La Sainte famille : un modèle quotidien

La Sainte Famille nous montre quelle doit être notre vie, à son image. Saint Joseph a su accepter le mystère de Marie ; tous deux ont connu maintes épreuves ensemble (montée à Bethléem, fuite en Egypte, pauvreté à Nazareth), ce qui ne les a pas empêchés d’élever Jésus "comme tout enfant de son âge, et Celui-ci "leur était soumis ".

Toute vie chrétienne comporte des croix : elles sont nécessaires à notre progrès spirituel, et doivent être acceptées comme tel. Dans le mariage, ces croix sont une nouvelle occasion incomparable de charité, par l’aide que les deux époux peuvent s’apporter mutuellement : "L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre " (Benoît XVI : op, cit.6). Jean-Paul II résume sa vocation : « La famille reçoit la mission de garder, révéler et de communiquer l’amour, reflet vivant et participation réelle de l’amour du Christ Seigneur pour l’Église, son épouse (Familiaris Consortio. 17). Ainsi, elle aura la joie – ici-bas – dans les prémices du Royaume, et par là rayonnera la Charité.

"La Famille est une école de sainteté. Là, comme en un sanctuaire sacré, sont appelés à prendre naissance et à grandir tous les rachetés du Christ, vrais fils de Dieu, cohéritiers du Verbe incarné par la grâce de leur baptême, concitoyens des anges et des saints, prédestinés à vivre dans l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La famille de la terre prépare la famille des enfants de Dieu dans les splendeurs des saints. " (Père PHILIPON op)
C’est exprimer combien la charité – " amour de Dieu et amour du prochain inséparables " (Benoît XVI : Deus caritas est 18) – est l’expression normale de l’amour conjugal, qui permet ainsi aux deux époux d’accomplir pleinement leur union.

Comment " aimer " ?
Tout d’abord en restant tournés vers Dieu. La prière en famille, parents puis enfants réunis, permet de réaliser cette ecclesiola, et d’apprendre aux enfants le caractère nécessaire et indispensable de la prière. L’assistance à la messe dominicale où les parents, et plus spécialement le père de
famille, apprennent aux enfants le sens de la liturgie, et la nécessité de certains gestes (se mettre à genoux…) traduisant la piété et l’humilité.
En respectant les principes évangéliques : Accepter une honnête pauvreté, en sachant se priver du superflu pour pouvoir aider ceux qui en ont vraiment besoin (et qui ne sont pas forcément de l’autre côté du globe).
Ne pas avoir d’attitude inutilement sensuelle et enseigner la pudeur (pour soi) en espectant celle des autres.
Savoir enseigner l’obéissance due aux parents, qui est nécessaire dans toute société, et est une manifestation de l’amour : il faut désirer pour chaque membre de notre famille le ciel, et tâcher de l’y conduire.
Mais il faut aussi savoir pardonner (ne jamais laisser le soleil se coucher sur une offense) : entre époux, comme entre parents et enfants, et entre enfants. Le pardon nécessite la miséricorde ET l’équité, car il ne s’agit pas ou d’effacer la faute, en faisant comme si elle n’avait pas existé, empêchant ainsi toute conversion ; ni la rappeler sans cesse, faisant qu’aucun retour n’est possible. Une juste peine est un bien, qui restaure l’ordre perturbé.


Tout ceci suppose quelques " petites vertus ", rappelées par Monseigneur Chevrot : la courtoisie, l’effacement, la gratitude, la sincérité, la discrétion, l’espérance, la bonne humeur, la bienveillance, l’économie, l’exactitude, la diligence, la patience, la persévérance sont les alliés indispensables à l’exercice de la charité.

Enfin, en ayant toujours présent à l’esprit le " tu ne tueras pas ". L’avortement, tout comme la contraception qui en est le corollaire, ne doivent pas
être même envisagés. L’euthanasie, à distinguer du refus de l’acharnement thérapeutique, est toujours à proscrire par le mépris qu’il manifeste aux personnes âgés, et donc à nos propres parents.
L’acceptation des vocations sacerdotales ou religieuses : seul moyen d’empêche nos Dieu est amour, nous dit saint Jean : Marie a aimé son Fils toute sa vie, et est devenue notre Mère au pied de la Croix. Elle est donc le reflet de l’amour du Fils pour nous. Et nous savons, en outre, qu’en prononçant son Fiat, elle a exprimé toute l’immense charité pour Dieu et pour chaque homme, qui est sienne. En outre, les vertus qu’Elle a montrées tout au long de sa vie terrestre – à savoir, la Foi, la virginité, l’humilité – font qu’Elle est notre modèle, tout en intercédant pour nous auprès de son Fils.