vendredi 28 juin 2019

Notre-Dame de Chrétienté vous souhaite de bonnes vacances !

Alors que certains s'apprêtent à rejoindre d'autres horizons ce week-end pendant que d'autres tremblent pour le brevet différé de leur progéniture et ne programment leur carillon que pour la fin du mois , Notre-Dame de Chrétienté souhaite de bonnes vacances à tous ses vaillants pèlerins ! 

Une mention particulière est dédiée aux 1 000 bénévoles qui ont encore donné de leur temps avec générosité et enthousiasme pour ce 37ième pèlerinage. "Aimer, c'est tout donner et se donner soi-même" : que cet amour nous guide vers la Paix du Christ par le Règne du Christ ! 

Notre profonde gratitude serait incomplète si nous n’y associons pas nos deux partenaires privilégiés : Rejoyce à Versailles et Tribouillet à Chartres.

Grâce à Tribouillet, ce sont pas moins de 75 tonnes d'eau en bouteille cette année qui ont été mises à disposition des pèlerins pour leur donner la force d’aller toujours plus loin !

Rejoyce orchestre depuis de nombreuses années toute la sonorisation et l'image de notre pèlerinage : mise en place des deux écrans géants pour permettre de suivre les Messes où que l'on soit, prise de vue et diffusion de la Messe de Chartres sur internet (22 000 connexions), sonorisation des sites et des bivouacs dont le doux réveil musical que vous chérissez tant, "amis pèlerins, bonjour" ...

A tous, un immense merci !

Nous serons heureux de vous retrouver dès le mois de septembre pour préparer notre journée d’Amitié Chrétienne qui se tiendra le 16 novembre à Paris : à vos agendas !

Récit d'un chapitre d'anges gardiens dans le massif du Pilat

Notre marche nous a conduits sur les crêts du Pilat, depuis le refuge de la Jasserie, auberge née d’un ermitage des Chartreux de Sainte Croix-en-Jarez, jusqu’à la Chapelle Saint Sabin, édifiée à la fin du XVIIe siècle à l’emplacement d’une forteresse gauloise et devenue depuis un lieu de pèlerinage traditionnel le lundi de Pentecôte.

 

Le Veni Creator chanté ou balbutié au pied du clocher de la Jasserie, nous partons en milieu de matinée, quasi vingt, sous une pluie qui s’installe et gagne en épaisseur à l’orée du bois de hêtres où nous entrons. Les feuilles de chants et de méditations boivent l’eau allègrement mais Louis et Zélie Martin, dont l’hagiographie se mêle aux mystères lumineux, résistent sur le papier comme dans les coeurs. Nos godillots prennent l’eau mais la joie des petits qui sautent de flaques en flaques, et l’Esprit Saint qui souffle discrètement sur les braises intérieures, ravivent notre ardeur. Nos Ave Maria traversent les chirats, les bois de charmilles, les landes de genêts, et ajoutent leur part d’éternité à la fragile poésie des sommets.

 

Le pique nique de midi n’offre pas davantage de répit. La pluie battante nous force à trouver refuge sous les sapins : grelottant sous les ponchos, nous échangeons, avec l’âme virile des derniers résistants d’une Chrétienté toujours à renouveler, chips, sandwichs, fraises tagadas, frênette…Une famille nous rejoint sous l’abri de fortune. Des mamans vaillantes donnent la becquée, avec une étonnante dextérité, aux nourrissons blottis contre elles.

 

Nous entamons la descente sur le versant rhodanien. La croix passe de main et de main et notre jeu d’équilibriste s’affine pour s’assurer des rochers glissants de l’ancienne voie romaine. Nos prières sont entendues, la pluie s’arrête. Comme chaque année désormais, la fontaine Chaumienne nous fournit le prétexte d’une halte prolongée. Adossés au hameau,  cernés de lupins qui pointent leur hampe colorée vers le ciel, nous nous chauffons la gorge et le coeur de chants des quatre coins du monde, à Henri IV et d’Amérique, cosaques et alsaciens. Deux nouvelles familles viennent élargir le groupe et la marche reprend au rythme vigoureux de « Chartres sonne ».

 

15h : l’heure de la miséricorde ouvre l’ultime étape de notre pèlerinage. Depuis le col du Gratteau, nous nous laissons glisser paisiblement à travers les sapins, dressés comme une armée ou abattus par les dernières coupes claires, dans l’écharpe de brume qui s’accroche à la dernière pente.

 

Nous franchissons enfin le tertre gaulois au sommet duquel est installée la chapelle Saint Sabin, modeste édifice dont les crépis successifs dissimulent l’ancienneté. Rejoints par d’autres paroissiens et quelques badauds, nous sommes désormais près de quarante à suivre la messe qui commence. La séquence du Veni Sancte Spiritus lance une mystérieuse et touchante passerelle entre le ciel et la terre comme entre les époques. Le Ciel ne dédaigne pas de venir habiter notre théâtre bien sonore dont le plancher résonne sous les trépidations des plus jeunes comme sous les aboiements du chien venu nous rejoindre à toute force. Et l’on se prend à penser aux paysans de 1683, fourbus et non moins vivants, venus réclamer au « Consolateur souverain…les sept dons qui font les saints ».

 

La Sainte Vierge veille sur chacun de nous pendant les vacances

Ce que beaucoup ignorent encore du pèlerinage de Chrétienté, c’est la puissance de sa communion de prière qui va bien au-delà de sa colonne de plus de 14 000 pèlerins pour se répandre sur toute la France et Outre-Mer mais aussi au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Suisse, en Espagne, en Belgique, en  Italie, en Espagne, en Allemagne, en Slovaquie, au Togo, en Afrique du Sud, en Tunisie, au Mali, au Etats-Unis, en Argentine, au Canada, en Syrie…

Une communion de prières qui ne se ferait pas sans la présence de ceux que l’on appelle à juste titre, nos anges gardiens. Inscrits dans une parfaite démarche de réciprocité spirituelle, ces 3 500 laïcs et communautés religieuses dépassent leurs contraintes (éloignement, expatriation, âge, santé, vie en communauté…)  pour vivre pleinement les grâces de l’effort, de la prière, de la méditation, de la confession et de la messe, mais à distance. Ils se retrouvent d’ailleurs parfois en groupe, le temps d’une marche « locale «, d’un office ou du rosaire.

Ils prient pour les pèlerins marcheurs et les pèlerins marcheurs portent leurs intentions écrites de prières qui sont déposées au pied de Notre-Dame du Pilier dans la cathédrale de Chartres lors de la messe de clôture du pèlerinage. Des demandes de guérison, de conversion, de résolution de problèmes familiaux ou conjugaux, d’emploi, de soutien financier, de sérénité, de discernement, du salut de l’âme d’un proche, de l’accompagnement à la mort, de fécondité…tout ce qui fait la vie de chacun. Cette communion pleine et entière d'enfants de Dieu venus de toutes parts et de toutes conditions pour se  placer humblement sous le regard aimant de Notre Seigneur manifeste toute l'espérance d'un retour à la chrétienté. 

« Un membre souffre-t-il ? Tous les membres souffrent avec lui.

Un membre est-il à l’honneur ? Tous les membres prennent part à sa joie.

Or vous êtes le Corps du Christ, et membre chacun pour sa part » (1 Co 12, 26-27)

« Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même » (Rm, 14, 7)

 

jeudi 27 juin 2019

Appel de Chartres n°232 : 14 000 pèlerins à Chartres !

Chers amis pèlerins,

Nous avons assisté jeudi 20 juin à la messe d’action de grâce à St Odile. L’église était remplie pour remercier la Sainte Vierge d’avoir protégé le pèlerinage de chrétienté, son pèlerinage, cette année encore. Lors de cette soirée Notre-Dame de Chrétienté a l’habitude de communiquer les chiffres définitifs du dernier pèlerinage. Nous étions plus de 14 000 à Chartres cette année, une nouvelle progression très forte ! La croissance moyenne annuelle depuis 5 années atteint près de 10% ce qui est considérable. Les Anges Gardiens (pèlerins non marcheurs) étaient près de 3 000, un chiffre difficile à évaluer tant les initiatives de groupes de prière sont multiples dans différents pays. Enfin, près de 22 000 personnes ont suivi la Sainte Messe du lundi de Pentecôte sur notre site (www.nd-chretiente.com), en direct ou en replay pendant la semaine, ce chiffre est lui aussi en forte progression.

Je tiens à remercier le Père Julian Large, Prévôt de l’Oratoire de Londres, d’avoir célébré la Sainte Messe à Saint Sulpice le samedi. L’accueil du Père Jean-Loup Lacroix dans son église après le drame de Notre-Dame a été particulièrement chaleureux et nous l’en remercions ainsi que Monseigneur Leproux pour ses mots « sois fort et garde courage ! » qui ont accompagné nos pèlerins pendant les 3 jours. La messe d’Igny pour les chapitres Familles, Pastoureaux et Enfants a été célébrée par l’abbé Guilhem de Labarre, aumônier du Service d’Ordre. Nous avions également la très grande joie d’avoir comme célébrant du dimanche de Pentecôte le Prieur du Monastère de La Garde, le Très Révérend Père Marc. Tous les amis de Notre-Dame de Chrétienté connaissent l’amitié bénédictine que nous entretenons depuis 37 ans. Le dimanche soir, le Salut du Saint Sacrement était célébré par l’abbé Jean-Raphaël Dubrule des Missionnaires de la Miséricorde Divine. Le Saint Sacrement exposé, la fatigue, la nuit, le sacrement de confession, la consécration à Notre Dame, les mots du célébrant élèvent nos âmes vers Dieu dans un moment particulier. Le lendemain, Monseigneur Léonard, primat émérite de Belgique et archevêque émérite de Malines-Bruxelles, a célébré la Sainte Messe du lundi de Pentecôte devant Monseigneur Christory qui avait tenu à marcher avec les pèlerins le dimanche après-midi. Je les remercie de tout cœur. Enfin, je n’oublie pas dans ces remerciements Monseigneur Rougé, évêque de Nanterre, qui a accueilli les pèlerins de passage sur son diocèse au parc Sellier du Plessis-Robinson.

Parmi les événements marquants du pèlerinage, l’abbé Garnier a béni une Croix (offerte par Notre-Dame de Chrétienté) installée sur les ruines de l’église de Gas en présence de Madame le Maire et une partie du Conseil municipal. Quel beau symbole que cette Croix bénie un lundi de Pentecôte sur les ruines d’une église ! De ce bourg de Beauce nous pensions à Notre-Dame de Paris en feu et bien sûr à la symbolique de notre société chrétienne à reconstruire.

Très souvent, je suis interrogé sur les raisons du développement numérique du pèlerinage de chrétienté. Pourquoi tant de monde ? Comment de jeunes pèlerins « de nos jours ! » acceptent-ils de donner 3 jours pour un pèlerinage ? « Et pourquoi acceptent-ils d’assister à une liturgie médiévale sans comprendre un mot de latin ? »

Ces questions me font penser à ce commentaire d’un évêque rapportant avec humour que de nos jours « les jeunes veulent assister à la messe tridentine, ce sont les plus de 60 ans qui préfèrent la messe des jeunes du samedi soir ».

A ces questions habituelles, j’aime bien d’abord répondre que le pèlerinage s’adresse à tout le monde. De nombreuses familles se rassemblent au cours du pèlerinage sur les bivouacs, les haltes et pendant la marche. Notre-Dame de Chrétienté réunit ainsi toutes les générations, même si tout le monde n’a pas la capacité physique de marcher 100 km en trois jours. J’essaie aussi de faire comprendre que la raison de notre grand nombre est aussi limpide que le célèbre mot de Saint Augustin « Vous nous avez fait pour Vous, ô mon Dieu, et notre cœur est inquiet tant qu'il ne repose pas en Vous ». Notre époque athée et matérialiste ne comble en rien le cœur de l’homme qui est, aujourd’hui comme hier, assoiffé de Dieu. Sur la route de Chartres, le pèlerin cherche Dieu, veut entendre parler de Lui, se réconcilier avec Lui. Parfois, le pèlerin vient pour une seule rencontre avec un prêtre. Parfois, une simple discussion avec son chef de chapitre sera providentielle. Les histoires du pèlerinage, comme nous le disons à Notre-Dame de Chrétienté, sont innombrables. Le cadre traditionnel (liturgie, doctrine, catéchisme, …) qui étonne tant nos zoïles n’est donc pas une barrière mais un écrin.

Cher ami lecteur, si tu ne me comprends pas, la seule solution est de t’inscrire comme pèlerin de Chartres en 2020 !       

Notre prochain grand rendez-vous sera la Journée d’Amitié Chrétienne qui vient remplacer l’habituelle Université d’Automne. Cette Journée se tiendra le 16 novembre 2019 à Sainte Odile (XVIIème arrondissement de Paris). Suivez bien les informations sur notre site car nous aurons cette année des invités exceptionnels. Cette journée sera l’occasion de nous rencontrer, de parler de l’avenir de Notre-Dame de Chrétienté mais aussi de préparer le quarantième anniversaire du pèlerinage de chrétienté qui approche rapidement, en 2022 si Dieu le veut.

Notre-Dame de Chrétienté vous souhaite un bel été, reposant pour ceux qui peuvent prendre des vacances. Restons unis par la prière.

Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous.

Jean de Tauriers
Président

Interview d'Hervé Rolland pour Télé Lumière, télévision catholique au Moyen Orient

Première chaîne de télévision chrétienne au Liban et dans le monde arabe, Télé Lumière a été fondée en 1991. Depuis 2003, elle diffuse également une programmation par satellite dans le monde entier sous le nom de Noursat .
Notre-Dame de Chrétienté remercie particulièrement Dominic Chikhani de l'avoir sollicitée pour mieux faire connaître à l'ensemble des chrétiens d'Orient le pèlerinage de Chartres.
Certains de nos amis chrétiens d'Orient sont déjà en communion avec nous en marchant dans les montagnes de la vallée des chrétiens en Syrie et nous avaient, pour rappel, adressé ce message de communion de pèlerinage le 8 juin :

"A tous les pèlerins

de Notre-Dame de Chrétienté,

les chrétiens d'Orient

et les volontaires

sont en union de prières

et de souffrances avec vous.

Ne lâchez rien".

Le pèlerinage de Chartres offre un itinéraire traditionnel au Christ et à son église (National Catholic Register)

Le 37ème pèlerinage annuel de Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres a rassemblé plus de 14 000 personnes de tous âges et de nombreux pays, dans le respect d'une tradition millénaire.

Le pèlerinage de Chartres reçoit souvent peu de gros titres dans la presse laïque, mais cet exercice populaire de dévotion catholique est devenu l'un des événements les plus fréquentés en France. Depuis 1983, chaque année, le pèlerinage, également connu sous le nom de pèlerinage de la chrétienté, rassemble des milliers de personnes à la solennité de la Pentecôte pour un périple de trois jours allant de la cathédrale Notre-Dame de Paris à la cathédrale Notre-Dame de Chartres. .

Cette année, à cause de l'incendie qui a ravagé Notre Dame à Paris le 15 avril, les pèlerins se sont retirés de l'église emblématique de Saint-Sulpice tôt le matin du samedi 8 juin, après avoir assisté à la messe d'ouverture. Plus de 14 000 pèlerins ont pris partie cette année - avec plus de 1 300 étrangers venant de plus de 20 pays différents. Les participants ont entrepris le voyage avec drapeaux et bannières et divisés en chapitres. Comme lors des pèlerinages antérieurs, l'événement de cette année a également rassemblé 3 500 pèlerins non appelés marcheurs, appelés «anges gardiens», unis aux promeneurs dans la prière.

Organisé par l'association de laïcs catholiques Notre-Dame de Chrétienté, le pèlerinage a été inspiré par l'écrivain catholique français Charles Péguy, qui a effectué un pèlerinage solitaire de Notre-Dame de Paris au sanctuaire marial de Chartres en 1912, parcourant plus de 86 kilomètres en quatre jours, du 14 au 17 juin, pour demander l’intercession de la Vierge Marie pour aider son fils malade. Un an plus tard, il entreprit le même pèlerinage, peu de temps avant de perdre la vie sur le champ de bataille au début de la Première Guerre mondiale en 1914.

Renouvelé à la fin du XXe siècle, le pèlerinage d'aujourd'hui suit les traces de Péguy mais s'inscrit également dans une tradition médiévale visant à illustrer la vision chrétienne du temps d'un homme sur la terre comme un pèlerinage vers l'éternité.

 Route de la tradition

«La force de ce pèlerinage réside dans la culture franco-catholique, le fait que nous participions à un pèlerinage qui avait débuté à l'époque médiévale et que nous voyions les monuments de l'histoire française, sachant que les saints se sont engagés dans les mêmes chemins. De la même manière », a déclaré le père Garrick Huang, directeur spirituel du chapitre américain appelé Notre-Dame du Très Saint Rosaire. Il a ajouté que la foi de la France, même si elle est devenue une minorité, est toujours pratiquée de manière très authentique.

«Cela nous donne de l'espoir et nous avons besoin de cet exemple», a déclaré le père Huang au registre. “Pour voir aussi la beauté de ce que la foi a donné à l'Europe, les belles architectures, les sculptures, les chants grégoriens que nous chantons. C'est notre héritage et nous pouvons encore profiter de cette beauté." C'est la même passion pour la tradition qui conduit l'avocat américain catholique Brad Smith sur la route de Chartres presque chaque année depuis 20 ans.

