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Lundi 01 juin 2020

Mot d'envoi de l'abbé Garnier depuis la cathédrale de Chartres

Au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit, ainsi soit-il

Amis pèlerins,

Tout d'abord, je voudrais adresser mes remerciements, … et, au vu des circonstances, mes encouragements.

Merci d'abord aux célébrants et prédicateurs des messes de pèlerinage de ces 3 jours ;

  • le chanoine Fournier, aumônier militaire, en l'église St Sulpice de Paris, samedi
  • le Révérend Père de Blignières, Religieux prêtre, prieur de la Fraternité Dominicaine St Vincent Ferrier, en l'église conventuelle Notre Dame du Rosaire de Chéméré le Roi, dimanche
  • Monseigneur Patrick Decourtieux, responsable de la 4° section de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en la basilique Saint Pierre de Rome, au Vatican, ce lundi.

Merci à Monseigneur Philippe Christory, évêque de Chartres, qui a permis que nous puissions venir en petite délégation pour clore ce pèlerinage au nom de tous les pèlerins, en union avec eux, en France et dans le monde.
Merci au Chanoine Blondeau, Recteur de la Cathédrale Notre Dame de Chartres, pour son accueil toujours bienveillant, même en cette période difficile.

Merci à tous les intervenants chefs de région, de chapitre, pèlerins, qui ont organisé en local des marches, retrouvailles, messes, adorations, prières communes, … Et merci à tous ceux qui les ont accueilli dans des églises ou terrains privés.

Merci aux bénévoles et cadres des équipes de la Direction des pèlerins et des soutiens, qui ont assuré le bon suivi et le déroulement, tant du pèlerinage relais que des initiatives locales. Je pense particulièrement et de tout cœur aux soutiens qui ont tout fait pour rendre possible la grande colonne et les grands bivouacs, les grand'messes, le rassemblement que nous aimons... Avant d'accepter une décision douloureuse et difficile, mais inévitable.

Merci à Notre Dame de Chartres. Elle a couvert de son voile, de sa protection les petits pèlerinages, répliques aimables du grand pélé en différents lieux. Avec l'antique prière, nous lui redisons ; « Sub tuum praesidium... Sainte Mère de Dieu, nous accourons sous votre protection. Ne méprisez pas nos prières dans les épreuves, mais de tout péril délivrez-nous, Vierge glorieuse et bénie ! »

Ami pèlerin, et maintenant?
    En cette extrémité de temps pascal, je souhaite que tu aies pu mettre à profit ce pèlerinage pour une bonne confession, une bonne communion eucharistique.
    Je souhaite que tu aies profité au mieux, en 2 ou 3 dimensions, à domicile ou dans quelque lieu saint, sur quelques chemin ou quelque terrain offert aimablement, des enseignements profonds et riches, qui acheminent jusqu'à toi les verités qui sauvent et sanctifient.
    Je souhaite que tu aies pu redécouvrir le monde des anges, invisibles et purs esprits. 
Tires-en de l'affection et de la confiance envers tes alliés les bons anges, en particulier Saint Michel, lié à notre pays par tant de rencontres, depuis celle du Mont Tombe, jusqu'à celle d'Anne d'Autriche en passant par la petite Jehanne ! Mais aussi Saint Raphaël, l'ange protecteur du mariage et de la famille, et Saint Gabriel, le patron et modèle des messagers divins, apôtre de l'évangélisation et de la mission !
Tires-en aussi de la vigilance, car le diable et ses alliés rôdent, comme des lions rugissant cherchant qui dévorer. Vigilance de la foi et de la prière, ardeur renouvelé pour le combat spirituel, recours aux sacrements et sacramentaux, humilité et confiance.
En définitive, ceux qui combattent avec toi sont meilleurs et plus nombreux que ceux qui sont contre toi. N'oublie pas cette verité pérenne un jour dite aux hommes par le prophète Elisée.
Si tu as pu faire cela, alors tu n'as pas perdu ta Pentecôte et le pélerinage autrement de 2020 n'est pas une fake news pour ce qui te concerne.

Ami pèlerin, et après ?
Rendez-vous en 2021! Nous avons tous hâte de retrouver les chemins de Paris à Chartres, et la grande colonne. Nous avons hâte de venir nous agenouiller au pied de l'autel pour la messe et la bénédiction, en chemin pour les confessions nombreuses, ces retournements d'âme. Et ensuite de nous lever pour marcher, pèleriner, progresser. D'ici là, soyons, une fois encore, lutteurs de Dieu, pour Dieu, avec Dieu. Pour la tradition, la chrétienté et la mission !

Dieu sait ce qu'Il fait, ce qu'Il veut, ce qu'Il permet.
Je terminerai par une image, une belle image. C'est un pèlerin qui a attiré là-dessus mon attention, et je lui en sais gré ; la trompette et la croix ! 
Sur les hauteurs de Notre Dame de Paris, cathédrale consumée, 
sur les hauteurs de Notre Dame de Chartres, cathédrale encore confinée, 
il y a un ange. 
Celui de Paris embouche une trompette. Il sonne le départ et le réveil spirituel du pèlerin, de l'Eglise, de la France chrétienne, il appelle au combat et signale les victoires du règne du Christ. 
Celui de Chartres présente au pèlerin arrivé une croix. Il rappelle qu'elle est l'arme suprême, que si rien n'est sacrifié, rien n'est obtenu, que c'est par la croix qu'on est vainqueur avec le Christ.

Le pèlerinage a été 
tantôt joyeux et glorieux comme un coup de trompette, 
tantôt douloureux comme une croix. 
C'était peut-être le cas particulièrement cette année! 

Mais le serviteur n'est pas plus grand que le Maître.
Jehanne d'Arc, la sainte de la Patrie, a connu à très peu de distance la trompette de la victoire et de la gloire, et la croix de la prison, du jugement et du bûcher.
Alors... faut-il s'étonner que notre œuvre suive le Christ, entre dans la logique de Dieu, puisqu'il est tout entier au service de Dieu et des âmes, au service du règne du Christ? 
Faut-il s'étonner d'avoir à passer par la Passion et la croix pour arriver à la Résurrection, puisque le Christ Lui-même a régné par le bois de la croix? 
On n'entre bien en cette demeure de Dieu qu'en pèlerin, après un temps d'effort et de purification, de conversion. 
On n'entre bien dans la gloire divine qu'en passant par la croix. 
C'est aussi une mission des anges de nous souffler, à l'oreille comme au cœur ; 


« Si tu as été éprouvé, 
c'est parce que tu étais agréable à Dieu, 
c'est pour que tu sois plus encore agréable à Dieu ». 

Ami pèlerin, de tout cœur, je te bénis et te confie à la protection des bons anges! Avec nous, chante maintenant la Reine des anges, par ta voix et ta vie, en attendant que nous le fassions, tous réunis, s'il plait à Dieu, à la Pentecôte prochaine.

O Notre Dame, ranimez notre foi,
dans les épreuves, gardez-nous l'esperance,
Vierge Marie, donnez-nous charité!


Homélie du lundi de Pentecôte par Mgr Descourtieux

Pèlerinage de chrétienté
Messe de clôture
Lundi de Pentecôte
1er juin 2020


Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Chers pèlerins,

    qui avez parcouru invisiblement non seulement les 100 kilomètres qui séparent Paris de Chartres, mais aussi les 1472 kilomètres qui séparent Chartres de Rome, si du moins j’en crois les indications données par les instruments de calcul contemporains, soyez les bienvenus dans cette Basilique construite sur les lieux mêmes où Pierre, le prince des Apôtres, a rendu le témoignage suprême, le témoignage du sang, au terme de son propre pèlerinage, qui l’avait conduit d’une humble bourgade de Galilée jusqu’en la capitale de l’Empire romain.

    Cette année, l’épreuve principale a consisté non pas dans la marche sous le soleil ou sur les aspérités de la route et des chemins, mais dans le sacrifice qu’il a fallu faire de trois journées exaltantes, au cours desquelles on voit se rapprocher progressivement les flèches de Notre-Dame de Chartres, cette cathédrale qui, selon la belle formule de Charles Péguy, est « maîtresse de sagesse et de silence et d’ombre » (Prière de report). On ne choisit pas ses épreuves. C’est le Seigneur qui nous les envoie, en les proportionnant toujours à ce que nous sommes capables de porter avec Lui. 

    Nous voici donc réunis, non pas sous les célèbres verrières de la cathédrale ou près de Notre-Dame de Sous-Terre, mais, grâce à la bienveillance de Son Éminence le Cardinal Angelo Comastri, Archiprêtre de Saint-Pierre, devant l’autel de Sainte Pétronille, qui, au milieu du VIIIe siècle,  fut donnée comme patronne à la France par le Pape Étienne II au cours de son échange avec le roi Pépin le Bref, père de l’empereur Charlemagne. C’est ici même qu’est venu, en 1889, le premier pèlerinage ouvrier de France, sous la conduite du Cardinal Langénieux, Archevêque de Bordeaux, et c’est ici aussi qu’est célébrée tous les ans une messe pour la France, à la demande de l’Ambassade de France près le Saint-Siège.

    Mais il y a bien plus que des souvenirs purement français à évoquer ici, puisque le pèlerinage de chrétienté rassemble des pèlerins venus des quatre coins de la terre. Vous aviez, chers pèlerins, un thème de réflexion qui invite à dilater son regard bien au-delà du monde visible, puisque vous avez invoqué nos saints Anges gardiens, des anges qui sont présents sur ce très beau tableau que vous apercevez et qui montre, dans un raccourci saisissant, la mise au tombeau de sainte Pétronille, en même temps que son entrée au ciel, où elle est reçue par le Christ ressuscité dans sa gloire, qui lui montre ses mains martyrisées sur la Croix et ouvertes avec la plus grande générosité que l’on puisse imaginer.

