Recherche

Votre recherche de cardinal Sarah a donné 49 résultats.

Lundi 06 septembre 2021

Un guide sur la doctrine sociale de l’Église recommandé par le Cardinal Sarah

Olivier Vandame : La Doctrine Sociale de l'Eglise | Livres en famille

Nier l’existence de Dieu et le fondement de la Doctrine Sociale de l’Église qu’on appelle la loi naturelle conduit indubitablement au désordre, au relativisme, à l’égoïsme, à un monde néolibéral à la dérive car sans boussole.

Aussi la parution avant l’été de l’ouvrage « La Doctrine Sociale de l’Église » écrit par Jean de Saint Chamas (U) et Olivier Vandame, aux éditions du Jubilé, est une excellente nouvelle.

Ce guide est rédigé dans un style très accessible et à la portée de tous. Il ne s’agit pas d’une présentation intellectualisée mais bien au contraire très concrète puisque partant des réalités observées, pour analyser les points qui marchent ou ne marchent pas et pourquoi, puis en dégager les enseignements, pour s’appliquer à les mettre en œuvre ensuite dans la vie quotidienne.

 

Ce guide de plus de 800 pages est une somme impressionnante d’informations. Il est très structuré et facile d’utilisation car très pédagogique.

Pour chaque thème abordé, les auteurs commencent par :

  • Décrire la notion à l’aide de ce qu’en disent le Catéchisme de l’Église Catholique, le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église et la Bible.
  • Recenser les réalités constatées, avec en prime un résumé à la fin de chaque chapitre.
  • Tirer de ces réalités les enseignements à retenir.
  • Suggérer des applications possibles : « Que puis-je faire moi aujourd’hui ? »

Des références bibliographiques sont aussi proposées pour aller plus loin.

L’ouvrage expose de façon très compréhensible tous les principes de la Doctrine Sociale de l’Église (DSE), avec des citations de nombreux textes du magistère depuis le pape Léon XIII jusqu’à nos jours :

  • Nous sommes uniques, dignes et d’une valeur inaliénable.
  • Nous servons le bien commun.
  • Nous avons besoin les uns des autres et nous disposons de biens (communication mutuelle des biens).
  • Nous poursuivons des buts (principe de finalité).
  • Nous formons des sociétés, car nous avons besoin les uns des autres (principe de réalisme social).
  • Nous assumons des responsabilités (principe de subsidiarité).
  • Nous sommes guidés par nos intérêts, accorder intérêt et devoir (principe de gouvernement).

Ce guide passe ensuite en revue des valeurs fondamentales révélant l’homme à lui-même :

  • La liberté, conquête de l’intelligence et de la volonté.
  • L’autorité au service des libertés.
  • La dignité du travail.
  • Les aspects individuels et sociaux de la propriété.
  • La sollicitude pour les pauvres et les faibles.

Il ne s’agit pas de théories fumeuses ou de jus de cerveau, les deux auteurs témoignent dans leurs riches expériences que la DSE cela marche et porte de nombreux fruits dès lors qu’elle est mise en application.

Ce guide nous engage à passer à l’action et à combattre le démon : le démon du découragement, le démon de la défiance, le démon de la zizanie.

Il décortique très bien la spirale infernale pouvant paralyser notre agir à faire le bien :

Doute, soupçon è Crainte, peur è Repli sur soi

Ces manœuvres sont diaboliques car elles attaquent chacune des 3 vertus théologales :

  • La doute tue la foi.
  • La peur va à l’encontre de l’espérance chrétienne.
  • Le repli sur soi est la négation de la charité , de l’amour en actes.

L’ouvrage montre qu’instaurer une spirale positive et vertueuse est possible par la restauration de :

la confiance è courage è ouverture aux autres.

Ces conditions indispensables permettent ainsi de généraliser peu à peu une pratique du progrès permanent, un maillage d’initiatives bienveillantes.

Pour reprendre la célèbre méditation des deux étendards de saint Ignace, chaque homme créé libre doit se déterminer et choisir :

  • Soit ignorer Dieu et préférer le malin, mortel ennemi de notre nature humaine.
  • Soit se mettre au service de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Tous appelés à être des ministres du Christ Roi, Il faut donc que le Christ règne sur nos intelligences, nos volontés, nos cœurs. Alors seulement nous pourrons, là où nous sommes placés, avec nos modestes dons et talents reçus, travailler à l’extension du règne de Jésus-Christ pour le bonheur de tous car Jésus est la voie, la vérité, et la vie.

Achetez ce guide, son prix est très modique (25 € soit le prix de 2,5 paquets de cigarettes), c’est un excellent investissement pour un développement durable.

Lisez-le, comme le recommande vivement le cardinal Robert Sarah dans sa préface :

« Je souhaite que ce ouvrage soit lu aussi bien des prêtres que des fidèles, en particulier les plus jeunes, et qu’il ait la diffusion qu’il mérite dans les paroisses, les mouvements catholiques laïcs engagés dans la promotion humaine et chrétienne, et aussi sur les lieux de travail, en particulier au sein des syndicats professionnels et dans le cadre de la formation permanente des employés , des cadres et des chefs d’entreprise, de même que dans les lycées, facultés, grandes écoles et instituts d’enseignement professionnel. »

Lundi 16 août 2021

Mgr Robert Sarah: «Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu»

https://www.nd-chretiente.com/dotclear/public/.Cardinal_Robert_Sarah__cropped__s.jpg

 

Le cardinal guinéen* offre une réflexion de haute tenue sur la situation de l’Occident et de l’Église alors que les catholiques s’apprêtent à célébrer la fête de l’Assomption.

Le doute s’est emparé de la pensée occidentale. Intellectuels et politiques décrivent en chœur une même impression de chute. Face à l’éclatement des solidarités et au délitement des identités, certains se tournent vers l’Église catholique. On la somme de donner une raison de vivre ensemble à des individus qui ont oublié ce qui les unit en un seul peuple. On lui quémande un supplément d’âme pour rendre supportable la froide dureté de la société de consommation. Quand un prêtre est assassiné, tous sont touchés et beaucoup se sentent frappés jusqu’en leur âme.

Mais l’Église est-elle capable de répondre à ces appels? Certes elle a déjà joué ce rôle de gardien et de passeur de civilisation. Au crépuscule de l’Empire romain, elle a su transmettre la flamme que les barbares menaçaient d’éteindre. Mais en a-t-elle encore aujourd’hui les moyens et la volonté?

Au fondement d’une civilisation, il ne peut y avoir qu’une réalité qui la dépasse: un invariant sacré. Malraux le notait avec réalisme: «La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale ou elle se décomposera.»

Sans fondement sacré, tout lien devient fragile et inconstant
Sans fondement sacré, les limites protectrices et infranchissables sont abolies. Un monde tout entier profane devient une vaste étendue de sables mouvants. Tout y est tristement ouvert aux vents de l’arbitraire. Sans la stabilité d’un fondement qui échappe à l’homme, la paix et la joie - signes d’une civilisation appelée à durer - sont sans cesse englouties par le sentiment de précarité. L’angoisse du danger imminent est le sceau des époques barbares. Sans fondement sacré, tout lien devient fragile et inconstant.

Certains demandent à l’Église catholique de jouer ce rôle de fondement solide. Ils voudraient la voir assumer cette fonction sociale: être un système cohérent de valeurs, une matrice culturelle et esthétique. Mais l’Église n’a d’autre réalité sacrée à offrir que sa foi en Jésus, Dieu fait homme. Elle n’a d’autre but que de rendre possible la rencontre des hommes avec la personne de Jésus. L’enseignement moral et dogmatique comme le patrimoine mystique et liturgique sont l’écrin, le moyen de cette rencontre fondamentale et sacrée. La civilisation chrétienne naît de cette rencontre. La beauté et la culture en sont les fruits.

Pour répondre à l’attente du monde, l’Église doit donc se retrouver elle-même et assumer la parole de saint Paul: «Je n’ai rien voulu savoir parmi vous sinon Jésus et Jésus crucifié.» Elle doit cesser de se penser en supplétif de l’humanisme ou de l’écologie. Ces réalités, au demeurant bonnes et justes, ne sont pour elle que des conséquences de son unique trésor: la foi en Jésus-Christ.

La paix liturgique est le signe de la paix que l’Église peut apporter au monde
Ce qui est sacré pour l’Église est donc la chaîne ininterrompue qui la relie avec certitude à Jésus. Chaîne de foi sans rupture ni contradiction, chaîne de prière et de liturgie sans cassure ni reniement. Sans cette continuité radicale, à quelle crédibilité pourrait encore prétendre l’Église? En elle, nul revirement, mais un développement organique et continu que l’on appelle la tradition vivante. Le sacré ne se décrète pas, il se reçoit de Dieu et se transmet.

C’est sans doute la raison pour laquelle Benoît XVI pouvait affirmer avec autorité: «L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon, pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Église, et de leur donner leur juste place.» À l’heure où certains théologiens cherchent à rouvrir la guerre liturgique en opposant entre eux le missel revu par le Concile de Trente et celui en usage depuis 1970, il est urgent de le rappeler. Si l’Église n’est pas capable de préserver la continuité paisible de son lien avec le Christ, elle sera incapable d’offrir au monde «ce sacré qui unit les âmes», selon le mot de Goethe.

Au-delà de la querelle des rites, il y va de la crédibilité de l’Église. Si elle affirme la continuité entre ce que l’on nomme communément la messe de saint Pie V et la messe de Paul VI, alors l’Église doit être capable d’organiser leur cohabitation pacifique et leur enrichissement mutuel. Si l’on en venait à exclure radicalement l’une au profit de l’autre, si on les déclarait inconciliables, on reconnaîtrait implicitement une rupture et un changement d’orientation. Mais alors l’Église ne pourrait plus offrir au monde cette continuité sacrée qui seule peut lui donner la paix. En entretenant en son sein la guerre liturgique, l’Église perd sa crédibilité et se rend sourde à l’appel des hommes. La paix liturgique est le signe de la paix que l’Église peut apporter au monde.

Un père ne peut introduire entre ses enfants fidèles la défiance et la division
L’enjeu est donc bien plus grave qu’une simple question de discipline. Si elle revendiquait un revirement de sa foi ou de sa liturgie, au nom de quoi l’Église oserait-elle s’adresser au monde? Son unique légitimité est sa cohérence dans la continuité.

Bien plus, si les évêques, responsables de la cohabitation et de l’enrichissement mutuel des deux formes liturgiques, n’exercent pas leur autorité en ce sens, ils courent le risque de ne plus apparaître comme des pasteurs, gardiens de la foi reçue et des brebis confiées, mais comme des chefs politiques: commissaires de l’idéologie du moment plutôt que gardiens de la tradition pérenne. Ils risquent de perdre la confiance des hommes de bonne volonté. Un père ne peut introduire entre ses enfants fidèles la défiance et la division. Il ne peut humilier les uns en les opposant aux autres. Il ne peut ostraciser certains parmi ses prêtres. La paix et l’unité que l’Église prétend offrir au monde doivent d’abord être vécues en son sein. En matière liturgique, ni la violence pastorale ni l’idéologie partisane n’ont jamais produit de fruits d’unité. La souffrance des fidèles et l’attente du monde sont trop grandes pour s’engager dans ces voies sans issues. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu!

* Préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

Dimanche 15 novembre 2020

Appel de Chartres n°242 : Il y a 500 ans, "Exsurge Domine", la condamnation de Luther

« Exsurge Domine, Levez-vous, Seigneur » ! C’est par ces mots que commence la bulle du pape Léon X dont nous fêtons cette année le 500e anniversaire. Texte qui reste d’une actualité brûlante, car certaines confusions sont toujours vivaces.

 

 

  1. Petit rappel historique 

Le sous-titre latin d’Exsurge Domine est clair : Bulla contra errores Martini Lutheri et sequacium - contre les erreurs de Martin Luther et de ses disciples. La bulle ne condamnait pas toutes les 95 propositions de Luther mais exigeait qu'il retire ses erreurs concernant 41 points précis.

Le temps alloué expire le 10 décembre 1520, jour où Luther brûle publiquement sa copie de la bulle. En accomplissant ce geste, il affirme que le pape était lui aussi condamné. En réaction, Léon X publie, le 3 janvier 1521, la bulle Decet Romanum Pontificem qui excommunie Luther.

Ainsi débute la révolte de Luther : contre le Pape et l’Église, contre le culte des saints et surtout contre l’Eucharistie. Luther s’écrie : « Quand la Messe sera renversée, nous aurons renversé la papauté » (Werke, t. X sec. II). Ainsi débute le protestantisme et la négation de la présence réelle dans l’Eucharistie.

Curieusement, un groupe de dialogue luthéro-catholique demande en 1989 l'abrogation officielle de l'excommunication (à laquelle les luthériens ne croient pourtant pas…). Le 6 juin, le Pape Jean-Paul II répond aux luthériens, lors d’une visite le Danemark : « Les événements entourant Luther ont laissé des blessures qui n'ont pas encore guéri après plus de 450 ans et qui, aujourd'hui encore, ne peuvent pas être guéris par un acte juridique. Selon la compréhension de l'Église catholique romaine, toute excommunication prend fin avec la mort d'une personne, car cela doit être considéré comme une mesure contre une personne au cours de sa vie ».

Luther est conscient du mouvement de rébellion contre l’Église qu’il a lancé : « Je dois confesser que mes doctrines ont produit de nombreux scandales. Oui, je ne peux le nier : souvent cela m’épouvante, spécialement quand ma conscience me rappelle que j’ai détruit la situation en place de l’Église, si calme et si tranquille sous la papauté » (Lettre à Zwingli).

 

  1. Est est, non non

Inutile de le cacher : on peut multiplier les « groupes d’étude », de « réflexion », les dialogues, les rencontres, les symposiums. L’Eucharistie demeure et demeurera toujours un point de séparation définitive entre catholiques et protestants.

