jeudi 31 janvier 2019

la vie humaine et ses valeurs doivent toujours être le principe et l'objectif de l'économie.

En plus du postulat de base qu’est de placer l’homme au centre de son dispositif, pour être humaine l’économie se doit d’être une économie de besoins, c'est-à-dire d’abord ordonnée à la satisfaction des besoins primordiaux de l’homme (nourriture, vêtements, logement, santé, culture, éducation…) et non pas une économie de faux besoins. Il s’agit avant tout de « proportionner la production à la consommation, sagement mesurée aux besoins et à la dignité de l’homme » (Pie XII).  

Ce n’est donc pas la production pour l’argent et le profit comme dans le capitalisme, de même que ce n’est pas la production pour la puissance de l’Etat comme dans l’économie de l’Etat totalitaire. Ce n’est pas non l’homme au service de la production qui le rabaisserait à l’état d’objet.

Dans son discours auprès des jeunes entrepreneurs le 20 Mai 2007, le pape Benoît XVI rappelle de manière lumineuse la finalité de l’économie : «  Il est indispensable que la référence ultime de chaque intervention économique soit le bien commun et la satisfaction des attentes légitimes de l'être humain. En d'autres termes, la vie humaine et ses valeurs doivent toujours être le principe et l'objectif de l'économie. Dans cette optique, la fonction du profit, comme indicateur du bon fonctionnement de l'entreprise, acquiert sa juste valeur. Le Magistère social de l'Eglise en reconnaît l'importance, en soulignant dans le même temps la nécessité de sauvegarder la dignité des personnes qui, à divers titres, participent à l'entreprise. Même dans les moments de crise majeure, le critère qui gouverne les choix de l'entreprise ne peut être uniquement la promotion d'un plus grand profit. Le Compendium affirme à ce propos:  "Les entrepreneurs et les dirigeants ne peuvent pas tenir compte exclusivement de l'objectif économique de l'entreprise, des critères de l'efficacité économique, des exigences du soin du "capital" comme ensemble de moyens de production:  leur devoir précis est également le respect concret de la dignité humaine des travailleurs qui œuvrent dans l'entreprise". "Ces derniers - poursuit le texte - constituent le "patrimoine le plus précieux de l'entreprise", le facteur décisif de la production. Lors des grandes décisions stratégiques et financières, d'achat ou de vente, de réduction ou de fermeture d'usines, dans la politique des fusions, on ne peut pas se limiter exclusivement à des critères de nature financière ou commerciale" (n. 344). Il est nécessaire que le monde du travail redevienne  le milieu dans lequel l'homme puisse réaliser ses potentialités, en mettant à profit ses capacités et sa créativité personnelle, et il dépend en grande partie de vous, entrepreneurs, que soient mises en place les conditions les plus favorables pour que cela ait lieu. Il est vrai que tout cela n'est pas facile, le monde du travail étant marqué par une crise profonde et persistante, mais je suis certain que vous n'épargnerez pas vos efforts pour sauvegarder l'emploi, en particulier des jeunes. Afin de construire leur avenir avec confiance, ils doivent en effet pouvoir compter sur une source de revenus sûrs pour eux et leurs proches. (…) Un autre thème important que vous avez souligné est le phénomène complexe de la mondialisation. Un phénomène qui, d'une part, alimente l'espérance d'une participation plus vaste au développement et à la diffusion du bien-être, grâce à la redistribution de la production à une échelle mondiale, mais qui, de l'autre, présente divers risques liés aux nouvelles dimensions des relations commerciales et financières, qui vont dans la direction d'un accroissement de l'écart entre la richesse économique de quelques personnes et la pauvreté croissante de la majeure partie d'entre elles. Il faut, comme l'affirma de manière incisive mon Prédécesseur Jean-Paul II, "assurer une mondialisation dans la solidarité, une mondialisation sans marginalisation" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 1998, n. 3) ».

Utopie ou objectif possible ? La mission du Pape est de rappeler aux hommes, au nom de la morale, ce qui doit être, du moins l’idéal vers lequel il faut tendre le plus possible. Si cela parait utopiste dans une réalisation à court terme, il n’en reste pas moins que les nécessités matérielles d’un peuple, le constat évident de devoir d’utiliser de manière plus rationnelle les ressources naturelles, ne peuvent que conduire un jour où l’autre les dirigeants à revenir à plus de raison.

mercredi 30 janvier 2019

L'économie humaine au coeur du grand débat ?

Au cœur du grand débat, il semble urgent de redéfinir les fondamentaux de l'économie humaine.

On ne peut parler d’approche humaine sans hommes, si bien que le premier critère semble celui du primat de l’homme dans le dispositif économique. L’économie ne doit pas se résumer à une mécanique ou une science, elle doit encore moins conduire à la financiarisation car la productivité ou la richesse, même si elles sont nécessaires pour assurer une répartition suffisante, ne doivent en aucun cas être une fin en soi. Il y a un ordre à respecter : l’homme au centre, l’économie à son service. Pie XII met en garde contre le désordre si « cette productivité est obtenue par une concurrence effrénée et par un usage sans scrupule de la richesse ou par l’oppression et l’exploitation despotiques du travail et des besoins particuliers au profit de l’Etat ».  

Pourquoi l’homme doit-il être premier dans le dispositif ? Parce que sa nature humaine et sa personne sont dignes. L’économie humaine est donc celle qui tient compte de son être corporel (besoin de nourriture, d’hygiène, de santé, de repos), de son être spirituel et raisonnable (vie spirituelle, morale, culturelle, religieuse qui l’empêche de devenir esclave de ses instincts, qui l’élèvent pour devenir homme et vivre sa filiation avec Dieu) et de son être social (basé sur la solidarité qu’il entretient au sein de sa famille, ses amis, sa vie professionnelle et associative, son pays, et de manière plus générale, le monde).

Enfin, une économie humaine est celle qui rend l’homme LIBRE de s’entendre et de s’unir avec les autres hommes dans le choix des moyens pour tendre ensemble au vrai but de l’économie sociale, celui du bien commun, loin de toute forme de domination ou centralisation qui ne tiendraient pas compte des différences locales, régionales et/ou qui n’associeraient pas assez les membres de la communauté nationale à la construction de la Cité.

mardi 29 janvier 2019

Comment réagir face aux inégalités ?

Le principe absolu de l’égalité entre les hommes a beau être une vérité pleine et entière, nous ne pouvons que constater des inégalités quotidiennes dans tous les domaines qui semblent déstabiliser le principe de base, voire lui faire perdre toute crédibilité.

A commencer par les inégalités individuelles puisque nous naissons avec des différences de sexe, de santé, de force, d’intelligence, de talent…qui viennent se complexifier avec les inégalités de fonctions (publiques, privées) qu’implique la bonne organisation d’une société, et celles des biens (matériels, culturels, de positions sociales, réseaux et relations...). On peut y ajouter les inégalités cde malice qui font que la vie profite parfois (ou souvent) mieux aux profiteurs sans scrupule, inhumains, qui arrivent à leurs fins par tous les moyens, ceci étant encore renforcé par l’inégalité de répartition des richesses et des biens sur la terre.

Alors que propose la Doctrine Sociale pour appréhender ces inégalités ? Elle va toujours chercher à découvrir ce qu’est le plan de Dieu…

En ce qui concerne l’inégalité des sexes, la Doctrine Sociale de l’Eglise affirme l’égalité des hommes et des femmes dans leur dignité de personne mais voit en chacun des dons différents et complémentaires, générant des rôles distincts. C'est tout le contraire du féminisme dont la lutte repose sur l'opposition (combat pour l'égalitarisme), là où l'Eglise parle de communion basée sur l'égalité fondamentale. Il en est de même pour les inégalités liées à l’intelligence, la force, l’âge…particulièrement portées par le pontificat de Saint Jean-Paul II et dont nous voyons aujourd'hui plus encore tous les enjeux (avortement, eugénisme, euthanasie, transhumanisme...).

Pour ce qui est des inégalités sociales, liées aux différences de fonctions et de professions dans la société, l’Eglise les reconnait utiles et bienfaisantes, dès lors que la justice et la charité sont respectées : « dans un peuple digne de ce nom, toutes les inégalités, qui dérivent non du libre caprice, mais de la nature même des choses, inégalités de culture, d’avoirs, de position sociale, sans préjudice bien entendu de la justice et de la charité mutuelles, ne sont nullement un obstacle à l’existence et à la prédominance d’un authentique esprit de communauté et de fraternité » . Parce qu’ils sont complémentaires et ont besoin les uns des autres, les hommes sont entrainés à s’aimer, à s’aider, et doivent tous collaborer ensemble au bien commun de la société.

C’est cette entraide qui va rééquilibrer les inégalités des biens, de la culture, de l’avoir, du niveau de vie par le droit de chacun un certain degré de culture intellectuelle, morale et physique (Encyclique Divini illius Magistri) et le droit à l’usage des biens matériels dans le cadre d’une recherche commune de bien commun, de justice et de charité sociale.

Quant aux inégalités liées à la malice d’hommes profiteurs, Léon XIII les a condamnées sévèrement dès son encyclique In Plurimis : « de la contagion du premier péché ont dérivé tous les maux, et notamment cette perversité monstrueuse par laquelle il y a eu des hommes qui, perdant le souvenir de leur fraternelle communauté d’origine, au lieu de pratiquer, sous l’impulsion de la nature, la bienveillance et le respect mutuels, n’ont écouté que leurs passions et ont commencé à considérer les autres hommes comme leur étant inférieurs, et à les traiter par conséquent comme des animaux nés pour le joug ».

Enfin, les inégalités liées à la mauvaise répartition des richesses ont été dénoncées également par Léon XIII et tous les papes qui lui ont succédé, considérant que si le constat de l’inégalité des richesses pouvait s’expliquer pour partie par une répartition inégale des biens naturels de la terre, l’Eglise s’opposait à l’accumulation de ces biens dans les mains d’un petit nombre au détriment de populations totalement paupérisées et aux conditions économiquement indignes de l’être humain, au nom de l’égalité fondamentale entre les hommes.

Des sujets d’une actualité brûlante en France, pour lesquels il conviendrait probablement de revenir aux fondamentaux historiquement posés par l’Eglise et continuellement rappelés par ses papes…  

Pèlerinage 2019 : découvrez l'affiche!

Nous vous invitons à découvrir l'affiche de notre prochain pèlerinage, auquel nous vous attendons nombreux les 8, 9 et 10 juin 2019. 
Les inscriptions seront ouvertes à partir du dimanche 14 avril (dimanche des Rameaux). 

 

Lundi 28 janvier 2019

Connaissez-vous les Anges gardiens de Chartres ?

Pourquoi  le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Les « anges gardiens » concernent les religieuses et les religieux, les parents de jeunes enfants, les malades et les personnes trop âgées pour parcourir les 100 km du pèlerinage, les expatriés, les marins et les militaires en opération, …. En résumé, tous ceux qui sont retenus par leur devoir d’état ou empêchés par leur condition physique. C’est le pèlerinage pour tous finalement ! 

Pourquoi faire le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
En ces temps où les valeurs chrétiennes sont très directement menacées, il y a urgence à élargir et intensifier le mouvement de prière et de pénitence que constitue le pèlerinage de Chartres. Nul ne doit être empêché de prendre part à ce mouvement. La prière des « anges gardiens » unis à la colonne montera vers le Père pour implorer sa Miséricorde, intercéder pour l’Église et pour notre société, convertir les cœurs et les âmes et les grâces du pèlerinage retomberont sur tous. 

Quel est l’esprit du pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Comme pour les marcheurs, le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » repose sur les trois piliers que sont : Tradition, Chrétienté, Mission. « Nous sommes des nains montés sur des épaules de géants » disait Bernard de Chartres au XIIe siècle : appuyés ainsi sur la Tradition – doctrinale, liturgique et sacramentelle de l’Eglise, avec l’usage du rit tridentin auquel nous sommes attachés – nous pouvons à notre tour apporter notre pierre à l’édification du XXIe siècle. 
Cela passe notamment par la restauration de la Chrétienté. Il ne s’agit pas là d’une notion passéiste, de faire revivre un temps révolu : la chrétienté est entendue comme la réalisation de la « royauté du Christ sur toute la création et, en particulier, sur les sociétés humaines » (CEC n° 2105). Le philosophe Gustave Thibon le traduisait comme « une civilisation où le temporel est sans cesse irrigué par l’éternel ». 
La Mission en découle, tout naturellement, comme étant la suprême charité faite à autrui. Le Pape François nous invite à « une nouvelle étape d’évangélisation dans la joie », avec « un vrai dynamisme ». Il ajoute : « La vie s’obtient et se mûrit dans la mesure où elle est livrée pour donner la vie aux autres » (Evangelii gaudium, n° 11) ; les « anges gardiens », par leur prière, en feront directement l’expérience. 

Comment faire le pèlerinage de Chartres des « anges gardiens » ?
Les « anges gardiens » pèlerins de Chartres prendront des engagements simples, clairs et adaptés à leur situation : récitation quotidienne de la prière du pèlerinage et du chapelet (ou autre prière mariale), et temps de méditation, auxquels pourront s’ajouter, en fonction des possibilités de chacun : messe, confession, œuvre de charité ou acte de pénitence, etc. 
La prière du pèlerinage, récitée par tous, constituera un lien tangible entre les « anges gardiens » et la colonne. Les « anges gardiens » recevront le livret du pèlerinage et pourront suivre, presque heure par heure, les méditations qui seront lues par les marcheurs. Ils prieront aux intentions du pèlerinage au rythme qui leur convient et, réciproquement, pourront confier aux chapitres de la colonne leurs intentions de prières. Localement, les « anges gardiens » pourront prendre l’initiative de se retrouver pour prier ensemble. 

 

Comment s’inscrire ?

Sur notre site, dès que les inscriptions 2019 seront lancées. Mais vous pouvez déjà contribuer en vous investissant pour la coordination des Anges Gardiens : Notre Dame de Chrétienté recherche des bénévoles responsables de groupes locaux et un responsable des communautés.

Nous recherchons également toute l’année des pèlerins à l’étranger susceptibles de nous aider à faire rayonner cette belle  et bonne initiative ! Contact : angesgardiens@nd-chretiente.com 
 

Ils l’ont fait, ils en parlent…

Une étudiante infirmière enthousiaste
Je souhaite vous faire part de ma très grande joie d'avoir pu faire partie de ce chapitre des Anges Gardiens! Vraiment, j'ai eu l'impression d'être auprès de mes frères pèlerins sur la route de Pairs à Chartres. Merci pour cette initiative remarquable !
Et je vous suis reconnaissante de nous avoir fait part de ce compte-rendu si réjouissant ! Il y a de l'espérance en terre de France et l'Anneau de la pucelle est là pour nous le rappeler!
"Messire Dieu premier servi!"

De l'utilité des vidéoformations
Je viens de découvrir votre site ce matin , après avoir vu la vidéo du Père Guilhem de Labarre sur le Saint Esprit, je cherchais comment me préparer à la fête de Pentecôte et comment partager avec ceux qui sont autour de moi . En me rendant sur le site je découvre une richesse extraordinaire qui vient remplir mon cœur de joie ! et je remercie l’Esprit Saint de m’avoir invitée !!
Et voilà comment en même temps, je réalise que je vais pouvoir vivre dans la prière, la communion et la charité un pèlerinage alors que physiquement je ne pourrai être présente ! Devoir d’état, d’une mère de famille, seconder mon époux et notre fils dans le travail de la ferme. Quelle grâce.

Un couple qui s'inscrit déjà pour l'année suivante
Bravo pour votre organisation professionnelle !!! Recevoir le livret (et même l'autocollant) du pèlerinage, celui des anges gardiens quelques jours avant pour s'organiser, s'y préparer ....comme c'est appréciable !!!! 
Merci pour les méditations retrouvées par internet, merci pour la retransmission de la messe du Lundi ....merci pour les instructions ....
Nous étions de tout cœur avec les pèlerins, apportant notre prière et ....recevant beaucoup dans cette union à tous .
Oui, nous recommencerons l'année prochaine !

Un ancien pèlerin qui ne peut plus marcher
Je ne me sens pas être capable de ressembler à mon cher Ange Gardien qui m’aide tous les jours, mais votre initiative me plaît beaucoup…Je me souviens encore de mes ampoules aux pieds sur la route interminable de Chartres.
Je me souviens des Grâces reçues … de la joie de l’arrivée, de la Messe extraordinaire dans cette extraordinaire cathédrale au petit matin. Je souhaite donc me joindre à vous en tant que simple Chrétien, en tant que priant avec vous, pour vous et vous priant pour moi…
En vieillissant, je me rends compte du cadeau extraordinaire que le Seigneur nous fait de La Foi. Je veux me joindre à vous afin que ma prière augmente en nous La Foi. En nous tous. Afin que le Seigneur donne La Foi au plus grand nombre.

La bannière Anges gardiens : une nouveauté appréciée
Le fait qu'il y ait une bannière "Anges Gardiens", apporte un peu plus de communion avec tous les pèlerins 
Notre pays a tellement besoin de prières, ainsi que les familles. Je suis partante pour l'année prochaine.

En union de prière grâce au livret et à internet
A 5h le samedi matin, je pensais à tous les participants qui se préparaient à rejoindre Notre-Dame de Paris……et à 15h lundi, devant mon écran, quelle émotion lors de la procession d’entrée dans la cathédrale de Chartres à la vue de tous ces jeunes gens et jeunes filles si nombreux. J’attendais ce moment et cette messe après ces trois jours de prières, de méditations, le livret du pèlerinage est si riche en beaux textes que je continue à relire et sans doute à faire lire. Mes pensées m’ont souvent permis de rejoindre les marcheurs, de sentir l’air de la Beauce, d’imaginer les chants, le spectacle des bannières agitées par le vent….
Merci pour ce beau pèlerinage, pour la richesse du livret, pour les méditations du chapelet…. pour le fascicule propre aux anges gardiens. Tout est bien présenté, facile à exploiter.

Pensées pour nos frères persécutés
J'ai été heureuse d'entendre mentionnés plusieurs fois, les chrétiens d'Irak et du Moyen-Orient, de reconnaître leur drapeau… 

Comment vivre la Doctrine sociale de l'Eglise dans sa vie professionnelle ?

Quelle est la base d’une politique de reconnaissance des personnes ?

Dans notre monde d'aujourd'hui, pour beaucoup d'entreprises la réussite est mesurée en termes de chiffre, en termes de ratios financiers, en termes de cours de l'action, en termes de chiffre d'affaires. Est-ce que c'est nécessairement le quantitatif, le chiffre qui doit être la finalité d'entreprise ? La question de la finalité de l'entreprise est une question essentielle parce que la finalité c'est ce à quoi tout devrait s'ordonner.

Quand on pose la question en micro trottoir « quelle est la finalité l'entreprise ? » les gens interrogés répondent spontanément « c’est le profit ». L’idée selon laquelle l'entreprise n'existerait que pour faire du profit est très largement répandue. Or, il me semble que c'est une erreur. Il ne faut pas confondre l'entreprise en tant qu'institution, dont la raison d’être est de répondre aux besoins d'un client, avec les motivations de ses dirigeants et actionnaires qui expriment des exigences de résultats financiers. En tant qu’institution, toute entreprise a pour finalité de répondre au besoin d'un client, sous forme de produit, de service, de fonction, que le client n’est pas capable de réaliser lui-même. Pour y parvenir, l’entreprise mobilise tout un ensemble de ressources et de moyens de toutes natures au service de cette finalité, en veillant à sa viabilité économique. Naturellement toute entreprise a besoin d’être gérée avec rigueur, avec ambition et il faut des chiffres pour en assurer le pilotage. Toute entreprise doit être profitable, sous peine de mourir. La difficulté consiste à maintenir dans la durée un équilibre entre les attentes des clients, les attentes du personnel, celles des dirigeants et actionnaires. Lorsque cet équilibre est rompu l'entreprise est en grand danger. Cela peut être le cas lorsque la motivation des dirigeants d'entreprise soit exclusivement la recherche d’un profit personnel, et qu’elle détourne la finalité institutionnelle de l’entreprise. Cet état de fait crée un désordre, crée une instabilité, qui met en danger l’entreprise.

