17ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

13 mai 1917 : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »

13 juin 1917 : « Je veux (…) que vous disiez le chapelet tous les jours.

Le chapelet quotidien

Le 13 mai 1917, à la fin du bref dialogue avec Lucie, juste avant de remonter au Ciel, la Sainte Vierge termina en disant : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre. »

Ainsi, dès sa première apparition, après avoir parlé des sacrifices pour la conversion des pécheurs, la Sainte Vierge révéla un deuxième point de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie : la récitation quotidienne du chapelet.

Et, lors de l’apparition suivante, Lucie lui ayant demandé : « Que veut de moi Votre Grâce ? », Notre-Dame répondit : « Je veux que vous veniez ici le 13 du mois prochain, que vous disiez le chapelet tous les jours, … »

Déjà à Lourdes, la Sainte Vierge avait spécialement recommandé la récitation du chapelet. Notre Dame égrenait un splendide chapelet tandis que sainte Bernadette récitait les Je vous salue Marie.

Puis, à Fatima, Notre-Dame recommanda la récitation du chapelet à chaque apparition, et à la dernière, elle se présenta comme étant « Notre Dame du Rosaire ».

Cette insistance de Notre-Dame sur la récitation du chapelet montre la grande importance qu’il convient de lui apporter et la place que nous devons lui réserver dans nos prières.

Une prière qui gagne des batailles

De plus, la première fois où elle demanda la récitation quotidienne du chapelet, Notre-Dame ajouta un point important : elle en donna un des fruits : « la paix pour le monde et la fin de la guerre ».

C’est un point qui semble un peu oublié aujourd’hui : la paix ne reviendra dans le monde qui si nous récitons notre chapelet tous les jours ! La paix non pas seulement en France (ou dans notre pays), mais dans le monde ! Loin de nous l’idée que le rosaire seul suffirait pour l’obtenir. Outre nos prières, Dieu nous demande aussi d’agir concrètement, même si parfois, à vue humaine, nos modestes actions peuvent sembler avoir peu de chances d’aboutir. Mais, à ces actions bien concrètes, Dieu nous demande d’associer la prière. Ora et labora ! Sans cela, toutes nos entreprises pour rétablir la paix seront vaines. Car l’adversaire est infiniment plus fort que nous et, sans l’aide du Ciel, il est illusoire d’espérer le vaincre. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » a dit Notre Seigneur, parole que l’on peut très bien transformer ainsi : « Sans le rosaire, vous ne pouvez rien faire ».

L’histoire du peuple hébreu nous donne un exemple saisissant de cette nécessité d’unir la prière à l’action :

Les Amalécites survinrent et combattirent contre Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis-toi des hommes et demain, sors combattre Amaleq ; moi, je me tiendrai au sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main ». Josué fit ce que lui avait dit Moïse ; il sortit pour combattre Amaleq et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse tenait ses mains levées, Israël l'emportait, et quand il les laissait retomber, Amaleq l'emportait. Comme les mains de Moïse s'alourdissaient, ils prirent une pierre et la mirent sous lui. Il s'assit dessus tandis qu'Aaron et Hur lui soutenaient les mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi ses mains restèrent-elles fermes jusqu'au coucher du soleil. Et Josué défit Amaleq et son peuple au fil de l'épée. (Exode XVII, 8-13)

La signification de cet épisode est claire : lorsque la prière est délaissée, les batailles sont perdues. Dès que la prière reprend, les batailles sont gagnées. Seules, ni la prière de Moïse, ni l’ardeur des guerriers n’auraient pu obtenir la victoire : les guerriers devaient se battre pendant que Moïse levait les bras pour implorer le secours du ciel. Il en est de même pour nous. Certains doivent se battre sur le terrain, d’autres prier. Si se battre est l’apanage d’un petit nombre, la prière doit être la préoccupation de tous, y compris, lorsqu’ils le peuvent, de ceux qui sont amenés à se battre.