«La tradition ne consiste pas seulement à maintenir une certaine pratique, car cela a toujours été fait de cette façon», a déclaré Smith au registre. «Il s'agit de transmettre quelque chose que les générations précédentes ont défendu, pour lequel il s'est battu et pour lequel il a consenti de nombreux sacrifices, que ce soit les pauvres qui ont fait des dons pour construire leur cathédrale, leurs églises, ou les confessionnaux en chêne ou les peintures, les instruments sacrés: Tout cela constitue notre héritage".

Selon Smith, défendre la tradition en tant qu'héritage commun à tous les catholiques offre d'importants avantages spirituels et une occasion de conduire les autres à Christ. «Nous avons un patrimoine et un héritage communs, ce n'est pas à nous de gaspiller avec le mauvais art sacré moderne, par exemple», a-t-il déclaré. "Il s'agit de défendre ce qui sauve des âmes, qui s'est avéré être édifiant pendant des siècles et transmis à nos descendants."

Mais dans nos sociétés occidentales sécularisées, la défense de la tradition chrétienne peut souvent être synonyme d'isolement, en particulier pour les jeunes générations.

«Les jeunes en général peuvent avoir un peu peur de se déclarer ouvertement chrétiens aujourd'hui, car ils craignent le rejet et la dérision», a déclaré l'archevêque André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles. L'archevêque a été prédicateur de la messe de clôture du pèlerinage à la cathédrale de Chartres.

Force dans l'unité

Tout en déplorant la grande confusion qui a suivi la série de récents scandales qui ont assailli l'Église, l'archevêque Léonard a loué le pèlerinage comme un moyen d'aider les gens à devenir plus forts dans leur foi et leur espoir. En effet, les pèlerins comprennent que, même en tant que minorité dans la société, leur témoignage enthousiaste les place dans une minorité forte et très significative.

«Je veux dire quelque chose à ces pèlerins», a déclaré l'archevêque Léonard. «L’Eglise catholique, quelle que soit sa voix, reste la plus belle multinationale [institution] du monde. L’Église est une multinationale de foi, d’espoir et de charité», a-t-il déclaré, rappelant que l’Église, épouse du Christ, reste impeccable malgré la présence de pécheurs en elle. «L'Église est sainte à travers tout ce qu'elle reçoit du Seigneur: sa tête est le sein de Dieu; le Saint-Esprit est son âme; la Très Sainte Vierge Marie est son coeur. Pour illuminer son chemin, elle a la sainte tradition des apôtres et des Saintes Écritures, et au cœur de sa vie, il y a le très saint sacrement de l'Eucharistie. "

Le pouvoir unificateur du pèlerinage de Chartres est, selon l'archevêque Léonard, une invitation renouvelée à suivre ensemble le chemin des innombrables saints qui ont marqué l'histoire et à participer à la sainteté de l'Église, malgré nos troubles et nos faiblesses.

Pour aider à communiquer cette invitation aux participants, le thème du pèlerinage de cette année, «La paix du Christ à travers le règne du Christ», s'est concentré sur la doctrine sociale de l'Église en offrant des pistes opportunes pour des méditations le long du chemin de pèlerinage.

«Un tel thème nous amène à méditer sur le fait que notre foi catholique a une dimension sociale, qu'il ne s'agit pas simplement d'un engagement personnel avec Dieu, mais également d'un mouvement de société envers tous les autres», a déclaré le père Huang.

En tant que directeur spirituel du chapitre américain du pèlerinage, le père Huang a encouragé les pèlerins à "insister sur la nécessité de montrer que nous devons collaborer pour atteindre le ciel", ce qui implique que les catholiques "ne peuvent être excusés de la vie en société. , en particulier la société politique, et doivent manifester publiquement leur foi » pour faire de la place à Dieu.

Quand la foi n’est pas populaire, Mgr Léonard a déclaré: «Ceux qui ont un esprit missionnaire doivent sentir qu’ils ne sont pas seuls, qu’il ya toute une vague de missionnaires autour d’eux».

La ferveur missionnaire de tant de pèlerins et de prêtres laïcs, a-t-il ajouté, peut susciter de grandes vocations, car «nous ne pouvons être de vrais chrétiens qu'en étant des missionnaires».

Le pouvoir du témoignage

L’évangélisation, un autre objectif central du pèlerinage de Chartres, a été concrétisée cette année par la création d’un nouveau chapitre ad hoc intitulé «Les pèlerins d’Emmaüs». Ses 30 jeunes membres ont pour mission de s’adresser aux passants le long du chemin de pèlerinage. En effet, il arrive chaque année que des personnes très éloignées de la foi demandent à se joindre aux pèlerins le long du chemin.

«Il y a deux ans, une femme athée élevée par des parents communistes nous a vus et elle a été touchée par la vue des enfants qui marchaient», a déclaré Hervé Rolland, vice-président de Notre-Dame de Chrétienté. "Elle nous a suivis et a demandé à être baptisée six mois plus tard."

La décision de créer ce nouveau chapitre bien organisé, a déclaré Rolland au Registre, est un moyen d'encourager les conversions fréquentes et immédiates parmi les non-catholiques - en particulier les musulmans et les athées - profondément touchés par la ferveur des pèlerins.

Jean-Christophe Pérardel, l'actuel directeur financier du lycée catholique Saint-Jean de Passy à Paris, a fait l'expérience d'une telle conversion. Pérardel était un athée convaincu, bien qu'il ait reçu le baptême dans son enfance. En 1991, à l'âge de 24 ans, il a rejoint le pèlerinage de la chrétienté, mais seulement pour voir s'il avait l'endurance physique nécessaire pour parcourir l'itinéraire de trois jours. Cependant, sa vie était sur le point de changer pour toujours.

«Il existait entre nous une atmosphère mystérieuse d’amitié», a déclaré Pérardel au Registre. "Je pouvais sentir que quelque chose se passait ici." Le troisième jour, alors que la célèbre flèche de Chartres apparaissait à l'horizon, il se retrouva marchant à côté du confesseur de son chapitre, qui lui demanda spontanément s'il voulait se confesser. «J'ai dit oui, mais sans réelle conviction», a déclaré Pérardel. «Je lui ai dit que je ne savais pas comment procéder.» Le prêtre lui a dit de ne pas s’inquiéter et a commencé à lui poser des questions pour le guider. «Les réflexions que j'ai eues en cours de route commençaient à porter leurs fruits», a rappelé Pérardel. «J'étais très sincère avec lui et j'ai commencé à pleurer. En pensant à ma vie et à mon passé, j'étais plein de remords. "«Le prêtre tenait mon bras et me soutenait physiquement, a-t-il ajouté. Et lorsqu'il m'a donné l'absolution, mon cœur a changé et je n'ai plus jamais douté.»

À la fin de ce pèlerinage, il y a 28 ans, il a reçu la première communion à Chartres lors de la messe de clôture. Il est maintenant marié et père de quatre enfants, s'efforçant de transmettre la foi aux jeunes générations par le biais de son école. Il assiste au pèlerinage chaque année et a servi de caméraman pour la messe de clôture de cette année.

«De nos jours, beaucoup de catholiques ont le cœur faible et ce pèlerinage est précisément une arme contre le cœur maigre», a-t-il déclaré. «En tant que chrétiens, nous sommes appelés à avoir les pieds sur terre et la tête dans les airs», a déclaré Pérardel, «et il n'y a pas de meilleure opportunité pour nous de le faire».

Solène Tadié  correspondante pour l'Europe du registre basée à Rome.

mardi 25 juin 2019

Avec les anges gardiens, le pèlerinage des Chartres est aussi à la Martinique !

Voici quelques photos de notre pèlerinage en Martinique et de la messe, célébrée à ND du Grand Retour de Josseaud.

Ce chapitre existe depuis 3 ans maintenant et a reçu les encouragements et la bénédiction de Monseigneur Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France.

Monsieur l'abbé Challan Belval, prêtre du diocèse célébrant exclusivement dans la forme extraordinaire, en assure la direction spirituelle, succédant ainsi à l'aumônier militaire de retour en métropole cet été.

Nous étions environ 40 à marcher avant de retrouver plus de 120 à la messe, Antillais de toutes origines et tous heureux de redécouvrir parfois cette forme du rit et la joie du pèlerinage.

Merci infiniment à vous tous qui nous avez soutenus dans nos chapitres lointains et parfois exotiques, qui montrent bien la vivacité de la tradition qui parle au coeur de tous les hommes de par le monde.

Ici, aux Antilles, elle contribue au renouveau de la foi tant souhaitée par notre évêque.

Deo gratias !

En union de prière,

Cyrille Caron

Lundi 24 juin 2019

Le transhumanisme, aboutissement de la révolution anthropologique

Joël Hautebert a bien voulu donner une interview à Notre-Dame de Chrétienté à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Le transhumanisme aboutissement de la révolution anthropologique.

Nous ne pouvons qu’engager les amis de Notre-Dame de Chrétienté à se procurer et lire ce livre passionnant, clair et précis sur un sujet fondamental de notre société. Nous devons faire l’effort intellectuel de comprendre les erreurs de la pensée post-moderne qui prennent leur source dans les philosophies des Lumières. Le transhumanisme est l’instrument du totalitarisme actuel visant à construire un homme nouveau, un homme parfait justifiant la suppression des plus faibles. Cet ouvrage permet ainsi de mieux comprendre les phases de la révolution anthropologique « en marche ».

Pourriez-vous nous dire un mot sur la genèse de ce livre ?

Ce livre est issu d’un travail collectif mené avec des étudiants de troisième année de l’Institut Albert le Grand, dans le cadre d’un séminaire de recherche en philosophie politique. Les principales idées directrices de cet ouvrage n’auraient pu être énoncées sans l’excellent travail des étudiants. Chaque année, les étudiants de fin de licence qui le souhaitent sont invités à réfléchir sur un thème précis dans le cadre de ce séminaire. Ces dernières années, d’autres sujets ont ainsi été explorés, comme la décadence, le consumérisme et cette année le populisme.

Quelle définition peut-on donner du Transhumanisme ?

Comme son nom l’indique, le transhumanisme suggère un dépassement de la nature humaine, jugée obsolète. Les limites qu’elle impose doivent être abolies, pour permettre enfin à l’être appelé « homme » de parvenir à la parfaite maîtrise de son destin. Le préfixe trans, plus souvent employé que post, indique quant à lui qu’il s’agit d’un mouvement, donc d’une étape dans un mouvement, sans aboutissement définitif précis. Les transhumanistes se présentent comme les héritiers du progressisme et de l’humanisme modernes. Cela peut paraître paradoxal, étant donné que l’homme disparaît. Mais à notre sens, la continuité est réelle dans la mesure où ils s’inscrivent dans la lignée intellectuelle de la prétention de l’homme de s’émanciper de tout ordre hétéronome, y compris aujourd’hui de sa nature biologique.

Quelle est l'origine du Transhumanisme ? 

Le terme a fait son apparition en 1957, sous la plume de l’eugéniste Julian Huxley, frère du célèbre écrivain auteur du Meilleur des mondes. La qualité de l’initiateur du néologisme nous dit beaucoup sur ses racines intellectuelles. Huxley y voyait un moyen de donner un nouveau souffle à l’eugénisme, camouflé sous le nom de transhumanisme. L’utopie de l’homme augmenté est le dernier rejeton de la volonté d’améliorer l’espèce, de créer un homme nouveau. Avec l’eugénisme, se profile tous les grands courants intellectuels qui ont dominé les siècles passés, comme l’évolutionnisme, dont le transhumanisme est aussi une réactualisation, et plus généralement le scientisme, dont la technologie prend le relai, sans oublier l’anthropologie matérialiste des Lumières qui en constitue le fondement.

 Pourquoi le Transhumanisme est-il autant d'actualité de nos jours? 

L’utopie d’un homme augmenté, c’est-à-dire d’un homme dépassant ses limites naturelles, artificiel et vainqueur de la mort, constitue la phase actuelle du projet émancipateur révolutionnaire. Il est d’actualité parce que les progrès techniques donnent le sentiment de rendre enfin possible le projet de maîtrise de la vie et de la nature. L’homme serait non seulement le maître de son environnement, mais surtout le maître de sa propre existence. Le rêve de l’homme-Dieu séduit toutes les composantes progressistes, puisqu’il donne un nouveau possible, une nouvelle espérance sécularisée, après les échecs des grandes idéologies antérieures (communisme…). L’hyper-individualisme contemporain et l’hédonisme constituent un terrain culturel de choix, facilitant l’acceptation de l’idée de dépassement de l’humanité. On ne peut isoler le transhumanisme d’un phénomène idéologique plus vaste. Il participe au processus de la révolution anthropologique et dans le même temps il le couronne en lui apportant une justification ultime.

Y a-t-il une prise de conscience chez les scientifiques, intellectuels, politiques des dangers du Transhumanisme ?

Dans les librairies, les ouvrages sur le transhumanisme sont souvent répartis entre les rayons philosophie et science, comme s’il existait différentes manières d’envisager la question. Or, s’il est exact que les approches scientifiques et techniques sont légitimes et même indispensables pour définir ce qui est réalisable ou non, la vraie question consiste à savoir s’il faut réaliser, ou chercher à réaliser, ce qui apparaît comme possible. Or, l’idée qu’il faut mettre en œuvre tout ce qui est faisable révèle déjà une option philosophique et éthique : le progrès, en l’occurrence technique, détermine la justification morale des actes, ce qui signifie qu’il n’existe aucune limite à la manipulation de l’homme. L’univers mental contemporain, sans repère anthropologique sérieux, facilite l’expansion de l’idéologie transhumaniste, sans que pour autant les agents en soient tous pleinement conscients. Il n’empêche que l’on observe un grand nombre de réactions méfiantes, voire franchement hostiles, mais les filiations intellectuelles et le caractère profondément idéologique sont rarement évoqués, ou alors insuffisamment compris et explicités. Ainsi, l’idée que le processus révolutionnaire est aujourd’hui avant tout anthropologique est encore mal perçue. Les liens étroits avec la théorie du genre, la technicisation de la procréation et bien d’autres grands sujets d’actualité sont également méconnus.

Le cas de Vincent Lambert présente-t-il des liens avec la question du Transhumanisme ?

L’affaire Vincent Lambert témoigne de l’importance des enjeux anthropologiques contemporains et possède de ce fait une relation évidente avec le transhumanisme. L’acharnement contre Vincent Lambert milite en faveur du caractère de plus en plus systémique d’une nouvelle politique de liquidation, idée défendue comme hypothèse très probable à la fin du livre. Comme l’indique le titre de l’ouvrage, le transhumanisme est l’aboutissement de la révolution anthropologique en cours. Comme toute révolution, cette dernière est meurtrière. L’utopie de l’homme augmenté va servir de justification à la liquidation, déjà entamée mais progressivement étendue, de tous les hommes jugés inaptes à vivre, parce que dépassés. La promotion d’un nouvel idéaltype de surhomme renvoie dans la catégorie des déchets jetables ceux qui ne pourront jamais être « augmentés ». La liste n’étant pas limitative, tout le monde pourra un jour y entrer au motif que le progrès l’exige. Toutes les digues juridiques sont en train de sauter. Et comme l’homme est considéré comme un simple amas de cellule, dénué de dimension spirituelle, la voie est ouverte pour une nouvelle forme de liquidation massive, au nom du progrès émancipateur, du « bonheur » et du plaisir d’un être qui ne se soucie que de lui-même et abdique son humanité. Le transhumanisme apporte la clef de voute nécessaire à la justification du système.

Pour aller plus loin :

Vous pouvez commander Le transhumanisme aboutissement de la révolution anthropologique, Joël Hautebert, L’Homme Nouveau, 2019, 19  sur le site de l'Homme Nouveau ou en librairie.

 

Retour sur la messe d'action de grâce du 20 juin 2019

Je tiens à remercier l'abbé Biaggi, curé de la paroisse Ste Odile, ainsi que les vicaires et les bénévoles, pour cet accueil bienveillant chaque année lors de la messe d'action de grâce. Merci également d'avoir répondu présent pour les pèlerins en attente de retour lundi de Pentecôte au soir. Finalement, tout s'est bien déroulé, mais le mérite de cette charité est intact devant Dieu, et son souvenir dans notre mémoire.

Je remercie les confrères prêtres présents, et aussi les bénévoles pour le service de l'autel et le chant liturgique.

J'associe bien sûr à cette messe tous ceux que le devoir d'état retient loin de cette église aujourd'hui.

Un prêtre se tient à votre disposition au fond de l'église pour entendre les confessions.

Mouvement de communion ;

 

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ainsi soit-il

 

Tout ce que tu peux faire, ose-le,

Car il est plus grand que toute louange

Et tu ne peux suffire à le louer.

 

Chers amis pèlerins,

 

Ces mots chantés à l'instant sont pour nous. Ils nous redisent que Jésus Hostie nous veut audacieux, adorants, et dépassés.

 

TOUT CE QUE TU PEUX FAIRE, OSE-LE.

La séquence de ce jour nous provoque à l'AUDACE. Tantum aude. Ose cela.

Chaque jour encore, la liturgie de la messe nous rappelle l'audace de la prière. Audemus dicere ; nous osons appeler Dieu Notre Père. Et le geste où Dieu se montre Père par excellence, c'est cette demande et ce don central du Pater ; le pain de chaque jour, la nourriture supersubstantielle. La Sainte Eucharistie.

