Merci, chers pèlerins, d’avoir renoncé au confort de votre week-end, d’avoir choisi pendant 3 jours de « marcher sur cette route droite, tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents » comme disait Charles Péguy !
Un immense merci à Monseigneur Schneider d’être cette année pèlerin de Chartres !
Monseigneur, peu d’évêques ont risqué un aussi long effort avec Notre Dame de Chrétienté. C’est un grand honneur de vous accueillir; nous suivons vos interventions courageuses sur la Sainte Eucharistie et la défense de la foi. Ces thèmes sont à l’origine de l’existence de notre pèlerinage, il y a plus de trente ans.
Comme vous le savez, chers amis, nous aimons ce moment … d’intimité, où nous sommes plus de 8 000 sur l’hippodrome de Rambouillet pour vous parler de Notre Dame de Chrétienté. Nous avons 33 ans et notre pèlerinage poursuit sa route dans notre temps, un temps de chaos, de résistance et d’espérance.
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Notre Dame de Chrétienté est une œuvre singulière au sein de l’Eglise. Elle est depuis le premier jour comme un signe de contradiction dans ce monde de désordre.
La société française, profondément catholique par son histoire et son essence, est devenue laïcarde, athée et ses gouvernants hystériquement anti-catholiques.
Cette laïcité est une illusion et une imposture. Les agressions et provocations contre la famille, la vie, l’éducation, ont décillé bien des yeux. Dans ce chaos moral et politique, l’unique solution, nous le disons depuis 33 ans, est de civiliser la politique grâce à la chrétienté.
Ne nous leurrons pas ! Les hommes n’étaient pas meilleurs en chrétienté. Le régime chrétien n’efface pas le péché originel, il en reconnaît l’existence. C’est d’ailleurs parce qu’il ne nie pas le péché originel qu’il sait le combattre.
En cette fête de la Pentecôte, nous ne cachons pas notre inquiétude à quelques mois du Synode sur la famille. Nous prions le Saint Esprit pour que la confusion ne soit pas créée. Les hommes ont besoin « d’être confortés dans leur foi ». Les hommes ont besoin d’entendre avec fermeté et douceur que le modèle de la famille prêché par l'Évangile est conforme à l'ordre naturel.
La pastorale doit servir l’enseignement de la foi et de la morale et non l’inverse comme nous dit le cardinal Sarah.
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Depuis sa naissance, notre pèlerinage est aussi une œuvre de résistance, rappelant 3 thèmes à l’origine de tout son engagement : l’importance de la chrétienté, l’importance de la foi par la Tradition (c’est-à-dire la transmission du Magistère, la messe tridentine) et l’importance de la mission.
Avec Charles Péguy, nous savons que « La terre est comme les marches de l’église. La terre est pour monter au ciel comme les marches de l’église sont aussi pour monter et entrer dans l’église.»
L’homme, corps et âme, est un être social et politique par nature.
Comment la société pourrait-elle ignorer Dieu ?
L’homme moderne, lobotomisé, médiatisé, crétinisé semble perdu. L’histoire lui rappelle qu’une société athée n’a pas d’avenir. L’islamisme envahit nos sociétés parce que la nature a horreur du vide, matériel ou spirituel. Ne nous étonnons pas de ces conversions à l’islam, elles montrent que l’homme ne se satisfait pas du vide spirituel, que l’homme a soif de Dieu quitte à Lui préférer de fausses religions.
Notre temps nous impose de résister et d’annoncer l’Évangile, à tous les hommes dont les musulmans bien évidemment, … à la grâce de Dieu.
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Notre temps est aussi celui de l’espérance.
Le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc le disait dans sa Lettre à un jeune de vingt ans, "Envers et contre tous, il faut croire à son pays et en son avenir."
Dieu a sauvé la France à Tolbiac, Orléans, Pontmain, l’Île-Bouchard et tant d’autres fois. La Sainte Vierge est souvent apparue en France jusqu’à pleurer à La Salette sur les péchés des hommes.
Certains vous diront que refaire une société chrétienne est impossible ou que les chrétiens doivent se cacher.
Ne les croyez pas ! Notre espérance est notre certitude.
Cette certitude est que la foi doit ennoblir les activités humaines à commencer par la politique.
Notre certitude est que Dieu n’est pas avare de ses dons à condition que nous ne soyons pas avares de notre peine.
A nous tous, de nous donner cette peine, chacun à sa place. Priez d’abord mais aussi travaillez, chacun avec ses moyens, matériellement ou intellectuellement.
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Je terminerai ces mots en faisant appel…, comme tous les ans direz-vous, à votre générosité.
L’existence de Notre Dame de Chrétienté est un miracle; notre association repose sur le dévouement de trop peu de monde. Nous avons besoin d’être plus nombreux pour faire davantage et mieux demain.
Prenez des engagements toute l’année, devenez chef de chapitre ou adjoint ! Plus de 600 chefs de chapitre et adjoints ont préparé ce pèlerinage, il faut les rejoindre, les aider, leur succéder, être demain plus nombreux. Pourquoi des pèlerins plus âgés ne viendraient-ils pas prendre leur place dans l’encadrement des chapitres ? Notre Dame de Chrétienté est une famille qui réunit les générations.
Enfin, en ce moment, nos pensées vont vers l’abbé Coëffet dans sa chambre d’hôpital. Notre cher Aumônier général est, comme vous le savez, très malade. Il a besoin de nos prières, celles des pèlerins de Chartres, celles du chapitre Enfants.
Bonne route vers Chartres !
Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez nous !
Jean de Tauriers
Président de Notre Dame de Chrétienté