Pourquoi bénit-on les chandelles ?

Nous fêtons aujourd’hui la « chandeleur »… et dans « Chandeleur », il y a chandelle. Le prêtre bénit ces petits cierges avant de faire une belle procession. Ces chandelles sont allumées durant l'Evangile et le Canon. Ensuite, vous les gardez, et elles sont allumées au chevet des malades ou des mourants, ou lors des intempéries... (La neige, par exemple)

Pourquoi une chandelle bénie? « Sa cire blanche représente le Corps très pur de Jésus - la mèche unie à la cire représente son Ame unie à son Corps - la flamme qui consume l’un et l’autre représente la Divinité de Jésus ». Cette belle lumière représente Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, la vraie lumière du monde.

40 jours après Noël nous faisons une procession dans l’église pour rappeler l’entrée du Seigneur Jésus, porté par la Sainte Vierge et St Joseph dans le Temple. La présentation de Jésus au Temple est comme l'offertoire. Offertoire de son sacrifice. Offertoire de la Croix, de la Messe.

Le sacrifice est une chose rendue sacrée, par une action sacrée. L'acte le plus fort, le plus haut, le plus noble de la religion, de la relation entre l'homme et Dieu. La finalité, le but d'un sacrifice, c'est tout simplement d'être accepté par celui à qui on l'offre. Que cette offrande puisse entrer dans le monde de Dieu, dans son domaine. Ce que représente le Temple. Seulement, voilà... Il y a le péché originel. Et depuis, rien ni personne n'entre dans l'autre Jérusalem céleste, ce temple invisible où Dieu habite. Nulle créature humaine n'a accès et faveur auprès de Dieu. Personne ne peut plus offrir à Dieu le culte agréable auquel Il a droit. Jésus rend cela possible, de nouveau. Il atteint ce but. Sur la croix, sur l'autel. Par la Passion, par la Messe. Adorer Dieu, lui rendre grâce. Et puis, pour nous, obtenir la rémission des péchés et demander les biens spirituels et temporels nécessaires à notre salut.

Pourquoi est-ce si important, cela? Deux choses constituent le sacrifice : la réalité offerte à Dieu, et la disposition de celui qui offre. Sous ces 2 rapports, Jésus offre un sacrifice parfait. Car Il est offert à Dieu : Il est l'Hostie immaculée, la victime sainte. Il est l'Agneau de Dieu, l'agneau immaculé. Mais aussi, Il s'offre à Dieu :  Il est le prêtre parfait. Dès le premier instant de sa vie humaine, Jésus s’offre Lui-même à Dieu. Jésus Enfant ne parle pas encore, mais avant la parole sur ses lèvres, il y a cette offrande d'amour parfait en son Sacré Coeur. « Vous n’avez voulu ni sacrifices ni holocaustes, vous n’avez pas accepté les oblations. Mais vous m’avez donné un corps. Alors j’ai dit, me voici, ô Dieu, je viens pour accomplir votre volonté ». Et en voyant cette disposition parfaite de son Fils unique, le Père répond ; « Tu es mon Fils, mon Fils bien aimé, Tu as toute ma faveur, mon agrément ».

Un jour du temps, ce sacrifice est intérieur et extérieur, il est complet, lorsque son Heure est venue ; c'est... La Croix. Tous les jours du temps ensuite, ce sacrifice complet renouvelé sur l'autel est parfait, car c'est le même Jésus qui est offert, et qui offre ; c'est... La Messe. Déjà, au Temple, Jésus s’offre en sacrifice pour nous sauver. Il commence son sacrifice intérieurement, Il en célèbre l'Offertoire. Déjà Il nous rachète.

En résumé, donc… Pour qu'il y ait sacrifice, il faut qu'il y ait agrément, acceptation du côté du destinataire, Dieu. Le seul apte à offrir un sacrifice parfait, accepté en justice par Dieu, c'est Jésus. Notre sacrifice n'est acceptable devant Dieu que parce qu'il rejoint celui du Christ.

Cette jonction nécessaire, c'est à l'Offertoire qu'elle s'opère : « Que NOTRE sacrifice s'accomplisse aujourd'hui devant Vous, de manière à vous être agréable … Venez Dieu tout puissant et éternel, sanctificateur, et bénissez CE sacrifice préparé pour votre Saint Nom … Priez mes frères pour que MON sacrifice qui est aussi LE VÔTRE soit acceptable devant Dieu. Que le Seigneur reçoive de vos mains LE sacrifice, pour la louange et la gloire de son Nom, pour notre profit et celui de toute l'Eglise».

Cette jonction de Dieu et de nous rendue possible est un point névralgique de la foi : cette alliance rétablie dans l'unique médiation, l'unique sacrifice de Jésus. Alors, il nous est donné de partager l'émerveillement du vieillard Syméon, et de goûter un peu mieux le mystère de la Messe et de sa liturgie. Simple préférence esthétique ? Bonne pratique parce qu'obligatoire ? Non... C'est beau parce que c'est vrai. C'est obligé parce que c'est bien, c'est parfait même.

Ne regrettez pas un seul des efforts faits pour assister à la Messe, pour venir au pied de l'autel. Le dimanche, mais aussi en semaine. Ne regrettez pas un seul des sacrifices consentis ensuite pour vivre et demeurer "en état de Messe" (Bienheureux Père SEVIN, SJ).

 

Abbé Garnier – 3 février 2019