Quatrième partie de l'Université d'Automne 2018 - Conférence de Bruno de St Chamas, Président d'Ichtus

La culture 

« La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l’identité profonde de l’Europe. Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique ».

Benoît XVI – Discours au Bunderstag – 22 septembre 2011

Autrefois la piété était un devoir, aimer son pays était un devoir. Comme les devoirs ont été rayés, on peut aujourd’hui parler de droit d’aimer la France. Nous n’avons pas à se justifier du fait que l’on aime son pays. Nous sommes nés quelque part et la vertu de piété c’est la gratitude de tout ce que nous avons reçu. C’est le 4ième commandement de Dieu. Il faut que les marcheurs de Chartres soient décomplexés et s’affichent catholiques, français, heureux de vivre en France, même si ce n’est pas tous les jours facile. Cela reste notre désir et ce désir n’est pas coupable.

De cet amour de la patrie, le Cardinal Vingt-Trois, Archevêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France le jeudi 23 décembre 2010 sur Europe 1, tire d’ailleurs certains devoirs :

 « Le danger d’islamisation, c’est si, nous, nous ne savons pas ce que nous voulons. C’est pas le problème de savoir si les musulmans veulent être musulmans, ça c’est clair qu’ils veulent être musulmans. Le problème, c’est de savoir si nous, on veut être quelque chose.

Il est évidemment plus difficile de se remettre en cause que de remettre en cause les autres. Nous qui refusons l’invasion migratoire, sommes-nous mariés et si oui, combien d’enfants avons-nous ? Nous qui disons « non » à l’islamisation de notre société, allons-nous à la messe chaque dimanche ? Élevons-nous nos enfants dans la Foi ? »                

Politiquement, si je ne sais pas faire aimer la France à des gens qui ont une religion différente car je n’ai pas les moyens de les accueillir, c’est une injustice : je détruis le bien commun qui est une justice. Nous devons donc agir, nous qui sommes en marche, en répondant à nos premiers devoirs : aller à la messe, nous marier, avoir des enfants, élever nos enfants dans le foi… sous peine de devenir  complices des agresseurs, ce qui est une culpabilité très grave. Avoir le sentiment d’être libéré de ces questions par son simple vote n’est pas juste, nous avons une action à faire…

Parfois, je me demande qui sont ceux qui dans le monde actuel se préoccupent vraiment de générer des processus qui construisent un peuple, plus que d’obtenir des résultats immédiats qui produisent une rente politique facile, rapide et éphémère, mais qui ne construisent pas la plénitude humaine. EG (224) Pape François

Chacun de nous doit se demander quel processus il peut initier. Ce travail métapolitique est fondamental pour l’avenir car cela répond à la véritable attente de TOUT homme.

Benoît XVI : « Même si nous n’avons pas la force de croire, nous devons vivre sur cette hypothèse, autrement le monde ne fonctionne pas ».

Vue l’actuelle crise des cultures qui prétendent avancer « etsi Deus non daretur», comme si Dieu n’existait pas, il faut plutôt avoir le courage de retourner l’axiome des Lumières et dire : celui qui ne réussit pas à trouver le chemin de l’acceptation de Dieu devrait aussi chercher à vivre et diriger sa vie « veluti si Deus daretur », comme si Dieu existait.

Cela fait 400 ans que nous sommes sur la mauvaise hypothèse, comme si Dieu n’existait pas. Et si l’on faisait selon la volonté de Dieu, comme s’il existait ? Ce serait la vraie amitié, celle du Christ-Roi. Nous avons un grand travail de « penser la politique » pour montrer aux autres que c’est le mode d’emploi du bonheur. Si Dieu nous aime, il veut notre bien. Si je veux le bien de quelqu’un, je l’aime. .

Etre passeur d’hommes pour le règne du Christ requiert d’avoir un cœur droit  (sagesse, discernement, prudence, foi), une mémoire des dons reçus (gratitude, piété, espérance) et la volonté de faire la volonté de Dieu (tempérance, courage, justice, charité).

Et pour ce qui est de l’action surnaturelle, nous avons besoin de la foi pour fortifier notre cœur, de l’espérance pour notre mémoire et notre imagination, et de la charité pour fortifier la volonté. Tout cela pour obtenir la liberté des enfants de Dieu qui est la promesse de la civilisation de l’amour, dans laquelle vérité, beauté et bonté s’embrassent.