Comment peut-on remettre la personne au cœur de l'entreprise ?

Pour mettre la personne au cœur de l'entreprise, il faudrait d'abord reconsidérer la nature du travail proposé. Les entreprises sont des lieux où l’on travaille individuellement et collectivement. Chaque personne ne peut accomplir son travail qu’en coopération, en collaboration avec les autres. Si on veut respecter la dignité de chaque personne au travail, il faudrait : - pouvoir proposer un travail qui soit pleinement humain pour chaque personne - et en même temps créer les conditions permettant de développer les meilleures relations de travail possibles avec tous les partenaires qui entourent chaque personne dans l'entreprise.

Pourquoi justement la qualité, le qualitatif est au cœur de la performance?

Le besoin de qualitatif s’observe très bien de façon expérimentale. Il suffit d’interroger les collaborateurs d'une entreprise en leur posant une question tout à fait simple : « pour bien faire le travail qui vous est demandé, qu’attendez des gens qui vous entourent ? » c’est à-dire de vos subordonnés, vos collègues, ou vos chefs. Partout où ces questions sont posées, indépendamment des cultures, indépendamment des pays, indépendamment des niveaux hiérarchiques, les gens répondent toujours de façon similaire : • j'aimerais qu'on me fasse confiance, • j'aimerais qu'on m'écoute, • j'aimerais que les autres soient fiables, • j'aimerais que quand j'ai besoin d’aide il y ait quelqu'un pour me donner un coup de main, • j'aimerais que les informations circulent de façon fluide, exacte et rapide • j'aimerais obtenir des réponses à mes questions • j'aimerais que mon travail soit reconnu • j'aimerais que mon chef soit un chef qui soit attentif, qui m'aide en cas de coup dur et non pas qu'il cherche à m'enfoncer quand je suis en difficulté...

Toutes choses qui sont indépendantes des compétences techniques mais qui ont tout à voir avec des qualités de comportements, des attitudes et des relations. Ce que les gens expriment de façon constante doit être pris au sérieux : ce dont ils ont absolument besoin pour réussir dans les missions qui leur sont confiées est d'ordre qualitatif et donc leurs dirigeants devraient y répondre en favorisant des espaces où la qualité du travail, la qualité des relations entre les personnes va pouvoir se développer.

Comment peut-on reconnaître les personnes qui sont orientées vers la qualité ou comment peut-on évaluer de façon objective la contribution d'une personne sans mettre en doute la confiance qu'elle a en elle ?

La première question est : quelles sont les attentes formulées par les dirigeants ? Il faut commencer par-là, car il ne peut y avoir de reconnaissance sans qu’au préalable il n’y ait des critères de reconnaissance. Et ces critères de reconnaissance s'expriment d'abord par rapport à des attentes formulées. Quelles sont donc les attentes formulées ? Est-ce que ce sont exclusivement des attentes de résultat quantitatifs, autrement dit, faites ce que vous voulez pourvu que le résultat soit là, les résultats chiffrés. On connaît bien les effets pervers de ce genre d’exigence de résultat. La loi du plus fort, du plus malin, du plus tricheur finit par s'imposer... Par contre si, ce que nous avons souligné précédemment, c'est à dire l'importance des comportements, des attitudes, de tous vis à vis de tous dans l'entreprise, est quelque chose d'essentiel pour l'obtention de la performance, il faut être cohérent et retrouver ces attitudes et comportements dans les critères d'évaluation. Non pas en tant que souhaits mais en tant qu’exigences. Alors ensuite, on se demandera comment évaluer de façon juste. Parce que ce qui doit être évalué n’est pas mesurable mais représentatif de ce que les gens vivent et peut être observé.

Ces réalités de la vie professionnelle ne seraient-elles pas trop subjectives ?

Comment faire pour évaluer de façon juste quelque chose qui est subjectif ? Beaucoup renoncent en disant qu’il est impossible d’être impartial et qu’on finira par récompenser les gens à la tête du client. D'autres disent « mais allons ! La subjectivité c’est nous, c'est tout un chacun. C’est l’humain ! » Nous sommes des êtres subjectifs et dans le travail la dimension subjective, comme on l’a montré est essentielle. Donc, nous devons en tenir compte. Comment en tenir compte sans commettre trop d'erreurs ? Un bon moyen consiste à se mettre à plusieurs pour évaluer les services rendus. Ne jamais évaluer seul une personne. Soumettre son évaluation à un tiers. Aller rechercher des données factuelles qui renvoient a de l'expérience, du vécu, du vécu commun. Et je peux dire que dans les entreprises qui fonctionnent de cette façon-là, on est étonné de voir qui que cela se passe très bien et que les contestations des évaluations produites par les chefs sont microscopiques.

Comment replacer la personne au cœur de l’attention ?

Il faut être cohérent. Si l’on pense que le développement des qualités comportementales est essentiel pour l'obtention de la performance collective, il faut en tenir compte. Cette tâche ne peut pas être confiée à des ordinateurs, ni à des systèmes, ni à des procédures, on ne peut confier cette mission là qu’à des hommes. Et donc dans une entreprise où on veut replacer l'humain au cœur de l’attention, il faut confier des hommes à d'autres hommes à qui on va faire confiance pour exercer pleinement leur métier d'encadrement.

Tiré de la Video Formation de Xavier Hennequart avec Nicolas Jeanson, vice-président fondateur de l’Institut de Formation de Management respectueux des Personnes (IFMP.

samedi 26 janvier 2019

Est-on vraiment égaux ?

La Doctrine Sociale de l’Eglise pose comme deuxième principe, après celui de la dignité de la personne humaine, celui de l’égalité fondamentale des hommes. Léon XIII précise: «  A ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; point de différence entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets ».

Il existe donc une égalité fondamentale de nature au-delà de tout ce qui peut nous distinguer (âge, conditions physiques, sociales etc…) car les hommes ont tous une seule et même origine dans l’ordre de la nature (Rerum Novarum). Au-dessus de cette égalité de nature, les chrétiens ont entre eux une égalité supérieure dans l’ordre surnaturel, cette égalité reposant sur un même baptême, une même foi, une même Eglise, un même Esprit qui fait l’unité du corps dans une même charité, celle de la famille de Dieu. Cette supériorité parait étonnante, mais elle est surtout très exigeante, car elle fonde la fraternité des hommes, beaucoup plus fortement que ne peut le faire le seul principe d’égalité de nature.

St Paul en dégage les premières conséquences pratiques : «  plus de juif, ni de grec ; plus d’esclave ni d’homme libre ; plus d’homme ni de femme ; vous tous en effet, vous ne faîtes qu’un dans le Christ-Jésus » (I Cor. XII, 13). Cette égalité des hommes dans le Christ dépasse toutes les différences secondaires, artificielles, qui opposent les hommes les uns les autres, et même les différences naturelles. Dans les premières communautés chrétiennes, avait donc été supprimé l’esclavage et instaurée la communauté de biens, de la même manière qu’elle est organisée aujourd’hui dans les communautés religieuses.

Sur le plan social, Léon XIII en a tiré des conséquences importantes dans les relations professionnelles, ordonnant aux maîtres de « reconnaître la dignité humaine de leurs serviteurs et de les traiter convenablement, de ne pas les considérer comme de nature différente de la leur, mais comme étant au contraire leurs égaux : les uns et les autres, en effet, ont la même religion et servent le même Dieu ». (In Plurimis) Cette injonction est évidemment parfaitement transposable aux relations patrons/employés, ouvriers...

Le Pape Pie XII, dépassant le cadre relationnel de l’entreprise, mettait en garde les chefs d’entreprise italien en 1952 déjà sur les dangers qui guettent l'ordre social de manière plus générale : «  la grande misère de l’ordre social est qu’il n’est ni profondément chrétien, ni réellement humain, mais uniquement technique et économique et qu’il ne repose nullement sur ce qui devrait être sa base et le fondement solide de son unité, c'est-à-dire le caractère commun d’hommes par la nature et de fils de Dieu par la grâce de l’adoption divine ». 

Qu'en penser aujourd'hui ? 

vendredi 25 janvier 2019

Nous recherchons 100 bénévoles circulation !

Vous aimez être au cœur de l’action ?

Travailler en équipe pour coordonner les flux  ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le Service Circulation du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles à chaque carrefour pour sécuriser les traversées, fluidifier la colonne

et permettre à chacun chanter et prier à plein poumon

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 100 bénévoles pour le Service d'Ordre Circulation du 8 au 10 juin 2019 :

Pour vous inscrire, c’est ici

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Nous recherchons 40 Monsieur/Madame Propre !

Vous vous sentez responsable de la planète et débordez d’imagination ?

Vous savez sublimer une chasse aux détritus en chasse au trésor ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service Propreté du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles soucieux de la propreté de chaque halte et bivouac,

qui permette à chacun de se sentir bien et de pouvoir retourner sur les mêmes bivouacs chaque année

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Pour vous inscrire, c’est ici

Aujourd’hui, nous recherchons 40 Monsieur/Madame Propre du 8 au 10 juin 2019

 3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

Amis pèlerins, nous recherchons 60 bénévoles pour l'accueil Bivouac !

Vous avez un engouement pour les choses bien faites ?

Recueillir les inscriptions, accueillir, préparer l’arrivée des pèlerins…pour chacun se sente bien

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service Accueil Bivouac du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui prennent en charge chaque pèlerin et veillent à l’ordre sur le bivouac

pour permettre à chacun d’être SEREIN et de se détendre après une bonne journée de marche,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 60 bénévoles altruistes du 8 au 10 juin :

Pour vous inscrire, c’est ici

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Amis pèlerins, nous recrutons 50 monteurs de tentes !

Vous aimez les jeux de construction ?

L’architecture et l’aménagement intérieur vous attirent  ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service de montage des tentes du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui montent et démontent les tentes pour vous accueillir sur le bivouac

et permettre à chacun d’être HEUREUX après une bonne journée de marche,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

 

Aujourd’hui, nous recherchons 50 bénévoles bâtisseurs de village spirituel du 8 au 10 juin :

Pour vous inscrire, c’est ici 

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Amis pèlerins, nous recherchons 50 popeyes pour les sacs !

Vous êtes fort, musclé et en pleine santé ?

Vous aimeriez vous investir dans de bonnes œuvres à l’année mais vous n’avez jamais le temps ?

Ou au contraire, vous êtes déjà bénévole et recherchez toujours plus d’occasion de donner ?

Vous rêvez de vivre une aventure humaine et spirituelle hors pair ?

Le service de transport des sacs du pèlerinage de Chartres est fait POUR VOUS !

Sans bénévoles qui assurent le chargement et le déchargement des sacs matin et soir 

pour permettre aux pèlerins de marcher « léger » et d’avoir la fierté d’aller jusqu’au bout,

le pèlerinage de Chartes ne pourrait pas avoir lieu.

Aujourd’hui, nous recherchons 50 bénévoles vigoureux et disponibles du 8 au 10 juin 2019 :

Pour vous inscrire, rendez-vous sur cette page.

3 jours pour servir, être utile et découvrir une autre facette du pélé : faites-en profiter vos amis et partagez largement autour de vous !

 

Pourquoi parle-t-on de dignité de la personne humaine ?

«  Chaque homme représente une valeur transcendante et absolue car l’auteur de la vie humaine lui a donné une âme immortelle » : c’est ce postulat énoncé par Pie XII qui manifeste pleinement la notion même de dignité propre à l’homme.

C’est parce que nous représentons tous une valeur transcendante et absolue que la société doit garantir le respect de cette dignité pour nous permettre t’atteindre notre fin et d’acquérir notre plein développement humain. Loin de satisfaire nos plaisirs égoïstes, elle doit viser à accomplir notre dimension par nature sociale.

Qu’est-ce qu’implique le respect de cette dignité ? L’écart de toute forme de totalitarisme au premier chef,  mais cela va plus loin : parce qu’il a été créé à l’image de Dieu (Genèse 1, 26), l’homme est comme le Créateur, « maître des choses », c'est-à-dire qu’il exerce sur les choses de la Création (animaux, végétaux etc…) une domination similaire à la souveraineté du Dieu Créateur sur le reste du monde. Dieu lui a confié la mission de participer à son gouvernement divin, pour qu’il fasse croître l’univers : c’est tout le sens de la Genèse.

Pourquoi l’homme a-t-il ce pouvoir ? Parce qu’il est libre, « maître de lui-même », et « responsable de ses actes  et de son destin ». Ce sont son esprit, son âme immortelle, son intelligence, sa raison, sa volonté qui lui permettent de réfléchir, de choisir, de décider, de gouverner. A l’image de Dieu, il est un être souverainement personnel et souverainement libre.

Ce qui fait sa dignité, c’est qu’il est a été fait à l’image de Dieu pour l’imiter dans sa perfection, dans sa bonté, dans son amour et sa miséricorde, qu’il est capable de se servir de son intelligence et de sa volonté pour découvrir le vrai sens de sa destinée, de s’élever vers Dieu pour participer à sa vie éternelle.

Le fondement de la dignité de l’homme, c’est donc Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle cette dignité est inébranlable. L’homme n’étant pas subordonné aux choses terrestres, ce n’est ni sa réussite, ni ses progrès, ni ses lois qui font sa dignité : c’est la religion seule qui en est le fondement et la justification. Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum en tire les premières conséquences : « il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect ».

Si cette règle était appliquée dans tout milieu professionnel, dans les familles, et de manière plus générale dans les relations à l’autre, il est certain qu’un climat différent règnerait partout. Léon XIII poursuit : «  Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave : respecter en lui la dignité de l’homme, relevée encore par celle de chrétien…ce qui est honteux et inhumain, c’est d’user des hommes comme de vils instruments de lucre et ne les estimer qu’en proportion de la vigueur de leurs bras ». De même, il fait « défense aux maîtres d’imposer à leurs subordonnées un travail au-dessus de leurs forces ou en désaccord avec leur âge ou leur sexe ».

De cet appel de Léon XIII au respect de la dignité de la personne dans le monde professionnel sont nées toutes les mesures législatives, protectrices du travail des femmes et des enfants, limitatrices de la durée de travail…pour intégrer dans la vie quotidienne des travailleurs, l’importance de leur santé, de leur famille, de leur logement, de leurs revenus…

Et nous ? Si nous pensions à chacun de nos actes à ne jamais violer la dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect dans nos vies personnelles, familiales, amicales, professionnelles…en préparation à notre pèlerinage 2019 qui prépare nos cœurs à la Paix du Christ par le Règne du Christ ?

Merci Mgr Centène ! Tout est dit...

Dans sa première épitre, après avoir présenté l’Église comme «une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut », St Pierre nous dit comment nous comporter dans la société des hommes : « Ayez une belle conduite parmi les gens des nations ». Et il détaille quelle doit être notre conduite à l’égard des autorités, dans les rapports sociaux, dans la vie familiale et entre chrétiens. À la différence des Esséniens qui se coupaient du monde et qui ont disparu, le chrétien vit dans une société dont il est solidaire car du bien de la société dépend aussi le bien de chacun. Le bien de chacun s’inscrit dans le bien commun.

Aussi, en cette année 2019, je souhaite à notre société et à notre pays la prospérité, la justice, la consolidation du lien social, une croissance qui ne soit source ni d’un surcroit d’inégalité entre les hommes, ni de mise à mal de notre environnement. Je souhaite à notre société et à notre pays de pouvoir se construire sur des valeurs qui soient à même de rassembler les citoyens dans le respect mutuel.

Ces vœux sont aisés à formuler mais nous savons, vous et moi, qu’ils ne pourront se réaliser qu’avec l’engagement de tous et de chacun, et sûrement passant quelques sacrifices joyeusement consentis. Saint Pierre nous le dit encore : « Exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ».

1) Les vœux que je vous présente aujourd’hui nous permettent de jeter un long regard sur la société dans laquelle saint Pierre a voulu que les chrétiens fussent véritablement intégrés au nom même de leur foi : « Soyez soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur ».

Notre société est gravement fragilisée et par-delà les revendications, parfois contradictoires, des désormais célèbres “Gilets Jaunes” – contradictoires parce qu’on ne peut pas avoir en même temps plus de services et payer moins d’impôts – nous sommes les témoins de l’expression d’un malaise très profond qui, au-delà même de la fracture sociale, relève d’une crise de confiance et d’une crise de civilisation.

Les troubles sociaux qui traversent notre pays et qui s’expriment aujourd’hui pour la dixième fois consécutive révèlent une profonde détresse. Beaucoup de nos concitoyens souffrent et ont le sentiment d’être oubliés et incompris. Ils ne se sentent plus rejoints dans leurs préoccupations, ils ne font plus confiance, ils se sentent trompés, manipulés, spoliés, méprisés. Cela engendre la colère et la violence.

Mais derrière cette crise de confiance, nous voyons se dessiner une crise de civilisation parce qu’une crise de sens, causée par un déficit anthropologique. La conception individualiste qui prévaut aujourd’hui conduit à une impasse.

Dans une société individualiste, si ces deux termes peuvent être rapprochés sans constituer un oxymore, les lois ne servent qu’à équilibrer les forces contraires, équilibre toujours précaire et fragile.

Après le Bien commun, l’intérêt général lui-même a disparu dans la foire d’empoigne des intérêts particuliers antagonistes. L’évocation des droits de l’homme ne sert bien souvent qu’à garantir des revendications libertaires et mortifères. Aucune vision commune ne semble permettre aux Français de se mobiliser pour construire un avenir meilleur en acceptant les sacrifices indispensables à toute construction.

Les premiers défis de 2019 et des années qui suivront seront de donner une vision à notre société. Cela ne peut se faire sans une juste anthropologie.

L’Être humain n’est pas seulement un individu, certes il est unique, mais il est relié. De par sa nature même il est un animal politique. Sa dimension relationnelle apparait comme l’une de ses caractéristiques fondamentales.

Il ne peut s’épanouir que dans des relations interpersonnelles désintéressées, c’est-à-dire dans des relations de confiance.

Cet épanouissement n’est pas possible parce que ces relations de confiance ne peuvent pas s’établir lorsque les mots cachent la vérité au lieu de la dire, lorsque le relativisme semble laisser entrevoir la possibilité de vérités successives et contradictoires, lorsque le dialogue ne repose pas sur des critères objectifs.

Déjà en 2016, à travers un texte intitulé “Dans un monde qui change retrouver le sens du politique”, le Conseil Permanent de la Conférence des Évêques de France dénonçait le déficit de dialogue dans notre société, le déficit de l’écoute qui font que les idées ne se confrontent sans véritable débat. Des hommes et des femmes juxtaposés semblent se côtoyer alors que chacun est enfermé dans sa propre bulle, celle de ses préoccupations, de son égo, de ses réseaux. Or nous le savons bien, le manque de dialogue conduit à la confrontation.

Extrait des voeux de Mgr Centène à Vannes le 19 Janvier 2019

Un esprit dur et un coeur doux

 "Rien ne fleurit au ciel qui n'ait déjà germé sur la terre". A ces mots qui clôturent le dernier livre de Gustave Thibon, on pourrait ajouter, comme en contrepoint : "Rien ne brûle sans fin en Enfer qui n'ait commencé à pourrir sur la terre".

C'est bien dans le temps que se dessine la figure de notre éternité. D'où l'importance de la forme de ce temps. D'où notre responsabilité à l'égard de cette forme. "De la forme donnée à la société découle le bien ou le mal des âmes", disait Pie XII, qui parlait, pour nous, de "responsabilité sacrée" dans l'organisation des "conditions sociales" dont dépend le salut personnel de chacun.