  • Ainsi que les autres sacrements, en particulier le sacrement de l’ordre, la prêtrise, chose inconnue chez les protestants, chez qui il n’y a ni prêtre, ni évêque. Même si certains laïcs protestants s’habillent de cette façon,
  • Ainsi que le culte des saints, de la sainte Vierge en particulier,
  • Ainsi que la hiérarchie catholique, la primauté et l’infaillibilité de l’Église, etc.
  • Ainsi que la pseudo-prédestination, etc.

Soyons honnêtes : sur ces sujets fondamentaux pour les catholiques, tout nous sépare.

En ce qui concerne la présence réelle par transsubstantiation, dans la sainte hostie consacrée par le prêtre, de Notre Seigneur Jésus-Christ, Corps, Sang, Âme et Divinité, les positions sont absolument irréconciliables :

  • Soit on y croit et on est catholique,
  • Soit on n’y croit pas et on est protestant.

Cela n’a pas empêché de maladroites tentatives qui butent toutes et buteront toujours sur cette évidence.

 

  1. Le temps des illusions

Difficile ici de ne pas citer Mgr Bugnini, dont Paul VI fait en octobre 1963 son théologien personnel et qu’il nomme président de la Commission spéciale pour la réforme de la liturgie.

Bugnini publie cette incroyable déclaration dans l’Osservatore Romano, le 19 mars 1965 : « Nous devons dépouiller nos prières Catholiques et la Liturgie Catholique de tout ce qui pourrait représenter l’ombre d’une pierre d’achoppement pour nos frères séparés, c'est-à-dire pour les Protestants ».

Rappelons que 6 protestants participeront à la commission de réforme conduisant à la nouvelle messe.

On en connaît le résultat, très semblable aux cérémonies protestantes : orientation de l’autel, plus de croix ni de tabernacle sur l’autel, suppression de l’offertoire, communion dans la main, etc.

Le document Institutio generalis Missalis Romani du 3 avril 1969 qui présente la nouvelle messe ne mentionne pas une fois le mot Transsubstantiation. La ‘présence réelle’ n’est évoquée que dans une note ! La définition de l’article 7 est même inouïe :

« La Cène du Seigneur ou Messe est la synaxe sacrée ou le rassemblement du peuple de Dieu sous la présidence du prêtre pour célébrer le mémorial du Seigneur ».

Tout y est : négation du sacrifice, de la transsubstantiation et du sacerdoce du prêtre. C’est un texte parfaitement protestant, si controversé qu’il sera remanié par le Vatican en mai 1970.

 

  1. La stupeur

Converti, avec sa sœur, du protestantisme, l’écrivain julien Greene découvre la nouvelle messe : « Ce que je reconnus était une imitation assez grossière du service anglican qui nous était familier dans mon enfance. Le vieux protestant qui sommeille en moi dans sa Foi catholique se réveilla tout à coup devant l’évidente et absurde imposture et, cette étrange cérémonie ayant pris fin, je demandai à ma sœur : ‘Pourquoi nous sommes-nous convertis ?»

Choquée par la nouvelle messe, Agatha Christie écrit au pape et obtient en 1971 une autorisation de la Messe catholique traditionnelle en Angleterre et Pays de Galles (surnommée « l’indult Agatha Christie »). La célèbre romancière était pourtant… protestante !

On sait le vent de folie qui s’est parfois emparé de certains, dans les années qui ont suivi l’introduction de la nouvelle messe.

 

  1. Le besoin d’une « réforme de la réforme »

Heureusement, dans les années 1990, le vent a tourné. Les abus, voire les folies, sont dénoncés, mais il existe toujours des extrémistes résiduels qui poursuivent leurs chimères.

La crise de l’Église, la brutale chute de vocations et de la pratique religieuse, surtout en Occident, est trop visible pour ne pas faire réfléchir.  A Rome est évoquée de plus en plus ouvertement l’idée

d’une « réforme de la réforme liturgique ».

Le Cal Ratzinger publie en 2002 un ouvrage au retentissement mondial, « L’esprit de la Liturgie », qui ouvre le débat des nécessaires révisions de la nouvelle messe. Il récidive en mai 2003 avec un nouvel ouvrage sur l’Eucharistie : « Un Dieu intime ». Il y écrit : « dans la crise de la Foi que nous traversons, le point névralgique devient de plus en plus une célébration correcte et une bonne compréhension de l’Eucharistie (…). Aujourd’hui, nous courons le risque que nos églises deviennent des musées ».

A cette même date, en mai 2003, est publiée l’encyclique de Jean-Paul II, « Ecclesia de Eucharistia » qui réaffirme que la Messe est au cœur de la vie de l’Eglise. Elle dénonce les « pratiques eucharistiques contraires à la discipline », les « innovations non autorisées et souvent de mauvais goût » : « les abus n’ont pas manqué et ils ont été des motifs de souffrance pour beaucoup ».

Plus récemment, en mai 2016, dans une interview dans Famille Chrétienne, le Cardinal Sarah invite appelle les prêtres à célébrer la messe face à Dieu. Plusieurs citations sont explicites :

  • « La liturgie est en danger »
  • « L’homme cherche à prendre la place de Dieu »
  • « La liturgie risque de devenir un simple jeu humain »
  • « Beaucoup de nos liturgies deviennent des spectacles » où le prêtre ne célèbre plus « l’amour du Christ à travers son sacrifice », mais « une rencontre entre amis, un repas convivial, un moment fraternel » 

Principale dérive de la liturgique actuelle, selon le cardinal Sarah : « la position du prêtre tourné vers le peuple », qui fait parfois de l’assemblée une «communauté refermée sur elle-même» et non plus «ouverte, ni vers le monde à venir, ni vers le Ciel». Le prêtre ne doit pas être « le centre, le protagoniste principal de la célébration eucharistique, car les fidèles ne sont pas venus pour parler au prêtre mais à Dieu ».

Pour « replacer Dieu au centre de la liturgie, le meilleur moyen est certainement de célébrer – prêtres et fidèles – tournés ensemble dans la même direction : vers le Seigneur qui vient».

Le cardinal dénonce les mauvaises interprétations du Concile Vatican II qui « n’a jamais demandé de célébrer face au peuple » et encore moins n’en a fait une obligation.

 

6. Et demain ?

On ne compte plus les commentaires qui vont dans le même sens.

Où est passé le « printemps de l’Église » ? Dans de nombreux pays autrefois catholiques, dont la France, tous les indicateurs : baptêmes, mariages, ordinations, pratique, confessions sont au rouge.

Benoît XVI a été clair : « La cause la plus profonde de la crise qui a bouleversé l’Église réside dans l’obscurcissement de la priorité de Dieu dans la liturgie ».

On aimerait que tout cela soit du passé. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Les progressistes et modernistes ne renoncent pas à leurs chimères, dans leur aveuglement, ils en veulent encore plus. Les nouvelles du synode allemand, comme beaucoup d’autres signes négatifs sont sous nos yeux : messes scandaleuses, Pachamama, intercommunion (actuellement hebdomadaire, quoiqu’interdite), campagnes pour l’ordination de femmes (pourtant définitivement impossible), ‘bénédiction’ d’homosexuels, etc.

Du fait de ces nouvelles attaques, dans un futur proche, dès l’an prochain sans doute au terme du synode allemand, l’Église catholique va devoir affronter une crise en son sein. Et devra rappeler les vérités à propos de l’eucharistie, de la transsubstantiation et de la présence réelle.

Mgr Schneider demande même un nouveau Syllabus.

Exsurge Domine va redevenir d’actualité !

 

Hervé Rolland

mercredi 12 février 2020

Ils célèbrent la messe vers l’orient

https://img.over-blog-kiwi.com/2/12/73/60/20160905/ob_ba12bf_slc-of-mass-2013-3.jpg

MAGAZINE – Des prêtres diocésains disent parfois la messe en direction de l’est. Ils nous expliquent les raisons de ce choix.

Joseph Ratzinger

• « La prière vers l’orient est de tradition depuis l’origine du christianisme, elle exprime la spécificité de la synthèse chrétienne, qui intègre cosmos et Histoire, passé et monde à venir dans la célébration du mystère du Salut. »
• « Dans la prière vers l’orient, nous exprimons donc notre fidélité au don reçu dans l’Incarnation et l’élan de notre marche vers le second avènement. »

Extraits de L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001.

 

Ils ne sont pas « tradis », n’ont pas adopté la forme extraordinaire du rite romain, mais célèbrent pourtant de temps à autre la messe ad orientem. Traduisez « tournés vers Dieu ». D’aucuns disent « dos au peuple » (voir encadré ci-dessous).

« Je célèbre habituellement la messe face au peuple, mais j’ai toujours considéré que c’était naturel de célébrer vers l’orient », indique l’abbé Vincent de Mello, aumônier du patronage du Bon Conseil à Paris. « Je le fais systématiquement pour certaines messes : celle de l’aurore, à Noël, celle de l’Ascension, pour signifier que nous sommes tournés vers le Christ monté en gloire et que notre vocation est d’aller au Ciel, et lorsque c’est la fête d’un saint représenté sur la mosaïque placée derrière l’autel de la chapelle. » Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, déclare célébrer « assez régulièrement » la messe ad orientem dans les églises de son diocèse, selon l’emplacement de l’autel qui s’y trouve : « À travers cette disposition, je signifie que le prêtre et la communauté sont dirigés dans la même direction qu’est le Christ. »

Tandis que, pour prier, les juifs et les musulmans se tournent vers un lieu spirituel (Jérusalem, La Mecque), les chrétiens ont pris l’habitude de se tourner vers l’orient, d’où, selon les Écritures, le Christ est venu sur Terre et d’où Il reviendra. « Comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme », nous dit saint Mathieu (24, 27).

Sur la base notamment d’une interprétation de la « participation active » des fidèles, souhaitée par Vatican II (Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum Concilium, 1963), cette pratique de célébrer la messe vers l’orient a été très largement abandonnée dans l’Église catholique après le Concile. Abandonnée, mais pas abolie, nuance l’abbé de Mello. « Après le concile, l’Église n’a pas absolutisé une manière de faire. Célébrer face au peuple est une permission. Dans le missel rénové de 1969, les rubriques précisent qu’à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée, ce qui signifie que la messe doit être célébrée dos au peuple. Ce sont les éditions françaises successives du missel romain qui ont supprimé ces mentions, mais je constate qu’elles ont été réintroduites dans l’édition du missel à paraître en novembre prochain. »

Une tradition très ancienne

Fondateur de la communauté Aïn Karem et auteur d’une Initiation à la liturgie romaine (Ad Solem), le Père Michel Gitton explique que la célébration ad orientem est très ancienne et que les premières églises étaient déjà orientées vers l’est. « Cela a été remis en cause dans les années 1930 par le Mouvement liturgique sur la base d’études sans doute incomplètes montrant que le prêtre était tourné vers le peuple dans les premiers temps de l’Église. Certains ont alors commencé à célébrer face au peuple. Le concile Vatican II n’a pas tranché cette question, mais cette nouvelle pratique s’est généralisée dans les années qui l’ont suivi, avant que l’on retrouve, notamment sous l’influence du cardinal Joseph Ratzinger, l’importance de la célébration versus dominum. »

Dans un ouvrage sorti en 2000, le futur pape Benoît XVI souligne notamment que « l’orientation versus populum (face au peuple) implique une conception nouvelle de l’essence de la liturgie : la célébration d’un repas en commun », ce qui procède, dit-il « d’une compréhension pour le moins approximative de ce que fut la sainte Cène ». Pour Mgr Rey, cette mise au point était nécessaire. « On a quelquefois sous-estimé la dimension sacrificielle de la messe. L’autel est certes le lieu de l’Incarnation (les quatre côtés symbolisent les points cardinaux) et du partage fraternel, mais il est aussi celui du sacrifice eucharistique, que manifeste la célébration ad orientem face au tabernacle, en direction duquel le prêtre et l’assemblée se tournent après la liturgie de la Parole. »

Devant le mystère de Dieu, il faut rester humble, et la meilleure façon de l’être est de se tourner face au Seigneur.

 Père Allain Nauleau

Par la suite, en 2016, le cardinal Robert Sarah, préfet pour la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a invité les prêtres à « retourner aussi vite que possible à une orientation [...] vers l’est ou du moins vers l’abside [...] dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur ».

Pour les prêtres qui ont répondu à cet appel, il ne s’agit pas seulement de se tourner symboliquement vers l’est, mais aussi, en se mettant dans la même direction que les fidèles, de redonner à la messe sa dimension théocentrique. « Cela aide à mieux comprendre que ce que l’on célèbre nous dépasse », explique le Père Allain Nauleau, 65 ans, prêtre à Blanzay, dans le diocèse de Poitiers. « Devant le mystère de Dieu, il faut rester humble, et la meilleure façon de l’être est de se tourner face au Seigneur, comme le reste de l’assemblée, afin de ne pas en être le centre d’attention. »

 

 

 

« La célébration orientée est moins cléricale »

C’est un « point majeur » pour le Père Christian Lancrey-Javal, curé de Notre Dame-de-Compassion (Paris) : « Autant durant la liturgie de la Parole, être face à l’assemblée s’impose, puisque le prêtre est dans une fonction d’enseignement, autant dans ce qui est le grand mystère de la consécration, l’exposition du ministre face à l’assemblée est gênante. Elle rend plus difficile notre présence au Christ au moment le plus intime et le plus sacré de la messe. En outre, cette trop forte exposition du prêtre renforce le cléricalisme. Je pense même qu’elle peut constituer chez certains un élément d’inquiétude, voire un obstacle à la vocation sacerdotale. La célébration orientée est moins cléricale, et la symbolique du pasteur situé en tête du troupeau pour emmener le peuple vers le Christ est magnifique. »

Qu’en pensent les fidèles qui assistent occasionnellement à ces messes ? Olivier, 33 ans, les trouve en effet « plus centrées sur Dieu ». « Lorsque le prêtre est face à Dieu, il est comme un premier de cordée qui nous emmène vers le sommet. C’est plus vertical. Il s’efface devant le mystère qu’il célèbre, ce qui favorise notre acte d’adoration. Avec le face-à-face, la relation est plus horizontale et nous avons tendance à juger la messe en fonction du charisme du célébrant. »

Lorsque le prêtre est face à Dieu, il est comme un premier de cordée qui nous emmène vers le sommet. C'est plus vertical.