 

L'audace est une chose bonne en soi. Elle est une largeur de vue, une hauteur de pensée, un trait de génie, une grandeur de vouloir et de faire, une plus ample mesure du cœur.

La fortune sourit aux audacieux, disait déjà les anciens. Elle est une attitude de magnanimité. Faire grandement au service d'une chose grande.

 

Toute époque a eu ses audaces. Elles se sont exprimées et réalisées dans des chefs-d’œuvre des arts, des techniques, des lettres, de la pensée, de la liturgie, de l'évangélisation.

L'Eglise elle-même a grandi dans une alliance d'humilité et d'audace ; celle des théologiens, des apôtres, des missionnaires, des contemplatifs, des savants et des simples, des puissants et des tout petits... Cette audace que souffle le St Esprit dans les âmes d'enfants de Dieu, leur redisant comme les voix de Jeanne ; « Va, fille au grand cœur, va ! »

 

Notre époque a aussi ses audaces. Malheureusement, en bien des cas, ces audaces sont sans Dieu ou contre Lui.

Elles sont les actes d'un culte à l'envers ; Hellfest, théâtre ou films blasphématoires, caricatures ou modes christianophobes, profanations de lieux saints, agressions de personnes consacrées.

Agressions multiformes contre la vie des plus fragiles, des plus faibles.

Transgressions des socles mêmes de l'humanité et de la civilisation, inscrits au profond des choses ; mariage, famille, fécondité, conception, dignité de l'être humain, appartenance à une patrie, portion de terre et d'héritage qui nous façonne.

Oui, Monseigneur Aupetit a bien résumé d'un trait ; « une culture sans culte devient une inculture. Peut-on vraiment par ignorance ou par idéologie séparer la culture et le culte ? »

 

Il y a donc urgence à réapprendre le sens du sacré, à reprendre le chemin du sacré.  Est sacré ce qui est à part, autre, séparé. Ce qui est saint, qui possède et donne une certaine perfection. Ce qui est plus grand que nous.

Aussi la présence du sacré suscite de notre part deux attitudes ; respect et humilité – mais aussi approche et réception.

 

Il y a bien des choses saintes. Mais l'intensité et la proximité de Dieu sont au maximum avec cette chose sacrée par excellence, l'Eucharistie... chose sacrée en elle-même, apportant ensuite perfection à l'âme qui la reçoit dans la Sainte Messe, l'adoration et la communion.

 

C'est cela, le sujet, le « thème spécial » de la Fête Dieu. Voilà ce qui explique l'audace de l'Eglise et la nôtre.

Sainte audace et amour juste, non pas étroitesse légaliste ou archaïque ; voilà l'âme des rites complexes de la liturgie.

Sainte audace et amour juste, voilà le réflexe de l'aumônier sauvant Jésus Hostie au péril des flammes lors de l'incendie de Notre Dame.

Sainte audace et amour juste, l'engagement des pèlerins d'Emmaüs, laissant le Christ réchauffer leur cœur en chemin, avant d'aller saluer, écouter, interroger les passants... et proclamer en leur langue les merveilles du Dieu Sauveur.

« Quelle sainte audace Dieu veut-Il susciter en moi, à son service ? »

 

IL EST PLUS GRAND QUE TOUTE LOUANGE.

La louange, l'adoration eucharistique nous font retrouver notre « position normale de créature qui veut se tenir à sa place sous son Créateur ».

Si l'on considère ce qui se voit, alors les petites apparences sensibles de l'Eucharistie nous déconcertent.

Si la foi nous introduit plus loin dans la réalité de l'Eucharistie, alors c'est la grandeur de Dieu présent qui nous déconcerte.

C'est pour exprimer la vérité et la grandeur de Dieu présent dans l'hostie, qu'il y a ce culte, ces rites sensibles. Conspiration, association, sobre profusion de gestes, attitudes, chants et paroles, objets, tendresses d'enfant et précautions d'orfèvre. Tout redit à notre âme par nos sens ; Dieu est là! Vraiment, réellement, substantiellement. Dieu est là, et Dieu est grand.

Dieu a montré bien de l'audace en entrant de cette manière en relation avec sa créature. Notre culte eucharistique est une réponse à cette audace divine.

« Quelle adoration répondra en moi à cette audace amoureuse de Dieu ? »

 

TU NE PEUX SUFFIRE À LE LOUER.

Le culte de l'Eucharistie, la Messe, l'adoration du St Sacrement nous amènent à voir que si nous ressemblons à Dieu, Dieu fait Homme, puis rendu présent dans l'hostie nous dépassera toujours.

Le pèlerinage accompli nous fait poser côte à côte l'humble et réel effort consenti, et la largesse des grâces divines. Elles sont le meilleur du pèlerinage, pour maintenant, pour aujourd'hui. Leur mesure l'emporte de loin. Cela dépasse nos espoirs, nos demandes, nos mercis.

« Quel dépassement consentirai-je pour Dieu ? »

 

Amis pèlerins, plongez dans cette louange à Dieu, cette bienheureuse déficience. Cédez à cet écrasement intérieur très doux et très fort devant la grandeur de Dieu.

Consentez à cette gratitude éperdue devant un si Bon Dieu.

 

 

MEDITATION DEVANT LE ST SACREMENT

Seigneur Jésus, nous voici en adoration devant Vous.

Nous, vos créatures. Devant Vous, notre Créateur. Notre pauvreté devant votre Majesté. 

Nous voici en adoration, attitude retrouvée. Attitude normale et juste de votre créature qui veut rester avec son Créateur. Seigneur, si nous ne venons à ce rendez-vous,  Comment pourrons-nous vous servir?

 

Tout est pour nous, mais nous sommes à Vous, et vous êtes à Dieu.

Si nous ne recommençons à apprendre votre règne et les moyens de sa venue

Ici, maintenant, devant vous, Seigneur,

Que ferons-nous de bon, de fécond, de propice et de durable ?

 

Seigneur il nous est bon d'être ici, auprès de vous.

 

Nous avons encore bien des choses à poser devant Vous...

 

Et d'abord, notre pauvreté intérieure ; sécheresse, distraction, angoisse, souci, tristesse ou peine pour nos êtres chers, pour la France, pour l'Eglise ou pour nous-mêmes. Nous déposons tout cela devant Vous.

Et puis notre gratitude, nos âmes de pauvres comblés. Deo gratias pour tant de belles conversions, tant de vocations, tant de générosités suscitées, de fidélités confortées ou rétablies.

Merci Seigneur, même pour l'épreuve qui secoue parfois l'Eglise, notre pays, nos êtres chers et nous-mêmes.

Merci, …

Parce qu'au fond de l'épreuve vous posez l'occasion d'un bien meilleur.

Parce que Vous ne permettez pas qu'elle dépasse notre faiblesse et la force que vous nous donnez en même temps.

Parce que Vous savez, bien mieux que nous, ce qui est bon pour nous.

Parce que c'est là que vous nous éprouvez, non pour nous briser, mais pour nous faire grandir dans l'amour et la confiance en Vous.

Merci enfin parce qu'à l'heure de l'épreuve, Vous restez avec nous si nous restons avec Vous. Et nous pouvons entendre pour nous vos paroles bénies ;

 

« Dans le monde, vous aurez à souffrir,

Mais prenez courage, car j'ai vaincu le monde.

Je suis avec Vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ».

 

Abbé Alexis Garnier - Aumônier Général de Notre-Dame de Chrétienté

 

Dimanche 23 juin 2019

Avec 15 000 fidèles sur le chemin de Chartres ( article allemand du Tagepost traduit)

 

Le pèlerinage à pied Paris - Chartres est l’un des événements les plus importants de l’année ecclésiastique française. Et cela, même si la nation est profondément laïque. Les pèlerins se tournent vers "l'autre France".

Quelques 15 000 pèlerins ont quitté Paris pour se rendre à Chartres lors de la Pentecôte. Le pèlerinage annuel à pied attire des croyants du monde entier. La colonne se caractérise par une rigueur religieuse qui semble facile et naturelle. Les étudiants, les prêtres et les religieux chantent et prient ensemble.

 

Le pèlerinage de Paris à Chartres est une entreprise ardue et impressionnante. Les participants ne sont pas seulement des pèlerins, mais aussi des combattants pour la cause de l'église.

Il convient également de noter que la colonne au début de Paris traverse l'une des villes les plus laïques d'Europe. Déjà lors de sa visite en 1980, le Saint-Pape Jean-Paul II avait demandé ce qu’était devenue la France jadis si catholique. Aujourd'hui, la nation souligne son empreinte séculière avec une force telle que se dissimule l'autre empreinte de ce peuple. Pendant le pèlerinage à Chartres, cette "autre France" devient visible. Surtout beaucoup de jeunes font la route d'environ 100 km. Malgré les jours difficiles, l'objectif réel des pèlerins n'est jamais perdu de vue. Même la nuit, cela devient clair lorsque le culte a lieu au milieu du camp de tentes et que les pèlerins continuent à regarder, prier et chanter

samedi 22 juin 2019

En Guyane aussi on fait le pèlerinage de Chartres !

Le chapitre de la Bienheureuse Anne Marie Javouhey (Anges Gardiens de Guyane ) était en union de prières avec les marcheurs vers Chartres !

Ce chapitre, créé cette année à l’initiative de Monsieur Henri de Rodellec, regroupe des familles de Guyane sous la grande bannière des Anges Gardiens. « Nous avons suivi les méditations comme tous les pèlerins, récité le chapelet et la prière du pèlerin pour être au plus près de la longue colonne de pèlerins. Dimanche nous avons pu avoir le soutien d’un aumônier militaire pour la messe et les confessions » nous raconte l’une des pèlerines.

La Bienheureuse Anne-Marie Javouhey est une missionnaire des sœurs de St Joseph de Cluny qui évangélisa la Guyane en construisant écoles, hôpitaux et chapelles pour ses chers «  noirs » qu’elle affectionnait tant et que le Bon Dieu lui avait confiés.

« Merci à Notre Dame de Chrétienté de nous avoir permis notamment grâce aux livrets et par la prière de la communion des saints de participer à ce 37eme Pèlerinage de Pentecôte ! »

 

 

 

 

vendredi 21 juin 2019

Un cas d’école de tentative de subversion dans l’Église

Le Pape François a nommé en mai dernier 3 religieuses comme ‘consulteurs’ du synode des évêques, dont une Française, Sr Nathalie Becquart, ainsi que Sr Maria Luisa Berzosa Gonzalez, religieuse des Filles de Jésus, directrice du mouvement éducatif espagnol Fe e Alegria.

Cette dernière vient de s’illustrer le 15 juin en déclarant au journal Crux que l’ordination des femmes se fera ‘par petits pas’. Extrait de l’article ci-dessous (original en anglais). Bien entendu, personne n’a repris la soeur ‘consulteur’, alors qu’elle attaque ouvertement une ‘vérité qui appartient au dépôt de la foi’. Une véritable honte.

En effet, la lettre apostolique de Jean-Paul II, Ordinatio sacerdotalis, en mai 1994, officialise le fait qu’une femme ne sera jamais ordonnée dans l’Église catholique. Ce texte magistériel du Pape est à l’attention de l’Église universelle, sur un point fondamental de la Foi, et qui ‘appartient au dépôt de la Foi’. En d’autres termes, il jouit de l’infaillibilité pontificale : enseignement définitif et irréformable de la sainte Église. L’ordination d’une femme est donc définitivement impossible. Texte confirmé en mai 2018 par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (voir ci-dessous).

New member of Synod office says pope making ‘small steps’ for women

Inés San Martín Jun 15, 2019 ROME BUREAU CHIEF

Pope Francis greets Sister Maria Luisa Berzosa Gonzalez before a session of the Synod of Bishops on young people, the faith and vocational discernment at the Vatican Oct. 16, 2018

Crux : Does that imply that the priesthood should be open to women too?

Sr Maria : “Personally, as the structure is right now, I wouldn’t want for this to be the case. Things would have to change. But I think that if steps are taken, processes are made, responsibilities are assumed, the [ordination of women] can be at the end of this process, without much ado, as a natural progression.

It is true that when I accompany a person spiritually, I can’t hear their confession, and I have to call somebody else to lead the liturgy. And sometimes I wish I was able to do that.” (…)

Textes de référence : https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_letters/1994/documents/hf_jp-ii_apl_19940522_ordinatio-sacerdotalis.html

 


LETTRE APOSTOLIQUE
ORDINATIO SACERDOTALIS
DU PAPE
JEAN-PAUL II
SUR L'ORDINATION SACERDOTALE
EXCLUSIVEMENT RÉSERVÉE
AUX HOMMES

Extrait :  

Vénérables Frères dans l'épiscopat,

1. L'ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la charge, confiée par le Christ à ses Apôtres, d'enseigner, de sanctifier et de gouverner les fidèles, a toujours été, dans l'Église catholique depuis l'origine, exclusivement réservée à des hommes. Les Églises d'Orient ont, elles aussi, fidèlement conservé cette tradition. (…)

4. Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes ait été conservée par la Tradition constante et universelle de l'Église et qu'elle soit fermement enseignée par le Magistère dans les documents les plus récents, de nos jours, elle est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par l'Église de ne pas admettre les femmes à l'ordination sacerdotale.

C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église.

Priant pour vous, Vénérables Frères, et pour tout le peuple chrétien, afin que vous receviez constamment l'aide divine, j'accorde à tous la Bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 22 mai 1994, solennité de la Pentecôte, en la seizième année de mon pontificat.

Tribune dans L’Osservatore Romano du cardinal Luis Ladaria Ferrer (29 mai 2018)

« Le caractère définitif de la doctrine de Ordinatio sacerdotalis », c’est le titre de la tribune du cardinal désigné Luis Ladaria Ferrer, dans L’Osservatore Romano en italien daté du 30 mai 2018. Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi dissipe « quelques doutes » avec une mise au point : l’Eglise « ne possède pas la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale », c’est une « décision du Seigneur » qui n’inclut « aucune subordination » de la femme à l’homme, précise-t-il encore.

Dans cette tribune, le préfet rappelle que « les prêtres sont configurés ‘au Christ prêtre, afin de pouvoir agir au nom du Christ, tête de l’Église’ (Presbyterorum ordinis, n.2) » : « Le Christ a voulu conférer ce sacrement aux douze apôtres, tous des hommes qui, à leur tour, l’ont communiqué à d’autres hommes. L’Église s’est reconnue toujours liée à cette décision du Seigneur, qui exclut que le sacerdoce ministériel puisse être validement conféré aux femmes », souligne-t-il. Et de citer la lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis (22 mai 1994) de Jean-Paul II : « afin d’enlever tout doute sur une question de grande importance … l’Église n’a en aucune sorte la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale et … cette sentence doit être gardée de manière définitive par tous les fidèles de l’Église » (n.4). Il s’agit « d’une vérité qui appartient au dépôt de la foi ».

Rappel du Canon 750 :

« § 2. On doit aussi adopter fermement et faire sien tous les points, et chacun d'eux, de la doctrine concernant la foi ou les mœurs que le Magistère de l'Église propose comme définitifs, c'est-à-dire qui sont exigés pour conserver saintement et exposer fidèlement le dépôt de la foi ; celui qui repousse ces points qui doivent être tenus pour définitifs s'oppose donc à la doctrine de l'Église catholique."

                                                                                                    

Notre-Dame de Chrétienté - 21 Juin 2019

 

Une démarche de pénitent depuis St Louis


Notre-Dame de Chartres, premier édifice religieux chrétien et siège d'un évêché au IVe siècle, semble, dès le VIe siècle, particulièrement consacré au culte de la Mère de Dieu. Mais c'est en 876, quand Charles le Chauve s'y rend en pèlerinage et offre le « voile de la Vierge », que cette vocation s'affirme pleinement. En 911, Rollon et les Normands sont mis en fuite par le déploiement du « voile de la Vierge » : Chartres est devenu un haut lieu de pèlerinage. Après un incendie accidentel de la cathédrale, le culte de la Vierge y est renouvelé par saint Bernard. En 1260, a lieu la dédicace de la cathédrale à la Vierge Marie, probablement en présence de Saint Louis. En fait, de Saint Louis jusqu'à Louis XIV, tous les rois et les reines de France s'y rendront en pèlerinage.

Un de nos pèlerins qui anime la page St Louis, Roi de France sur Facebook, nous transmet le récit de l'expérience vécue par Louis IX en tant que pèlerin. « Le roi alla nu-pieds de Nogent l'Erembert jusqu'à l'église de Notre-Dame de Chartres. Il fut très travaillé par sa démarche de pénitent qu'il ne pu accomplir pleinement qu'avec l'aide et le concours d'un chevalier ou de ses compagnons. Connaissant l'humiliation d'avoir à demander leur aide charitable pour atteindre le but, il ne cachait pas à ses intimes les douleurs plantaires qui le tracassaient pendant les jours suivants."