    Sur terre, dix personnages sont représentés. Au ciel, neuf seulement, mais parmi eux, on distingue parfaitement sept anges, qui entourent Jésus et Pétronille. Leurs attitudes sont éloquentes : aucun d’eux ne nous regarde, mais tous ils travaillent pour nous : l’un s’apprête à couronner Pétronille, quatre autres soutiennent le Christ en gloire, à qui ils offrent le soutien de leur louange et de leurs services, tandis que les deux plus grands regardent le ciel, où ils voient le Père et l’Esprit Saint, qui demeurent totalement invisibles à nos yeux. Ce faisant, ils nous invitent nous aussi à dépasser le stade du visible et à nous souvenir que notre véritable habitation est dans les cieux, comme le dit saint Paul (Ph 3, 20).

    Notre Saint-Père le Pape habite à quelques centaines de mètres d’ici. Il prie pour vous et il vous bénit tous. Très souvent, il célèbre la messe votive des saints anges et, tous les ans, le 2 octobre, en la fête des saints anges gardiens, il commente un texte tiré du livre de l’Exode qui parlera tout particulièrement aux pèlerins que vous êtes. Le Pape, en effet, cite ce texte - « je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé » (Ex 23, 20), puis il rappelle que l’Église célèbre nos « compagnons de route, les protecteurs de notre chemin, les anges qui sont précisément avec nous, sur le chemin », parce que, ajoute-t-il, « c’est vrai, la vie est un chemin sur lequel se trouvent des pièges et des périls. Nous avons besoin d’une boussole, mais d’une boussole à dimension humaine. (…) L’ange gardien n’est pas seulement avec nous, mais il voit aussi le Père. Il est en relation avec Lui. Il est un pont, chaque jour, depuis l’heure où nous nous levons jusqu’à celle où nous nous couchons » (homélies du 2 octobre 2014 et du 2 octobre 2018).

    Sur la route où nous avons marché, au moins en pensée, nous rencontrons des anges et des témoins, et, au terme, nous voici devant les textes que nous ont laissés les tout premiers disciples du Christ, saint Luc, dans les Actes, et saint Jean, dans son évangile. Ces joyaux sont à la fois au terme de votre pèlerinage et au point de départ de la suite. Saint Luc, dans les Actes, nous montre saint Pierre en train d’annoncer le Christ ressuscité à un groupe de Juifs qui le découvre. L’Esprit Saint intervient directement d’une manière extraordinaire, et tous demandent le baptême, qui les fait entrer définitivement dans l’Église. C’est effectivement un terme et un point de départ, exactement comme dans un pèlerinage : terme d’une vie dans l’ignorance du vrai sens de l’existence et dans l’obscurité de l’ignorance - ces païens menaient une vie sans but véritable -, mais c’est aussi un magnifique point de départ vers une vie d’union intense au Père, par Son Fils et dans l’Esprit. Ce qui s’est joué sur les bords de la Méditerranée, à Césarée, chez un centurion romain païen, de la cohorte Italique, nommé Corneille, c’est le passage de l’Évangile à tout ce monde païen qui n’était pas l’héritier des promesses d’Israël. Chacun d’entre nous est l’héritier de ce passage.

    Avec saint Jean, dont Mgr Léonard nous disait l’année dernière qu’il avait résumé tout son Évangile dans cette phrase « Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3, 16), tout est dit, effectivement : au départ, un amour infini, celui de Dieu le Père pour le monde. Saint Jean insiste, dans sa première lettre : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés » (1 Jn 4, 10). Au terme, l’amour infini encore, puisque la vie éternelle, c’est la contemplation sans fin de l’amour de Dieu qui a agi en nous, partout dans l’espace et toujours dans le temps, grâce à l’Esprit qui a « rempli l’univers » ainsi que nous l’avons chanté hier (cf. Sg 1, 7). Entre le principe et la fin, entre le point de départ et le point d’arrivée, l’amour encore nous soutient, mais là, nous sommes profondément impliqués. Le Seigneur nous demandera au cours du Jugement Dernier : comment m’as-tu aimé, comment as-tu aimé ton prochain ?

      Aujourd’hui, chers frères et sœurs, en pensant à Notre-Dame de Chartres, en priant pour toutes nos familles, pour nos amis, mais aussi pour nos ennemis, décidons d’être, en compagnie de nos anges gardiens, des pèlerins de l’amour qui acceptent de recevoir leur vie comme un don à rendre au Père de toutes les miséricordes (cf. 2 Co 1, 3). Confions-nous à Notre-Dame de la Route, qui fait tout ce chemin avec nous et demandons-lui de nous inspirer de ne jamais abandonner notre vocation chrétienne. Laissons-nous saisir par le Christ pour être offerts par Lui au Père, dans le feu de l’Esprit saint.
 
     Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. 

Mgr Descourtieux
Congrégation pour la Doctrine de la Foi


Homilía para el lunes de Pentecostés

Peregrinación de cristiandad
Misa de clausura
Lunes de Pentecostés
1 de junio de 2020


En el nombre del Padre, del Hijo y del Espíritu Santo. Amén.

Queridos peregrinos,

    que habéis recorrido invisiblemente no sólo los 100 kilómetros que separan París de Chartres, sino también los 1.472 kilómetros que separan a Chartres de Roma, al menos según las indicaciones de los instrumentos informáticos contemporáneos, sed bienvenidos a esta Basílica construida sobre el lugar mismo donde Pedro, el Príncipe de los Apóstoles, dio el testimonio supremo, el testimonio de la sangre, al final de su propia peregrinación, que lo había llevado de una humilde aldea de Galilea a la capital del Imperio Romano.

    Este año la prueba principal no ha consistido en la marcha bajo el sol o la aspereza de la ruta y los caminos, sino en el sacrificio que ha sido necesario hacer de la ausencia de tres días emocionantes, durante los cuales vemos gradualmente la aguja de Nuestra Señora de Chartres, esta catedral que, según la hermosa fórmula de Charles Péguy, es "maestra de sabiduría de silencio y de sombra". No elegimos nuestras pruebas. Es el Señor quien nos las envía, siempre de acuerdo con lo que somos capaces de soportar con Él. 

    Así que aquí estamos, juntos, no bajo las famosas vidrieras de la catedral o cerca de Nuestra Señora de Bajo-Tierra, sino, gracias a la benevolencia de Su Eminencia el Cardenal Angelo Comastri, Arcipreste de San Pedro, frente al altar de Santa Petronila, quien, a mediados del siglo VIII, fue dada como patrona a Francia por el Papa Esteban II durante su alianza con el rey Pipino el Breve, padre del emperador Carlomagno. Fue aquí donde llegó la primera peregrinación obrera de Francia en 1889, bajo la dirección del cardenal Langénieux, arzobispo de Burdeos, y es aquí también donde se celebra cada año una Misa por Francia, a petición de la Embajada de Francia para la Santa Sede.

    Pero hay más que simples recuerdos puramente franceses que evocar aquí, ya que la peregrinación de cristiandad reúne a peregrinos venidos de los cuatro rincones de la tierra. Habéis tenido, queridos peregrinos, un tema de reflexión que nos invita a ampliar la mirada mucho más allá del mundo visible, ya que habéis invocado a nuestros Santos Ángeles guardianes, ángeles que están presentes en este hermoso cuadro que veis y que muestra, en un escorzo sobrecogedor, el entierro de Santa Petronila, al mismo tiempo que su entrada al cielo, donde es recibida por Cristo resucitado en Su gloria, que le muestra Sus manos martirizadas en la Cruz y abiertas con la mayor generosidad que podamos imaginar.

    En la tierra, se representan diez personajes. En el cielo, sólo nueve, pero entre ellos, se distinguen perfectamente siete ángeles, que rodean a Jesús y Petronila. Sus actitudes hablan por sí solas: ninguna de ellas nos mira, pero todas ellas nos dicen algo: una está a punto de coronar a Petronila, otras cuatro sostienen a Cristo en gloria, a quien ofrecen el sostén de sus alabanzas y servicios, mientras que las dos más grandes miran al cielo, donde ven al Padre y al Espíritu Santo, que permanecen totalmente invisibles a nuestra vista. Al hacerlo, también nos invitan a ir más allá del estado de lo visible y a recordar que nuestra verdadera morada está en los cielos, como dice San Pablo (Filip. 3:20).

    Nuestro Santo Padre el Papa vive a unos cientos de metros de aquí. Reza por vosotros y os bendice a todos. Muy a menudo, celebra la misa votiva de los santos ángeles y, cada año, el 2 de octubre, en la fiesta de los santos ángeles guardianes, comenta un texto del libro del Éxodo que hablará especialmente a vosotros peregrinos. El Papa, de hecho, cita este texto - "He aquí que Yo envío un Ángel delante de ti, para guardarte en el camino, y para conducirte al lugar que te tengo dispuesto" (Ex 23, 20) y luego recuerda que la Iglesia celebra a nuestros "compañeros de viaje, los  protectores de nuestro viaje, los ángeles que están precisamente con nosotros en el camino", porque, añade, "es cierto, la vida es un camino en el que hay trampas y peligros. Necesitamos     una brújula, pero una brújula con una dimensión humana. (...) El ángel de la guarda no sólo está con nosotros, sino que también ve al Padre. Se relaciona con Él. Es un puente todos los días desde la hora en que nos levantamos hasta el momento en que nos acostamos" (homilías del 2 de octubre de 2014 y del 2 de octubre de 2018).  

    En el camino por donde hemos caminado, al menos en el pensamiento, nos hemos encontramos con ángeles y testigos, y al final estamos aquí ante los textos que nos dejaron los primeros discípulos de Cristo, San Lucas, en los Hechos de los Apóstoles, y San Juan, en su Evangelio. Estas joyas son el término de vuestra peregrinación y el punto de partida de la continuación. San Lucas, en los Hechos de los Apóstoles, nos muestra a San Pedro anunciando a Cristo resucitado a un grupo de judíos que lo descubren. El Espíritu Santo interviene directamente de una manera extraordinaria, y todos piden el bautismo, que les hace entrar definitivamente en la Iglesia. Es, en efecto, un término y un punto de partida, como en una peregrinación: un término de una vida en el desconocimiento del verdadero significado de la existencia y en la oscuridad de la ignorancia -esos paganos llevaban una vida sin un verdadero propósito-, pero también es un magnífico punto de partida hacia una vida de intensa unión con el Padre, por Su Hijo y en el Espíritu. Lo que se jugó en las costas del Mediterráneo, en Cesarea, en casa de un centurión romano pagano, de la cohorte itálica, llamado Cornelio, es el paso del Evangelio a todo este mundo pagano que no era heredero de las promesas de Israel. Cada uno de nosotros es el heredero de este pasaje.