 Aujourd'hui, le mal majeur, contre lequel nous devons être constamment en éveil, est la réduction de toutes les choses de l'existence - personnelles et sociales - au domaine du temps, comme si, au-delà du temps, l'éternité ne comptait pas.

 A un athéisme de principe, doctrinal et agressif, et, comme tel, finalement peu dangereux, a succédé un athéisme pratique, qui ne professe pas l'inexistence de Dieu mais qui fait vivre comme si Dieu n'existait pas. Cet athéisme peut très bien se concilier avec une certaine religiosité. Il tolère l'assistance à la messe et même une certaine vie spirituelle, à condition que ces pratiques religieuses n'aient aucune conséquence sociale. Il admet la religion, si elle se cantonne dans la sphère privée. Il la considère intolérable et intolérante si elle prétend informer toute la vie.

Cette sécularisation brise l'homme : il a une conduite privée et une conduite sociale différentes, voire opposées. Mais surtout, cette sécularisation recompose son unité, car on finit par penser de la façon dont on vit. La vigilance s'impose à nous contre ce conditionnement, omniprésent, insidieux et, par lui-même, redoutablement efficace.

Combien, pourtant très pieux, ne savent pas que l'Eglise leur impose de respecter en matière sociale, des principes "dont on ne peut s'écarter sans danger pour la foi et l'ordre moral" (Pie XII). Nous séparons trop souvent notre foi de notre vie professionnelle, de nos idées politiques et sociales, de notre culture pour se contenter de l'état ambiant. Or, la foi dicte une doctrine sociale. Elle engendre une culture. "Une foi qui ne s'incarne pas dans une culture n'est pas fidèlement pensée ni véritablement vécue" (Jean-Paul II).

Elle ne peut donc s'accommoder de n'importe quelle culture, de n'importe quelle organisation sociale. Notre foi, si elle est vraiment vive, ne peut faire autrement que constater à quel point nous sommes constamment abusés, trompés, manipulés et retournés malgré nous. "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile", s'écrie Saint Paul. Malheur à nous si, ayant reçu par notre éducation, nous ne savons pas à notre tour rendre et surtout donner !

Le mal immédiat, qui découle de cette "sécularisation insidieuse de toutes choses", est une tiédeur universelle, tiédeur d'un compromis confortable. Ce compromis est tel que des lois, même bonnes, pour nécessaires qu'elles soient, ne suffiraient plus. Il y faudra, d'un même mouvement, la manifestation d'un enthousiasme, d'une conversion massive, d'un amour retrouvé, au moins dans la minorité suffisamment fervente, pour que son exemple soit contagieux et il faudra la traduction en lois de cette charité politique. Il faut savoir regarder les maux de notre société non pour s'en délecter ou s'en affliger, mais pour les recevoir comme les invitations de la Providence à sortir de notre tiédeur. Ce mal déferlant n'a pas d'autre sens, dans le plan de Dieu, que de travailler - involontairement mais efficacement - au plus grand nombre des élus. A qui veut bien l'apercevoir, ce mal enseigne, de surcroît, la façon d'agir. Car, dans une âme qui a accepté de bien se former, surgit le double mouvement, de la colère contre les auteurs du mal, et de la compassion pour les victimes. Confondre les deux est la marque des coeurs tièdes : ils sont indifférents au mal et durs pour les pécheurs. Ceux qui sont fervents sont durs au mal et doux aux victimes de ce mal.

Demandons la grâce de travailler assez pour avoir, comme le recommandait déjà saint Pie X, "l'esprit dur et le coeur doux". C'est une condition indispensable pour les artisans de l'évangélisation, celle d'aujourd'hui comme celle d'hier et de toujours.

mercredi 23 janvier 2019

Lettre de l'Abbé Garnier aux défenseurs de la Vie

Chers bénévoles,

 

Vous qui rejoignez avec enthousiasme vos équipes, vos postes,  pour donner de la voix, des mains, de la tête et du coeur au service de la vie, vous faites quelque chose de beau ! Vous oeuvrez d'une seule voix pour les sans-voix, vous incarnez par votre présence, votre nombre, votre sourire, votre détermination, la vérité paisible : celle de la beauté de la vie. 

 

Parlez pour l'enfant à naître, pour celui qui ne peut pas dire « Je ne suis pas un droit, j'ai un droit ». Car il y a effectivement un droit de l'enfant que l'on a tendance à oublier et qu'il faut rappeler haut et fort à la place de celui qui ne peut l'exprimer. Ce droit est entier et sans aménagement possible : il est le droit d'être conçu dans un acte d'amour sacré, de naître et de grandir au sein de cette autre enceinte sacrée, stable, ouvrant ensuite sur le monde qu'est la famille.

 

Parlez pour les parents en situation de détresse ; pour tous ceux qui hésitent à garder leur enfant à naître, ou qui subissent une pression extérieure. Je connais une petite Jeanne, déclarée « non viable » et condamnée à disparaître, qui est aujourd'hui vivante, souriante, aimée, grâce au courage de ses parents, conseillés et confortés. Il y a des milliers de petites Jeanne chaque année, des milliers de parents desespérés auxquels il faut tendre la main chaque jour pour leur dire qu'ils ne sont pas seuls, que même les situations les plus complexes peuvent être vécues dans la grâce et la confiance, et que toute difficulté trouve une solution.  Je pense à une personne qui a pratiqué un IVG et qui a écrit par la suite à une journaliste : « Un jour nous avons décidé de "ne pas garder" un petit qui n'était pas « prévu ». Merci d'oser dire que ce choix est une aberration. La vie de nos enfants nous dépasse. »

 

Parlez enfin (et surtout, cette année) pour les soignants! Jane Roe, qui incarnait l'instauration de l'IVG comme droit constitutionnel aux Etats Unis, devenue même directrice d'un centre IVG, a vu sa vie et ses combats basculer par la présence d'une petite Emily de 7 ans qui la saluait et l'embrassait chaque jour devant sa clinique. Cette petite voix l'a plongée brutalement dans le vrai, elle a réalisé la portée de ses actes et s'est convertie avant de décider de consacrer pleinement sa vie au rayonnement pro-vie... Aujourd'hui, en France, il y a une petite Emily qui se réveille et balbutie dans le monde de la santé. Tout doucement, certains rompent le silence et avouent une hésitation, une répugnance à l'IVG. Conséquence et cohérence, certains choisissent la très légitime objection de conscience. « Acte thérapeutique », « interruption volontaire... médicale », « obligation professionnelle », réplique-t-on en haut lieu... Mais le bel effort, le bel essai, le bel exercice de la médecine et du soin, qu'est-ce ? C'est supprimer ou au moins soulager la souffrance, la maladie. « Personne d'autre ».

Tout cela est vrai, est beau, est difficile à dire. Les enfants à naître ne peuvent le dire... bien des parents, des soignants confrontés à l'IVG ne peuvent pas non plus le dire. Vous le pouvez, nous le pouvons, nous en avons finalement tous des occasions autour de nous...

Dites-le. Dites-le bien, avec prudence, précision, bienveillance, délicatesse, avec une bonne question, avec une réponse claire. Mais...dites-le.

Vous serez l'écho d'autres voix qui se sont élevées en faveur de la vie : écho du Christ car « Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'aurez fait », écho de sainte Mère Teresa, qui en a fait sa raison de vivre, son combat contre "la première des violences", considérant qu'il y a d'autres solutions, des aides... et qu'il faut les faire connaître et les développer.

 

Vos voix, vos mains, vos cœurs doivent porter ce message au dehors : enveloppez vos coeurs du Fiat de Notre Dame, et avec elle, soyez médiateurs,  accompagnants, avocats ; soyez les « petites Emily de 2019 » au service de la vie. Que Dieu vous bénisse !

Notre Dame de Guadalupe, Saints Innocents, Sainte Mère Teresa, priez pour nous !

 

 

Etre digne de ses responsabilités

L'homme est un "animal politique", nécessairement appelé à s'unir à ses semblables au sein de multiples groupements. Il ne peut vivre et s'épanouir qu'en société  ; or il n'y a pas de société sans autorité : "toute communauté humaine a besoin d'une autorité qui la régisse" (Léon XIII, Immortale Dei, 1885). 

L’ordre naturel ayant Dieu pour auteur, l'autorité émane de Dieu Lui-même. "Que voulez-vous dire ? Chacun des gouvernants serait-il établi par Dieu dans sa fonction ? Ce n'est pas ce que j'affirme, répond Paul, je ne parle pas des individus revêtus du pouvoir, mais proprement de leur mandat. Qu'il y ait des Pouvoirs Publics, que des hommes commandent, que d'autres soient subordonnés et que tout n'arrive pas au hasard, voilà, dis-je, qui est le fait de la sagesse divine" (saint Jean Chrysostome).

L'Eglise enseigne donc que toute autorité vient de Dieu et qu'elle est même une participation à l'autorité divine : "Quiconque a le droit de commander ne tient ce droit que de Dieu, Chef suprême de tous" (Léon XIII, Immortale Dei). Ce qui n'est pas incompatible avec l'existence d'une sainte démocratie : "l'origine divine de l'autorité n'enlève aucunement aux hommes le pouvoir d'élire leurs gouvernants" (Jean XXIII, Pacem in Terris, 1963). Mais elle est à l'opposé de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 qui fait procéder du peuple ou de la volonté générale l'origine de tout pouvoir ("le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément" article 3).

L'autorité n'a pas pour objet la satisfaction des intérêts particuliers de son ou de ses titulaires, mais le bien de tous les membres de la communauté concernée. Elle a pour seule raison d'être la poursuite du bien commun de la Cité. C’est la seule condition de sa légitimité : "l'autorité ne s'exerce légitimement que si elle recherche le bien commun du groupe considéré et si, pour l'atteindre, elle emploie des moyens moralement licites" (Catéchisme de l'Eglise Catholique, n° 1903). Les détenteurs de l'autorité, quelle qu'elle soit, apparaissent ainsi comme des serviteurs du bien commun, conformément à la conception chrétienne selon laquelle l'autorité est d'abord un service. Tel est l'enseignement du Maître qui "n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mt 20, 28) et telle est aussi la signification de la scène évangélique du lavement des pieds. Chef du pouvoir spirituel, le Pape ne se définit-il pas lui-même comme "le serviteur des serviteurs de Dieu" ? Chef du pouvoir temporel, le roi saint Louis n'affirmait-il pas, lui aussi, que "détenir le pouvoir, c'est d'abord servir" ?

C'est parce qu'elle est au service du bien commun que l'autorité confère à ceux qui l'exercent le droit de commander et d'être obéis, comme elle impose le devoir de ne jamais transgresser la loi morale et divine. "Si donc il arrive aux dirigeants d'édicter des lois ou de prendre des mesures contraires à cet ordre moral et, par conséquent, à la loi divine, ces dispositions ne peuvent obliger les consciences" (Jean XXIII, Pacem in Terris).

L'exercice de l'autorité requiert enfin, de la part du chef, certaines qualités particulières. Ne dit-on pas que "celui qui ne sait pas obéir ne sait pas commander" ? Le rôle du chef n'est pas de soumettre quelqu'un à sa propre volonté mais de susciter l'adhésion de chacun de ses subordonnés en se conformant à l'ordre des choses ainsi qu'à l'ordre moral qui s'imposent à l'un comme à l'autre. C'est ce qu'exprime Gustave Thibon lorsqu'il écrit : "C'est dans cette obéissance que réside le fondement de l'autorité. Nul n'a le droit de commander aux autres s'il n'obéit pas lui-même à un commandement supérieur qui est celui de la nature, quand il s'agit de notre action sur les choses, et de la justice et de l'amour dans nos relations avec les hommes. Dans le premier cas, l'autorité a pour principe la compétence technique ; dans le second, elle a pour but le service du prochain et le bien commun. Et c'est dans la mesure où le chef s'impose par cette double qualité qu'il mérite et qu'il inspire la confiance de ses subordonnés. Dans ce sens, le chef est le serviteur de tous".

mardi 22 janvier 2019

Suppression de la Commission Pontificale Ecclesia Dei

La suppression de la commission Ecclesia Dei se justifierait, selon le Pape François, par l'implantation désormais réussie des communautés traditionnelles dans le paysage ecclésial. Si seulement.
Il y a malheureusement fort à craindre que cette suppression soit un formidable encouragement pour les évêques réticents à l'implantation de ces communautés à leur former la porte au nez.

Dans un Motu proprio publié ce 19 janvier et daté du 17, accessible pour le moment uniquement en italien,  le Pape annonce a suppression de la Commission pontificale Ecclesia Dei, qui avait été établie par Saint Jean-Paul II le 2 juillet 1988 suite au sacre par Mgr Marcel Lefebvre, sans mandat du pape, de 4 évêques au sein de la Fraternité Saint-Pie X.

Le Pape justifie cette décision par le fait que les travaux de la Commission Ecclesia Dei sont désormais essentiellement de nature doctrinale et que les communautés célébrant dans la forme extraordinaire ont désormais atteint une certaine stabilité.

Le Motu proprio de Benoît XVI en 2007, Summorum Pontificum, qui avait réaffirmé que la célébration de la messe sous la forme extraordinaire du rite romain n’avait jamais été interdite et peut être célébrée par tout prêtre, avait aussi placé les communautés traditionalistes sous la responsabilité directe de la Commission Ecclesia Dei. Benoît XVI avait aussi fait paraître un autre Motu proprio en 2009, Ecclesiae Unitatem, réorganisant cette Commission suite à la levée de l’excommunication des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Il avait aussi décidé de la lier d’une façon plus organique à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Le Motu proprio de ce jour précise qu’une Section sera instituée au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi afin de poursuivre «l’œuvre de vigilance, de promotion et de tutelle»jusqu’alors conduite par la Commission Ecclesia Dei.

Addendum : par un autre motu proprio , le Pape François opère  quelques changements concernant le Chœur Pontifical de la Chapelle Sixtine. Mgr Guido Marini en devient le responsable tandis que la gestion des affaires économiques est confiée à Mgr Guido Pozzo. Mgr Guido Marini, actuel Maître des Célébrations Liturgiques Pontificales, devra «rédiger un Statut propre de la Chapelle». Mgr Guido Pozzo était jusqu’à présent secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei. Le Saint-Père lui confie «seulement le devoir de la gestion spécifique de l’administration économique de la Chapelle elle-même, à accomplir sous la conduite du Maître des Célébrations et responsable de la Chapelle Musicale Pontificale», Mgr Guido Marini.

Le salon Beige

La transcendance, mère du bien commun

Cette convergence entre la société humaine avec ses égoïsmes et la nécessité de garder le cap du Bien commun, est au cœur de la notion de pouvoir politique. Il doit toujours être un service, une fonction pour la collectivité. La royauté française avait réussi cette synthèse, parce qu’elle était à la fois sacrée et profondément pragmatique, assise sur ses lois fondamentales qui lui donnaient une constitution avant même que le mot n’existe. Ainsi la France fut longtemps le modèle des nations.
Au moment où la tête du Roi est tombée, il y eut une rupture dans la vie sociale. Elle a perdu une de ses assises. Elle a perdu la nécessaire transcendance. 
Désormais il n’y avait plus de limites au pouvoir et tout devenait permis du moment qu’une loi ou un décret l’autorisait. Nous connaissons le ravage d’une telle approche. Elle est mère de tous les totalitarismes ;  elle cautionne les lois contre-nature qui minent la France et nombre d’autres états. Plus profondément, elle entraîne une crise morale tant le fossé se creuse entre la société légale et le pays. Il devient bien difficile de vivre, d’entreprendre, d’éduquer ses enfants, de protéger ses handicapés et ceux qu’au nom de principes abstraits pour lesquels l’homme n’a plus sa place, il faudrait laisser de côté, voire tuer.
Pourtant une société ne peut vivre longtemps, mue par les seules idéologies sans risquer de disparaître livrée notamment aux dangers extérieurs d’ennemis prêts à fondre sur elle dès lors qu’elle n’affirme plus clairement sa souveraineté ; disparaître aussi en ayant perdu conscience de l’avenir ce qui l’entraîne à des mesures mortifères.
Mais une société peut aussi retrouver les voies de son destin. Depuis plusieurs années, nous voyons en France, un désir ardent de renouer avec les traditions et le concret. Les jeunes notamment sont les acteurs de ce renouveau et cela dans tous les secteurs, privés ou publics, d’entrepreneurs, d’artisans comme de ruraux. Cela repose sur un sens du bien commun retrouvé et sur la nécessité de remettre l’homme comme échelle de toute chose. Héritage de l’antiquité gréco-romaine d’une part, héritage chrétien d’autre part.
Les fondamentaux existent donc toujours comme au temps de Louis XVI. Il convient désormais qu’ils puissent s’épanouir. Cela ne se fera que si chacun d’entre nous, dans nos familles, dans nos activités, dans nos pensées, dans nos façons de faire, nous prenons la société à bras le corps. Il n’y a pas de fatalisme dès lors qu’une espérance guide les hommes.
Il ne faut pas désespérer. Bien au contraire. La Fille aînée de l’Eglise, la patrie de Saint Louis, de Sainte Jeanne d’Arc et de tant et tant de saints et saintes, doit continuer à montrer l’exemple. Cela est nécessaire pour elle-même comme pour l’Europe qui doit, elle aussi, retrouver ses racines si elle veut tenir son rang face à la mondialisation. Ce n’est pas en abdiquant sa souveraineté que l’on peut se faire respecter des autres, mais, au contraire en affirmant, ce que l’on est.

Louis de Bourbon, Duc d'Anjou

Extrait du Discours du 20 Janvier 2019 suivant la Messe célébrée à la mémoire de Louis XVI à la Chapelle expiatoire

 

Appel de Chartres n° 225 : amis pèlerins, nous recrutons !!!

Cher ami pèlerin,

En ce temps de l’Epiphanie, comme les Rois mages, nous contemplons le Prince de la Paix, venu nous sauver. Et nous aspirons à vivre éternellement dans cette Paix du Christ, menacée chaque jour par le désordre ambiant. Et pour cela, il faut que le Christ règne dans nos sociétés.

Mais concrètement aujourd’hui ?

Sois Cadre de Chrétienté… pour qu’Il règne.

Dans ce monde sans Dieu, où le désordre règne, où la loi naturelle n’est plus considérée comme une référence de vie, nous pouvons travailler chaque jour à réinstaurer le règne du Christ autour de nous.

Comment ? par notre pèlerinage, évidemment.

Déjà, notre chapitre, notre pôle, notre service, est une micro chrétienté, qui nous permet de :

  • nous réhabituer pendant trois jours de pélé à vivre dans une Paix réelle, loin des tracas qui nous déstabilisent, et des sollicitations permanentes qui nous éloignent de la prière,
  • méditer un thème structurant, prier sans relâche, exercer avec assiduité la charité dans ces périodes de fatigue,
  • rayonner ensuite cette Chrétienté, devenue inhabituelle dans notre monde, par nos récits au bureau ou en famille, puis l’année suivante par notre préparation (recrutement de pèlerins, de bénévoles, réunion de préparation et de debriefing, …).

De plus, notre organisation est une communauté humaine au service du Beau, du Vrai et du Bien.

A l’opposé de ce que nous pouvons vivre dans trop de nos entreprises, notre communauté s’appuie sur des « Cadres de Chrétienté ». Nous retrouvons, ensemble, ce qu’entreprendre veut dire, ie le sens du concret, le modelage au quotidien d’une œuvre dans un but noble. En effet, organiser le pélé ensemble, c’est bien:

  • un difficile labeur, jamais achevé, qui nous occupe de septembre à juin,
  • un esprit d’équipe où les talents individuels doivent se conjuguer,
  • un résultat toujours tangible, mais beaucoup d’efforts et de sacrifices individuels aussi, rarement du réconfort,
  • une culture du bénévolat, pas du bénéfice.