L'Evangile et la Chrétienté, vraies réponses de nos vies

Chers pèlerins,

 

C’était au temps de la Chrétienté, il y a quelques siècles déjà ; c’était dans l’un de nos petits villages de France : un homme - peut-être bien un moine - tenant en main un burin, se mit à graver dans la pierre, lentement et avec application, ces quelques lignes :

 «  Je suis la Lumière, et vous ne me voyez pas ; Je suis la Route, et vous ne me suivez pas ; Je suis la Vérité, et vous ne me croyez pas ; Je suis votre Maître, et vous ne m’écoutez pas ; Je suis la Vie, et vous ne me recherchez pas ; Je suis votre Dieu, et vous ne me priez pas ; Je suis votre Chef et le Roi de votre existence, et vous ne m’obéissez pas ; Je suis le grand Ami, et vous ne m’aimez pas. Si vous êtes malheureux, s’il vous plaît,... ne me le reprochez pas ».

 

Chers pèlerins de Chartres, en écoutant ce cri qui n’est autre que le cri de Jésus-Christ ! nous jetons immédiatement un regard sur le grand panorama de notre société contemporaine ; nous regardons aussi notre pays tellement blessé, notre patrie tellement vilipendée par les idéologies et les faux-semblants, et nous avons raison… mais n’oublions pas que ce grand cri du Seigneur nous ramène surtout à nous-mêmes, en ce lieu invisible en lequel le Saint Esprit veut descendre avec toute la plénitude de son amour et de ses dons : je veux dire, le cœur de chacun d’entre-nous. Car au-delà des déboires de notre société, nous savons qu’il nous revient, par notre conversion et notre accueil de l’Esprit Saint, par notre correspondance à ses attentes et à ses aspirations pour notre sanctification, - il nous revient - que cesse ce fléau à l’encontre de notre société ; il nous revient en définitive de repérer l’ennemi vrai et redoutable qui se loge, se cache en chacun de nos cœurs.

 

Et voilà pourquoi l’Esprit Saint, en ce dimanche de la Pentecôte, comme au cénacle, descend en chaque âme présente ici ; voilà pourquoi l’Esprit Saint, invisiblement, puissamment, vous pousse à ouvrir les portes de votre âme afin qu’il y mette son don le plus précieux. Ce don ? C’est un désir qui surpasse tous les désirs.  Non pas seulement le désir de Dieu, mais le désir de... voir Dieu ! Car c’est bien là notre finalité, l’invitation que le Seigneur nous lance ; c’est là qu’est la vraie promesse qui accompagne toute notre vie ici-bas, et qui trouvera sa réalisation dans l’au-delà de notre vie, lorsque nous aurons à passer devant notre Créateur, notre Rédempteur, notre Sauveur. L’Esprit Saint donne ce désir de voir Dieu à qui ouvre les portes de son âme, parce que Dieu est beau. Dieu est la Beauté suprême, éternelle et trinitaire ! La beauté que vous voyez par exemple à travers cette nature, à travers toutes les personnes rencontrées ces jours-ci ; ces beautés qui nous enchantent ne sont que de petits reflets et finalement qu’une pale expression de la grande Beauté essentielle de Dieu pour laquelle nous sommes faits.

Voilà pourquoi je pense à votre « après Chartres », car Chartres en tant que pèlerinage, ne dure pas seulement trois jours : Chartres, c’est toute l’année ! Chartres est l’émerveillement devant la Beauté essentielle de Dieu, la redécouverte de la Beauté divine. Concrètement, pendant toute cette année, ouvrez vos mains, placez-y chaque jour la Parole de Dieu, les Saintes Ecritures, l’Evangile, les Psaumes, et laissez - ne serait-ce que dix minutes, un quart d’heure chaque jour - laissez Dieu vous séduire par sa beauté et sa vérité.

 

 Le désir de voir Dieu, c’est ce que l’Esprit veut inscrire aujourd’hui au plus profond de nos âmes, parce que non seulement Dieu est beau, mais il est beau parce qu’il est infiniment bon. Toutes ces bontés que nous voyons chez les êtres, chez les personnes qui rayonnent la charité, tout cela est grand ; mais ce n’est en réalité qu’une expression, qu’une anticipation, de ce que nous verrons un jour et pour et pour toujours : la grande Bonté infinie de Dieu !

L’après-Chartres nous appelle à nous émerveiller de la vérité de la Parole de Dieu, mais encore de prendre du temps en joignant les mains, en prenant chaque jour sérieusement, suite à notre découverte de la vérité de Dieu, un temps de cœur à cœur avec Lui dans le silence de l’amitié la plus vraie, la plus profonde. Car, de cette manière, nous nous ouvrons aux bontés de Dieu, à la gratitude de sa miséricorde et de son amour, et nous faisons grandir en nous le désir de Le voir éternellement.

Enfin, le don de voir Dieu, le désir de voir Dieu, parce que Dieu est aussi Sagesse providentielle, et ce, à tout instant de notre existence, même dans les moments les plus douloureux (et à ce propos, je compatis pour toutes les épreuves que vous portez personnellement et en famille). Oui, en tout instant, ne l’oublions jamais, l’éternité de Dieu est présente ; en tout instant, nous avons une phrase de l’Esprit Saint capable d’ouvrir notre âme à Dieu et à sa présence. En l’instant présent se joue notre relation à Dieu, se joue cette conformité à ses attentes sur mon existence, sur votre existence. C’est en l’instant présent que vous découvrirez la volonté du Père, car... « le Père Lui-même vous aime » !

 

Que cette messe du dimanche de la Pentecôte soit en quelque sorte une nouvelle descente de l’Esprit Saint sur vos âmes ; puissiez-vous Le recevoir dans une liberté d’âme et de cœur, dans un désir toujours plus croissant ; et Lui, fera son œuvre. Vous deviendrez pas à pas, jour après jour, les témoins de l’Amour de Dieu. Vous deviendrez toujours plus, dans ce pays déchristianisé, les témoins crédibles que l’Evangile et la Chrétienté demeurent à jamais la vraie réponse de vos vies, comme aussi de toute existence humaine ici-bas.

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il !

Homélie de la Pentecôte - 9 Juin 2019 - Père Marc, Prieur du monastère de Ste Marie de La Garde

 

jeudi 20 juin 2019

L'Etudiant libre

À l’appel de Notre Dame, 20 000 pèlerins se sont élancés sur les routes menant de Paris à Chartes, et inversement, lors du week-end de Pentecôte, à la suite de Charles Péguy, dont les poèmes nous ont réveillés chaque matin, nous arrivons vers l’autre Notre Dame, de celle qui s’élève au cœur de la cité, dans sa royale robe et dans sa majesté, dans sa magnificence et dans sa justesse d’âme.

Tous ces pèlerins ont donc pris la route alors que toutes les raisons du monde auraient dû les en dissuader. Ces pèlerins dont la jeunesse inquiète ceux qui veulent faire table rase du passé, prouvent qu’il existe encore une France attachée à sa Foi, à son Eglise, à son esprit de Tradition et surtout, il reste une France qui croit en La France.

Les pèlerins refusent la facilité offerte par le monde, ils économisent les moyens techniques afin d’assumer pleinement leur condition d’Homme. Ces 3 jours ne sont-ils pas idéals pour nous mettre à l’épreuve, refuser le confort et la facilité, rendre le lever du matin difficile dans le but de retrouver pleinement le Christ en l’approchant quelque peu de son agonie lui qui est tombé si bas dans l’abîme pour partager notre condition ? Monseigneur Leonard l’a très bien rappelé dans son homélie finale à Chartres, la mortification de nos sens par l’effort de la route nous permet d’approcher le Christ qui a connu ces souffrances. Plus proche du Christ nous sommes plus fort pour affronter les combats qui nous attendent pour le monde et pour notre Eglise.

Le pèlerinage de Chartres est une bonne école de formation contre l’esprit du monde. Quoi de mieux qu’un pèlerinage pour s’élever contre ce monde ? Le choix de se détourner durant 3 jours de ce monde, du confort, du repos ne peut être que motivé par un esprit qui va à contrecourant de la société. Quand bien même quelqu’un irait au pèlerinage dans un esprit mondain ou pour se montrer, il saura au fond de lui que le contexte original de la chose porte à rendre unique ces rencontres et qu’au cœur de la douleur, c’est la véritable image de nous même qui transparait. L’écologie est intégrale dans ce pèlerinage et elle montre à quel point la société a perverti la création en l’appauvrissant et en comblant le vide par des faux semblants, du mensonge et de la tristesse. Le Cardinal Sarah, invité l’an passé au pèlerinage dit dans son nouveau livre qu’un chrétien doit toujours être joyeux alors même que Dieu ne nous promet pas le bonheur sur la terre. Le chrétien doit être joyeux car son bonheur se trouve dans l’au-delà. La terre est une passerelle où nous devons chercher Dieu en toute chose, et puisqu’il a créé toute chose nous devons la respecter. L’effort, la douleur, le temps et la distance son autant de chose auxquelles nous devons nous soumettre pour retrouver véritablement Dieu. C’est là la vraie écologie que nous offre le pèlerinage. Cette écologie n’est pas celle prônée par l’esprit du monde qui voudrait économiser les ressources nature utilisée par l’Homme car celui ne pourrait prétendre la dominer. Non, le chrétien doit avoir ses mains au travail et son cœur à Dieu, l’écologie chrétienne que nous détaille le magistère et dont le pèlerinage de Chartres nous permet de vivre, est une écologie où la nature est une ouverture sur la réalité divine. A la messe, en contemplation face à la nature où dans la douleur, le cœur du pèlerin doit être tourné vers Dieu et le voir dans chaque chose. Ces 3 jours doivent nous rappeler à quel point en tout lieu, en tout temps et dans chaque chose Dieu est présent, « je l’avise, il m’avise » dit le curé d’Ars, cela signifie avant tout, « je le vois en toute chose, il me parle en toute chose ».

Cette proximité avec Dieu et la Vérité retrouvée de notre condition nous exhorte à la sortie de ce pèlerinage à nous battre pour notre monde afin de remettre Dieu au centre. Ce combat doit être mener avec habileté et persévérance, nous ne sauverons pas le monde en trois jours mais nous savons que la victoire est certaine. Le pèlerinage est aussi un témoignage offert au monde, un témoignage d’une vie chrétienne assumée et prosélyte, cette vie chrétienne doit être vécue tous les jours de notre vie, à l’université, dans la rue, sur le parvis de nos églises et dans nos foyers ! Nous sommes des prophètes pour le monde, ne le laissons pas s’écrouler sans rien faire, engageons-nous ! Prenons la route du combat de nos vies chrétiennes.

Pierre F.

mercredi 19 juin 2019

L'Eglise catholique, la plus belle multinationale du monde

Nous connaissons tous, mes frères et mes sœurs, les multinationales qui font du commerce à travers le monde entier. Eh bien, ceci est un scoop: la plus belle multinationale du monde,... c'est l'Eglise Catholique répandue parmi toutes les nations ! Et nous la devons à l'Esprit Saint et à saint Pierre, dans la lecture des Actes des apôtres d'aujourd'hui.

Il est allé chez Corneille, un païen, un militaire romain avec tout son entourage, il est entré dans sa maison, - ce qui était interdit pour un Juif, - et voilà qu'à la demande de Corneille, il l'évangélise, il lui parle de Jésus, vrai Dieu, vrai homme, crucifié et ressuscité ! Et à peine a-t-il terminé son sermon, que l'Esprit Saint tombe sur Corneille et tous ses familiers... et Pierre se trouve devant un problème : ils ont déjà reçu le sacrement de la confirmation, comment pourrait-on leur refuser l'eau du baptême? Et il va baptiser ces païens... après un catéchuménat extrêmement court !

C'est grâce à l'Esprit Saint et grâce à Pierre et puis après à Paul, que l'Eglise est devenue une véritable multinationale, non plus liée à un seul peuple, mais la multinationale de la Foi, de l'Espérance et de la Charité à travers le monde ! Et c'est ce qui nous a permis à nous ici Gaulois, Celtes, Aduatiques, Nerviens, Éburons et autres peuplades de l'époque, d'entrer finalement dans l'Église Catholique.

Et cette Église Catholique, nous osons dire dans le Credo qu'elle est une, sainte, catholique et apostolique. J'entends parfois des gens, par les temps qui courent, après la révélation de tant scandales qui nous ont fait du mal, qui se demandent «Est-ce qu'on peut encore dire que l'Eglise est une,... SAINTE, … catholique et apostolique ? » Eh bien oui. Elle est sainte, bien qu'elle soit composée de pécheurs, la preuve, c'est que nous sommes là. Elle est composée de pécheurs.

Mais elle est sainte, …

parce que le Saint de Dieu, Jésus, est sa Tête,

parce que l'Esprit Saint est son Âme,

parce que la très Sainte Vierge Marie est son Cœur,

parce que, pour la guider sur le chemin de l'histoire, elle est soutenue par la sainte Tradition qui vient des apôtres, et illuminée par les Saintes Écritures,

et parce qu'au cœur de la vie de l'Église il y a ce que nous vivons maintenant, il y a le Très Saint Sacrement de l'Eucharistie!

Et par surcroît, à travers les siècles, l'Église, à partir des pécheurs qui la composent, est capable de produire des saints et des saintes... Et nous allons tous devoir le devenir, tôt ou tard.

Pour remplir sa mission, l'Église dispose comme source d'espérance et comme source de paix de ce que nous avons entendu dans l'Évangile.

Ce sont les deux versets les plus précieux de tout le Nouveau Testament : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné Son Fils, son unique, pour que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais au contraire ait la vie éternelle ! Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui ». C'est une pure merveille.

Saint Paul l'a résumé dans sa seconde lettre aux Corinthiens au chapitre 5, au verset 21, quand il dit: "Celui qui n'avait pas connu le péché, le Saint de Dieu, - c'est ainsi que les démons s'adressaient à Jésus : "nous savons qui tu es Jésus de Nazareth, tu es le Saint de Dieu" - eh bien, dit Paul, celui qui était sans péché, le Saint de Dieu, Dieu l'a pour nous identifié au péché, il l'a mis au rang des pécheurs, pour que nous, pécheurs, nous ayons part à la sainteté de Dieu ».

Si nous réalisons cela, pourquoi Jésus est descendu si bas dans un abîme de solitude, de déréliction, d'effroi, d'angoisse, se sentant abandonné par ses disciples et même apparemment abandonné par son Père jusqu'à crier "Mon Dieu mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?" …, s'Il est descendu si bas, c'est pour rejoindre tout homme, toute femme aussi profonde que puisse être sa déchéance.

Eh bien celui qui croit en cela, qui met sa foi en Jésus, descendu au fond de l'abîme, est habité par une espérance inépuisable et il reçoit le don de la paix, mais à quel prix, payé par celui qui nous a sauvés !

Le soir de Pâques, dans l'Évangile de Jean, Jésus s'adresse par deux fois aux disciples en leur disant : "la paix soit avec vous" et il leur montre les plaies de ses mains et la plaie de son côté, le prix qu'Il a payé pour, remontant de l'abîme, nous faire le don de la paix . C'était le thème de votre pèlerinage, être missionnaire de la paix.

Mais cela comporte un prix et un prix auquel il nous faut réfléchir, car il est dit dans l'Évangile de Jean, à la suite des versets que je viens de citer, il est dit: "les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière" et nous devons, nous, choisir la lumière et nous conformer à la volonté de Dieu, agir suivant la volonté du Seigneur sur nous, et cela va nous imposer un dur combat.

Jésus est venu nous donner la paix et il le dit explicitement le soir de la dernière Cène:

"je vous laisse la paix,

je vous donne ma paix,

je ne la donne pas comme le monde la donne".

Pourtant, dans les Évangiles synoptiques, Matthieu, Marc, Luc, on entend cette parole un peu surprenante:

"Pensez-vous, dit Jésus, que je suis venu apporter la paix ?

Non, mais plutôt la division et le combat".

Donc, mes frères et mes sœurs, missionnaires de l'espérance et missionnaires de la paix, il y aura un combat à mener, de toute manière.

Nous vivons actuellement une grande confusion en Europe sur le plan politique ; il y aura là des combats à mener. Il y a aussi beaucoup de confusion actuellement dans l'Église catholique parce que, sur des points importants qui touchent l'indissolubilité du mariage, le rapport de l'alliance conjugale avec l'alliance du sacrement de l'eucharistie, sur la question des pratiques homosexuelles, sur la question du célibat des prêtres dans l'Église latine, et sur tant d'autres sujets, il y a une grande confusion... Et ça va dans tous les sens ! Nous devons être reconnaissants lorsque, sur certains de ces points, notre pape actuel, le pape François, parle de manière claire. Et nous pouvons aussi continuer à nous inspirer de l'enseignement très clair et aussi très miséricordieux que nous a donné Benoît XVI, le pape émérite, que nous a donné saint Jean-Paul II. Oui, nous allons devoir mener des combats avec fermeté, avec bienveillance, avec écoute, avec miséricorde, mais il y aura de rudes combats à mener. Jésus nous en a prévenus: "dans le monde vous aurez à souffrir mais confiance! Moi j'ai vaincu le monde."

Je termine par un dernier petit mot. J'ai été très impressionné par les familles qui sont ici rassemblées, avec des gens qui ont déjà leur état de vie :  ils sont mariés ou bien ils sont célibataires par choix, ou bien ils sont célibataires en raison des circonstances de la vie, il y a des ministres ordonnés, il y a des personnes consacrées. Mais il y a ici aussi plein de jeunesse.

Alors, mes chers jeunes ici présents, fréquenter Jésus de très près, c'est source de paix, mais ce peut être aussi très dérangeant, très bousculant !

