Dimanche 31 mars 2019

La colère, fission nucléaire!

Refermons ce dimanche la série des 7 péchés capitaux.

Et pour le faire, voici un petit portrait plein de sel :

« Sa colère est ardente. Ses lèvres débordent de fureur.

Sa langue est comme un feu dévorant,

Son souffle est comme un torrent débordant montant jusqu'au cou,...

Sa colère est comme une coupe de vin enivrant bientôt vidée » (Isaïe, 30 et 51).

 

Ce portrait inspiré, donc peu susceptible d'erreur, c'est celui d'un Dieu en colère.

La colère de Dieu

L'expression nous choque peut-être... La colère est-elle un attribut divin? Cela semble tellement contradictoire! Car Dieu est infiniment bon, miséricordieux. Cependant la Bible et la liturgie le répètent. Et aux apôtres d'un dieu apathique, puis-je suggérer la relecture tonifiante d'Isaïe, des 3 premiers chapitres de l'Apocalypse, de Saint Paul, du Dies irae?

Pour nous parler, Dieu assume notre langage d’homme. Les mots de la foi sont analogiques. Pour faire simple, un seul mot, la colère, désigne 2 réalités, en Dieu et chez les hommes... 2 réalités avec une certaine ressemblance, une plus grande différence. Et l'une surpasse infiniment l'autre.

Dieu est un pur Esprit; il n’a pas de passion désordonnée. Le langage de la foi utilise un «anthropomorphisme», une image humaine pour dire une qualité de l'action de Dieu ; la justice.

Cette justice divine a une fille : la vindicte. Dieu en a réservé pour lui seul le dernier acte et l'achèvement ; « A moi la vindicte, c'est moi qui rendrai ce qui est dû » (Deutéronome 32,35 et Romains, 12, 19). «Cela consiste à réprimer par mode de défense ou de punition, la violence, l'outrage et tout noir dessein " (St Thomas d'Aquin).

Oui, Dieu exerce la justice, il déteste le mal, il le condamne et le sanctionne. Il le compense par une peine proportionnée. Dieu ne pratique ni n'approuve la vengeance ; « ne vous faites pas justice vous-même, mes bien aimés ». Par contre, oui, Dieu pratique et approuve la vindicte. Ou alors, il faut être cohérent, et expulser de l'Eglise catholique les juges, les policiers, les gardiens de prison et même... les parents ou éducateurs.

La colère des hommes : passion ou péché

C'est d'abord une passion humaine. Il y a en nous un irascible, « une agressivité » ; une énergie pour affronter ou endurer un mal - pour conquérir ou attendre un bien difficile.

La colère agit quand la justice n’est pas respectée. Elle vient à la rescousse pour rétablir l’ordre. Donc c'est plutôt positif. J'en veux pour preuve l'exemple même de Notre Seigneur. Le Verbe de Dieu s'incarne, il prend vraiment une nature humaine. Il assume et montre une sensibilité, des passions... et même de la colère ; devant les marchands du Temple. Devant la dureté de cœur ou l'hypocrisie des pharisiens.

En quoi est-ce un péché?

La colère, c’est une fission nucléaire. Energie intéressante au service du bien vrai et difficile... Seulement, en l'état actuel des choses : la fission peut rater ; c'est le défaut... manque d'énergie, faiblesse ou lâcheté ou au contraire elle peut marcher trop bien comme à Hiroshima ; c'est l'excès... dureté. Chacun doit voir en quel sens travailler ce point de combat spirituel. En résumé, certaines âmes vont canaliser le trop plein d’agressivité et la dureté – d’autres vont corriger le trop peu d’agressivité et la faiblesse1.

Cette passion est moralement légitime, elle est vertueuse... SI et seulement si elle est mise au service de la justice, et de la droite raison

3 conditions sont indispensables : un objet juste ; une intention droite ; enfin, la réaction proportionnée.

  • Objet juste2: il y a une injustice ou une offense. Il y a un bien difficile en jeu. Vraiment. Objectivement. Un jeune homme poursuit une dame avec un tison ardent et la chasse violemment. Pas bien, n'est-ce pas ? Oui, mais la dame exerce un vilain métier, elle est là sur commande pour détourner un jeune de sa vocation. Et le jeune homme s'appelle st Thomas d'Aquin.
  • Intention droite: « je suis dans mon droit, j'ai raison... ». Peut-être, mais si l'intention est déviante, le conflit tournera en dispute, pas en bonne confrontation, en juste sanction. Laissez refroidir, rectifiez l'intention.
  • Réaction proportionnée : le juste objet, l’intention droite… tout y est sauf… la mesure. D’où visage fermé, reproches trop durs et longs, exagérés…

La colère est plus souvent injuste. 9 fois sur 10, pour risquer une statistique

  • Envers soi-même. « Ca m’énerve… de m’être énervé ! »3.
  • Envers l'entourage. Les choses, les personnes... Les petits riens accumulés par négligence injectent un poison subtil de rancoeur ou d'amertume.
  • Envers Dieu. On abîme le travail divin, on aggrave le désordre du péché dans la création. La colère tournée directement contre Dieu est la pire ; elle engendre la haine, le ressentiment, le mépris.

Les formes de la colère

La température ; colère froide ou brûlante. La couleur ; noire, rouge ou blanche... Le confiteor nous dit qu'on peut pécher par colère en pensée, en paroles, par action et par omission. Par faiblesse, par surprise, c'est véniel. Par calcul ou par plaisir…c'est mortel « Non: laissons cela. Je suis bilieux comme tous les diables, et il n'y a morale qui tienne : je me veux mettre en colère tout mon saoul, quand il m'en prend envie4! ». Il faudra encore éviter d'attiser ou de provoquer la colère ; celle de Dieu, celle du prochain. Bien mauvais service.

Remèdes

  •    Etes vous en colère, ne péchez pas5. Ayons l'humilité d'avouer à soi-même, aux autres, nos passions ou nos émotions. Et de passer ensuite à autre chose. Dieu attend, le bien commun aussi, les autres aussi!
  •    Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas. Attendez le retour au calme, pour vous et le prochain. Il sera bien temps alors de dire, bien dire, quand et comme il faut… pas de « non dits » !
  •    Compréhension. Et là, la foi rejoint le bon sens. Car depuis le péché originel, et jusqu'au dernier souffle, nous pouvons progresser, devenir meilleurs avec la grâce de Dieu. Certes. Cependant, il est illusoire et donc décourageant d'attendre une perfection absolue de soi et des autres. La maîtrise de soi n'est pas continue et absolue depuis la faute originelle.
  •    Ne pas propager l'incendie. «Pourrais-tu m’expliquer… me redire ce que tu penses, ce que tu ressens… Prenons le temps d'en reparler à tel moment, si tu veux…». Dans une vie commune, ne jamais être 2 en colère en même temps.
  •    Aigreur, colère, emportement, tout cela doit être enlevé de vous6Relisez la savoureuse fable du lion et du rat. Si la colère est incendiaire, la douceur est un contrefeu donné par le Saint Esprit.
  •    Regretter. Mais paisiblement, profondément, fermemement, et calmement. Le pardon offert et facilité, ou demandé; pardonner est plus que de fermer les yeux. Ne dites pas « il ne s’est rien passé, ce n’est rien »,… si ce n’est pas vrai. Mais « j’accepte ou je demande qu’on ne tienne pas compte de ce qui s’est passé »

Voilà, la grande et belle leçon du Pater, l'une des dernières paroles du Christ en croix, et sans doute une pierre de touche du chrétien authentique.

« Le Royaume des cieux souffre violence

ce sont des énergiques qui s'en emparent ».

« Bienheureux les doux, ils possèderont la terre »

 

samedi 30 mars 2019

Université d’été 2019 du Centre Henri & André Charlier, de l’AGRIF et de Chrétienté-Solidarité-Jeunesse à Toulon !

À l’est de Toulon, au domaine de la Castille, environné par les vignes, les oliviers, les platanes et les fontaines…Non loin des plages et des criques du Pradet, de Hyères, de la presqu’île de Gien.

CE MEILLEUR DES MONDES ET SON IDÉOLOGIE TOTALITAIRE

Du samedi 27 juillet au samedi 3 Août 2019

 

Direction : Bernard Antony – Guillaume de Thieulloy

 Offices et réflexions chrétiennes : Abbé Christian Gouyaud

Dynamisation « jeunes » : Apolline. Tiphaine. Marie. Thomas

Musique et chorale : direction Didier Rochard

Matinée : • 2 conférences suivies de débats ou un seul sujet en 2 ou 3 séquences. • Messe Après-midi : • détente vacancière ou travail en groupe revue de presse et réplique •17h30-19h : conférence-débat Soirée : • invités du jour-musique et chants (Didier Rochard…) - animation : Jérôme Triomphe

PROGRAMME (Susceptible de modifications d’horaires)

SAMEDI 27 JUILLET

Après-midi : accueil des participants, installation

 18h : présentation du programme et des participants Grandes dates de l’histoire de Toulon et du pays varois

19h : rosé de La Castille

19h30 : diner

 20h30 : veillée-musique et chants

Prière du soir

 

DIMANCHE 28 JUILLET

9h30 : messe

10h30 : l’idéologie liberale-libertaire du régime macronien – le lobby du totalitarisme « LGBT », par Cécile Montmirail. Débat présidé par Guillaume de Thieulloy

12h : apéritif provençal – déjeuner

après-midi : excursions

18h : hommage à Marguerite Lombard. Les grandes figures du Centre Charlier

19h30 : diner et veillée

 

LUNDI 29 JUILLET

9h30 : messe célébrée par Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon

11h : l’Église catholique aujourd’hui et demain par Mgr Rey. Questions par les animateurs de Chrétienté-Solidarité Jeunesse

12h30 : déjeuner avec Mgr Rey

14h-15h : continuation du débat avec les conférenciers de l’Université

17h30 : témoignage de conversion

19h30 : diner

20h30 : Veillée : les trois parrains du Centre Charlier : Dom Gérard, Jean Madiran, Albert Gérard

 

MARDI 30 JUILLET

9h-11h : « Les juges et les médecins de la culture de mort », par le Docteur Jacques Larmande, Gabrielle Vernet, Jérôme Triomphe

11h15 : messe

17-19h : « Le monde médiatique vecteur essentiel du totalitarisme », par Jeanne Smits, journaliste, vice-présidente de l’Agrif. Débat dirigé par Guillaume de Thieulloy

 

MERCREDI 31 JUILLET

9h : « Les substrats philosophiques de la décadence contemporaine », par Marc Froidefont, professeur agrégé de philosophie

10h : L’Algérie et la France : quels avenirs ?, par Christophe Bilek et Bernard Antony

17h30 : L’exception libanaise. Quelles convulsions politiques possibles au Proche et Moyen-Orient ?, par Bernard Antony

 

JEUDI 1er AOÛT --- Journée de réflexions géopolitiques

9h : considérations sur l’Amérique : Trump, Bolsonaro et les autres, par Guillaume de Thieulloy

10h : Russie, Chine, Iran : l’alliance jusqu’où ?

17h30 : L’Inde et la Chine, puissances rivales mais également antichrétiennes

 

VENDREDI 2 AOÛT

9h : « La transition énergétique et le réchauffement climatique : débat scientifique ou instrumentalisation idéologique », par Didier Rochard

10h : Le rôle des moines dans l’Église d’aujourd’hui, par Dom Louis-Marie, Père abbé du monastère du Barroux

17h30 : L’écologie : science authentique et subversion idéologique

 

SAMEDI 3 AOÛT

9h : Aimer chrétiennement les musulmans : oui. La soumission à l’islam : non ! Quelques rappels sur les textes « sacrés » de l’islam et sur ses formes de domination

10h : Débat L’équation de Plekhanov Les bonnes surprises de l’hétérotélie

11h : messe

12h30 : déjeuner

 

RENSEIGNEMENTS ET MODALITÉS D’INSCRIPTION

Centre Charlier : 01 40 51 74 07  / chretientesolidarite.fr@gmail.com

AGRIF : 01 40 46 96 31 /  contact@lagrif.fr

La Belgique se fera-t-elle entendre ?

La Belgique est ce pays qui a légalisé l’euthanasie des mineurs... C’est aussi ce pays où se tient chaque année, depuis 10 ans maintenant, une Marche pour la vie. A l’approche des élections européennes, les marcheurs belges entendent bien interpeler leurs élus sur les sujets de bioéthiques et veulent mettre particulièrement en avant cette année la notion de vulnérabilité. 

La porte-parole de la Marche pour la vie de Bruxelles nous en dit un peu plus sur l’actualité du mouvement pro-vie en Belgique.

 

Une Marche pour la vie aura lieu à Bruxelles le 31 mars prochain, pour la dixième année consécutive. En 10 ans, la question de la protection de la vie a-t-elle évolué en Belgique ?

On peut dire que pour la Belgique, c’est assez exceptionnel de parvenir à mobiliser, année après année, des milliers de personnes pour une cause qui reste la même. Nous ne cherchons pas à varier le message au gré des effets de mode. Il s’agit, avec persévérance, de dénoncer les atteintes à la vie que sont l’avortement, l’euthanasie et toute forme d’instrumentalisation du corps humain (GPA, destruction d’embryons..), et de proposer une société et des lois plus solidaires et respectueuses de la vie et de la dignité humaine. Certes, chaque année a ses particularités qui nous permettent d’actualiser l’importance de cette mobilisation. Cette année par exemple, puisque les élections européennes et nationales tombent en mai, nous allons inviter les marcheurs à faire attention au programme « bioéthique » des candidats, et si besoin, à interpeler les candidats sur ces questions pour voter en connaissance de cause.

Depuis la première Marche pour la vie en 2010, une évolution nous a déterminés à poursuivre la mobilisation : la loi autorisant l’euthanasie des mineurs. Ce fut un électrochoc, et pas seulement pour la Belgique. On ne saura jamais si cette résistance a évité de dangereuses évolutions. Mais ce qui est certain et primordial, c’est que ces milliers de citoyens tiennent allumée la flamme vigilante de la défense des plus fragiles et des vies innocentes.

 

Depuis combien de temps êtes-vous porte-parole de la Marche pour la vie et qu’est-ce qui vous a amenée à prendre cette mission?

C’est la troisième année que ce rôle m’est attribué. Je l’ai accepté avec joie, même si ça n’a pas été facile de mener les premières interviews, de participer aux premiers débats télévisés. Un sujet tel que l’avortement est extrêmement chargé d’émotions quand il est abordé devant le grand public. Il peut aussi réveiller des blessures, et nécessite donc qu’on en parle sans jamais juger les personnes, tout en restant fermes sur la condamnation des actes qui ôtent la vie. Diverses expériences m’y ont menée. J’ai d’abord ressenti une immense gratitude pour la vie qui m’a été donné, et mon parcours rendu possible jusqu’ici. Ce cadeau de la vie, j’aimerais qu’il soit laissé à chaque être humain qui a commencé sa grande odyssée dans le sein de sa mère. J’ai aussi eu l’occasion de veiller des personnes en fin de vie dans un centre palliatif au Chili, et j’y ai vu tout le bien qu’on pouvait offrir dans ces derniers moments aux personnes mourantes, tout le sens que revêtaient les quelques échanges possibles. En tant que femme d’une vingtaine d’années, je sais que ma voix peut par exemple aider mes contemporaines à choisir la vie de leur enfant plutôt que l’avortement. On le voit dans les statistiques, c’est surtout entre 20 et 30 ans que les femmes avortent. Avec le reste de l’équipe et tous les marcheurs, nous voulons aussi dire aux personnes âgées que chaque jour de leur vie vaut la peine d’être vécu, et que l’euthanasie qui leur est proposée est une fausse solution, qui laisse énormément de souffrances là où elle arrache les vies.

 

La Marche aura-t-elle cette année un thème particulier, des spécificités?

Nous avons choisi de mettre en avant l’accueil de la vulnérabilité. Cette vulnérabilité nous caractérise en tant qu’humain : elle exprime nos fragilités mais aussi notre résilience, notre capacité de nouer des relations avec les autres, notre interdépendance, en famille, en société. Nous voulons rappeler que les femmes enceintes en difficulté sont elles aussi vulnérables. On a tendance aujourd’hui à les laisser seules face au choix de garder ou non leur enfant, par souci de liberté. Or, la solitude dans laquelle elles sont laissées à ce moment difficile, est peut-être un confort pour le reste de la société, mais bien un drame pour la femme. L’enfant à naître est aussi au cœur de cette vulnérabilité : il ne vaut pas moins qu’un autre être humain, même si il n’est pas encore passé par le stade de l’enfance ou de l’adolescence… Et pourtant il ne se montre pas, il reste discret et ne riposte pas si on projette de lui ôter la vie. Et puis dans notre société belge, ce sont aussi et de plus en plus les personnes âgées, malades ou fatiguées de vivre, qui sont bien souvent tentées par l’euthanasie. Une fois de plus, le prétexte de l’autonomie nous empêche de répondre à leur fragilité par la solidarité, l’écoute, l’entraide. Chaque vie a un sens immense, depuis le début et jusqu’au bout : c’est ce que nous voulons pour inspirer notre société, ses pratiques et ses lois.

Pour ce dixième anniversaire de la Marche pour la vie, nous proposons une action concrète pour tous ceux qui nous rejoignent : ils pourront venir déposer sur place des vêtements et du matériel de grossesse et de petite enfance, que nous offrirons à des maisons maternelles, pour aider les femmes enceintes en difficulté. C’est important que les gens mettent leur message en pratique. Par cela nous voulons montrer qu’il est possible d’agir au quotidien pour la protection de la vie : dans nos familles, entre amis (au fil des conversations, par l’entre-aide), vis-à-vis de nos collègues, par notre témoignage mais aussi dans notre action concrète. Cela veut dire que nous n’appelons pas seulement à venir marcher ce 31 mars (même si c’est très important pour faire changer les choses) mais à témoigner et à agir chacun à son niveau.

 

Avez-vous reçu le soutien public de personnalités, de représentants politiques ou d’évêques et en attendez-vous à la marche ?

Non, aucun. Le paysage religieux et politique belge est très particulier à ce niveau-là : il y a une grande timidité sur ces sujets. Mais nous ne courrons pas non plus derrière des soutiens officiels (d’ailleurs notre message se situe avant tout au niveau naturel et peut donc réunir au-delà des appartenances religieuses) : l’important est de changer les cœurs et les mentalités, c’est cela qui sauve des vies. Le soutien le plus important est celui des participants. Leur persévérance en entraîne beaucoup d’autres à leur suite ! 