 Olivier

 

« Quelque chose de précieux »

Constance, 29 ans, reconnaît avoir été plusieurs fois touchée par le visage du prêtre lors de la consécration, « des yeux levés, graves, qui canalisent et éduquent le regard à se tourner vers le Christ », décrit-elle. Elle trouve cependant le face-à-face parfois perturbant, « car le prêtre peut faire écran, et l’on doit se concentrer pour penser à l’essentiel ». Pour son mariage, elle a demandé au prêtre une messe ad orientem. « Le chantre et les mariés attirent déjà le regard de l’assemblée, c’est le meilleur moyen pour mettre l’eucharistie au centre de la messe », justifie-t-elle.

D’autres fidèles, généralement les plus âgés, apprécient moins le retour de cette pratique. « J’ai dû renoncer à célébrer la messe ad orientem pour des raisons purement pastorales, se désole le Père Lancrey-Javal. J’ai senti que cela bouleversait certains de mes paroissiens, ceux qui ont déjà connu le changement de l’après-concile. Bien qu’ils ne soient pas progressistes, ils ne veulent pas être à nouveau bousculés. »

Lorsqu’il célèbre sa messe ad orientem, Mgr Rey prend toujours soin d’en expliquer le geste à l’assistance au préalable, pour ne pas créer de tensions ou d’incompréhensions. Il note toutefois que la jeune génération est réceptive à cette catéchèse mystagogique (qui initie aux mystères). « Elle est sensible à la ritualité et la sacralité dans un monde sécularisé. »

Pour l’abbé de Mello, il est important d’offrir ce patrimoine liturgique à tous les fidèles. « En ne le faisant jamais, on les prive de quelque chose de précieux. »

Tournés vers Dieu ou dos au peuple ?

Les prêtres disant la messe ad orientem préfèrent dire qu’ils célèbrent « face à Dieu » que « dos au peuple », qui a une connotation plus péjorative. Notons toutefois que les deux expressions ne recouvrent pas toujours une même réalité. On peut célébrer vers l’orient sans être dos au peuple, comme c’est le cas à Saint-Pierre-de-Rome, dont l’abside, pour des raisons topographiques, fait face à l’ouest. Pour célébrer vers l’orient, le célébrant se retrouve donc face au peuple. De même qu’il peut arriver à certains prêtres de privilégier la célébration « dos au peuple » sans qu’elle coïncide avec une orientation vers l’est pour des raisons purement pratiques – autel latéral collé au mur et non orienté, ou volonté du prêtre d’éviter un tête-à-tête lorsqu’il célèbre la messe en présence d’un petit nombre de fidèles.

Élisabeth Caillemer

 

Source : Famille Chrétienne

Lundi 10 février 2020

Le Grand 8 de Jean de Tauriers

http://www.nd-chretiente.com/2017/photos/ndc2017_0667.jpg

 

Chers amis pèlerins,

 

Chacun connaît les positions du Père Paul Valadier, jésuite éminent de 87 ans, professeur de philosophie au Centre de Sèvres (faculté jésuite de Paris), ancien rédacteur en chef de la revue Etudes et auteur de nombreux livres. Il représente et incarne une tendance qui a été puissante dans l’Eglise dans les années soixante et qui retrouve de vives couleurs sous le pontificat de François.

En écoutant notre bon Père le 6 février sur Radio Notre-Dame dans la très bonne émission de Louis Daufresne, « Le grand témoin », il fallait accrocher sa ceinture et se préparer « à du lourd » comme dirait Fabrice Lucchini. Je n’ai pas été déçu, ce sera l’objet de ce petit mot. Pour bien documenter mes propos, je vous indiquerai le minutage précis sinon vous ne me croiriez pas.

(19.24) au sujet de Saint Jean-Paul II accusé d’« idéologie » avec l’encyclique Veritatis Splendor (1993) :

Père Valadier : Il faut toujours s’adapter à la situation de celui auquel on parle et pas donner la splendeur de la vérité qui vous tombe dessus et vous écrase.

Louis Daufresne : Jean-Paul II, c’était cela alors ?

Père Valadier : Un peu, oui, malheureusement oui. C’est d’ailleurs pourquoi il a été si peu entendu parce que ces vérités qui vous tombent de haut et que personne n’est capable de suivre, c’est pas des vérités mais de l’idéologie… Sa vérité morale de « Vérité et splendeur », c’est quand même lui. Il prétend que c’est la tradition catholique. C’est pas vrai, c’est lui. C’est pas la tradition catholique, il oublie complètement ce que vous disiez, la tradition casuistique, qui est énorme dans la tradition morale.

(21.24) au sujet des divorcés remariés et donc d’Amoris Laetitia et sa fameuse note 351 donnant la possibilité de communier aux personnes « dans une situation objective de péché ». Le Père Valadier s’éloigne de l’enseignement de l’Eglise en défendant la loi de gradualité récemment fermement condamnée par Jean-Paul II.

Père Valadier : Oui, ils savent très bien leur situation. Simplement, les circonstances les ont amenés à. Alors, il faut les aider dans cette situation à vivre leur vie chrétienne aussi bien que possible ou le moins mal que possible. Ils ne vont pas tout de suite sauter à la sainteté. Ils vont tenter d’affronter la situation difficile qui est la leur. 

Louis Daufresne : Mais quand vous entrez dans le dur, l’accès à la communion. Il y a bien un moment où il faut dire oui ou il faut dire non ?

Père Valadier : Oui bien sûr.

Louis Daufresne : La casuistique, elle trouve ses limites, non ?

Père Valadier : La communion n’est pas le tout, c’est la vie chrétienne qui est le tout. Vous pouvez vivre la communion dans la vie chrétienne vous dévouant, en aidant les autres, à aimer vos enfants. C’est là-dessus que la vie chrétienne se juge et non seulement sur le fait de passer à la communion. Au contraire, la communion peut être un pharisaïsme extraordinaire si vous ne la vivez pas dans le concret de votre vie.

Louis Daufresne : Donc là, vous inversez le jugement que l’on peut porter sur le sujet.

Père Valadier :  Il nous est demandé de vivre la vie chrétienne, de vivre la charité dans le quotidien et les sacrements sont là pour nous aider à ça. Et c’est pas l’inverse qui est vrai.

(29.00) Pour être objectif le Père Valadier dira des choses justes et courageuses sur la situation du cardinal Barbarin et le traitement de cette affaire par les médias.

(34.46) Le Père se lâche avec violence sur le dernier (et excellent) livre de Benoît XVI et du cardinal Sarah (‘Des profondeurs de nos cœurs’) :

Père Valadier : Je crois que c’est un livre malhonnête. C’est à se taper la tête contre les murs. C’est un homme malhonnête qui a certainement trompé Benoît XVI. Il ne faut pas lire ce genre de littérature. Malheureusement très lu. Si vous allez à la Procure ici à Paris, vous voyez des piles d’ouvrages de Sarah (sic) alors que c’est un homme tout à fait contestable. On aurait envie de lui conseiller de balayer devant sa porte au lieu de s’occuper de l’Amazonie et de faire de grands discours pseudo-spirituels. Qu’il regarde ce qui se passe en Afrique avec le célibat des prêtres. Et puis après on pourra en parler.

Louis Daufresne : Père Valadier vous parlez du « débat permanent » et vous ne voulez pas débattre à l’intérieur de l’Eglise avec des personnes qui pourraient ne pas partager vos positions.

Père Valadier : Vous croyez que le cardinal Sarah veut parler. Il condamne ceux qui ne pensent pas comme lui. … C’est un homme qui nuit à l’Eglise…. On baigne dans le pseudo spirituel qui n’a aucun sens… Sarah est fermé à l’intelligence des choses.

(38.45) Il regrette ensuite que le pape Benoît XVI continue « à se déguiser en blanc » (sic) et « entretient ainsi la confusion » (resic) !

*

* *

Ces propos sont choquants, blessants, sans aucune charité et très faux. Pour avoir eu le bonheur de croiser le cardinal Sarah pendant tout un pèlerinage avec vous tous, ces mots suscitent une immense tristesse. 

Je sais bien que certains d’entre nous considérent qu’il ne faut pas parler de ces interviews et que le Père Valadier a désormais 87 ans et raconte n’importe quoi. De plus, il est bien connu pour ses excès. 

Vaut-il se taire, étouffer le scandale ? Faut-il regarder ailleurs, positiver ? Je pense qu’il faut regarder la situation en face, être courageux, affronter le réel et apprendre à argumenter devant de telles erreurs.

Le Père Valadier est représentatif d’une génération de prêtres qui a consacré tout son sacerdoce (en donnant toute sa vie d’ailleurs) à l’adaptation de l’Eglise au monde moderne.

Est-il possible de juger de l’œuvre de cette génération avec quelques chiffres ? C’est bien sûr impossible d’un seul point de vue naturel qui ne peut être que le nôtre. 

Pourtant, et comme conclusion, je présenterai quelques chiffres sur les fruits de toutes ces dérives. Ce ne sont que des chiffres mais ils sont plus éloquents qu’un long discours, et permettent de se faire une idée de l’arbre qui les a générés :

http://www.nd-chretiente.com/dotclear/public/.Capture_d_e_cran_2020-02-09_a__21.51.15_s.png

 

 

jeudi 16 janvier 2020

Charlotte d'Ornellas : pour en finir avec les fake news sur le livre de Benoît XVI

https://static.lexpress.fr/medias_11932/w_621,h_347,c_crop,x_147,y_63/w_480,h_270,c_fill,g_north/v1537976669/charlotte-d-ornellas-est-de-tous-les-plateaux-tele-et-radio_6109500.jpg

 

La sortie d’un livre rédigé par le Cardinal Sarah et Benoît XVI a fait l’effet d’une bombe. Qu’en est-il réellement de la contribution du pape émérite à cet ouvrage défendant ardemment le célibat des prêtres ? Les explications de Charlotte d'Ornellas.

Beaucoup de bruit pour rien, aurait-on tendance à penser. Mais la calomnie laisse toujours une trace, un doute, et pour les plus fainéants, une réponse facile à une situation compliquée.

Ainsi le Cardinal Robert Sarah aurait plus ou moins, peu importe, manipulé un pauvre pape très vieux et sans défense, dans la guerre conservatrice qu’il mène contre le pape François.

Pas complètement, mais un peu quand même, sinon pourquoi le secrétaire de Benoît XVI serait-il intervenu ?

Pas vraiment, mais forcément un peu puisque le titre va changer…

Pas clairement mais sournoisement, sinon pourquoi tant d’agitation au Vatican ?

Au diable la nuance et la piété filiale exprimée dès les premières pages de l’ouvrage, au diable le ton exempt de polémique de l’intégralité de ce livre que personne n’a lu, au diable cette conscience dont Benoît XVI a toujours été un fervent défenseur et qu’il a voulu écouter au soir de sa vie de prêtre.

Au diable, surtout, l’argumentaire incroyablement charpenté des deux hommes sur une question qui agite aujourd’hui encore l’Eglise indiscutablement, mais aussi les médias du monde entier qui ne croient plus à rien et en tous cas pas au Bon Dieu, qui se fichent des chrétiens persécutés partout sur la planète, des églises de plus en plus profanées chez la fille aînée de l’Eglise, qui ne cessent de livrer leur détestation d’une Eglise décidément réactionnaire et incapable de s’adapter à son temps mais qui n’en finit plus, par ailleurs, de donner son avis sur ce que devrait penser ou faire l’Eglise. Cette presse occidentale étonnante qui voit les curés comme des freins à ses pulsions progressistes incessantes mais se fait pourtant l’ardente militante de la nécessité impérative pour l’Amazonie d’avoir des prêtres, à condition qu’ils soient mariés.

Beaucoup de bruit pour rien, parce que les rebondissements éditoriaux ont brouillé le message de fond qui est resté inchangé, à la virgule près, du début à la fin des « polémiques ».

Pourquoi s'encombrer de ce que dit le livre, quand la polémique peut suffire ?

Revenons au début. Dimanche soir, le Figaro livre la nouvelle et les bonnes feuilles : le pape émérite et le préfet de la Congrégation pour la divine liturgie et la discipline des sacrements (nommé à ce poste sérieux par le pape François lui-même) publient un livre dans lequel ils prennent la défense, l’un après l’autre et selon leurs compétences propres, du célibat des prêtres. Dès le lendemain, un correspondant de la revue jésuite America à Rome tweete : « Benoît XVI n’est pas le coauteur du livre sur la prêtrise et le célibat avec le cardinal Sarah. » Les informations qui émaneraient d’un « proche » de Benoît XVI ne semblent pas aussi tranchantes que l’affirmation, puisque sa revue lui demande de les consolider avant de publier. Peu importe que la nouvelle soit exacte ou non, elle se répand.

Et comme le pape François n’a pas été informé de cette publication, les commentateurs passionnés par l’opposition entre progressistes et conservateurs au sein de l’Eglise sautent sur l’occasion : c’est une guerre des papes, ni plus ni moins. Le livre n’est absolument pas défiant, au pire humblement suppliant. Mais pourquoi s’encombrer de ce qu’il contient ?

Les nouvelles, et donc le livre, font l’effet d’une bombe… Jusqu’au cœur du Vatican où des « pressions » se sont exprimées, raconte le journaliste bien informé du Figaro Jean-Marie Guénois.