    Con San Juan, de quien Monseñor Leonard nos decía el año pasado que había resumido todo su Evangelio en esta frase "Porque así amó Dios al mundo: hasta dar su Hijo único, para que todo aquel que cree en Él no se pierda, sino que tenga vida eterna" (Jn 3, 16), todo está dicho, en efecto: en el principio, un amor infinito, el de Dios Padre hacia el mundo. San Juan insiste en su primera carta: «no en que nosotros hayamos amado a Dios, sino en que Él nos amó a nosotros» (1 Jn 4, 10). Al final, el amor infinito también, ya que la vida eterna es la contemplación sin fin del amor de Dios que ha actuado en nosotros, en todas partes en el espacio y continuamente en el tiempo, gracias al Espíritu que ha "llenado el universo" como cantamos ayer (cf. Sab 1, 7). Entre el principio y el fin, entre el punto de partida y el de llegada, el amor continúa sosteniéndonos, pero ahí estamos profundamente implicados. El Señor nos preguntará durante el Juicio Final: ¿cómo me amaste?, ¿cómo amaste a tu prójimo?  

    Hoy, queridos hermanos y hermanas, pensando en Nuestra Señora de Chartres, orando por todas nuestras familias, por nuestros amigos, pero también por nuestros enemigos, decidamos estar en compañía de nuestros ángeles guardianes, peregrinos del amor que aceptan recibir su vida como un don que ha ser entregado al Padre de todas las misericordias (cf. 2 Co 1, 3).  Confiémonos a Nuestra Señora del Buen Camino, que hace todo este viaje con nosotros, y pidámosle que nos inspire a nunca abandonar nuestra vocación cristiana. Dejémonos embargar por Cristo para ser ofrecidos por Él al Padre, en el fuego del Espíritu Santo.
 
    En el nombre del Padre, del Hijo y del Espíritu Santo. Amén.

Mgr Descourtieux
Congrégation pour la Doctrine de la Foi


Omelia per lunedì di Pentecoste

Pellegrinaggio della Cristianità
Messa conclusiva
Lunedi di Pentecoste
1° giugno 2020


Nel nome del Padre, del Figlio e dello Spirito Santo. Amen.

Cari pellegrini,

    che avete percorso non solo i 100 chilometri che separano Parigi da Chartres, ma anche i 1472 chilometri che separano Chartres da Roma, secondo i moderni strumenti di calcolo, siate i benvenuti in questa Basilica costruita sul luogo stesso dove, Pietro, il principe degli Apostoli, ha reso la testimonianza suprema, la testimonianza del sangue, al termine del suo pellegrinaggio, che lo aveva condotto da un umile villaggio della Galilea fino alla capitale dell’Impero Romano.

    Quest’anno, la prova principale, non è consistita nella marcia sotto il sole o nell’affrontare le asperità del terreno e del cammino, ma nel sacrificio dovuto di tre giorni esaltanti, nel corso dei quali avremmo visto stagliarsi nel cielo sempre più vicine le guglie di Notre- Dame di Chartres, la cattedrale che, secondo la splendida formula di Charles Peguy, è « maestra di saggezza e di silenzio e d’ombra » (Prière de report). Non è possibile scegliere le proprie prove. È il Signore che ce le invia, sempre in proporzione a quello che siamo capaci di sostenere insieme a Lui. 

    Eccoci quindi riuniti, non sotto le celebri vetrate della cattedrale accanto a Notre-Dame de Sous-Terre, ma, grazie alla benevolenza di Sua Eminenza il Cardinale Angelo Comastri, Arciprete della Basilica di San Pietro, ai piedi dell’altare di Santa Petronilla, che a metà dell’ottavo secolo fu eletta come patrona della Francia da Papa Stefano II nel corso delle trattative con Pipino il Breve, padre dell’imperatore Carlo Magno. Qui, nel 1891, giunse il primo pellegrinaggio degli operai francesi, sotto la guida del Cardinale Langénieux, Arcivescovo di Bordeaux, ed è sempre qui che ogni anno viene celebrata una Santa Messa per la Francia, su richiesta dell’Ambasciata di Francia presso la Santa Sede.

    Ma qui c’è molto più che ricordi puramente francesi da evocare, perche il pellegrinaggio della cristianità riunisce pellegrini da quattro angoli della terra. Quest’anno, cari pellegrini, il tema su cui siete invitati a riflettere invita ad alzare o sguardo ben al di là del mondo visibile, perché avete invocato i santi Angeli custodi, angeli che sono qui rappresentati nel bel dipinto che vedete e che mostra, in uno scorcio sorprendente, allo stesso tempo la sepoltura di Santa Petronilla ed il suo ingresso in Cielo, dove è accolta da Cristo risorto nella sua gloria, e che le mostra le sue mani trafitte sulla Croce e distese con generosità infinita.

    Sulla terra sono rappresentati dieci personaggi. Nel cielo, solamente nove, ma tra questi sono perfettamente distinguibili sette angeli, che circondano Gesù e Petronilla. I loro atteggiamenti sono eloquenti : nessuno di loro ci rivolge lo sguardo, ma sono tutti all’opera per noi : uno si appresta ad incoronare Petronilla, altri quattro sostengono il Cristo nella gloria, al quale offrono il sostegno della loro lodo e del loro servizio, mentre i due più grandi guardano verso verso il cielo, dove vedono il Padre e lo Spirito Santo, che rimangono totalmente invisibili ai nostri occhi. Così facendo, ci invitano ad andare oltre a ciò che è visibile agli occhi, ricordandoci che la nostra vera patria è nei cieli, come dice san Paolo (Fil 3, 20).

    Il nostro Santo Padre il Papa abita a qualche centinaia di metri da qui. Prega per voi e vi benedici tutti. Molto spesso celebra la messa votiva dei santi angeli e, tutti gli anni, il 2 ottobre, nella festa degli angeli guardiani, commenta un passo del libro dell’Esodo che è si rivolge in modo particolare a voi pellegrini. Il Papa, infatti, cita il testo - « ecco, io mando un angelo davanti a te per custodirti sul cammino e per farti entrare nel luogo che ho preparato » (Ex 23, 20), poi ricorda che la Chiesa celebra i « nostri compagni di cammino, i nostri protettori nel cammino: gli angeli, che ci custodiscono e sono proprio con noi, nel cammino », perché, aggiunge, « è vero: la vita è un cammino, e dobbiamo essere aiutati a camminare bene, perché nel cammino ci sono insidie, ci sono pericoli. Abbiamo bisogno di una bussola: ma di una bussola umana, o una bussola che assomigli all’umano e che ci aiuti a guardare dove dobbiamo andare. (…) Il nostro angelo custode non solo è con noi, ma vede Dio Padre. È in rapporto con lui. È il ponte quotidiano, dall’ora che ci alziamo all’ora che andiamo a letto, che ci accompagna ed è in legame fra noi e Dio Padre » (omelie del 2 ottobre 2014 e del 2 ottobre 2018).

    Sul cammino che abbiamo percorso, almeno idealmente, abbiamo incontrato degli angeli e dei testimoni e, infine, ci troviamo di fronte ai testi che ci hanno lasciato i primi discepoli di Cristo, San Luca, negli Atti, e san Giovanni, nel suo vangelo. Questi gioielli sono sia alla fine del vostro pellegrinaggio, sia all’inizio del suo seguito. San Luca, negli Atti, ci mostra San Pietro che annuncia il Cristo risorto ad un gruppo di Giudei che lo scopre. Lo Spirito Santo interviene direttamente in una maniera straordinaria, e tutti domandano il battesimo, che li fa entrare definitivamente nella Chiesa. È davvero un termine e un punto di partenza, esattamente come in un pellegrinaggio : fine di una vita trascorsa nell’ignoranza del vero senso dell’esistenza - questi pagani conducevano una vita senza un vero obiettivo -, ma anche un magnifico punto di partenza verso una vita di unione piena con il Padre, per mezzo del Suo Figlio e nello Spirito Santo. Questo è ciò che è avvenuto sulle rive del Mediterraneo, a Cesarea, presso la casa di un centurione romano pagano, della coorte italica, chiamato Cornelio, è il passaggio del Vangelo a tutto il mondo pagano che non era l’erede delle promesse di Israele. Ciascuno di noi è l’erede di questo passaggio.

    Con San Giovanni, del quale Mgr Léonard ci ha detto l’anno passato che ha riassunto tutto il suo Vangelo in questa frase « Dio infatti ha tanto amato il mondo da dare il suo Figlio unigenito, perché chiunque crede in lui non muoia, ma abbia la vita eterna » (Gv 3, 16), tutto stato detto, effettivamente : all’inizio, un amore infinito, quello di Dio Padre per il mondo. San Giovanni insiste, nella sua prima lettera : « In questo sta l'amore: non siamo stati noi ad amare Dio, ma è lui che ha amato noi » (1 Gv 4, 10). Al termine, ancora l’amore infinito, poiché la vita eterna è la contemplazione senza fine dell’amore di Dio che ha operato in noi, ovunque nello spazio e sempre durante il tempo grazie allo Spirito che ha « riempito l’universo » come abbiamo cantato ieri (cf. Sap 1, 7). Tra il principio e la fine, tra il punto il partenza e il punto di arrivo, l’amore sempre ci sostiene, ma qui, siamo profondamente coinvolti. Il Signore ci domanderà nel Giudizio Universale : come mi hai amato, come hai amato il tuo prossimo ?

     Oggi, cari fratelli e sorelle, rivolti a Notre-Dame de Chartres, e pregando per tutte le nostre famiglie, per i nostri amici, ma anche per i nostri nemici, decidiamo di essere, in compagnia dei nostri angeli custodi, pellegrini della carità che accettano di ricevere la propria vita come un dono da rendere a Padre di tutte le misericordie (cf. 2 Co 1, 3). Affidiamoci alla Madonna della Strada, che ci accompagna lungo il cammino e domandiamole di ispirarci affinché mai abbiamo ad abbandonare la nostra vocazione cristiana. Lasciamoci afferrare dal Cristo per essere offerti per mezzo di Lui al Padre, nel fuoco dello Spirito Santo.
 