Jésus va demander à une majorité d'entre vous de fonder un jour un foyer solide c'est-à-dire un homme et une femme et le Seigneur au milieu, un « beau ménage à trois » ! Un homme, une femme et le Seigneur qui est l'unité profonde d'un couple.

Il va demander à certains de vivre positivement un célibat forcé qu'on n'a pas choisi, parce qu'on n'a jamais trouvé une âme sœur dans la vie, il va demander à ces personnes de vivre leur célibat dans la vérité.

Mais il va certainement vouloir trouver parmi vous des filles qui jugent que «c'est Jésus le plus beau», et qui, « pour ses beaux yeux », vont embrasser une forme ou l'autre de vie consacrée. Soyez sur vos gardes, mais soyez surtout accueillantes, mesdemoiselles !

Et parmi les jeunes garçons, il va vouloir en trouver certains qui accepteront de devenir prêtres pour le service de l'Église, dans tous les diocèses de France et d'Europe, en commençant quand même par le diocèse de Chartres ! Mais on a partout besoin de jeunes qui sont tellement passionnés par Jésus qu'ils décident de lui consacrer toute leur vie à lui ainsi qu'au peuple qu'Il aime.

N'ayez pas peur : « dans le monde vous aurez à souffrir et à faire des choix exigeants mais confiance, nous dit Jésus, moi j'ai vaincu le monde ».

 

Amen, Alléluia !

 

Homélie de clôture du pèlerinage - Mgr Léonard - 10 Juin 2019

mardi 18 juin 2019

Vers une contre-révolution catholique ?

À une semaine d’intervalle deux signaux, en apparence contradictoires, ont été émis par les catholiques de France.

D’une part, le score électoral très modeste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, même dans les isolats catholiques votant traditionnellement à droite de l’ouest parisien, atteste qu’une part notable de la bourgeoisie catholique accorde plus d’importance à la défense de ses intérêts matériels qu’aux principes moraux défendus par l’Église.

D’autre part, la nouvelle progression très sensible du nombre de participants  au pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres (14 000 participants, moyenne d’âge : 21 ans), atteste qu’une part siginificative, et la plus jeune, du catholicisme contemporain est capable de sacrifier trois journées de vacances pour prier, souffrir, être enseignée, vivre en autarcie une micro-chrétienté itinérante, participer à une liturgie sublime et immémoriale et écouter les paroles de feu et de combat d’un évêque, Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, : qu’il n’aurait été possible d’entendre, il y a quelques décennies, que dans la bouche de… Mgr Lefebvre. Les fidèles de ce dernier rassemblant de leur côté 4 000 marcheurs dont 1 600 pour la colonne enfants-adolescents, aux mêmes dates, mais en sens inverse.

Deux catholicismes se font face

Deux catholicismes se font face. Un catholicisme vieillissant, sociologiquement installé, bourgeois, résiduel qui a d’autant plus pris son parti du monde tel qu’il est qu’il y a, confortablement, trouvé sa place. C’est le catholicisme institutionnel, dominant, de la conférence des évêques de France, de l’enseignement catholique, de la direction de l’ICES.

Là-contre, émerge, chaque jour plus puissant, un catholicisme que dans un passionnant essai, intitulé Une contre-révolution catholique. Aux origines de la Manif Pour Tous, le sociologue Yann Raison du Cleuziou a qualifié de « catholicisme observant ». Ce catholicisme observant, autrefois on aurait dit « intransigeant », se fixe comme objectif prioritaire la transmission intégrale de la foi catholique et n’a pas renoncé à féconder la société civile des valeurs de l’Evangile. Il est un fait que depuis une cinquantaine d’années les deux structures privilégiées de transmission de la foi qu’étaient l’Eglise et l’école catholique ont largement renoncé à leur mission. Le catéchisme n’est plus enseigné, une liturgie désacralisée fait l’impasse sur la transcendance de Dieu et ses mystères, etc. N’ont réussi à transmettre le dépôt sacré de la foi, sauf exceptions, que les familles qui ont trouvé en elles-mêmes les ressorts moraux, intellectuels et spirituels de la transmission. À l’aune de ce constat, le catholicisme s’est réduit à une partie de la bourgeoisie catholique, accompagnée par quelques prêtres, qui avait les moyens intellectuels de résister à l’apostasie immanente des « nouveaux prêtres » selon l’expression de Michel de Saint-Pierre. Yann Raison du Cleuziou, comme avant lui Guillaume Cuchet dans Comment notre monde a cessé d’être chrétien, confirme que seules ces familles observantes ont transmis et transmettent encore la foi. Le catholicisme de gauche est mort, même si son cadavre bouge encore dans les officines épiscopales.

Des lieux de rencontre

La Manif pour Tous, comme le Pèlerinage de Chrétienté à la Pentecôte, a été le lieu de rencontre de ces différentes familles « observantes » soit : la mouvance charismatique (Emmanuel, Béatitudes), les néo-classiques (communautés Saint-Jean, Saint-Martin), les traditionalistes (communautés Ecclesia Dei et Fraternité Saint Pie X). Les uns et les autres acceptent de vivre en opposition avec les valeurs dominantes de la société post moderne, par fidélité à la loi de Dieu. Le point de clivage le plus apparent entre ces différentes mouvances est, bien sûr, la question liturgique. Les jeunes générations sont, d’un côté comme de l’autre, moins sensibles à cette ligne de fracture sans doute amenée à s’estomper au fil du temps au bénéfice d’une liturgie réformée resacralisée voire de la liturgie traditionnelle. Aujourd’hui 25% des ordinations sacerdotales en France sont effectuées selon la forme extraordinaire du rite romain alors que les traditionalistes ne représentent que 3 ou 4 % des catholiques. De nombreux évêques, que leur histoire ne prédisposait guère à célébrer cette forme du rite romain, s’y mettent peu à peu. Citons Mgr Cattenoz à Avignon, Mgr Rey (de la communauté de l’Emmanuel) à Toulon, Mgr Aillet (de la communauté Saint-Martin) à Bayonne. La fécondité « vocationnelle » de la messe traditionnelle est un fait qui n’est plus à démontrer, uniquement contredit par l’essor de la communauté Saint-Martin. Ce tableau des catholiques observants serait incomplet si n’était notée leur relation « décomplexée » avec l’épiscopat français, fruit d’une histoire tumultueuse. La communauté Saint-Martin trouve son origine à Gênes car son fondateur, l’abbé Guérin, était persona non grata en France malgré son acceptation de la réforme liturgique. Pendant plusieurs années, de 1983 à 1989, les pèlerins de la Pentecôte à Chartres n’ont pas eu le droit de faire célébrer la messe dans la cathédrale. Tout est « oublié, pardonné » mais… Inexorablement, pour des raisons simplement biologiques, le poids des catholiques observants est amené à croître dans l’Eglise de France. Qui sauvera le diocèse de Montauban dont l’évêque, Mgr Ginoux, vient de confier à l’Homme Nouveau que la moyenne d’âge de son clergé est de 78 ans et que sur les 30 prêtres actifs de son diocèse la moitié sont étrangers, essentiellement africains ?

Quelle manifestation politique ?

L’émergence politique des catholiques observants s’est faite à l’occasion des manifestations pour la défense du mariage naturel. Traditionnellement ces catholiques étaient la chasse gardée du Front national. Les catholiques traditionalistes étaient nombreux au bureau politique du FN, la fête annuelle des BBR commençait par la célébration de la messe traditionnelle, le programme était très inspiré de la doctrine sociale de l’Eglise rappelant le caractère sacré de la vie humaine innocente, refusant la banalisation de l’avortement, promouvant le chèque scolaire, favorisant la liberté d’enseignement, etc. Sous la conduite de Marine Le Pen ce programme a été sensiblement édulcoré, le Rassemblement national ayant, désormais, sur l’avortement, l’euthanasie, la loi Léonetti des positions très politiquement correctes. Comme l’ont montré ses entretiens avec Samuel Pruvost, dans son livre 2017 Les candidats à confesse, la présidente du Rassemblement national semble entretenir un lourd contentieux non avec la foi, dit-elle, mais avec les chrétiens, ce qui ne simplifie pas les choses.

François-Xavier Bellamy, figure nouvelle de la vie politique, vrai ou faux ingénu, l’avenir le dira, intellectuellement très supérieur à l’ensemble de ses rivaux a accepté une mission impossible : assumer des valeurs conservatrices et, disons sommairement, de droite à la tête d’une organisation politique qui depuis des décennies trompe ses électeurs. Signe patent de la confusion des esprits : le successeur, provisoire, de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains est Jean Léonetti, promoteur de la loi portant son nom rendant possible l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation de Vincent Lambert contre laquelle s’est élevé… François-Xavier Bellamy. Le fait est que le résultat des élections européennes n’a en aucune façon constitué un frein aux « avancées sociétales » puisque l’extension de la PMA est au menu de la rentrée parlementaire et que la GPA suivra inéluctablement.

Politiquement, ou plutôt électoralement, les catholiques observants se sentent un peu orphelins. Les sujets de société qui leur tiennent à cœur, car ce sont eux qui assurent la pérennité et la stabilité d’une société et d’une civilisation, ne leur semblent réellement portés par personne.

Vers un catholicisme religieux ?

Ces catholiques ont également conscience d’être une toute petite minorité (2% de pratique religieuse). Cependant l’émoi suscité par l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a révélé qu’il existait encore, enfoui au fond de l’âme de bien des Français, un catholicisme latent, historique, identitaire et patrimonial. Est-ce que le défi de la contre-Révolution catholique pour les années à venir ne serait pas de faire évoluer cette religiosité d’inspiration catholique, somme toute essentiellement sociologique et affective, vers un catholicisme personnel et religieux. Voilà, peut-être, un bon sujet pour la prochaine réunion des évêques de France ?

Jean-Pierre Maugendre

 

Une contre-révolution catholique. Aux origines de La manif Pour Tous, Yann Raison du Cleuziou, éditions Seuil, 384 pages, 23 €

"Sois fort et garde courage ! " Mgr Leproux

«  Sois fort et garde courage », soyez forts et gardez courage : cette parole a résonné dans le cœur de Josué quand il passait du monde de la loi au monde de la grâce ;  c'est avec cette parole que le pèlerinage de l'entrée en terre promise s’est vécu : « sois fort et garde courage ».

Marcher pour passer d'un monde à un autre, pour passer de ce monde où la loi est au-dehors à ce monde où la loi est intérieure, inscrite dans l'âme, donnant à notre volonté l'énergie d'accomplir les commandements de notre Seigneur. Nous célébrons aujourd'hui ce don tout particulier de la force de Dieu qui permet à nos vies d'accomplir ce pour quoi elles ont été créées.age ! 

En marchant humblement, courageusement, vous allez vous mettre sur les pas de tous les saints, qui de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance ont expérimenté la force de Dieu, ont transmis à leur corps et à leur âme toute la puissance du sacrement de la confirmation, toute la puissance des dons de l'Esprit Saint. On ne saurait cheminer dans la foi en s'appuyant sur nous-mêmes ;  on ne saurait avancer dans la foi et mûrir dans la connaissance de Dieu, sans reconnaître que nous ne sommes pas appuyés sur nous-mêmes, sur nos forces mais sur cette force de Dieu.

Sois fort et  garde courage…

Nous ne sommes pas face à des adversaires de chair et de sang ; notre adversaire, nous le savons bien, c'est le diable, esprit jaloux, esprit menteur, celui qui provoque la division, celui qui est l'auteur de la mort, celui qui peut conduire à la mort éternelle. Cet adversaire n'est ni de chair de sang, cet adversaire est d'esprit, et c'est avec l'Esprit de Dieu que nous pouvons résister à Satan, à toutes ses œuvres et à toutes ses séductions. C'est avec la puissance de l’Esprit Saint que nous pouvons résister à la puissance de ce lion qui rugit, cherchant qui dévorer : oui, en marchant, vous allez apprendre à vous appuyer sur la puissance de l'Esprit Saint pour résister à cet esprit jaloux, à cet esprit menteur, source de toutes divisions : divisions des familles, divisions des couples, divisions du monde, sources de guerres, de haines et de tensions.

En cheminant vous apprendrez avec l'Esprit Saint, à être artisans de paix et serviteurs de l'unité, à cheminer dans l'Esprit de Dieu pour ne pas succomber à l'esprit du diable, à laisser votre âme envahie par la charité pour écarter de votre volonté tout ce qui pourrait l'entraver dans son désir d'aimer, et de rendre à Dieu, cette humanité qu'il a créée pour sa gloire.

Cet esprit du diable nous le savons bien est entré dans le monde, et en marchant, en cheminant, vous apprendrez aussi à résister à ce qu'on appelle l'esprit du monde, ou encore à ce qu'on appelle la vanité. Car la ruse du démon est de nous avoir projetés au-dehors de nous-mêmes, pensant que c'est sous le regard des hommes que nous sommes jugés, et cheminant davantage dans le reflet narcissique que les autres nous projettent, plutôt que dans la force intérieure, d’être sous le regard de Dieu.

C'est en réalité une grâce d'humilité que vous allez demander tout au long de cette route, pour ne pas sombrer dans ce drame de l'homme qui se regarde lui-même, qui s'évalue, qui se juge et qui à l'extérieur, imagine que la vie apparaît. Non, nous ne sommes pas des êtres de l'extériorité, nous ne sommes pas à la surface de nous-mêmes dans ces apparences qui tuent, mais nous vivons à l'intime de notre conscience dans ce lieu secret où ce ne sont pas les hommes qui nous jugent, mais Dieu seul, qui est témoin de notre âme.

Marcher, en priant, en silence, se confesser, adorer, écouter la Parole, se laisser enseigner, c'est prendre le chemin de son intériorité, c'est retourner dans son âme pour retrouver le Maître intérieur, l'Esprit Saint qui s'unit à notre esprit pour que nous échappions à la tentation de la vanité, à cet orgueil qui peut abîmer les plus belles causes, qui peut corrompre les plus belles générosités.

Heureux celui qui donne tout ce qu'il est, avec cette humilité gracieuse que le Seigneur avait accordé à la Vierge Marie, et que vous demanderez à Notre-Dame, pour qu'elle vous garde de sortir au-dehors... Pour rester à l'intime, dans ce murmure intérieur qui consiste à être avec Dieu, pour ne pas vivre sous le regard des hommes. L'Eglise du Christ n'est pas appelée à apparaître dans le monde comme celle qui écrase et juge, mais comme la vierge Marie, humble et profonde, capable d'éclairer tout événement, toute histoire.

Si cette marche vous donne la grâce de résister au diable, si cette marche vous donne la grâce de résister à l'esprit du monde, cette marche vous conduira, je l'espère, pour le bien de toute l'Eglise, à résister à vous-même, car nous sommes aussi confrontés à un amour de nous-mêmes, qui peut aussi nous conduire à mépriser Dieu. C'est cela aussi faire un pèlerinage : en mettant un pied devant l'autre, on apprend à se donner sans retour, à perdre sa vie plutôt que de la gagner. Il n'est pas si simple de pouvoir le jour de sa mort, donner jusqu'à son dernier souffle, et ne rien retenir pour soi-même ; il n'est pas si simple, dans la générosité la plus grande, celle d'un consacré, celle d'un prêtre, celle d'un fidèle, de se donner vraiment sans finalement se reprendre. Faire un pèlerinage, marcher, c'est se mettre humblement sous la puissance de l'Esprit Saint, pour être fort et garder courage face à l'épreuve qui consiste à se reprendre soi-même, à construire sa vie, à retourner à ses vieilles ambitions, à revenir à son désir propre, en oubliant la volonté de Dieu, en oubliant le désir du Père.

Le Seigneur nous appelle chacun à donner notre vie, toute notre vie, à la donner sans retour, dans cet élan spirituel qui consiste à ne rien garder pour soi. Que le Seigneur nous donne de ne pas être des chrétiens à moitié, de ne pas demeurer dans cette tiédeur que le Seigneur vomit, mais d'entrer dans cette radicalité évangélique, de donner tout son cœur, toute son âme, toutes ses forces, et dans l'expérience de l'épuisement, dans l'expérience de la fatigue, dans l'expérience du froid, éprouver la puissance de Dieu seul capable de nous accomplir, seul capable de nous permettre de résister au monde, seul capable de nous conduire jusqu'à Dieu.

Que le Seigneur donne à chacun la grâce de l'Esprit, que nous puissions être ensemble, forts et courageux, dans la charité, dans l'humilité, et dans l'offrande totale de notre vie. 

Homélie de Mgr Leproux - Messe d'envoi du pèlerinage - 8 Juin 2019

LA CONNEXION FRANÇAISE: Michael Matt à propos du grand rendez-vous catholique en France

La veille du pèlerinage 2019 de Paris à Chartres, le coordinateur américain, Michael J. Matt, explique l’importance du plus grand rendez-vous annuel traditionnel des catholiques dans le monde: le pèlerinage Notre-Dame de Chretiente Pentecôte à Chartres. Avec plus de 10 000 catholiques traditionnels venus du monde entier pour venir à Paris, Michael commente la nature de cette histoire, son histoire et ses prévisions pour l'avenir de l'Église catholique.  Faisant encore une fois valoir que les catholiques vont récupérer leurs bâtiments, Michael explique pourquoi ce n’est pas seulement un voeu pieux. Alors que le Novus Ordo est à l'agonie, Michael fait des prédictions surprenantes sur la base de cette démonstration massive du renouveau catholique traditionnel se déroulant le week-end de la Pentecôte en France.