L’obéissance filiale étant, comme indiqué dans le livre, une préoccupation et une réalité, le secrétaire du pape émérite intervient sur demande de ce dernier. Dans la presse, on lit alors que Benoit XVI aurait demandé le « retrait de son nom » sur ce livre. Peut-être même ne l’aurait-il pas vraiment écrit, laisse-t-on entendre. Tout est faux, ou inexact. Le secrétaire Mgr Georg Gänswein s’est confié au Figaro : « Nous avons vérifié la traduction du texte original allemand, pas une virgule n’a été modifiée, son texte est à 100 % de Benoît XVI. » Voilà pour le texte qui restera donc inchangé et signé par le pape.

Quid de l’introduction, de la conclusion et de la couverture, que les deux hommes d’Eglise co-signent ?

Tempête dans un verre d'eau

Des rumeurs laissent entendre que Benoît XVI n’aurait pas été informé, que le Cardinal Sarah l’aurait tout simplement manipulé. Ce dernier dénonce des accusations d’une « extrême gravité » et livre un communiqué dans laquelle il affirme que Benoît XVI était au courant d’absolument tout, qu’il a lu et approuvé l’intégralité du livre tel quel, et validé l’apposition de sa signature… Les heures passent et Mgr Gänswein confirme finalement, venant largement affaiblir les propos qu’on lui prêtait médiatiquement plus tôt : Benoît XVI savait que l’ensemble serait publié sous forme de livre puisque le pape émérite en a lu les épreuves. Bref, une tempête dans un verre d’eau.

Concrètement, la tempête aura malgré tout des conséquences formelles. La première édition française aujourd’hui en librairie sortira telle quelle (preuve que l’affaire est minime). La seconde aura deux modifications : la couverture portera la mention « Cardinal Sarah avec la contribution de Benoît XVI » ; les introduction et conclusion ne seront plus cosignées mais suivies de la mention « Rédigé par le cardinal Sarah, lu et approuvé par Benoît XVI ».

Bref, il faut que tout change pour que rien ne change. Pas une virgule des argumentaires n’a été déplacée, et l’ouvrage est bien le fruit des réflexions du pape émérite et de son ami et préfet de l’Eglise le cardinal Sarah. Les changements éditoriaux effectués docilement prouvent l’absence totale de volonté polémique, de guerre interne ou de défiance pontificale. Mais le fond reste inchangé et les arguments demeurent. Benoît XVI et le cardinal Sarah ont bien rédigé un texte définissant la vocation du prêtre, rappelant la nécessité de son célibat, craignant le risque de confusion sur la prêtrise et le mariage en cas de changement de discipline en la matière, à l’heure ou l’Eglise pourrait « ouvrir une brèche », selon leurs mots, en acceptant l’ordination d’hommes mariés en Amazonie.

Dans quelques semaines, le pape François devra trancher en livrant son exhortation post-Synodale. En octobre dernier, la majorité des deux tiers des évêques présents au Synode sur l’Amazonie votait une conclusion réclamant l’ordination d’hommes mûrs et mariés. Qu’en fera le pape François, qui a souvent rappelé son attachement au célibat des prêtres tout en demandant aux journalistes de ne pas s’attarder sur cette réclamation du Synode ?

La question reste entière, la contribution du pape émérite au débat aussi.

Cette affaire montre une chose : le débat risque d’être dur au sein du Vatican, comme à l’extérieur.

mardi 14 janvier 2020

"Des profondeurs de nos coeurs" - Le Cardinal Robert Sarah répond à la polémique dans un communiqué.

https://www.lesalonbeige.fr/wp-content/uploads/2019/03/sarahcroche-2100x1200.png

Communiqué de Son Eminence Monsieur le Cardinal Robert SARAH

14 janvier 2020 Le 5 septembre dernier, après une visite au monastère Mater Ecclesiae où habite
Le 20 septembre, le Pape émérite m'a remercié en m'écrivant que lui aussi, de son côté, avant même de recevoir ma lettre, avait débuté l'écriture d'un texte sur ce sujet, mais que ses forces ne lui permettaient plus de rédiger un texte théologique. Toutefois, ma lettre l'avait encouragé à reprendre ce long travail. II ajoutait qu'il me le transmettrait quand la traduction en langue italienne serait achevée.
Le 12 octobre, pendant le synode des évêques sur l'Amazonie, le Pape émérite me remettait sous pli confidentiel un long texte, fruit de son travail des mois écoulés. En constatant l'ampleur de cet écrit, tant sur le fond que sur la forme, j'ai immédiatement considéré qu'il ne serait pas possible de le proposer à un journal ou à une revue, eu égard à son volume et à sa qualité. J'ai donc immédiatement proposé au Pape émérite la parution d'un livre qui serait un immense bien pour l'Eglise, intégrant son propre texte et le mien. A la suite des divers échanges en vue de l'élaboration du livre, j'ai finalement envoyé, le 19 novembre, un manuscrit complet au Pape émérite comportant, comme nous l'avions décidé d'un commun accord, la couverture, une introduction et une conclusion communes, le texte de Benoît XVI et mon propre texte. Le 25 novembre, le Pape émérite exprimait sa grande satisfaction concernant les textes rédigés en commun, et il ajoutait ceci : « Pour ma part, je suis d'accord pour que le texte soit publié dans la forme que vous avez prévue ».
Le 3 décembre, je me suis rendu au monastère Mater Ecclesiae pour remercier une nouvelle fois le Pape émérite de m'accorder une si grande confiance. Je lui ai expliqué que notre livre serait imprimé pendant les vacances de Noël, qu'il paraîtrait le mercredi 15 janvier et que, par conséquent, je viendrai lui apporter l'ouvrage début janvier au retour d'un voyage dans mon pays natal.
La polémique qui vise depuis plusieurs heures à me salir en insinuant que Benoît XVI n'était pas informé de la parution du livre Des profondeurs de nos cœurs, est profondément abjecte. Je pardonne sincèrement à tous ceux qui me calomnient ou qui veulent m'opposer au Pape François. Mon attachement à Benoît XVI reste intact et mon obéissance filiale au Pape François absolue.


PIAZZA DELLA CITTÀ LEONINA, 9

Lundi 13 janvier 2020

Benoit XVI prend fermement position contre l’ordination sacerdotale d’hommes mariés, dans un livre cosigné avec le cardinal Sarah

https://i.f1g.fr/media/eidos/767x431_crop/2020/01/12/XVMf7f9f324-355c-11ea-8ce2-2864b7f29498.jpg

 

EXCLUSIF - Le pape émérite prend fermement position contre l’ordination sacerdotale d’hommes mariés, dans un livre cosigné avec le cardinal Sarah, dont "Le Figaro" dévoile les passages clés.

 

L’ouvrage cosigné par Benoît XVI et le cardinal Sarah sera publié le 15 janvier chez Fayard. Le Figaro a pu se procurer le texte, dont voici des passages clés. Ceux non signés sont tirés de l’introduction et de la conclusion du livre, écrites en commun par Benoît XVI et le cardinal Sarah.

Ces derniers mois, alors que le monde résonnait du vacarme créé par un étrange synode des médias qui prenait le pas sur le synode réel, nous nous sommes rencontrés. Nous avons échangé nos idées et nos préoccupations. Nous avons prié et médité dans le silence. Chacune de nos rencontres nous a mutuellement confortés et apaisés. Nos réflexions menées par des voies différentes nous ont conduits à échanger des lettres. La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer: «Silere non possum! Je ne peux pas me taire! Je sais en effet combien le silence serait pour moi pernicieux. Car je ne veux pas me complaire dans les honneurs ecclésiastiques, mais je songe que c’est au Christ, le premier des Pasteurs, que j’aurai à rendre compte des brebis confiées à ma garde. Je ne peux pas me taire ni feindre l’ignorance.» (…) Nous le faisons dans un esprit d’amour de l’unité de l’Église. Si l’idéologie divise, la vérité unit les cœurs. Scruter la doctrine du salut ne peut qu’unir l’Église autour de son divin Maître. Nous le faisons dans un esprit de charité.

La Croix de Jésus-Christ est l’acte d’amour radical dans lequel s’accomplit réellement la réconciliation entre Dieu et le monde marqué par le péché. C’est la raison pour laquelle cet événement, qui en lui-même n’est pas de type cultuel, représente la suprême adoration de Dieu. Dans la Croix, la ligne «catabatique» de la descente de Dieu et la ligne «anabatique» de l’offrande de l’humanité à Dieu deviennent un acte unique. Par la Croix, le corps du Christ devient le nouveau Temple lors de la résurrection. Dans la célébration de l’Eucharistie, l’Église et même l’humanité sont sans cesse attirées et impliquées dans ce processus. Dans la Croix du Christ, (…) un nouveau culte est institué. L’amour du Christ, qui est toujours présent dans l’Eucharistie, est le nouvel acte d’adoration. Par conséquent, les ministères sacerdotaux d’Israël sont «annulés» dans le service de l’amour, lequel signifie toujours concomitamment adoration de Dieu. Cette nouvelle unité d’amour et de culte, de critique du culte et de glorification de Dieu dans le service de l’amour, est certainement une tâche inouïe qui a été confiée à l’Église et que chaque génération doit accomplir à nouveau.

Benoît XVI 

De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique. (…) De nos jours, on affirme trop facilement que tout cela ne serait que la conséquence d’un mépris de la corporéité et de la sexualité. (…) Un tel jugement est erroné. Pour le démontrer, il suffit de rappeler que l’Église a toujours considéré le mariage comme un don octroyé par Dieu dès le paradis terrestre. Toutefois, l’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal. Quant à la forme concrète du célibat dans l’Église ancienne, il convient encore de souligner que les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuelle, donc à vivre le mariage dit «de saint Joseph». Une telle situation semble avoir été tout à fait normale au cours des premiers siècles.

Benoît XVI

Sans le renoncement aux biens matériels, il ne saurait y avoir de sacerdoce. L’appel à suivre Jésus n’est pas possible sans ce signe de liberté et de renoncement à tous les compromis. Je crois que le célibat comporte une grande signification en tant qu’abandon d’un possible domaine terrestre et d’un cercle de vie familiale ; le célibat devient même vraiment indispensable pour que notre démarche vers Dieu puisse demeurer le fondement de notre vie et s’exprimer concrètement. Cela signifie, bien entendu, que le célibat doit pénétrer de ses exigences toutes les attitudes de l’existence. Il ne saurait atteindre sa pleine signification si nous nous conformions aux règles de la propriété et aux attitudes de vie communément pratiquées aujourd’hui. Il ne saurait y avoir de stabilité si nous ne mettions pas notre union à Dieu au centre de notre vie. 

Benoît XVI 

Je garde vivant dans ma mémoire le souvenir du jour où, la veille de la réception de la tonsure, je méditais ce verset du psaume 16. J’ai brusquement compris ce que le Seigneur attendait de moi à ce moment: il voulait disposer entièrement de ma vie et, en même temps, il se confiait entièrement à moi. Ainsi, j’ai pu considérer que les paroles de ce psaume s’appliquaient à toute ma destinée: «Le Seigneur est ma part d’héritage et mon calice: ma vie est entre tes mains. La part qui me revient fait mes délices ; j’ai même le plus bel héritage (Ps 16, 5-6).» 

Benoît XVI 

Que signifie être prêtre de Jésus-Christ? (…) L’essence du ministère sacerdotal se définit en premier lieu par le fait de se tenir devant le Seigneur, de veiller sur Lui, d’être là pour Lui. (…) Cela signifie pour nous qu’il faut nous tenir devant le Seigneur présent, c’est-à-dire que cela indique l’Eucharistie comme le centre de la vie sacerdotale. (…) Le prêtre doit être quelqu’un qui veille. Il doit être vigilant face aux pouvoirs menaçants du mal. Il doit garder le monde en éveil pour Dieu. Il doit être quelqu’un qui reste debout: droit face au courant du temps. Droit dans la vérité. Droit dans l’engagement au service du bien. Se tenir devant le Seigneur doit toujours signifier aussi une prise en charge des hommes auprès du Seigneur qui, à son tour, nous prend tous en charge auprès du Père. Et cela doit signifier prendre en charge le Christ, sa Parole, sa vérité, son amour. Le prêtre doit être droit, courageux et même disposé à subir des outrages pour le Seigneur. (…) Le prêtre doit être une personne pleine de rectitude, vigilante, qui se tient droite. À tout cela s’ajoute ensuite la nécessité de servir. (…) Si la liturgie est un devoir central du prêtre, cela signifie également que la prière doit être une réalité prioritaire qu’il faut apprendre toujours à nouveau et toujours plus profondément à l’école du Christ et des saints de tous les temps.

Benoît XVI 

Le mot «saint» exprime la nature particulière de Dieu. Lui seul est le Saint. L’homme devient saint dans la mesure où il commence à être avec Dieu. Être avec Dieu, c’est écarter ce qui est seulement le moi et devenir un avec le tout de la volonté de Dieu. Cependant, cette libération du moi peut se révéler très douloureuse, et n’est jamais accomplie une fois pour toutes. Toutefois, par le terme «sanctifie», on peut aussi comprendre de manière très concrète l’ordination sacerdotale, au sens où elle implique que le Dieu vivant revendique radicalement un homme pour le faire entrer à son service.

Benoît XVI 

Ainsi, en cette veille de mon ordination, il s’est imprimé profondément en mon âme ce que signifie le fait d’être ordonné prêtre, au-delà de tous les aspects cérémoniels: cela signifie que nous devons sans cesse être purifiés et envahis par le Christ pour que ce soit Lui qui parle et agisse en nous, et toujours moins nous-mêmes. Il m’est apparu clairement que ce processus qui consiste à devenir un avec lui et à renoncer à ce qui n’appartient qu’à nous dure toute la vie et inclut sans cesse des libérations et des renouveaux douloureux.

