L'économie humaine au coeur du grand débat ?

Au cœur du grand débat, il semble urgent de redéfinir les fondamentaux de l'économie humaine.

On ne peut parler d’approche humaine sans hommes, si bien que le premier critère semble celui du primat de l’homme dans le dispositif économique. L’économie ne doit pas se résumer à une mécanique ou une science, elle doit encore moins conduire à la financiarisation car la productivité ou la richesse, même si elles sont nécessaires pour assurer une répartition suffisante, ne doivent en aucun cas être une fin en soi. Il y a un ordre à respecter : l’homme au centre, l’économie à son service. Pie XII met en garde contre le désordre si « cette productivité est obtenue par une concurrence effrénée et par un usage sans scrupule de la richesse ou par l’oppression et l’exploitation despotiques du travail et des besoins particuliers au profit de l’Etat ».  

Pourquoi l’homme doit-il être premier dans le dispositif ? Parce que sa nature humaine et sa personne sont dignes. L’économie humaine est donc celle qui tient compte de son être corporel (besoin de nourriture, d’hygiène, de santé, de repos), de son être spirituel et raisonnable (vie spirituelle, morale, culturelle, religieuse qui l’empêche de devenir esclave de ses instincts, qui l’élèvent pour devenir homme et vivre sa filiation avec Dieu) et de son être social (basé sur la solidarité qu’il entretient au sein de sa famille, ses amis, sa vie professionnelle et associative, son pays, et de manière plus générale, le monde).

Enfin, une économie humaine est celle qui rend l’homme LIBRE de s’entendre et de s’unir avec les autres hommes dans le choix des moyens pour tendre ensemble au vrai but de l’économie sociale, celui du bien commun, loin de toute forme de domination ou centralisation qui ne tiendraient pas compte des différences locales, régionales et/ou qui n’associeraient pas assez les membres de la communauté nationale à la construction de la Cité.