Lundi 17 juin 2019

" Une culture sans culte devient une inculture"

Dédicace vient de dédicatio qui signifie consécration. La dédicace est la consécration d’une église au culte divin. Ce que nous célébrons par la dédicace chaque année, c’est la raison profonde pour laquelle la cathédrale Notre-Dame a été édifiée : manifester l’élan de l’homme vers Dieu.

La cathédrale est née de la foi de nos aïeux. Elle manifeste la confiance en la bonté du Christ, son amour plus fort que la haine, de sa vie plus forte que la mort ainsi que la tendresse de nos parents pour la Vierge Marie, sa mère, qu’il nous a confiée comme son bien le plus précieux juste avant de mourir sur la croix.

Cette cathédrale est née de l’espérance chrétienne qui perçoit bien au-delà d’une petite vie personnelle centrée sur soi pour entrer dans un projet magnifique au service de tous, en se projetant bien au-delà d’une seule génération.

Elle est née aussi de la charité, puisque ouverte à tous, elle est le refuge des pauvres et des exclus qui trouvaient là leur protection. D’ailleurs, l’Hôtel-Dieu, qui fût toujours associé à la cathédrale, était le signe de cet accueil inconditionnel des pauvres et des malades.

Avons-nous honte de la foi de nos ancêtres ? Avons-nous honte du Christ ?

Oui, cette cathédrale est un lieu de culte, c’est sa finalité propre et unique. Il n’y a pas de touristes à Notre-Dame, car ce terme est souvent péjoratif et ne fait pas droit à ce mystère qui pousse l’humanité à venir chercher un au-delà de soi. Ce bien cultuel, cette richesse spirituelle, ne peuvent être réduits à un bien patrimonial. Cette cathédrale, œuvre commune au service de tous, n’est que le reflet des pierres vivantes que sont tous ceux qui y pénètrent.

Peut-on vraiment par ignorance ou par idéologie séparer la culture et le culte ? L’étymologie elle-même montre le lien fort qui existe entre les deux. Je le dis avec force : une culture sans culte devient une inculture. Il n’est qu’à voir l’ignorance religieuse abyssale de nos contemporains en raison de l’exclusion de la notion divine et du Nom même de Dieu dans la sphère publique en invoquant une laïcité qui exclut toute dimension spirituelle visible.

Comme tout édifice, la cathédrale comprend une pierre angulaire qui porte l’ensemble du bâtiment. Cette pierre angulaire, c’est le Christ. Si nous retirions cette pierre, cette cathédrale s’effondrerait. Elle serait une coquille vide, un écrin sans bijou, un squelette sans vie, un corps sans âme.

La cathédrale est le fruit du génie humain, c’est le chef-d’œuvre de l’homme.

La personne humaine est le fruit du génie divin. C’est le chef-d’œuvre de Dieu.

Quand les deux se rejoignent en la personne de Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, s’accomplit alors véritablement l’Alliance entre le transcendant et l’immanent (Ciel et terre). C’est ici et maintenant dans cette cathédrale, à chacune de nos eucharisties célébrées, que se réalise cette Alliance, quand la chair du Christ partagée par tous, nous ouvre à la vie éternelle.

C’est peu de dire que nous sommes heureux de célébrer cette messe pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à l’homme sa vocation sublime.

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris

 

La presse internationale parle du pèlerinage (article traduit)

Par Courtney Grogan

Chartres, France, le 13 juin 2019 / 03h01 ( CNA ) .- En trois jours, plus de 14 000 catholiques ont parcouru 100 km à pied de Paris à la Cathédrale de Chartres dans le cadre d'un pèlerinage annuel de prière et de pénitence organisé à la Pentecôte.

Les pèlerins du monde entier ont parcouru la campagne française du 8 au 10 juin, priant le chapelet, chantant et parlant ensemble, ne s'arrêtant que pour la messe et pour camper pendant la nuit.

«Chaque année, c’est un grand moment car nous pouvons quitter notre travail, quitter Paris, tout laisser pour nous concentrer sur notre foi et notre prière. Je pense que c'est le sommet spirituel de notre année ", a déclaré à CNA Raphaëlle de Feydeau, une parisienne de 31 ans.

Feydeau participe depuis trente ans au pèlerinage de Chartres avec sa famille le week-end de la Pentecôte. Sa mère la portait tout au long du chemin quand elle était petite.

"Quand nous marchons, parfois nous sommes en silence, parfois nous chantons, nous prions et nous avons le temps de nous parler", a ajouté la mère de Raphaelle, Sybil Feydeau, "C'est un bon endroit pour rencontrer Christ et sa vie et décider de ce que je pourrais faire de mieux… Qu'est-ce que Dieu veut que je fasse de ma vie? "

La tradition de marcher de Notre Dame à la cathédrale de Chartres remonte au 12ème siècle comme une étape du chemin du Camino de Santiago. La cathédrale de Chartres, construite entre 1194 et 1220, a été une importante destination de pèlerinage dans l’histoire française en raison de son relique du voile de la Vierge Marie et de sa rosace bleue représentant Marie tenant le Christ.

Aujourd'hui, le pèlerinage de Chartres à la Pentecôte est le plus important de ce type en Europe occidentale, tant en nombre de participants qu'en distance parcourue.

La messe d'ouverture du pèlerinage, qui a traditionnellement lieu à Notre-Dame de Paris, a été déplacée cette année dans la deuxième plus grande église de Paris, San Sulpice, en raison des dégâts causés par un incendie qui a détruit la flèche et le toit en bois de Notre-Dame en avril.

Le pèlerinage est divisé en quatre groupes d’âges de difficulté et de rythme variables, y compris un «groupe familial» dans lequel les parents ayant des enfants de 6 ans et moins campent et marchent ensemble sur une partie du parcours.

Un grand nombre des participants au pèlerinage faisaient partie de groupes de jeunes ou de troupes de surveillance catholiques, qui marchaient ensemble portant des drapeaux représentant leur pays ou leur région, des croix et des banderoles à l'image du saint patron choisi.

Une Irlandaise de 16 ans portait le drapeau irlandais sur lequel étaient peintes les pieds d'un bébé pour représenter son intention de prière pour les enfants à naître après la légalisation de l'avortement dans son pays. Un couple de fiancés portugais a fait le pèlerinage ensemble afin de consacrer leur état de vie à Marie. Une délégation néo-zélandaise portait la bannière d’un saint français, Peter Chanel, martyrisé en tant que missionnaire en Océanie.

Des catholiques de Syrie, d'Irak, du Liban et d'autres pays du Moyen-Orient ont participé au pèlerinage avec un groupe représentant l'organisation française SOS Chrétiens d'Orient. Le groupe humanitaire a également organisé deux pèlerinages simultanés pour les catholiques en Irak et en Syrie le week-end de la Pentecôte, en solidarité avec la marche de Chartres.

Majd Kassouha, un Syrien de 26 ans, a déclaré que son intention de participer à son pèlerinage était une prière pour la paix.

«J'ai prié pour la paix, en particulier en Syrie et dans le monde entier, car je ne veux pas que d'autres personnes vivent ce que j'ai vécu, mon expérience», a déclaré Kassouha à l'AIIC. Lui et sa famille sont restés à Alep tout au long de la guerre civile dans le pays et ont déclaré avoir été témoins de la mort de nombreux amis et membres de sa famille.

«Nous devons prier… nous ne pouvons rien faire sans prier. Nous sommes si faibles. C'est mon expérience », a déclaré Kassouha, catholique melkite âgée de 26 ans. "Nous avons besoin de ce temps pour réfléchir à nos vies et faire une méditation."

On pouvait souvent voir les aumôniers des prêtres marchant derrière les groupes de pèlerinage en entendant les confessions des jeunes participants. Chaque groupe avait un aumônier qui a animé des méditations sur les saints et une catéchèse sur la doctrine sociale de l'Église et le thème du pèlerinage de cette année, «La paix du Christ à travers le règne du Christ», tout en marchant.

Depuis 1983, le pèlerinage de la Pentecôte est organisé par Notre-Dame de Chrétienté, actuellement dirigée par le laïque Jean des Tauriers et l'aumônier, le père Alexis Garnier de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre.

Parce que tant de gens sortent dans la rue pour regarder passer le pèlerinage, les organisateurs ont ajouté cette année une «équipe d'évangélisation» pour dialoguer avec les curieux, a expliqué le vice-président de Notre-Dame de Chrétienté, Hervé Rolland.

"Chaque année, des gens nous demandent s'ils peuvent nous suivre, a déclaré Rolland à l'AIIC. Il y a deux ans, une dame a été frappée par les enfants qui marchaient ... elle a demandé:" Puis-je vous suivre? " Elle l'a fait et six mois plus tard, elle a demandé à être baptisée. "

Rolland a déclaré que de nombreuses vocations avaient également été découvertes ou confirmées chez les jeunes alors qu'ils marchaient dans la prière du pèlerinage.

Trois messes ont eu lieu au cours du pèlerinage, chacune sous une forme extraordinaire, bien que de nombreuses messes privées aient également été dites. La messe de la Pentecôte a eu lieu dans un champ à la campagne au milieu des 20 kilomètres de la journée.

La messe culminante a été célébrée dans la cathédrale de Chartres par Mgr André-Joseph Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles.

«Je veux dire quelque chose aux pèlerins: l'Église catholique, peu importe ce que l'on dit, reste la plus belle multinationale du monde, la multinationale de la foi, de l'espoir et de la charité. Même si nous traversons des moments difficiles, nous devons toujours dire le credo avec conviction: je crois que l’Église est une, sainte, catholique et apostolique. Nous devons nous rappeler que c'est sacré », a déclaré l'archevêque Léonard à EWTN.

«En cette période troublée comme la nôtre, partout, mais surtout dans des pays comme la France ou la Belgique, mon pays, il y a beaucoup de confusion après la série de scandales auxquels nous avons été confrontés, les gens doivent absolument garder quelque chose de solide. Je pense qu'une initiative comme le pèlerinage de Chartres aide les gens à devenir plus forts dans la foi et dans l'espoir. ”

JD Flynn 
CNA Rédacteur en chef de 
Catholic News Agency

samedi 15 juin 2019

LA PMA sans père, c'est quoi ?

Tous les enfants naissent de l’union d’un homme et d’une femme : son père et sa mère. Elargir la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes n’est pas anodin. Étendre la PMA cela signifie fabriquer volontairement des enfants privés de leur père toute leur vie ; priver ces enfants de toute leur famille paternelle ; faire financer par l'Etat un acte médical pour des femmes a priori fécondes ; ouvrir la porte au commerce international de gamètes (puisque nous connaissons déjà une pénurie) ; Etendre la PMA aux femmes seules ou aux couples de femmes c’est rendre la France complice de pratiques indignes de la France, pays des droits de l’Homme. Et alors ! Nous, avocats, parents, députés, ministres, professionnels de l’enfance, citoyens : devrions-nous laisser faire ça en silence ?

vendredi 14 juin 2019

Boulevard Voltaire : "Au pèlerinage de Chartres, on reprend espoir pour la France !"

Alors que cette année encore, des dizaines de mosquées ont ouvert leurs portes, que deux séminaires, a contrario, ont mis la clé sous la leur, et que le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 800 actes anti-chrétiens en France, le catholicisme, moribond, est-il en train de s’effacer dans notre pays, comme on l’entend dire souvent, au profit d’une autre religion, elle bien vivace ?
Le pèlerinage de Chartres 2019, avec ses 14.000 pèlerins de 21 ans en moyenne, et qui a connu encore cette année une croissance de 10 % de ses effectifs, tend à démontrer l’inverse…
Regardez, un reportage à ne pas manquer ! Notre Dame de Chrétienté remercie chaleureusement Jean Bexon, réalisateur de ce reportage pour Boulevard Voltaire.

 

Messe d’action de grâce du pèlerinage le jeudi 20 juin 2019 à PARIS

Chers amis, 

Veuillez noter que la messe d'action de grâce pour notre 37e pèlerinage de Chartres sera célébrée par l'abbé Garnier, aumônier général du pèlerinage. Cette messe aura lieu: 

JEUDI 20 JUIN 2019 à 19h30 
Fête du Très Saint Sacrement 
en l’église Sainte Odile (
 2 avenue Stéphane Mallarmé, 75017 PARIS ) 

Venez nombreux ! Apportez vos bannières de chapitre !

A l'issue de la cérémonie tous ceux qui le souhaitent pourront se réunir pour un dîner dans la crypte. Une participation sera demandée à l'entrée (prix indicatif du dîner: 10€). 

Par ailleurs, voici quelques annonces importantes:

  1. Objets trouvés : de nombreux objets ont été rapportés au secrétariat. Ne tardez pas à nous envoyer un mail à l'adresse information@nd-chretiente.com en décrivant le plus précisément possible l'objet perdu. Evitez si possible de téléphoner au siège de l'association. 
    Pour les objets perdus dans les trains spéciaux au retour de Chartres : envoyer un mail à objetstrouves.pmp@challancin.fr en décrivant ledit objet avec le plus de précisions possibles. Une réponse sera donnée par mail dans les 3 / 4 jours. 
    A partir du vendredi 28 juin, les objes non réclamés seront donnés à des troupes scoutes ou à des associations caritatives. 
  2. Pour poursuivre la réflexion au-delà du pèlerinage, nous vous invitons : 
     à reprendre votre livret du pèlerin 2019. Vous y trouverez l’essentiel des méditations qui furent proposées au cours des trois jours,
     à consulter le site de Notre Dame de Chrétienté pour connaître les activités d'été proposées par certains chapitres (ces activités sont également indiquées dans le livret du pèlerin page 231 et suivantes), ou les dates des retraites prêchées par les communautés qui nous ont accompagnées pendant le pèlerinage.


Espérant pouvoir compter sur votre présence pour la messe d'action de grâce, 

Très amicalement, 

Notre-Dame de Chrétienté 


 

Breizh Info : retour sur le pèlerinage de Chartres ( 13/06/2019)

Cette nouvelle édition du pèlerinage de Pentecôte de Paris à Chartres a une nouvelle fois été une grande édition…

Grande édition par la taille, environ 15 000 pèlerins, tous plus jeunes les uns que les autres. Une moyenne d’âge très jeune dans les chapitres (groupes de pèlerins). Des chapitres toujours plus nombreux, 1 200 pèlerins étrangers courageusement venus de loin pour marcher sur nos routes françaises.

Grande édition par la capacité d’adaptation des services à se déployer au dernier moment à Saint-Sulpice, et non sur le parvis de Notre-Dame de Paris comme d’habitude, à pousser les limites du bivouac de Choisel et de Gas, à organiser plusieurs routes pour les chapitres enfants, familles et adultes, à servir toujours plus de soupe et de petit-déjeuner le matin avant le départ de la marche… D’autant qu’avec le nombre de pèlerins toujours croissant, c’est toujours un exploit technique de déplacer sur deux lieux, une ville comme Quimperlé sans qu’aucun incident majeur ne soit à déplorer.

Grande édition évidemment par sa dimension spirituelle, menée de main de maître par tous les acteurs, tant de l’organisation que du clergé, investis depuis un an pour la préparation de cette édition, avec la présence de Monseigneur Léonard, Primat de Belgique, de Monseigneur Christory, évêque de Chartres, et de nombreux prêtres issus des communautés traditionnelles.

Grande édition pour l’enjeu proposé : « la paix du Christ par le règne du Christ », sous les patronages de sainte Jeanne Beretta Molla, mère de famille, du bienheureux Frédéric Ozanam, fondateur de la société Saint-Vincent-de-Paul et des saints Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Ces modèles ont permis aux pèlerins d’avancer sur les thèmes de la dignité de la personne, de la primauté du bien commun, et de la responsabilité tirés de la doctrine sociale de l’Église, avec une invitation à se former pour agir.

jeudi 13 juin 2019

Sur les routes de Chartres, 14 000 pèlerins à la recherche du bien commun (Valeurs Actuelles - 13 juin 2019)

Pour sa 37e édition, le pèlerinage de Pentecôte de Notre-Dame de Chrétienté a entrainé des dizaines de milliers de pèlerins sur les chemins de Beauce en leur offrant une réflexion sur l’application de la doctrine sociale de l’Eglise dans la société.

 

« Comment nier les racines chrétiennes de la France lorsqu’on a vu l’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame de Paris ? Ce feu survenu le 1er jour de la semaine sainte est un avertissement et un appel : votre génération, chers pèlerins de Chartres, aura à reconstruire une cathédrale et une société chrétienne. Notre Dame de Chrétienté, en votre nom et avec la grâce de Dieu, y participera » déclarait ce lundi Jean de Tauriers, président de l’association Notre-Dame de Chrétienté, aux milliers de pèlerins ayant accompli le pèlerinage annuel fondé en 1984 entre Paris et Chartres, lors du week-end de Pentecôte.

