Benoît XVI : Les chrétiens sont dans le monde sans être du monde

Lectio au Séminaire de Rome

Benoît XVI s'est exprimé pendant presque 45 minutes, pratiquement sans lire ses notes, devant les séminaristes de Rome. C'était à la fois une prière, et une méditation intérieure dite à voix haute.

Extraits

"En tant que chrétiens nous somme dispersés et nous sommes des étrangers. Nous voyons aujourd'hui que dans le monde les chrétiens sont le groupe le plus persécuté car non conforme, car stimulus, car contre les tendances de l'égoïsme et du matérialisme. Bien sûr, les chrétiens ne sont pas seulement étrangers, nous sommes aussi des nations chrétiennes, nous sommes fiers d'avoir contribué à la formation de la culture, il y a un patriotisme sain, une joie saine d'appartenir à une nation qui a une grande histoire de culture de la foi. Mais nous sommes toujours des étrangers. Le destin d'Abraham ... aujourd'hui, nous sommes toujours des étrangers. Dans le milieu du travail, les chrétiens sont une minorité, ils se trouvent dans une situation d'étrangeté, d'émerveillement que l'on puisse aujourd'hui encore croire et vivre de cette façon. Cela appartient aussi à notre vie, c'est une façon d'être crucifié avec le Christ, que d'être des étrangers, qui ne vivent pas selon la manière dont ils vivent tous, mais vivent selon sa parole dans la grande diversité de ce qu'ils disent tous. Et chrétien doit répondre: "tout le monde le fait, et pourquoi pas moi? Pas moi, parce que je veux vivre selon Dieu .. " Prions le Seigneur de nous aider à accepter la mission de vivre dispersés, comme minorité et comme étrangers et pourtant d'être responsables pour les autres et de donner de la force au bien dans notre monde ...

En tant que chrétiens, nous avons le futur, le futur est à Dieu, et ainsi nous savons que l'arbre de l'Église n'est pas un arbre mort, mais croît encore et encore. Nous avons des raisons de ne pas nous laisser impressionner, comme disait le Pape Jean, par les prophètes de malheur, qui disent: oui, c'est bien, un arbre qui a poussé pendant deux millénaires, mais maintenant il est temps qu'il meure. Non! L'Église renaît sans cesse, se renouvelle sans cesse. L'avenir est à nous. Bien sûr, il y a un faux pessimisme et un faux optimisme. Le pessimisme qui dit: le temps du christianisme est fini. Non! Il recommence de nouveau. Le faux optimisme comme après le Concile, quand les couvents fermaient, les séminaires fermaient: non, ce n'est rien, tout va bien! Non, tout ne va pas bien. Il y a aussi des chutes graves, dangereuses, et nous devons reconnaître avec un sain réalisme qu'on ne va pas là où de mauvaises choses se font. Mais il faut aussi être sûr que dans le même temps, si ici et là l'Eglise meurt à cause des péchés des hommes et de leur incrédulité, en même temps, elle naît à nouveau. Le futur est vraiment à Dieu, c'est la grande certitude de notre vie, le grand et véritable optimisme que nous connaissons. L'Eglise est l'arbre de Dieu qui vit éternellement et porte en elle l'éternité et le véritable héritage la vie éternelle ..."