J-7 : change tes habitudes et aime-moi davantage

« Depuis un siècle, le monde évolue à pas de géant. Tout se précipite, le vent du progrès nous coupe la face.. Amer symptôme : l'accélération continue est le propre des chutes, plutôt que des ascensions... » Cet constat de Gustave Thibon il y a déjà quelques années n'a rien perdu de sa pertinence, ni de son actualité. Notre société semble de plus en plus déboussolée : les repères qui la structuraient dans ses fondements s'effacent petit à petit, telle la place de la famille, le sens du bien commun, le respect de la vie, la dignité de la personne, la vocation de la nation… Tout cela semble désormais bien loin de nos débats politiques.  « Vois, de toute part rôdent les impies, la bassesse est au sommet parmi les fils des hommes...» (Ps 11). L'idée même de Dieu est rejetée parmi les hommes, le trouble de ce monde vient parfois gagner nos âmes, nos foyers et la tentation du découragement se fait sentir.

 Alors que le Christ est délaissé par un grand nombre, voici que comme dans l'Evangile, Il se tourne vers nous, nouveaux apôtres du XXIème siècle, et nous repose la même question qu'il y a 2000 ans : « Est-ce que vous aussi vous voudriez partir ? » Rappelons-nous les mots de Saint Pierre, et faisons les nôtres : « Maître, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la Vie Eternelle ! » La fidélité des Apôtres fut féconde, et de cette fidélité est née, sous la motion de l'Esprit-Saint, l'Eglise, sur laquelle s'appuie aujourd'hui notre espérance.

« L'Espérance demeurera toujours la plus forte », car « l'Eglise, bâtie sur le roc du Christ possède les promesses de la Vie Eternelle.» A qui irons nous... certes, les maîtres ou pseudo-maîtres font légion autour de nous : argent, pouvoir et plaisirs font miroiter leurs dangereux attraits, mais le visage de ceux qui s'en nourrissent ne respire guère le bonheur et la joie. Voyons bien plutôt le visage de nos Saints : les yeux d'un Bienheureux Charles de Foucauld, le sourire d'une Sainte Thérèse de Lisieux. Nous avons là une représentation bien vivante du Bonheur profond qui illuminait le visage des Saints. Tous se sont distingués du Monde en ce qu'ils ont été fidèles sujets du Christ, dans son Royaume de Grâce et de Sainteté.

 A leur exemple, faisons de notre pèlerinage la rencontre de notre âme avec le visage du Sauveur. Notre âme est une cité sainte que la grâce du baptême a rendu Tabernacle Vivant, un temple saint où Dieu habite... Le Christ veut se faire l'hôte de nos cœurs : tout ce qui nous approche de Lui est vie, et tout ce qui nous en éloigne est mort. Voilà pourquoi nous avons  deux amours fortement ancrés en nos âmes : l'Amour de l'Eglise et l'Amour de Marie, Mère de l'Eglise.

 L'Eglise car elle nous enfante par le Baptême à la vie de la grâce et qu’elle qui nous permet encore aujourd'hui de toucher le Christ par la pratique des Sacrements. Marie car a donné ses yeux au visage du Christ : celui qui regarde le Christ, regarde sa Mère. Dans le Royaume de son Fils, Marie est toute Puissante, rempart invincible contre les assauts du monde sans Dieu et de ses démons.

Mettons- nous sans réserve durant ces 3 jours de pèleriange sous son patronage, et avec la Sainte Eglise reprenons la louange de Marie, « Regina, Mater misericordiae et spes nostra ». Accompagné par Notre-Dame, que chaque pèlerin puisse lire dans les yeux du Christ cet appel pressant à la Sainteté : « Change tes habitudes, et aime-moi davantage...»