 

Alors,

Si tu veux contribuer concrètement au Règne du Christ autour de toi,

Si tu veux vivre au quotidien une expérience d’amitié chrétienne, dans la suite de tes engagements de scout, de routier, 

Si tu veux gérer des projets fous qui te dépassent, organiser l’inorganisable,

Si tu veux comprendre chaque jour que le Diable ne veut pas que ce pèlerinage continue,

Si tu veux faire comprendre chaque jour au Diable que ce pèlerinage continuera,

Si tu veux recruter des bénévoles, les former, et surtout les fidéliser, pour qu’ils prennent ta place demain, 

Si tu veux commander des hommes en t‘oubliant toi-même, les faire prier toute l’année dans ton chapitre,

Si tu veux t’entraîner à gérer ton stress dans des moments tendus, anticiper des situations de crise en coopération avec les autorités publiques,

Si tu veux organiser les plus belles cérémonies qui soient, dans des cathédrales de pierre et de verdure,

Si tu veux soigner, aider, participer à l’équilibre économique du pélé,

Si tu veux développer ton engagement, ton goût de l’effort, ton esprit d’initiative, ta créativité,

Si tu veux te former à des métiers inhabituels et les transmettre ad vitam aeternam

Si tu veux réaliser tout ce que tu ne réaliseras jamais dans ton entreprise, par un esprit catho,

 

Alors, rejoins les Cadres de Chrétienté…pour qu’Il règne !  Et clique ici->  : responsable.rh@nd-chretiente.com

Tu n’auras peut-être que peu ou pas de récompense sur cette Terre, mais en tout cas tu auras celle de savoir que tu feras Sa sainte volonté.

Et au Règne du Christ sûrement... tu contribueras. 

 

Denis Pinoteau

Directeur des Soutiens

 

 

Lundi 21 janvier 2019

Magnifique documentaire sur le Mont Saint-Michel

Perchée sur un îlot rocheux en Normandie, cette abbaye bénédictine de style roman, entourée d'un monastère gothique et surmontée d'une flèche néogothique, témoigne de la foi des moines bâtisseurs du Moyen Âge. Centre majeur de pèlerinage dédié à l'archange Michel, c'est aussi à son écrin naturel, la baie, qu'il doit sa renommée. Chaque jour, la marée, tel un chef d'orchestre, renouvelle le paysage et impose ses lois aux visiteurs qui veulent l'atteindre à pied.

Testament de Louis XVI : une belle leçon de spiritualité

"Au nom de la très Sainte Trinité du Père du Fils et du St Esprit.

Aujourd’hui vingt cinquième jour de Décembre, mil sept cent quatre vingt douze.

Moi, Louis XVIe du nom, Roy de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille, de plus impliqué dans un Procès dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loy existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser.

Je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.

« Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, et je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes, quelque indignes que nous en fussions, et moi le premier.

« Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Église Catholique, Apostolique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de Saint Pierre auquel Jésus-Christ les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Église, les Sacrements et les Mystères tels que l’Église Catholique les enseigne et les a toujours enseignés. Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchirent l’Église de Jésus-Christ, mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours, si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Sainte Église Catholique, donnent et donneront conformément à la discipline de l’Église suivie depuis Jésus-Christ. Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus-Christ suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un Prêtre Catholique.

Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l’Église Catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de coeur.

Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis, s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du Ministère d’un Prêtre Catholique, pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement de Pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne), ou à ceux à qui j’aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.

Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu, m’ont fait beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma Sœur, mes Tantes, mes Frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux ; je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Éternité.

Je prie ma soeur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma soeur comme une seconde mère.

Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve. Qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement, étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.

Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que j’ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées, qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent, dans les moment de troubles et d’effervescence, on n’est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé. D’un côté si j’étais sensiblement touché de l’ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux et à leurs parents ou amis, de l’autre, j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrés. Je les prie d’en recevoir tous mes remerciements ; dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tout lieu de me louer depuis qu’il est avec moi. Comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie MM de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur coeur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie MM de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.

Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant Lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.

Fait double à la Tour du Temple le 25 décembre 1792".

Camp de Ski pour les 18-28 ans : il reste des places !

"J'aime chaque jour davantage la montagne 
et je voudrais passer des journées entières sur ces hauteurs 
à contempler dans la pureté de l'air la grandeur du Créateur." 
Pier Giorgio Frassati
 
La Route Saint Pierre est un groupe de jeunes de 18 à 28 ans qui chaque été part dans des pays étrangers pour marcher et se ressourcer sous le regard de Dieu pendant 10 jours. L’aumônerie est assurée par la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre. Elle propose aussi des camps en hiver afin de permettre à un maximum de personnes de profiter de ces rencontres privilégiés dans des cadres magnifiques. 
 
Les inscriptions pour son camp d’hiver sont ouvertes.
Une semaine en montagne sur les hauteur d’Annecy. Du 9 au 16 février 2019.

Au programme: Messe, topos, ski, raquettes, dans un cadre magique et (espérons-le !) enneigé

Le rendez-vous est à la gare d’Annecy à 12h30 le 9 février.
Retour le 16 février à partir de 11h30 depuis la gare d’Annecy le 16 février

ATTENTION: Il n'y a que 24 places pour s'inscrire ! Les inscriptions ne seront donc prises en compte qu'à la réception du règlement.

Prix: 200 euros (ce prix prend en compte les forfaits, locations, logement, repas)

Rendez-vous sur le site internet pour mieux connaitre la Route et vous inscrire: http://routesaintpierre.blogspot.com/

A la recherche du bonheur, le 30 Janvier à Notre Dame du Lys !

Les Chanoinesses d'Azille vous présentent  leur CD St Augustin,

 A la recherche du bonheur avec une projection d'images.

le mercredi 30 janvier à 20h30 

en la Chapelle Notre-Dame du LYS, Salle Saint-Michel - 7, rue Blomet - 75015 Paris

                                  Merci de confirmer votre présence :   https://www.billetweb.fr/saint-augustin1                                  Renseignements à anne.lefevre@rejoyce.fr  06 64 00 81 71

" Il y a plusieurs années, nous avions composé quelques chansons, à partir de textes de saint Augustin. Beaucoup nous encourageaient à les enregistrer, mais cette idée nous paraissait quelque peu disproportionnée… Et peu à peu la Providence a posé sur notre chemin les aides dont nous avions besoin !

Notre but : contribuer à faire connaître et aimer saint Augustin. Ce saint parle à notre temps et nous invite à la recherche du bonheur, du vrai Bonheur… Nous souhaitons que ce disque rayonne un peu de ce que nous vivons en communauté, à l’école de ce saint, fondateur de l’Ordre Canonial. 
Il s’agit de partager avec vous un trésor que nous avons reçu ! Son message d’espérance sera transmis à travers des chants et un choix de brefs textes lus par l’acteur Roland Giraud. Nous lui sommes très reconnaissantes d’avoir partagé notre aventure! Voici dans quels termes il nous communique sa joie de la vivre avec nous!

Bien chère soeur Faustine, bien chères soeurs,

A l’aube de la naissance de votre CD, qui a eu la riche et bienfaisante idée de nous réunir par la grâce du Très Haut, je voudrais vous dire combien notre rencontre inattendue et imprévisible – qui est aussi l’œuvre de notre excellent ami François d’aubigny – m’a enchanté ainsi que Maaïke ma très chère épouse…

… Bien sûr nous sommes de ceux qui avons parfois des doutes sur le hasard, qui en l’occurrence semble avoir fait les choses au mieux pour les humbles serviteurs que nous sommes, mais votre belle présence à toutes fut pour nous la révélation du Bien, de la Joie, de l’Espoir que nous partageons très fort avec vous, et la richesse des textes de Saint Augustin – que vous nous avez proposée – complète avec bonheur le plaisir intense qui fut le mien dans votre pure et généreuse idée de ce CD qui, je l’espère, plaira à ceux qui aiment le Bien, le Beau, et l’Espoir d’Amour indéfectible que nous attendons tous… En communion avec vous. Votre ami désormais. 

Roland Giraud et Maaïke.

Nous remercions également Gabriel et Anne Lefèvre, de la société de production musicale Rejoyce Musique, qui ont cru et aimé ce projet, et qui nous accompagnent dans sa réalisation.

Les dernières chansons ont été enregistrées au monastère fin avril, par les soins d’Anne et Gabriel Lefèvre, munis de tout leur matériel…

Fin mai, au studio de Rejoyce Musique, l’acteur Roland Giraud a offert sa voix, admirablement adaptée aux textes si profonds de notre Saint. Chansons et textes formeront ainsi un tout harmonieux, dans le but de traduire un peu la sagesse augustinienne. "

Peu importe le nombre, restons fidèles et mobilisés !

Pouvons-nous rester indifférents à tout ce qui dépasse le cercle restreint de nos préoccupations personnelles ? N'avons-nous pas le devoir, en tant que chrétien de faire rayonner autour de nous ce trésor que l'Eglise nous transmet à la suite du Christ depuis 2000 ans ? Que l’on soit 100, 1000, 10 000, 100 000, 1 million ou 1 milliard à manifester notre attachement à nos convictions, peu importe ; il est de notre devoir de le faire…que cela ne change pas demain les lois, c'est une certitude mais peu importe également : rien n'est inutile ; l'écho de nos voix permet de maintenir la question du débat, peut-être de faire réfléchir certains, et à défaut, d'être garde-fou de la normalisation mentale généralisée de  l'absurde. 

Dans un monde qui sécrète une idéologie contraire à l'annonce de l'Evangile et qui envahit tous les secteurs de la vie sociale, notre conscience chrétienne doit nous bousculer. Le pape Jean-Paul II nous rappelle dans son encyclique Evangelium Vitae que l'Eglise ne peut rester indifférente à la culture de mort qui compromet radicalement l'accueil du message chrétien. "En vertu du mystère du verbe de Dieu qui s'est fait chair, tout homme est confié à la sollicitude maternelle de l'Eglise. Aussi toute menace contre la dignité de l'homme et contre sa vie ne peut-elle que toucher le cœur même de l'Eglise ; elle ne peut que l'atteindre au centre même de sa foi en l'incarnation rédemptrice du fils de Dieu et dans sa mission d'annoncer l'Evangile de la vie dans le monde entier et à toute créature".

 Cette culture de mort constitue en fait une structure de péché que le catéchisme de l'Eglise catholique définit comme une situation sociale qui influence les hommes à pécher, alors que le propre de la vie en société est de favoriser l'acquisition de la vertu.

Cette structure de péché trouve sa source dans le laïcisme qui veut organiser la société en ignorant le rapport de l'homme avec Dieu par une sorte d'antichristianisme qui construit l'anthropocentrisme, où l'homme prend la place de Dieu. Les aspirations de l'homme sont alors mises au centre de toutes les préoccupations sociales, en oubliant que la principale aspiration de l'âme humaine consiste en un don total de soi, par amour, au Créateur.

Cela génère finalement la pratique de tous les autres péchés capitaux : l'avarice et l'envie se traduisent par le matérialisme et la société de consommation ; l'égoïsme par l'individualisme, qui consiste à vouloir construire son propre bonheur dans l'indifférence la plus totale à l'égard de son prochain et parfois même à ses dépens, comme on peut le constater dans les projets de loi de bioéthique. La luxure qui travestit l’amour humain comme bien de consommation ou homologation de déviances. Enfin, la paresse qui se traduit aujourd'hui par une recherche systématique de la facilité, la perte du sens de l'effort, du sacrifice, du dépassement de soi-même, et un goût immodéré pour le confort. La colère est aussi au rendez-vous si l'on songe à l'esprit de contestation et de revendication systématique. 

Prenons donc conscience que le premier et unique moyen de "bâtir la civilisation de l'amour", selon les termes du pape Paul VI, consiste d'abord à vivre pleinement des vertus théologales de Foi, d'Espérance et de Charité, pour ensuite les répandre, tel un parfum, partout où nous passons. Demandons au Seigneur la grâce de participer, au moins de cette manière accessible à tous, à la nouvelle Evangélisation.

Dimanche 20 janvier 2019

Marie, femme libérée

A une époque où beaucoup bataillent, revendiquent et clament la révolution sur le rôle de la femme, où l'égalitarisme forcené voudrait que tous soient égaux, comment ne pas regarder avec admiration l'exemple de la Vierge Marie ? Par son "Fiat" lors de l'Annonciation, elle change la face du monde ; consciente des droits qu'elle a ainsi acquis, elle décide de son propre fait d'avancer l'heure de la Rédemption.

Reprenons les faits de ce deuxième dimanche après l’Epiphanie : les Noces de Cana. Marie voit tout, sait tout et aucun souci des hommes ne lui est étranger. « Marie est le ministre de Dieu au département de la bonté. Elle ne condamne pas, elle ne brise pas ; mais elle ranime, elle vivifie tout ce qu'on lui présente. L'amour des mères a des bornes, le sien n'en a pas » (Bossuet).  

Quelle leçon donne Marie aux hommes ? Elle ne s'inquiète pas de la réponse de son Fils qui lui dit que son heure n'est pas encore venue.           Avec une foi inébranlable, elle dit aux serviteurs, c'est-à-dire à l'humanité toute entière, "Faites tout ce qu'Il vous dira". Elle l'avait déjà dit elle-même lors de l'Annonciation en répondant à l'Ange "Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole". Jésus le dira aussi pendant la Passion "que votre volonté s'accomplisse". La Vierge Marie joue ainsi ce double rôle d'intercéder en notre faveur et nous tourner vers son Fils. La démonstration à Cana de la toute-puissance de sa prière est particulièrement éloquente. « Rien n'a été dit de si grand, rien ne sera jamais dit de si grand sur la puissance d'intercession de la Vierge, que le récit évangélique du miracle de Cana. C'est l'heure de la puissance de Marie » résume le Cardinal Journet.

Quelles sont les conséquences de l'obéissance des serviteurs ?  L'eau est transformée en vin, les problèmes matériels sont résolus, la fête peut continuer de plus belle : Jésus a par là manifesté sa gloire et ses disciples crurent en Lui. Marie obtient tout ce qui est bon pour nous, ce qui convient au bien de notre corps et surtout au bien de notre âme. C'est la prière d'intercession de Marie qui obtient tout, même lorsqu'elle prend des chemins détournés. En effet, notre volonté est prompte à se rebeller. Or c'est bien parce que les serviteurs ont obéi en remplissant les cruches d'eau que celle-ci s'est transformée en vin. Combien de fois refusons-nous d'accepter la volonté divine parce que nous ne la comprenons pas ? Il ne faut pas alors s'étonner que Dieu ne permette pas certaines choses ; Lui seul sait ce qui est bon pour nous.

Une autre leçon que nous pouvons tirer de cet évènement est ce rôle premier que joue Marie, elle est la première à dire "oui" lors de l'annonciation, la première à s'apercevoir qu'il n'y a plus de vin, la première à prendre ses responsabilités en allant voir Jésus et en Lui faisant confiance, la première enfin à dire à l'humanité le secret de la Vie éternelle "Faites tout ce qu'Il vous dira". Marie est le modèle de la femme libérée : libre de tout péché, elle peut dire "oui" sans qu'aucune contrainte extérieure ne vienne empêcher ce choix ; libre de tout souci personnel, elle peut ne penser qu'aux autres et aller voir son Fils pour intercéder pour les hommes ; libre enfin de toute crainte, et malgré la réponse "Femme, mon heure n'est pas encore venue", elle peut dire aux serviteurs "Faites tout ce qu'Il vous dira" car sa Foi est si grande qu'il n'y a pas de place pour le doute.

« Que Marie soit l'étoile qui éclaire votre route et qu'elle montre le chemin pour aller vers le Père du Ciel. Que Marie soit aussi l'ancre du salut à laquelle vous vous accrocherez toujours plus solidement au temps de l'épreuve » (Saint Padre Pio)

samedi 19 janvier 2019

Pouvoir et responsabilités illustrés

Frédéric doit accrocher un tableau au mur de son salon. Il demande à sa femme Stéphanie de l'aider car il n'est pas très bricoleur.

 - " Tiens bien le clou ! " lui dit-il.

 Il tape un, deux, trois coups de marteau sur la tête du clou, le quatrième sur les doigts de sa femme.

 -  " Aïe !!! "

 - " Excuse-moi, je vais faire attention ! "

Il recommence en faisant plus attention…

 Après cinq coups sur le clou,le sixième glisse sur les doigts de Madame…

 - " Aïe !!! Débrouille-toi maintenant "

Et Madame retourne à ses occupations.

 Monsieur recommence donc seul, en tenant à la fois le clou et le marteau.

 Trois coups sur le clou, le quatrième sur ses doigts.

 -" Aïeeeeeeeeu !!!!!!!!!!!!!!   (les hommes sont plus douillets)

Les coups suivants, Frédéric  fait très attention et finalement apprend très vite à bien viser.

Le tableau est finalement accroché.

 Moralité

Le marteau, c'est le pouvoir.

Le clou, c'est la responsabilité.

Quand une personne a un pouvoir (tient un marteau)  tandis qu'une autre assume la responsabilité (tient le clou), la personne qui a le pouvoir ne subit pas les conséquences - heureuses ou malheureuses (ici malheureuses : les doigts écrasés) - de ses actes.

Elle peut donc en abuser.

Quand une personne qui a un pouvoir assume la responsabilité correspondante, elle a intérêt à bien user de son pouvoir : elle subit les conséquences de ses actes.

 Et si les conséquences sont malheureuses, elle a intérêt à corriger le tir.

 En conséquence, elle apprend et progresse vite.

 Il ne faut donc jamais dissocier pouvoir et responsabilité.

 A qui on confie le marteau, on doit aussi confier le clou.

Frédéric doit accrocher un tableau au mur de son salon. Il demande à sa femme Stéphanie de l'aider car il n'est pas très bricoleur.

 - " Tiens bien le clou ! " lui dit-il.

 Il tape un, deux, trois coups de marteau sur la tête du clou, le quatrième sur les doigts de sa femme.

 -  " Aïe !!! "

 - " Excuse-moi, je vais faire attention ! "

Il recommence en faisant plus attention…

 Après cinq coups sur le clou,le sixième glisse sur les doigts de Madame…

 - " Aïe !!! Débrouille-toi maintenant "

Et Madame retourne à ses occupations.

 Monsieur recommence donc seul, en tenant à la fois le clou et le marteau.

 Trois coups sur le clou, le quatrième sur ses doigts.

 -" Aïeeeeeeeeu !!!!!!!!!!!!!!   (les hommes sont plus douillets)

Les coups suivants, Frédéric  fait très attention et finalement apprend très vite à bien viser.

Le tableau est finalement accroché.

 Moralité

Le marteau, c'est le pouvoir.

Le clou, c'est la responsabilité.

Quand une personne a un pouvoir (tient un marteau)  tandis qu'une autre assume la responsabilité (tient le clou), la personne qui a le pouvoir ne subit pas les conséquences - heureuses ou malheureuses (ici malheureuses : les doigts écrasés) - de ses actes.

Elle peut donc en abuser.

Quand une personne qui a un pouvoir assume la responsabilité correspondante, elle a intérêt à bien user de son pouvoir : elle subit les conséquences de ses actes.

 Et si les conséquences sont malheureuses, elle a intérêt à corriger le tir.

 En conséquence, elle apprend et progresse vite.

 Il ne faut donc jamais dissocier pouvoir et responsabilité.

 A qui on confie le marteau, on doit aussi confier le clou.

vendredi 18 janvier 2019

La messe traditionnelle en pleine progression !