     Nel nome del Padre, del Figlio e dello Spirito Santo. Amen. 


Mgr Descourtieux
Congrégation pour la Doctrine de la Foi


Homily for Pentecost Monday

Pilgrimage of Christianity
Final mass
Monday June 1st, 2020

In the name of the Father, and of the Son, and of the Holy Spirit. Amen. 

Dear pilgrims, 

who have invisibly travelled not only the 100 kilometres that separate Paris from Chartres, but also the 1,472 kilometres that separate Chartres from Rome, (according to my computer), welcome to this Basilica built on the very place where Peter, the prince of the Apostles, gave the supreme testimony, the testimony of the blood, at the end of his own pilgrimage, which had taken him from a humble village of Galilee to the capital of the Roman Empire. 

This year, the main test consisted not in walking under the sun or on the roughness of the road and paths, but in the sacrifice that had to be made of three exhilarating days, during which we see the spires of Notre-Dame de Chartres, getting gradually closer. Chartres: the cathedral which, according to Charles Péguy’s beautiful metphor, is "mistress of wisdom and of silence and shade" (Prayer of postponement). You don't choose your tests. It is the Lord who sends them to us, always proportioning them to what we are able to carry with Him. So here we are, not illuminated by the famous stained glass of the cathedral or near Notre-Dame de Sous-Terre, but, thanks to the benevolence of His Eminence Cardinal Angelo Comastri, Archpriest of Saint Peter’s, in front of the altar of Sainte Pétronille, who, in the middle of the 8th century, was given as patroness to France by Pope Stephen II during his exchange with King Pepin the Short, the father of the Emperor Charlemagne. It was here that the first workers' pilgrimage from France came in 1889, under the leadership of Cardinal Langénieux, Archbishop of Bordeaux, and it is here too that a Mass is celebrated every year for France, at the request of the French Embassy to the Holy See.

But there are many more than purely French memories to evoke here, since the pilgrimage of Christendom brings together pilgrims from all over the world. You had, dear pilgrims, a theme for reflection that invited you to expand your gaze far beyond the visible world, since you have invoked our holy Guardian Angels, angels who are present on this very beautiful table which you see and which shows, in a striking compression of time, the burial of Saint Petronilla, at the same time as her entry into heaven, where she is received by Christ risen in his glory, who shows her his hands martyred on the Cross and opened with the greatest generosity that you can imagine.

On earth, ten characters are represented. In heaven, only nine, but among them, there are perfectly distinguished seven angels, who surround Jesus and Petronilla. Their attitudes are eloquent: none of them looks at us, but all of them work for us: one is about to crown Petronilla, four others support Christ in glory, to whom they offer the support of their praise and their services, while the two older ones look at the sky, where they see the Father and the Holy Spirit, who remain totally invisible to our eyes. In doing so, they also invite us to go beyond the visible stage and to remember that our true home is in heaven, as Saint Paul says (Phil 3:20).

Our Holy Father the Pope lives a few hundred metres from here. He prays for you and he blesses you all. Very often he celebrates the votive mass of the holy angels and, every year, on October 2, on the feast of the holy guardian angels, he comments on a text taken from the book of Exodus which will speak particularly to you, as pilgrims. The Pope, in fact, quotes this text - "I will send an angel before you to keep you on the way and to send you to the place that I have prepared for you" (Ex 23:20), then he recalls that the Church celebrates our "fellow travelers, the protectors of our path, the angels who are precisely with us, on the path", because, he adds, "it's true, life is a path on which we find traps and perils for ourselves. We need a compass, but a human-sized compass. (…) Our guardian angel is not only with us, but he also sees the Father. He is related to Him. He is thus a bridge, every day, from the time we get up until the time we go to bed "(homilies of October 2, 2014 and October 2, 2018).

On the road we have walked, at least in thought, we have met angels and witnesses, and, at the end, we confront the texts that the very first disciples of Christ, Saint Luke, left us in Acts, and Saint John, in his Gospel. These jewels are both at the end of your pilgrimage and at the starting point of what follows. Saint Luke in the Acts shows us Saint Peter announcing the risen Christ to a group of Jews who learn to believe. The Holy Spirit intervenes directly in an extraordinary way, and all ask for baptism, which brings them definitively into the Church.

It is indeed both an end and a starting point, exactly as in a pilgrimage: the end of a life lived lacking the true meaning of existence and in the darkness of ignorance – those pagans led a life without true goal - but it is also a magnificent starting point towards a life of intense union with the Father, through His Son and in the Spirit. What happened on the shores of the Mediterranean, in Caesarea, with a pagan Roman centurion, of the Italian cohort, named Corneille, is the passing on of the Gospel to the whole of that pagan world that was not heir to the promises of Israel. Each of us is the heir to this gift. 

With Saint John, of whom Monsignor Leonard told us last year that he had summed up his whole Gospel in this sentence "God so loved the world that He gave him his only begotten Son, that whoever believes in him should not perish, but may he have eternal life ”(Jn 3:16), all is said, indeed: at the start, an infinite love, that of God the Father for the world. Saint John insists, in his first letter: "It was not we who loved God, it was He who loved us" (1 Jn 4:10). At the end, love still infinite, since eternal life is the endless contemplation of the love of God that worked in us, everywhere in space and always in time, thanks to the Spirit who "filled the universe" as we sang yesterday (cf. Sg 1, 7). Between the start and the end, between the point of departure and the point of arrival, love always sustains us, but here we are deeply involved. The Lord will ask us at the Last Judgment: how did you love me, how did you love your neighbour?

Today, dear brothers and sisters, thinking of Our Lady of Chartres, praying for all our families, for our friends, but also for our enemies, let us decide to be, in the company of our guardian angels, pilgrims of love who accept to receive their life as a gift to give to the Father of all mercies (cf. 2 Cor 1, 3). Let us entrust ourselves to Our Lady of the Road, who walks all the way with us and ask her to inspire us to never give up our Christian vocation. Let us be seized by Christ to be offered by Him to the Father, in the fire of the Holy Spirit.
 
 In the name of the Father, the Son and the Holy Spirit. Amen.
 

Mgr Descourtieux
Congrégation pour la Doctrine de la Foi


Dimanche 31 mai 2020

Les anges et les béatitudes - Homélie du dimanche de Pentecôte

 

Chers amis,

Notre pèlerinage est cette année consacré aux saints anges. En ce dimanche de la Pentecôte, nous allons méditer comment les saints anges nous disposent à recevoir docilement la motion du Saint-Esprit qui nous fait vivre les béatitudes.

Selon une très ancienne tradition, qui remonte à Denys l’Aréopagite, interprétant la liste des chœurs angéliques donnée par saint Paul, les bons anges, ces purs esprits crées par Dieu avant le monde corporel, se répartissent en neuf chœurs. Ces chœurs sont groupés, trois par trois, en trois hiérarchies. À chacune des hiérarchies est assignée une fonction spécifique dans le gouvernement du monde et des hommes. La première hiérarchie purifie les hommes, la seconde les illumine, et la troisième les unit à Dieu.

On peut mettre en relation chacune de ces trois hiérarchies avec chacun des trois groupes de béatitudes. Les anges purificateurs de la première hiérarchie nous aident à vivre les trois premières béatitudes, celles de la fuite du péché : bienheureux les pauvres, les doux et les affligés. Les anges illuminateurs de la seconde hiérarchie nous guident dans la mise en œuvre des béatitudes de l’action : bienheureux les affamés de justice et les miséricordieux. Les anges de l’union à Dieu de la troisième hiérarchie nous soutiennent dans la pratique de la contemplation : bienheureux les cœurs purs et les pacifiques.

Les anges nous purifient en nous annonçant la joie de l’espri

La première expérience de l’homme par rapport au bonheur, c’est qu’il le désire et qu’il n’y parvient pas. Son cœur n’est jamais rassasié par les biens de ce monde. Le monde est trop petit pour nourrir sa soif de béatitude. L’âme humaine est une flamme fragile, vacillant entre deux abîmes infinis : le mystère de Dieu et l’énigme de son propre esprit. Dieu, « Celui qui est » (Ex 3, 14), habite, au sommet de la sainte montagne, le Buisson ardent qui brûle sans se consumer. L’homme scrute l’abîme profond de son âme unie au monde corporel, son âme navrée de désirs infinis… et il n’en trouve jamais le fond 

Les anges nous manifestent l’existence du monde spirituel à l’état pur. Ils nous rappellent que nous sommes des esprits comme eux, mais des esprits incarnés, que le péché a blessés et que le démon jalouse. Les bons anges, eux, sont des miroirs sans tâche de la Joie de Dieu. Leur lumière vient faire sur nos ténèbres une percée… vers le haut ! Ils nous purifient en nous détachant du royaume illusoire de notre Moi insatiable, et en nous annonçant la joie fondamentale : le Sauveur veut inscrire nos noms dans les Cieux, il veut écrire notre Nom d’éternité (cf. Ap 2, 17) dans le Foyer incandescent de Dieu !

Oui, les anges nous purifient, en effaçant de notre front les stigmates des péchés capitaux, comme l’a vu Dante dans les Chants du Purgatoire. À chaque palier de la montée purificatrice, un ange efface l’un des sept « P » que le poète porte sur son front et qui traduit les souillures de son âme, tout en chantant la béatitude opposée au vice qui est purifié ! (1)

La lumière angélique est celle d’esprits finis, elle filtre dans notre âme blessée. Elle nous intrigue, nous apprivoise au bien, et nous attire vers la Joie infinie de la Lumière éternelle. « Réjouissez-vous, vous pouvez quitter la mortelle et ennuyeuse trilogie de l’argent, de la violence et du sexe. Réjouissez-vous, les pauvres, les doux, les affligés ! Sous la conduite du Christ, vraie Lumière qui vient en ce monde (cf. Jn 1, 9), vous sortez du Royaume des ombres, vous avez déjà en vous le Royaume invisible, plus réel encore que la matière ».