 

Une Marche pour la vie réussie, pour vous, c’est quoi ?

C’est déjà qu’elle ait lieu ! Ce n’est pas une mince affaire de l’organiser : cela demande beaucoup de temps, d’énergie et de formation. Nous sommes 9 jeunes de 17 à 30 ans dans le conseil d’administration de l’association, qui nous réunissons régulièrement pour la préparer du mieux que nous pouvons, chacun selon ses compétences propres. 

Mais je dirais que nous pouvons être heureux d’une édition quand nous avons réussi à faire passer un message positif dans l’espace public. C’est pour cela que la marche même est silencieuse : son message respire la paix, sans masquer l’indignation. Nous essayons aussi d’être toujours plus nombreux. Les deux dernières années, la Marche pour la vie fut l’occasion d’aborder le sujet de l’avortement dans les plus grands journaux et télévisions du pays. Pouvoir apporter ce message de vie, publiquement, c’est déjà une grande victoire.

 

Quelles sont les infos pratiques pour participer à la Marche pour la vie de Bruxelles ?

Le rendez-vous est à 14h30 le 31 mars, à la Place Poelaert, devant le Palais de Justice à Bruxelles. Il y aura non seulement la marche silencieuse d’une bonne heure (très accessible pour les poussettes ou les chaises roulantes) mais aussi cette grande collecte de vêtements et de matériel de petite enfance, ainsi que des interventions de médecin sur l’accompagnement en fin de vie, d’une Canadienne sur l’essor du mouvement pro-vie au Canada, et d’autres intervenants de qualité. En bonus, il y aura même un karaoké pour la vie ! Oui, nous pensons que le combat pour la vie est un message avant tout porteur de joie, même s’il pose un regard réaliste sur la gravité de la situation. Il faut retrouver notre capacité d’émerveillement face au mystère de la vie. C’est seulement par cette voie que nous pourrons faire cesser les actes de mort. 

 

Rédigé par Adélaïde Pouchol, suite à un entretien avec Constance du Bus porte-parole de la Marche pour la vie de Bruxelles le 25 mars 2019 dans Politique/Société

 

mercredi 27 mars 2019

Notre Dame de Chrétienté recherche un motard médecin

L’équipe des motos du Service d’ordre recherche un motard médecin. 

Sous l’autorité de Poste de Commandement, il est missionné pour élaborer des diagnostics sur des urgences médicales le temps de l’arrivée du dispositif santé du pèlerinage. En dehors de ces missions médicales prioritaires, il peut remplir les missions moto habituelles (transport prêtres, Orga, ...)

Qualités pré-requises
- permis moto A
- moto Gros Cube de type trail
- diplôme de médecin ou PSE 2
- conduite régulière de moto en ville/extra urbain
- bonne condition physique
- très bonne connaissance de l’itinéraire route/chemin du pèlerinage
 
Merci d'envoyer votre candidature par mail : responsable.rh@nd-chretiente.com

L'Eglise doit retrouver sa souveraineté

Le lundi 4 mars, le quotidien italien La Verità a publié une interview d’Ignazio Mangrano avec Roberto de Mattei ayant comme Chère Église, arrête d’être gay friendly et soit souverainiste. Voici le texte intégral des questions et réponses.

Le professeur Roberto de Mattei, président de la Fondation Lépante et directeur de Correspondance européenne, a été un des promoteurs de la manifestation Acies Ordinata (cf. CE 363 du 28 février 2019) que le 19 février dernier, sur la Piazza San Silvestro à Rome, à réuni une centaine de catholiques du monde entier pour manifester silencieusement contre le sommet du Vatican sur les abus sexuels.

Professeur, le sommet du Vatican a-t-il été un succès ou un échec?

Je crois que c’était un échec. Les principaux médias l’ont présenté comme tel, en signalant que le message était faible et en soulignant l’insatisfaction des victimes. Je crois cependant que l’échec est dû à autre chose.

Quoi?

Il s’est concentré sur les symptômes, pas sur les causes du mal.

Pouvez-vous nous expliquer?

Le point central, déjà révélé dans le témoignage de Viganò, a été négligé: la diffusion de l’homosexualité dans l’Église comme phénomène organisé.

Y a-t-il un “lobby gay” dans l’Église?

Oui, il y en a un. Cela me semble tout à fait évident.

Évident ?

La plupart des abus commis par le clergé concernaient des adolescents de sexe masculin, et non des enfants. Donc, si l’homosexualité n’a pas été mentionnée lors du sommet, la seule explication est qu’il y a une pression extrêmement forte pour s’assurer que le sujet soit évité.

Pression à l’extérieur ou à l’intérieur de l’Église ?

À l’extérieur comme à l’intérieur. Les médias veulent empêcher l’Église de réaffirmer sa doctrine traditionnelle sur l’homosexualité.

Pourquoi ?

Parce que la pédophilie est un crime reconnu par tous les États laïcs modernes. Mais ces mêmes États qui condamnent la pédophilie, encouragent l’homosexualité.

Ils en font la promotion?

Oui, en effet. À tel point qu’ils veulent faire de l’homophobie un crime, interdisant ainsi toute critique à l’égard de l’homosexualité.

L’Église a-t-elle ainsi succombé à la propagande LGBT?

L’Église devrait assumer une position prophétique en défiant le monde, et condamner non seulement ce que le monde condamne, c’est-à-dire les abus sexuels, mais aussi ce que le monde ne condamne pas, c’est-à-dire l’homosexualité.

Qu’en est-il des pressions internes ?

Dans le clergé, aujourd’hui, il y a une atmosphère d’omerta et de complicité par le fait d’être ‘gay friendly’ comme on dit. Il semble que le mot homosexualité ne puisse même pas être mentionné.

Réellement ?

Monseigneur Charles Scicluna a dit qu’il n’est pas légitime de condamner l’homosexualité, car ce mot indique une catégorie générique et une “catégorie” de personnes ne peut être généralisée.

Peut-elle l’être alors?

Mais la pédophilie n’est-elle pas aussi une catégorie. Ou la pédophilie est un péché en tant que tel, alors que l’homosexualité ne l’est plus?

Le Père Federico Lombardi a parlé de “mesures concrètes” prises à l’issue du sommet. Se trompe-t-il?

Les mesures concrètes présumées sont des appels aux indications de l’Organisation mondiale de la santé, qui promeut la contraception, l’avortement et l’éducation sexuelle. J’ai été déconcerté par la façon dont le sommet s’est aligné sur l’agenda d’une organisation internationale qui s’est longtemps opposée aux enseignements du Magistère.

Qu’aurait dû faire le Pape ?

Vous savez, il n’y a rien de plus concret que de se référer à la loi morale de l’Église. Qui n’est pas une règle abstraite, mais la loi naturelle imprimée dans le cœur et la conscience de chaque homme. C’est surtout ce qui manquait au sommet au Vatican: une vision surnaturelle des problèmes d’aujourd’hui qui aurait laissé la place à des mots comme la grâce, le péché, la loi morale, la loi naturelle.

Et au contraire…

Au contraire ces mots sont absents du document final. C’est pourquoi le sommet a été un échec. Dont l’explosion de l’affaire Pell est un symptôme.

En ce qui concerne l’affaire du Cardinal George Pell – qu’en pensez-vous?

Je pense que lorsqu’il y a des accusations impliquant des hommes d’Église, puisque l’Église a son propre droit canonique, ses propres tribunaux, et qu’elle est capable de mener des enquêtes, elle ne peut pas se contenter de dire: “Attendons les résultats de l’enquête” menée par les tribunaux laïques.

Devrions-nous ne pas nous en remettre aux tribunaux “laïques” ?

Je trouve troublante une telle manifestation de confiance dans les tribunaux laïques.

Pourquoi ?

Au Vatican, ils sont sous le choc de l’affaire Pell, car ils savent qu’il est innocent. Et ils sont gênés parce que le Pape l’avait nommé préfet au Secrétariat à l’économie. Mais si l’on a décidé de s’en remettre aux tribunaux laïcs, on doit en subir les conséquences…

Devrait-il alors incomber à l’Église d’enquêter sur les prêtres abuseurs?

L’Église qui a sa propre loi pénale et ses propres tribunaux doit avoir le courage de contester le jugement des tribunaux du monde, convaincue que ce n’est pas le monde qui juge l’Église, mais l’Église qui juge le monde. L’Église devrait revendiquer Sa souveraineté.

L’Église doit elle aussi devenir souveraine?

Oui, absolument. Je trouve extrêmement grave que l’Église ait renoncé à sa souveraineté. L’Église est une société souveraine, comme l’État, même si Son objectif, contrairement à l’État, est surnaturel.

Et alors ?

Si l’Église est une société souveraine, elle a tous les instruments pour atteindre ses propres fins de justice. Il ne s’agit pas seulement d’un organisme purement éthique, qui se dépouille de sa dimension judiciaire, permettant à l’État de tout décider. La renonciation à la souveraineté est une évolution dangereuse.

Une évolution dangereuse ?

Les tribunaux séculiers peuvent même s’en prendre au pape François…

Que doit faire le Pape?

Permettez-moi de m’expliquer. Quand l’Église renonce à sa souveraineté, elle devient une sorte d’”entreprise morale”. Et la rendre telle, c’est risquer de rendre toute l’Église, à commencer par le sommet, responsable des actes de ses subordonnés. Chose qui n’arrivera pas si elle est considérée comme une société souveraine.

Autrement dit – si elle agit comme un État?

Précisément. Si un citoyen italien commet un crime, le Premier ministre n’est pas tenu pour responsable. Si cela continue, au contraire, il y aura une persécution de l’Église.

Une persécution ?

J’en ai bien peur. En renonçant à sa souveraineté, l’Église perd sa liberté et est contrainte de se soumettre à l’État ou d’être persécutée. Aujourd’hui, nous sommes sous un régime de soumission. Si, à une époque, l’État était le bras séculier de l’Église, aujourd’hui, l’Église devient le bras séculier des pouvoirs en place, les politiciens et les médias.

Dans quel sens ?

Dans le sens que l’Église obéit aux indications provenant d’organisations nationales et internationales qui ont une vision antithétique de la vision chrétienne.

Quel rapport avec la persécution?

Si l’Église décidait de se soustraire à ce mécanisme, il y aurait un conflit avec les pouvoirs politiques. Maintenant, l’Église n’ose plus le faire. Mais si y elle y est forcée, elle se trouvera en grande difficulté, car elle a renoncé à sa principale ligne de défense, c’est-à-dire à l’exercice de sa liberté et de son indépendance judiciaire.

Retournons à Pell une seconde. Certains ont fait remarquer que les accusations d’abus sexuels ont été portées après que le Préfet du Secrétariat à l’économie ait découvert un million d’euros déposés sur des comptes secrets….

Il est possible que les deux choses soient liées. De plus, la rumeur court que la source des accusations qui l’ont amené sur le banc des accusés n’était pas en Australie, mais au Vatican…

Quand vous avez dit que l’appel au surnaturel manquait à l’Église, qu’est-ce que cela voulait dire?

L’Église abandonne sa mission, qui a pour but le salut des âmes, pour devenir une société pour le bien-être matériel des personnes. Elle est en train de se transformer. De se transformer ? L’Église abdique à la mission qui lui a été confiée par son fondateur, Jésus-Christ. Elle devient ainsi un organisme révolutionnaire. C’est-à-dire ? Lorsque la relation verticale avec Dieu échoue, l’Église devient une société politique.

C’est la caractéristique principale de ce pontificat, qui est un pontificat politique, plutôt qu’un pontificat religieux. Celui de François est un pontificat politique ? Oui. Et son leitmotiv est l’immigration. Le 14 février, lors d’une réunion avec une représentation des peuples autochtones au Fonds International de Développement Agricole, le Pape a appelé à un “métissage culturel” entre les “peuples dits civilisés”. Ce qui signifie expulser les racines chrétiennes sur lesquelles Jean-Paul II et Benoît XVI ont tant insisté. Et qu’est-ce que le “métissage” pour lui ? Le métissage pour François n’est pas seulement culturel, mais aussi ethnique. Il semble que son projet soit celui d’une substitution ethnique de la population européenne, en net déclin démographique, avec les nouvelles vagues de migrants africains.

Mais pourquoi tout cela?

François a une vision idéologique qui découle de sa formation culturelle

Et quelle est cette vision?

Celle d’un homme qui a absorbé la théologie progressiste par la médiation de la théologie de la libération. C’est l’utopie du “nouveau monde”. Sauf qu’il la ressuscite 30-40 ans après son échec. Comment définiriez-vous le pape François alors ? Une ambiguïté délibérée est la clé de sa personnalité. Et c’est aussi la cause de ses problèmes. Mais à ce stade, permettez-moi de poser une question. Je vous-en prie. Benoît XVI, bien qu’il avait une forte opposition dans son pays, a fait trois voyages en Allemagne. Jean-Paul II a effectué neuf visites en Pologne. Pourquoi François est-il allé partout en six ans de son pontificat, même dans les Émirats Arabes Unis, mais jamais dans son Argentine? Voilà, pourquoi? La question est déjà une réponse…

Tiré de la Correspondance Européenne

mardi 26 mars 2019

Récollection des régions Centre et Ouest

Les 16 et 17 mars 2019, dans le cadre de la préparation intellectuelle et spirituelle de la 37ème édition du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté, les chefs de chapitre des régions Centre et Ouest étaient conviés à une récollection à Chémeré-le-Roi au sein du couvent de la Fraternité Saint Vincent Ferrier.

Les messes, les offices et les instructions ont rythmé ce week-end, avec en fil conducteur le thème du prochain pèlerinage « La Paix du Christ par le Règne du Christ ». Les religieux dont le Père Jourdain-Marie, aumônier de la région Ouest, ont dispensé différentes conférences sur trois thèmes : « La dignité de la personne », « Le bien commun » et « La liberté de l’homme ». Les participants ont par ailleurs écouté avec attention le sermon magistral du Père Louis-Marie de Blignières portant sur la nécessité de la prédication des fins dernières.

Les repas ont été l’occasion d’échanges entre les chefs de chapitre et ont permis de conforter la cohésion à l’intérieur des régions. Enfin, grâce à la présence de l’adjoint du directeur des pèlerins pour la province, un certain nombre de conseils ont été délivrés au chef de chapitre pour la bonne conduite de leur chapitre.

France catholique : donner des racines au futur

À l’annonce que France Catholique rafraîchissait sa maquette, certains se sont interrogés : pourquoi ne pas changer également de nom ? Après tout, la France a bien évolué depuis la fondation de ce journal en 1924 par le général de Castelnau, glorieux combattant de la Première Guerre mondiale. Et d’ailleurs, la France est-elle toujours catholique ?

Mais ce que la sociologie ne dit plus, l’histoire pluriséculaire le révèle : depuis saint Remi et Clovis, Charlemagne et Saint Louis, sainte Jeanne d’Arc, saint Vincent de Paul, sainte Thérèse de Lisieux et tant d’autres, le ferment d’unité et l’identité même de la France résident dans sa foi catholique. De même, le sociologue québécois Matthieu Bock-Côté affirmait récemment que la renaissance s’appuiera elle aussi sur ce levain catholique encore actif, bien que numériquement affaibli.

Renouveaux cachés

C’est dire combien l’existence de ce journal est plus que jamais nécessaire, pour accompagner ce renouveau qui naît dans les cœurs et les intelligences, avant de conduire à un véritable changement de société. Renouveau qui à bien des égards, pointe déjà dans l’église, même si cela ne se voit pas toujours. Les Saintes Écritures sont remplies de cette vie cachée, promesse de grandes choses à qui sait les voir, elles se lisent aujourd’hui à travers l’enthousiasme de jeunes catholiques, très motivés et prêts à s’investir dans la vie de la Cité, les écoles, l’écologie, et le sacerdoce !

Avec sa longue expérience de quatre-vingt-quinze années, France Catholique a reçu en partage la sagesse de ces formidables élans de renouveau, inexplicables sans le secours de la grâce, après des accablements dramatiques. Plus jeune que jamais de cette ambition folle – de la folie dont parle saint Paul – l’hebdomadaire que vous avez entre les mains se veut ainsi au service de la transmission, à des générations qui prendront en main l’avenir de ce pays unique au monde. Unique par son histoire, sa culture et son goût pour l’éducation, comme l’avait rappelé Jean Paul II.

C’est pourquoi nous comptons aussi sur vous, lecteurs fidèles, pour faire connaître très largement ce journal qui rajeunit sa mise en page. J’en profite pour faire part de ma gratitude envers mes prédécesseurs, Frédéric Aimard en dernier lieu, qui ont tenu bon dans les temps difficiles. Ainsi que l’équipe qui l’entourait, et qui nous accompagne dans cette évolution – qui n’est pas une révolution !

Comme nous le dit avec amitié l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, l’avenir de France Catholique se situe entre une identité claire – son attachement à la foi de l’église et au Souverain pontife – enracinée dans un pays dont nous sommes les héritiers, et une ouverture au monde nécessaire pour faire croître la vie des hommes créés à l’image de Dieu.

Aymeric Pourbaix – France Catholique

Profitez de l’offre exceptionnelle d’abonnement à 56€/an : Je m'abonne pour un an

« Que France Catholique continue, c’est la certitude qu’une certaine forme de journalisme chrétien ne saurait abdiquer au milieu des pires épreuves. Depuis sa fondation par le général de Castelnau, il y aura bientôt un siècle, notre hebdomadaire s’est montré fidèle à une ligne de conduite que l’on pourrait définir comme newmanienne. L’intelligence de la foi confrontée aux aspérités de l’histoire permet sans cesse le développement organique de la Tradition, avec ce qu’elle a de pérenne et de mouvant. Dirigée par un Jean Le Cour Grandmaison et un Jean de Fabrègues, ami personnel de Bernanos, France Catholique a pu ainsi faire comprendre l’enseignement du concile Vatican II, avec l’appui de ses meilleurs inspirateurs comme le Père Louis Bouyer, le cardinal Jean Daniélou et le jésuite Henri de Lubac. Robert Masson, avec une équipe talentueuse, a su prendre la suite durant le pontificat de Jean-Paul II. En transmettant le relais à Aymeric Pourbaix, Frédéric Aimard est assuré que la même entreprise se poursuit, dans une fidélité toujours créatrice. » Gérard Leclerc

 

Lundi 25 mars 2019

La Luxure ( Les péchés capitaux - Saison 6)

LUXURE, PROFANATION DU SACRÉ, ENVERS DU PLAISIR

On sait les remontrances souvent entendues contre les chrétiens et l'Eglise sur l'amour, la sexualité, la chasteté et la luxure. « Morbide, répressif, hypocrite, impossible, dépassé, coincé... » La litanie des qualificatifs est longue... Je vous épargne, surtout en ce moment. Nietzsche les résume en 2 mots ; mortel et toxique, le christianisme tue l'amour et le désir, son message est un poison.Parler de la luxure, péché capital est donc très délicat... et nécessaire, comme il est nécessaire de parler de la vertu opposée. C'est pourquoi nous parlerons aujourd'hui de sacré, de plaisir, de pudeur et de chasteté.