Benoît XVI 

Le célibat sacerdotal bien compris, s’il est parfois une épreuve, est une libération. Il permet au prêtre de s’établir en toute cohérence dans son identité d’époux de l’Église. Le projet qui consisterait à priver les communautés et les prêtres de cette joie n’est pas œuvre de miséricorde. Je ne peux en conscience, comme fils de l’Afrique, supporter l’idée que les peuples en voie d’évangélisation soient privés de cette rencontre avec un sacerdoce vécu pleinement. Les peuples d’Amazonie ont droit à une pleine expérience du Christ-Époux. On ne peut leur proposer des prêtres de «deuxième classe». Au contraire, plus une Église est jeune, plus elle a besoin de la rencontre avec la radicalité de l’Évangile. 

Cardinal Sarah 

L’ordination d’hommes mariés, fussent ils auparavant diacres permanents, n’est pas une exception, mais une brèche, une blessure dans la cohérence du sacerdoce. Parler d’exception serait un abus de langage ou un mensonge (…). De plus, l’ordination d’hommes mariés dans de jeunes communautés chrétiennes interdirait de susciter en elles des vocations sacerdotales de prêtres célibataires. L’exception deviendrait un état permanent préjudiciable à la juste compréhension du sacerdoce.

Cardinal Sarah 

Nous vivons dans la tristesse et la souffrance ces temps difficiles et troublés. Il était de notre devoir sacré de rappeler la vérité du sacerdoce catholique. Car à travers lui, toute la beauté de l’Église se trouve mise en cause. L’Église n’est pas qu’une organisation humaine. Elle est un mystère. Elle est l’Épouse mystique du Christ. Voilà ce que notre célibat sacerdotal rappelle sans cesse au monde.

Il est urgent, nécessaire, que tous, évêques, prêtres et laïcs, ne se laissent plus impressionner par les mauvais plaidoyers, les mises en scène théâtrales, les mensonges diaboliques, les erreurs à la mode qui veulent dévaloriser le célibat sacerdotal. Il est urgent, nécessaire, que tous, évêques, prêtres et laïcs, retrouvent un regard de foi sur l’Église et sur le célibat sacerdotal qui protège son mystère.

Ce regard sera le meilleur rempart contre l’esprit de division, contre l’esprit politique mais aussi contre l’esprit d’indifférence et de relativisme.

mardi 01 octobre 2019

Si nous ne réveillons pas immédiatement, nous allons tout droit au précipice (Cardinal Sarah)

Ce cauchemar prométhéen est proprement diabolique. Qui va avoir le courage de dénoncer cette folie ? Les dirigeants des pays occidentaux ? Mais si, pour eux, comme nous l’avons vu, Dieu n’existe pas, et que, par conséquent l’âme humaine n’est qu’une chimère, comment pourront-ils s’opposer à ce qui leur apparaît comme inéluctable, car scientifiquement et techniquement réalisable ? L’homme contemporain est complètement hypnotisé par ses conquêtes scientifiques et technologiques, qui exercent une véritable dictature sur son esprit, avec la complicité des puissants de ce monde, en particulier la plupart des responsables politiques et l’immense majorité des médias. Cette véritable fascination, à laquelle succombent nos dirigeants, est proprement diabolique. Pourtant, soyons clairs : l’avortement légalisé il y a une quarantaine d’années, et présenté maintenant comme un « droit de la femme », a constitué le porche infernal qui nous a conduits tout droit à ces aberrations. En effet, détruire une enfant dans le sein de sa mère équivaut à détruire l’humanité elle-même. Le transhumanisme, avec ses corollaires que sont la théorie du genre, les manipulations génétiques, la PMA et la GPA, est donc bien un suicide à l’échelle de l’humanité… pire que la bombe atomique, car il prolifère sur le terrain desséché de l’anesthésie des consciences, avec la complicité des puissances financières inimaginables, qui tiennent en respect les dirigeants de nos pays et la plupart des médias. Si nous ne nous réveillons pas immédiatement, si nous ne brisons pas ce véritable miroir aux alouettes qu’est ce système infernal qui nous hypnotise, nous allons tout droit au précipice… Que Dieu nous en préserve !

Amis pèlerins, nous vous attendons à la manifestation du 6 Octobre contre la PMA et la GPA !

jeudi 20 juin 2019

L'Etudiant libre

À l’appel de Notre Dame, 20 000 pèlerins se sont élancés sur les routes menant de Paris à Chartes, et inversement, lors du week-end de Pentecôte, à la suite de Charles Péguy, dont les poèmes nous ont réveillés chaque matin, nous arrivons vers l’autre Notre Dame, de celle qui s’élève au cœur de la cité, dans sa royale robe et dans sa majesté, dans sa magnificence et dans sa justesse d’âme.

Tous ces pèlerins ont donc pris la route alors que toutes les raisons du monde auraient dû les en dissuader. Ces pèlerins dont la jeunesse inquiète ceux qui veulent faire table rase du passé, prouvent qu’il existe encore une France attachée à sa Foi, à son Eglise, à son esprit de Tradition et surtout, il reste une France qui croit en La France.

Les pèlerins refusent la facilité offerte par le monde, ils économisent les moyens techniques afin d’assumer pleinement leur condition d’Homme. Ces 3 jours ne sont-ils pas idéals pour nous mettre à l’épreuve, refuser le confort et la facilité, rendre le lever du matin difficile dans le but de retrouver pleinement le Christ en l’approchant quelque peu de son agonie lui qui est tombé si bas dans l’abîme pour partager notre condition ? Monseigneur Leonard l’a très bien rappelé dans son homélie finale à Chartres, la mortification de nos sens par l’effort de la route nous permet d’approcher le Christ qui a connu ces souffrances. Plus proche du Christ nous sommes plus fort pour affronter les combats qui nous attendent pour le monde et pour notre Eglise.

Le pèlerinage de Chartres est une bonne école de formation contre l’esprit du monde. Quoi de mieux qu’un pèlerinage pour s’élever contre ce monde ? Le choix de se détourner durant 3 jours de ce monde, du confort, du repos ne peut être que motivé par un esprit qui va à contrecourant de la société. Quand bien même quelqu’un irait au pèlerinage dans un esprit mondain ou pour se montrer, il saura au fond de lui que le contexte original de la chose porte à rendre unique ces rencontres et qu’au cœur de la douleur, c’est la véritable image de nous même qui transparait. L’écologie est intégrale dans ce pèlerinage et elle montre à quel point la société a perverti la création en l’appauvrissant et en comblant le vide par des faux semblants, du mensonge et de la tristesse. Le Cardinal Sarah, invité l’an passé au pèlerinage dit dans son nouveau livre qu’un chrétien doit toujours être joyeux alors même que Dieu ne nous promet pas le bonheur sur la terre. Le chrétien doit être joyeux car son bonheur se trouve dans l’au-delà. La terre est une passerelle où nous devons chercher Dieu en toute chose, et puisqu’il a créé toute chose nous devons la respecter. L’effort, la douleur, le temps et la distance son autant de chose auxquelles nous devons nous soumettre pour retrouver véritablement Dieu. C’est là la vraie écologie que nous offre le pèlerinage. Cette écologie n’est pas celle prônée par l’esprit du monde qui voudrait économiser les ressources nature utilisée par l’Homme car celui ne pourrait prétendre la dominer. Non, le chrétien doit avoir ses mains au travail et son cœur à Dieu, l’écologie chrétienne que nous détaille le magistère et dont le pèlerinage de Chartres nous permet de vivre, est une écologie où la nature est une ouverture sur la réalité divine. A la messe, en contemplation face à la nature où dans la douleur, le cœur du pèlerin doit être tourné vers Dieu et le voir dans chaque chose. Ces 3 jours doivent nous rappeler à quel point en tout lieu, en tout temps et dans chaque chose Dieu est présent, « je l’avise, il m’avise » dit le curé d’Ars, cela signifie avant tout, « je le vois en toute chose, il me parle en toute chose ».

Cette proximité avec Dieu et la Vérité retrouvée de notre condition nous exhorte à la sortie de ce pèlerinage à nous battre pour notre monde afin de remettre Dieu au centre. Ce combat doit être mener avec habileté et persévérance, nous ne sauverons pas le monde en trois jours mais nous savons que la victoire est certaine. Le pèlerinage est aussi un témoignage offert au monde, un témoignage d’une vie chrétienne assumée et prosélyte, cette vie chrétienne doit être vécue tous les jours de notre vie, à l’université, dans la rue, sur le parvis de nos églises et dans nos foyers ! Nous sommes des prophètes pour le monde, ne le laissons pas s’écrouler sans rien faire, engageons-nous ! Prenons la route du combat de nos vies chrétiennes.

Pierre F.

vendredi 07 juin 2019

L'Incorrect : interview de Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté

PÈLERINAGE DE LA PENTECÔTE : JEAN DE TAURIERS RÉPOND À QUELQUES QUESTIONS

Pour commencer, pourriez-vous nous faire un court récit quant à l'histoire du pèlerinage de Pentecôte? 

Le Centre Henri et André Charlier est à l’origine de ce pèlerinage,  Notre-Dame de Chrétienté est arrivée ensuite en 1993. Le premier pèlerinage a eu lieu en 1983. Nos fondateurs voulaient reprendre les pas de Péguy, marcher de Paris à Chartres, créer un élan missionnaire à l’imitation du pèlerinage de Częstochowa en Pologne. Jean-Paul II était pape depuis 1978, il venait de subir une tentative d’assassinat, le monde communiste commençait à l’époque à craqueler en Pologne. L’Eglise traversait une profonde crise de la foi dont nous ne sommes d’ailleurs pas sortis. Le pèlerinage de chrétienté voulait développer, dans ce contexte, une société chrétienne, être missionnaire, en s’appuyant sur la Tradition de l’Eglise.


Quel est le sens de faire le pèlerinage de Chartres aujourd’hui ? Pourquoi avoir choisi le thème « La paix du Christ par le règne du Christ  »
Notre vie est un pèlerinage, nous sommes tous des pèlerins sur cette terre. Les pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté marchent vers Chartres mais surtout vers le Ciel dont la cathédrale de Chartres n’est qu’un symbole. L’effort physique, spirituel et intellectuel du pèlerinage est une nécessité pour chaque homme qui réfléchit à sa vocation, à sa finalité. Nos jeunes pèlerins le savent bien et donnent bien volontiers ces 3 jours au Christ. Ils vous diront que nous avons tous besoin d’une pause spirituelle dans nos vies parfois agitées qu’invente la société moderne. Le pèlerinage est notre retraite annuelle, certes un peu fatigante et bruyante mais très enthousiasmante.

Le thème de cette année « La paix du Christ par le règne du Christ » reprend les premiers mots de l’encyclique de Pie XI Quas Primas de 1925. Cette encyclique insiste sur la nécessité de la royauté sociale du Christ sur nos sociétés. La royauté sociale du Christ signifie qu’une société ne peut exister sans se fonder sur la Vérité du Christ. Une société chrétienne est une société qui met en pratique la Doctrine Sociale de l’Eglise. Nul besoin d’être chrétien pour comprendre la nécessité d’une réflexion sur le sens de nos sociétés. En revanche, pour apporter cette paix il est essentiel d’écouter ce que dit le Christ.

La cardinal Sarah qui nous avait fait l’honneur d’être pèlerin avec nous en 2018 rappelle cet enseignement quand il dit dans son dernier livre « Un État qui prétend fonder le droit uniquement sur son bon vouloir, qui ne cherche pas à fonder la loi sur un ordre objectif reçu du Créateur, risque de sombrer dans le totalitarisme ».


Combien de personnes regroupez-vous chaque année ? Il paraît qu’il y a de plus en plus de monde ?
Nous attendons environ 14000 pèlerins à Chartres, en nette progression par rapport à 2018. Notre monde athée et laïcard génère une réaction du monde catholique attachée à sa civilisation, ancrée dans son histoire, exigeant sur ses engagements. A la surprise de beaucoup, le pèlerin de Chartres est à la fois jeune (environ 20 ans), attaché au rite tridentin, militant et pas du tout effrayé par les enjeux actuels. Des livres récents comme celui de Yann Raison du Cleuziou (Une contre-révolution catholique), de Guillaume Cuchet (Comment notre monde a cessé d’être chrétien) permettent de comprendre ce que je vois comme une réaction salutaire des catholiques français.


Comment organisez-vous la logistique pour l'accueil de tous les pèlerins ? Y-a-t'il uniquement des bénévoles ?

Notre-Dame de Chrétienté repose sur le travail de près de 1500 cadres bénévoles dont un grand nombre travaille toute l’année à la réussite du pèlerinage. Nous sommes en train de travailler sur 2020 et 2019 n’est même pas commencé !

Les sujets les plus variés occupent ces cadres comme l’encadrement pèlerins, la formation, la logistique, le service d’ordre, les cuisines, les tentes, la communication, … Tous les corps de métiers travaillent sur cet événement qui est le premier pèlerinage itinérant actuellement en Europe.

Vous accueillez évidemment des prêtres dans le pèlerinage. Viennent-ils principalement de paroisses où on célèbre la messe dans la forme Saint Pie V ? Les curés qui célèbrent sous la forme ordinaire font-ils beaucoup de pub dans leur paroisse ?

Le pèlerinage de chrétienté accueille plus de 300 clercs, religieux, religieuses, prêtres, séminaristes parmi lesquels plus de 150 prêtres. Très international, nous accueillons des prêtres du monde entier avec 20 langues parlées. Environ un quart des prêtres viennent des diocèses, les autres des Communautés dites traditionnelles, pour faire simple les ex-Ecclesia Dei. Tous ces prêtres sont des amis de notre pèlerinage, nous travaillons toute l’année ensemble pour former et animer les chapitres qui se réunissent pour certains en dehors du pèlerinage.