Attention ! Les anges sont nos amis, nos aides, nos « diacres » (2). Mais ils le sont pour nous mener au Christ qui est leur Roi et notre unique Sauveur. C’est toujours autour du mystère du Christ que volent les anges purificateurs : à l’Annonciation faite à Marie et à celle faite à saint Joseph, aux bergers près de la Crèche de Bethléem, à l’annonce salvatrice de la fuite en Egypte.

 

Les anges illuminent les pas de notre marche vers cette joie

Non contents de nous aider à vivre les béatitudes de la fuite du péché, en nous révélant la joie pour laquelle nous sommes faits comme eux, les anges nous accompagnent dans notre marche vers cette joie, en nous aidant à pratiquer les béatitudes de l’action. Bienheureux les affamés de justice, bienheureux les miséricordieux ! Que font les anges ? Dans la Première Alliance, Jacob a vu en songe une mystérieuse échelle : « Voici, une échelle était posée sur la terre et son sommet touchait au ciel. Et […] sur elle des anges de Dieu montaient et descendaient, et en haut se tenait Yahweh » (Gn 28, 12). Jésus nous a révélé qu’il était lui-même cette échelle qui conduit à la béatitude du ciel : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert, et les anges de Dieu  montant et descendant sur le Fils de l’homme » (Jn 1, 51).

Où est-il pour nous, sur cette terre, ce Fils de l’Homme ? Jésus nous l’a enseigné : ce sont nos frères. « Tout ce que vous ferez à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le ferez… » (Mt 25, 40. Quelle perspective prodigieuse : chaque fois que nous faisons à l’égard du prochain une œuvre bonne, spécialement par la justice et la miséricorde, c’est au Fils de l’homme notre Sauveur que nous la faisons ! Par le va et vient de la justice et de la miséricorde, nous sommes en pleine action surnaturelle dans la grâce, nous montons et descendons « sur le Fils de l’homme ».

Les anges illuminateurs de la deuxième hiérarchie nous font danser ce ballet de la vie chrétienne, à pas d’amour, avançant vers la Joie de Dieu, qui est appuyé au haut de l’échelle. Ils jettent sur notre prochain la lumière de la face du Christ, pour que nous le reconnaissions. Si nous « connaissons » les autres, si nous les voyons et si nous les servons comme des images du Christ, nous serons « connus » du Christ ! Pour nous aider à exercer la force de la justice, les anges nous servent comme ils ont servi Jésus après la tentation au désert. Pour nous aider à aller au bout de la miséricorde, ils nous consolent, comme ils ont consolé Jésus au jardin de l’agonie.

 

Les anges nous unissent à Dieu en nous faisant chanter cette joie.

Qu’est-ce que le Ciel ? C’est voir Dieu et être « un » avec lui dans le Christ qui a ouvert les portes de la louange. C’est être heureux que Dieu soit heureux et que nous nous tenions avec son Fils devant lui, chantant sa gloire et sa miséricorde. Dans l’adoration ici-bas, nous anticipons le Ciel. C’est en adorant que nous sommes au plus haut point, nous dit saint Thomas, à l’image lumineuse de Dieu (3).

Les anges de l’union à Dieu, ceux de la plus haute hiérarchie, nous le rappellent. Ils chantent pour nous les béatitudes de la contemplation : « Réjouissez-vous, les cœurs purs, et vous qui diffusez la paix… Non seulement vous verrez Dieu et vous serez appelés ses fils dans la gloire, mais déjà vous voyez Dieu et êtes vraiment ses fils dans la louange de la grâce ». Ce sont les anges qui nous invitent à chanter et nous répondons à leur invitation (cf. Ap 5, 11-13). « L’être de l’homme, transcendé par un ordre de nature plus élevé, celui des anges, ne s’éveille à sa propre louange qu’à travers la louange du monde des esprits ». (4)

Les anges nous associent au chant du Sanctus, ou Trisaghion : « Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient ! » (Ap 4, 8) et ils nous enseignent à chanter devant le trône de Dieu le Cantique nouveau (cf. Ap 14, 3). C’est spécialement dans la liturgie de la Messe que nous sommes portés par le chant des anges. « Nous qui mystiquement représentons les Chérubins et qui, en l’honneur de la vivifiante Trinité, chantons l’hymne trois fois sainte, déposons toute sollicitude de ce monde afin de recevoir dignement le Roi de l’univers qui vient invisiblement escorté des armées angéliques »(5)

Le rôle des anges est important dans la contemplation du mystère trinitaire, dans la prière qui nous unit au Christ par le mystère rédempteur, et aussi dans l’attente et l’espérance consolante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. Les anges étaient présents lors de la résurrection du Christ, ils l’entouraient lors de son Ascension, ils seront présents à la Parousie autour du Christ victorieux pour inaugurer le Royaume.

 

Conclusion

Dans un tableau fameux, Fra Angelico a représenté une gracieuse « ronde des élus ». Ce qui est frappant, c’est que les anges et les hommes y alternent fraternellement. La ronde se dirige vers une mystérieuse porte de lumière, qui symbolise le Paradis. Les esprits purs nous entraînent, nous les esprits unis au monde matériel. Certes, ils sont d’une nature supérieure à la nôtre, mais c’est dans notre nature que le Verbe s’est incarné.

Sous le regard de sa Mère, l’Immaculée, c’est pour lui que les anges nous purifient, c’est vers lui qu’ils nous guident, c’est à lui qu’ils nous unissent. Les Incorporels considèrent comme un honneur de nous servir comme les frères de leur Roi. Il y a de quoi être confondu de reconnaissance et d’amour pour ces êtres de lumière… et pour Dieu qui nous les a donnés comme ministres de notre salut.

 

Fr. Louis-Marie de Blignières

Prieur de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier

 

(1) Cf. Dante Alighieri, La Divine Comédie, Le Purgatoire, chant 9, verset 112 ; chant 12, verset 121 ; chant 22, versets 1-3 ; chant 27, verset 8.

(2)  Dans l’art chrétien, on représente parfois les anges portant l’étole diaconale.

(3) Cf. Somme de théologie, I, q. 93, a. 8.

(4) Erik Peterson, Le livre des anges, Ad Solem, XXX.

(5) Procession des Offrandes de la Sainte et Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome.


Homilía del domingo de Pentecostés

Chemeré-le-Roi (grabado para la peregrinación virtual NDC)

Los ángeles y las Bienaventuranzas

    Queridos amigos,
    Nuestra peregrinación está este año dedicada a los Santos Ángeles. En este domingo de Pentecostés, meditaremos sobre cómo los santos ángeles nos disponen a recibir con docilidad el empuje del Espíritu Santo que nos hace vivir las bienaventuranzas.
Según una tradición muy antigua, que se remonta a Dionisio el Areopagita, interpretando la lista de coros angelicales dada por San Pablo, los ángeles buenos, esos espíritus puros creados por Dios antes del mundo corpóreo, se distribuyen en nueve coros. Estos coros se agrupan, de tres en tres, en tres jerarquías.  A cada una de las jerarquías se le asigna una función específica en el gobierno del mundo y de los hombres. La primera jerarquía purifica a los hombres, la segunda los ilumina y la tercera los une a Dios.
Cada una de estas tres jerarquías se puede vincular a cada uno de los tres grupos de bienaventuranzas. Los ángeles purificadores de la primera jerarquía nos ayudan a vivir las tres primeras bienaventuranzas, las de la huida del pecado: bienaventurados los pobres, los mansos y los afligidos. Los ángeles iluminadores de la segunda jerarquía nos guían en la puesta en práctica de las bienaventuranzas de acción: bienaventurados los hambrientos de justicia y los misericordiosos. Los ángeles de la unión con Dios de la tercera jerarquía nos sostienen en la práctica de la contemplación: bienaventurados los corazones puros y los pacíficos.

I.    Los ángeles nos purifican anunciándonos el gozo del espíritu
La primera experiencia del hombre con relación a la felicidad es que la desea, pero no la logra. Su corazón nunca está satisfecho con los bienes de este mundo. El mundo es demasiado pequeño para calmar su sed de bienaventuranza. El alma humana es una llama frágil, debatiéndose entre dos abismos infinitos: el misterio de Dios y el enigma de su propio espíritu. Dios, "El que es" (Ex 3,14), habita en la cima de la montaña santa, la Zarza que arde sin consumirse. El hombre escruta el profundo abismo de su alma unida al mundo corporal, su alma gimiente de deseos infinitos...… ¡y nunca encuentra el fondo!
Los ángeles nos manifiestan la existencia del mundo espiritual en su estado puro. Nos recuerdan que somos espíritus como ellos, pero espíritus encarnados, que el pecado ha herido y que el demonio envidia. Los ángeles buenos, por otro lado, son espejos sin mancha del Gozo de Dios. Su luz viene a perforar nuestra oscuridad… ¡hacia lo alto! Nos purifican y nos desapegan del reino ilusorio de nuestro Yo insaciable, y lo hacen anunciándonos el gozo fundamental: ¡El Salvador quiere inscribir nuestros nombres en el Cielo, quiere escribir nuestro Nombre de eternidad (cf. Ap. 2, 17) en el Hogar incandescente de Dios!
Sí, los ángeles nos purifican, borrando de nuestras frentes los estigmas de los pecados capitales, como Dante vio en los Cantos del Purgatorio. En cada grada del ascenso purificador, un ángel borra una de las siete "P" que el poeta lleva en su frente y que representan las manchas de su alma, ¡mientras canta la bienaventuranza opuesta al vicio purificado!  
La luz angelical es la de los espíritus finitos que se filtra en nuestra alma herida. Nos hace pensar, nos inclina al bien, y nos atrae al gozo infinito de la Luz eterna. "Regocijaos, podéis dejar la mortífera y fastidiosa trilogía de dinero, violencia y sexo. ¡Regocijaos, pobres, mansos y afligidos! Bajo la guía de Cristo, verdadera Luz que viene a este mundo (cf. Jn 1, 9) salís del Reino de las tinieblas, tenéis ya en vosotros el Reino Invisible, más real aún que la materia."  
¡Atención! Los ángeles son nuestros amigos, nuestros ayudantes, nuestros "diáconos" . Pero lo son para llevarnos a Cristo, que es su Rey y nuestro único Salvador. Los ángeles purificadores vuelan siempre en torno al misterio de Cristo: en la Anunciación hecha a María y en aquella que se hace a San José o a los pastores cerca del Pesebre de Belén y en el anuncio salvífico de la huida a Egipto.