Le corps, l'amour humain, l'union de l'homme et de la femme dans le mariage, la sexualité... SACRÉOui. Nous sommes corps et âme. Ce corps est uni à l'âme, image et ressemblance de Dieu...il est habité. Plus encore ; par le baptême, ce corps animé est Temple, maison de Dieu. Ce «droit de propriété et d'occupation» de Dieu sur le chrétien est proclamé à la face du démon ! L'esprit impur est expulsé au baptême, il doit céder la place à l'Esprit Saint. Cette présence se répercute ensuite sur toute la personne. Dans la vie chrétienne, le corps est épiphanie de l'âme - il la manifeste.

La sexualité, notamment le don complet des époux est bonne, vertueuse, et moyennant l'état de grâce, méritoire. Elle est ordonnée à accueillir la vie humaine, et à exprimer l'amour mutuel entre l'homme et la femme dans le mariage. Cet amour est voulu par Dieu comme stable, durable, fécond. Voilà ce que Dieu a fait, a vu, a béni dès l'origine. Voilà ce qu'il fait, ce qu'il voit, ce qu'il bénit pleinement dans les époux et parents chrétiens fidèles.

La sainteté des époux et parents se réalise donc dans et non pas malgré le mariage. Certains ensuite sont appelés, par choix de Dieu, et par réponse libre de leur part, à rester célibataires « en vue du Royaume des cieux » ; conformité plus spéciale au Christ. Donation radicale. C'est la symbolique du cordon et de la ceinture dans l'habit et les ornements des prêtres et religieux. D'autres assument généreusement un célibat de fait pour diverses raisons, ils l'orientent vers le dévouement à de nobles causes. Tout cela est sacré, comme forme vraie de don de soi. C'est à dire la forme la plus haute d'amour qui existe.

Alors, culte du corps, de la sexualité? Non... Honte, mépris, peur ? Non plus. Ni impudicité – ni pudibonderie, 2 excès à éviter. La pudeur, la décence, la chasteté assument, redressent, réordonnent et élèvent le corps, la sexualité, le plaisir et la joie légitime.

Voilà le point de départ de l'éducation du regard intérieur et extérieur, de la pensée, de l'émotion, du sentiment, de la parole, du regard et du sourire, du geste. C'est un travail lent, patient et délicat. Travail décisif, décision importante en particulier chez les enfants, les jeunes. De quoi s'agit-il ?Il faut maîtriser un attrait naturel déterminé et fort du corps et coeur, inscrit dans la nature et  intégrer la sexualité, le plaisir, l'affectivité dans la personnalité, dans l'état de vie où l'on est – avec ses exigences... en bon ordre, et avec l'aide de la grâce.

Où commence la luxure ? La luxure profane ce « sacré spirituel et charnel »,  elle renverse le plaisir en faisant un but et non une aide et lui asservissant l'homme. Comme il est facile d’être trompé par les nombreuses voix qui, dans notre société, défendent une approche permissive de la sexualité, sans prêter attention à la pudeur, au respect de soi et aux valeurs morales qui confèrent aux relations humaines leurs qualités !

Quelles sont ces voix? Idéologie du genre qui dénature et déconstruit – pseudo « éducation affective et sexuelle à l'école », dès le primaire ; en clair, viol des consciences, maltraitance de l'enfance, perte d'innocence, ingérence dans la mission des parents, premiers éducateurs – pseudo liberté et créativité artistique dont le résultat laisserait perplexe les animaux eux-mêmes – industrie et commerce humain de la pornographie, drogue et esclavage – climat de jouissance – et surtout, la grande peur de ne pas être comme tout le monde!

Pourquoi est-ce "capital", la luxure ? Feuilletez l'histoire sainte, elle a ses exemples : David, si juste, et si avancé en sainteté, en vertu... bilan : infidélité, mensonge, abus de pouvoir, meurtre. Les deux anciens accusateurs de Suzanne... bilan : aveuglement du cœur, obscurcissement du jugement, hébétude des sens - puis chantage et menace - mensonge - parjure - meurtre. Songez au nombre de crimes passionnels dans l'histoire... Après la chasteté tombent, bien souvent, la prudence, la force, et la justice.

La chasteté est un don et une lutte. «Vous avez tous une vocation au martyre ; ça ne sera plus le martyre sanglant des premiers chrétiens, ce sera le martyre à contre-courant. Je pense en particulier, précise-t-il aux jeunes, à la difficulté de rester pur.» (St Jean Paul II, JMJ de Sydney). En matière de chasteté (comme dans bien des domaines importants), être dans le vent est une ambition de feuille morte. Et nous savons le devenir des feuilles mortes...

Alors, voici quelques moyens qui ont fait leur preuve. D'abord, arrêtons de « psychologiser » à l'excès. Ni ange ni bête, nous affrontons une certaine révolte des sens contre l'esprit, du corps contre l'âme, des passions et émotions contre la raison et la volonté. Et tous les jours nous réapprenons la maîtrise de soi. Ensuite ayons un discours clair et cohérent. « Oui, l’amour est «extase».. non pas moment d’ivresse, mais chemin allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi Et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu». Quant à la sexualité, l'amour véritable « n’est pas le refus de l’eros, ce n’est pas son «empoisonnement», mais sa guérison en vue de sa vraie grandeur. C'est une lente maturité, une purification et cela peut exiger le renoncement... » (Benoit XVI, Deus Caritas est). Soyons exemplaires. Il n'y a pas que le mal qui est contagieux ; le bien aussi ! La chasteté est pour chacun selon son état de vie. C'est possible. Cela rend heureux. Cela libère. Cela encourage.

Humilité, prudence : nos anciens méditaient là-dessus en étudiant le chant 12° de l'Odyssée d'Ulysse – les sirènes. Très instructive leçon! Ne pas s'exposer – ne pas écouter – pratiquer le courage de la fuite – ne pas jouer à Ulysse - Il y a une garde du cœur, des regards, des conversations, des gestes qui est de bon aloi. « Seigneur, rendez-moi chaste... Mais... pas tout de suite ». Saint Augustin a bien résumé le problème. Donc lucidité, fermeté et rapidité dans les occasions, les situations à risque. Il n'y a pas de place ici pour discussion, hésitation et demi mesure. Pas de faux raisonnement non plus : « Pour critiquer, pour condamner, il faut savoir de quoi on parle ! »... Ah bon? Pour condamner le cyanure, faudrait-il savoir le goût que ça a?

Expulser le démon du découragement. Dieu voit dans le cœur le désir de ne pas consentir à la tentation – et les actes posés en ce sens. Consentir d'avance non à la faute, mais à sa fragilité. Ne pas se laisser écraser, paralyser par la honte après la chute. Regretter fermement, avouer entièrement dans la confession, réparer généreusement, repartir humblement.

Méditons la passion et la croix, en particulier la 10° station, Jésus dépouillé de ses vêtements. Jésus paie de ce dépouillement notre pudeur, notre chasteté et le vêtement de grâce de nos âmes. Regardons aussi Notre Dame et Saint Joseph. « Vierge unique, douce entre toutes, quand nous serons délivrés de nos fautes, faites-nous purs et doux ». Regardons notre destinée ultime dans la foi. Méditons les fins dernières, le ciel et l'enfer - pour le corps et pour âme. L'ascèse corporelle, la pénitence, la maitrise de soi, la chasteté et la pureté sont éclairées d'en haut par cette finalité ultime. Au ciel, infiniment et indéfiniment, « le cœur et le corps exsulteront dans le Dieu vivant ».

Pas d'obsession en matière de chasteté et de luxure. Il y a une douceur, fille de pureté et de chasteté, résultat de la force, d'un certain combat consenti dans la paix. Une certaine béatitude évangélique qui fait « posséder » assez la terre du corps et des désirs sensibles, pour les garder dans l'ordre. « Bienheureux les doux, car ils possèderont la terre ». Acceptons enfin, de la part de Dieu, de nos supérieurs, de nos frères, bienveillance, encouragement mais aussi vérité et exigence à ce sujet.

Debout les hommes, debout les femmes !

« Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple du Saint Esprit ?

Vous êtes rachetés à grand prix, glorifiez et portez Dieu en vos corps »

Abbé Garnier - 24 Mars 2019

 

Médecins et infirmières, le pèlerinage de Chartres a besoin de vous !

Dans l'optique du soutien médical du prochain pèlerinage, Notre-Dame de Chrétienté recherche des médecins et des infirmières bénévoles et disponibles afin d'assurer le soutien médical des pèlerins.

Pourquoi avez-vous besoin de bénévoles pour la Santé alors que l'Ordre de Malte assure ce poste ? 

L'Ordre de Malte assure un DPS, Dispositif Prévisionnel de Secours, conformément à la réglementation. Notre-Dame de Chrétienté recrute autant d'équipes médicales (médecins et infirmières) que d'équipes de secouristes de Malte afin de compléter ce dispositif.

Que représente l'activité de ces bénévoles ? 

Les équipes médicales sont réparties avec les ambulances de Malte le long de la colonne des pèlerins. Aux haltes et aux bivouacs, ils assurent les soins et les traitements des patients.

Combien sont-ils ? 

Il y a six ambulances de cinq secouristes de Malte et six équipes médicales (médecin  et infirmière) en voiture. Plus une équipe médicale d'intervention avec un réanimateur.

Doivent-ils avoir un profil particulier ? 

Non, le diplôme de médecin et celui d'infirmière suffit avec inscription à l'Ordre et assurance de responsabilité professionnelle.

Quelle est leur journée type ? 


Départ le matin avant le départ des pèlerins et retour à l'issue de l'arrivée de la colonne des pèlerins. Dans la journée, les ambulances et les équipes médicales sont disposées le long de la colonne aux points de ramassage ainsi qu'aux haltes.

Combien donnez-vous de soins en moyenne par pélé ?

1279 pèlerins ont été vus en 2018
 

Quand et comment proposer ses services ? 
        
L'inscription s'effectue via le site Volunteo https://volunteo.com/fr/r/soutiens-ndc2019

ou sur le site de Notre-Dame de Chrétienté http://www.nd-chretiente.com/index-site.php?file=soutiens/index&pole=contact-soutiens

 

Besoin urgent de bénévole sécurité video-protection

Notre-Dame de Chrétienté recherche, pour compléter le dispositif de sécurité du prochain pèlerinage de Chartres, un professionnel/bénévole pour une prestation de vidéo-protection avec un drone à caméra thermique.
 
Dans un contexte de sécurité accru, la mission est d'apporter à la cellule de coordination bivouac et au Service d'Ordre un renseignement en temps réel par l’image. 
 
Un Cahier des Charges sera transmis si besoin.
Pour toute candidature, s'adresser à responsable.rh@nd-chretiente.com

samedi 23 mars 2019

Vivre sa foi en couple au quotidien

Le sanctuaire d’Alençon propose un nouveau week-end à destination des couples sur le thème « Vivre sa foi au quotidien : quelle cohérence ? les 10/12 mai 2019 dans la nouvelle Maison d’Accueil Louis et Zélie, située au cœur de la ville d’Alençon.

Pour s’inscrire : https://jubilelouiszelie160.com/blog/agenda/week-end-couples

La sainteté au quotidien

En famille

Louis et Zélie se sont interrogés sur leur propre vocation religieuse, puis avec une égale confiance en Dieu se sont engagés dans le mariage. Le foyer de Louis et de Zélie, a été, pour leurs enfants le lieu privilégié de l’expérience de l’amour et de la transmission de la foi. Dans la maison, dans l’intimité de la chaleur familiale et de la vie domestique, chacun a reçu et donné.

Au milieu des multiples soucis professionnels, les parents ont su, l’un et l’autre, communiquer les premiers enseignements de la foi à leurs propres enfants, dès la plus tendre enfance. Ils ont été les premiers maîtres dans l’initiation de leurs enfants à la prière, à l’amour et à la connaissance de Dieu, en montrant qu’ils priaient, seuls et ensemble, en les accompagnants à la messe et aux visites au Saint-Sacrement.

Ils leur ont enseigné la prière, pas simplement en disant qu’il fallait prier mais en transformant leurs maisons en « une école de prière ». Ils ont enseigné combien c’était important de rester avec Jésus, en écoutant les Évangiles qui nous parlent de Lui. Zélie avait demandé à Dieu de nombreux enfants « pour qu’ils lui soient tous consacrés ».

Madame Martin faisait prier ses ainées chaque soir pour réclamer à St Joseph un petit frère qui, un jour, offrira l’hostie et s’en ira en terre lointaine… (CF 21 13 janvier 1867). Ayant le désir d’offrir à Dieu un prêtre qui serait missionnaire, Louis et Zélie Martin avaient à cœur de soutenir les œuvres missionnaires. Ils furent parmi les premiers inscrits à l’œuvre de propagation de la foi que venait alors de fonder Pauline Jaricot.

Louis accepte dans la foi la vocation de ses filles. A l’annonce de l’entrée de Céline au Carmel, le 15 Juin 1888 : « Viens allons ensemble devant le Saint Sacrement remercier le Seigneur qui me fait l’honneur de prendre tous mes enfants ».

« Ils avaient tant désiré un fils missionnaire ! S’ils avaient pu pénétrer le voile de l’avenir, ils auraient vu que c’était par moi que leur désir serait accompli ». Ste Thérèse de l’Enfant Jésus (LT 226 au Père Roulland)

Au travail

Les relations que Zélie entretient avec son personnel dont elle dit qu’il faut l’aimer comme les membres de sa propre famille, comme avec ses voisins et connaissances nous la montre toujours prête à combattre les injustices, à soutenir ceux qui en ont besoin. L’Évangile mène tous ses actes.

Elle conçoit sa relation aux ouvrières dentellières, aux fournisseurs et aux clients comme des lieux de mise en pratique de la charité. Elle prend soin de ses ouvrières, veille sur les malades, les écoute, les soutient…

Au domicile, les domestiques de la maison sont traités comme les membres de la famille : Quand ils sont malades, c’est elle qui veille sur leur santé : « La fièvre ne m’a pas quittée pendant trois ou quatre jours, écrit Zélie, j’avais mal à la gorge et il fallait cependant que je reste debout une partie des nuits, à soigner la bonne. »

« Les domestiques, il faut qu’ils sentent qu’on les aime, il faut leur témoigner de la sympathie et n’être pas trop raide à leur égard…. Il est vrai que je ne traite pas mes servantes moins bien que mes enfants ». CF 29 à son frère « Je voudrais avoir des commandes ; cela me fait tant de chagrin d’être obligée de renvoyer mes ouvrières ». CF 150

« Si nous l’avions voulu, la vente était conclue, (son commerce de dentelle) mais j’ai cru devoir ouvrir les yeux de ces personnes sur certaines difficultés car elles voyaient tout en beau et cela me déplaisait…». CF 183

En société

Des relations sociales riches et diverses

En tant que commerçants, employeurs, Louis et Zélie Martin sont en contact avec des personnes très différentes.

Louis participe à des pèlerinages à Paris, Chartres, … où il rencontre des gens de toutes provenances.

Ils côtoient divers milieux de la société, dans laquelle ils vivent. L’appel à des nourrices, pour leurs enfants, leur permet de découvrir, de l’intérieur, les façons de vivre, aussi bien en ville qu’à la campagne.

Une attention particulière aux pauvres

« Elles sont proverbiales, l’ouverture et la capacité d’accueil de la famille Martin : non seulement la maison est ouverte et accueillante pour quiconque frappe à la porte, mais le cœur de ces époux est chaleureux, vaste et prêt au « don de soi ». Cardinal Sareiva Martin lors de la béatification

Un engagement fort sur le terrain social

Louis Martin participe à une groupe que l’amitié réunit : treize hommes du quartier de Monsort divers par leur professions (artisans, commerçants, enseignants, fonctionnaires, professions libérales) et leurs options politiques (royalistes-républicains)

Des catholiques sociaux engagés à la suite de Frédéric Ozanam au service des plus pauvres. (Conférence St Vincent de Paul, fondée à Alençon en 1847). « Il est temps de montrer que l’Eglise peut plaider la cause des prolétaires ». F. Ozanam

Louis Martin contribue à la fondation lancée par Albert de Mun. En 1876, il est le onzième souscripteur des Cercles catholiques ouvriers à Alençon.

Les catholiques sociaux aident la classe ouvrière à s’organiser. Vital Romet est un des promoteurs de la mutualité à Alençon, dès 1876.

vendredi 22 mars 2019

Appel de Chartres n°229: Contre la dictature du bruit

Mon Dieu, que de bruit !

Chaque jour nous apporte sa dose d’informations, à une vitesse de plus en plus vertigineuse, sur les sujets les plus variés. Près d’un Terrien sur deux (3,4 milliards de personnes) utilise un réseau social chaque jour. Nous disposons aussi de chaînes de télévision en continu, lesquelles doivent, hélas, remplir des heures et des heures d’antenne. Et, pour ce faire, elles sont prêtes à tout raconter, tout montrer, tout commenter. Sans laisser à quiconque le temps de réfléchir, puisque chaque info nouvelle chasse l’info précédente.

Tout ce bruit, est-ce vraiment de l’information ? Ne faut-il pas plutôt parler d’approximation, d’exagération, de désinformation, de manipulation, etc. Nous voilà dans le monde des « fake news »,  du complotisme et de l’anti-complotisme. Le gouvernement français veut même légiférer contre ces fake news. Chose assez cocasse quand on sait d’où vient le plus de surenchère dans les ‘coups de com’.

Qui ose encore parler de vérité ou même, tout bonnement, de faits. Charles Péguy nous a prévenus : « Il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit » (Notre jeunesse, 1910).