Notre pèlerinage est missionnaire par la messe traditionnelle. En reprenant les mots de Benoît XVI (mais nous aurions pu aussi bien citer Monseigneur Lefebvre) nous sommes convaincus que la perte du sens de la foi aujourd’hui explique la grave crise spirituelle de notre monde. Nous pensons qu’il existe un lien entre la liturgie, « prière de l’Eglise » disait Saint Benoît, et la foi. « Lex orandi, lex credendi » selon l’ancien adage. Nous croyons finalement comme nous prions. Pour dire les choses autrement, je pense qu’il est plus simple d’être catholique au pèlerinage de chrétienté. Notre attachement à la messe tridentine, le rit extraordinaire, s’explique par cette exigence. Nos pèlerins, les jeunes comme les moins jeunes, viennent pour prier dans cette forme liturgique qui les attire spirituellement vers le Ciel, le but de notre vie sur terre.

Quelles sont les relations entre Notre Dame de Chrétienté et l’Eglise? Quelles sont vos relations avec l’évêque de Chartres et l’archevêque de Paris ?  

Nos relations sont excellentes. Le motu proprio de Benoît XVI en 2007 a voulu apaiser les incompréhensions du passé. Je tiens à remercier chaleureusement Monseigneur Aupetit qui a fait tout ce qu’il pouvait pour nous accueillir à Saint Sulpice pour le lancement du pèlerinage (la messe est à 7 heures du matin). Nos pèlerins seraient très heureux de lui faire découvrir le pèlerinage de chrétienté. Peut-être l’année prochaine ?

Monseigneur Christory, évêque de Chartres, sera pèlerin tout l’après-midi du dimanche. Avec Monseigneur Léonard, ancien archevêque de Malines-Bruxelles et ancien primat de Belgique, il participera au Salut du Saint Sacrement du dimanche soir, un des grands moments du pèlerinage. Et il nous accueillera dans sa cathédrale pour le lundi de Pentecôte pour la Sainte Messe célébrée par Monseigneur Léonard. Cette Messe sera retransmise en streaming sur notre site www.nd-chretiente.com à 15h30. L’année dernière plus de 40 000 internautes ont assisté à la Messe.

L'Incorrect - Angélique Cottin - 7 Juin 2019

Lundi 06 mai 2019

560 enfants à genoux pour recevoir la bénédiction : rejoignez les chapitres Enfants !

Lors du pèlerinage, il n’y a pas que les adultes qui marchent et qui prient, les enfants aussi participent admirablement à cette grande aventure spirituelle. Entretien avec Denys Chataing qui coordonne ces chapitres.

 

Pouvez-vous nous présenter les chapitres enfants ?

Les Chapitres Enfants ont vu le jour au 3ème Pèlerinage de Chrétienté, en 1985, sur l’initiative de Gilles Deschars et de Jean-Pierre Castellan, ainsi que l’Abbé Denis Coiffet qui en deviendra l’Aumônier. Il s’adresse aux enfants de 6 à 12 ans, dont les parents désirent faire le Pèlerinage Adultes mais ne le peuvent en raison de leurs jeunes enfants, à qui on ne peut demander d’effectuer 100 km en 3 jours ! Il s’adresse également aux enfants dont les parents sont engagés pendant le Pèlerinage en tant que bénévoles au sein de l’organisation de Notre dame de Chrétienté. A l’époque de la création des chapitres Enfants, les Chapitres Familles n’existaient pas.

L’Abbé Alexis Garnier a succédé à l’Abbé Coiffet en tant qu’Aumonier des Chapitres Enfants, et c’est l’Abbé Grégoire Villeminoz qui en a la charge depuis 2015.

 

Pourquoi est-il important que les enfants participent à ce pèlerinage ?
L’Abbé Coiffet se plaisait à rappeler la Parole du Christ « Laissez venir à moi les petits enfants » et il affirmait avec beaucoup d’énergie que les Chapitres Enfants constituent le paratonnerre du pèlerinage, et que leur prière monte directement aux oreilles de Notre Dame et de son Divin Fils ! Il n’avait pas tort ! Il est remarquable de constater la ferveur et la piété dont peuvent faire preuve ces enfants, et il suffit d’assister à la petite Adoration que nous avons le deuxième soir sur le bivouac de Gas pour s’en persuader : 560 enfants à genoux dans le recueillement et le silence.

Il est important que les enfants aient leur propre Pèlerinage pour 2 raisons :

La première, comme indiqué plus haut, est de permettre à leurs parents de se retrouver seuls en couple pour un pèlerinage, ce qui ne doit pas leur arriver souvent.

La seconde consiste dans le fait que ces enfants se retrouvent sans leurs parents, avec d’autres enfants qu’ils ne connaissent pas, encadrés par des papas et des cheftaines qu’ils ne connaissent pas, « contraints » de marcher en priant et en chantant, de dormir tous ensemble sous la tente : cela représente souvent un gros sacrifice pour eux, créant ainsi des moments uniques d’entraide mutuelle et de charité. Le fait de sortir de leur cocon familial leur est en général très bénéfique.

Ces enfants sont les futurs adultes du Pèlerinage, marcheurs, chefs de chapitre, cadres ou bénévoles !

 

Des enfants qui ne connaissent pas le rite extraordinaire peuvent-ils participer ?

 Bien évidemment ! Et ils sont les bienvenus ! D’ailleurs, nous avons aussi des enfants dont les parents ne pratiquent pas, parfois non baptisés, qui sont attirés par un ami faisant le Pèlerinage : ils se fondent dans la « masse », apprennent les prières, chantent avec les autres et sont très heureux de cette expérience unique !
 

Une jolie anecdote à nous raconter ?

L’immense haie d’honneur à genoux faite par les enfants l’année dernière au Cardinal Sarah lors de sa visite aux chapitres enfants sur le bivouac de Gas : le Cardinal ravi, peinait à se frayer un passage parmi eux, tout en multipliant les bénédictions !

 

Nous vous rappelons que les inscriptions effectuées avant le 20 Mai bénéficient de conditions préférentielles. Inscrivez vous vite  ici

Lundi 29 avril 2019

50 bonnes raisons de faire le pélé

"Mon Royaume n'est pas d'ici" dit Jésus. Ce Royaume est déjà présent dans l'Eglise, "le sacrement du Salut", sur laquelle resplendit la clarté du Christ Seigneur.

Au XXI siècle, le défi auquel est confronté l'Eglise est la perversion des consciences. L'humanité doit entrer dans une forme de résistance spirituelle : l'humanité a ce choix crucifiant : ou, ivre de ses conquetes, immergée dans le bruit, elle se laisse porter vers l'abime sur le vaisseau de ses cauchemars prométhéens, ou elle consent à ce silence de la contemplation, qui précèdera le grand Jour du Jugement. "Son Règne n'aura pas de fin". Il se fonde uniquement sur la foi et la charité. Que Jésus, le Christ, règne dans nos coeurs pour que nous apportions sa Paix au monde d'aujourd'hui."

Cardinal Robert Sarah

mardi 23 avril 2019

Le Chapitre St Gilles : un chapitre pas comme les autres...

Le Pèlerinage de Chartres accueille pour la troisième année  un chapitre pas comme les autres, le Chapitre Saint Gilles.

Qui est Saint Gilles ? Fils d’une noble famille athénienne de la fin du VIIième siècle, St Gilles décide de quitter ses terres à la mort de ses parents, pour rejoindre la France, en ermite, en Arles puis près de Nîmes où il élit domicile dans une grotte. Accidentellement blessé à la jambe par la flèche d’un chasseur du roi, il reçoit de ce dernier en guise de réparation la construction d’un monastère dont il devient l’Abbé. Ce rayonnement sera de courte durée : menacé par les Sarrasins, St Gilles se réfugie à Orléans sous la protection de Charles Martel le temps des invasions, avant de retrouver enfin en 720 ses pénates et son monastère en ruine, auquel il consacre la fin de sa vie à sa reconstruction.

Saint-Gilles est le patron des mendiants, des personnes souffrant d’un cancer, d’épilepsie et de maladie mentale, des personnes handicapées, pauvres ou souffrant d’une malformation physique. Il est invoqué contre la peur du noir et de la nuit et pour obtenir la guérison d’un cancer du sein. Il est aussi le protecteur des arbres et des forêts.

Mais revenons à notre chapitre St Gilles : c’est le saint patron des handicapés mentaux qui a été retenu par son fondateur et sa fiancée. La volonté de ces désormais jeunes mariés, était de permettre à leur sœur handicapée mentale de connaitre enfin les joies du pèlerinage de Chartres ! Forts de leur connaissance du pèlerinage et de  leur expérience à l’Arche et chez Foi et Lumière, ils ont donc repensé la vie de chapitre pour l’adapter aux pèlerins trisomiques.

Ainsi chaque pèlerin a un accompagnant, qu’il soit le père, la mère, les deux  ou un/une ami(e), appelé « berger ». La fratrie peut évidemment se joindre au chapitre, mais cela reste déconseillé, l’idée étant de permettre au berger une entière disponibilité pour « sa brebis ». Notre Dame de Chrétienté a de toute façon déployé d’autres structures, comme les Pastoureaux pour les enfants de 6 à 13 ans, ou les chapitres famille, qui peuvent permettre au reste de la fratrie de ne pas se sentir délaissés et de se retrouver le soir.

La route est allégée, une voiture balai dédiée au chapitre permet à chacun de pouvoir faire une pause quand il le souhaite. La fluidité de la marche est évidemment totalement imprévisible pour ces pèlerins qui peuvent s’avérer têtus !  La doyenne marche toujours fièrement en tête de chapitre et jusqu’au bout, là où certains demandent à s’arrêter dès les premiers kilomètres. Le défi des bergers est donc bien celui de  l’abandon total à la divine providence que les bergers prient pour obtenir l’aide nécessaire à réussir à mener leurs pèlerins jusqu’à Chartres où la récompense est aussi grande que légitime : des places au premier rang à l’intérieur de la cathédrale !

Les pèlerins du chapitre St Gilles prient le rosaire comme tout pèlerin, mais les méditations sont évidemment adaptées par le chef de Chapitre. Nombreux sont les prêtres et séminaristes qui sont heureux d’accompagner ces pèlerins fort joyeux et réceptifs. La rencontre avec le Cardinal Sarah en 2018 a d’ailleurs été un moment très fort, les pèlerins du Chapitre St Gilles ont été extrêmement touchés par sa délicatesse et sa bonté ; bien que fort impressionnés de sa venue, ils sont restés les mêmes en sa présence, toujours aussi simples et rieurs.
Cette communion est d’autant plus importante qu’elle permet de rapprocher des familles durant ces 3 jours et de partager leurs façons respectives d’aborder le handicap au quotidien, ses joies comme ses difficultés, mais aussi la spiritualité en famille. C’est enfin une communion tout au long de l’année qui s’établit entre tous.

Le chapitre accueille aujourd’hui une dizaine de couples « berger-brebis » pour lequel l’âge minimum requis est de 14 ans, la doyenne en ayant 38 !  Il reste d’ailleurs encore quelques places : si un membre de votre famille est concerné ou si vous connaissez des personnes qui pourraient être intéressées  rejoignez le Chapitre St Gilles et faites-le savoir autour de vous ! 

 

 

Contact Chef de Chapitre : Enguerrand (07 88 06 37 07 / enguerrandsavy@gmail.com) 

jeudi 04 avril 2019

Un monde à reconstruire

Le cardinal Robert Sarah publie le troisième volet de ses livres d’entretien avec Nicolas Diat : Le soir approche et déjà le jour baisse (1). Analyse implacable et cependant pleine d’espérance de notre effondrement spirituel et moral. Un grand livre. Entretien exclusif.

La Nef – Vous décrivez dans la première partie de votre livre « l’effondrement spirituel et religieux » : par quoi se manifeste cet effondrement et ne concerne-t-il que l’Occident ? D’autres régions du monde comme l’Afrique sont-elles hors de cette crise ?
Cardinal Robert Sarah
 – La crise spirituelle concerne le monde entier. Mais elle a sa source en Europe. Le rejet de Dieu est né dans les consciences occidentales.
L’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. Je voudrais relever en particulier le refus de la paternité. On a convaincu nos contemporains que pour être libre il fallait ne dépendre de personne. Il y a là une erreur tragique. Les Occidentaux sont persuadés que recevoir est contraire à la dignité de la personne. Or l’homme civilisé est fondamentalement un héritier, il reçoit une histoire, une culture, un nom, une famille. C’est ce qui le distingue du barbare. Refuser de s’inscrire dans un réseau de dépendance, d’héritage et de filiation nous condamne à entrer nus dans la jungle de la concurrence d’une économie laissée à elle-même. Parce qu’il refuse de s’accepter comme héritier, l’homme se condamne à l’enfer de la mondialisation libérale où les intérêts individuels s’affrontent sans autre loi que celle du profit à tout prix.
Mais dans ce livre je veux rappeler aux Occidentaux que la raison véritable de ce refus d’hériter, de ce refus de la paternité est au fond le refus de Dieu. Je discerne au fond des cœurs occidentaux un profond refus de la paternité créatrice de Dieu. Nous recevons de lui notre nature d’homme et de femme. Cela devient insupportable aux esprits modernes. L’idéologie du genre est un refus luciférien de recevoir de Dieu une nature sexuée. L’Occident refuse de recevoir, il n’accepte que ce qu’il construit lui-même. Le transhumanisme est l’ultime avatar de ce mouvement. Même la nature humaine, parce qu’elle est un don de Dieu, devient insupportable à l’homme d’Occident.
Cette révolte est en son essence spirituelle. Elle est la révolte de Satan contre le don de la grâce. Au fond, je crois que l’homme d’Occident refuse d’être sauvé par pure miséricorde. Il refuse de recevoir le salut et veut le bâtir par lui-même. Les « valeurs occidentales » promues par l’ONU reposent sur un refus de Dieu que je compare à celui du jeune homme riche de l’Évangile. Dieu a regardé l’Occident et il l’a aimé parce qu’il a fait de grandes choses. Il l’a invité à aller plus loin mais l’Occident s’est détourné, il a préféré les richesses qu’il ne devait qu’à lui-même.
L’Afrique et l’Asie ne sont pas encore entièrement contaminées par l’idéologie du genre, le transhumanisme ou la haine de la paternité. Mais l’esprit néo-colonialiste des puissances occidentales les presse d’adopter ces idéologies de mort.

