52. Année de la foi : dernier Dimanche après la Pentecôte

La fin des temps
Le jugement particulier et le Jugement dernier
L’enfer
L’espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle


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La fin des temps


Dernier dimanche de l’année liturgique et, cette année, dernier dimanche de l’Année de la Foi promulguée par Benoît XVI et conclue par le pape François, le dernier dimanche après la Pentecôte tourne nos regards vers la fin des temps, lors du retour du Christ en gloire pour juger l’humanité et achever d’établir son Règne. L’Eglise nous remet ainsi devant les yeux les « fins dernières » de notre existence et celles de l’humanité. Nous avons déjà vu, à l’occasion de la fête de la Toussaint, la mort du chrétien, le purgatoire et le ciel. Regardons maintenant le jugement particulier qui suit la mort de chacun et celui général, à la fin des temps, l’enfer et le « monde nouveau » instauré par le Retour du Christ.


Le jugement particulier et le Jugement dernier


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1021 La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses oeuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8 ; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; 12, 23) parlent d’une destinée ultime de l’âme (cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.
1022 Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon : DS 856-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc. Trente : DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Cc. Lyon : DS 857 ; Benoît XII : DS 1000-1001 ; Jean XXII : DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII : DS 1002). « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour. » (S. Jean de la Croix, avisos 57)
1059 « La très sainte Église romaine croit et confesse fermement qu’au jour du Jugement tous les hommes comparaîtront avec leur propre corps devant le tribunal du Christ pour rendre compte de leurs propres actes. » (DS 859 ; cf. DS 1549).
1038 La résurrection de tous les morts, “ des justes et des pécheurs ” (Ac 24, 15), précédera le Jugement dernier. Ce sera “ l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation ” (Jn 5, 28-29). Alors le Christ “ viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges (...). Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (...). Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle ” (Mt 25, 31-33. 46).
1039 C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12, 48). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre : « Tout le mal que font les méchants est enregistré – et ils ne le savent pas. Le Jour où “ Dieu ne se taira pas ” (Ps 50, 3) (...) il se tournera vers les mauvais : “ J’avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père – mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la Tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes oeuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi ”. » (S. Augustin, serm. 18, 4, 4).
1040 Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l’heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ il prononcera alors sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’oeuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8, 6).


L’enfer

1033 Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-même : “ Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui ” (1 Jn 3, 14-15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot “ enfer ”.
1034 Jésus parle souvent de la “ géhennedu “ feu qui ne s’éteint pas ” (cf. Mt 5, 22. 29 ; 13, 42. 50 ; Mc 9, 43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir, et où peuvent être perdus à la fois l’âme et le corps (cf. Mt 10, 28). Jésus annonce en termes graves qu’il “ enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d’iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente ” (Mt 13, 41-42), et qu’il prononcera la condamnation : “ Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel ! ” (Mt 25, 41).
1035 L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, “ le feu éternel ” (cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire.
1036Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l’homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : “ Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent ” (Mt 7, 13-14) :
« Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s’achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d’être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d’être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l’ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents. » (LG 48).
1037 Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin. Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut “ que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir ” (2 P 3, 9).


L’espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle

1042 A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé.
1043Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l’humanité et le monde, la Sainte Écriture l’appelle “ les cieux nouveaux et la terre nouvelle ” (2 P 3, 13 ; cf. Ap 21, 1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de “ ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres ” (Ep 1, 10).
1044Dans cet “ univers nouveau ” (Ap 21, 5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. “ Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé ” (Ap 21, 4 ; cf. 21, 27).
1045Pour l’homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l’unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l’Église pérégrinante était “ comme le sacrement ” (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu (Ap 21, 2), “ l’Épouse de l’Agneau ” (Ap 21, 9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les souillures (cf. Ap 21, 27), l’amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle.
1046 - 1047Quant au cosmos, la Révélation affirme la profonde communauté de destin du monde matériel et de l’homme (cf. Rm 8, 19-23). L’univers visible est donc destiné, lui aussi, à être transformé, “ afin que le monde lui-même, restauré dans son premier état, soit, sans plus aucun obstacle, au service des justes ”, participant à leur glorification en Jésus-Christ ressuscité (S. Irénée, hær. 5, 32, 1).
1048« Nous ignorons le temps de l’achèvement de la terre et de l’humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché ; mais nous l’avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où régnera la justice et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au coeur de l’homme. » (GS 39, § 1).


Pour aller plus loin :
- Catéchisme de l’Eglise Catholique, Ire partie, 2e section, ch. 3, art. 12 : « Je crois à la vie éternelle » : http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2G.HTM
- Catéchisme du Concile de Trente : Ire partie, ch. 13 : « Je crois à la vie éternelle » : http://www.salve-regina.com/salve/Cat%C3%A9chisme_du_Concile_de_Trente_:_Premi%C3%A8re_partie#Chapitre_treizi.C3.A8me_.E2.80.94_Du_douzi.C3.A8me_article_du_Symbole


Résolution pratique :
- « Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes “ le temps favorable, le temps du salut ” (2 Co 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la “ bienheureuse espérance ” (Tt 2, 13) du retour du Seigneur qui “ viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru ” (2 Th 1, 10). » (1041)
- Prenons dix minutes pour méditer sur nos « fins dernières », en remerciant pour l’espérance dans la vie éternelle.