Paix liturgique a entrepris de publier chaque année un bilan du développement de la messe traditionnelle dans me monde : ce bilan que nous présentons aujourd’hui pour la première fois comprendra trois parties : la situation des célébrations dans le monde, les prêtres qui célèbrent cette liturgie et des éléments sur les fidèles qui sont favorables à ces célébrations
Nous avons demandé à Christian Marquant, qui a présenté ce travail à la 5éme journée Summorum Pontificum, qui s’est tenu à Rome le 29 octobre 2018, de répondre à nos questions


Q –Nous allons évoquer dans ce premier entretien les messes traditionnelles qui sont célébrées de par le monde : que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Christian Marquant - Avant de vous répondre je désire faire deux remarques indispensables sur la précision de ce que je vais dire. Tout d’abord ce que nous commençons cette année n’a jamais été réalisé d’une manière aussi complète, aussi, malgré la rigueur qui a été la nôtre dans la réalisation de ce travail, il est tout à fait possible que nous ayons fait des erreurs ou oublié certains éléments.

De ce fait, nous remercions par avance toutes ceux qui le pourront de nous faire part de leurs remarques et corrections, notre désir étant de publier à la fin de l’année 2019, pour les 50 ans de la publication du nouvel Ordo Missæ un bilan plus complet et plus exact que celui que nous présentons pour 2018. Pour revenir à votre question je ferais remarquer tout d’abord que 49 ans après la prétendue interdiction de la messe traditionnelle, celle-ci est désormais célébrées, et régulièrement, sur les 5 continents En Europe et en Amérique bien sûr mais aussi en Asie, en Afrique et en Océanie : un tel développement n’était pas même envisageable il y a un demi-siècle.


Q – Pouvez-vous nous donner quelques chiffres ?

Le plus important est de constater que désormais la messe traditionnelle est célébrée régulièrement, à la fin de l’année 2018, dans plus de 80 pays distincts sans compter les provinces ou les départements d’outre-mer de pays comme la France. Il faut cependant immédiatement faire remarquer que si la messe traditionnelle est célébrée aujourd’hui dans 80 pays ce chiffre couvre évidemment des différences flagrantes et des disparités gigantesques : comment comparer la France ou les lieux de célébrations dépassent 400 avec la Slovénie ou à notre connaissance la messe traditionnelle n’est célébrée que dans une seule église… ou bien comparer les Etats-Unis ou les célébrations sont plus nombreuses qu’en France avec le Zimbabwe ! Mais ce que nous avons voulu mettre en avant c’est la progression universelle d’un phénomène qui n’est ni une mode ni une affaire franco-française, comme on a tant aimé le répéter chez les ennemis de la paix dans la liturgie.


Q – Quelle est la situation en Europe ?

L’Europe est un cas presque unique, car de fait la messe traditionnelle y est célébrée dans tous les pays de tradition catholiques et même aujourd’hui dans de nombreux pays de tradition protestante, la liste que vous trouverez en note vous le confirmera (1)


Q – Et la situation en Amérique ?

Elle est proche de celle de l’Europe, car sur ce continent aussi la messe traditionnelle est célébrée presque partout, hormis au Venezuela, dont est bien connue la situation sociale et politique très particulière, et hormis dans un certain nombre d’Etats antillais qui, de par leur faible population, ne sont pas encore concernés (2).


Q – Et quelle est la situation de l’Afrique ?

L’Afrique est sans doute le continent le moins touché par le phénomène de la messe traditionnelle, bien que la liste des pays où elle est célébrée ne soit pas négligeable (3). Mais parler de ce continent m’amène à signaler l’œuvre missionnaire exceptionnelle et exemplaire qui y est menée par la fraternité Saint-Pie X, et qui a abouti à l’installation de foyers puissants de tradition liturgique dans des pays pauvres ou peu peuplés, qui seront bientôt, n’en doutons pas, des centres importants qui provoqueront un embrasement important dans ces régions dans les prochaines années. Et ce mouvement continue encore par de fréquents voyages missionnaires entrepris par les prêtres des prieurés africains à l’écoute des demandes, sinon importantes mais en tout cas nombreuses, qui laissent penser que d’ici 20 ans toute l’Afrique sera concernée par la liturgie traditionnelle


Q – Et l’Asie ?

L’immense Asie est le parent pauvre du monde traditionnel (4). Cela ne tient pas à la liturgie traditionnelle, mais au fait que le monde asiatique n’est que marginalement catholique avec des régions qui sont presque exclusivement de terres d’Islam ou des régions comme l’Inde ou la Chine où l’évangélisation, malgré d’énormes et très anciens efforts, n’en est encore qu’à ses balbutiements. Il n’empêche que parmi les catholiques d’Asie la messe traditionnelle se répand aussi, car elle répond à un profond désir d’affirmer en même temps sa pleine foi catholique et d’avoir un sentiment très puissant de communion avec l’Eglise universelle dans l’espace et dans le temps, ce que réalise la messe traditionnelle.


Q – Terminons par l’Océanie

C’est un continent ou la tradition liturgique est en pleine expansion (5), à la fois du fait de la présence d’un important foyer européen de cette tradition, mais aussi grâce à un mouvement d’évangélisation en expansion sous cette forme. Je pourrais reprendre pour le monde océanien ma remarque sur le remarquable travail missionnaire de la Fraternité Saint-Pie-X, qui ici se tourne vers le monde pacifique insulaire


Q – Vous avez déclaré que la liturgie traditionnelle était désormais célébrée dans 80 pays. Avez-vous l’impression que l’on arrive à une limite territoriale de ce développement ?

Il est certain qu’en Europe ou en Amérique, où presque tous les pays catholiques sont déjà touchés par le mouvement en faveur de la messe traditionnelle le développement de la liturgie traditionnelle va se faire par des croissances internes – c’est-à-dire par davantage de lieux de cultes, et par le développement d’œuvres d’écoles et souvent de séminaires – plus que par une extension vers des pays nouveaux. En revanche, les informations dont nous disposons au sujet de l’Afrique et de l’Asie nous donnent à croire que dans les années à venir la messe traditionnelle va s’installer dans un grand nombre de pays, non encore concernés aujourd’hui mais au sein desquels des fidèles l’attendent et s’organisent déjà dans cette perspective.


Q – Que diriez-vous pour conclure ce premier entretien consacré à la messe traditionnelle dans le monde ?

Je reprendrai une affirmation qui me semble une évidence : la messe traditionnelle n’est pas une mode, mais elle est pour les catholiques latins l’expression la plus parfaite de la lex credendi, c’est-à-dire de leur Credo, spécialement en ce qui concerne le sacrifice eucharistique et la présence eucharistique. « La France, on n’a rien trouvé de mieux », disait un homme politique célèbre. Je dirais pour ma part : « Depuis cinquante ans qu’on essaye, on n’a rien trouvé de mieux que la messe traditionnelle ». Aussi n’est-il pas étonnant que de plus en plus de prêtres et de fidèles se tournent vers elle dès qu’ils le peuvent. On peut raisonnablement espérer un développement tout à fait considérable dans les toutes prochaines années


1/1- Pays d'Europe ou est célébrée la Messe traditionnelle

Allemagne, Autriche, Belgique, Biélorussie, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Irlande, Italie, Le Vatican, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Monaco, Norvège, , Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Russie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Ukraine


1/2- Pays d'Europe ou n'est pas célébrée la messe traditionnelle

Albanie, Andorre, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Grèce, Iceland, Macedoine, Moldavie, Montenegro, Roumanie, Saint-Marin, Serbie


2/1 -Pays d'Amérique ou est célébrée la Messe traditionnelle

Argentine, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Équateur,  Guatemala,  Haïti, Honduras,  Mexique, Nicaragua,  Paraguay, Pérou, République Dominicaine, Trinidad et Tobago, Uruguay, USA


2/2 - Pays d'Amérique ou n'est pas célébrée la messe traditionnelle

Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Belize, Dominique, Guyana, Jamaïque, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie, San Salvador,  Suriname, Vénézuela


3/1 -Pays d'Afrique ou est célébrée la Messe traditionnelle

Afrique du Sud, Bénin, Cameroun, Congo Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée Equatoriale, Ile Maurice, Kenya, La Réunion, Madagascar, Nigeria, Ouganda, Tanzanie, Zimbabwe


3/2 - Pays d'Afrique ou n'est pas célébrée la messe traditionnelle

Algérie, Angola, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cap Vert, Comores, Egypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Liberia, Libye, Malawi, Mali, Maroc, Mauritanie, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, République Centrafricaine, République de Djibouti, République Démocratique du Congo, Rwanda, São Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Swaziland, Tchad, Togo,  Tunisie, Zambie


4/1 -Pays d'Asie ou est célébrée la Messe traditionnelle

Ceylan, Chine, Corée, Inde, Indonésie, Israël, Japon, kazakhstan, Malaisie, Philippines, Singapour, Taiwan


4/2 - Pays d'Asie ou n'est pas célébrée la messe traditionnelle

Afghanistan, Arabie saoudite, Arménie, Azebaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Birmanie, Bouthan, Cambodge, Emirats Arabes Unis, Géorgie, Irak, Iran, Jordanie, kirghizistan, Koweït, Laos, Liban, Maldives, Mongolie, Nepal, Népal, Oman, Ouzbekistan, Pakistan, Palestine, Qatar, Syrie, Tajikistan, Thaïlande, Turquie, Vietnam, Yemen


5/1 -Pays d'Océanie ou est célébrée la Messe traditionnelle

Australie, Fidji,  Nouvelle-Zélande ( Auxquels il faut ajouter les territoires français de Nouvelle-Calédonie et la Polynésie )


5/2 - Pays d'Océanie ou n'est pas célébrée la messe traditionnelle

Brunei, États fédérés de Micronésie, Îles Marshall, Kiribati, Nauru, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Samoa, Timor oriental, Tonga, Trinité-et-Tobago, Tuvalu, Vanuatu

jeudi 17 janvier 2019

Subsidiarité, solidarité, bien commun et dignité de la personne

L'ensemble des conditions sociales qui permettent aux personnes de se réaliser collectivement et individuellement, est le bien commun. La solidarité est la vertu qui permet à la famille humaine de partager en plénitude le trésor des biens matériels et spirituels et la subsidiarité est la coordination des activités de la société qui soutient la vie interne des communautés locales.

Toutefois, ces définitions ne sont qu'un début et ne peuvent être comprises comme il se doit que si elles sont organiquement liées les unes aux autres et considérées comme se soutenant réciproquement. Pour commencer, nous pouvons tracer les interconnections entre ces quatre principes en plaçant la dignité de la personne au point d'intersection de deux axes, un axe horizontal, qui représente la "solidarité" et la "subsidiarité", et l'autre vertical, qui représente le "bien commun". Cela crée un espace dans lequel nous pouvons tracer les divers points de la doctrine sociale catholique qui forment le bien commun.

(…) Lorsque nous examinons les principes de solidarité et de subsidiarité à la lumière de l'Evangile, nous comprenons qu'ils ne sont pas simplement "horizontaux": ils possèdent tous les deux une dimension verticale essentielle. Jésus nous exhorte à faire aux autres ce que nous voudrions qu'on nous fasse (cf. Lc 6, 31), et à aimer notre prochain comme nous-mêmes (cf. Mt 22, 35). Ces commandements sont inscrits par le Créateur dans la nature humaine elle-même (cf. Deus Caritas est, n. 31). Jésus enseigne que cet amour nous exhorte à consacrer notre vie au bien des autres (cf. Jn 15, 12-13). C'est pourquoi la solidarité authentique, bien qu'elle commence par la reconnaissance de la valeur égale de l'autre, ne s'accomplit que lorsque je mets volontairement ma vie au service de l'autre (cf. Ep 6, 21). Telle est la dimension "verticale" de la solidarité: je suis poussé à me faire moins que l'autre pour satisfaire ses nécessités (cf. Jn 13, 14-15), précisément comme Jésus "s'est humilié" pour permettre aux hommes et aux femmes de participer à sa vie divine avec le Père et l'Esprit (cf. Ph 2, 8; Mt 23, 12).

De même, la subsidiarité, qui encourage les hommes et les femmes à instaurer librement des rapports vitaux avec ceux qui sont les plus proches et dont ils dépendent le plus directement, et qui exige des plus hautes autorités le respect de ces relations, manifeste une dimension "verticale" adressée au Créateur de l'ordre social (cf. Rm 12, 16, 18). Une société qui honore le principe de subsidiarité libère les personnes du sentiment de découragement et de désespoir, en leur garantissant la liberté de s'engager réciproquement dans les domaines du commerce, de la politique et de la culture (Quadragesimo anno, n. 80). Lorsque les responsables du bien commun respectent le désir naturel de l'homme d'un autogouvernement fondé sur la subsidiarité, ils laissent place à la responsabilité et à l'initiative individuelles, mais, surtout, ils laissent place à l'amour (cf. Rm 13, 8; Deus Caritas estt, n. 28), qui reste toujours la "voie supérieure à toutes les autres" (1 Co 12, 31).

En révélant l'amour du Père, Jésus nous a enseigné non seulement comment vivre en frères et en sœurs, ici sur la terre, mais aussi qu'il est lui-même la voie vers la communion parfaite entre nous et avec Dieu dans le monde qui viendra, car c'est par son intermédiaire que "nous avons accès au Père dans un seul Esprit" (cf. Ep 2, 18). Alors que vous œuvrez pour élaborer les façons dont les hommes et les femmes peuvent promouvoir au mieux le bien commun, je vous encourage à sonder les dimensions "verticale" et "horizontale" de la solidarité et de la subsidiarité. De cette manière, vous pourrez proposer les modalités les plus efficaces pour résoudre les multiples problèmes qui frappent l'humanité au seuil du troisième millénaire, en témoignant également de la primauté de l'amour, qui transcende et réalise la justice dans la mesure où il oriente l'humanité vers la vie authentique de Dieu (cf. Message à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix 2004).

Extraits de Benoît XVI à l'Assemblée Plénière de l'Académie Pontificale des Sciences Sociales - 3 Mai 2008 

mercredi 16 janvier 2019

Ne ratez pas l'une des représentations de la pièce de JEAN-PAUL II !

Cette pièce de théâtre est une réflexion profonde sur le sens de l'amour.
Nous la conseillons vivement aux étudiants, couples, fiancés, consacrés, prêtres, religieux, etc.
C'est aussi une bonne occasion de mener la réflexion dans le cadre des préparations au mariage.
Vous pouvez aussi nous aider en diffusant l'information autour de vous. MERCI.
 
 17, 18 et 20 janvier au théâtre Saint Léon à Paris  //  19 janvier au Chesnay
 

Chefs de chapîtres d'Ile de France, la préparation du pélé commence !!!

Chers amis,

Quelle joie de vous retrouver pour préparer notre 37ième pèlerinage sur la Paix du Christ par le Règne du Christ !

Nous vous attendons NOMBREUX à LA recollection IDF 2019

le Samedi 26 janvier 2019 à  Versailles ! 

Au programme :

9h15 : Messe célébrée par l'abbé Damaggio à la chapelle de l'Immaculée Conception, 8 bis rue Mgr Gibier

(le sermon de l'Abbé de Massia sera une introduction générale au thème de l’année)

10h00 : Accueil Café au Centre Ozanam (24 Rue du Maréchal Joffre, 78000 Versailles)

10H30-11H00 : Présentation de la journée et consignes pratiques par la Dirpel

11h00 – 11h45 : "La nature de l'homme et sa finalité" par l'abbé de Massia
11h45 – 12h30 : "Qu'est ce que le Bien commun ?" par l'abbé Garnier

12h30 – 13h40 : Pique-nique

13h40 – 14h25 : "La Loi" par le père Chalufour
14h30 – 14h55 : méditation du chapelet

14h55 – 15h40 : "Application de la DSE dans le domaine du travail" par Hervé Rolland
16h00 – 16h30 : Conclusion : aspects et consignes pratiques et spirituels

16h45 – 17h30 : Salut du Saint-Sacrement et confessions – Chapelle de l’Immaculée Conception.

Hugues Moreau, organisateur de cette journée, compte sur votre présence nombreuse ainsi que sur celle de vos cadres.

Que cette journée de communion de prière et de formation conçue pour vous, chefs de chapîtres, vous aide à mieux accompagner nos pèlerins ! !

Servir le bien commun

En raison de sa grandeur et de son importance, le bien commun doit être recherché, aimé, servi par tous les citoyens. Il est l’objet de cette charité supérieure dont Pie XI disait « tel est le domaine de la politique qui regarde les intérêts de la société toute entière et qui, sous ce rapport, est le champ de la plus vaste charité, de la charité politique, dont on peut dire qu’aucun autre ne lui est supérieur, sauf celui de la religion ».

Le service du bien commun est donc bien d’abord la mission propre de l’Etat et des gouvernants. Léon XIII rappelait le principe selon lequel «  l’autorité civile ne doit servir, sous aucun prétexte, à l’avantage d’un seul ou de quelques uns, puisqu’elle a été constituée pour le bien commun ».

Comment l’Etat peut-il y parvenir ? par les lois, les institutions et les services qui relèvent de son gouvernement et de son administration. " La mission de l’Etat est de contrôler, aider, régler les activités privées et individuelles de la vie nationale pour les faire converger harmonieusement vers le bien commun" (Pie XII – Encyclique Summi Pontificatus).

L’Etat doit d’abord « avoir soin également de toutes les classes de citoyens, en observant rigoureusement les lois de la justice distributive » (Léon XIII – Encyclique Rerum Novarum) et protéger les droits de chacun et de tous.

Il doit cependant "se préoccuper d’une manière spéciale des faibles et des indigents. La famille des riches se fait comme un rempart de ses richesses et a moins besoin de la protection publique. La masse indigente au contraire, sans richesse pour la mettre à couvert, compte surtout sur le patronage de l’Etat. Que l’Etat entoure donc de soins et d’une sollicitude particulière les salariés qui appartiennent à la multitude des pauvres" (Pie XI – Quadragesimo Anno).

Il est intéressant de constater l’actualité et la nécessité urgente de cette notion de la Doctrine Sociale de l’Eglise à l’heure ou le bien commun semble méprisé, méconnu, bafoué, trahi, privilégiant la course aux jouissances diverses et donc la coalition des intérêts privés contre le bien commun et assurant ainsi la suprématie du chacun pour soi.

Le concept spiritualiste du bien commun a été trop longtemps éclipsé par le concept matérialiste de l’intérêt général, comme somme des intérêts particuliers, de l’hédonisme et de l’arrivisme. A nous d’en retrouver la vraie valeur et de participer à sa reconstruction.

mardi 15 janvier 2019

Grandeur et importance du bien commun

Léon XIII disait du bien commun : « Ce bien est, après Dieu, dans la société, la loi première et dernière ».

Pour Pie XI, le bien commun étant déterminé par la nature de l’homme et par le but de la société, « s’écarter de cet ordre, c’est ébranler les colonnes sur lesquelles repose la société et donc compromettre la tranquillité, la sécurité, et l’existence même de la société ».

Ce qui fait la grandeur du bien commun, c’est que d’abord il répond au plan de Dieu qui a voulu unir les hommes entre eux par une nature commune, les faire vivre en société, les lier par une étroite solidarité dans la recherche de leur conditions de vie en commun pour les entrainer tous vers le bien et la poursuite de leur vocation en s’aidant les uns les autres.

Ce qui fait aussi la grandeur du bien commun, c’est qu’il est au-dessus des intérêts particuliers, qu’il est un bien supérieur qui conditionne l’existence, la vitalité, le bien-être et le bonheur d’un peuple. Lui seul peut réaliser l’unité et la grandeur d’une nation. Il est d’une portée universelle puisqu’il s’applique non seulement à l’intérieur de chaque groupe en société, mais encore dans leurs relations et subordinations.