II.    Los ángeles iluminan los pasos de nuestra marcha hacia este gozo
No contentos con ayudarnos a vivir las bienaventuranzas de la huida del pecado, al revelarnos el gozo por el que estamos hechos como ellos, los ángeles nos acompañan en nuestro camino hacia este gozo, ayudándonos a practicar las bienaventuranzas de acción. ¡Bienaventurados los hambrientos de justicia, bienaventurados los misericordiosos! ¿Qué hacen los ángeles?  En la Primera Alianza, Jacob vio en un sueño una misteriosa escalera: "he aquí una escalera que se
apoyaba en la tierra, y cuya cima tocaba en el cielo; los ángeles de
Dios subían y bajaban por ella. Y sobre ella estaba Yahvé" (Gn 28,12). Jesús nos reveló que era Él mismo la escalera que conduce a la dicha del cielo: "En
verdad, en verdad os digo: Veréis el cielo abierto y a los ángeles de
Dios que suben y descienden sobre el Hijo del hombre" (Jn 1, 51).
¿Dónde está este Hijo del Hombre para nosotros en esta tierra? Jesús nos lo ha enseñado: son nuestros hermanos. "en cuanto lo hicisteis a uno solo, el más pequeño de estos mis hermanos, a Mí lo hicisteis...…" (Mt 25, 40. ¡Qué perspectiva tan prodigiosa cada vez que hacemos una buena obra a nuestro prójimo, especialmente por justicia y misericordia, es al Hijo del Hombre, nuestro Salvador al que se lo hacemos!  Por el ir y venir de la justicia y la misericordia, estamos en medio de la acción sobrenatural de la gracia, subimos y bajamos "sobre el Hijo del hombre."

Los ángeles iluminadores de la segunda jerarquía nos hacen bailar este ballet de la vida cristiana, al paso del amor, avanzando hacia el Gozo de Dios, que se apoya en lo alto de la escalera. Arrojan sobre nuestro prójimo la luz del rostro de Cristo, para que le reconozcamos. Si "conocemos" a los otros, si les vemos y les servimos como imágenes de Cristo, ¡nosotros seremos "conocidos" por Cristo! Para ayudarnos a ejercer la fuerza de la justicia, los ángeles nos sirven como sirvieron a Jesús después de la tentación en el desierto. Para ayudarnos a llegar hasta el fin en la misericordia, nos consuelan, como consolaron a Jesús en el jardín de la agonía.

III.    Los ángeles nos unen con Dios haciéndonos cantar este gozo.
¿Qué es el Cielo? Es ver a Dios y ser "uno" con Él en Cristo que ha abierto las puertas de la alabanza. Es gozarse de que Dios sea feliz y de estar con Su Hijo delante de Él, cantando su gloria y misericordia. En la adoración aquí en la tierra, anticipamos el Cielo. Es al adorar cuando estamos en el punto más álgido, dice Santo Tomás, en la imagen luminosa de Dios  .
Los ángeles de la unión con Dios, los de la más alta jerarquía, nos lo recuerdan.  Cantan para nosotros la dicha de la contemplación: "Regocijaos, vosotros los corazones puros, y vosotros que extendéis la paz...… No sólo veréis a Dios y seréis llamados sus hijos en la gloria, sino que ya veis a Dios y sois verdaderamente sus hijos en la alabanza de la gracia." Son los ángeles los que nos invitan a cantar y respondemos a su invitación (cf. Ap 5, 11-13). "El ser del hombre, trascendido por un orden de naturaleza superior, el de los ángeles, despierta a su propia alabanza sólo a través de la alabanza del mundo de los espíritus."   .
Los ángeles se asocian con nosotros en el canto del Sanctus, o Trisagio: "Santo, santo, santo el Señor Dios, el Todopoderoso, el que era, y que es, y que viene " (Ap 4, 8) y nos enseñan a cantar ante el trono de Dios el Cántico Nuevo (cf. Ap 14, 3). Es especialmente en la liturgia de la Misa donde somos llevados por el canto de los ángeles. "Nosotros, que representamos místicamente a los querubínes y que, en honor a la Trinidad vivificante, cantamos el himno tres veces santo, dejamos toda solicitud de este mundo para recibir con dignidad al Rey del universo que viene invisiblemente escoltado por los ejércitos angélicos."   .
El papel de los ángeles es importante en la contemplación del misterio trinitario, en la oración que nos une a Cristo por el misterio redentor, y también en la espera y la esperanza consoladora de los cielos nuevos y la tierra nueva. Los ángeles estuvieron presentes en la resurrección de Cristo, lo rodearon durante su Ascensión, estarán presentes en la Parusía alrededor del Cristo victorioso para inaugurar el Reino.

Conclusión
En un famoso cuadro, Fra Angélico representó un elegante "corro de los elegidos". Lo que llama la atención es que los ángeles y los hombres alternen fraternamente. El corro se dirige hacia una misteriosa puerta de luz, que simboliza el Paraíso. Los espíritus puros nos guían, a nosotros los espíritus unidos al mundo material. Por supuesto, son de una naturaleza más alta que la nuestra, pero es en nuestra naturaleza en la que el Verbo se encarnó.
Bajo la mirada de su Madre, la Inmaculada, es para Él para quien los ángeles nos purifican, es a Él a quien nos guían, es a Él a quien nos unen. Los Incorpóreos consideran un honor servirnos como hermanos de su Rey. Es suficiente para llenarnos de gratitud y amor hacia estos seres de luz... y hacia Dios que nos los ha dado como ministros de nuestra salvación.

FRAY LOUIS-MARIE DE BLIGNIERES
PRIOR DE LA FRATERNIDAD DE SAN VICENTE FERRER


Pentecost Sunday homily

Angels and the Beatitudes 

Dear friends, 

Our pilgrimage is this year dedicated to the holy angels. On this Pentecost Sunday, we are going to meditate on how the holy angels prepare us to obediently receive the movement of the Holy Spirit who makes us live the beatitudes. According to a very ancient tradition, which goes back to Dionysius the Areopagite, interpreting the list of angelic choirs given by Saint Paul, the good angels, these pure spirits created by God before the corporeal world, are divided into nine choirs. These choirs are grouped, three by three, in three hierarchies. Each hierarchy is assigned a specific function in the government of the world and of men. 

The first hierarchy purifies men, the second enlightens them, and the third unites them to God. We can relate each of these three hierarchies to each of the three groups of beatitudes. The purifying angels of the first hierarchy help us to live the first three beatitudes, which concern the flight from sin: blessed are the poor, the meek and the afflicted. The illuminating angels of the second hierarchy guide us in the implementation of the beatitudes of action: blessed are those who are hungry for justice, and the merciful. The angels of union with God in the third hierarchy support us in the practice of contemplation: blessed are pure and peaceful hearts.

I. The angels purify us by announcing to us the joy of the spirit
Man’s first experience of happiness is that he wants it and he can’t achieve it. His heart is never satisfied with the goods of this world. The world is too small to feed its thirst for bliss. The human soul is a fragile flame, flickering between two infinite abysses: the mystery of God and the enigma of its own spirit. God, "He who is" (Ex 3:14), dwells, at the top of the holy mountain, the Burning Bush which burns without being consumed. Man scrutinizes the deep abyss of his soul united to the bodily world, his soul sorry for infinite desires ... and he never finds the bottom of it!

The angels show us the existence of the pure spiritual world. They remind us that we are spirits like them, but embodied spirits, whom sin has hurt ,and of whom the Devil is envious. The good angels, on the other hand, are spotless mirrors of the Joy of God. Their light comes to breakthrough our darkness… upwards! They purify us by detaching us from the illusory kingdom of our insatiable Self, and by announcing to us the fundamental joy: the Saviour wants to inscribe our names in Heaven, he wants to write our eternal name (cf. Rev 2:17) in the glowing hearth of God!

Yes, the angels purify us, by erasing from our forehead the stigma of deadly sins, as Dante saw in the Songs of Purgatory. At each step on the ladder of purification, an angel erases one of the seven "Ps" that the poet wears on his forehead and which signify the defilements of his soul, while singing the beatitude opposite to the vice which is purified!

The angelic light is that of finite spirits, it filters into our injured soul. It intrigues us, tames us to the good, and attracts us to the infinite Joy of eternal Light. "Rejoice, you can leave the deadly and boring trilogy of money, violence and sex. Rejoice, you poor, you meek, you who are afflicted! Under the guidance of Christ, the true Light who comes into this world (cf. Jn 1: 9), you come out of the Kingdom of shadows, you already have within you the invisible Kingdom, yet more real than matter ”.

But be careful! The angels are our friends, our helpers, our "deacons". But they are to lead us to Christ who is their King and our only Saviour. It is always around the mystery of Christ that the purifying angels fly: at the Annunciation made to Mary and that made to Saint Joseph, to the shepherds near the Nativity in Bethlehem, to the saving announcement of the flight to Egypt.

II. The angels light up the steps of our walk towards this joy
Not content with helping us to live the beatitudes of the flight from sin, by revealing to us the joy for which we are made like them, the angels accompany us in our walk towards this joy, by helping us to practice the beatitudes of action. Blessed are those who are hungry for justice, blessed are the merciful! What do angels do? In the Old Covenant, Jacob saw, in a dream, a mysterious ladder: "Behold, a ladder was placed on the earth and its top touched the sky. And […] upon it, angels of God went up and down, and above stood Yahweh ”(Gen 28:12). Jesus revealed to us that he himself is that ladder that leads to the bliss of heaven: "Truly, truly, I say to you, you will see the sky open, and the angels of God ascending and descending on the Son of man ”(Jn 1, 51).

