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mardi 06 août 2013

Rappel à Dieu de Jean Madiran

Communiqués de Notre Dame de Chrétienté

Madiran.pngJean Madiran a été appelé par le Seigneur mercredi 31 juillet. C'est avec une tristesse humaine, mais aussi une grande espérance surnaturelle que nous avons appris cette nouvelle.
Jean Madiran est l'un des "pères spirituels" de Notre Dame de Chrétienté et de la renaissance du Pèlerinage de Paris à Chartres. Avec Dom Gérard Jean Madiran nous a transmis cet amour de la Cité, de la Chrétienté, cet amour de l'Eglise vécu dans l'attachement à la Tradition, et en particulier à la Tradition liturgique, et cette volonté de faire connaître et aimer cet héritage reçu dans un élan missionnaire. Chrétienté, Tradition, Mission, résumé de notre engagement.
En exprimant notre reconnaissance à Jean Madiran nous remplissons notre devoir de piété envers lui qui aimait si souvent rappeler l'importance de cette vertu naturelle, "le culte rendu à ceux à qui nous devons la vie physique, la vie morale, la vie religieuse; à ceux qui nous ont transmis et appris la loi naturelle, la foi chrétienne, et les humbles honneurs des maisons paternelles".
Jean Madiran a semé avec persévérance, sans jamais transiger sur la vérité. Nous saluons en lui un grand Français, un Maître et un ami. Et dans la communion des Saints nous sommes certains qu'il veillera sur les jeunes générations qui marcheront entre Paris et Chartres.

Jean de Tauriers, président de Notre Dame de Chrétienté

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Jean Madiran a quitté le monde du combat pour enfin vivre, selon la volonté de Dieu, la paix éternelle des justes.
Il a été le "Juste" de la Vérité: inlassablement, il a mis à profit la précision de son raisonnement et la vigueur de son style comme défenseur de l'Unique Vérité: le Verbe Incarné.
Il a été le "Juste" de la France: sentinelle avancée de tous les combats, il a tordu le cou à tous les mensonges, à toutes les ignominies de l'univers "correct".
Il a été le "Juste" de l'Eglise: dans la souffrance subie, la croix imposée, face à la trahison de nombreux clercs, il a témoigné du véritable "sensus Ecclesiae"; il a aimé l'Eglise.
Jean Madiran est l'un des "pères spirituels" de Notre Dame de Chrétienté et de la renaissance en 1983 du Pèlerinage de Chartres. Il nous a fait connaître tous les défenseurs de la Cité pour la restauration du règne social de Notre Seigneur Jésus.
Jean Madiran nous a ainsi démontré l'unité du Vrai, du Bien et du Beau.
Que la contemplation éternelle le récompense de son action terrestre.

abbé Denis Coëffet, aumônier général


vendredi 21 septembre 2012

Benoît XVI parle aux évêques français, et par-delà à chacun d'entre nous

L'héritage de la France, "éducatrice des peuples"
L'année de la Foi, les rôle des évêques
Attention à la bureaucratisation de la pastorale. L'évangélisation au contraire se construit à partir de la vie intérieure et du témoignage
La tâche propre des laïcs est l'animation chrétienne des réalités temporelles
Défendre la famille et le mariage


Benoît XVI s'est adressé le 21 septembre aux évêques français de l'ouest de la France, en visite Ad limina (Provinces ecclésiastiques de Rouen, Rennes, Tours, Poitiers et Bordeaux). Extraits :