Ce qui fait encore la grandeur du bien commun, c’est qu’il s’adresse à l’homme tout entier pour l’inviter à se dépasser, à s’accomplir en aidant les autres à devenir meilleurs, à prendre des responsabilités dans le corps social, à pratiquer toutes les vertus qu’exige le don de soi, dont la justice sociale. En plus de s’adresser à l’homme, il s’adresse à tous les hommes, à toutes les familles, à toutes les sociétés, pour provoquer et entretenir entre eux une saine émulation : il possède en lui-même une force capable d’opérer des transformations profondes dans la vie d’un peuple et d’assurer sa restauration sociale.

Loin de replier une nation sur elle-même, le bien commun appelle à coopérer au bien commun international, au bien commun de l’humanité. Le bien commun suprême étant Dieu, la mystique du bien commun, en se généralisant, prépare les hommes à se tourner vers le Père de tous, qui est lui-même « une grande récompense ».

Tiré de la Lettre Pastorale au clergé de Monseigneur Guerry

Lundi 14 janvier 2019

Le bien commun sous conditions

C’est une des bases fondamentales de la Doctrine Sociale de l’Eglise dont la notion même est d’ailleurs tirée bien avant d’avoir été reprise par divers courants d’opinions ou idées sociales.

On préfèrera la notion de bien commun à celle d’intérêt général qui évoque davantage le quantitatif que le qualitatif, reposant sur l’assouvissement de satisfactions, de gains et de profits. Le bien commun est, lui, la réalisation durable de conditions extérieures : il comprend certes les éléments matériels, mais auxquels sont intrinsèquement rattachées les valeurs morales.

Le bien est ce qui perfectionne la personne humaine dans sa dimension raisonnable et libre. C’est ce qui, à travers la satisfaction de besoins matériels et physiques, va en plus répondre à l’apaisement de désirs et de besoins intellectuels, artistiques, culturels et spirituels et va donc lui procurer paix, sécurité, confiance, joie etc…de manière durable.

Dans son encyclique Rerum Novarum, Léon XIII associe fondamentalement la notion de bien commun à celle de bien moral. Ce bien se définissant par la personne humaine et dans le cadre d’une communauté humaine, il trouve son expression dans tous types de cercles : familial, professionnel, national et international. C’est un bien d’ensemble, assuré par un ensemble de conditions extérieures et pour l’ensemble des citoyens. Il demande donc de dépasser les intérêts particuliers ou collectifs de partis politiques, groupements professionnels, associations, courants de pensée.

Il requiert 3 conditions : l’ordre public et extérieur, la prospérité matérielle pour tous, et des valeurs supérieures.

1/ Un ordre public et extérieur

Pour Pie XII, l’économie sociale n’a d’autre but que de « permettre d’une façon stable, à la portée de tous les membres de la société, les conditions matérielles requises pour le développement de leur vie culturelle et spirituelle » et ajoute qu’il « n’est pas possible d’obtenir quelque résultat sans un ordre extérieur, sans des normes sociales qui visent à l’obtention durable de cette fin ».

Le bien commun nécessite donc un ordre public extérieur qui assure la sécurité des biens, la protection des personnes, le respect de la liberté et des droits, la défense du territoire etc… Cet ordre public doit être stable et permanent ; les changements, révolutions ou crises d’instabilité dans le gouvernement sont néfastes à la stabilité, d’où le besoin d’un statut juridique servant à la vie sociale de protection et orientant positivement toutes les énergies particulières des citoyens dans leur coopération au bien commun.

2/ Une prospérité matérielle pour le peuple tout entier

Dans son encyclique Rerum Novarum, Léon XIII précise le rôle des gouvernants et de l’Etat : «  Ce qu’on demande d’abord aux gouvernants, c’est un concours d’ordre général, fourni par toute l’économie même des lois et des institutions ; c'est-à-dire qu’ils doivent faire en sorte que, de l’ordonnance même et du gouvernement de la société, découle spontanément et sans effort la prospérité tant publique que privée ».

La prospérité est évidemment composée d’éléments matériels dont usent en commun les citoyens (denrées, transports, communications, agriculture, industrie, culture ; santé…), mais elle implique également une juste répartition du revenu national entre les différentes catégories sociales, et notamment une amélioration du niveau de vie des masses populaires par l’augmentation de leur pouvoir d’achat, une fiscalité claire, juste et modérée, un équilibre financier, une monnaie stable et forte.

Au-delà de ces éléments matériels, ce qui fait la prospérité d’un peuple, ce sont les familles qui le composent : des familles fécondes, ouvertes à la vie, unies, ouvertes aux autres et aux problèmes de leur temps. C’est une atmosphère de paix sociale et de sécurité, de collaboration loyale entre les diverses professions au bien commun, de climat favorable à l’épanouissement des valeurs intellectuelles, spirituelles et morales.

3/ Des valeurs supérieures de l’ordre intellectuel, spirituel, moral et religieux

Dans l’ordre intellectuel et moral, le bien commun appelle la généralisation de l’instruction, le développement de la formation intellectuelle, humaniste, technique, culturelle et artistique. Il exige que toute formation intègre l’éducation des âmes et de la conscience, de la volonté et de l’énergie, pour assurer le renouvellement de générations fortes, soucieuses de leur patrie, dotées d’une capacité de jugement sain, habituées à une certaine discipline de vie, à la maîtrise de leurs instincts, capables de se donner pour idéal le dépassement de soi. Cette éducation exige le goût de l’effort, l’amour du bien, du vrai, du beau, la lutte contre l’égoïsme, la paresse et la lâcheté.

Mais le bien commun inclut également l’ordre religieux, en respectant la religion pour ce qu’elle est en elle-même comme pour l’influence qu’elle peut avoir sur les consciences, les familles, les rapports sociaux et l’éducation du sens du bien commun.

Tiré de la Lettre Pastorale au clergé de Monseigneur Guerry

Dimanche 13 janvier 2019

Prière à la Sainte Famille

 Sainte Famille, Trinité de la terre, Jésus, Marie et Joseph, sublimes modèles et tuteurs des familles chrétiennes, nous recourons à vous, non seulement pour nous fortifier dans la douce contemplation de vos aimables exemples, mais aussi pour implorer votre protection et vous promettre une constante fidélité dans la voie que vous nous montrez.

Votre paix, votre inaltérable sérénité réconfortent nos esprits tourmentés parmi les angoisses d'une vie toujours plus compliquée et difficile, en nous montrant avec éloquence que c'est seulement dans les foyers ornés et enrichis des vertus domestiques que vous nous enseignez, que nos coeurs pourront trouver le repos et la félicité auxquels nous aspirons tant.

Mais comment cette frêle plante qu'est la famille pourra‐t‐elle se défendre de l'ardeur des passions sans frein, des mouvements insidieux de révolte qui, pour ainsi dire, se glissent en tout lieu, de l'ouragan de la vie moderne, qui dirait‐on, veut tout bouleverser? Comment, sinon en faisant nous‐mêmes pénétrer profondément ses racines dans la terre généreuse de la piété chrétienne; en implorant pour elle la rosée abondante de la grâce divine, spécialement par la participation commune aux sacrements; en l'animant d'un véritable esprit de foi, qui l'amène à dominer la conception matérialiste de la vie; en unissant tous ses rameaux par l'étroit lien d'un amour qui, s'il n'était surnaturel, passerait comme tout ici‐bas; en la consolidant dans son être‐même, par la ferme résolution d'accomplir chacun de nos devoirs en tout ce que nous impose le bon ordre de la famille; en la soutenant dans les difficultés de cet exil terrestre, où parfois manque jusqu'à une honnête demeure, ou bien font défaut les moyens suffisants de subsistance.

Dans le désordre des idées qui souvent trouble les esprits, nous proclamons hautement la sainteté, l'unité et la mission divine de la famille chrétienne, cellule de la société et de l'Eglise; et, chacun à notre place, ‐parents et enfants‐  avec modestie mais avec fermeté, nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir, pour qu'un idéal aussi saint soit dans le monde une réalité.

Aidez‐nous, Joseph, miroir de la plus admirable paternité dans le soin assidu dont vous avez su entourer le Sauveur et la Vierge, vous conformant fidèlement aux inspirations divines; venez à notre secours, Marie, la plus aimante, la plus fidèle et la plus pure de toutes les épouses et de toutes les mères; assistez‐nous, Jésus, qui pour nous être en tout un éclatant modèle, vous êtes fait le plus soumis des fils.

Soyez toujours tous trois auprès de nous, dans les heures de joie et dans les heures de tristesse, dans notre travail et dans notre repos, dans nos inquiétudes et dans nos espoirs, auprès de ceux qui naissent et de ceux qui meurent. Et obtenez‐nous que tous les foyers, saints à l'exemple du vôtre, soient pour tous leurs membres des écoles de vertu, des asiles de sainteté, un chemin assuré vers cette éternelle béatitude que, par votre intercession, nous espérons avec confiance.

Ainsi‐soit‐il.

samedi 12 janvier 2019

Le bien commun : ce que nous enseigne l'Eglise

1905 - Conformément à la nature sociale de l’homme, le bien de chacun est nécessairement en rapport avec le bien commun. Celui-ci ne peut être défini qu’en référence à la personne humaine : Ne vivez point isolés, retirés en vous-mêmes, comme si vous étiez déjà justifiés, mais rassemble- vous pour rechercher ensemble ce qui est de l’intérêt commun (Barnabé, ep. 4, 10).

1906 -  Par bien commun, il faut entendre " l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection, d’une façon plus totale et plus aisée "(GS 26,§ 1 ; cf. GS 74,§ 1). Le bien commun intéresse la vie de tous. Il réclame la prudence de la part de chacun, et plus encore de la part de ceux qui exercent la charge de l’autorité. Il comporte trois éléments essentiels :

1907 -  Il suppose, en premier lieu, le respect de la personne en tant que telle. Au nom du bien commun, les pouvoirs publics se tenus de respecter les droits fondamentaux et inaliénables de la personne humaine. La société se doit de permettre à chacun de ses membres de réaliser sa vocation. En particulier, le bien commun réside dans les conditions d’exercice des libertés naturelles qui sont indispensables à l’épanouissement de la vocation humaine : " ainsi : droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à la juste liberté, y compris en matière religieuse " (GS 26, § 2).

1908-  En second lieu, le bien commun demande le bien-être social et le développement du groupe lui-même. Le développement est le résumé de tous les devoirs sociaux. Certes, il revient à l’autorité d’arbitrer, au nom du bien commun, entre les divers intérêts particuliers. Mais elle doit rendre accessible à chacun ce dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine : nourriture, vêtement, santé, travail, éducation et culture, information convenable, droit de fonder une famille, etc. (cf. GS 26, § 2).

1909 -  Le bien commun implique enfin la paix, c’est-à-dire la durée et la sécurité d’un ordre juste. Il suppose donc que l’autorité assure, par des moyens honnêtes, la sécurité de la société et celle de ses membres. Il fonde le droit à la légitime défense personnelle et collective.

1910 -  Si chaque communauté humaine possède un bien commun qui lui permet de se reconnaître en tant que telle, c’est dans la communauté politique qu’on trouve sa réalisation la plus complète. Il revient à l’Etat de défendre et de promouvoir le bien commun de la société civile, des citoyens et des corps intermédiaires.

1911 -  Les dépendances humaines s’intensifient. Ils s’étendent peu à peu à la terre entière. L’unité de la famille humaine, rassemblant des êtres jouissant d’une dignité naturelle égale, implique un bien commun universel. Celui-ci appelle une organisation de la communauté des nations capable de " pourvoir aux divers besoins des hommes, aussi bien dans le domaine de la vie sociale (alimentation, santé, éducation ...), que pour faire face à maintes circonstances particulières qui peuvent surgir ici ou là (par exemple : l’accueil des réfugiés, l’assistance aux migrants et à leurs familles ...) " (GS 84, § 2).

1912 - Le bien commun est toujours orienté vers le progrès des personnes : " L’ordre des choses doit être subordonné à l’ordre des personnes, et non l’inverse " (GS 27, § 3). Cet ordre a pour base la vérité, il s’édifie dans la justice, il est vivifié par l’amour.

vendredi 11 janvier 2019

Que votre Règne arrive : notre marche vers le Bien Commun

Seigneur Jésus-Christ, Vous nous avez appris à nous adresser avec confiance à notre Père du Ciel, et à Lui demander ardemment, dans notre prière quotidienne: "Que votre Règne arrive!"
Oui, mon Dieu, que votre Règne arrive. Vous nous gouvernez avec patience et amour par votre Providence, et Vous voulez nous conduire à Vous afin que nous puissions Vous contempler éternellement dans votre Paradis. Mais nous, créatures libres, nous rejetons trop souvent votre appel salutaire pour nous tourner vers les créatures. Vous voulez que librement nous venions à Vous, et trop souvent nous détournons la liberté que Vous avez mise en nous de sa vocation à l'amour, pour mieux satisfaire nos appétits égoïstes. C'est pourtant en Vous que nous sommes libres, délivrés de l'esclavage de nos caprices, correspondant pleinement à l'amour pour lequel Vous nous avez créés. En Vous, notre âme trouve son repos. Alors mon Dieu, nourrissez nos âmes de votre grâce afin que nous puissions nous tourner enfin vers Vous, et Vous demander, et vouloir avec confiance: que votre règne arrive! Répandez dans nos âmes un doux parfum de liberté.
Que votre règne arrive dans nos âmes!
Par le péché, nous nous sommes détournés de votre amour et nous avons chassés de nos âmes la vie divine que Vous y aviez placée, prémices déjà de l'éternité à laquelle Vous nous appeliez. Par le Sang de votre Fils, Vous avez scellé avec nous une alliance nouvelle: nous voilà désormais réconciliés avec Vous, et nos âmes assoiffées réclament, par la vertu de la Croix, de pouvoir épancher leur soif dans l'Amour intarissable de la Trinité divine. Seule source de la liberté véritable des enfants de Dieu, vocation éternelle des âmes renouvelées dans le Sang du Christ par l'eau des sacrements. Votre Règne est un règne d'Amour!
Que votre règne arrive dans nos familles !
Car l'amour est au principe de la famille et la famille est elle-même source de vie. Elle est le lieu où, de l'amour fécond des époux, jaillit la vie naturelle. Mais Vous seul faites jaillir la vie surnaturelle dans nos âmes. Vous seul êtes source de la grâce par laquelle Vous nous faites participer à votre divinité, par laquelle Jésus- Christ est engendré dans nos âmes et vient prendre possession de notre liberté pour la grandir à la mesure de notre destinée éternelle. Régnez dans nos familles afin que là où apparaît la vie, apparaisse la grâce, afin que nos enfants puissent grandir sous votre regard et sous l'autorité de leurs parents, en apprenant à Vous connaître, à Vous aimer, à Vous honorer.
Que votre règne arrive dans nos sociétés !
Car lorsque les hommes organisent la vie sociale sans Vous, ils oublient que leur bien temporel est ordonné au bien éternel de leurs âmes, qui en Vous seul sont rassasiées. Car la vocation des sociétés est de disposer les hommes à Vous reconnaître comme leur bien ultime, et de même que la nature appelle la grâce, le temporel est appelé à être irrigué par le spirituel qui lui fait entrevoir déjà les prémices de l'éternité. "S'il n'est pas venu le temps pour Jésus-Christ de régner, il n'est pas venu le temps pour les gouvernements de durer", annonçait le cardinal Pie, rappelant que si Dieu est l'auteur des sociétés, Il est aussi leur fondement et leur fin.
Régnez Seigneur dans nos âmes, dans nos familles et dans nos sociétés.
Régnez Seigneur sur toute la création car vous en êtes l'Auteur et le Maître.
Régnez Seigneur sur toutes vos créatures humaines car vous avez, sur la Croix, acquis sur nous une royauté salvatrice qui fait de nous les enfants de Dieu.
Régnez Seigneur car, par votre Providence, Vous nous conduisez vers notre bien commun : la béatitude éternelle qui commence sur la terre, dans nos âmes que Vous inondez de votre grâce.

mercredi 09 janvier 2019

Etre fidèle à son devoir d'état

Nous sommes tous dans un état de vie provisoire ou définitif. Cet état de vie comporte des obligations et ces obligations sont la traduction concrète de la volonté de Dieu sur nous. Une fidélité très exacte à ces obligations est le meilleur moyen de marcher vers la sainteté effective.

La première obligation de notre devoir d'état, très souvent soulignée par Saint François de Sales, est de ne pas rêver d'un autre état de vie, où, nous semble-t-il, la sainteté serait plus facilement accessible.

" Les moyens de parvenir à la perfection sont divers selon la diversité des vocations; car les Religieux, les veuves et les mariés doivent rechercher cette perfection, mais non par même moyen " (A la Présidente Brulart, 3 mai 1604).
" Chacun voudrait volontiers changer sa condition à celle des autres, ceux qui sont Evêques voudraient ne l'être pas; ceux qui sont mariés voudraient ne l'être pas, et ceux qui ne le sont pas le voudraient être " (même lettre).
" Chacun demeure en sa vocation devant Dieu. Il ne faut pas porter la croix des autres, mais la sienne " (à la même, 13 octobre 1604).
" Chacun aime selon son goût; peu de gens aiment selon leur devoir et le goût de Notre-Seigneur. De quoi sert-il de bâtir des châteaux en Espagne puisqu'il nous faut habiter en France ?" (à la même, juin 1607).


La seconde obligation de notre devoir d'état est de bien mettre l'héroïsme là où il doit être mis. Ni dans notre intelligence, ni dans notre volonté même, encore moins dans notre imagination, mais dans nos actes concrets. Les héros que nous admirons tant, ceux qui ont versé leur sang pour leur Foi et pour leur Roi, se sont préparés à l'héroïsme de grandeur par l'héroïsme de petitesse. Ce dernier héroïsme a un Docteur incomparable qui parle " des petits moyens qui m'ont si parfaitement réussi : il n'y a qu'une seule chose à faire : jeter à Jésus les fleurs des petits sacrifices». (Ste Thérèse de
l'Enfant-Jésus) Elle avoue avec beaucoup de simplicité qu'en lisant la vie de Sainte Jeanne d'Arc, dans son enfance, il lui semblait que le Seigneur la destinait à de grandes choses. Mais plus tard, elle comprit qu'il n'est pas nécessaire de faire des oeuvres éclatantes mais de se cacher et de pratiquer la vertu, en sorte que la main gauche ignore ce que fait la main droite.
Peut-être n'a-t-elle jamais mieux décrit sa " petite voie" que dans ce passage de sa lettre du 8 septembre 1896 à Soeur Marie du Sacré-Coeur : " Je n'ai pas d'autre moyen de te prouver mon amour que de jeter des fleurs, c'est-à-dire de ne laisser échapper aucun petit sacrifice, aucun regard, aucune parole, de profiter de toutes les petites choses et de les faire par amour. Je veux souffrir par amour et même jouir par amour, ainsi je jetterai des fleurs devant ton trône, je n'en rencontrerai pas une sans l'effeuiller pour toi. " (Mss. auto.coll. Livre de vie, p. 229)

Cette humble obéissance au devoir d'état est très coûteuse à notre nature, mais elle enracine très profondément en nous les vertus qui font les héros et les saints. Car c'est une remarque faite par Aristote et Saint Thomas, que la vertu se manifeste le mieux dans les occasions soudaines. On se trahit mieux dans les circonstances imprévues. C'est dans la soudaineté d'un fusil braqué sur celui qui le précédait que le capitaine de Cathelineau a révélé toute la noblesse de son âme et s'est jeté avec toute la promptitude de son amour entre le fusil et l'adjudant de gendarmerie. Sacrifier sa vie
ainsi ne s'improvise pas. Et dans ce geste, on peut voir aussi l'un des plus beaux fruits du sacrifice du " Saint de l'Anjou" en 1793, tant il est vrai que " le sang des Martyrs est une semence de chrétiens".
Préparons-nous par l'héroïsme dans le " terrible quotidien" (l’expression est de Pie XI) à l'héroïsme qui nous sera peut-être demandé par Dieu dans des circonstances extraordinaires. " Les circonstances font les Saints, mais les Saints ne font pas les circonstances".