Il est donc indispensable d’associer la prière à l’action, mais pas n’importe quelle prière ! Pour obtenir ce que nous désirons, ne convient-il pas de réciter prioritairement les prières réclamées par Dieu Lui-même ? Or, à Fatima, par l’intermédiaire de sa Sainte Mère, Dieu a demandé la récitation quotidienne du chapelet. Notre-Dame n’a pas dit : « Priez pour obtenir la paix », elle a dit : « Récitez le chapelet tous les jours (Recem o terço todos os dias) pour obtenir la paix » ! Ainsi, si nous récitons notre chapelet tous les jours, la paix reviendra ; si nous ne le faisons pas, la paix s’éloignera.

Cette demande de réciter le rosaire tous les jours est si importante qu’elle a été répétée à chacune des cinq apparitions suivantes, insistance qui n’est sûrement pas fortuite. Donc, plus que jamais, la prière à faire monter vers le Ciel pour le rétablissement de la paix dans le monde est le chapelet quotidien.

Et l’histoire a de nombreuses fois démontré la véracité de cette affirmation : plusieurs batailles furent gagnées grâce aux rosaires récités avant ou pendant les combats. Citons par exemple les batailles de Muret, de Lépante, de La Rochelle, de Peterwardein, etc. Ces victoires sont bien connues, mais il n’est pas inutile de nous les remettre en mémoire pour nous motiver dans la récitation quotidienne du chapelet pour obtenir la paix dans le monde. En particulier, au milieu du XXe siècle, deux victoires ont été obtenues sans l’emploi des armes : en Autriche en 1955 et au Brésil en 1964. (Pour plus de précisions sur toutes ces batailles, vous pouvez lire l’article Les victoires temporelles du rosaire sur le site de Cap Fatima).

Ce qu’il y a de plus extraordinaire dans toutes ces victoires, c’est qu’elles furent complètes alors que la situation était humainement désespérée tant le déséquilibre des forces était grand. De plus, malgré ce déséquilibre, il n’y eut que très peu de pertes du côté des catholiques.

Une prière qui sauve les âmes

    Mais le rosaire ne fait pas que gagner des batailles. Il permet surtout de sauver des pécheurs. Le chapelet purifie les âmes de leurs fautes et les parfume par la grâce. Saint Maximilien Kolbe écrivait dans son agenda : « Autant de chapelets, autant d'âmes sauvées ». Y pensons-nous ? Tous, nous pourrions sauver des âmes en récitant des chapelets. Quelle charité d’une valeur inestimable ce serait !

Saint Joseph Cafasso, passant de grand matin dans les rues de Turin, rencontra une pauvre vieille, toute courbée, qui égrenait son chapelet en marchant. « Que faites-vous donc si tôt, brave femme ? » lui demanda-t-il. « Oh ! ! Père, je nettoie les rues ! ». « Vous nettoyez les rues ? ... Que voulez-vous dire ? ». « Voyez-vous, cette nuit ce fut le carnaval et les gens ont fait tant de péchés... Je passe, maintenant, en récitant des "Je vous salue Marie" afin qu'ils parfument les endroits empestés par le péché »...

De nombreux saints ont démontré l'efficacité du chapelet pour obtenir toutes sortes de grâces. Le chapelet fait du bien à tous, aux pécheurs, aux bons, aux saints. Combien de saints ont été de véritables "apôtres du chapelet" ? Saint Dominique, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le saint Curé d'Ars, saint Pierre Canisius, saint Charles Borromée, saint Camille de Lellis, saint Jean Bosco, etc.

Un fils spirituel de saint Padre Pio lui demandait un jour quelle prière il fallait préférer pour toute la vie. Padre Pio répondit : « Le chapelet ».

Toute la prière, toute la science et tout l'amour de sainte Bernadette consistaient dans le chapelet. Sa sœur Toinette disait : « Bernadette ne fait que prier : elle ne sait rien faire d'autre que de faire glisser les grains du chapelet... »

Une prière universelle

Une autre qualité inappréciable du chapelet est son universalité. Malgré sa simplicité, le chapelet est une prière évangélique, une prière christologique, une prière contemplative, en compagnie de Notre Dame (Marialis cultus, 44-47). Louanges et demandes remplissent les Je vous salue Marie, stimulant l'esprit à méditer le mystère proposé. Que cela se passe près d'un autel ou sur la route, ce n'est pas un obstacle pour le chapelet. Quand l'esprit se recueille en se tournant vers Marie, peu importe que l'on soit dans une église ou dans un train, marchant sur la route, volant dans les airs… ou confiné chez soi.

