Mot d'envoi de l'abbé Coëffet, aumônier du pèlerinage, à Notre-Dame de Paris

le samedi 26 mai 2012

le samedi 26 mai 2012

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Abbé CoeffetPèlerins de Notre Dame,

Voici donc que cette antique cathédrale nous a tous reçus, nous permettant ainsi d’accueillir notre Maître et Roi, Dieu fait homme, dont la Présence Réelle dans l’Eucharistie vient d’illuminer chacune de nos âmes.

Honneur à Son Eminence le Cardinal Vingt-Trois qui a accepté la demande de ses enfants ! Prière d’action de grâce aux intentions de Monseigneur Nahmias, de Monseigneur Chauvet et du recteur de cette cathédrale, Monseigneur Jacquin, qui ont marqué de leur présence l’aube de notre 30ème pèlerinage de Chrétienté. Cathédrale de notre histoire, cathédrale de notre France, daigne donner à toutes les familles ici présentes le regard de ton glorieux passé : qu’elles en soient aujourd’hui illuminées pour en aimer davantage leur avenir.

L’avenir appartient aux familles, aux enfants aimés de leur père et mère. A l’heure de l’inversion démoniaque de l’ordre naturel, familles, n’ayez pas peur ! Les individus en nombre n’ont jamais pu imposer longtemps la loi de leurs plaisirs malsains. Ils ont même pu aller jusqu’au sang, jusqu’à imposer dans cette vénérable église le culte de leur raison déraisonnante, pendant qu’ils assassinaient à quelques pas d’ici, massacraient en Vendée, noyaient à Nantes. Mais ils n’ont jamais remporté la victoire qu’ils espéraient : la famille humiliée, ridiculisée, continuait de vivre : bien plus, elle seule savait apprendre à ses enfants la grande devise : la famille pardonne, mais n’oublie pas ! Elle n’oublie pas que, pour devenir un homme, il faut savoir être un enfant. Elle n’oublie pas que, pour savoir diriger, il faut d’abord savoir obéir.

C’est pourquoi l’avenir appartient aux familles de France : riches de leur histoire propre, elles continuent de construire l’Histoire commune. Cathédrale de Paris, cathédrale de France, regarde tes familles ! Elles arrivent de toutes tes provinces, brandissant fièrement les oriflammes de leurs vivaces traditions ! Celles que l’ennemi veut diviser ont décidé aujourd’hui que les guerres intestines ont vécu : écoute, ô Notre Dame de Paris, le souffle puissant de leur prière commençante sur la route de Chartres, l’enthousiasme de leurs chants d’unité et de passion communes pour la patrie qui vit en elles.

Au sein de ce vaisseau, toutes les familles sont réunies par la Barque qui ne coulera jamais. Familles, vous êtes les familles de l’Eglise Catholique, vous êtes la puissance du Christ-Roi et Sauveur. Vous en recevez l’amour de l’Universel qu’elle proclame à temps et contretemps. Quelle joie de prier et chanter avec vous, familles de tous pays, familles de l’Eglise, la seule internationale qui tienne…C’est par elle que nous vous retrouvons, frères et sœurs de la grande histoire de l’Europe Chrétienne, de l’immense chaîne du Catholicisme. Et vous qui venez de pays encore plus lointains, vous nous apprenez la vitalité de la véritable fraternité chrétienne. Les enfants de France vous accueillent avec le respect dû à tous ceux qui partagent l’honneur de la Foi, la certitude de l’Espérance, la délicatesse de la Charité de Dieu.

Familles unies, en avant pour l’honneur de Dieu ! L’heure est à la souffrance dans la joie, à la prière dans l’humilité, à l’unité dans la grâce du sacrifice renouvelé et permanent de notre seul Maître et Roi. L’Eglise compte sur notre dévotion pour construire et fortifier le mystère de Son unité divine. Ne décevons aucun de nos frères.

Qu’on nous pardonne, à nous Français ! Mais comment ne pas prier en cet instant avec le Vénérable Pie XII qui composa cette belle prière pour notre pays :
« Ô Mère céleste, Notre Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes de votre prédilection, implorez pour elle Votre divin Fils ; ramenez là au berceau spirituel de son antique grandeur, aidez- là à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la Foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée, aidez-là à s’abreuver aux sources où elle puisait jadis cette vigueur surnaturelle, faute de laquelle les plus généreux efforts demeurent stériles, ou tout au moins bien peu féconds, qu’elle s’unisse à tous les gens de bien des autres peuples, parvienne à s’établir ici-bas dans la justice et dans la paix, en sorte que, de l’harmonie entre la patrie de la terre et la patrie du ciel, naisse la véritable prospérité des individus et de la société toute entière. »

Montjoie, Saint Denis !

Abbé Denis Coeffet
Aumônier général de Notre Dame de Chrétienté