Dom Géranger

mardi 08 janvier 2019

Don Jean Pateau: l'amitié

Conférence donnée par Dom Pateau, père abbé de l'abbaye ND de Fontgombault, à l'occasion de la retraite annuelle de l'Avent de Notre-Dame de Chrétienté le 2 décembre 2018.

RENDEZ-VOUS A LA MARCHE POUR LA VIE LE 20 JANVIER ! 

Choisis la vie !
La vie est une chance, saisis-la
La vie est beauté, admire-la
La vie est béatitude, savoure-la
La vie est un rêve, fais-en une réalité
La vie est un défi, fais-lui face
La vie est un devoir, accomplis-le
La vie est un jeu, joue-le
La vie est précieuse, prends-en soin
La vie est amour, jouis-en
La vie est mystère, perce-le
La vie est promesse, remplis-la,

La vie est tristesse, surmonte-la
La vie est combat, accepte-le 

La vie est une tragédie, prends-la à bras le corps
La vie est une aventure, ose-la
La vie est bonheur, mérite-le

Sainte Teresa

 

Lundi 07 janvier 2019

Etre la voix des sans voix

 

Si Saint Paul pose l’Enfant comme intrinsèquement héritier, c’est parce qu'un héritier est celui qui possède de grands biens sans pouvoir encore en disposer, c'est aussi parce qu’il dépend d’autres que lui-même bien qu'il soit déjà sujet de la loi, c'est enfin parce qu'il n’hérite  que lorsqu'il peut user droitement de ses biens. 

L’héritier, c’est d'abord le Christ. On hérite en vertu de la filiation, le Christ est Fils de Dieu par nature et en droit, il est établi héritier de toute chose. L’héritier c’est encore l'Israël de Dieu aujourd'hui c'est à dire l'Eglise, plus universelle et plus large que le seul peuple hébreu. L’héritier enfin, c’ est chacun d’ entre nous : nous sommes enfants de Dieu par adoption et par grâce. C’est ce qui nous permet de prétendre à l’ héritage divin. 

L'homme est donc un héritier... Oui ! Mais pas seulement au plan surnaturel. Cela vaut aussi au plan naturel. 

Il ne s'appartient pas absolument, parce qu'il ne s'est pas fait seul et entièrement. C'est sa noblesse d'être intelligent et libre de le reconnaître, puis d'agir de manière responsable, parce que toute richesse créée une responsabilité.

Or, quelle est la tentation d'Hérode, hier et aujourd'hui? Se vouloir tout puissant, maître absolu, possesseur et manipulateur. Non serviam. Je ne sers pas, je ne reconnais pas ma condition de créature, ma dépendance envers le Créateur, je n'agis pas en conformité avec cette dépendance. Je refuse et repousse toute limite, tout repère que je n'aurai pas fixé moi-même, que je pourrai techniquement et matériellement franchir. C'est alors que la menace d'arbitraire, l'ivresse de toute puissance tourne au détriment des créatures, et atteint l'être humain lui-même. 

Sans Dieu, "l'homme est un loup pour l'homme"... En particulier le plus petit, le plus faible. Ce plus petit, ce plus faible est un signe de contradiction. Il est une limite objective posée à la volonté de puissance, à la soif de bien-être et de jouissance égoïste. Il appelle au don de soi, au dévouement, au sens des responsabilités.

Ayant redéfini que seul ce qui est apparent et performant, productif ou jouisseur a droit de cité, nous manipulons et éliminons ce qui est caché, ce qui est dépendant, ce qui est « improductif ». Terrible "culture du déchet", dénoncée par le Magistère récent ! Le progrès technique, scientifique, médical balance sans cesse entre la merveille ou la monstruosité.

C'est donc le sens de la marche pour la vie du 20 janvier prochain d'être la voix des sans voix, la défense visible des invisibles sans défense. C'est un signe de contradiction aux yeux du monde! Ces plus petits, enfants à naître, handicapés, (mais aussi malades incurables, personnes âgées et en fin de vie...) ne peuvent pas enfiler un gilet jaune pour dire ce que le système leur fait souffrir. Pour ceux et celles d'entre nous qui le peuvent, soyons au rendez-vous ! Paris n'est peut-être pas si loin de chez vous...

Le magistère récent a reformulé des fondamentaux de la loi naturelle, à travers l'écologie intégrale et l'équilibre de la maison commune.  Mais comment appliquer "l'écologisme partial" de notre siècle, qui met l'espèce humaine à égalité, voire en deça des autres espèces animales... Qui pleure sur les espèces protégées et le sort des bébés phoques, tout en détruisant des enfants à naître... Qui fait passer "l'empreinte carbone" avant "l'image de Dieu"... Qui prêche et adore le recyclage des déchets, en jetant à la poubelle de l'histoire les êtres humains les plus faibles ou les plus dépendants? Une société qui pratique massivement l'élimination des plus petits, des invisibles vivants a-t-elle un avenir?

Il y a cependant des lueurs d'espérance. On n'a pas le droit de pleurer sur les ténèbres sans regarder la lumière. Je pense à ces courageux défenseurs de la vie ; ce président des gynécologues de France qui a affirmé que l'IVG est un homicide... Cette infirmière qui a fait valoir son droit à l'objection de conscience (et combien de soignants le font encore actuellement pour le respect de la vie, et pour préserver le sens de leur profession!)... Ce chef de service qui a eu la bienveillance et la franchise d'avertir une mère hésitant à garder son enfant. Cette religieuse prix Nobel de la paix, Sainte Mere Teresa, qui a dénoncé l'IVG comme le plus grand destructeur de la paix... Ce professeur Lejeune qui a sacrifié la gloire, la richesse, pour empêcher que ses découvertes génétiques servent l'eugénisme et le tri sélectif des êtres humains... Ces bénévoles et accompagnateurs nombreux qui accueillent, écoutent, guident et encouragent les filles mères désorientées, les couples en difficulté.... Ces époux, enfin, qui vivent la parenté responsable en pleine fidélité à la loi naturelle et au Magistère de l'Eglise.

Chers amis, confions à la miséricorde de Dieu les enfants et malades victimes de la folie humaine.  Prions l'ange gardien des mères et des enfants à naître. Offrons nos prières, messes, communions en réparation de tous les IVG.  Manifestons, avec fermeté et prudence, une vraie bonté envers ceux et celles qui sont dans l'ignorance, la détresse, l'hésitation concernant l'enfant à naître.

Et enfin, si nous le pouvons, soyons nombreux à Paris le 20 janvier prochain, pour être la voix des sans voix!

Abbé Alexis Garnier

 

Rendre les salariés heureux

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Ce début d’année nous apporte, aux éditions Téqui, un trésor qui peut nous permettre de transmettre ce que nous avons-nous-mêmes reçu : il s’agit du livre que Thierry Delcourt vient de publier sous le titre « Rendre les salariés heureux – Être un bon chef face à la crise du management ».   

Ce livre est dédié à Jean de Saint Chamas et à Pierre Jeanson, fondateurs du Centre d’Études des Entreprises. On y retrouve toutes les leçons de leur expérience (le clou et le marteau, faire avant de dire, le chef est celui avec lequel on fait plus, etc.) 

Voilà un guide indispensable à tous ceux qui veulent bien remplir leur rôle d'encadrement : chaque chapitre est illustré de nombreuses anecdotes qui, mieux qu'un long développement, montrent le cœur des leçons à mettre en œuvre. On y apprendra « La confiance en 12 commandements »

  1. Passer du temps avec ses collaborateurs.
  2. Protéger ses collaborateurs.
  3. Montrer l'exemple (faire avant de dire).
  4. Faire ce que l'on dit.
  5. Informer, informer, informer.
  6. Éviter les courts-circuits, respecter l'autonomie.
  7. Éviter les désaveux en public et ce qui peut blesser.
  8. Respecter et considérer ses collaborateurs.
  9. Être ambitieux pour chacun de ses collaborateurs.
  10. Créer l'esprit d'équipe.
  11. Fêter pour créer une bonne ambiance.
  12. Être juste.


Un grand livre destiné non seulement aux hommes d'entreprise, mais aussi à tous ceux qui ont des responsabilités, bénévoles, associations, familles, scoutisme. 

Amis pèlerins d’Ile de France, vous pouvez rencontrer l’auteur à l’Ecole de Guerre Economique (196 rue de Grenelle – Paris VII) le 12 Janvier de 19h à 20h30 à l’occasion d’une conférence-dédicace.  

 

 

Chant de l'Epiphanie - Paul Claudel

En ce petit matin de l’An tout neuf, quand le givre sous les pieds est criant comme du cristal
Et que la terre en brillant, future, apparaît dans son vêtement baptismal,
Jésus, fruit de l’ancien Désir, maintenant que Décembre est fini,
Se manifeste, qui commence, dans le rayonnement de l’Epiphanie.
Et l’attente pourtant fut longue, mais les deux autres avec Balthazar
A travers l’Asie et le démon cependant se sont mis en marche trop tard
Pour arriver avant la fin de ce temps qui précède Noël,
Et ce qui les entoure, c’est déjà le Six de l’Année nouvelle !
Voici l’étoile qui s’arrête, et Marie avec son Dieu entre les bras qui célèbre !
Il est trop tard maintenant pour savoir ce que c’est que les ténèbres !
Il n’y a plus qu’à ouvrir les yeux et à regarder,
Car le fils de Dieu avec nous, voici déjà le douzième jour qu’il est né !

Gaspard, Melchior et le troisième offrent les présents qu’ils ont apportés. 
Et nous, regardons avec eux Jésus-Christ, en ce jour, qui nous est triplement manifesté.

Le mystère premier, c’est la proposition aux Rois qui sont en même temps les Sages.
Car, pour les pauvres, c’est trop simple, et nous voyons qu’autour de la Crèche le paysage
Tout d’abord avec force moutons ne comporte que des bonnes femmes et des bergers
Qui d’une voix confessent le Sauveur sans aucune espèce de difficulté. 
Ils sont si pauvres, que cela change à peine le bon Dieu,
Et son Fils, quand Il naît, se trouve comme chez lui avec eux. 
Mais avec les Savants et les Rois c’est une bien autre affaire !
Il faut, pour en trouver jusqu’à trois, remuer toute la terre.
Encore est-il que ce ne sont pas les plus illustres ni les plus hauts,
Mais des espèces de magiciens pittoresques et de petits souverains coloniaux. 
Et ce qu’il leur a fallu pour se mettre en mouvement, ce n’est pas une simple citation,
C’est une étoile du Ciel même qui dirige l’expédition,
Et qui se met en marche la première au mépris des Lois astronomiques
Spécialement insultées pour le plus grand labeur de l’Apologétique.
Quand une étoile qui est fixe depuis le commencement du monde se met à bouger,
Un roi, et je dirai même un savant, quelquefois peut consentir à se déranger.
C’est pourquoi Joseph et Marie un matin voient s’amener Gaspard, Melchior et Balthazar,
Qui, somme toute, venant de si loin, ne sont pas plus de douze jours en retard. 
Mère de Dieu, favorablement accueillez ces personnes honnêtes
Qui ne doutent pas un seul moment de ce qu’elles ont vu au bout de leurs lunettes.
Et ce qu’ils vous apportent à grand labeur du fond de la Perse ou de l’Abyssinie,
Tout de même ce sont des présents de grand sens et de grand prix :
L’or (qu’on obtient aujourd’hui avec les broyeurs et le cyanure)
Et qui est l’étalon même de la Foi sans nulle fraude ni rognure ;
La myrrhe, arbuste rare dans le désert qu’il a fallu tant de peines pour préserver,
Dont le parfum sépulcral et amer est le symbole de la Charité ;
Et pincée de cendre immortelle soustraite à tant de bûchers,
L’unique once d’encens, c’est l’Espoir, que Melchior est venu vous apporter,
Au moyen de mille voitures et de deux cent quatre-vingts chameaux à la file, 
Qui sans aucune exception ont passé par le trou d’une aiguille !

La deuxième Epiphanie de Notre-Seigneur, c’est le jour de Son baptême dans le Jourdain. 

L’eau devient un sacrement par la vertu du Verbe qui s’y joint. 
Dieu nu entre aux fonts de ces eaux profondes où nous sommes ensevelis. 
Comme elles Le font un avec nous, elles nous font Un avec Lui. 
Jusqu’au dernier puits dans le désert, jusqu’au trou précaire dans le chemin,
Il n’est pas une goutte d’eau désormais qui ne suffise à faire un chrétien, 
Et qui, communiquant en nous à ce qu’il y a de plus vital et de plus pur,
Intérieurement pour le Ciel ne féconde l’astre futur. 
Comme nous n’avons point de trop dans le Ciel de ces gouffres illimités
Dont nous lisons que la Terre à la première ligne du Livre fut séparée,
Le Christ à son âge parfait entre au milieu de l’Humanité, 
Comme un voyageur altéré à qui ne suffirait pas toute la mer. 
Pas une goutte de l’Océan où il n’entre et qui ne Lui soit nécessaire. 
« Viderunt te Aquæ, Domine », dit le Psaume. Nous Vous avons connu !
Et quand du milieu de nous de nouveau Vous émergez ivre et nu, 
Votre dernière langueur avant que Vous ne soyez tout à fait mort,
Votre dernier cri sur la Croix est que Vous avez soif encore !

Et le troisième mystère précisément, c’est à ce repas de noces en Galilée,
(Car la première fois qu’on Vous voit, ce n’est pas en hôte, mais en invité),
Quand Vous changeâtes en vin, sur le mot à mi-voix de Votre Mère, 
L’eau furtive recelée dans les dix urnes de pierre.
Le marié baisse les yeux, il est pauvre, et la honte le consterne :
Ce n’est pas une boisson pour un repas de noces que de l’eau de citerne !
Telle qu’elle est au mois d’août, quand les réservoirs ne sont pas grands, 
Toute pleine de saletés et d’insectes dégoûtants.
(Tels les sombres collégiens qui sablent comme du champagne
Tout Ernest Havet  liquéfié dans les fioles de la Saint-Charlemagne !)
Un mot de Dieu suffit à ces vendanges dans le secret,
Pour que notre eau croupie se change en un vin parfait. 
Et le vin d’abord était plat, à la fin voici le meilleur. 
C’est bien. Ce que nous avons reçu, nous Vous le rendrons tout à l’heure. 
Et Vous direz si ce n’est pas le meilleur que nous avons réservé pour la fin, 
Ce nectar sur une sale éponge, tout trempé de lie et de fiel,
Qu’un commissaire de police Vous offre pour faire du zèle !

L’Epiphanie du jour est passée et il ne nous reste plus que celle de la nuit,

Où l’on fait voir aux enfants les Mages qui redescendent vers leur pays, 
Par un chemin différent, tous les trois en une ligne oblique.
C’est un grand ciel nu d’hiver avec tous ses astres et astérisques,
Un de ces ciels, blanc sur noir, comme il en fonctionne au-dessus de la Chine du Nord et de la Sibérie,
Avec six mille étoiles de toutes leurs forces ! les plus grosses, qui palpitent et qui télégraphient !
Quel est parmi tant de soleils celui qu’un ange arracha comme une torche au hasard,
Pour éclairer le chemin où procèdent les trois Vieillards ?
On ne sait pas. La nuit est redevenue la même et tout brûle de toutes parts en silence.
Le livre illisible du Ciel jusqu’à la tranche est ouvert en son irrésistible évidence. 
Salut, grande nuit de la Foi, infaillible Cité astronomique !
C’est la Nuit, et non pas le brouillard, qui est la patrie d’un catholique, 
Le brouillard qui aveugle et qui asphyxie, et qui entre par la bouche et les yeux et par tous les sens, 
Où marchent sans savoir où ils sont l’incrédule et l’indifférent,
L’aveugle et l’indifférent dans le brouillard sans savoir où ils sont et qui ils sont, 
Espèces d’animaux manqués incapables du Oui et du Non !
Voici la nuit mieux que le jour qui nous documente sur la route
Avec tous ses repères à leur place et ses constellations une fois pour toutes, 
Voici l’An tout nouveau, le même, qui se lève, avec ses millions d’yeux tout autour vers le point polaire,
Ton siège au milieu du Ciel, ô Marie, Etoile de la Mer !

Dimanche 06 janvier 2019

La venue des mages et l'adoration de l'Enfant-Jésus

"Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer" (Mt. II, 2). Les Rois Mages partent sur un signe. C'est parce qu'ils découvrent une étoile inhabituelle dans le ciel que les Rois Mages se mettent en route. Saint Grégoire de Nice nous le rappelle : "Trouver Dieu consiste à Le chercher sans cesse."

Les Rois Mages qui sont des astrologues païens qui scrutent les astres pour lire l'avenir, sont suffisamment intrigués pour prendre la décision de tout abandonner. Savons-nous, dans notre quotidien, abandonner notre confort pour chercher la voie que Dieu nous trace ? Bien sûr, nous sommes sur la route pour aller rencontrer le Christ. A l'image des Rois Mages, tenons-nous prêts aujourd'hui, demain et à tout autre instant de notre vie à scruter tous les signes de la volonté de Dieu sur nous.
"Chaque âme d'adulte, en effet, est éclairée au moins une fois, comme les Mages, par l'étoile de la vocation au salut éternel. A tous la lumière est donnée. C'est un dogme de notre Foi que Dieu veut sauver tous les hommes." Bienheureux Dom Marmion

La connaissance des Écritures fortifie la Foi. Se mettre en route est une bonne chose, tenir la distance en est une autre. Nous sommes-nous bien préparés ? C'est dans les épreuves que nous allons rencontrer, c'est dans les doutes qu'il va falloir affronter, que nous allons démontrer la solidité de notre engagement. Les Rois Mages, faisant étape dans les oasis du désert, scrutent le ciel. Ils retrouvent cette étoile qui les dirige vers Jérusalem. Alors comme ce sont de fins lettrés, ils se souviennent de la prophétie d'Isaïe : "Jérusalem ... Les nations marchent vers ta lumière et les rois vers la splendeur de
ton aurore ...Les foules viendront de Saba portant l'or et l'encens, et proclamant la louange du Seigneur"
(Is. 60, 3-6); les Rois Mages nous enseignent qu'au travers des épreuves que la Foi doit traverser, des nuits et des difficultés qu'il faut vaincre, la purification et la connaissance sont les deux leviers qui permettent à notre Foi de grandir pour aller à la rencontre de Celui qui nous attend. Les épreuves de la route, la fatigue et le mal au pied creusaient leur appétit de Dieu...

Après s'être mis en route, s'être purifiés par la fatigue du voyage et s'être fortifiés par la lecture des enseignements, les Rois Mages peuvent enfin aller à la
rencontre de Celui vers quoi tout tend. "Entrés dans la maison, ils trouvèrent l'Enfant avec Marie sa Mère et, se prosternant, ils L'adorèrent." (Mat. II, 11)
Comme pour nous, La Très Sainte Vierge Marie se présente aux Rois Mages comme la médiatrice qui leur offre le Christ. Nous aussi, comme les Rois Mages, pouvons aller à sa rencontre au cours de chacune des messes auxquelles nous assistons. Nous aussi pouvons, à l'image des Mages, Lui offrir l'or de notre Charité fraternelle, l'encens de nos prières qui montent constamment vers le ciel et la myrrhe de notre pénitence.