  Le long des plaines de la Beauce, sur les traces de Charles Péguy, c’est plus de 14 000 pèlerins qui, cette année, ont relié les quelque 100 kilomètres séparant la capitale de la cathédrale à la verte toiture. Leur route fut ponctuée de méditations et réflexions sur le thème de l’année, la paix du Christ par le règne du Christ, qui reprend les premiers mots de l’encyclique de Pie XI Quas Primas de 1925, avec trois pans dévolus à chaque journée de marche : La dignité de la personne, la primauté du bien commun et la responsabilité. Une réflexion tout à fait d’actualité à l’heure où des Français se déchirent sur le sort de Vincent Lambert, où les gilets jaunes réclament davantage de justice sociale. Face à la « déconstruction des fondements même d’une société et d’une civilisation », Notre-Dame de chrétienté affiche son refus de renoncer aux idées de société, lois ou encore institutions publiques, notions qui furent « assumées et souvent développées par l’Eglise. » Le thème de cette année enjoint donc le chrétien à réfléchir et à « se former sur son pouvoir d’intervention », « forger les intelligences dans les vérités essentielles de la Doctrine sociale de l’Eglise ». Comme l’explique Jean de Tauriers, « il s’agit d’expliquer le terme de Chrétienté à une époque où l’on s’interroge sur nos racines chrétiennes. Il y a souvent une confusion intellectuelle sur le terme de chrétienté où l’on imagine des croisés en armure alors que celle-ci est une application de la doctrine sociale de l’Eglise dans la société. L’Eglise finit par se taire alors qu’elle a un enseignement très riche sur des sujets clefs. Cela nécessite de la pédagogie. »  

Etudiants, scouts, louveteaux, jeunes pro, mères de famille, religieux, prêtres : venus de toutes les régions de France et même de l’étranger (Etats-Unis, Vietnam Italie, Pologne, Russie, Moyen-Orient…) ces pèlerins, dont l’âge moyen est de vingt et un ans, ont usé leurs pieds, leurs cordes vocales et leurs chapelets le long des routes et des champs. Dès le samedi, à l’heure où blanchit la campagne, une colonne bariolée et animée, de six kilomètres de long, s’est mise en marche, oriflammes, drapeaux et bannières claquant au vent. Mais pour cette 37e édition, la messe d’envoi en rite extraordinaire et le départ n’ont pu se faire de la cathédrale de Paris en raison de l’incendie du 15 avril dernier. Avec l’aide des autorités civiles et religieuses, le choix s’est donc porté sur l’église Saint Sulpice, suffisamment proche de l’itinéraire habituellement emprunté pour traverser Paris et dotée d’un parvis assez vaste pour accueillir les milliers de pèlerins et les centaines de volontaires veillant à la bonne marche du pèlerinage. « Le défi est d’adapter l’organisation et les normes de sécurité au nombre toujours plus important de pèlerins », confie Jean de Tauriers. En effet, la progression est constante depuis sept ans et le nombre de pèlerins a augmenté de 50% en cinq ans. Cette année, la barre des 14 000 pèlerins a été franchie, avec une hausse des étrangers qui étaient plus de 1300. Le parisien matinal a pu ainsi voir défiler près de 280 chapitres aux dévotions variées, de Saint Georges à Saint Michel-père Hamel,  en passant par Notre-Dame de l’Ovalie. Nouveauté de l’année, le chapitre les pèlerins d’Emmaus était composé de marcheurs qui par binôme vont à la rencontre des passants ou habitants se trouvant aux abords du pèlerinage.

  C’est une jeunesse engagée et persévérante qui effectue ainsi sur le plus grand pèlerinage à pied d’Europe occidentale, dépouillée de son confort et à la merci des éléments, détrompant les pessimistes Cassandre qui ne voient en la jeunesse que des adolescents fêtards et ultra connectés. Cette jeunesse ne laisse pas de marbre et nombreux sont ceux qui été séduits par le pèlerinage. Ancien président du groupe NRJ et du club de rugby du Stade Français, Max Guazzini s’est dit « émerveillé » par le pèlerinage de Chrétienté, auquel il assiste depuis quatre ans. « Les drapeaux, les bannières, les messes majestueuses aux cérémonies qui ne videraient pas les églises témoignent d’une foi profonde. Je retrouve une France qui était entre parenthèse » confie-t-il. Lorsqu’il s’y est rendu pour la première fois, Paris était agité par les « Nuits debouts ». Max Guazzini s’est dit « stupéfait par le contraste entre la couverture médiatique dévolue à cent personnes et le silence observé autour de milliers de jeunes qui pèlerinent pendant trois jours sans le moindre incident ». Ce silence révèle peut-être une certaine gêne face à un évènement au succès croissant qui détrompe les prévisions journalistiques : une partie de la France reste christianisée, engagée, jeune, et cette année elle a prié et réfléchi sur la façon de maintenir et renforcer le bien commun dans notre société.  

Anne-Laure Debaecker 

mercredi 12 juin 2019

Découverte du nouveau chapitre missionnaire du pèlerinage de Chartres

Nous avons suivi « Les Pèlerins d’Emmaüs », un nouveau chapitre qui annonce le Christ aux passants croisés sur la route de Chartres. Du jamais vu au pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté.

Comme chaque année, ils ont parcouru près de cent kilomètres à pied en trois jours, jusqu’à la cathédrale de Chartes. Avant de parvenir place Saint Sulpice pour le départ, le chauffeur du bus annonce que son parcours est dévié « à cause d’une manifestation de scouts de France (sic) ». On mesure d’emblée l’incroyable oubli dans lequel les traditions chrétiennes les plus élémentaires sont tombées. C’est justement la raison pour laquelle un nouveau chapitre missionnaire est né comme si les vieux combats étaient périmés. L’attachement à la forme extraordinaire du rite (la marque de fabrique du pèlerinage), qui a longtemps suscité des débats chez les catholiques de France, n’est plus un sujet clivant. Face au vide, l’urgence de l’évangélisation a balayé nombre de querelles intestines et de « on n’a jamais fait comme ça ». Les « Pèlerins d’Emmaüs » sont constitués d’un petit noyau de marcheurs et de binômes qui vont rencontrer les badauds aux abords du pèlerinage. Une pratique totalement inédite, là où l’on estimait que porter publiquement sa foi avec les bannières sur le macadam suffisait. Même si ce pèlerinage a suscité nombre de conversions authentiques. Et un défi logistique, car il faut sans cesse remonter la colonne de pèlerins quand on s’est arrêté pour évangéliser.

 C’est en rejoignant le pèlerinage chaque année que Stanislas Choné, sa femme Maylis et quelques autres ont eu cette impulsion : « On se faisait arrêter dans la rue par des gens qui nous demandaient où on allait et qui nous confiaient des intentions de prière » : la population des petits matins à Paname, femmes de ménage, fêtards sortant de boîte de nuit, SDF en galère, prostituées, qui laissent peu à peu la place aux Parisiens pressés et aux touristes…

Stan et Maylis abordent leur premier badaud place Saint Sulpice. Rita est pressée, elle cherche le bureau de poste. Le pèlerinage ? Oui c’est bon, elle sait ce que c’est. « Dieu est là », dit-elle en mettant la main sur son cœur avant de réciter à brûle-pourpoint « Il a dit : “Allez, faites des disciples de toutes les nations”. » Une intention de prière ? L’armure se fend et surgit ce drame familial qui lui brûle le cœur : son fils dont le père a obtenu la garde en Guyane et qui lui a dit au téléphone : « Papa est un gros porc. » Les Pèlerins d’Emmaüs prieront ardemment pour eux pendant toute la marche. Puis nous croisons François, un sexagénaire chic du quartier qui s’attarde en regardant passer les pèlerins. On sent un brin de nostalgie pour sa jeunesse chrétienne, mais il confie avoir perdu la foi « après avoir lu les mémoires de Simone Veil : le mal, les camps, ça m’a fait douter ». Jésus qui est venu nous sauver jusqu’à se faire crucifier ? « J’y pense, mais je ne prie pas. »

« ET VOUS, VOUS ÊTES CROYANTE ? »

 Les intentions pleuvent pour les autres, les gens qui souffrent, les parents décédés, les personnes malades, mais beaucoup moins souvent pour soi. Pourtant, Stan et Maylis ne se mettent jamais en avant : « Dans notre sac à dos, nous apportons à Chartres nos problèmes et les vôtres, si vous avez une intention. » « Et vous, vous êtes croyante ? », demande notre binôme à une quadragénaire branchée qui s’extasie volontiers au passage de l’impressionnant défilé. « Un peu oui. Je mets des cierges dans les églises. » Elle trouve que « toutes les religions sont belles », mais bloque sur le fait qu’elles passent par « des personnes ». À Jésus, elle préfère le mot Dieu.

De tous ceux que notre binôme a abordés avant la sortie de Paris, ce sont les pauvres les plus réceptifs, comme Salvatore, qui embrasse l’image de la Vierge qu’on lui donne au passage, ces enfants qui arrivent à lire tout fiers l’inscription « Jésus = Dieu sauve » entourant les chapeaux de paille des Pèlerins d’Emmaüs, ou encore les trois migrants Burkinabés musulmans arrivés il y a une semaine et dont le visage s’illumine quand Stan leur dit que « nous croyons en un Dieu qui a envoyé son Fils par amour nous sauver par sa mort et sa résurrection, qu’Il vient dans nos vies, pour toute l’humanité, pour toi aussi Élias, comme pour moi ». « Ce qu’il adviendra ensuite, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint dont nous ne sommes que les pauvres instruments, dit l’abbé Augustin Cayla, un des piliers du chapitre, ancien aumônier scout de Stanislas, prêtre de la Fraternité Saint-Pierre qui officie au sanctuaire de Lourdes.

Il insiste sur l’humilité de la démarche pour ne pas qu’elle devienne un simple truc « tendance », une expérience hors-sol que certains font et pas les autres. « Un chrétien ne peut pas se dispenser du souci de la mission. L’enjeu est la Vie éternelle. Le point d’accord de toutes les initiatives missionnaires est que l’enfer existe et que le salut des âmes ne va pas de soi. Dieu peut sauver comme Il veut, mais c’est à nous de faire connaître les moyens du Salut. Jésus n’apporte pas juste un mieux-être. » Avec les membres du chapitre, il a rédigé le petit livre jaune qui est distribué aux passants qui le souhaitent : on y trouve notamment un topo sur la foi chrétienne en dix questions, miracle de clarté doctrinale. « À nous de parler plus simplement des vérités de foi, cela ne va pas “rabaisser” le message comme certains le craignent ; mettons-nous à la place des gens, ils ne nous comprennent plus. »

« LES GENS ONT SOIF »

Cet appel à évangéliser, « peut-être qu’en tant que “tradi” on l’a eu moins tôt, confie Philippe, un Pèlerin d’Emmaüs. On pensait témoigner par le fait d’être visibles, ostensibles, mais ton frère ne va pas se convertir juste parce qu’il voit passer le pélé dans la rue. Il faut l’échange personnel. Le Christ nous parle personnellement. » Sortir de sa zone de confort, c’est ce qui a été le plus dur pour ces apprentis missionnaires. Pour Ghislain, un terrassier d’une cinquantaine d’années, le détonateur a été les discussions avec les jeunes intérimaires du bâtiment, quand il a travaillé pour une communauté religieuse : « Chacun vit dans son cocon, mais les gens ont soif. On parle davantage de miséricorde maintenant. C’est très enthousiasmant d’aller vers les autres pour annoncer la Bonne Nouvelle, parler de l’amour de Jésus. On n’avait peut-être pas assez perçu ça, moi le premier. Il faut sans cesse apprendre à se laisser porter par l’Esprit Saint, ne pas lutter tout seul avec ses propres forces. »

Un autre confie : « Ça fait sortir de soi-même, toucher les gens autrement que par le raisonnement. Pour qualifier cette rencontre de l’autre, c’est le mot tressaillement qui me vient à l’esprit », dit-il en évoquant la visite de Marie à sa cousine Élisabeth. « On est dans la mission donc on s’adapte, on fait des ponts entre Pie V et Paul VI, sourit Benoît. La mission nous évite de rester entre nous comme les seuls à avoir la vérité. » Étienne ajoute : « Au début, les relations entre tradis et non-tradis étaient très tendues, c’était l’époque où la question était : “Où est ton camp ?” Il y a eu des fausses et des vraies peurs. Depuis les années 2000, il a été largement temps de panser les blessures et d’entrer dans l’espérance. » Un abbé qu’ils connaissent passe à proximité : « Et du coup, les musulmans, ils ont vu la lumière ? », lance-t-il blagueur. « On sème », répondent-ils en chœur.

Ami de Stan du temps des scouts, le jeune Gauthier est le chef du chapitre. S’il a déjà fait plusieurs fois le pélé, il a découvert l’évangélisation de rue en préparant celui-ci avec des piliers de la communauté Aïn Karem et des jeunes d’Anuncio : « J’ai trouvé ça génial d’humilité parce qu’on se met à nu et que ça nous fait toucher du doigt la France, la misère dans laquelle on est tombé, la souffrance. Je n’ai pas un talent d’orateur, je ne suis pas théologien, mais quand on voit des gens parler vingt minutes dans la rue avec les mots justes, en parlant simplement sans faire de grandes phrases, on voit la force de l’Esprit Saint. » En marchant et en évangélisant, ils avaient le cœur tout brûlant.

Propos recueillis par C.H – Famille Chrétienne – 11 Juin 2019-06-12

LA MISSION : VOIE D’UNITÉ

« La mission fait partie de la vocation de ce pèlerinage », nous confie son discret président Jean de Tauriers venu rejoindre les Pèlerins d’Emmaüs à la pause du matin. « Ce qui est plus difficile, c’est d’aller directement vers les personnes. Le pèlerinage, comme une société chrétienne en miniature, est une grande aide pour ces missionnaires aux avant-postes. » Pour lui, à 2,5 % de pratiquants réguliers en France, les catholiques ont vocation « à se soutenir, à se rapprocher, même si chacun garde ses préférences. Il y a ici une forte identité, même si les gens viennent de partout. Un attachement au rite traditionnel, même si beaucoup fréquentent le rite ordinaire de temps en temps ; un enseignement doctrinal, une grande exigence parce que 100 kilomètres c’est dur, même spirituellement »

 

mardi 11 juin 2019

Chartres 2019 : la presse en parle

Revue de presse du 37e pèlerinage de Pentecôte:

 

 

Chartres 2019 : reportage KTO

"Familles, étudiants, enfants, prêtres et consacrés, venus de toute la France et parfois de bien plus loin, ils marchent trois jours pour vivre un temps de ressourcement spirituel. Le premier bivouac est à 40 kilomètres."

Lundi 10 juin 2019

Mot de clôture de l'Abbé Garnier, Aumônier de Notre-Dame de Chrétienté

Merci cher Monseigneur, pour cette belle messe et votre homélie d'envoi en mission. Merci du long voyage consenti pour venir jusqu'ici,parmi nous! Je confie à votre prière les pèlerins rencontrés, ces visages et ces âmes que vous emporterez demain jusqu'à un autre sanctuaire marial, à ND du Laus.

Merci à vous, Monseigneur Christory, pour votre accueil paternel et bienveillant, votre présence au milieu des pèlerins hier et aujourd'hui !

Merci à vous, cher père Blondeau, recteur de cette cathédrale, ainsi qu'aux personnes mobilisées pour organiser cette belle messe de clôture.

Un chaleureux remerciement aux quelques 800 bénévoles qui ont oeuvré une fois de plus pour prendre soin de vous, chers pèlerins, des pieds à la tête en passant par le cœur.

Merci aux nombreux prêtres, séminaristes, religieux et religieuses qui ont accompagné la colonne.

 

Amis pèlerins, chers enfants, chères familles, chers jeunes et anciens,

 

Au tympan de la cathédrale, comme tant de pèlerins depuis 900 ans, vous avez salué la Majestas Domini, le Christ glorieux et paisible entre les 4 vivants, et les vieillards pleins de louange de d'adoration :

 

O Seigneur Jésus Christ, hier et aujourd'hui,

alpha et omega, principe et fin,

à Vous les temps et les siècles,

à Vous gloire, puissance, souveraineté

pour tous les siècles jusqu'à l'éternité, amen !

 

Peut-être aussi avez-vous murmuré ;

que vous rendrai-je, Seigneur, pour tout ce que Vous m'avez donné?

Maintenant, Seigneur, qu'attendez-vous de moi ?

 

Un américain disait des soldats qui engagent leur propre vie pour servir leur pays au milieu de bien des dangers;

Some of them give all for that

all of them give something for that

pour cette cause, quelques uns donnent tout,

et tous donnent quelquechose.

 

Les martyrs et confesseurs qui trônent au portail sud de la cathédrale sont ces quelques-uns qui déjà ont tout donné. De même les protecteurs et amis spirituels de ces 3 jours ; Ste Jeanne Beretta Molla, le Bienheureux Frederic Ozanam, les Saints Louis et Zélie Martin... Ils vous regardent, ils vous interpellent.

Pourra-t-on en dire autant de vous, demain, pour servir le Christ et son règne?

« Il me semble que j'ai une autre âme. Je sens que je donnerai à Dieu tout ce qu'il me demandera». Ainsi parlait Psichari, le grand converti du 20° siècle, revenu à la foi, et venu ici même, en ce lieu, pour rendre grâce.

Vous aussi, vous repartez avec « une autre âme », refaite dans l'eau vive de la grâce et la lumière de la verité, dans la force et la douceur du Saint Esprit. Vous repartez « gonflés à bloc », comme les Apôtres au sortir du Cénacle, comme les milliers de convertis de la première Pentecôte. Vous repartez dans l'action de grâce, conscients de n'être pas seuls, jamais!