Cette facilité que le chapelet offre à celui qui veut le réciter augmente notre responsabilité : est-il vraiment impossible de trouver chaque jour un quart d'heure pour offrir un chapelet à Notre Dame ? Car nous pouvons le dire dans n'importe quel endroit, à n'importe quelle heure, avec n'importe qui, sans livre et sans cérémonie, à haute voix ou en murmurant, dans les transports ou les salles d’attente, etc.

Pensons aux chapelets récités dans les hôpitaux par saint Camille, sainte Bertille Boscardin, dans les rues de Rome par saint Vincent Pallotti, dans les trains et sur les navires par sainte Françoise Cabrini, dans le désert du Sahara par le frère Charles de Foucauld, dans les palais royaux par la vénérable Marie Christine de Savoie, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort par saint Maximilien Kolbe, et dans les familles par la Bienheureuse Anna Maria Taigi, par les parents de la petite Thérèse, par la maman de sainte Maria Goretti, ... Ne perdons pas le temps en choses vaines et nocives alors que nous avons un trésor à valoriser comme le chapelet ! Récitons-le et promettons à Notre Dame : « Chaque jour, je dirai un chapelet en votre honneur ! »

Un remède universel

Outre que c’est une très belle prière, le rosaire est aussi un moyen particulièrement efficace pour résoudre les problèmes que nous rencontrons, quels qu’ils soient. À Fatima, Notre-Dame a parlé du salut des pécheurs, de la ruine des âmes en enfer, des guerres, des persécutions contre le Saint-Père, etc. Et à chaque fois, elle a indiqué et a même recommandé le chapelet comme étant une prière qui apporte le salut. Sœur Lucie confiait au père Fuentès le 26 décembre 1957 :

La Sainte Vierge a donné une efficacité nouvelle à la récitation du rosaire. Il n’y aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun d’entre nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien de la vie des peuples et des nations, il n’y aucun problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire.

Alors, récitons notre chapelet tous les jours, comme Notre-Dame l’a demandé le 13 mai 1917. Ainsi, non seulement nous nous sanctifierons, mais nous obtiendrons la paix pour le monde. Et œuvrons aussi pour que, partout dans le monde, se mettent en place des initiatives pour réciter le chapelet, en famille, en paroisse, en public, etc., pour demander au Ciel de nous accorder la paix.

NOTA BENE :

  1. Prier le chapelet :
  • Pour les pèlerins qui prient le chapelet quotidiennement : avoir cette prochaine consécration de soi-même au Cœur Immaculé de Marie comme intention générale ;
  • Pour ceux qui n’ont pas encore l’habitude de dire le chapelet quotidiennement : une dizaine avec cette même intention générale de sa prochaine consécration.
  1. Offrir à Dieu 1 sacrifice pour la conversion des pécheurs, et la nôtre en particulier.
  2. Dire les 4 prières de l’Ange et de Notre-Dame de Fatima pour la conversion des pécheurs :
  3. (Prière d’oraison pendant la journée) : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime, et je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas ». L’Ange de la Paix, printemps 1916.
  4. (Prière d’oraison pendant la journée et après chaque communion) : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Et par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs ». L’Ange de la Paix, automne 1916. 
  5.  (Lorsque l’on fait un sacrifice) : « Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour le Saint-Père ». Notre-Dame, 13 juillet 1917 (et Jacinthe qui a rajouté « et pour le Saint-Père »).  
  6. (Après chaque mystère du chapelet) : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, secourez surtout celles qui ont le plus besoin de Votre sainte miséricorde ». Notre-Dame, 13 juillet 1917.

 

Bienheureux François et Jacinthe, priez pour nous !

Saint Michel Archange, gardien de la France, priez pour nous !