Where is this Son of Man for us on this earth? Jesus taught us that He is in our brothers. "Whatever you do to one of these little ones, you will do it to me ..." (Mt 25, 40. What a wonderful perspective: each time we do a good work for someone else, especially a work of  justice or mercy, it is to the Son of man, our Saviour that we do it! In the comings and goings of justice and mercy, we are acting in grace, fully supernatural: we go up and descend "upon the Son of man".

The illuminating angels of the second hierarchy make us dance this ballet of Christian life, with steps of love, advancing towards the Joy of God, which is at the top of the ladder. They project the light of Christ's face on our neighbor, so that we may recognize him. If we "know" others, if we see them and if we serve them as images of Christ, we will be "known" to Christ! To help us to exercise the full strength of justice, the angels serve us as they served Jesus after the temptation in the desert. To help us to reach the end of mercy, they console us, as they comforted Jesus in the garden of agony.

III. Angels unite us to God by making us sing this joy.
What is Heaven? It is seeing God and being "one" with him in Christ who opened the doors of praise. It is to be happy that God is happy and that we stand with his Son before him, singing his glory and his mercy. In worship here, we anticipate Heaven. It is by worshiping that we are at the highest point, says Saint Thomas, in the bright image of God.

The angels of union with God, those of the highest hierarchy, remind us of this. They sing for us the beatitudes of contemplation: "Rejoice, pure hearts, and you who spread peace ... Not only will you see God and you will be called his sons in glory, but already you will see God and are truly his son in praise of grace.” It is the angels who invite us to sing and we respond to their invitation (cf. Rev 5: 11-13). "The being of man, transcended by a higher order of nature, that of the angels, awakens to his own praise only through the praise of the spirit world".

The angels associate us with the song of the Sanctus, or Trisagion: "Holy, holy, holy is the Lord, the Almighty God, who was, who is and who comes!" (Rev 4: 8) and they teach us to sing a New Song before the throne of God (cf. Rev 14: 3). It is especially in the liturgy of the Mass that we are carried by the song of the angels. "We who mystically represent the Cherubim and who, in honour of the invigorating Trinity, sing the three times holy hymn, deposit all the solicitude of this world in order to receive with dignity the King of the universe who comes invisibly escorted by the angelic armies."

The role of the angels is important in the contemplation of the Trinitarian mystery, in the prayer which unites us to Christ through the redemptive mystery, and also in the comforting hope and expectation of the new heaven and the new earth. The angels were present during the resurrection of Christ, they surrounded him during his Ascension, they will be present in the Parousia around the victorious Christ to inaugurate the Kingdom.

Conclusion
In a famous painting, Fra Angelico represented a graceful "round of the elect". What is striking is that the angels and the men alternate fraternally. The round goes towards a mysterious door of light, which symbolizes Paradise. Pure spirits lead us, we who are spirits united to the material world. Certainly, they are of a superior nature to ours, but it is in our nature that the Word was incarnated.

Under the gaze of his Mother, the Immaculate, it is for him that the angels purify us, it is to him that they guide us, it is to him that they unite us. These pure spirits consider it an honour to serve us as the brothers of their King. There is reason to be overcome with gratitude and love for these beings of light... and for God who gave them to us as ministers of our salvation.

FR. LOUIS-MARIE DE BLIGNIERES
PRIOR OF THE SAINT-VINCENT-FERRIER FRATERNITY


Homélie de la Vigile de la Pentecôte par l'Abbé Fournier

Chers amis pèlerins de Chartres, chacun selon vos titres, rangs, grades et qualités.

C'est une chose étrange à vrai dire que l'homme !

Oui c'est vraiment une chose étrange que l'homme, et il suffit de se pencher un tant soit peu sur lui, abandonnant pour un temps l'abrutissement du quotidien pour s'en rendre compte. Plongeant tout curieux de ce que l'on pourrait découvrir dans le mystère de son coeur, c'est toujours, et ce malgré nos multiples investigations, le même constat que nous dressons. En chacun de nous, et ce, sans acception de race, de naissance, de religion ou de sexe, nous trouvons toujours une aspiration profonde au bonheur. Plus encore, un besoin impérieux d'échapper aux tracas, aux vicissitudes, aux accidents de la vie, pour jouir d'une paix véritable, condition de cette fruition inégalable des bienheureux.

Quel contraste une fois sorti de ce coeur avec l'homme réel, celui de tous les jours que nous rencontrons dans nos familles, au travail, dans notre société, membre de l'humanité à laquelle nous aussi nous appartenons. Car en effet, ce n'est plus le prospecteur de bonheur mais un lion redoutable sur lequel nous tombons. Le voilà devenu un loup pour les autres et pour lui-même, à ce point que les sans Dieu n'hésiterons pas à voir en lui l'enfer. Il n'est qu'à ouvrir un journal, ouvrir une fenêtre sur le monde et nous sommes plongés dans un océan de violence où une guerre chasse une pandémie et une catastrophe industrielle le scandale de la misère.

Paradoxe bien inquiétant qui se présente ainsi sans fard. Le même homme qui aspire au bonheur, agit dans son intérieur comme au dehors avec la plus extrême des véhémences. Tout est combat, tout devient combat et l'issue ne peut être que l'anéantissement.

Mais est-ce bien un paradoxe ou celui-ci n'est-il qu'apparent ?

 

Trois réalités vont nous permettre de rendre compte de cette constatation. La première, le péché originel ; la seconde, le mystère du salut et la troisième, la collaboration du pêcheur.

 

Tout d'abord le péché originel.

Devons-nous encore et toujours nous étonner de la triste situation dans laquelle se trouve l'humanité après sa révolte contre son créateur. Je vous renvoie au livre de la Genèse. L'humanité perd les quatre dons praeternaturels que le Bon Dieu lui avait donnée. Désormais la mort, l'âpreté de la lutte pour sa survie dans une nature hostile, l'irrésistibilité des passions sont le lot commun des enfants d'Adam et Eve. C'est l'assassinat d'Abel par son frère Caïn, c'est la conspiration des hommes avec la tour de Babel dont le mélange des langues ne trouvera son achèvement qu 'avec cette belle fête de la Pentecôte que nous nous apprêtons à célébrer, c'est aussi l'humanité noyée dans les flots du déluge. Inutile de continuer une liste à la Prévert, Histoire sainte et histoire profane fourmillent toutes deux de la réalité du mal.

Si nous pouvions fuir, peut-être le ferions-nous ? Mais nul n'échappe à sa condition d'homme et que nous soyons courageux ou pusillanime, le même combat nous attend.

Devons-nous nous en effrayer ? Nullement ! Nullement et ce pour trois raisons : tout d'abord dans le proto évangile de la Genèse, Dieu nous promet l'envoi d'un Sauveur qui viendra rétablir le désordre de la désobéissance et la descendance de la nouvelle Eve écrasera la tête du serpent maudit ; ensuite l'assurance donnée par Jésus dans St Matthieu que si ces choses sont difficiles sinon impossible à l'homme, tout est possible pour Dieu ; et enfin la promesse que si ne rougissons pas de Dieu, lui-même nous défendra devant les hommes. La réception du Paraclet nous permettant de ne pas nous inquiéter de ce que nous aurions à répondre. Si l'humanité a un temps œuvré contre Dieu, c'est la Trinité qui vient à son secours. N'avons-nous-pas coutume de dire que si le Père a créé, c'est le Fils qui sauve et le Saint Esprit qui sanctifie.

Ainsi donc voici notre deuxième réalité, le mystère du salut. Il s'agit ici du combat eschatologique de Jésus, celui de sa propre existence terrestre, vrai Dieu et vrai homme par son Incarnation, il a à mener tous les combats des hommes sans pour autant jamais être sous l'emprise du péché. Reportons nous à l'inauguration de sa vie publique et plus particulièrement au désert pour y être tenté par le démon après un jeûne de 40 jours. 3 tentations, 3 concupiscences établies par l'apôtre S.Jean : la concupiscence de la chair, la concupiscence de yeux et l'orgueil de la vie. 3 manières de mener le bon combat si cher à Saint Paul. C'est ensuite la lutte contre l'obscurantisme, dévoiler ce qui était voilé, tout comme la réalisation de ce qui n'était que figuré. Le combat contre le fanatisme et le fondamentalisme des sectes juives de son époque. Enfin, le combat ultime, l'hésitation bien humaine du jardin des Oliviers au cours de l'Agonie laisse la place à la mort librement acceptée sur la croix pour le rachat des péchés de l'humanité et sa résurrection des morts par laquelle les portes du ciel vont se rouvrir. Ne chantons-nous pas lors de la semaine sainte : « mort où est ta victoire, mort où est ton aiguillon ? » Le nouvel Adam, né de la nouvelle Eve a vaincu la mort par son obéissance. Et de nous dire pour nous encourager au combat qui maintenant se prolonge dans le temps de l'Église : « Je suis la voie, la vérité et la vie » .

Car arrive cette troisième vérité : la collaboration nécessaire du pêcheur. Avant de nous avancer plus avant dans ce chemin écartons vigoureusement et immédiatement toute tentation de pélagianisme ou semi-pélagianisme. Dieu nous sauve seul et de manière purement gratuite. Quand nous parlons de nécessité, ce n'est pas pour que se réalise le Salut universel mais bien dans son application à chacun d'entre nous. Nul ne sera sauvé contre sa volonté et jusqu'à la fin le Bon Dieu respectera notre choix libre de l'aimer ou de le rejeter. Songeons aux 10 lépreux de l'Évangile, 10 sont guéris mais un seul est sauvé ! Non, ici nous parlons de cette course que décrit l'apôtre des gentils, la couronne de gloire est déjà remportée, nous n'avons plus qu'à descendre dans l'arène et y participer. Que cela demande des efforts, n'en doutons pas. Le même Saint Paul ne nous invite-t-il pas à compléter en nous ce qu'il manque aux souffrances de Notre Seigneur Jésus Christ ?

Alors, avec les talents que nous avons reçus, ce sont notre intelligence et notre volonté qui sont appelées à collaborer pour que s'étende le royaume de Dieu. Une saine doctrine et un agir droit serons nos meilleurs alliés pour concourir au rétablissement de l'ordre que le péché ne cesse de troubler. Mais nous en avons d'autres des alliés dans cette lutte, ce sont les bons anges et tout particulièrement nos anges gardiens. Ces messagers du Tout-Puissant qui montent et descendent sans cesse sur l'échelle de Jacob sont là aujourd'hui encore pour nous soutenir dans le combat et jalonner le chemin de la Jérusalem céleste où se donnera en partage sans retenu le bonheur tant escompté.