« Le Christ n’a jamais promis à ses fidèles qu’ils seraient majoritaires », écrivez-vous (p. 34), et vous poursuivez : « Malgré les plus grands efforts missionnaires, l’Église n’a jamais dominé le monde. Car la mission de l’Église est une mission d’amour, et l’amour ne domine pas » (p. 35) ; et avant vous écriviez que « c’est le “petit reste” qui a sauvé la foi » : si vous me permettez cette provocation, j’ai envie de vous demander, où est le problème alors, puisque ce « petit reste » existe et, dans un monde hostile à la foi, parvient à la conserver ?
Les chrétiens doivent être missionnaires, ils ne peuvent garder pour eux le trésor de la foi. La mission, l’évangélisation demeure une urgence spirituelle.
Comment pourrions-nous rester tranquilles alors que tant d’âmes ignorent la seule vérité qui libère : Jésus-Christ ? Le relativisme ambiant en vient à considérer le pluralisme religieux comme un bien en soi. Non ! La plénitude de la vérité révélée qu’a reçue l’Église catholique doit être transmise, proclamée, prêchée.
Mais le but de l’évangélisation n’est pas la domination du monde, mais le service de Dieu. N’oublions pas que la victoire du Christ sur le monde… c’est la Croix ! Nous n’avons pas à vouloir nous emparer de la puissance du siècle. L’évangélisation se fait par la Croix.
Les martyrs sont les premiers missionnaires. Pourtant aux yeux des hommes, leur vie est un échec. Le but de l’évangélisation n’est pas « de faire du nombre » dans la logique des réseaux sociaux qui veulent « faire du buzz ». Notre but n’est pas d’être populaire dans les médias. Mais nous voulons que chaque âme, toutes les âmes soient sauvées par le Christ. L’évangélisation n’est pas une question de succès, elle est une réalité profondément intérieure et surnaturelle.

Je reviens sur vos propos cités dans la question précédente : est-ce à dire que la chrétienté, en Europe, qui a su imposer le christianisme à toute la société, a été une parenthèse dans l’histoire, et ne peut donc être un modèle au sens que le christianisme y « dominait » et s’imposait par une certaine coercition sociale ?
Une société irriguée par la foi, l’Évangile et la loi naturelle est souhaitable. Il revient aux fidèles laïcs de la construire. C’est même leur vocation propre. Ils servent le bien de tous, en bâtissant une cité conforme à la nature humaine et ouverte à la Révélation. Mais le but profond de l’Église n’est pas de construire un modèle social particulier. L’Église a reçu le mandat d’annoncer le salut qui est une réalité surnaturelle. Une société juste dispose les âmes à recevoir le don de Dieu. Elle ne saurait causer le salut. Inversement peut-il y avoir une société juste et conforme à la loi naturelle sans le don de la grâce dans les âmes ?
Il y a urgence à annoncer le cœur de notre foi : seul Jésus nous sauve du péché. Toutefois, il faut souligner que l’évangélisation n’est complète que lorsqu’elle atteint les structures de la société. Une société inspirée de l’Évangile protège les plus faibles contre les conséquences du péché. Inversement une société coupée de Dieu devient vite une structure de péché. Elle encourage au mal. C’est pourquoi on peut dire qu’il ne saurait y avoir de société juste sans une place pour Dieu dans le domaine public. Un État qui proclame l’athéisme est un état injuste. Un État qui renvoie Dieu au domaine privé est un État qui se coupe de la source réelle du droit et de la justice. Un État qui prétend fonder le droit uniquement sur son bon vouloir, qui ne cherche pas à fonder la loi sur un ordre objectif reçu du Créateur, risque de sombrer dans le totalitarisme.

Au cours de l’histoire européenne, nous sommes progressivement passés d’une société où le groupe l’emportait sur la personne (holisme au Moyen Âge) – type de société qui existe encore en Afrique ou qui continue de caractériser l’islam – à une société où la personne s’est émancipée du groupe (individualisme) ; on peut dire aussi, en schématisant, que l’on est passé d’une société dominée par la recherche de la vérité à une société dominée par celle de la liberté ; l’Église elle-même a approfondi sa propre doctrine face à cette évolution en proclamant le droit à la liberté religieuse (Vatican II) : comment analysez-vous la position de l’Église face à cette évolution et peut-on trouver le juste équilibre entre les deux pôles « vérité » et « liberté », dans la mesure où nous sommes peut-être passés d’un excès à l’autre, l’un appelant l’autre d’ailleurs ?
Il est inapproprié de parler « d’équilibre » entre les deux pôles : vérité et liberté. En effet cette manière de parler suppose que ces réalités sont extérieures l’une à l’autre et en opposition. La liberté est essentiellement une tension vers le bien et le vrai. La vérité réclame d’être connue et embrassée librement. Une liberté qui n’est pas en elle-même orientée et guidée par la vérité n’a aucun sens. L’erreur n’a pas de droit. Vatican II a rappelé que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même, et non par la coercition. Il a aussi rappelé que le respect des personnes et de leur liberté ne doit en aucune façon nous rendre indifférent à l’égard de la vérité et du bien.
La Révélation est l’irruption de la vérité divine dans nos vies. Elle ne nous contraint pas. Dieu en se donnant, en se révélant, respecte la liberté qu’il a lui-même créée. Je crois que l’opposition de la vérité et de la liberté est le fruit d’une conception faussée de la dignité humaine.
L’homme moderne hypostasie sa liberté, il en fait un absolu au point de la croire menacée quand il reçoit la vérité. Pourtant, recevoir la vérité est le plus bel acte de liberté qu’il soit donné à l’homme d’accomplir. Je crois que votre question révèle combien la crise de la conscience occidentale est au fond une crise de la foi. L’homme occidental a peur de perdre sa liberté en recevant le don de la foi véritable. Il préfère s’enfermer dans une liberté vide de contenu. L’acte de foi est la rencontre entre liberté et vérité. C’est pourquoi j’ai tenu, dans le premier chapitre de mon livre, à insister sur la crise de la foi.
Notre liberté est faite pour s’épanouir en disant oui à la vérité qui se révèle. Si la liberté dit non à Dieu, elle se renie elle-même.

Vous évoquez longuement la crise du sacerdoce et justifiez le célibat sacerdotal : quelle cause voyez-vous principalement dans les cas d’abus sexuels sur mineurs par des prêtres, et que retenez-vous du sommet qui vient de se dérouler à Rome sur ce thème ?
Je suis persuadé que la crise du sacerdoce est un élément central de la crise de l’Église. On a enlevé aux prêtres leur identité. On leur a fait croire qu’ils devaient être des hommes efficaces. Or un prêtre est fondamentalement un continuateur parmi nous de la présence du Christ. On ne doit pas le définir par ce qu’il fait mais par ce qu’il est : ipse Christus, le Christ lui-même.
La découverte de nombreux abus sexuels sur mineurs révèle une crise spirituelle profonde. Bien sûr, il y a des facteurs sociaux : la crise des années 60, l’érotisation de la société, qui rejaillissent dans l’Église. Mais il faut avoir le courage d’aller plus loin. Les racines de cette crise sont spirituelles. Un prêtre qui ne prie pas, qui ne vit pas concrètement comme un autre Christ est coupé de son être, de sa source. Il finit par mourir. J’ai dédié ce livre aux prêtres du monde entier parce que je sais qu’ils souffrent. Beaucoup se sentent abandonnés.
Nous, évêques, portons une lourde responsabilité dans la crise du sacerdoce. Avons-nous été pour eux des pères ? Les avons-nous écoutés, compris, guidés ? Leur avons-nous donné l’exemple ? Bien souvent les diocèses se transforment en structures administratives. Les réunions se multiplient. L’évêque devrait être le modèle du sacerdoce. Mais nous sommes loin d’être les premiers à prier en silence et à chanter l’Office dans nos cathédrales. Je crains que nous nous égarions dans des responsabilités profanes et secondaires.
La place d’un prêtre est sur la Croix. Quand il célèbre la messe, il est à la source de toute sa vie, c’est-à-dire à la Croix. Le célibat est un des moyens concrets qui nous permet de vivre ce mystère de la Croix dans nos vies. Le célibat inscrit la Croix jusque dans notre chair. C’est pour cela que le célibat est insupportable pour le monde moderne. Le célibat est un scandale pour les modernes, parce que la Croix est un scandale.
Dans ce livre, j’ai voulu encourager les prêtres. J’ai voulu leur dire : aimez votre sacerdoce ! Soyez fiers d’être crucifiés avec le Christ ! N’ayez pas peur de la haine du monde ! J’ai voulu dire mon affection de père et de frère pour les prêtres du monde entier.
Dans un ouvrage qui a fait grand bruit, Sodoma, l’auteur explique que les prélats homosexuels sont très nombreux au Vatican, donnant par là raison à Mgr Vigano qui dénonçait l’influence d’un puissant réseau gay au sein de la Curie : qu’en pensez-vous ? Y a-t-il un problème homosexuel au sein de l’Église et, si oui, pourquoi est-il si tabou ?
L’Église vit aujourd’hui avec le Christ les outrages de la Passion. Les péchés de quelques-uns lui sont renvoyés comme des crachats au visage. Certains cherchent à instrumentaliser ces péchés pour faire pression sur les évêques. On voudrait qu’ils adoptent les jugements et le langage du monde. Certains évêques s’y sont résolus. On les voit réclamer l’abandon du célibat sacerdotal ou tenir des propos douteux sur les actes homosexuels. Comment s’en étonner ? Les Apôtres eux-mêmes se sont enfuis du jardin des Oliviers. Ils ont abandonné le Christ au moment le plus difficile.
Je crois qu’il nous faut être réalistes et concrets. Oui, il y a des pécheurs. Oui, il existe des prêtres, des évêques et même des cardinaux infidèles qui manquent à la chasteté mais aussi, et c’est tout aussi grave, à la vérité de la doctrine !
Le péché ne doit pas nous surprendre. En revanche, il faut avoir le courage de l’appeler par son nom. Nous devons avoir le courage de retrouver les voies du combat spirituel : la prière, la pénitence et le jeûne. Nous devons avoir la lucidité de punir les infidélités. Nous devons trouver les moyens concrets de les prévenir. Je crois que sans une vie de prière commune, sans un minimum de vie fraternelle et commune entre prêtres, la fidélité est une illusion. Nous devons nous tourner vers le modèle des Actes des Apôtres
Pour ce qui regarde les comportements homosexuels, ne tombons pas dans le piège des manipulateurs. Il n’y a pas dans l’Église un « problème homosexuel ». Il y a un problème de péchés et d’infidélité. Ne nous laissons pas imposer le vocabulaire de l’idéologie LGBT. L’homosexualité ne définit pas l’identité des personnes. Elle qualifie des actes déviants et peccamineux. Pour ces actes, comme pour les autres péchés, les remèdes sont connus. Il s’agit de retourner au Christ, de le laisser nous convertir. Quand la faute est publique, le droit pénal de l’Église doit s’appliquer. Punir est une miséricorde. La peine répare le bien commun blessé et permet au coupable de se racheter. La punition fait partie du rôle paternel des évêques. Enfin, nous devons avoir le courage d’appliquer avec clarté les normes concernant l’accueil des séminaristes. On ne peut recevoir comme candidats au sacerdoce des personnes ayant une psychologie ancrée durablement et profondément dans l’homosexualité.

Un chapitre est consacré à « la crise de l’Église » : à quand la faites-vous remonter précisément et comment l’analysez-vous ? Comment situez-vous plus particulièrement la « crise de la foi » par rapport à celle de la « théologie morale » (cf. p. 173), l’une précède-t-elle l’autre ?
La crise de l’Église est avant tout une crise de la foi. On veut faire de l’Église une société humaine et horizontale. On veut lui faire parler un langage médiatique. On veut la rendre populaire. Une telle Église n’intéresse personne. L’Église n’a d’intérêt que parce qu’elle nous permet de rencontrer Jésus. Elle n’est légitime que parce qu’elle nous transmet la Révélation. Quand l’Église se surcharge de structures humaines, elle fait obstacle au rayonnement de Dieu en elle et par elle. Nous sommes tentés de croire que notre action, nos idées vont sauver l’Église. Il vaudrait mieux commencer par se laisser sauver par elle.
Je crois que nous sommes à un tournant de l’histoire de l’Église. Oui, elle a besoin d’une réforme profonde et radicale qui doit commencer par une réforme du mode de vie des prêtres. Mais tous ces moyens sont au service de sa sainteté. L’Église est sainte en elle-même. Nous empêchons sa sainteté de rayonner par nos péchés et nos préoccupations mondaines. Il est temps de faire tomber toutes ces surcharges pour laisser enfin apparaître l’Église telle que Dieu l’a modelée. On croit parfois que l’histoire de l’Église est marquée par les réformes de structures. Je suis certain que ce sont les saints qui changent l’histoire. Les structures suivent ensuite et ne font que pérenniser l’action des saints.
Nous avons besoin de saints qui osent porter un regard de foi sur toute chose, qui osent s’éclairer à la lumière de Dieu. La crise de la théologie morale est la conséquence d’une cécité volontaire. On a refusé de regarder la vie à la lumière de la foi.
Dans la conclusion de mon livre, je parle de ce poison dont nous sommes tous victimes : l’athéisme liquide. Il infiltre tout, même nos discours d’ecclésiastiques. Il consiste à admettre à côté de la foi, des modes de pensée ou de vie radicalement païens et mondains. Et nous nous satisfaisons de cette cohabitation contre-nature ! Cela montre que notre foi est devenue liquide et sans consistance ! La première réforme à faire est dans notre cœur. Elle consiste à ne plus pactiser avec le mensonge. La foi est en même temps le trésor que nous voulons défendre et la force qui nous permet de la défendre.

