J-9 : nos croix, bannières et oriflammes ne relèvent pas du floklore !

En tête de chacun de nos chapitres se trouve une croix portant sur sa branche transversale le nom d’un saint ou d’une sainte, d’un bienheureux, voire d’un personnage au nom prestigieux (Baudouin IV de Jérusalem, Tom Morel, Général de Sonis, Père Sevin…) connu pour ses fortes convictions religieuses et son intégrité intellectuelle et morale.

À côté de cette croix, souvent, une bannière représentant ce même personnage avec parfois une devise, une prière… Tout autour de nous, des drapeaux aux couleurs d’un pays ou d’une région, avec parfois en surcharge l’insigne du Sacré Cœur et une devise, et tous ces oriflammes dont l’étamine bleue ou blanche est parsemée de fleurs de lys d’or. C’est beau, c’est émouvant… Mais tout cela a-t-il un sens ou n’est-ce que du folklore ?

Nos croix et nos bannières, outre le fait qu’elles sont un signe de ralliement pour les pèlerins (vous entendrez souvent dire « serrez sur la bannière »), sont aussi un signe d’identification pour les organisateurs du Pèlerinage « voilà Sainte Claire qui arrive… nous sommes légèrement en avance sur l’horaire », ainsi qu’un témoignage pour toutes les personnes qui nous voient passer : « c’est une manifestation ?, non c’est un pèlerinage… ». Mais, c’est surtout un rappel du lien qui nous unit, autour de notre saint patron, et qui nous relie au ciel, d’où il nous écoute et d’où il nous protège.

Nos croix et nos bannières nous tracent le chemin vers le ciel. C’est pourquoi il est important pendant les 3 jours de pèlerinage de veiller à ce que bannières et croix, symboles de Jésus Christ et de ses saints et saintes, marchent devant le chapitre, ouvrant ainsi la route. Ces drapeaux aux couleurs nationales (françaises, mais aussi étrangères) nous rappellent que notre pèlerinage de Chrétienté est international, qu’il est un lieu de rencontre amical entre peuples unis par une même foi et une même espérance ; les drapeaux régionaux nous disent que cette espérance s’incarne dans la vie des nations, leurs terroirs, leurs histoires et leurs coutumes….

Mais ce Sacré-Cœur, cette couronne d’épines sur le drapeau français, et cette devise « Espoir et Salut de la France », n’est-ce pas sacrilège ? Est-il convenable de surcharger ainsi l’emblème de notre pays ? En principe, non bien sûr !! Mais, quand il s’agit de la marque du « Christ, Roi de l’Univers »... D’ailleurs cette idée n’est pas venue de l’un d’entre nous. Elle est la réponse à une demande pressante du Christ Lui-même : en 1689, Louis XIV règne sur la France, mais les nuages s’amoncellent, quelques revers militaires, des hivers rudes entraînent de mauvaises récolte, le mécontentement gronde. Dans son couvent, une religieuse reçoit depuis quinze ans la visite de Jésus. Elle s‘appelle Marguerite-Marie Alacoque. Au cours d’apparitions successives, le Christ lui montre ses plaies, se plaint de l’ingratitude des hommes vis-à-vis de son Cœur transpercé et lui demande de répandre la dévotion à son Sacré-Cœur. En cette année 1689, Il lui fait cette demande extraordinaire d’aller dire au Roi de France qu’Il souhaite que l’effigie de son Sacré-Cœur figure sur les drapeaux. Marguerite-Marie confiera cette demande à son confesseur, afin qu’il la transmette au confesseur du Roi, le Père Lachaise. On ne sait pas si le message parvint à Louis XIV car il n’y eut pas de suite.

La demande de Jésus fut renouvelée en 1917, auprès d’une jeune fille de Loublande près de Cholet, appelée Claire Ferchaud. Le Christ lui demanda de faire apposer sur le drapeau français l’image de son Sacré-Cœur. Claire transmit la demande au Président de la République, Raymond Poincaré, qui la reçue en audience. Mais il ne fit rien. Les principaux généraux des Armées françaises auxquels elle s’adressa alors, ne l’écoutèrent pas davantage. Cependant, des centaines de milliers de petits drapeaux tricolores portant l’insigne du Sacré-Cœur, avec la mention « Cœur Sacré de Jésus Espoir et Salut de la France, furent confectionnés et portés par nos soldats…Il y eût de nombreux miracles… et ce fut la Victoire... ! ».

Quant aux oriflammes bleues et blanches surchargées d’un semis de fleurs de lys d’or, elles nous rappellent que la France a une longue histoire (le drapeau fleurdelisé fut pendant plus de mille ans l’emblème de la Patrie) et que nous souhaitons nous souvenir de nos racines. Le Blanc et le Bleu sont les couleurs de la Vierge et le lys, symbole de pureté, sa fleur préférée, celle que le Christ choisit pour faire l’éloge de la confiance et de l’abandon à Sainte Providence : « Observez les lys des champs comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon, lui-même dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux... Cherchez d’abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. À chaque jour suffit sa peine » (Mt VI, 28-34)

Amis pèlerins, toutes ces raisons ne sont-elles pas suffisantes pour arborer nos drapeaux et nos emblèmes ?