Ne pas voir ce qu’ils voient, c’est le mal des politiques, des journalistes, des célébrités, de tous ces bavards. Parce que les faits, qu’ils voient pourtant, ne collent pas avec leur « politiquement correct ». Alors, ils préfèrent ignorer les faits, les tronquer ou les truquer. Le refus de regarder en face l’islamisme, un exemple parmi tant d’autres, en est une illustration flagrante. Et ils osent dénoncer les fake news…

Plus grave, ce déluge de news plus ou moins trafiquées remplit le vide existentiel de nombre de nos contemporains. L’homme ne contemple plus Dieu, alors il se réfugie dans le bruit.

Écoutons les mots forts du cardinal Sarah :  « L’homme post-moderne ne comprend plus l’éternité divine et mystérieuse (.. .). Il s’est accoutumé à un bruit de fond constant qui l’étourdit et lui apporte un réconfort » (La Force du Silence, contre la dictature du bruit). En réalité, le réconfort est de courte durée, car l’information continue est anxiogène. L’homme n’a plus le temps de digérer tout ce qu’il entend : c’est trop rapide, trop confus, trop compliqué.

En ce temps de Carême, nous Catholiques avons une immense chance : retrouver le silence, la force du silence, pouvoir contempler, méditer, prier. Et nous abstraire de ce bruit, de tout ce déluge. Un bruit pas si innocent, disons-le clairement : chaque fois que possible, c’est criant en ce moment, il s’agit de tenter de salir l’Église catholique. Bonne nouvelle : si on nous attaque, c’est que nous sommes porteurs de Vérité.

Stat Crux, dum volvitur orbis est la devise des Chartreux, qui savent mieux que quiconque la force du silence : la Croix demeure tandis que le monde tourne. Il tourne de plus en plus vite, de plus en plus fou, il donne le tournis : la Croix, elle, demeurera toujours.

Hervé Rolland
Délégué Général NDC

jeudi 21 mars 2019

La charité : un effort de Carême

 « Eux aussi ont droit de recevoir la Bonne Nouvelle, pour en vivre, et savoir vivre loin de la fange de la ville, loin de la facilité des petits ou gros trafics … Mais plus près de Dieu, au cœur de Sa Création. La première œuvre du Missionnaire est là ; remettre le Bon Dieu sur son trône et les hommes à leur place.

Nous connaissons les conséquences de la privation de Dieu. Le relativisme, le matérialisme et l’individualisme sont les fruits empoisonnés de notre brousse gabonaise, beaucoup d’indifférence au Dieu d’Amour, beaucoup d’attention à̀ tous les démiurges d’un paganisme encore très présent dans les mentalités, la culture et la coutume. L’explication est simple : le Bon Dieu ne fait peur à̀ personne … Les autres entités font peur. Ce sont donc elles qui guident nos enfants depuis trop longtemps !

De belles âmes, de belles manifestations de générosité, de belles évolutions chez ces fidèles en attente de Dieu, autant de signes d’Espérance sur lesquels appuyer la création d’oasis, ilots de chrétienté, autant de rochers sur lesquels le Seigneur pourra reposer sa tête. Processionner, c’est christianiser.

L’adoration du Saint-Sacrement sera instituée dès que j’aurai la possibilité de conserver la présence réelle. Tel l’antique serpent d’airain, Il sera source de Salut pour tous ceux qui se tourneront vers Lui »

Chanoine Marc Téqui

Ils ont besoin de vous pour réparer leur église dont le clocher menace de tomber, développer les plantations nécessaires à la capacité de donner du travail à chacun et donc le goût de l’effort, réaliser un atelier de mécanique pour réparer les moyens de locomotion indispensables dans la région ainsi qu’un atelier de menuiserie pour le chantier des bâtiments de la mission. Ils vivent avec très peu et ont de grands projets, aidez-les !

Pour soutenir la mission Meteck-Mavi de l’Institut du Christ Roi au Gabon,  il suffit de cliquer ici www.don.jma.icrsp.org

Pèlerins bénévoles, NDC recherche de l'aide pour le Pôle Clergé !

NDC cherche 7 personnes pour l'équipe Velum/Bannière dans le pôle Clergé. 

Durant le pèlerinage, ces personnes seront intégrées à l'équipe pour le montage du velum et l'embellissement des lieux de messe (Paris, Igny, Choisel, Les Courlis, Gas et Chartres).

Idéalement et pour garder l'esprit de l'équipe actuelle, nous recherchons des jeunes comme des routiers ou des jeunes pères de familles.

L'équipe Velum est chargée de monter la remorque podium, la tente pour les chorales et l'autel pour les différentes cérémonies du samedi et du dimanche

L'équipe des bannières travaille avec l'équipe velum pour embellir les lieux de messe en mettant en place le décorum (tentures, bannières, oriflammes et drapeaux).

Pour s'inscrire : responsable.rh@nd-chretiente.com

 

mercredi 20 mars 2019

Amis pèlerins normands !

Rencontre du chapitre Saint Anselme de Cantorbéry

Samedi 13 avril 2019, 11h

A l’église Notre Dame de Louviers, 

Messe en forme extraordinaire

 Réunion d’information sur le pèlerinage de Chartres autour d’un apéritif

Venez découvrir le chapitre du diocèse d’Evreux au pèlerinage de Chartres organisé par Notre Dame de Chrétienté! Curieux, indécis, enthousiastes, débutants, expérimentés… nous seront heureux de tous vous rencontrer!

Contact : Marie Morgan Je m'inscris Facebook : SaintAnselmeNDC

 

" Prenez modèle sur les anges du ciel et imitez en tout la vie des anges.

Que cette contemplation soit votre maîtresse,

que cette considération soit votre règle"

Saint Anselme

mardi 19 mars 2019

Bonne fête de la Saint Joseph !

Dans l’Eglise latine, saint Joseph est mentionné dans les plus anciens martyrologues au IVième et Vième siècles. Mais c’est Saint Bernard, au XIIième siècle qui parle de Saint Joseph et développe la théologie mariale selon laquelle nul après la Vierge n’a plus approché le Christ, source de la grâce, que Joseph, donc que nul n’a plus participé que Joseph à la grâce du Christ. On en déduit que saint Joseph est un saint incomparable.

Parti de l’université de Paris, le mouvement en faveur du culte de Saint Joseph ne va plus se ralentir. Saint Albert le Grand, les Franciscains, les Dominicains le répandent par leur prédication en tous lieux et tous pays.  Le Bienheureux Jean Dun Scot, à propos du mariage de la Sainte Vierge et de Saint Joseph montre très justement que tout ce qui concerne le chaste époux de la Vierge Marie dans le décret de prédestination (il s’agit de la théologie de l’Immaculée Conception) a été fait en vue de Marie.  Saint Bonaventure et saint Bernardin de Sienne reviennent souvent sur le sujet de Saint Joseph. Le sermon de Bernardin de Sienne marque une étape dans la maturité de la dévotion à saint Joseph. 
Chancelier de l’Université de Paris, Gerson (1363-1429) deviendra le promoteur des fêtes de Saint Joseph. Il écrivit le 17 Aout 1413 une lettre à toutes les églises pour proposer les fêtes de Saint Joseph, une exposition en trois leçons sur l’Evangile " exurgens autem Joseph" et une messe propre dont il composa lui-même les morceaux liturgiques ; il obtient progressivement l’établissement en France de fêtes de Saint Joseph.

C’est surtout au Concile de Constance qu’il supplia avec succès les pères d’établir et de diffuser un culte public de Saint Joseph. En 1481, le pape Sixte IV étendit le culte de saint Joseph de France à l’Eglise Universelle.

Par la suite, les guerres de religion freinent cette expansion et il faudra attendre le XVIIième siècle, grand siècle de saint Joseph en France pour que s’établissent les fêtes et le culte de Saint Joseph tel que nous le connaissons. Le cardinal de Bérulle, Monsieur Ollier, saint Jean-Eudes consacrent à saint Joseph de très belles pages. De nombreuses fondations et institutions, congrégations et confréries se placent sous sa protection.

Chez les carmélites, madame Acarie rend plus populaire encore le culte de saint Joseph que leur fondatrice, Thérèse d’Avila, avait inculqué à ses filles. De son côté, Saint François de Sales compose ses "entretiens sur saint Joseph" et parle de lui aux filles de la Visitation. Le 19 Mars 1657, en présence du cardinal Barberini et de vingt-deux évêques, réunis à l’occasion de l’Assemblée du Clergé de France, Bossuet célèbre les gloires de Saint Joseph. Le sermon marquera tant qu’il fut répété deux ans plus tard à la cour. Et le 7 juin 1660, Saint Joseph apparaît à Cotignac, apparition reconnue par les autorités religieuses. 

Très suivi par les artisans (il était charpentier) puis par les ouvriers - Saint Joseph voit son culte prendre de l’ampleur dès le XVIième siècle : en 1621, le pape Grégoire XV éleva la fête du de Saint Joseph le 19 mars au rang de fête d’obligation ;  en 1642 le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête ; en 1661, après l’apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte ; cette même année 1661 le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille à la suite des apparitions de Cotignac.  

Le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; en 1889, le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ; en 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai) ;  le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.

CITATIONS 

Saint Bernard de Clairvaux, au XIIème siècle, découvrait avec justesse la grandeur de saint Joseph : « Celui que de nombreux rois et prophètes ont désiré voir et n’ont pas vu, qu’ils ont désiré écouter et qu’ils n’ont pas entendu, il fut donné à Joseph, non seulement de le voir et de l’entendre, mais encore de le porter, de guider ses pas, de le prendre dans ses bras, de le couvrir de baisers, de lui donner à manger et de veiller sur lui ». 

Sainte Thérèse d’Avila, au XVIème siècle, avait choisi saint Joseph pour patron de son ordre : « Je choisis le glorieux saint Joseph pour mon patron et me recommande à lui en toutes choses. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rien demandé à Dieu par son intercession que je ne l’aie obtenu. Jamais je n’ai connu personne qui l’ait invoqué sans faire des progrès notables dans la vertu. Son crédit auprès de Dieu est d’une merveilleuse efficacité pour tous ceux qui s’adressent à lui avec confiance ». 

Le Pape Jean Paul II écrit en conclusion de son Exhortation Apostolique Redemptoris Custos : « Je souhaite vivement que la présente évocation de la figure de Joseph renouvelle en nous aussi les accents de la prière que mon prédécesseur, il y a un siècle, le Pape Léon XIII recommanda d’élever vers lui. II est certain en effet, que cette prière et la figure même de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Eglise de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien ». 


 

 

France catholique : donner des racines au futur

À l’annonce que France Catholique rafraîchissait sa maquette, certains se sont interrogés : pourquoi ne pas changer également de nom ? Après tout, la France a bien évolué depuis la fondation de ce journal en 1924 par le général de Castelnau, glorieux combattant de la Première Guerre mondiale. Et d’ailleurs, la France est-elle toujours catholique ?

Mais ce que la sociologie ne dit plus, l’histoire pluriséculaire le révèle : depuis saint Remi et Clovis, Charlemagne et Saint Louis, sainte Jeanne d’Arc, saint Vincent de Paul, sainte Thérèse de Lisieux et tant d’autres, le ferment d’unité et l’identité même de la France résident dans sa foi catholique. De même, le sociologue québécois Matthieu Bock-Côté affirmait récemment que la renaissance s’appuiera elle aussi sur ce levain catholique encore actif, bien que numériquement affaibli.

Renouveaux cachés

C’est dire combien l’existence de ce journal est plus que jamais nécessaire, pour accompagner ce renouveau qui naît dans les cœurs et les intelligences, avant de conduire à un véritable changement de société. Renouveau qui à bien des égards, pointe déjà dans l’église, même si cela ne se voit pas toujours. Les Saintes Écritures sont remplies de cette vie cachée, promesse de grandes choses à qui sait les voir, elles se lisent aujourd’hui à travers l’enthousiasme de jeunes catholiques, très motivés et prêts à s’investir dans la vie de la Cité, les écoles, l’écologie, et le sacerdoce !

Avec sa longue expérience de quatre-vingt-quinze années, France Catholique a reçu en partage la sagesse de ces formidables élans de renouveau, inexplicables sans le secours de la grâce, après des accablements dramatiques. Plus jeune que jamais de cette ambition folle – de la folie dont parle saint Paul – l’hebdomadaire que vous avez entre les mains se veut ainsi au service de la transmission, à des générations qui prendront en main l’avenir de ce pays unique au monde. Unique par son histoire, sa culture et son goût pour l’éducation, comme l’avait rappelé Jean Paul II.

C’est pourquoi nous comptons aussi sur vous, lecteurs fidèles, pour faire connaître très largement ce journal qui rajeunit sa mise en page. J’en profite pour faire part de ma gratitude envers mes prédécesseurs, Frédéric Aimard en dernier lieu, qui ont tenu bon dans les temps difficiles. Ainsi que l’équipe qui l’entourait, et qui nous accompagne dans cette évolution – qui n’est pas une révolution !

Comme nous le dit avec amitié l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, l’avenir de France Catholique se situe entre une identité claire – son attachement à la foi de l’église et au Souverain pontife – enracinée dans un pays dont nous sommes les héritiers, et une ouverture au monde nécessaire pour faire croître la vie des hommes créés à l’image de Dieu.

Aymeric Pourbaix – France Catholique

Profitez de l’offre exceptionnelle d’abonnement à 56€/an : Je m'abonne

« Que France Catholique continue, c’est la certitude qu’une certaine forme de journalisme chrétien ne saurait abdiquer au milieu des pires épreuves. Depuis sa fondation par le général de Castelnau, il y aura bientôt un siècle, notre hebdomadaire s’est montré fidèle à une ligne de conduite que l’on pourrait définir comme newmanienne. L’intelligence de la foi confrontée aux aspérités de l’histoire permet sans cesse le développement organique de la Tradition, avec ce qu’elle a de pérenne et de mouvant. Dirigée par un Jean Le Cour Grandmaison et un Jean de Fabrègues, ami personnel de Bernanos, France Catholique a pu ainsi faire comprendre l’enseignement du concile Vatican II, avec l’appui de ses meilleurs inspirateurs comme le Père Louis Bouyer, le cardinal Jean Daniélou et le jésuite Henri de Lubac. Robert Masson, avec une équipe talentueuse, a su prendre la suite durant le pontificat de Jean-Paul II. En transmettant le relais à Aymeric Pourbaix, Frédéric Aimard est assuré que la même entreprise se poursuit, dans une fidélité toujours créatrice. » Gérard Leclerc

 

Lundi 18 mars 2019

Que se passe-t-il dans les coulisses du pélé de Chartres ?

Beaucoup de pèlerins se demandent souvent comment s'organise un le pèlerinage de Chartres : une telle organisation ad hoc comment est-ce possible ? Combien de tentes ? de bouteilles d'eau ? d'hommes ? de cars et de trains ? Mais comment font-ils ???

Plus gros rassemblement mobile national, notre pélé ne serait en effet pas possible sans le dévouement et la générosité de centaines de bénévoles dont les effectifs se renforcent de manière cruciale sur les 3 jours évidemment. Pour vous donner quelques chiffres d'une des facettes de l'organisation, nous avons interviewé la Direction des Soutiens, qui assure la coordination de toute la logistique. Notre Dame de Chrétienté est riche de la fidélité de ses bénévoles, mais le nombre de pèlerins connaissant une croissance à deux chiffres chaque année, l'appel aux bonnes volontés est LE gros challenge du 1er trimestre : à bon entendeur... 

Que recouvrent les équipes mobiles de la logistique du pèlerinage de Chartres ? 

Eau: Distribution d'environ 75 000L d'eau en bouteilles de 1.5l

Propreté: Préparation des haltes et ramassage de 15 tonnes de déchets.

WC: Nous passons cette année de 105 à 150 cabines de WC (50 sont fixes sur les bivouacs, et 100 sont embarqués pour servir sur les haltes et pauses déjeuner), les cabines seront vidangées 2 fois et nettoyées régulièrement par les bénévoles du service.

Quelle est la journée type d'un bénévole logistique ? 

La logistique mobile accompagne la colonne. Nous arrivons avant les pèlerins sur les haltes. Notre aumônier nous apporte des enseignements. Nous écoutons aussi les méditations sous forme audio lors de nos déplacements. Nous prions avec la colonne lors de son passage et nous prions pour les pèlerins lorsque nous ramassons les déchets derrières eux...!!!! Les équipes sont conviviales et accueillantes. Pour preuve, lorsqu'on a fait une fois le pèlerinage dans nos équipes, on demande à recommencer. Certains sont au service de la colonne depuis plus de 20ans !

Quel type de profils recrutez-vous ?

Pour les WC; nous recherchons en priorité des titulaires du permis CE ou BE pour tracter des remorques freinées de 2t (portant les WC).

Quelles sont les qualités requises ?  Esprit de service

N'est-ce pas frustrant de vivre le pélé en décalé ? 

Ce n'est pas frustrant dans les équipes mobiles car nous accompagnons la colonne. Nous sommes présent sur les haltes, lieux de messe et les bivouacs. 

Et pour les pères/mères de famille, il y a-t-il un mode de garde des enfants ? 

L'idéal pour les parents est d'inscrire leurs enfants dans les chapitres enfants, pastoureaux ou adulte pour les plus grands.

Combien de personnes attendez-vous ? 

Pour les équipes propreté: 35 volontaires

Pour le Service d'eau 20 volontaires (l'equipe est déjà quasi totalement constituée)

Pour les WC, 22 bénévoles dont au mois 10 avec permis CE ou BE.

Quand et comment peut-on candidater ?  

En s'inscrivant sur notre plateforme Volunteo  soutiens NDC2019 - Devenir bénévole - Volunteo - Gestion des bénévoles

Dimanche 17 mars 2019

La paresse ( Les péchés capitaux - saison 5)

Continuons notre série sur les 7 péchés capitaux : Gourmandise, Avarice, Luxure, Orgueil, Paresse, Envie, Colère. Ils sont faciles à retenir grâce aux initiales ; GALOPEC.

Avec la lumière du Saint Esprit, les avis, les conseils ou remarques de notre prochain (celui qui nous connait... bien), nous pourrons sans doute trouver celui qui « nous concerne le plus »; notre défaut dominant. Et du coup, nous trouverons en même temps la vertu contraire à exercer.

La paresse est une résistance de l’âme à la pratique du bien. Elle a 2 versants ; TRISTESSE du bien divin, et DÉGOUT de l’action. Est mauvaise en elle-même la tristesse qui provient d'un mal apparent et d'un bien véritable : le bien spirituel est un vrai bien, donc la tristesse qui provient d'un bien spirituel est mauvaise en elle-même.