Les deuxième et troisième parties de votre livre concernent nos sociétés occidentales en crise : le sujet est tellement vaste et vous abordez tant de points importants – depuis l’extension de la « culture de mort » jusqu’aux problèmes du consumérisme lié au libéralisme mondial, en passant par les questions d’identité, de transmission, l’islamisme, etc. – qu’il est impossible de les aborder tous ; parmi ces problèmes que vous développez, lesquels vous semblent vraiment les plus importants et quelles sont les principales causes de ce déclin occidental ?
Je voudrais d’abord expliquer pourquoi moi, fils de l’Afrique, je me permets de m’adresser à l’Occident. L’Église est la gardienne de la civilisation. Or, je suis persuadé que la civilisation occidentale vit une crise mortelle. Elle a atteint les limites de la haine autodestructrice. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires. Comme évêque, je me dois de prévenir l’Occident ! Les barbares sont désormais à l’intérieur de la cité. Les barbares sont tous ceux qui haïssent la nature humaine, tous ceux qui bafouent le sens du sacré, tous ceux qui méprisent la vie.
L’Occident est aveuglé par sa soif de richesses. L’appât de l’argent que le libéralisme répand dans les cœurs endort les peuples. Pendant ce temps, la tragédie silencieuse de l’avortement et de l’euthanasie continue. Pendant ce temps, la pornographie et l’idéologie du genre détruisent les enfants et les adolescents. Nous sommes habitués à la barbarie, elle ne nous surprend même plus ! J’ai voulu pousser un cri d’alarme qui est aussi un cri d’amour. Je l’ai fait le cœur plein de reconnaissance filiale pour les missionnaires occidentaux qui sont morts sur ma terre africaine. Je veux prendre leur suite et recueillir leur héritage !
Comment ne pas souligner aussi le danger que constitue l’islamisme ? Les musulmans méprisent l’Occident athée. Ils se réfugient dans l’islamisme par refus d’une société de consommation qu’on leur propose comme religion. L’Occident saura-t-il leur proposer clairement la foi ? Il faudrait pour cela qu’il retrouve ses racines et son identité chrétienne. On serine aux pays du tiers-monde que l’Occident est le paradis parce qu’il est régi par le libéralisme marchand. On favorise ainsi des flux migratoires tragiques pour l’identité des peuples. Un Occident qui renie sa foi, son histoire, ses racines est condamné au mépris et à la mort.
Je veux cependant souligner que tout est prêt pour le renouveau. Je vois des familles, des monastères, des paroisses qui sont autant d’oasis au milieu du désert. C’est à partir de ces oasis de foi, de liturgie, de beauté et de silence que l’Occident renaîtra.

Vous terminez ce beau livre sur une partie intitulée : « Retrouver l’espoir : la pratique des vertus chrétiennes » : que voulez-vous dire et en quoi cette pratique peut-elle être un remède à la crise multiforme dont nous avons parlé dans cet entretien ?
Il n’y a pas à avoir de programme. Nous devons simplement vivre notre foi, complètement et radicalement. Les vertus chrétiennes sont l’épanouissement de la foi dans toutes les facultés humaines. Elles tracent le chemin d’une vie heureuse selon Dieu. Nous devons créer des lieux où elles puissent fleurir. J’appelle les chrétiens à ouvrir des oasis de gratuité dans le désert de la rentabilité triomphante. Nous devons créer des lieux où l’air soit respirable, où, tout simplement, la vie chrétienne soit possible. Nos communautés doivent mettre Dieu au centre. Dans l’avalanche de mensonges, on doit pouvoir trouver des lieux où la vérité soit non seulement expliquée mais expérimentée. Il s’agit tout simplement de vivre l’Évangile. Non pas de le penser comme une utopie, mais d’en faire concrètement l’expérience. La foi est comme un feu. Il faut être soi-même brûlant pour pouvoir la transmettre. Veillez sur ce feu sacré ! Qu’il soit votre chaleur au cœur de l’hiver de l’Occident. Quand un feu éclaire la nuit, les hommes se rassemblent peu à peu autour de lui. Telle est notre espérance. « Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? »

Propos recueillis par Christophe Geffroy- La Nef - Avril 2019

vendredi 22 mars 2019

Appel de Chartres n°229: Contre la dictature du bruit

Mon Dieu, que de bruit !

Chaque jour nous apporte sa dose d’informations, à une vitesse de plus en plus vertigineuse, sur les sujets les plus variés. Près d’un Terrien sur deux (3,4 milliards de personnes) utilise un réseau social chaque jour. Nous disposons aussi de chaînes de télévision en continu, lesquelles doivent, hélas, remplir des heures et des heures d’antenne. Et, pour ce faire, elles sont prêtes à tout raconter, tout montrer, tout commenter. Sans laisser à quiconque le temps de réfléchir, puisque chaque info nouvelle chasse l’info précédente.

Tout ce bruit, est-ce vraiment de l’information ? Ne faut-il pas plutôt parler d’approximation, d’exagération, de désinformation, de manipulation, etc. Nous voilà dans le monde des « fake news »,  du complotisme et de l’anti-complotisme. Le gouvernement français veut même légiférer contre ces fake news. Chose assez cocasse quand on sait d’où vient le plus de surenchère dans les ‘coups de com’.

Qui ose encore parler de vérité ou même, tout bonnement, de faits. Charles Péguy nous a prévenus : « Il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit » (Notre jeunesse, 1910).

Ne pas voir ce qu’ils voient, c’est le mal des politiques, des journalistes, des célébrités, de tous ces bavards. Parce que les faits, qu’ils voient pourtant, ne collent pas avec leur « politiquement correct ». Alors, ils préfèrent ignorer les faits, les tronquer ou les truquer. Le refus de regarder en face l’islamisme, un exemple parmi tant d’autres, en est une illustration flagrante. Et ils osent dénoncer les fake news…

Plus grave, ce déluge de news plus ou moins trafiquées remplit le vide existentiel de nombre de nos contemporains. L’homme ne contemple plus Dieu, alors il se réfugie dans le bruit.

Écoutons les mots forts du cardinal Sarah :  « L’homme post-moderne ne comprend plus l’éternité divine et mystérieuse (.. .). Il s’est accoutumé à un bruit de fond constant qui l’étourdit et lui apporte un réconfort » (La Force du Silence, contre la dictature du bruit). En réalité, le réconfort est de courte durée, car l’information continue est anxiogène. L’homme n’a plus le temps de digérer tout ce qu’il entend : c’est trop rapide, trop confus, trop compliqué.

En ce temps de Carême, nous Catholiques avons une immense chance : retrouver le silence, la force du silence, pouvoir contempler, méditer, prier. Et nous abstraire de ce bruit, de tout ce déluge. Un bruit pas si innocent, disons-le clairement : chaque fois que possible, c’est criant en ce moment, il s’agit de tenter de salir l’Église catholique. Bonne nouvelle : si on nous attaque, c’est que nous sommes porteurs de Vérité.

Stat Crux, dum volvitur orbis est la devise des Chartreux, qui savent mieux que quiconque la force du silence : la Croix demeure tandis que le monde tourne. Il tourne de plus en plus vite, de plus en plus fou, il donne le tournis : la Croix, elle, demeurera toujours.

Hervé Rolland
Délégué Général NDC

jeudi 21 février 2019

Appel de Chartres n° 227 : Debout ! La Mission vous attend !

« Le bonheur de certains appartient, par un mystère de charité, à tout le monde » écrivait Paul Claudel

Cette phrase me semble aujourd’hui particulièrement appropriée aux pèlerins de Notre Dame de Chrétienté : chaque pèlerin, quel qu’il soit, est en effet, si l’on suit le grand poète français, à la fois un « certain » et un « tout le monde », ou encore le bonheur de chaque pèlerin appartient à tout le monde, et le bonheur de certains appartient également à chaque pèlerin. Et ce, sans s’arracher les cheveux ni les couper en quatre, bien que la référence au génial écrivain du Soulier de satin puisse, j’en conviens, évoquer de telles tractations !

Remarquons tout d’abord que c’est bien « par un mystère de charité » que ce petit miracle de chaque Pentecôte s’accomplit. Le Saint-Esprit, troisième personne de la Sainte Trinité, est ce nœud d’amour qui unit le Père et le Fils, en procédant de Leur amour, et c’est bien Lui qui protège notre pèlerinage de Chrétienté. Sans Lui, nous ne pouvons rien faire ! Mystère de charité, aussi, qui est celui de l’Eglise, vivifiée par sa tête, le Christ, mort par amour pour nous. Sur des bases ainsi stables, voyons l’enseignement de l’écrivain.

Le bonheur de certains, dit-il, appartient à tout le monde. Le mois de février, qui s’allonge démesurément entre les joies de Noël et l’ascèse quadragésimale, paraît propice à la douce somnolence de l’hibernation. Mais les Français ne sont pas de la race des ours ! Ils sont de la race d’un saint Bernard, d’une sainte Thérèse de Lisieux, d’un saint Théophane Vénard ! Prêcher, prier, évangéliser et baptiser sans relâche, en un mot se sacrifier. La France est le pays qui a fourni le plus de missionnaires. Le cardinal Sarah, qui nous a tant honorés l’année dernière, aime à redire qu’il doit la pourpre de son cardinalat au sang des missionnaires français venus dans sa terre natale. « Seigneur, le zèle de ta maison me consume », dit l’Ecriture Sainte. En ces temps de vent, de froidure et de pluie, laissons-là nous aussi nos manteaux, pour nous vêtir de livrées jolies et de broderies. Un missionnaire, c’est d’abord un saint, un « contemplatif en action » (Redemptoris missio). C’est en ce sens que le bonheur de certains appartient à chaque pèlerin, à un « tout le monde » qui englobe aujourd’hui chaque marcheur et ange gardien de Pentecôte. Le sommeil en hiver est fatal au voyageur...

Amis pèlerins, debout ! Il est temps de réveiller votre entourage, de réfléchir au chapitre où vous pèlerinez, de le grossir par votre zèle apostolique, et de nourrir le dit zèle ! Comment ? C’est tout simple : participez aux récollections régionales, venez soutenir vos chefs de chapitre et vous rassasier de la bonne parole de nos aumôniers, venez préparer votre marche, et raffermir vos pieds par l’accroissement des connaissances.

Votre aimable région est dépourvue de chapitre ? Votre paroisse se meurt d’inexistence au sein du pèlerinage ? Faites advenir le printemps et les fleurs sur ces terres glacées et désolées ! Fondez votre chapitre, en écrivant à votre chef de région ! 

Que les esprits timides et débordés se rassurent : notre patronne des missions est bien la carmélite de Lisieux, qui depuis son couvent sut être une âme missionnaire d’élite. Et c’est bien le conseil de Dom Chautard « Qui ne connaît cette parole de saint Bernard aux apôtres : Si vous êtes sage, soyez des réservoirs et non des canaux (...). Le canal laisse écouler l'eau qu'il reçoit sans en garder une goutte. Le réservoir au contraire se remplit d'abord, puis, sans se vider, verse un trop-plein toujours renouvelé dans les champs qu'il fertilise. Combien qui, adonnés aux œuvres, ne sont jamais que des canaux et restent eux-mêmes à sec alors qu'ils s'efforcent de féconder les cœurs ! ». Depuis votre prière quotidienne, chaque pèlerin pourra assurer le bonheur de tous, puisque prier pour tout le monde !

Mais aussi, le bonheur de chaque pèlerin appartient à tout le monde. A savoir que « toute âme qui s’élève élève le monde ». Tout le monde, ce sont nos communautés religieuses amies qui, depuis leur cloître, font monter leurs prières vers Dieu pour chaque pèlerin. Tout le monde, c’est l’Eglise triomphante – et j’ajouterais française – qui, du haut du ciel, contemple ses descendants, ceux de chez nous, qui sont encore militants. Le missionnaire est un témoin de l’amour de Dieu, et dans ce sens, le bonheur que reçoit chaque pèlerin ne lui appartient pas, mais devient vitrail de l’amour de Dieu pour les autres, chacun étant coloré par la Grâce à sa façon.

Chacun reflète l’Aventure, qui est celle de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. Saint Grégoire écrit ainsi « L'apostolat ne consiste pas à courir après les âmes, mais à être tel que les âmes viennent à vous ». Saint Benoît-Joseph Labre, le mendiant missionnaire, saint François de Sales dans son évêché protestant, le Bienheureux Charles de Foucauld dans son ermitage sont, chacun à leur manière, des missionnaires-vitraux. 

Amis pèlerins, votre bonheur appartient à tous, et le bonheur de certains dépend de vous. C’est encore un écrivain français qui nous dit, fin connaisseur qu’il était des grandes vérités de la nature : « Et ce champ inculte où tu marches attend non pas que tu pleures sur sa mauvaise végétation, mais que tu le défriches pour y semer le bon grain. Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour et vous tirerez de l’amour ». A bientôt sur les routes de Chartres, dans cette campagne beauceronne qui n’attend que votre amour !

 

Vous voulez sortir de votre hibernation alors rejoignez-nous en vous proposant auprès de votre chef de région ! (http://www.nd-chretiente.com/index-site.php?file=pelerinage/contact-chapitres)

Vous voulez aider durant l’année et marcher durant le pèlerinage alors n’hésitez pas les anges gardiens ont besoin de votre aide dès maintenant ! (angesgardiens@nd-chretiente.com)

Vous voulez aider les pèlerins qui marchent auprès des chapitres familles alors écrivez-nous ! (familles@nd-chretiente.com)

Vous êtes à l'autre bout du monde et vous voulez nous aider à distance, nous avons besoin de vous ! (recrutement@nd-chetiente.com)

Vous l’aurez compris la direction des pèlerins (DIRPEL) recrute et vous invite dès maintenant à nous proposer vos talents ! (recrutement@nd-chetiente.com)

 

Sursum corda !

La Direction des Pèlerins