Le saint Padre Pio disait : "L'amour ne souffre pas de délai. Dès leur arrivée, les Mages n'épargnent aucun effort pour faire connaître et aimer Celui qui
avait conquis leur coeur. Ils ont été comme blessés par cet amour qui désire s'étendre à tous : notre coeur est en effet trop petit pour le contenir, et l'on aime partager ce qui le comble.
" Nous sommes partis, nous espérons arriver, mais Dieu seul sait comment nous reviendrons transformés, comment cette rencontre portera des fruits. Comme les Rois Mages, marcheurs de Dieu, allant vers l'Enfant-Roi en suivant une étoile, vont repartir pour préparer le terrain aux Apôtres qui, trente ans plus tard, viendront évangéliser leurs contrées, souffrons, offrons, apprenons ce que nous enseigne l'Église pour que nos coeurs soient disponibles pour entendre ce que Dieu voudra nous dire et repartir, tels les Rois Mages, les Apôtres et les saints de tous les temps "de toutes les nations faire des disciples."
 

samedi 05 janvier 2019

La volonté se nourrit d'amour

Sainte Catherine de Sienne nous a livré une phrase phénoménale: " la volonté se nourrit d’amour ". Nous sommes chrétiens certes par le baptême, nous reconnaissons un chrétien par son assistance à la messe le dimanche, mais la vie chrétienne authentique ne fait pas l’économie de pratiques ancrées dans le quotidien comme la prière, le jeune, l’aumône, les mortifications, la charité…

" Mais pourquoi donc ferais-je tout cela? " Voici une question que l'on se pose souvent. Les pratiques sont des moyen : une vie chrétienne authentique doit être la conséquence d’une rencontre avec le Christ. Tout ce que nous faisons n’est qu’un moyen d’arriver à notre fin ultime : l’union à notre Créateur. Si un fiancé dit qu’il aime sa fiancée mais qu’il n'a pas le temps de passer de partager des moments avec elle et de faire des efforts pour elle, est-il cohérent ? De même quel chrétien sincère peut affirmer aimer Dieu sans chercher à passer du temps en sa présence par tous les moyens et trésors que l’Église met à notre disposition ?  

Il peut être en effet difficile de mener une vie chrétienne et tout ce que cela implique comme conséquences dans sa vie de tous les jours : la prière du matin se réduit de plus en plus, la messe en semaine devient un mirage, le chapelet se transforme en concours de rapidité… Le quotidien nous pèse et nous constatons que la volonté nous manque pour vivre du Christ fidèlement. C’est ici que les résolutions ont un rôle majeur à jouer car elles ont la caractéristique d’être prises à un moment où l’on se remet en question, et où l’on se rend compte que notre vie n’est pas conforme à ce qu’elle devrait être. Prendre des résolutions est donc une démarche d’humilité et c‘est déjà un bon signe! Les résolutions sont indispensables pour se maintenir éveillé dans la Foi. Si nous voulons devenir des saints, il faut prendre des résolutions et s’y tenir. Prendre une résolution permet de fixer le cap d’une vie et donne des repères qui permettent d’avancer. Il faut donc continuellement faire le point sur sa vie chrétienne et l’état de ses résolutions.

Alors comment faire pour à la fois ne pas se décourager mais en même temps avoir un minimum d’exigence avec soi ? 3 critères semblent déterminants :
PEU
En début d'année, nous somme pleins de zèle et sommes prêts à soulever des montagnes pour le royaume de Dieu, et nous nous trouvons que les pratiques chrétiennes sont faciles ! Eh bien, c’est ici qu’il faut tout d’abord prendre des résolutions légères et non pas vouloir révolutionner sa vie du tout au tout, car il y a un risque de ne pas tenir le rythme longtemps. Si vous avez le désir de vous unir à Dieu par l’oraison tous les jours, vouloir commencer par 1 heure quotidienne n’est pas prudent, surtout si vous avez une vie professionnelle prenante. 10 minutes par jour suffiront, mais en aucun cas il ne faudra faire moins. Faire son lit tous les matins, dire une dizaine de chapelet, offrir une messe tous les mois, visiter les prisonniers 1 fois par trimestre, ce n’est peut être pas grand-chose, mais ça prendra de la valeur dans la fidélité constante de votre résolution. Connaissant votre faiblesse, choisissez une résolution atteignable et surtout inscrite dans le temps. De la même manière, veillez à ne pas vouloir en faire beaucoup en même temps, mais de vous occuper de chaque résolution une à une. Ainsi vous n’aurez pas la tentation de désespérer en vous rendant compte que vous n’arrivez pas à tout mener de front.
BIEN
Si je choisis de changer peu de choses à la fois, par exemple réciter une dizaine de chapelet tous les jours, j’aurai le souci de le faire BIEN ! De prendre conscience de mon acte, de mettre beaucoup d’amour à l’intérieur. Ainsi vous ancrerez dans votre vie cette pratique de la vie chrétienne et elle ne vous quittera plus, car à chaque fois vous y aurez mis une intention particulière qui lui donne toute sa valeur.
JUSQU’AU BOUT
"C'est bien, serviteur bon et fidèle; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup: entre dans la joie de ton maître." (Matth.,
XXV, 21-23; Luc, XIX, 17.). Oui, le Christ ne nous demande pas de faire de grandes choses, mais de les faire fidèlement ! La tentation est grande de se perdre dans de grandes et belles oeuvres au service de la chrétienté, alors que son devoir d’état n’est pas fait correctement. Combien de pères ou de mères de famille délaissent certaines de leurs obligations pour servir telle ou telle cause? Et pourtant, c’est dans le sacrifice discret et fidèle que nous obtenons en premier lieu des grâces pour changer ce monde et le coeur de nos contemporains. Nous serons ainsi plus généreux lorsqu’il faudra tout donner. Oui, il faut aller jusqu’au bout de ses résolutions, jusqu’au bout de ses convictions, jusqu’au bout du peu que nous faisons. " La volonté se nourrit d’amour ", nous aurons cette volonté si nous aimons vraiment.


Profitons donc de cette nouvelle année pour faire le point et de décider peu, bien et jusqu’au bout !!!  Comme modèle, nous avons la Sainte Vierge, icône de la fidélité. Elle connaît notre nature et ne veut pas nous demander de choses trop difficiles: ce sont toujours les mêmes : prière et pénitence. Demandons-lui la grâce de tenir fidèlement les promesses de notre baptême et de tenir fidèlement à son image les résolutions que nous prendrons. 
 

vendredi 04 janvier 2019

La fin justifie les moyens

Qu’est ce que la résolution ?

Selon le Littré, la résolution est une “décision volontaire arrêtée après délibération et avec intention de s’y tenir fermement”. On ne peut mieux dire : il y a réflexion, fixation d’un but et décision d’atteindre ce but.

“La résolution met le feu au regard” dit Victor Hugo. Mais s’il y a feu au regard c’est parce qu’il y a feu à l’âme. Il y a donc dans la résolution un jeu de l’intelligence et de la volonté. Les deux  sont aussi nécessaires l’une que l’autre : le volontaire sans intelligence devient têtu et peut provoquer des catastrophes. L’intelligent sans volonté sera d’une lucidité étonnante et peut-être admirable mais rien ne changera dans sa vie parce qu’il ne sait pas se donner.

 

Pourquoi prendre des résolutions ?

La fin est unique : la vie éternelle. Le but est unique : la pureté du coeur ou la perfection de la charité ou la sainteté.

Nos résolutions ne doivent pas nous écarter du chemin qui mène à la vie éternelle. Mais elles doivent, positivement, aider à la purification de notre coeur. Le coeur est à la fois synonyme de courage, de force d’âme et de profondeur d’âme. Ce que la vertu de tempérance nous apprend c’est que celui qui est trop dépendant de sa sensibilité risque de n’être ni assez intelligent (lire les choses et les personnes en profondeur) ni assez volontaire, prisonnier des apparences (beautés extérieures) il n’a pas la force de suivre sa vocation à une vraie vie intérieure. Il risque toujours de préférer le plaisir sensible à la joie spirituelle.

Tout le but de l’ascèse chrétienne est non pas de mépriser systématiquement tout plaisir sensible mais de faire en sorte qu’aucun plaisir sensible ne soit un obstacle à notre marche vers Dieu. Vaste programme qui suppose notre docilité au don de crainte. Car le don de crainte nous donne l’humilité. L’humilité nous met en garde contre nous-mêmes et nos défaillances toujours possibles. Et les défaillances sont courantes dans le domaine des plaisirs sensibles. Mais plus positivement l’humilité ne met l’Absolu qu’en Dieu et met chaque chose et chaque personne dans son vrai jour. L’union à Dieu est le meilleur adjuvant de la tempérance.

 La Beauté de Dieu décolore les beautés factices. Une hymne liturgique dit littéralement : “Beaucoup de maquillages fondent à votre lumière”. L’ascèse fondamentale est vraiment celle-là : les bienheureux ne pèchent pas parce qu’ils voient Dieu. Nous serons moins dépendants des choses sensibles si nous contemplons Dieu. Le Cardinal Journet dit admirablement : “Il faut aimer les belles choses pour pouvoir les quitter pour la Source”.

Extrait d'une méditation de l'Abbaye de Notre Dame de Fontgombault

jeudi 03 janvier 2019

Et si notre première résolution 2019 était un virage vers l'humilité ?

On a bien parlé autour de Noël de cette bête de somme, bien présente dans les campagnes, immortalisée par les artistes, de Jean de La Fontaine à Hugues Aufray : l'âne. C'est la « vivante humilité » qui nous rappelle que Dieu est humble - Que le Christ est humble - Et que Dieu élève les humbles.

Mais Dieu est-il humble ? Non, semble-t-il. La vertu d'humilité tempère l'esprit pour qu'il ne se porte pas sans mesure aux choses élevées. La magnanimité garde du découragement, et pousse à ce qui est grand. Dieu est grand, et n'a pas besoin d'être gardé de la démesure. En Dieu, ni manque, ni excès. Il est grand et glorieux. On le dit avec bonheur, on le chant même la nuit de Noël, avec le retour du Gloria.

Le Christ est humble. Le Fils se penche sur l'humilité de Marie et la rejoint. Dieu a regardé l'humilité de sa servante, il n'a pas méprisé le sein très pur de Notre Dame comme première demeure. Neuf mois plus tard, le Christ Enfant se penche à terre, il repose en terre, sur la terre des hommes, à Bethléem.

De même, le Christ se penchera sur les enfants ; pour les bénir, pour interdire qu'on les repousse, ou qu'on les scandalise, qu'on les entraine au mal... Pour les désigner comme exemple. Un modèle d'attitude intérieure pour qui veut être grand et entrer dans le Royaume des Cieux...Il se penchera aussi sur ses élèves réunis pour leur dire qu'Il est doux et humble de cœur. Il se penchera en terre pour y écrire, en silence, avant d'inviter les faux justes et les faux purs à jeter la première pierre au pécheur – avant de pardonner et d'avertir la pécheresse.

Au grand Jour enfin, le Christ souffrant se penchera encore en terre jusqu'à y tomber 3 fois. A chaque jour, ce même Christ se penche encore par grâce... sur la pierre de nos autels, où Il se rend présent réellement,... sur la terre de nos âmes où Il vient absoudre, pardonner, visiter, refaire les forces.

Dieu élève les humbles

« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes ». « Le Seigneur, pour faire disparaître l'obstacle au salut, a montré par des exemples d'humilité qu'il fallait mépriser la grandeur qui paraît au-dehors. »

Attention, on peut aimer, vouloir de grandes choses! Mais tout en mettant sa confiance dans le secours de Dieu. " Autre chose est de s'élever vers Dieu, autre chose de s'élever contre Dieu. Celui qui s'abaisse devant lui est élevé par lui, et celui qui se dresse contre lui est abaissé par lui."

C'est pour cela que l'âne est la meilleure monture spirituelle pour avancer dans la vie intérieure. " Prête-moi deux attelages : l'un composé de la justice et de l'orgueil, l'autre du péché et de l'humilité. Tu verras le péché dépasser la justice, non par ses propres forces, mais par les forces de l'humilité qui lui est jointe ; et tu verras l'autre couple vaincu, non par la faiblesse de la justice, mais par le poids et l'enflure de l'orgueil. " (St Chrysostome).

Humilité devant Dieu, car « c'est en se penchant pour nous relever que Dieu nous montre le mieux sa grandeur». La source de l'humilité, c'est de connaitre Dieu, et de se connaître soi-même. Elle est une révérence envers Dieu. Le même et unique Dieu redoutable au sommet du Sinaï, aimable au creux de la crèche.

Humilité envers soi-même et le prochain mais aussi magnanimité pour ne pas diminuer la part de Dieu, en nous et dans le prochain. L'humilité se montre donc en bienveillance, en préjugé favorable au prochain; il y a en lui quelque chose de bon que je n'ai pas, il peut y avoir en moi une faiblesse ou un défaut qu'il n'a pas.

Humilité extérieure et intérieure. Extérieure, c'est l'humilité secondaire du vêtement, du logement, du regard, du maintien, … Modestie qui tempère les paroles, les gestes, les attitudes. Ne pas se singulariser – ne pas monopoliser une conversation ou la remplir de soi – ne pas couper une parole ou faire une conversation seul... Intérieure, c'est l'inclination du coeur devant Dieu et le prochain, sans pour autant nuire à l'autorité, à l'obéissance, à l'ordre, et au salut de ce prochain.

Que la terre s'ouvre et fasse germer le Sauveur !

Humilité vient d'humus, la terre. Sur ce sol, ce fondement de l'humilité, le salut, le surnaturel, la sainteté peuvent germer et grandir. Elle est un fondement spirituel, en tant qu'elle enlève l'obstacle entre nous et Dieu. La foi nous donne le premier accès à Dieu, mais l'humilité dégage la voie, ouvre à Dieu la terre de nos cœurs. Elle fait demeurer dans l'ordre non pas en tel ou tel domaine, mais tout domaine.

Enfin l'authentique humilité chrétienne est joyeuse. Elle est une forme d'humour, mais sans férocité, envers soi-même. « Au temps de Samson, Dieu a fait de grandes choses avec ce juste et une mâchoire d'âne. Il saura bien que faire avec un âne entier », disait un célèbre capucin fondateur d'ordre.

 

 

mercredi 02 janvier 2019

2019 : une nouvelle année pour construire votre vie autrement


En début d'année, nous sommes tous emplis de bonnes résolutions. Mais prenons-nous les bonnes et comment nous y tenir ?

La fête deNoël nous a fait toucher du doigt que l'Évangile de la Vie, vécu et prêché, est l'une des grandes priorités de notre temps. Mais une chose est de le savoir, et une autre de le mettre en pratique... Quel moyen efficace pourrait donc, chers pèlerins, nous aider à incarner toujours plus cet idéal dans notre quotidien?
Un seul moyen vraiment efficace existe: construire sa vie par une règle de vie personnelle. Y avez-vous déjà songé? Voici quelques indications pour vous y aider.
I. Tout d'abord, en quoi consiste une Règle de vie ?
Elle consiste dans le choix de moyens précis pour tendre chaque jour à la sainteté, selon les exigences de l'état de vie qui est le nôtre. Or, adopter une telle règle est absolument nécessaire, sans quoi nos bonnes résolutions ne restent souvent que de pieuses velléités. Gustave Thibon le disait de façon lapidaire: « Là où la règle est brisée, l'amour avorte ».
II. Comment mettre en place une telle règle ?
- Votre règle reposera tout entière sur une prise de conscience, celle que seule la vie que Notre Seigneur vous propose est intéressante. Ainsi, loin de constituer un carcan, elle sera au contraire la marque d'une préférence, d'un désir authentique de vivre comme Dieu vous le demande.
- Ensuite, elle doit être personnelle, donc taillée sur mesure pour chacun. Aussi, l'aide d'un père spirituel est indispensable, tant pour l'élaborer concrètement que pour la suivre ensuite fidèlement.
- Enfin, sa réussite résidera dans son équilibre.
III. Comment sera-t-elle fructueuse ?
Pour être fructueuse, elle portera au moins sur ces quatre points principaux de vos vies que sont la vie spirituelle, le combat spirituel, la formation personnelle et votre devoir d'état :
1. La vie spirituelle
 L'union personnelle à Notre Seigneur Jésus est le coeur de la vie chrétienne. Cultiver cette union sera donc la priorité absolue. Pour ce faire, vous devrez cultiver avec soin trois moyens principaux :
- une vie de prière quotidienne que rien ne saurait supprimer : prière du matin et du soir, un temps d'oraison, Chapelet…, à vous de choisir ce que raisonnablement vous pouvez faire.
- une vie sacramentelle régulière : confession (une fois par mois est une bonne moyenne) ; des communions bien préparées, suivies d'une action de grâce réelle.
- une direction spirituelle vous sera d'un grand secours. Elle vous aidera à approfondir une vraie vie de prière, ainsi qu'à mener efficacement le combat spirituel sans lequel il ne peut y avoir de vie chrétienne.
2. Le combat spirituel
Nul ne peut y échapper en raison de notre blessure par le péché originel. Il faut donc l'affronter de face et ne pas se voiler les yeux. Voici les quatre points où vous pouvez faire porter vos efforts :
- Supprimer les occasions de pécher : par exemple, en supprimant les fréquentations dangereuses, les sorties, spectacles et films douteux.
- En organisant bien vos journées : par exemple, en veillant à ne pas perdre de temps sur l'ordinateur avec des jeux, ‘Facebook’, des sites etc. L'ordinateur est, pour beaucoup d’entre nous, la source la plus nuisible pour l'équilibre de vie. Il faut vraiment faire des choix et vous libérer de cette nouvelle drogue. Attention aussi à la dépendance vis-à-vis des portables, des ‘ipods’…. Rien de tel pour détruire de vraies communications et n’établir que des relations
superficielles.
- En combattant tels défauts : par exemple, l'orgueil, l'avarice, l'impureté, l'envie, la gourmandise, la colère, la paresse…
- Enfin, en vous appliquant à acquérir telles vertus : par exemple, la prudence, la justice, la force, la tempérance etc.
3. La formation personnelle
Si la question de la formation personnelle a toujours été importante, elle devient aujourd'hui d'une urgence absolument cruciale.
Face au délabrement de la pensée et à l'affaissement inouï de la culture de masse, il est urgent de réagir. Ce qui signifie concrètement que votre règle inclura le souci de structurer et nourrir votre vie spirituelle et votre vie intellectuelle en général. Une saine utilisation de votre temps vous permettra d'user des moyens adaptés qui sont abondants : lectures, conférences, sessions, universités d'été, groupes de formation etc. Prenez, par exemple, dix minutes tous les soirs pour lire sérieusement un livre de formation. En un mois vous aurez lu un livre entier !
4. Le devoir d’état
Enfin, votre règle vous aidera à avoir un véritable culte pour votre devoir d'état. N'oubliez pas que la sainteté que Dieu veut pour vous n'est pas éthérée, mais passe par un accomplissement très fidèle de votre devoir d’état, dans un esprit surnaturel. Que l'étudiant prenne donc les moyens d'être sérieusement à ses études; le père de famille de vivre sa profession en vrai chrétien, et sans négliger son épouse et sa vie de famille; et que la mère de famille s'organise de manière à bien s'occuper de ses enfants et à avoir du temps pour son mari.
De plus, chacun se rappellera que le Bon Dieu attend de vous qu'ayant reçu gratuitement, vous sachiez donner gratuitement.
Ainsi, une activité missionnaire adaptée à chacun (même très ponctuelle) est indispensable pour vous rappeler que vous n'êtes pas seul, et que bien des gens qui vous entourent ont besoin de vous.
Vous voyez donc, en définitive, qu'une règle de vie est la traduction pratique du désir de vivre authentiquement sa vie chrétienne à tous les niveaux. Il est donc essentiel d'adopter une règle de vie.


Si vous n'aviez pas encore fait ce pas, demandez-en la grâce à la très Sainte-Vierge Marie. En ce début d'année, elle ne manquera pas de vous l'accorder.

Bonne année !