«Je suis heureux... de vous avoir attristés ! » dit Saint Paul... « Non pas heureux de vous savoir tristes, mais parce que votre tristesse conduit à la pénitence, elle affermit le salut de l'âme... elle est de Dieu. Ce n'est pas une tristesse selon le monde, qui conduit à la mort » (II Corinthiens VII, 9-10).

La tristesse selon Dieu conduit à la conversion à Dieu. Donc elle est bonne ! La tristesse selon le monde est mauvaise, car elle conduit à l’aversion de Dieu. Cette paresse-là est encore un refus de l’action. Dégoût d’agir en vue du ciel, surnaturellement. Ne confondons pas avec la dépression, mal subi, maladie. Car alors on est dégouté d’agir et effectivement incapable. Je parle ici d’un mal responsable, moral, un vice. On est dégoûté d’agir mais capable. Cette paresse est celle des apôtres dans l’Evangile ; Jésus veille, ils dorment : « Simon, tu dors ? Ainsi, vous n’avez même pas pu veiller une heure avec moi ? ».

Comment reconnaitre la paresse ? La paresse spirituelle a 2 visages.

L’inerte… c'est le mexicain de Lucky Luke. Il ne bouge pas. « Caricatural » ! Et L’agité … Il fait bien des choses, sauf ce qu’il devrait, comme et quand il faut. Beaucoup plus subtil. Ce cher petit a tondu tout le jardin en rentrant de l’école,... plutôt que de faire son devoir de maths pour le lendemain. Autre précision ; c'est une activité purement naturelle, horizontale, appuyée sur ses seules forces – sans enracinement dans la prière, la grâce des sacrements. On n’a « pas le temps » pour le Bon Dieu. Dans l’éternité, « on verra, peut-être ».

Quels sont les signes extérieurs du paresseux ? Le paresseux a son vocabulaire: « Demain … Oui, oui» veut dire : jamais. Il conjugue au « futur incertain », au « conditionnel improbable ». Il revendique la foi du charbonnier... pour s’épargner un effort de catéchisme ; les restes de l’enfance suffiront,... s’il y en a. Il compense. Pourquoi ? Parce qu’il est fatigué ; de lui, des autres, de Dieu, de tout. Il faut bien tuer le temps, entre la table et l’écran. Il relate en long, en large, en travers les derniers « buzz ».

Il veut être séduit, pas convaincu. Lectures sérieuses et utiles ? La couverture seulement, le titre, le résumé au dos. Il ne prend aucune responsabilité. Il retient du sermon les formules chics-chocs et la durée. Jusque là, le christianisme le chatouille et l'amuse sans trop le déranger. Il a peur de rentrer en soi-même, de fermer la porte, d’aller au secret de son cœur. Peur du silence intérieur, de sa pauvreté. Il zappe ; changer, pour tromper l’ennui et le dégout! Changer de confesseur, de paroisse, de communauté. De « la brebis du Seigneur » à la « chèvre de Monsieur Seguin »... Il veut tout, tout de suite, sans peine, y compris dans la vie spirituelle. Et bien sûr, il se justifie. Dieu prend du temps. Il faut être raisonnable, pas le temps pour Dieu. Mais demain, peut-être. L’acédique ment, il se ment à lui-même.

Est-ce grave ? Oui. A mesure que c’est consenti. Cette paresse est un curare spirituel. Et demain, si le paresseux ne réagit pas, arrivera… La rancœur, l’amertume ; je devais, je pouvais, je n’ai pas fait le possible pour me sanctifier. Ainsi, le serviteur pusillanime déterre le talent reçu et enterré à l’heure des comptes, et se justifie devant son maître. L’inconstance et l’instabilité. Le manque de fermeté.

L’indifférence aux choses de la foi. A quoi bon le salut, la sainteté, l’imitation du Christ ? Ces biens difficiles mais possibles lui semblent impossibles. Il méprisera ou détestera ce qu’il n’a pas su aimer.

Les remèdes : Prenez la paresse de face. « Résiste, prouve que tu existes », chantait un air à la mode... affronter, ne pas fuir. Dites maintenant... Aujourd’hui... et faites; « J'ai dit, maintenant je commence, le secours me viendra de la droite du Très Haut ! » ; « Plutôt maintenant que plus tard, plutôt aujourd'hui que demain, plutôt demain qu'après » ; « Supprimons par nos progrès dans le bien les fautes dont nous nous sommes rendus coupables par ignorance, de crainte que surpris soudainement le jour de la mort, nous ne cherchions le temps de faire pénitence et ne puissions le trouver ».

Ne prétextez pas l’imperfection des êtres et des choses. Faites le point avec votre directeur spirituel. Exigeant? C’est bon signe, c'est l'autre nom d'une charité vraie... Patient ? Oui, mais n'en prenez pas prétexte pour renvoyer aux calendes grecques la grande affaire de … votre âme.

Ne changez pas de cap dans la difficulté : tout changement extérieur ne produit pas un changement intérieur. « Ne rien faire à moitié », indique sagement la loi scoute... « Au temps de la désolation, dans son état de vie, dans ses résolutions, il ne faut rien changer de ce qu’on a fixé au temps de la consolation » (St Ignace).

Soyez vous aussi exigeant et patient au prochain paresseux. Ce paresseux corrigé et repenti sera peut-être zélé pour la gloire divine et le salut des âmes.

Enfin regardez bien le Christ, regardez cette longue agonie où il endure le dégout et l’angoisse, et où il persévère dans la prière ; prolixius orabat.

Unissez vos « Gethsémani » au sien, je ne sais pas de meilleur antidote à la paresse !

Abbé Garnier – 17 Mars 2019

samedi 16 mars 2019

Le chœur de Notre-Dame de Chrétienté recrute dans tous les pupitres!

Si vous aimez chanter et que vous avez une bonne pratique du chant choral; encore mieux, si vous prenez des cours de chant; et, le plus important, si vous souhaitez apporter votre contribution à la beauté de la liturgie, n’hésitez pas à nous rejoindre, nous n'attendons que vous ! 

Les répétitions (toutes à Paris) se concentreront cette année sur trois weekends, les: 23-24 mars ; 13-14 avril; 1er-2 juin. A ces répétitions s'ajouteront des répétitions les jeudis soirs. Les weekends de répétition sont absolument obligatoires. Ils peuvent suffire, seuls, pour des chanteurs aguerris (technique vocale, solidité solfégique, indépendance dans l'apprentissage). Pour les personnes ayant besoin de plus de temps, les jeudis sont nécessaires. Ce format a pour but de permettre à des chanteurs provinciaux de très bon niveau de nous rejoindre. Une audition sera de toute façon organisée avec le chef de choeur. Pour connaître le programme et passer l'audition, merci d'utiliser ce formulaire de contact

Marie-Elisabeth Sallé,
chef du choeur polyphonique

 

Monteverdi - Beatus vir (Chartres 2018)
 

  

 

Le combat entre le Christ et l'Antéchrist n'est pas terminé...

Le spectacle que nous offre le monde, sa détresse et sa misère, et l'abîme de la méchanceté humaine sont propres à constamment tempérer l'allégresse que la victoire de la lumière fait naître en nous. L'humanité continue à se débattre dans un bourbier, et ce n'est encore qu'une petite troupe qui, en gravissant les plus hautes cimes, s'en est dégagée. Le combat entre le Christ et l'Antéchrist n'est pas terminé.

Dans ce combat, ceux qui suivent le Christ ont un rôle à tenir. Leur arme principale est la Croix. Comment faut-il l'entendre ? Le poids de la croix dont le Christ s'est chargé n'est rien d'autre que la déchéance de la nature humaine, avec le cortège des péchés et des souffrances dont est frappée l'humanité. Le sens du chemin de croix est de libérer le monde de ce fardeau. Le retour en Dieu de l'humanité délivrée, et son adoption, sont un pur don de la grâce, de l'Amour miséricordieux. Mais ce retour ne saurait se faire aux dépens de la sainteté et de la justice divine. La somme totale des fautes humaines, du péché originel au Jugement dernier, doit être compensée par une mesure correspondante d'actes expiatoires. Le chemin de croix est cette expiation. L'écroulement, par trois fois, sous le poids de la croix correspond à la triple chute de l'humanité : la chute originelle, le rejet du Rédempteur par son peuple d'élection, l'apostasie de ceux qui portent le nom de chrétien. Sur le chemin de la Croix, le Sauveur n'est pas seul, et II n'est pas entouré que d'ennemis qui le harcèlent.

Il y a aussi la présence des êtres qui le soutiennent : la Mère de Dieu, modèle de ceux qui, en tout temps, suivent l'exemple de la Croix ; Simon de Cyrène, figure de ceux qui acceptent une souffrance imposée et qui, dans cette acceptation, sont bénis ; et Véronique, image de ceux que l'amour porte à servir le Seigneur. Chaque homme qui, dans la suite des temps, a porté un lourd destin en se souvenant de la souffrance du Sauveur, ou qui a librement fait œuvre de pénitence, a racheté un peu de l'énorme dette de l'humanité et a aidé le Seigneur à porter son fardeau. Bien plus, c'est le Christ, Tête du Corps mystique, qui accomplit son œuvre d'expiation dans les membres qui se prêtent de tout leur être, corps et âme, à son œuvre de rédemption.

Edith Stein

vendredi 15 mars 2019

Recherche un acheteur pour renforcer son équipe Achats

Notre Dame de Chrétienté recherche un acheteur pour renforcer son équipe Achats, composée actuellement de deux personnes.

La mission : 

1/ Contacter les entreprises

 2/ Transmettre les cahiers des charges

 3/ Solliciter les offres, les comparer, négocier

Les produits : eau, denrées, divers matériels, location de véhicules et de matériel

Tout profil est accepté ! Ni séniorité ni maitrise de l'anglais exigés -;)

Merci de déposer votre candidature à responsable.rh@nd-chretiente.com

La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit

« Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à là porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, les trois ne font qu’un et se donnent mutuellement la vie.

En effet, le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n’a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu’il écoute l’homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d’entendre lorsqu’on le supplie.

Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l’homme qui a faim, s’il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu’on lui donne doit donner. C’est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu’on refuse à autrui.

Sois la norme de la miséricorde à ton égard : si tu veux qu’on te fasse miséricorde de telle façon, selon telle mesure, avec telle promptitude, fais toi-même miséricorde aux autres, avec la même promptitude, la même mesure, la même façon.

Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un patronage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer en notre faveur, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme. ~

Ce que nous avons perdu par le mépris, nous devons le conquérir par le jeûne ; immolons nos vies par le jeûne, parce qu’il n’est rien que nous puissions offrir à Dieu de plus important, comme le prouve le Prophète lorsqu’il dit : Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; le cœur qui est broyé et abaissé, Dieu ne le méprise pas.

Offre à Dieu ta vie, offre l’oblation du jeûne pour qu’il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n’aura pas d’excuse, parce qu’on a toujours soi-même à offrir.

Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s’il n’est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l’est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s’il n’y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit.

Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi, s’il est privé de miséricorde ; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses. En donnant au pauvre, donne à toi-même ; car ce que tu n’abandonnes pas à autrui, tu ne l’auras pas. »

Saint Pierre Chrysologue (Evêque de Ravenne, 380-451)

jeudi 14 mars 2019

"Ne crains pas, je suis ton Dieu"

C'est un lieu commun de dire que notre époque est tourmentée. Mais, à la vérité, est-ce si nouveau ? A-t-il jamais existé une époque de l'histoire où l'homme n'ait eu la sensation de vivre une tourmente et la fin d'un monde ? Et comment s'étonner, du reste, qu'il n'en ait toujours été ainsi, puisque, depuis les origines, le péché ne cesse de déployer ses conséquences dans le coeur de l'homme et dans l'histoire collective de l'humanité ?

Ce qui est nouveau, par contre, c'est cet homme, cet Homme-Dieu qui marche sur la mer déchaînée, qui monte dans la barque et qui déclare : " Confiance, c'est Moi, n'ayez pas peur !". C'est vrai que, parfois, Il a l'air de dormir et que nous aurions envie de Lui dire : "Au secours, Seigneur, nous périssons !". Reprenons notre calme, pourtant ; laissons-Le faire "un grand calme" en nous et autour de nous. Si forte que soit la tempête, nous avons Jésus dans notre barque ; nous pouvons compter sur Lui, espérer en Lui : Il est solide !

"En Dieu seul repose-toi, mon âme.

De lui vient mon espoir ;

Lui seul mon Rocher, mon Salut,

Ma Citadelle, je ne bronche pas" (Ps 62, 6-8).

"Venez, crions de joie pour le Seigneur,

Acclamons le Rocher de notre salut !" (Ps 95, 1).

Par la vertu d'Espérance, nous prenons appui sur Dieu, notre Rocher. La vertu de Foi nous met en relation avec Dieu-Vérité ; la vertu de Charité en relation avec Dieu-Amour ; le propre de la vertu d'Espérance, c'est de nous mettre en relation avec Dieu Tout-Puissant, Dieu en tant que suprême Solidité. La vertu d'Espérance est par excellence une vertu d'appui.

 Vertu théologale, parce qu'elle fait escompter d'atteindre Dieu Lui-même, notre Souverain Bien et notre Béatitude éternelle, et que, pour l'obtention de ce Bien éternel et infini, elle nous porte à nous appuyer encore sur Dieu Lui-même, Dieu qui, seul, peut nous conduire à ce Bien qui est Lui-même. "L'Espérance atteint Dieu en s'appuyant sur son secours pour parvenir au bien espéré" (Saint Thomas d’Aquin - Somme Théologique, Ilallae, qu. 17, art. 2).

"L'Espérance fait que l'homme adhère à Dieu, principe de notre bien parfait ; par l'Espérance, en effet, nous nous appuyons au secours divin pour obtenir la béatitude éternelle" (ibid., art. 6).

Dans la tourmente actuelle, comme à d'autres périodes tourmentées de l'histoire, comme aux premiers siècles chrétiens, le terme de notre Espérance est toujours le même, d'ordre essentiellement surnaturel : Dieu, Béatitude éternelle promise non seulement à chacun de nous, mais à tous les hommes. Les raisons d'espérer, elles aussi, sont toujours les mêmes ; une seule raison : la toute-puissance, la toute-solidité de Dieu. Avec cela, nous savons où nous allons : à Dieu, et forts de Dieu.

A ce qui paraît bien être la fin d'une civilisation comme à la fin de la civilisation antique, le chrétien est toujours le même ; il est toujours l'homme de l'Espérance. Saint Cyprien de Carthage écrivait à un païen inquiet et désabusé sur son siècle en décadence : "Chez nous les chrétiens, on trouve la vigueur de l'espérance et la fermeté de la foi ; jusque parmi les ruines d'un siècle délabré, notre esprit reste debout, notre vertu immobile, et notre patience ne manque jamais de joie ; notre âme est toujours sûre de son Dieu (...) Le chrétien nie qu'un homme de Dieu, qu'un homme qui voue un culte à Dieu, appuyé qu'il est sur la certitude de l'espérance, établi qu'il est sur le fondement stable de la foi, puisse être ébranlé par les assauts furieux du monde et de son temps" (Lettre à Demetrianus, 20).

En tout état de cause, le chrétien connaît le fin mot de l'Histoire : il sait que, quoi que puissent faire les hommes, le Seigneur aura le dernier mot. "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point" (Lc 21, 33). Il ne se nourrit pas, dès lors, d'apocalypses au rabais et il ne court pas après ceux qui annoncent à plaisir que la fin du monde est pour demain. Mais, docile au Magistère de l'Eglise et fort de la grâce reçue au Baptême, il apprend à discerner les signes des temps car le Seigneur Lui-même donne des signes.

Et de quoi s'agit-il ? De certaines réalités -choses, hommes, institutions- dans lesquelles se manifeste déjà cette Toute-Puissance de Dieu sur laquelle nous comptons et qui sont déjà porteuses du Royaume. Il s'agit essentiellement de l'Eglise, définie par le dernier Concile comme "signe et moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain" (Constitution dogmatique Lumen Gentium, chap. I, n. 1). L'Eglise, c'est-à-dire les "choses saintes", les sancta, les sacrements dans lesquels nous tenons déjà, quoique d'une façon obscure, l'objet de notre espérance, et parmi eux surtout l'Eucharistie à travers laquelle le Christ, notre Espérance, se donne à nous tout entier.

L'Eglise, c'est-à-dire aussi les Saints, les Sancti que Dieu suscite en notre temps comme à toutes les époques de l'histoire de l'Eglise et qui constituent pour nous un puissant motif d'espérance surnaturelle, non seulement parce qu'en eux resplendit déjà la création nouvelle, mais parce qu'intimement unis au Christ, ils sont pour nous des intercesseurs puissants.

Le Seigneur nous donne des signes d'espérance, non pas pour que nous "attendions tout le jour sans rien faire" (cf. Mt 20, 6), mais pour que nous nous mettions à la tâche, pour que nous nous fassions, avec sa Grâce, les fourriers d'une Oeuvre qui nous dépasse et dont nous ne devons pas revendiquer d'en voir ici-bas l'achèvement. "Travaillez jusqu'à ce que Je vienne !" (Lc 19,13).

Parmi tous les signes d'espérance et les secours efficaces que le Seigneur nous propose au milieu de notre vie -à tant d'égards militante-, une place éminente revient évidemment plus que jamais peut-être à la Vierge Marie, en laquelle la "petite fille Espérance", dont parle Péguy, a pris en quelque sorte un visage humain ; Celle que, dans les Litanies, nous appelons Auxilium Christianorum, "Secours des Chrétiens", et qu'au terme de nos pèlerinages terrestres, soulevés d'une force et d'une joie qui viennent d'en-haut, nous saluons ainsi : Vita, Dulcedo, et SPES NOSTRA, salve !

Abbaye Notre Dame de Randol

mercredi 13 mars 2019

Inauguration du Caté Calé le 19 Mars pour les étudiants parisiens !

Les abbés de Labarre et de Massia ont eu la bonne idée de répondre à la forte demande de formation pour les étudiants parisiens : le Caté Calé, messe-topo-échanges, aura lieu toutes les 3 semaines dans un pub ami. La première a lieu le jour de la Saint Joseph ! Soyez nombreux, faites circuler autour de vous : que nos jeunes étudiants disposent de toute la matière pour grandir dans la foi et ainsi mieux oeuvrer au retour de la chrétienté. 

