Sermon du Cardinal Castrillon Hoyos lors du second pèlerinage "Summorum Pontificum" à Rome

Octobre 2013

Le sermon de Mgr Castrillon Hoyos


C’est une très grande joie qui nous a été donnée d’accomplir en cette année de la foi notre acte d’hommage au saint père François, chef visible de l’Eglise qui, comme nous l’enseignent les Evangiles, est fondée sur le roc de Pierre.
Chers fidèles, aujourd’hui nous célébrons cette sainte Eucharistie dans l’antique rite grégorien, qui a recouvré vigueur avec la publication, il y a six ans, du Motu proprio Summorum pontificum, qui a restitué au peuple chrétien la possibilité de bénéficier des fruits spirituels qui sont attachés à sa célébration, avec un si profond sens du sacré.
Munis de cette certitude, par notre présence dans le plus grand temple de la chrétienté nous avons l’intention de sceller un acte de consécration au Christ Roi de l’univers, par les mains de la très sainte Vierge Marie, dans l’obéissance et dans l’amour au Vicaire du Christ. (La messe était celle de la sainte Vierge au samedi ; le cardinal a longuement évoqué le rôle de Marie, médiatrice de toutes grâces, en citant tout particulièrement saint Louis-Marie Grignion de Montfort.)
Certes, seul Jésus-Christ possède en propre et de manière particulière le droit de dispenser les trésors qui sont les fruits exclusifs de sa mort, car Il est par nature le médiateur entre Dieu et les hommes. Cependant, par cette communion d’amour (…) entre la Mère et le Fils, il a été concédé à l’auguste Vierge d’être, auprès de son Fils unique, la très puissante médiatrice et conciliatrice du monde entier. (…)
Pour ce pèlerinage, nous nous faisons accompagner par la Reine du ciel. Que chacun de nous, chacun des pèlerins, prenne Marie comme compagne dans ce pèlerinage. Le rôle central de Marie, la très sainte dans l’histoire de la Rédemption, dans la vie de l’Eglise et dans la vie de chacun d’entre nous, est magnifiquement résumé dans le Traité de la vraie dévotion à Marie de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
En l’année de la Foi, cette année de grâce, cette année de joie, cette année de consécration à Dieu, l’Eglise nous invite à nous tourner spécialement vers celle qui, la première, a cru la Parole du Seigneur. (…) La Mère du Seigneur est icône parfaite de la foi, comme le dira sainte Elisabeth : « Heureuse celle qui a cru ! » (…)
Pour le saint père François, implorons l’intercession de la Mère de Notre-Seigneur et de notre Mère, afin qu’elle protège notre foi et nous aide à devenir de véritables disciples de Jésus, aimant la paix. Comme le pape François, à Marie, Mère de l’Eglise et à la Mère de notre foi, nous adressons cette prière : « Venez en aide, ô Mère, à notre foi ; rappelez-nous que celui qui croit n’est plus seul ; enseignez-nous à rester avec Jésus afin qu’il soit lumière sur notre chemin. » (Lumen Fidei, 60).
Cher Saint-Père, nous, pèlerins, en cette basilique papale qui est la vôtre, depuis cet autel de votre chaire, nous voulons vous rassurer : aujourd’hui, plus que jamais, Saint-Père, nous ne nous sentons pas seuls. Non, Saint-Père, nous sommes vos enfants ; nous faisons l’expérience de votre vigilance ; nous sommes sous votre protection. Avec notre Père, notre Père aimant, nous sommes en compagnie de notre Mère du ciel. Nous ne sommes pas seuls, célébrant selon le rite antique : nous accompagnent de merveilleux siècles d’histoire de sainteté ; dans ce saint rite des milliers de saints ont trouvé la douce profondeur de la rencontre avec Dieu dans le silence du mystère.
Aujourd’hui, ne nous laissez pas goûter l’amertume de la solitude : nous aspirons à être accueillis dans la Rome du pape, notre père, avec tous les frères catholiques du monde, mais pas seulement. Sur la grande place Saint-Pierre, nous partageons la chaleur de la fraternité universelle de la nature humaine, et nous pouvons nous réjouir de l’espérance de participer aux larmes des retrouvailles des hommes croyants et non croyants, des chrétiens et des non chrétiens. Depuis cette fontaine d’amour qu’est la Rome du pape François, nous porterons sur les routes du monde le joyeux message de Jésus, fils de Marie, le Fils de Dieu qui nous a aimés jusqu’à la mort de la croix, qui nous attend les bras ouverts dans la Résurrection. Nous serons, par la parole et par notre propre vie, les prédicateurs de cet amour unique de Jésus, avec l’amour pour Marie, avec l’amour pour le pape.