le livre de la Conférence des Evêques de France : "Retrouver le sens du politique" (mis à jour)

Nous vous annoncions la parution le 14 octobre du libre signé par la Conférence des Evêques de France. (mise à jour) Les réactions sur ce livre.

les pièces du dossier

L'interview donnée par Mgr. Pontier au "Monde" le 12 octobre


le 6 novembre

L'abbé Guillaume de Tanoüarn répond aux question de Jean-Pierre Maugendre dans le magazine "Terre de Missions" (à partir de 10:20):


le 2 novembre

Abbé de Tanoüarn : "Des évêques qui pensent que l'identité française n'existe pas" ... l'article est à lire en entier !


le 21 octobre

"Des évêques plus mondialistes que catholiques" François Marcilhac


le 18 octobre

Bernard Antony réagit le 18 octobre sur son blog

J’ai lu ces jours-ci le livre élaboré par le conseil permanent de la Conférence des évêques de France : « Dans un monde qui change retrouver le sens du politique ». Je l’ai considéré avec d’autant plus d’intérêt qu’il arrive après mes « Réflexions sur le monde actuel ».
Le livre de nos évêques a été d’abord principalement lancé sur deux pleines pages du journal le Monde, le vrai journal officiel de la République pour ce qui est de la norme idéologique à respecter et fondant le politiquement correct.
Il comporte dix chapitres à l’évidence rédigés par des plumes différentes, inégalement médiocres (...)
Au bout de l’ouvrage, justement, figure un questionnaire intitulé « Quelques pistes pour échanger à partir du texte ». Dans ces seuls mots on retrouve le vieux jargon de l’expression de la cléricature catholique depuis les années de l’après-guerre. On y aime beaucoup l’idée de « piste » propice aux échanges. On invite donc dans ce jeu de piste à échanger sur le thème « qu’est ce qui vous a marqué dans ce texte » (sur le fond et la forme) ?
Je l’analyserai plus avant et plus longuement pour la revue Reconquête. Plus sommairement je livre ici mes premières impressions.
Pour ce qui est de la forme, il oscille entre le besogneux et le mauvais traitement de la langue française. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément » : ces deux vers célèbres de Boileau jadis enseignés dans toutes les leçons d’apprentissage de notre langue ne caractérisent pas en effet l’expression épiscopale.
Citons par exemple ce morceau : « Notre société française connait une grave crise de sens. Or, le politique ne peut échapper à cette question du sens et doit se situer à ce niveau. Non pas, évidemment, pour dire à chacun ce qu’il faut penser et croire, mais pour se situer sur un horizon de sens… »

Le texte a été largement présenté, dans le Monde bien sûr, par Mgr Pontier, le président de la Conférence des évêques. La pleine page de l’entretien qui lui est consacrée est titrée par sa sublime et si originale réflexion : « Notre société est devenue pluriculturelle ».
Sans aborder le fond, on sent d’emblée l’influence de ce dernier dans la forme de l’expression. L’abondance pesante des « il y a » en est révélatrice. Et aussi le procédé de personnification des concepts. Ainsi, l’archevêque de Marseille déclare-t-il : « le politique ne parvient plus à créer du consensus autour d’une direction commune » et dans le livre de son conseil on peut lire dans la même veine : « la politique dans notre pays ne cesse de voir son discrédit grandir ».
Un bon instituteur aurait conseillé à l’archevêque d’écrire plutôt par exemple : « le discrédit de la politique ne cesse de s’amplifier ».
Quelle pauvreté encore dans ses commentaires, tel celui sur l’assassinat du père Hamel : « Il y a eu le sentiment que quelque chose qui ne doit pas se faire a été fait… »
Oui Monseigneur, merci d’avoir rappelé que l’assassinat d’un prêtre, ce n’est pas à faire.

Je réserverai à Reconquête de plus amples commentaires sur le fond. Mais sans plus attendre quelques points :

  • « Défense de la dignité et de la vie humaine du début à la fin ». La formule est ambigüe : quelle dignité évoque-t-on ? Pourquoi ne pas écrire : « de la conception à la mort naturelle » ? (...)
  • On relèvera plus loin : « Le potentiel de dynamisme et de solidarité patine, sans arriver à trouver le point d’appui, l’élément catalyseur qui lui permettra de se développer et de porter tous ses fruits ». Un potentiel qui patine, n’est-ce pas extraordinaire, non ?
  • Et sur les jeunes fanatiques du terrorisme islamique, on lit ceci : « Il s’agit de jeunes déstructurés qui n’ont pas trouvé leur place dans la société et qui pour certains avaient déjà basculé dans de la petite délinquance. Ils vont trouver dans un discours clé en main (sic) et un engagement radical un sens à leur existence, de la faire sortir de la médiocrité et de contester la société dans laquelle ils n’ont pas pu s’insérer. » En si peu de lignes, comment peut-on émettre une si indigente analyse en trouvant le moyen de ne pas citer le mot islam ? Déstructurés ces jeunes ? Au contraire, ne sont-ils pas très jihadistement structurés dans le mimétisme du prophète à Médine tel que dans ses hadiths ! « Discours clé en main » ? Pitoyable expression pour évoquer l’idéologie de la théocratie totalitaire de l’islam, redisons-le, fondée par Mahomet propagateur des centaines de versets du Coran et des hadiths d’appel à la violence contre les non-soumis, à la lapidation, aux amputations, à la crucifixion contre les délinquants ou criminels selon la charia.


Au total, ô certes ce n’est plus, et c’est heureux, le discours bas-marxiste de l’épiscopat du temps jadis où l’on bénissait les congrès de la J.O.C. où l’on chantait l’Internationale. Mais diable que ce texte est tour à tour logomachique, besogneux, cauteleux, rempli de questionnement mais avec si peu d’esquisse de solution. Et si timidement chrétien !

Annonce de la parution du livre le 14 octobre

20161015CEFPolitiquecouverture.jpgLa Conférence des Evêques de France (CEF) publie un livre de 94 pages (en vente le 14 octobre 2016) dont le titre est "Dans un monde qui change retrouver le sens du politique".

"Depuis plusieurs années, la politique dans notre pays ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire de la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les citoyens et leurs représentants et gouvernants. La crise de la politique est d’abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général."
"Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d’un personnel politique coupé des réalités, l’absence de projet ou de vision à long terme, des comportements partisans et démagogiques… sont injustifiables et sont devenus insupportables (...)"