*** "Et toi, pourquoi es-tu chrétien ?" ***
Réflexion sur les fondements de la religion


Pour sa première sortie parisienne, La Caté-Calé vous propose de revenir aux fondements même de notre Foi. Autrefois, la religion était inscrite dans les lois des pays, et dans le cœur des hommes : tous avaient une religion, comme tous avaient une patrie. Aujourd'hui, moins de 5 % des français vont à la messe le dimanche. Que s'est-il passé ? Nous allons essayer de réaffirmer l'importance cruciale de la religion pour l'homme. Pourquoi ai-je une religion, alors que la majorité des français n'en ont pas ? Pourquoi ai-je cette religion ? Comment puis-je présenter ma religion, le christianisme, en quelques mots ? Et surtout : comment vivre mieux, concrètement, ma religion chrétienne ?

 

Rendez-vous donc au Pub St Michel, le 19 mars, à 20h30, pour cette première et tant attendue édition du Caté-Calé parisien !

La seule règle : une conso minimum... mais pas de souci, c’est l’happy hour ! Et surtout, le 19 mars est le jour de la Saint Joseph, fête de première classe, il est donc permis de boire !

Pour ceux qui le veulent, le topo est précédé d’une messe à Saint Germain l’Auxerrois à 18h30.

Venez nombreux !

 

Nous aurons à vivre une guerre continuelle

« Dieu veut notre salut ; mais pour notre plus grand bien, il veut nous voir sauvés en vainqueurs. Durant notre existence terrestre, nous aurons à vivre une guerre continuelle. Pour nous sauver, il nous faudra combattre et vaincre. Sans la victoire, nul ne pourra ceindre la couronne dit saint Jean Chrysostome. Nous sommes faibles ; nombreux et puissants sont nos ennemis ; comment leur tenir tête et les terrasser ? Prenons courage ; comme l’Apôtre, chacun doit se dire : Je puis tout en Celui qui me fortifie (Ph 4,13). Tout est possible avec la prière ; par elle, le Seigneur nous donnera cette force qui nous fait défaut. La prière est toute puissante; à elle seule, elle peut tout obtenir. Et saint Bonaventure dit : Par la prière, on s’assure l’acquisition de tout bien et la préservation de tout mal. D’après saint Laurent Justinien par l’emploi de la prière nous nous bâtissons une tour très solide où nous trouverons défense et sécurité contre toutes les embûches et violences de nos ennemis.
Les puissances de l’enfer sont redoutables, mais la prière, dit saint Bernard, est plus forte que les démons. Oui, parce que, par la prière, l’âme acquiert le secours divin qui surpasse toute puissance créée. David, dans ses craintes, ranimait ainsi son courage : J’appellerai le Seigneur à mon aide et je serai délivré de tous mes ennemis (Ps 18,14).
En somme, dit saint Jean Chrysostome, forte armure, la prière est une défense, un port et un trésor. La prière est une arme capable de briser tout assaut du démon ; une défense qui nous préserve de tout danger; un port qui nous abrite contre toute tempête; en même temps, un trésor qui nous pourvoit de tous les biens. »

Saint Alphonse de Liguori, Le grand pouvoir de la prière

Lundi 11 mars 2019

Pourquoi je suis chrétien

Pourquoi je suis chrétien : parce que j'ai soif d'un Dieu qui ne soit ni ténèbre pure ni moi-même – d’un être qui, tout en me ressemblant jusqu’au centre, soit aussi tout ce qui me manque.

Parce qu’en ce monde je veux tout bénir et ne rien diviniser.

Parce que je veux garder simultanément le regard clair et le coeur brûlant.

 Parce que je sens que l'aventure humaine débouche sur autre chose qu'un creux désespoir, une creuse interrogation ou une creuse insouciance.

Pour concilier mon immense amour et mon immense dégoût de l'homme.

Parce que j’ai besoin de lumière dans le mystère et de mystère dans la lumière.

Parce que je veux avoir la grande force de bâtir et de vivre, et celle plus grand encore, d’espérer dans l’éboulement et dans la mort.

Parce que je suis, à la fois et indissolublement, réaliste et excessif.

Parce que je veux m’abreuver d’excès sans renier l’ordre et retrouver l’ordre dans l’excès.

Parce que le christianisme nous ouvre seul une région supérieure où tout ce qui, sur la terre, est considéré à juste titre comme scandaleux, insensé et destructeur (l’espérance aveugle, l’amour sans frein, la confiance dans la fécondité du mal unie au refus absolu du mal…) devient sagesse et vérité ; parce qu’il verse en nous un sang nouveau et si pur que sa température peut monter indéfiniment sans qu’il ait de fièvre.  

L’échelle de Jacob. Gustave Thibon

La gourmandise (Les péchés capitaux - saison 4)

Inévitablement, voici venir le tentateur. Du premier homme, jusqu'à nous. Dans la vie de l'Eglise elle-même. Que faire? Et bien, regarder plutôt et d'abord le Christ. Souvent – longuement - bien. C'est admirable de voir Dieu fait homme entrer lui aussi en lice avec le démon. C'est source de paix dans le combat spirituel.

Poursuivant la suite sur les péchés capitaux, nous en venons à la gourmandise, péché pas si mignon. Au désert, le démon pousse Jésus à utiliser un pouvoir, une action, un moyen extraordinaire pour pourvoir à sa faim, là où un moyen ordinaire suffirait. Ce n'est donc pas un cas de gourmandise.

Prenons un exemple de ce péché capital. C'est au désert, à Qibrot A Taavah, après la délivrance d'Egypte. Dieu donne l'eau du rocher à En Avdat, la manne au long du trajet. Il attend la réponse, la fidélité de son peuple. La réponse vient... décevante; le peuple cède... à la gourmandise. Conséquences ; pleurs et réclamations - plus grave ; mauvaise humeur, mauvais esprit, insubordination et révolte contre Moïse - plus grave, murmure contre Dieu, défi et mise à l'épreuve; « Nous avons faim et soif... nous regrettons les menus égyptiens ; c'était si bon... tandis que cette manne, cette nourriture … non merci. Faites quelque chose, si vous êtes le Seigneur».

On peut quitter la juste mesure de 2 manières : trop (excès) ou trop peu (défaut). La gourmandise, c'est... trop. Le défaut inverse est plus rare. Soyons délicats cependant, pour voir la cause d'un trop peu ; ce peut être involontaire (une indisposition, une contre indication,...). Soyons délicats dans nos réactions (ce peut être un indice, un appel au secours).

4 « portraits robot » de gourmands:

  • Le renard = le goinfre. Trop sur la quantité, plus que de besoin. Il a « les yeux plus gros que le ventre ». Il ne finit pas son assiette, ou intercepte celle du voisin.
  • Le héron (Celui de la Fontaine) = le difficile. Trop sur la qualité ou le soin. « J'ouvrirai pour si peu le bec ? A Dieu ne plaise » - en français courant : « Je n’aime pas, je n’en veux pas, je n’en prends pas… »
  • Le hamster = le compulsif. Trop sur le temps, la fréquence. Le « hamster » ne peut rester plus de 2 heures sans manger, donc passe des heures à manger.
  • Le berger allemand= glouton. Trop sur la manière. Il se sert en premier, sans faire attention aux autres. Il choisit et engloutit la meilleure part avec bruit.

Comme pour les autres péchés capitaux, 2 niveaux possibles...

Une deuxième gourmandise concerne le plaisir exagéré, l'attachement désordonné qu’on met dans les choses spirituelles. « Goûter, oui, certes – mais avec mesure, avec sobriété ». Le gourmand spirituel cherche plus les consolations de Dieu que le Dieu des consolations. C'est comme un adolescent qui s’accroche au biberon, plutôt que de mastiquer du solide. Imaginez le spectacle et le résultat…

Capital. La gourmandise commande d’autres fautes :

  • Une domination des sens sur l’esprit, pesanteur spirituelle. «On est esclave de ce qui nous domine » avertit St Pierre. Une hébétude de la sensibilité.
  • Un manque de maitrise étendu à d'autres biens agréables, même non comestibles... nos écrans, portables, réseaux sociaux, blogs sont de possibles terrains de gourmandise, d'indigestion... et de jeûne aussi d'ailleurs.
  • Un affaiblissement... du sens des responsabilités – de la capacité à mériter confiance – de l’application, ce sens du travail bien fait (et fini) - de la parole donnée, souvent reprise - la stabilité des décisions, résolutions, la fermeté de volonté et de caractère.

Alors, voyons les remèdes à la gourmandise. D'abord c’est un péché léger en soi, du fait de circonstances atténuantes. Ensuite le Carême est une école de tempérance, et de faim spirituelle. L’appétit, la faim, la soif sont corporels mais pas seulement. Il y a en nous divers appétits, capacités de rechercher et recevoir un bien. Au-dessus des appétits physiques, sensibles, rationnels, il y a un désir surnaturel mis en l’âme par Dieu. Cette faim excède notre capacité. Son bien propre surpasse aussi notre capacité d’être comblé.

Pas d'angélisme. Un bon vieux prêtre me répétait souvent avec humour ; « Parfois on se croit vertueux, on n'est que maigre! ». Nous sommes des âmes incarnées, et des corps animés, et c'est bien, c'est aimable. Il ne s’agit pas d’éliminer tout autre appétit, tout autre désir inférieur. Voyons à maitriser et intégrer ces désirs, ces appétits chacun à leur place.

  • Le sens chrétien du nécessaire. Nourriture et boisson sont pour refaire les forces au service de Dieu – pratiquer convivialité et vertus sociales.
  • Les benedicite et grâces. « soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu ».
  • Le petit plus de Carême. Renoncer à un plaisir qui passe la raison, c’est tempérance. Renoncer à un plaisir légitime (bon ou indifférent en soi), c’est pénitence ; un peu plus de ce que vous n’aimez pas, un peu moins de ce que vous aimez…
  • Une conversation qui nourrit et refait les forces; paroles, attitude, service, écoute... évitez super ou beurk – passez, repassez souvent par s'il vous plait et merci.

Et... Ne pas rêver. Sans renoncement volontaire, pas de maitrise de soi. Avons-nous faim et soif ? Et de quoi ? Voulons-nous prendre part, un peu au moins, à cette faim et soif de Dieu? Si la gourmandise spirituelle est un défaut, en revanche gardez, cultivez le gout des choses divines, l'amour juste des biens spirituels; aimez prier, lire, méditer, assister à la Messe, adorer, communier, … C'est bon pour la sa(i)nt(et)é.

Regardez le Christ à table, mangeant, buvant, parlant, regardant, écoutant. Voyez sa faim au désert, sa soif au puit de Jacob. Ecoutez ; « ma nourriture est de faire la volonté de mon Père qui est dans les cieux » - « Oui, qui mange de ce pain possède la vie éternelle en lui, et moi je le ressusciterai au dernier jour ». Ecoutez Jésus crucifié dans le goût et le toucher, brûlé de la soif des hémorragiques ; « Sitio! » – et consumé dans la béatitude.

Bienheureuse l'âme qui partage ma faim et ma soif spirituelle,la faim et la soif de la justice, elle sera rassasiée!

samedi 09 mars 2019

Save the date ! Le Choeur Montjoie Saint Denis arrive à Dijon !

« Les peuples ne perdent la vie que lorsqu’ils perdent la mémoire » (Maréchal Foch)

Notre oriflamme, notre histoire.

Notre nom rappelle les origines chrétiennes de notre nation : Montmartre, et saint Denis premier évêque de Paris. Depuis 1979, il s’agit pour nous de promouvoir les valeurs qui firent la France et la Chrétienté. Près de 200 hommes se sont relayés dans ce clan libre, qui regroupe en moyenne une trentaine de chanteurs.

Montjoie ! Saint Denis !

Ce cri de guerre et de ralliement des Francs fut utilisé notamment en Espagne, lors des croisades de reconquêtes menées par Charlemagne. Il donna son nom à l’oriflamme offert à l’empereur par le pape Léon III, le 25 décembre 800. Jeanne d’Arc, lors de son procès, parla de l’oriflamme comme du vrai Cry (emblème) de la France. De 1124 à 1386, l’oriflamme fut cherchée 21 fois à Saint-Denis alors que la situation était désespérée.

Ce cri, accompagnant toutes les sorties de l’oriflamme, devint celui des chevaliers français. Disparue sous la révolution, elle fut reconstituée pour le 700e anniversaire de Bouvines, le 27 juillet 1914. Elle fut alors portée le 3 septembre sur le tombeau de sainte Geneviève, à Paris, pour demander la protection de la ville. Ce fut alors la victoire de la Marne. L’atelier de la Sainte Espérance a réalisé notre oriflamme, au Barroux. Le Révérend Père Argouarc’h l’a béni, au Sacré-Coeur de Montmartre, en décembre 1988, au départ du premier de nos neuf pèlerinages à Reims.

Notre Chœur s’efforce de marcher droitement et d’aider en chantant les hommes et les femmes de bonne volonté qui servent Dieu et la France. De concerts en veillées, en passant par des animations de messes ou de kermesses, nous voulons transmettre ce magnifique trésor du chant populaire français. De disques vinyls en CD digipack, nous avons ornementé ces mélodies de belles illustrations attractives. D’année en année, la collection de disques s’étoffe, la liste de nos amis aussi…

En 1998 se crée à Lyon le Chœur de La Joyeuse Garde, sur le même mode. Depuis 2002, une délégation du Chœur existe en Vendée. En 2008, nous créons la Société de Diffusion du Chœur Montjoie Saint-Denis (SDCMSD), afin de favoriser la diffusion du dépôt culturel reçu. Son unique actionnaire en est le Chœur Montjoie. Son gérant, bénévole comme tous les membres, est le chef du Chœur. Les produits de nos efforts sont destinés à accroître la diffusion et par là, l’espérance dans l’avenir de la France et la foi dans son destin. En 2008, nous avons l’honneur de recevoir le Prix Renaissance des Arts, récompensant ceux qui ont contribué à faire renaître ce patrimoine. Il vous est donc également destiné, à vous cher public, que nous affectionnons.

Montjoie ! Saint Denis !

Pour toute commande de CD : www.choeur-montjoie.com

jeudi 07 mars 2019

La prière pour lutter contre les démons

La vigilance dans la prière est un moyen indispensable pour lutter contre le démon. Sainte Thérèse dit qu’un motif pour lequel nous devons nous adonner à l’oraison, c’est que le démon n’a plus autant de prise pour nous tenter. Si les démons « remarquent que nous ne nous tenons plus sur nos gardes, ils peuvent nous porter un grave préjudice. Dès qu’ils voient qu’une âme est chancelante, et qu’elle n’est ni constante dans le bien ni fermement résolue d’y persévérer, ils ne lui laissent de repos ni jour ni nuit, lui suggèrent mille craintes, et lui représentent sans cesse de nouvelles difficultés. C’est ce que l’expérience m’a fort bien appris ; voilà pourquoi j’ai pu en parler. J’ajoute que personne ne sait combien l’avis que je viens de donner est sérieux » (Le chemin de la perfection, ch. 25). L’Eglise, pour marquer l’importance de la lutte contre les puissances infernales, a approuvé des prières spéciales : prières des grands exorcismes, exorcismes de Léon XIII, prière à saint Michel après les messes privées.
L’invocation de certains saints qui ont une puissance particulière sur les démons est spécialement recommandée. La prière à l’ange gardien est certainement efficace : il a reçu mission de nous protéger, et contre qui nous protégerait-il sinon contre les anges déchus qu’il peut affronter avec la puissance de sa nature angélique et les privilèges de l’ordre surnaturel.
Aux apôtres qui s’étonnaient de n’avoir pu chasser un démon Notre-Seigneur disait : « Ce genre de démons ne peut être chassé que par la prière et par le jeûne » (Mc 9, 28) indiquant ainsi l’efficacité spéciale du jeûne contre les puissances infernales.
L’hagiographie montre en effet que les saints qui eurent une action spéciale sur les démons furent tous de grands pénitents : saint Basile, saint Antoine, saint Jean de la Croix, sainte Thérèse, le Curé d’Ars.
Il semble normal que la mortification du sens, sur lequel les démons agissent habituellement, libère d’abord de leur influence. En nous faisant dominer la nature elle nous rend semblables aux anges et nous confère ainsi une certaines puissance sur les anges déchus.

Père Marie Eugène de l’Enfant Jésus, Je veux voir Dieu 

mercredi 06 mars 2019

Le Carême, un pèlerinage intérieur

Le Carême est le temps privilégié du pèlerinage intérieur vers Celui qui est la source de la miséricorde. C’est un pèlerinage au cours duquel Lui-même nous accompagne à travers le désert de notre pauvreté, nous soutenant sur le chemin vers la joie profonde de Pâques. Même dans les «ravins de la mort» dont parle le Psalmiste (Ps 22 [23], 4), tandis que le tentateur nous pousse à désespérer ou à mettre une espérance illusoire dans l’œuvre de nos mains, Dieu nous garde et nous soutient. Oui, aujourd’hui encore le Seigneur écoute le cri des multitudes affamées de joie, de paix, d’amour. Comme à chaque époque, elles se sentent abandonnées. Cependant, même dans la désolation de la misère, de la solitude, de la violence et de la faim, qui frappent sans distinction personnes âgées, adultes et enfants, Dieu ne permet pas que l’obscurité de l’horreur l’emporte. Comme l’a en effet écrit mon bien-aimé Prédécesseur Jean-Paul II, il y a une «limite divine imposée au mal», c’est la miséricorde (Mémoire et identité, 4, Paris, 2005, pp. 35 ss.). (…)

Nous ne pouvons pas ignorer que des erreurs ont été commises au cours de l’histoire par nombre de ceux qui se disaient disciples de Jésus. Souvent, face aux graves problèmes qui se posaient, ils ont pensé qu’il valait mieux d’abord améliorer la terre et ensuite penser au ciel. La tentation a été de croire que devant les urgences pressantes on devait en premier lieu pourvoir au changement des structures extérieures. Cela eut comme conséquence pour certains la transformation du christianisme en un moralisme, la substitution du croire par le faire. C’est pourquoi, mon Prédécesseur de vénérée mémoire, Jean-Paul II, observait avec raison : «Aujourd’hui, la tentation existe de réduire le christianisme à une sagesse purement humaine, en quelque sorte une science pour bien vivre. En un monde fortement sécularisé, est apparue une ‘sécularisation progressive du salut’, ce pourquoi on se bat pour l’homme, certes, mais pour un homme mutilé, ramené à sa seule dimension horizontale. Nous savons au contraire que Jésus est venu apporter le salut intégral» (Encyclique Redemptoris missio, n. 11).