"C'est la première fois que nous nous retrouvons ensemble depuis ma visite apostolique de 2008 dans votre beau pays qui est cher à mon cœur. J'avais alors tenu à souligner les racines chrétiennes de la France qui, dès ses origines, a accueilli le message de l'Évangile. Cet héritage ancien constitue un socle solide sur lequel vous pouvez appuyer vos efforts pour continuer inlassablement à annoncer la Parole de Dieu dans l'esprit qui anime la nouvelle évangélisation, thème de la prochaine Assemblée synodale. La France possède une longue tradition spirituelle et missionnaire, au point qu'elle a pu être qualifiée par le bienheureux Jean-Paul II, d'« éducatrice des peuples » (Homélie, Le Bourget, 30 juin 1980). Les défis d'une société largement sécularisée invitent désormais à rechercher une réponse avec courage et optimisme, en proposant avec audace et inventivité la nouveauté permanente de l'Évangile.
C'est dans cette perspective, pour stimuler les fidèles du monde entier, que j'ai proposé l'Année de la foi, marquant par là le cinquantenaire de l'ouverture des travaux du Concile Vatican II. « L'Année de la foi est une invitation à une conversion authentique et renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde » (Porta Fidei, n. 6). La figure du Bon Pasteur qui connaît ses brebis, part à la recherche de celle qui est perdue, et les aime jusqu'à donner sa vie pour elles, est l'une des plus suggestives de l'Évangile (cf. Jn 10). Elle s'applique en premier lieu aux Évêques dans leur sollicitude pour tous les fidèles chrétiens, mais également aux prêtres, leurs coopérateurs. La surcharge de travail qui pèse sur vos prêtres crée une obligation accrue de « veiller à leur bien, matériel d'abord, mais surtout spirituel » (Presbyterorum ordinis, n. 7), car vous avez reçu la responsabilité de la sainteté de vos prêtres, sachant bien que, comme je vous le disais à Lourdes, « leur vie spirituelle est le fondement de leur vie apostolique » et, par suite, le garant de la fécondité de tout leur ministère. L'évêque diocésain est donc appelé à manifester une sollicitude particulière à l'égard de ses prêtres (cf. CIC, can. 384), plus particulièrement ceux qui sont d'ordination récente et ceux qui sont dans le besoin ou âgés. (...)
Vous désirez que les regroupements paroissiaux que vous êtes amenés à mettre en place permettent une qualité des célébrations et une riche expérience communautaire, tout en appelant à une nouvelle valorisation du dimanche. Vous l'avez relevé dans votre note sur « les laïcs en mission ecclésiale en France ». J'ai moi-même eu l'occasion de souligner à plusieurs reprises ce point essentiel pour tout baptisé. Toutefois la solution des problèmes pastoraux diocésains qui se présentent ne saurait se limiter à des questions d'organisation, pour importantes qu'elles soient. Le risque existe de mettre l'accent sur la recherche de l'efficacité avec une sorte de «bureaucratisation de la pastorale », en se focalisant sur les structures, sur l'organisation et les programmes, qui peuvent devenir « autoréférentiels », à usage exclusif des membres de ces structures. Celles-ci n'auraient alors que peu d'impact sur la vie des chrétiens éloignés de la pratique régulière. L'évangélisation demande, en revanche, de partir de la rencontre avec le Seigneur, dans un dialogue établit dans la prière, puis de se concentrer sur le témoignage à donner afin d'aider nos contemporains à reconnaître et à redécouvrir les signes de la présence de Dieu.
(...) Je salue la générosité des laïcs appelés à participer à des offices et charges dans l'Église (cf. CIC, can. 228 § 1), faisant ainsi preuve d'une disponibilité dont celle-ci est profondément reconnaissante. Il convient cependant, d'une part, de rappeler que la tâche spécifique des fidèles laïcs est l'animation chrétienne des réalités temporelles au sein desquelles ils agissent de leur propre initiative et de façon autonome, à la lumière de la foi et de l'enseignement de l'Église (cf. Gaudium et spes, n. 43). Il est donc nécessaire de veiller au respect de la différence entre le sacerdoce commun de tous les fidèles et le sacerdoce ministériel de ceux qui ont été ordonnés au service de la communauté, différence qui n'est pas seulement de degré, mais de nature (cf. Lumen gentium, n. 10).(...)
Vous célébrez cette année le sixième centenaire de la naissance de Jeanne d'Arc. J'ai souligné à son propos que « l'un des aspects les plus originaux de la sainteté de cette jeune fille est précisément ce lien entre l'expérience mystique et la mission politique. Après les années de vie cachée et de maturation intérieure s'ensuivent deux autres années de vie publique, brèves mais intenses : une année d'action et une année de passion » (Audience générale, 26 janvier 2011). Vous avez en elle un modèle de sainteté laïque au service du bien commun.
Je voudrais en outre souligner l'interdépendance existant « entre l'essor de la personne et le développement de la société elle-même » (Gaudium et spes, n. 25), du fait que la famille « est le fondement de la vie sociale » (idem, n. 52). Celle-ci est menacée en bien des endroits, par suite d'une conception de la nature humaine qui s'avère défectueuse. Défendre la vie et la famille dans la société n'est en rien rétrograde, mais plutôt prophétique car cela revient à promouvoir des valeurs qui permettent le plein épanouissement de la personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Nous avons là un véritable défi à relever. En effet, « le bien que l'Église et la société tout entière attendent du mariage et de la famille fondée sur lui est trop grand pour qu'on ne s'engage pas totalement dans ce domaine pastoral spécifique. Mariage et famille sont des institutions qui doivent être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité, parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une blessure pour la convivialité humaine comme telle » (Sacramentum caritatis, n. 29).
D'autre part, à l'évêque diocésain revient le devoir de « défendre l'unité de l'Église tout entière » (CIC, can. 392 § 1), dans la portion du Peuple de Dieu qui lui est confiée, bien qu'en son sein, s'expriment légitimement des sensibilités différentes qui méritent de faire l'objet d'une égale sollicitude pastorale. Les attentes particulières des nouvelles générations demandent qu'une catéchèse appropriée leur soit proposée afin qu'ils trouvent toute leur place dans la communauté croyante. (...)
Que par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, patronne de votre cher pays, et celle des saintes co-patronnes Jeanne d'Arc et Thérèse de Lisieux, Dieu vous bénisse et bénisse la France !"