Nous ne lâcherons rien

Un article de l'abbé Hervé Benoît dans "La Nef"

Le mensuel "La Nef" publie dans son n°247 d'avril 2013 un article de l'abbé Hervé Benoît dont nous donnons ci-dessous de larges extraits.


2013.04.03_La_Nef_couv_1.jpg
Il y a quelque chose de réjouissant à lire et à entendre un peu partout des catholiques affirmer avec audace (et un peu de relâchement syntaxique) : "on ne lâche rien ..." C'est beau, c'est frais. Seulement, voilà, comme chacun sait, surtout nous, les Français, nous avons la mémoire courte, les catholiques français un peu plus que les autres. De ces déclarations tonitruantes les cimetières sont pleins. Tant de "Regrets éternels" fleurissent sur les tombes abandonnées. Tant de champs de bataille ont été désertés par ceux qui promettaient de se faire tuer sur place plutôt que de capituler.

D'abord les armes spirituelles

Alors ... ? Il faut d'abord saisir les armes spirituelles. D'autres l'ont dit, mieux que moi. Les pontifes l'ont rappelé et il n'y a guère de risque que le nouveau nous permette de l'oublier. Deo Gratias !

La force des minorités agissantes, cohérentes, déterminées

Mais, pour paraphraser le bon sens paysan de sainte Jeanne d'Arc, Dieu ne donnera la victoire ... que si les hommes combattent. En effet, sur le plan concret, il paraît nécessaire, pour les catholiques, de passer de la naïveté et de l'infantilisme politiques au monde réel. Les combats culturels et politiques ne sont jamais gagnés par des majorités, en vertu de quelque droit divin du plus grand nombre. Tiennent la barre les minorités agissantes, cohérentes, déterminées et patientes.Le reste n'est que littérature et vain bavardage (...)

Ce combat durera des années

Ne nous faisons aucune illusion. Nous ne partons pas pour un guerre "fraîche et joyeuse". Ce combat durera des années. Il ne vaudra à ceux qui le mèneront que de la sueur, du sang et des larmes ... et peut-être pire. Personne ne nous fera aucun cadeau. Il ne faudra jamais céder au jérémiades et aux pleurnicheries. chaque jour, au boulot, à la maison, dans la rue, il faudra mettre l'ouvrage sur le métier. Les moyens de communication contemporain nous favorisent dans cette "guerre asymétrique". Il n'en reste pas moins que chacun devra payer de sa personne, faute de quoi nous serons balayés. Qui est prêt à cela dans nos rangs ?

abbé Hervé Benoît