C’est justement à ce salut intégral que le Carême veut nous conduire en vue de la victoire du Christ sur tout mal qui opprime l’homme. En nous tournant vers le divin Maître, en nous convertissant à Lui, en faisant l’expérience de sa miséricorde grâce au sacrement de la Réconciliation, nous découvrirons un «regard» qui nous scrute dans les profondeurs et qui peut animer de nouveau les foules et chacun d’entre nous. Ce «regard» redonne confiance à ceux qui ne se renferment pas dans le scepticisme, en leur ouvrant la perspective de l’éternité bienheureuse. En fait, déjà dans l’histoire, même lorsque la haine semble dominer, le Seigneur ne manque jamais de manifester le témoignage lumineux de son amour. 

Benoît XVI (2006)

mardi 05 mars 2019

Martyrs pour la moralisation de l'Eglise

La réforme de l’Église a, elle aussi, ses martyrs. Parmi ceux-ci se trouvent les saints Ariald (+1066) et Erlembald (+1075), chefs de la Pataria, un mouvement de laïcs qui, au XI° siècle, se proposait de restaurer la morale de l’Eglise dans le Diocèse de Milan, l’un des plus corrompus d’Italie. La simonie et le nicolaïsme constituaient les deux plaies qui affligeaient l’Eglise de l’époque. La simonie consistait dans la prétention d’acheter et de vendre les offices ecclésiastiques, le nicolaïsme dans l’usage, de la part de nombreux Evêques et de prêtres, consistant à prendre femmes et concubines. Cependant, l’expression la plus honteuse de la dissolution morale était la sodomie qui, ainsi que l’écrit Saint Pierre Damien, faisait rage « comme une bête sanguinaire dans la bergerie du Christ » (Liber Gomorrhianus, tr. it. Fiducia, Roma 2015, p. 41). Ces vices étaient si enracinés dans le nord de l’Italie qu’ils constituaient une pratique généralisée.

 

Contre la diffusion de cette immoralité, naquit un mouvement réformateur à l’initiative du diacre Ariald et des frères Landolf et Erlembald Cotta. Ces derniers appartenaient à de nobles familles de Lombardie mais, vue la foule qui les suivait, ils étaient qualifiés par leurs adversaires de « patarins » ou gueux, attendus que la Pataria était le marché aux chiffons. Le parti contraire à la réforme était emmené par l’Archevêque de Milan en personne, S.Exc. Mgr Guido da Velate, qui justifiait, pour des raisons politiques, le clergé corrompu. Il en dériva une lutte ouverte, racontée par un témoin direct, le Père Andrea da Strumi, dans sa Vita Sancti Araldi (Monumenta Germanica, Hist., Scriptores, XXX, 2, Lipsiae 1935, pp. 1047-1075; tr. it. Arialdo. Passione del santo martire milanese, Jaca Book, Milano 1994).

 

Le guide moral du mouvement fut le diacre Ariald que, selon le père Andrea da Strumi, le Christ Lui-même avait choisi in defensione veritatis. S’adressant au peuple de Milan, le diacre Ariald l’exhorta à se séparer des mauvais prêtres et pasteurs en ces termes : « Ceux qui désirent sincèrement trouver la vérité doivent avec fierté rejeter toute forme de mensonge. C’est pourquoi, afin que vous puissiez pleinement jouir de la Vérité qu’est Dieu, je vous conjure en Son nom de vous ternir absolument éloigné des faux prêtres. En effet, il ne peut exister aucune possibilité d’accord ou d’union étroite entre la lumière et les ténèbres, entre les fidèles et les incrédules, entre le Christ et Belial. Il est écrit en effet : « Eloignez-vous et séparez-vous d’eux et ne touchez pas ce qui est immonde et Je vous accueillerai dit le Seigneur » (cf. II Ch. VI, 17-18). Comment peut-il arriver qu’Il ne vous concède pas le moins – à savoir des pasteurs qui vous guident dans la droiture – si vous le Lui demandez Lui qui, lorsque vous n’existiez pas encore, vous a accordé le plus, c’est-à-dire Lui-même pour votre salut ? C’est pourquoi cherchez à ne rien avoir à faire avec tous les hérétiques et demandez avec confiance à Dieu des pasteurs bons et fidèles. Sans aucun doute vous les obtiendrez, soyez-en certains ! » (p. 89). Le Seigneur, ajouta le diacre Ariald, a déclaré : « Si les hommes se taisent, les pierres parleront » (cf. Lc 19, 40) mais aussi « Maudit celui qui tient son épée loin du sang » (cf. Jer 48, 10). L’épée évoquée par le diacre Ariald était tout d’abord celle de la Parole de Dieu mais, lorsque cela fut nécessaire, les réformateurs n’hésitèrent pas à prendre les armes pour se défendre contre les agressions violentes de leurs adversaires, qui tentaient d’empêcher leur prédication.

 

L’Archevêque de Milan, préoccupé par la réaction populaire qui faisait tache d’huile, appela ses accusateurs afin de se disculper dans le cadre d’un Synode tenu au Monastère de Fontaneto, dans le Diocèse de Novare. Les chefs de la Pataria, Ariald et Landolf, ne se présentèrent pas et furent excommuniés par contumace par l’Evêque. Le diacre Ariald se rendit alors à Rome où il exposa au Pape, Etienne IX, les raisons de leur résistance à l’Archevêque de Milan. Le Pape, favorable au mouvement naissant, envoya à Milan deux Visiteurs apostoliques, qui conduisaient à cette époque la réforme de l’Eglise : l’Archevêque de Lucques, S.Exc. Mgr Anselme da Baggio, et l’Archidiacre romain Hildebrand. Tous deux étaient destinés à devenir Papes au cours des années suivantes. Au cours de l’hiver 1060-1061, Mgr Anselme da Baggio fut encore une fois représentant du Pape à Milan en compagnie de S.Em. le Cardinal Evêque d’Ostie, saint Pierre Damien. Dans l’un comme dans l’autre cas, les Visiteurs apostoliques, se rendant compte de la situation scandaleuse de l’Archidiocèse de Milan, exhortèrent la Pataria à persister dans sa lutte, en prêchant à leur tour au peuple contre le clergé corrompu.

 

Lorsqu’en 1063, Landolf Cotta mourut suite à un attentat qu’il avait subi, le diacre Ariald invita son frère, Erlembald, à prendre la tête du mouvement. Avant d’accepter, ce dernier désira se rendre en pèlerinage à Rome pour prier sur la tombe de Saint Pierre et demander conseil à Mgr Anselme da Baggio qui était devenu Pape en 1061 sous le nom d’Alexandre II. Celui-ci exhorta Erlembald à prendre la tête du mouvement, le créa Gonfalonier de la Sainte Eglise Romaine et lui confia le vexillum sancti Petri, qui avait précédemment été envoyé au normand Roger, victorieux des musulmans en Sicile. Erlembald était un chevalier, à l’esprit religieux et guerrier dont Andrea da Strumi eut à écrire : « Le noble Erlembaldo, lorsqu’il apparaissait devant les hommes, était comme un général en habits précieux, entouré de chevaliers et d’armes. Mais dans l’intimité, devant Dieu, il se vêtait de simple laine, comme un ermite » (p. 103).

 

L’approbation pontificale donna un nouvel élan à la lutte de la Pataria. Lorsqu’à Milan furent choisis de manière simoniaque les Abbés de trois importants Monastères. Saint Celsius, Saint Vincent et Saint Ambroise, les patarins s’insurgèrent et une nouvelle période de lutte s’ouvrit. Le diacre Ariald se rangea aux côtés d’Erlembald dans la conduite, y compris militaire, du mouvement patarin et ensemble, en levant le drapeau de Saint Pierre, ils eurent raison de l’Archevêque Guido da Velate.

 

Au printemps 1066, Erlembald rentra à Milan porteur de deux Bulles pontificales – la première d’excommunication à l’encontre de l’Archevêque et la seconde par laquelle le Pape exhortait le clergé milanais à suivre les indications de Rome. Guido da Velate convoqua une grande assemblée à la quelle prirent part des milliers de personnes des factions opposées, dont Ariald et Erlembald. Lorsque l’Archevêque excommunié blatéra contre les prétentions du Pape de dicter sa loi à Milan, une partie de la foule s’en prit à Ariald et Erlembald. Ce dernier se défendit en faisant tournoyer le drapeau de la Sainte Eglise dont il ne se séparait jamais. Le diacre Ariald fut contraint à s’enfuir mais il fut arrêté dans les environs de Plaisance et conduit au château de Donna Oliva, nièce de Guido da Velate, qui le fit massacrer le 28 juin 1066 sur une petite île du Lac Majeur. Avant de le tuer, ses assassins le prirent par les oreilles, lui intimant d’obéir à l’Archevêque de Milan. Devant son refus, ils lui coupèrent les oreilles alors qu’Ariald, levant les yeux au ciel, disait : « Je Te remercie, ô Christ, qui aujourd’hui m’a concédé d’être compté au nombre de Tes martyrs ». Ses bourreaux demandèrent encore s’il reconnaissait l’autorité de Guido da Velate mais lui, conservant son habituelle fermeté d’esprit, répondit de manière négative. Immédiatement, raconte son biographe, lui fut coupé le nez et la lèvre supérieure. Ses bourreaux lui arrachèrent les yeux des orbites et lui coupèrent la main droite en disant : « Ceci est la main qui rédigeait des lettres adressées à Rome ». Ils l’émasculèrent également en disant : « Jusqu’à ce jour, tu as été un prédicateur de la chasteté, à présent, tu seras également chaste ». Enfin, ils lui arrachèrent la langue en disant : « Finalement, que se taise cette langue qui porta le désordre dans les familles des clercs et les dispersa ». Ainsi, conclut le Père Andrea da Strumi, «cette âme Sainte fut libérée de la chair. Le corps fut ensuite enseveli en ce lieu. Après ces faits, commencèrent sur place à apparaître durant la nuit de splendides lumières aux yeux des pêcheurs » (p. 145).

 

Les assassins lui lièrent au corps de lourdes pierres et le firent couler au point le plus profond du Lac Majeur. Dix mois après cependant, le 3 mai 1067, le corps du diacre Ariald revint miraculeusement à la surface. Après moult résistance, Donna Oliva remit le cadavre à Erlembald, qui le ramena à Milan où il fut triomphalement déposé en l’église Saint Ambroise avant d’être enseveli à Saint Celsius et, à la fin du XVIII° siècle, dans la Cathédrale.

 

En 1068, Alexandre II béatifia Ariald. L’Archevêque de Milan, Guido da Velate, après avoir été à nouveau excommunié, décida de renoncer à l’épiscopat et fit nommer Evêque par l’Empereur, son Aumônier, Goffredo. Le Pape excommunia également ce dernier et chargea Erlembald de l’empêcher d’entrer à Milan. S’ouvrit ainsi une lutte qui vit deux Archevêques opposés sur la chaire de Milan, Gotofredo soutenu par Henri IV et Atton désigné par Alexandre II et appuyé par Erlembald.

 

Au cours de l’un des nombreux affrontements armés, Erlembald fut tué, le 28 juin 1075, le jour même où, neuf ans auparavant, avait été assassiné le diacre Ariald. Le Pape Urbain II, qui en mai 1095 passait par Milan pour se rendre à Clermont afin d’y annoncer la première Croisade, en honora les restes au travers d’une cérémonie solennelle qui équivalait à une canonisation. Par cet acte, Urbain II offrait à la vénération des fidèles en la figure d’Erlembald le modèle du miles christi laïc, le combattant chrétien prêt à prendre les armes et à verser son sang contre les ennemis intérieurs et extérieurs de l’Eglise. A lui, comme à saint Ariald, s’adressent aujourd’hui nos prières. (Roberto de Mattei)

 

Tiré de la Correspondance Européenne – 1er mars 2019

Lundi 04 mars 2019

Abus sexuels : une réunion pour (presque) rien

Du 21 au 24 février dernier, s’est déroulée à Rome, à la demande du pape François, une réunion de 190 cardinaux, évêques, supérieurs religieux, experts, etc. du monde entier afin de lutter contre les abus sexuels dans l’Église. À son issue, le pape François a prononcé un discours qui a déçu de nombreux observateurs et victimes.

 

Les faits

Depuis plusieurs années se multiplient les révélations à propos d’abus sexuels perpétrés par des clercs contre des adolescents. Faits longtemps couverts par la hiérarchie ecclésiastique, sous le prétexte de ne pas nuire à la réputation de l’institution. L’Irlande et les États-Unis ont été particulièrement frappés par ce phénomène qui a, de manière considérable, in fine, nuit à l’image de l’Église. Ainsi, la pratique religieuse s’est effondrée en Irlande et les vocations sacerdotales y ont quasiment disparu.

Les juridictions civiles, saisies de ces crimes, enquêtent sur les clercs coupables mais aussi sur leurs supérieurs qui les auraient couverts. Des condamnations ont été prononcées et, en particulier aux États-Unis, des sommes considérables ont dû être versées aux victimes. Chaque révélation est l’objet d’un lynchage médiatique en règle de la part des médias dominants.

 

Les causes

Les spécialistes n’établissent pas, paraît-il, de lien entre homosexualité et pédophilie. Peut-être. Néanmoins la réalité est brutale : aux États-Unis, 80 % des actes pédophiles sont de nature homosexuelle. Or depuis plusieurs décennies, la culture homosexuelle s’est étendue dans l’Église atteignant des proportions inimaginables. Le livre de Frédéric Martel, Sodoma, s’il n’est certainement ni désintéressé ni au dessus de tout soupçon, livre cependant un ensemble de faits qui ne font que confirmer les graves accusations portées contre certains évêques et prêtres par Mgr Vigano en août 2018. Ainsi, en août 2016, Mgr Martin, archevêque de Dublin, avait dû retirer ses séminaristes du séminaire national de Maynooth, reconnu comme foyer actif d’homosexualité militante. Le regard sur l’homosexualité a changé, le discours moral s’est amoindri, les règles d’ascèse et de prudence se sont estompées. L’Église a renoncé à s’opposer au monde et à une de ses revendications emblématiques : la légitimité puis l’exaltation de la culture gay. Tout le monde a en mémoire la fameuse formule du pape François : « Qui suis-je pour juger une personne gay… qui cherche le Seigneur avec bonne volonté ? » La seconde partie de la phrase est souvent oubliée mais change-t-elle quelque chose, quant au fond ? Enfin il est incontestable que le pape François est entouré ou a facilité la carrière de nombreux ecclésiastiques gay-friendly ou ayant protégé des prêtres soupçonnés d’abus sexuels : les cardinaux Mac Carrick et Cupich, NNSS Zanchetta, Ricca ou Barros.

 

La réunion des évêques : un cataplasme sur une jambe de bois

À l’issue de cette réunion, le Saint-Père a prononcé un discours largement dominé par des considérations sociologiques. Les enfants sont victimes d’abus de la part de personnes…qui les fréquentent : famille, éducateurs, entraîneurs sportifs, prêtres, etc. Ce constat ne constitue pas une avancée conceptuelle majeure. Dans le même registre : ceux qui se noient sont généralement en contact avec un élément liquide ! Le pape dénonce ces « crimes abominables, l’abus de pouvoir, le mystère du mal », il en appelle à « transformer ce mal en opportunité de purification », etc. Bene ! Recte ! Optime ! Malheureusement ces bonnes intentions ne s’incarnent dans aucune mesure concrète. Il y a dans ces vœux pieux quelque chose de profondément pathétique. Ainsi, la limite d’âge des mineurs (14 ans, selon le droit canon) sera haussée mais on ne sait pas à quel niveau. Si « aucun abus ne doit jamais être couvert », on ignore les sanctions encourues par les éventuels coupables. Or ces sanctions existent et les mesures pour remédier à des situations de crise morale dans l’Église sont connues. En effet, ce n’est pas la première crise que vit l’Église. Les réformes grégorienne au XIe siècle et tridentine au XVIe siècle donnent les clés d’une vraie réforme de l’Église : rappels précis de la doctrine, mises au pas des évêques récalcitrants, formation sérieuse des candidats au sacerdoce, exigences ascétiques et mystiques, etc. En conclusion de l’encyclique Pascendi (8 septembre 1907) dénonçant et condamnant le modernisme, saint Pie X établit un vrai plan de bataille contre l’hérésie : revalorisation de la philosophie thomiste, exclusion des modernistes du sacerdoce et des chaires d’enseignement, interdiction de publier des ouvrages modernistes, mise en place de conseils de vigilance diocésains, obligation de prestation du serment antimoderniste pour les candidats au sacerdoce, etc. Aucune mesure de ce type n’est annoncée dans le document pontifical.

Mais, sur le fond, il y a bien pire. Un silence, complice, est fait sur l’homosexualité ou, plus bénignement, sur le non respect par de nombreux prêtres de la loi du célibat ecclésiastique. L’impression est donnée que l’Église ne s’intéresse en fait qu’aux perversions morales qui obtiennent le consensus de l’opinion publique et des médias dominants. À cet égard, le recours systématique aux juridictions civiles laisse pantois. C’est d’abord, pratiquement, nier l’existence d’un droit spécifique à l’Église, le droit canon, étroitement associé à son statut de société parfaite. L’Église semble avoir renoncé à juger, selon son droit propre, ses membres qui contreviendraient à ses lois sans se mettre en infraction avec la loi civile. Existe-t-il des tribunaux ecclésiastiques qui jugent, encore, des cas d’homosexualité ou de concubinage notoire à l’égard de prêtres ou d’évêques ? La question mérite d’être posée. Il faut ensuite être d’une désarmante candeur, d’une naïveté touchante, n’était l’importance des enjeux, pour faire une absolue confiance à la justice civile. En France, 30 % des magistrats sont syndiqués au Syndicat de la Magistrature, officine gauchiste dont la haine de l’Église est une ligne d’action constante. N’oublions pas, également, la présence massive de la franc-maçonnerie dans la magistrature. « J’ai confiance en la justice de mon pays », c’est beau comme l’antique, mais pas avant d’avoir bu trois verres de Muscadet.

