Ni Charlie ni charia : non au coup d’État idéologique !

La réaction de Bernard Antony aux attentats islamistes


C’est un immense détournement qui est depuis hier médiatiquement réalisé, systématiquement et massivement, à l’échelle nationale et occidentale. Comme nous, l’immense majorité de nos concitoyens a été révoltée par les assassinats de ceux de Charlie-Hebdo, de policiers et par ceux encore plus cruels, avec les affres d’une longue angoisse, de ceux de nos compatriotes juifs pris en otages.

Et pour l’immense majorité de cette majorité, c’est évidemment contre le terrorisme jihâdiste qu’ils ont marché hier. Ont-ils marché pour faire désormais de Charlie-Hebdo le journal officiel d’un nouvel ordre républicain ? Bien sûr que non ! Beaucoup, sans nul doute, malgré un matraquage historiquement sans précédent, s’apercevront vite de la manipulation. La « manip », c’est Fleur Pellerin, ministre de la culture, qui en a fait l’aveu hier au soir : « Le gouvernement, a-t-elle dit, s’apprête à débloquer des millions d’euros pour que Charlie-Hebdo, jusqu’ici de plus en plus déficitaire, puisse continuer. » Somme toute nouvel organe officiel de la République plus digne de soins que le vieux J. O. qui désormais ne paraît plus sur papier.

L’hétérotélie, c‘est un phénomène classique de l’histoire. C’est au sens strict le détournement de direction, le détournement d’un mouvement, d’un projet, d’un enthousiasme ou d’une colère collective. Le parfait phénomène hétérotélique auquel nous assistons aura consisté à détourner un immense mouvement contre le terrorisme jihâdiste en un coup d’état idéologique visant à imposer « l’esprit Charlie », c’est-à-dire le blasphème comme valeur fondamentale de la République. Car il n’est plus seulement question d’assurer la liberté du blasphème. Il est question d’imposer le culte du blasphème (...)

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