Oui c'est une chose étrange que l'homme ! Que le combat soit momentanément gagné ou perdu, c'est très souvent auprès de sa maman qu'il vient trouver refuge. Combat perdu pour obtenir consolation et réconfort, combat gagné pour recevoir des encouragements bien mérités. C'est Marie, notre mère, Notre Dame de Chartres qui pour chacun de nous amis pèlerins tient grand ouvert son manteau et attend cette année encore nos âmes d'enfants de Dieu. Certes, les circonstances exceptionnelles que nous vivons obligent beaucoup d'entre vous à faire un pèlerinage numérique, numérique mais pas virtuel. Puisez largement dans le trésor que Jésus vous a acquis au prix de son propre sang et ne négligez pas de recevoir le sacrement de pénitence et celui de l'eucharistie dès que cela vous sera rendu possible.

En la centième année de sa canonisation je conclurai avec Sainte Jeanne d'Arc en vous invitant à toujours vous souvenir que si ce sont les hommes d'armes qui combattent, seul Dieu donne la victoire.

 

Enregistrement vidéo de l'homélie:


Envoi du 38e pèlerinage de Chartres par l'Abbé Garnier

Ami pèlerin,

Prendras-tu la route cette année? Quelle route? Et comment, avec qui?

Tu le sais, bien des contraintes empêchent notre départ d'ici et notre arrivée à la cathédrale de Chartres. Donc, pas de rassemblement nombreux et sonore, d'éclatante symphonie de foulées, de chants et de bannières.

Nous l'acceptons. Un acquiescement douloureux, certes. Purifiant et fécond, n'en doutons pas.

Mais faire un pèlerinage autrement, ce n'est pas ne rien faire.

Tu ne prendras donc pas la route d'ici à Chartres.

Mais une autre, peut-être, en petits groupes ou en individuel.

Et quoi qu'il en soit, tu es sur la route. Nous y sommes tous. Car tous nous sommes ici-bas des viatores, de passage, sortis de Dieu et faisant retour à Lui. Aussi nous serons joints et rassemblés dans la communion des saints, sur la Grand'Route qui part de Dieu et doit ramener à Dieu par Jésus et Marie.

Tu y rencontreras les saints anges. Ils sont tes compagnons non seulement de voyage, mais de lutte. Frères et gardiens, mais aussi alliés. Car la vie de l'homme sur terre est un combat (1).

Saint Michel te lancera sur le chemin de la création et de la conversion.

Saint Raphaël t'assistera pour le combat spirituel et l'adoration.

Saint Gabriel te conduira aux sentiers de vocation et de mission.

Saint Michel replacera devant toi le monde dans sa juste lumière, sa profonde verité. Toutes choses sont sorties de Dieu Créateur. Elles portent l'empreinte de sa beauté, de sa bonté. Du plus humble vestige jusqu'à l'image et ressemblance de Dieu, toute la terre est au Seigneur.

Le monde est créé, donc déconfiné – et ici ce n'est pas une volonté ou une ordonnance humaine. Cet univers n'est pas fermé sur lui-même, isolé, autosuffisant. Il n'est pas une absurde juxtaposition d'atomes et d'individus consommateurs, produits du hasard et de la nécessité, et conduits par manipulation ou séduction des idéologies de mensonge. L'existence de cet univers, ses perfections, son ordre d'ensemble confesse celui dont Il vient. Il y a un Dieu qui le dépasse, qui le maintient dans l'existence, qui tempère ses désordres, qui lui donne un sens et une finalité ultime.

Regardant l'invisible par l'oeil de la foi, tu connaitras les choses du ciel, les invisibles réalités créées. Voici les anges. Chacun de ces purs esprits accomplit totalement une parfaite pensée de Dieu. C'est un monde d'adoration et de service de Dieu, ayant pour devise; «Qui est comme Dieu? » et « Je servirai!» Gardien de la création visible, tu découvres donc, au-dessus et près de toi, cet univers meilleur et plus grand.

Avec l'Archange Raphaël, tu voyageras ici-bas entre 2 règnes, 2 cités antagonistes. En effet, une part de ces esprits s'est soustrait à la lumière de Dieu, fondant un royaume de ténèbres avec son prince homicide et menteur dès le commencement;

« Je monterai, j'élèverai mon trône, je serai l'égal du Très Haut (2)!

Je ne servirai pas... Et vous serez comme des dieux»

La création est le théâtre de ton voyage, mais aussi de ton combat.

La confrontation a commencé avec le péché de l'ange et de l'homme.

Elle se poursuivra de ce jour jusqu'à la fin de l'histoire.

Elle se déroule jusqu'au milieu de l'Eglise, de la société, de ton âme.

Ce combat spirituel a ses causes nombreuses de civilisation et d'évangélisation. Combat de tradition, de chrétienté et de mission!

Tout est à défendre, à restaurer, à reconquérir pied à pied dans une société liquide, un contexte de confusion et de crise dans l'Eglise. Défendre le mariage, la famille, la vie, en particulier celles de plus petits- le sacerdoce catholique, le respect et l'adoration dûs au Seigneur dans la Sainte Eucharistie, la Messe et les sacrements - transmettre la foi - restaurer et  maintenir la culture chrétienne, l'école et l'éducation chrétienne – défendre la dignité de la femme - la virilité et la paternité - l'identité de la civilisation occidentale, les racines chrétiennes de l'Europe, le génie des nations.

 

Ami pèlerin, ne lâche pas ces causes de ton temps, même sous de pieux prétextes! N'oublie pas que tu as été préparé, affermi pour cela. Tu as reçu les onctions du baptême, et de la confirmation, au cœur, aux épaules et au front, pour être lutteur de Dieu.

Avec Saint Gabriel, tu méditeras sur l'envoi en mission, et la place où Dieu t'appelle dans l'Eglise et la cité temporelle.

 Adveniat Regnum tuum! Que votre règne arrive !

St Gabriel et les anges gardiens oeuvrent à la première venue du Christ en humilité, par l'Incarnation.

Ils seront de la dernière venue du Christ en majesté, à la fin de temps.

Dans l'entre deux, ils sont tes alliés pour travailler à l'avènement du règne du Christ, dans l'Eglise et dans la cité.

Règne de verité éclairant les intelligences,

règne de droiture et de justice redressant les cœurs et les volontés.

 

Voici, dit le Seigneur ; j'envoie mon ange devant toi,

et il te gardera en chemin.

Sois vigilant car tu es en sa présence.

Ecoute sa voix, ne le déçois pas, ne l'irrite pas (3).

 

Pèlerin, n'enfouis pas ces talents reçus, entends ces appels.

Souviens-toi de Jehanne d'Arc, proclamée sainte il y a 100 ans, docile à son conseil, généreuse dans sa mission.

Elle est la sainte de la jeunesse la meilleure, celle du cœur et de la foi.

Au confinement de sa prison, plus dur que le nôtre, elle demeure fidèle.

Aux jours de grande pitié pour l'Eglise et la France, elle incarne l'invincible esperance:

 

Combattue, souvent – battue, parfois – abattue, jamais!

 

 


(1)   Job VII, 1.

(2)  Isaïe, XIV, 13-14.

(3)   Exode XXIII, 20.

 

 

vendredi 29 mai 2020

Chartres sonne, Chartres t'appelle !

Amis pèlerins, 

"La France est un maillage de chapelles, d'églises, d'oratoires, et de cathédrales. Si les sanctuaires vers lesquels nous marchons sont plus modestes, qu'importe, nous marchons toujours sous le regard du même Bon Dieu" rappelait l'Abbé Garnier, notre aumônier général, dans une interview du Boulevard Voltaire. 

A la veille de notre 38ième pèlerinage vers Chartres, nous vous rappelons toute l'importance de notre fidélité à cet engagement pour lequel, malgré des directives sanitaires en évolution constante, nous avons voulu maintenir la communion spirituelle de nos 17 000 pèlerins.

Ces dernières semaines ont été éprouvantes pour notre foi :  que notre pèlerinage soit doublement fervent ! Tous les moments forts (méditations, enseignements, messes, veillées) vous seront partagés sur notre site au fil de ces trois journées. A cela plus d'une centaine d'initiatives locales s'ajoutent pour couvrir notre pays de notre démarche de pénitence et de grâces. Nous vous rappelons, pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, qu'il est important de s'inscrire sur notre sitewww.nd-chretiente.com) : votre inscription est gratuite cette année, pensez à y associer tous les membres de votre famille ! Si vous voulez, en souvenir, recevoir le livret et l'autocollant de cette année qui restera marquée dans l'histoire, nous vous les enverrons également par la suite dans la continuité de votre inscription, même tardive. 

Cette année, Aymeric Pourbaix, Rédacteur en Chef de France Catholique, consacre un dossier spécial sur le sens de la Messe et vous propose une offre découverte (en dernière page de l'extrait joint)  pour de cet hebdomadaire : un abonnement gracieux de 6 semaines au journal papier et 3 mois au journal numérique. Pour cela il vous suffit d’envoyer un mail à contact@france-catholique.fr

Le projet éditorial de France Catholique d’apporter une formation intellectuelle et spirituelle solide aux catholiques français, pour les aider à transmettre leur foi et à s’engager dans le monde pour y porter la semence de l’Évangile. Avec également, en direction des plus jeunes, un cahier enfants.

Chartres sonne, Chartres t'appelle : nous vous souhaitons un bon pèlerinage ! 

Pour découvrir le dossier et l'offre France Catholique, cliquez ici

 


Dimanche 01 décembre 2019

Pèlerinage 2020: découvez l'affiche!

Nous vous invitons à découvrir l'affiche de notre prochain pèlerinage, auquel nous vous attendons nombreux les 30, 31 mai et 1er juin 2020. 
Les inscriptions seront ouvertes à partir du dimanche 5 avril (dimanche des Rameaux).