encombrer le champ syndical pour des intérêts de personne.

Quel est le principal défi du syndicalisme chrétien dans la France du XXIsiècle ?

Comme tous les syndicats notre mode d’organisation, nos structures se justifiaient au XIXet au XXsiècle, plus aujourd’hui.

Les temps ont changé. La notion de subordination est de plus en plus floue, quand elle n’est pas vidée de sens. Combien de ces « indépendants » façon chauffeurs UBER ou autres prestataires de service sont-ils réellement indépendants ?

Comme les autres organisations syndicales, nous devons répondre à ces nouveaux enjeux.

Plus spécifiquement pour la CFTC le défi est simple. Être fidèle à nos valeurs ou disparaître.

Porteur des valeurs chrétiennes, nous sommes en capacité d’apporter des réponses aux défis de la numérisation, de la robotisation et des biotechnologies qui impacteront de plus en plus le monde du travail. La doctrine sociale chrétienne apporte des réponses sur ce qu’est l’Homme, il possède une conscience, il a le sens du bien et du mal, contrairement à la machine aussi sophistiquée soit-elle. L’approche matérialiste qui, structurellement, ne peut reconnaître le caractère sacré de chaque être humain n’a qu’une réponse, si c’est techniquement possible on peut le faire. Je veux un enfant, la technique le permet, le marché se met en place. Je prive volontairement cet enfant de père ou j’en fais un objet de commerce en exploitant la misère de femmes du bout du monde, c’est sans importance. Le marché est là pour répondre à cette demande et les syndicats, ONG et autres ligues de vertu sans repères, négocieront la longueur de la chaîne des nouveaux esclaves.

 

Source : Famille Chrétienne