 

Conclusion

Il est certain que cette réunion des évêques et le discours de François n’ont guère convaincu. « Le poisson pourrit par la tête » dit l’adage populaire, « L’escalier se balaie par le haut », enseignent les spécialistes en management. Tant que perdurera l’impunité canonique dont bénéficient évêques, cardinaux et prélats de Curie, aucune réforme de l’Église ne sera possible. Tant que l’homosexualité ne sera pas dénoncée et combattue comme un acte « intrinsèquement désordonné » (CEC § 2357), les abus sexuels se multiplieront. Enfin, parce que c’est la loi de la vie, il faudra des exemples. Ainsi, en 1627, François de Montmorency-Bouteville fut décapité pour avoir négligé le fait que le duel jusque-là interdit et toléré, devenait désormais, le cardinal de Richelieu gouvernant, interdit et…interdit.

 

Jean-Pierre Maugendre

Dimanche 03 mars 2019

L'orgueil, enflure mortelle ( Les péchés capitaux - Saison 3)

C'est LE péché capital - celui « par qui le mal arrive » dans la création ; péché de l’ange, péché de l’homme... Avec toutes ses conséquences dramatiques!

Qu'est-ce que l'orgueil ?

C’est l’amour désordonné de soi. Entendons bien, s'il vous plait... Amour de soi, mais désordonné. L’orgueil est une enflure de l’âme ; il rend bouffi spirituellement.

On peut saisir les deux visages de l'orgueil à travers deux personnages inventés. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé n'étant ici pas à exclure! Voici donc MOA 1 et MOA 2 : MOA 1er vit pour lui-même – MOA 2 vit par lui-même.

MOA 1 est l'ÉGOÏSME… « Le véritable égoïste pense toujours à lui, même en parlant d’un autre ». Il chosifie les êtres et les gens. Il ne les sert pas, il s’en sert comme de « faire valoir », miroir pour ses perfections. Son entourage est un système dont il se fait le soleil et le centre. On trouve cela à la racine de bien des dégâts dans les familles, les couples, les communautés religieuses, les apostolats et associations...

MOA 2 est l'ESPRIT D'INDÉPENDANCE… à première vue, c'est plutôt bien, sympathique d'être indépendant. Il ne dérangera pas trop les autres (donc … nous ?) … Il se débrouillera tout seul… ! Et puis… et puis même, il se dévouera pour nous ! Alors, où est le défaut ? Ecoutons MOA 2 parler; « je fais »… et même, « je fais du bien » et encore plus « je fais du bien pour les autres ». En revanche: « puis-je vous aider » ou « pouvez-vous m’aider ? »« Etes-vous d'accord ? » « Voulez-vous ? » « Qu'en pensez-vous ? » « s’il vous plait » et « merci »... Cela ne fait pas partie de son vocabulaire. Il n'aime pas sa dépendance totale envers Dieu, sa dépendance (juste) envers les autres. Il ne l’admet pas, il ne s’y résigne pas.

Est-ce grave?

Oui. Car si deux amours sont foncièrement contraires, incompatibles l'un avec l'autre, alors... l’un chasse l’autre. C’est le cas ici. L'orgueil est « l'amour de soi au mépris de Dieu » et du prochain. Si l'on se laisse entrainer par l'orgueil, alors plus de place pour l'humilité et la charité. L'une est fondement de vie spirituelle, l'autre en est couronnement.

Comment se manifeste l’orgueil ? Voilà quelques indices-clés à appliquer (avec mesure) :

Se justifier soi-même : « J’ai (toujours) raison - Bon, je peux (parfois) avoir tort ou me tromper. Quant à l'admettre, intérieurement et extérieurement... Quant à présenter éventuellement des excuses, c'est autre chose!

Etre dans son bon droit : cela peut donner, par exemple, un air boudeur, renfrogné, silencieux entretenu ; avec un je ne sais quoi d'entretenu, de réchauffé, d'affecté. Madame décide de ne pas dire un mot à Monsieur pendant 4 jours (Monsieur lui ayant coupé la parole, ou ayant manqué d'attention un soir au retour de son travail par exemple). Le lendemain, au petit déjeuner, monsieur offre son plus beau sourire et toute son attention. Madame va parler… mais se ravise ; « ah non, j'oubliai! Allez, je tiens bon, encore 3 jours ».

Le paraitre avant l'être : perfectionnisme, humilité extérieure, … tout est prétexte à se mettre en avant ou se rechercher. « Oh, moi, je ne suis bon à rien… moi, je suis inutile…». Mais je n'admettrai pas qu'un autre s'avise de le (faire) remarquer.

Une certaine critique systématique : « Les critiques ne sont pas autre chose que l’orgueil caché. Une âme sincère avec elle-même ne s’abaissera jamais à la critique. La critique est le cancer du coeur » nous rappelle Mère Teresa. La meilleure manière d'aider quelqu'un à se corriger de ses défauts, c'est de lui pardonner.

De la mesure toutefois pour repérer ces signes. Certaines blessures de l’esprit ou du cœur pourront expliquer ce besoin irrépressible d’attention, de reconnaissance.

Comment soigner l’orgueil ?

Avec la vérité, tout d'abord. Il y a du bien en chacun, chacune de vous. C'est Dieu qui l'a mis en vous. Dieu accomplit du bien à travers vous, ou Il attend du bien de vous. Donc, vous êtes aimables. Donc il y a un amour de soi juste : c'est-à-dire ni trop, ni trop peu, « recto amore »... un amour droit, conforme à la raison. Le désordre (et donc le péché), c’est le trop ou le trop peu d’amour de soi. Le remède à l'orgueil n’est sûrement pas la fausse modestie. Mais l'humilité, et la générosité.

Humilité pratique : « Pour un peu d’humilité, il faut beaucoup d’humiliations » ;  c'est une constante de la vie intérieure. Et les humiliations les plus fécondes sont celles que l’on n’a pas choisies. Acceptons-les intérieurement et extérieurement. Prenons garde à ne pas en infliger de trop lourdes (les fameux « fardeaux imposés aux autres, que l'on ne remuerait pas du petit doigt »).

Humilité chrétienne, donc éclairée, soutenue par l’humilité du Christ : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ». Mesurez souvent l’humilité de Jésus, à la crèche, à la croix. C'est le fruit du mystère du couronnement d'épine, 3ième mystère douloureux de notre chapelet. Mesurez...

Générosité concrète : Gênez-vous, un peu et chaque jour ! La célèbre aumône de Carême, ce peut être aussi… le lave-vaisselle à débarrasser – cette affaire qui traine (On sait que ce n’est pas vous qui avez dérangé...) – cette leçon de mathématique avec le petit dernier, quand la journée a été rude - cette personne à saluer à la sortie de l’église, de l'école, du lieu de travail (On sait que vous ne la connaissez pas… et qu'elle n’a qu’à commencer…) - cette autre personne à appeler lors d’une épreuve… ou à inviter.

Surtout, générosité discrète.

Aimez la dépendance.

« Je ne maitrise pas tout, je suis parfois maitrisé(e ) par... les choses, les évènements, les personnes, les compétences et les limites, mes infirmités (pas peccamineuses) ». Assumez d’avoir des passions, des émotions. Rectifiez-les, remettez-les doucement sous le contrôle de la volonté, et de la droite raison… Ne les niez pas ne les supprimez pas absolument. En sainteté, « il faut du cœur : ni trop, ni trop peu » (Cardinal Mercier).

Sachez reconnaitre vos dettes (ça n’empêche pas de les régler, ou de « payer de retour »). Soyez lucides et reconnaissants. Soyez fidèles à ce que vous avez reçu de bon, c'est la meilleure reconnaissance.

Les compliments...

Aïe, que faire, comment faire ? Faites... comme Notre Dame. Recevez… faites passer… et puis passez. Magnificat ! Pas de flatterie, pas non plus de fausse modestie. Notre Dame n’a pas dit ; c’est trois fois rien d’être Mère de Dieu, conçue sans péché et pleine de grâce – mais elle a rapporté tout bien à la source, à Dieu. Rendez grâce, souvent.

Enfin, et surtout, allez à la source, à l’exemple:

Regardez votre Seigneur fait serviteur. Au bout du Carême, Il vous attend – au dimanche des Rameaux, dans le triomphe – au Jeudi Saint dans le service – au Vendredi Saint dans l'échec apparent; « Il s’est anéanti, prenant condition de serviteur … Il s’est abaissé lui-même ».

Ecoutez-le : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ».

Méditez la Passion et la croix de Jésus. Rien ne résiste à cet abaissement impressionnant.

Méditez le 3ième mystère douloureux de votre chapelet ; couronnement d’épines.

Faites votre chemin de croix (qui sera là pour ceux du vendredi de Carême ?)

Là est le fin mot de l’humilité, le grand remède à l’orgueil … et la fin de ce propos!

Péchés capitaux, c’est quoi ?

Après le péché originel et la rédemption, notre âme ressemble au Baussant des chevaliers et des scouts ; elle est le théâtre du combat spirituel entre la lumière et les ténèbres, la grâce et le péché, l’homme nouveau et le vieil homme.

Combat plus réel et plus terrible qu’une bataille d’hommes, disait le poète Rimbaud.

En nous, les vertus s’articulent les unes avec les autres – comme les vices. Le mal a ses chefs, ses meneurs ; les péchés capitaux. La Révélation divine les nomme, avec leurs causes ; le péché originel et nos propres fautes. La simple lucidité, le gros bon sens nous en montrent les conséquences quotidiennes ; désordre et rupture de relation à Dieu, aux autres, à soi-même.

Heureusement, tout vice capital peut être l’occasion d’un combat spirituel plein de foi et de mérites, et d’une croissance dans la vertu qui lui est opposée. Remplacer pour supprimer, c’est la tactique des saints.

Voyons ces 7 péchés ; ce qu’ils sont – comment les repérer – comment les soigner.

samedi 02 mars 2019

Appel de Chartres n°228: Les devoirs des autorités civiles

« Malheur à celui qui est seul, et qui tombe sans avoir un second pour le relever » (Ecclésiaste, IV, 10) La parole de l’Ecclésiaste nous rappelle une vérité observable par tous : un certain nombre de biens matériels et immatériels, ne sont accessibles à l’homme que dans la mesure où ils lui sont transmis par d’autres hommes. Personne ne peut prétendre être à l’état de l’art dans tous les métiers qui rendent la condition humaine à peu prés vivable. Qui aurait l’audace de prétendre être, à la fois et de manière pertinente : agriculteur, boulanger, cuisinier, maçon, électricien, plombier, tailleur, professeur, médecin, etc.

 

Il est de la nature de l’homme de vivre en société

C’est pour répondre à ces besoins, divers et variés, qu’il est de la nature de l’homme de vivre en société. Sans omettre une dimension supplémentaire, profondément ancrée au cœur de chacun : le besoin d’aimer et d’être aimé. Pour cela encore faut-il être, au moins deux !

Ainsi disposé, naturellement, à vivre avec ses « amis » (socius en latin) l’être humain organise la vie commune, les sociétés sont des amitiés nous dit Aristote. Cependant cette vie en commun n’est pas qu’une vie sociale, elle est une vie politique : l’homme est un animal politique. Cela signifie que ne pèse pas sur la vie des hommes en société le même déterminisme absolu que celui qui frappe les sociétés animales. Le mode d’organisation d’une fourmilière ou d’une ruche, aujourd’hui, est identique à celui qu’il était il y a des siècles ou des millénaires. Il n’en est pas de même de la société des hommes. Bien peu de points communs unissent, à travers le temps et l’espace, l’Athènes de Périclès, la Chine des Han, l’empire Monomotapa, la France de Louis XIV et celle d’Emmanuel Macron.

Destinés à vivre en société les hommes sont ainsi, et par ce moyen, appelés à parvenir à la plénitude de leur être, conformément à leur vocation. Or toute vie en société exige la mise en place de règles qui définissent les droits et les devoirs de chacun au service du bien commun. Les autorités civiles sont en charge de la mise en place de ces règles et doivent veiller à leur respect pour le bien de tous.

 

Les règles de la vie en société

Deux règles fondamentales sont alors en prendre en compte.

La neutralité de l’Etat et des autorités civiles est un leurre. Toute organisation de la vie sociale repose sur une conception de l’homme, une anthropologie, plus ou moins en accord, ou en désaccord, avec la réalité de la nature humaine. Il n’est pas anodin que l’homme soit considéré comme un simple amas de cellules, un consommateur, un loup pour l’homme (Hobbes), un homo festivus (Philippe Murray), un dieu tombé qui se souvient des cieux ( Lamartine), etc. ou une créature créée à l’image de Dieu mais blessée par le péché originel. A rebours du relativisme contemporain qui est un totalitarisme (la dictature du relativisme dénoncée par le cardinal Ratzinger) l’Eglise observe puis enseigne qu’il existe une loi naturelle que les autorités civiles doivent respecter car elles sont à son service et non l’inverse. (cf § 2235 CEC) Ainsi, enseigner que la vie commence à la conception est la simple observation d’une réalité irréfutable. L’autorité civile qui autorise la suppression d’une vie humaine innocente, voire promeut cette suppression, nie ce qui constitue sa propre légitimité : le service du bien commun et le respect de la loi naturelle.

L’ensemble des règles édictées, dans une société, doit permettre de conjuguer harmonieusement l’intérêt personnel de chacun avec celui de la communauté. Bien sûr, nous ne sommes pas dans un monde de bisounours et il peut arriver que l’intérêt de la communauté exige, de manière légitime, le sacrifice d’un intérêt particulier. Ainsi en est-il du soldat qui risque sa vie au service de la défense de son pays, ou de l’homme qui s’interpose pour éviter à une personne plus faible une agression. Cependant le sacrifice, régulier et constant, d’intérêts personnels légitimes à un hypothétique intérêt général, souvent sur l’autel de présupposés idéologiques largement discutables, crée un réel sentiment d’injustice, qui n’est pas toujours qu’un sentiment. Ainsi le bien commun de la société exige-t-il que celle-ci se perpétue par la génération naturelle. Pas d’enfants, pas de retraites ! Pas d’enfants, pas de visites dans les EPHAD ! Or la naissance de chaque enfant génère une baisse sensible du niveau de vie des parents qui n’est pas compensée par la modeste revalorisation des retraites liée au fait d’avoir élevé ces enfants. La réalité est qu’une famille qui, par sa progéniture, a assuré l’équilibre du système de retraite et l’avenir du pays, se trouve très largement défavorisée, matériellement, tout au long de son existence par rapport à un ménage sans enfants. En effet la mère de famille n’a généralement pas pu avoir de carrière professionnelle complète et la capacité d’épargne du ménage a été largement obérée par les frais liés à l’éducation des enfants. Est-il juste qu’un homme, ou une femme, qui a fait le choix volontaire de ne pas avoir d’enfants bénéficie d’une retraite payée par les enfants des autres ? A cette question il est généralement répondu par une, paraît-il, nécessaire solidarité. Elle semble s’apparenter à celle de la cigale sollicitant la fourmi afin de bénéficier du fruit de son labeur lorsque la bise fut venue. Si la cigale, qui a chanté tout l’été, et la fourmi, qui s’est affairée pendant ce temps là sont finalement logées à la même enseigne il y a fort à parier que la fourmi va rapidement se décourager et, elle aussi, profiter du bon temps plutôt que de travailler. Si la fourmi n’est pas mise en situation de profiter, paisiblement, du fruit de son travail elle sera démotivée et cessera de travailler ce qui sera dommageable à tout le monde.

 

Laisser décider celui qui assume les conséquences

La responsabilité des autorités civiles est, en respectant la loi naturelle, de laisser les communautés naturelles et les corps intermédiaires assurer la prospérité de la cité. Pas de tout régenter dans la cité au détriment du principe de subsidiarité qui consiste à laisser chaque échelon de la vie sociale décider et mettre en œuvre ce qui est de son ressort sans interférence de la structure supérieure trop souvent incompétente et essentiellement avide de pouvoir, bref le contraire de ce que l’on enseigne à l’ENA…

                                                                

Jean-Pierre Maugendre - Renaissance Catholique - février 2019

 

 

 

 

vendredi 01 mars 2019

L'esprit de Chrétienté

 

Pèlerinage de Chrétienté : oui ! Mais qu'est-ce que la Chrétienté ? A cela, laissons répondre un moine bénédictin, grand ami du Centre Henri et André CHARLIER : "Si la Chrétienté est l'état d'une civilisation pénétrée par le christianisme, l'esprit de Chrétienté c'est évidemment la Foi, l'imprégnation de la Foi, le regard de la Foi pénétrant et éclairant toute la réalité terrestre. Mais c'est aussi cette intelligence du coeur, cette bonté instinctive qui faisait dire à Blanc de St. Bonnet : "La gloire de la Charité, c'est de deviner - deviner parmi les êtres, quelquefois découragés, ceux qui seront aptes à travailler pour le Royaume".

L'esprit de Chrétienté c'est l'esprit catholique qui est le contraire de l'esprit de secte, de l'esprit de parti. Certains confondent catholicisme et esprit de chapelle, le mot catholique signifie universel. Le catholicisme est donc la plénitude de l'Evangile s'emparant de l'homme et de l'univers pour lui faire chanter la gloire de Dieu ; c'est une grande liturgie, un art de tout faire monter vers Dieu, la science, la philosophie, la vie sociale, l'ordre politique. C'est l'art d'aider les hommes à se découvrir eux-mêmes selon ce qu'ils ont de meilleur, et d'apporter le joyau de leur patrimoine humain et culturel à Dieu.

La Chrétienté, c'est la germination et le fleurissement de l'Evangile sur un morceau de terre. Charles PEGUY disait : "Il faut qu'une sainteté monte de la terre". Il ne voulait pas du tout dire que c'était la terre qui pouvait produire la sainteté ; il voulait que la sainteté prenne racine, qu'elle se marie avec la terre, et qu'elle monte de la terre en portant du fruit. Il ne voulait pas la laisser dans les livres, dans les sacristies ou les groupuscules. Il fallait qu'elle monte, qu'elle soulève la terre. Evidemment; il pensait à cette terre de France qui a produit tant de fruits de sainteté, d'une sainteté liée à la race et à la vie des hommes. Le principe essentiel de la Chrétienté existe toujours : c'est la bonté de Dieu. Le cri de Saint Bruno : "O Bonitus" retentit tout au long de l'histoire des siècles comme un aveu splendide, car la Chrétienté, c'est le reflet social très imparfait, mais un reflet quand même, de la bonté de Dieu. A nous, par la grâce du Saint Esprit versé dans nos âmes de retrouver cet esprit de Chrétienté.

"Il faut que FRANCE, il faut que CHRETIENTE continue" Charles PEGUY.

"Quand vous aurez quelque humeur ou chagrin, songez au Christ crucifié et taisez-vous". St. Jean de la Croix