Parfois, à nos regards trop humains, le règne du Christ dans l'Eglise, dans le monde, en particulier en France, cela semble si difficile et si compromis! On semble si loin de la paix du Christ, la grande paix du Ressuscité! Mais non...

Il n'est point de place faible, là où il y a des gens de cœur!

Soyez ces « gens de cœur », et vos familles, vos écoles, vos unités scoutes, vos paroisses, vos associations, vos communautés seront les places fortes du Règne de Jésus! Soyez ces « grands brûlés et grands brûlants » du Sacré Coeur. Retenez l'exemple de vie de ces martyrs et confesseurs, les mots de Psichari, et la question essentielle:

Qu'est-ce que le Christ attend de moi?

Que lui donnerai-je pour avoir tant reçu durant ce pèlerinage ?

Comment, à quelle place pourrai-je servir son règne éternel et universel, règne de vérité et de vie, règne de sainteté et de grâce, règne de justice, d’amour et de paix?

Amis pèlerins, bon retour à vos demeures! Sous le voile de Notre Dame, signe de sa protection maternelle, je dépose les fruits spirituels présents ou à venir de ce pèlerinage.

 

Ite missa est! Deo gratias !

 

 

 

Notre Dame de Chartres

Je suis noire, mais je suis belle,

Couleur des immenses labours

Dont la Providence éternelle

Nourrit le blé, couleur de jour,

Et, comme la glèbe, je porte,

À l’insu de mes laboureurs,

Le pain secret qui réconforte

Aussi bien que les corps, les coeurs.

Ce bon peuple m’a devinée,

Avant la naissance de Dieu,

Comme divine et désignée

Pour alléger le poids des cieux.

Parmi les divinités sombres

Qui régnaient sur ce vieux pays,

Filles de la peur et de l’ombre,

Je fus la seule qui sourit.

Et, suspendus à mon sourire,

Les prêtres du chêne et du vent

Entrevoyaient l’immense empire

D’un Maître plus doux et plus grand.

Ainsi s’éleva mon image

Sous le fardeau fleuri des dons

Dont ils couronnaient mon visage

Comme une offrande au Dieu sans nom,

Et nul ne se doutait encore,

En ce sourcilleux Occident,

Que je portais en moi l’aurore

En train de poindre à l’Orient.

Je suis noire, mais je suis belle,

Mon peuple a compris ma beauté.

Il fut, avant la foi, fidèle

Et je lui dois fidélité.

Sur la plaine qu’il a fouie,

Je pousserai deux hautes tours

Pour que ses moissons soient bénies

De leur grande ombre, chaque jour.

Comme une motte, sous l’église,

Je germe – et ne cesserai plus

D’enfanter la Grâce promise

À mon peuple : l’épi Jésus.

Henri Ghéon, 1875-1944

3ème méditation : travailler pour rendre possible et aisée une vie digne de l'homme et du chrétien

« Créer des conditions sociales capables de rendre à tous possible et aisée une vie digne de l’homme et du chrétien. » Pie XII (discours du 1er juin 1941 – CEC § 1942)

Est-ce bien le moment de parler « politique » ? Nous sommes en pèlerinage, pour prier, pour nous convertir. En fait, en pèlerinage comme ailleurs, l’homme reste un animal politique, un être intelligent vivant en société. C’est « dans notre ADN », si l’on peut dire... Dans notre nature. Cela concerne même notre salut, puisque, comme le disait Charles Péguy, « on ne se sauve pas tout seul, on ne va pas au ciel tout seul, il ne faut pas arriver là-haut tout seul ».

Peut-on parler politique en pèlerinage, comment, pourquoi?

« Une société est un ensemble de personnes liées de façon organique par un principe d’unité qui dépasse chacune d’elles. […] Par elle, chaque homme est constitué “héritier”, reçoit des “talents” qui enrichissent son identité et dont il doit développer les fruits (cf. Lc 19, 16. 19). À juste titre, chacun doit le dévouement aux communautés dont il fait partie et le respect aux autorités en charge du bien commun. »

L’homme vit dans des sociétés. C’est un peu une réalité en cercles concentriques, si vous voulez : famille - école - travail - relations de voisinage - associations - région - pays. Il fait aussi des lois.

À l’inverse, les sociétés dans lesquels il vit font l’homme. Elles influencent son comportement. Elles le modèlent. Elles sont une aide (ou un frein !) pour que l’homme atteigne sa fin (son but). Le but ultime de l’homme est de louer, honorer, aimer et servir Dieu. Le Pape Pie XII a repris cette vérité de façon particulièrement frappante : « De la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes. » Regardez ces champs de blés aperçus en Beauce. Si leur culture a pour but ultime le blé et la nourriture des hommes, néanmoins la terre féconde et propice en est une condition nécessaire.

Nous le constatons aussi en voyant l’état actuel de notre société. Les « structures de péché », lois, pratiques, poussent souvent au mal et empêchent le bien. La liste est longue : lois contre la vie promulguées sous prétexte d’aide aux cas de détresse... Dénaturation du mariage, devenu « union interchangeable à 2 ou 3 », entre hommes ou entre femmes... Manipulation de l’enfant à naître, conçu artificiellement (PMA)... grandi hors du sein maternel (GPA)... Terrorisme de la finance au motif du « profit à tout prix », y compris au prix de la santé, de l’intégrité physique et morale de nombreux professionnels et de familles. Le légalisme froid accélère cette perte de repères, cet affaiblissement du bon sens moral.

 

Alors que faire ?

Il ne suffit pas d’être lucide là-dessus... Et encore moins de se lamenter.

L’objectif : la chrétienté, c’est « créer les conditions… » Mais il n’y a pas de société parfaite ici-bas. La chrétienté n’est pas un rêve, une utopie, un club de happy few ! Ce n’est pas le Paradis sur terre... C’est un effort humble et sans cesse recommencé. Une action qui réunit tous les hommes de bonne volonté Cet effort n’est pas réservé aux seuls catholiques ou chrétiens. Faisons donc « cause commune » sur ce sujet ! Car tout homme de bonne volonté, ayant le souci du bien commun et poussé par le bon sens, peut rejoindre cette cause. Elle concerne la loi naturelle, inscrite dans le coeur de tout homme.

Retrouver une juste hiérarchie des valeurs

Le Catéchisme nous donne des pistes : retrouver « la juste hiérarchie des valeurs » - ne pas « chosifier les personnes humaines » - favoriser partout l’exercice des vertus. Un terrain d’action concerne le rapport du chrétien à l’argent. Aujourd’hui l’enrichissement est vu comme fin en soi (inversion fin-moyens) par quelques grandes sociétés imposant leur vue aux États-Nations. Alors l’être humain est « reprogrammé » pour devenir un producteur consommateur, une valeur relative. « Moraliser » ce domaine d’activité par une vue juste des biens, de leur valeur, de leur ordre d’importance est un possible terrain d’action.

Retrouver les règles du jeu de la vie en société : Nos sociétés humaines, grandes ou petites, ont des « règles du jeu ». Là encore, les bonnes intentions ne suffisent pas ! Il faut connaître ces règles pour (re)bâtir avec efficacité dans la durée.

Le principe de subsidiarité : la responsabilité d’une action publique, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont concernés. Aux associations éducatives et parentales l’initiative de fonder des écoles pour la transmission du savoir... puisque ce sont leurs enfants qui sont concernés ! En cas de limite de compétence, on passera à l’échelon supérieur. Bel équilibre entre compétence et autorité d’une part, initiatives bienfaisantes d’autre part ! Chacun peut ainsi exercer sa responsabilité, et prendre part au bien commun à son niveau. C’est un principe naturel, de bon sens, mis en valeur par la Doctrine sociale de l’Église, applicable à toute société grande ou petite !

Travailler à remplacer les lois mauvaises

La conversion prioritaire du coeur ne supprime pas l’obligation d’apporter aux institutions et aux conditions de vie, quand elles provoquent le péché, les assainissements convenables. (CEC 1888) Cette action porte en priorité sur « les points non négociables » (Benoît XVI), fondations d’une société : 1) le respect de la vie de la naissance à la mort naturelle ; 2) la promotion de la structure naturelle de la famille comme union entre un homme et une femme ; 3) le droit des parents d’éduquer leurs enfants.

Nous pouvons et devons tous nous engager

Nous ne sommes pas tous appelés à devenir maire, député, ou patron d’une grande entreprise … Mais nous sommes (ou serons) tous appelés à exercer des responsabilités concrètes... responsabilités familiales, scolaires, professionnelles, associatives et politiques.

Que choisir, que viser ? Ces conditions favorables pour « bien vivre », conformément à la dignité humaine, et faciliter le salut des âmes.

Cela demande 3 qualités : 1) le réalisme : « Dieu demande plus de nous la fidélité aux petites choses qu’Il met en notre pouvoir que l’ardeur aux grandes qui ne dépendent pas de nous. », 2) la conversion personnelle : « Sans moi vous ne pouvez rien faire », dit le Christ (Jean 15, 5). Seule la vie d’amitié et d’union avec Celui qui peut tout inscrira notre action dans la durée 3) le travail et la persévérance : les principes de Doctrine sociale de l’Église

nous donneront alors les directions sûres pour adapter notre action aux réalités changeantes et l’inscrire dans la durée.

C’est la vocation des fidèles laïcs, « appelés par Dieu à travailler comme du dedans à la sanctification du monde... en exerçant leurs propres charges... » Là donc, nous pouvons « chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles mises en ordre selon Dieu

2ème méditation : ma responsabilité, faire usage du bien

« Liberté, tu es la seule vérité » chante fièrement le choeur des esclaves dans Nabucco, l’opéra de Verdi. Cette liberté est celle à laquelle aspirent les Hébreux emmenés en captivité à Babylone après la destruction du temple de Jérusalem par Nabuchodonosor. « Liberté » est aussi le premier élément du triptyque républicain inscrit au fronton de nos mairies et de nos édifices publics. Cet engouement pour la liberté conduisit le pape Jean-Paul II à déclarer : « Dans certains courants de la pensée moderne, on en est arrivé à exalter la liberté au point d’en faire un absolu qui serait la source des valeurs. » (Splendor veritatis §32).

Qu’est-ce que la liberté ?

Nos contemporains définissent souvent la liberté comme le refus de toute contrainte, de tout déterminisme, de toute limite. Est-elle une indépendance absolue vis-à-vis de toute loi physique ou morale ? Aujourd’hui, l’homme moderne veut choisir son sexe comme la couleur de sa peau mais aussi décider souverainement de ce qui est bien et de ce qui est mal. Plus il est indéterminé plus il se sent libre. Chaque choix restreint sa liberté. Chaque engagement est une folie. D’où l’extrême réticence à s’engager dans le mariage, le sacerdoce ou la vie religieuse ou, de façon plus anecdotique à choisir ses témoins de mariage. Il n’est pas rare de voir chaque marié bénéficier de quatre, cinq, six témoins : refus de choisir !

Cependant personne n’aurait l’idée de critiquer la loi de la gravitation universelle qui contrarie pourtant la liberté de voler de ses propres ailes en s’affranchissant des lois de la pesanteur. C’est au contraire en ayant accepté ces lois et en ayant eu l’intelligence d’en utiliser d’autres que l’homme moderne a pu réaliser le rêve d’Icare : voler dans les airs.

La réalité est qu’il n’existe pas plus de liberté d’agir selon son gré dans le domaine moral qu’il n’en existe en astronomie, en physique, en chimie ou en physiologie.

Dès le Jardin d’Éden, Dieu a fixé la règle souveraine de tout comportement : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Genèse, II,16-17).

Il existe certes une possibilité physique de transgresser la loi morale. Comme existe la possibilité physique de se jeter du premier étage de la Tour Eiffel en prétendant récuser la loi de la pesanteur. Dans un cas comme dans l’autre les conséquences sont très rapidement désastreuses. Croyant s’être libéré de la loi naturelle ou divine, l’être humain est, en réalité, devenu l’esclave de ses passions, le simple jouet de réactions physico-chimiques.

Rien ne le distingue plus alors de l’animal. Posons-nous cette question importante : pourquoi l’homme est-il différent

de l’animal ?

Parce que l’homme a 2 spécificités que l’animal n’a pas : sa raison lui montre le bien à atteindre ; sa volonté lui fait se donner les moyens d’atteindre ce bien.

 

Être libre en société

La liberté du chrétien, c’est ainsi d’être affranchi de l’esclavage du péché. Cependant, de par sa nature, l’être humain est appelé à vivre en société… Contrairement à ce qu’affirmait Jean-Paul Sartre, les autres ne sont pas l’enfer, ils sont le moyen voulu par le Créateur pour rendre plus aisée à chaque personne, dans l’ordre temporel, l’obtention de la perfection physique, intellectuelle et morale, facilitant ainsi l’atteinte de sa fin surnaturelle.

La vie en société est plus qu’un fait, elle est un bienfait. Chacun est pris par ses responsabilités inhérentes à ses différents devoirs d’État – états d’enfants, de parents, de conjoints, de membres d’une cité, de professionnels, d’amis, de voisins, etc. État également d’enfants de Dieu, de baptisés, de rachetés, « d’héritiers de Dieu et de cohéritiers du Christ » (Rom VIII,17).

Tous ces états ne s’excluent pas les uns les autres mais se complètent et se hiérarchisent. La garde de l’enfant malade dispense de l’obligation d’assister à la messe dominicale, la visite trimestrielle à la grand-mère isolée passe avant la séance de cinéma avec les copains, la révision des examens passe avant le voyage à Bali, etc. La liberté est toujours un effort, le

résultat d’un travail sur soi-même. Elle est une suite de choix assumés et éclairés par la parole du divin maître : « La vérité vous libèrera » (Jean VIII, 32). Hors de la vérité, l’homme est esclave de l’erreur et du péché.

 

L’objection de la conscience éclairée

La société moderne, à rebours de ces réalités, est par nature hostile à la famille, lieu par excellence de la transmission non choisie. Ce monde sans repères ne peut qu’être imprévisible et donc anxiogène. Il charrie avec lui son lot d’insécurité radicale (séparations, divorces, etc.), de solitude grandissante (malgré les centaines de pseudo amis sur Facebook) et finalement de souffrances et d’échecs. Le chrétien est aussi balloté par la tempête mais il dispose d’une boussole : les commandements de Dieu, explicitation simple et pédagogique

de la loi naturelle gravée au fond du coeur de tout homme. Cette loi est indiquée à chacun par sa conscience. Cependant, la conscience n’est pas la lumière, elle est l’oeil qui regarde la lumière. Il existe des consciences obscurcies comme il existe des illusions d’optique. La conscience doit à

chaque instant être purifiée et éclairée : « La conscience n’est pas un juge infaillible : elle peut se tromper » (Veritatis Splendor §62). L’obligation morale de suivre sa conscience n’est pas une revendication subjective mais un impératif de fidélité à un ordre, à des règles objectives qui nous sont extérieures mais qui sont la condition de la cohérence entre ce que nous sommes (notre destin, nos convictions) et nos actions.

Dans une société apostate, matérialiste, hédoniste, le chrétien qui souhaite rester fidèle doit accepter d’être différent des autres hommes. Il doit se préparer à poser des actes en rupture avec les valeurs dominantes du monde, par fidélité à la radicalité de l’évangile. Un acte intrinsèquement mauvais ne peut jamais devenir acceptable en fonction de son éventuelle intégration dans une bonne perspective générale (cf. Veritatis Splendor § 55) et : « Il n’est pas licite de faire le mal en vue du bien ».

Il n’est ainsi jamais légitime de recourir à l’avortement, de légitimer les unions homosexuelles, de dissocier dans l’acte, que l’on n’ose plus qualifier de conjugal, l’union de la procréation mais aussi de mentir avec la volonté de tromper une autorité légitime dans l’exercice de ses attributions, de verser un injuste salaire, de blasphémer, d’apostasier (cf. le film Silence de Martin Scorcese).

Ainsi en 1999, contre l’avis des évêques allemands, Jean-Paul II interdit aux centres d’accueil pour les femmes, gérés par l’Église catholique, d’émettre les « attestations d’entretien », nécessaires avant tout avortement en Allemagne. Il fallut attendre 2006 pour que l’épiscopat allemand obtempère. Les professions de santé (médecins, pharmaciens, infirmières, sages-femmes) sont particulièrement concernées par cette objection de conscience mais la liste n’est malheureusement pas exclusive. Ainsi de graves questions morales peuvent se poser dans les industries pharmaceutiques ou d’armement mais aussi dans des entreprises qui nuisent gravement à l’environnement, exploitent des enfants dans les pays sous-développés

ou perturbent de fragiles équilibres politiques pour « faire du business ». Sans oublier la participation à des guerres objectivement injustes ou la complicité avec un appareil d’État ennemi de la loi naturelle, au service d’intérêts particuliers et non du bien commun.

Le but de la vie de chacun sur terre est, après ce bref séjour, de mériter le Ciel. Le fait d’avoir été président de ceci ou directeur de cela sera d’une piètre utilité au moment de comparaître devant le juste Juge. Le risque d’un lent glissement sous des airs de fidélité est une réalité.

De plus, « Il faut vivre comme l’on pense, autrement l’on finit par penser comme l’on vit » (Paul Bourget). L’unité de vie est la condition de la paix intérieure qui peut être conservée même au coeur des plus furieux combats. Si, à la fin des temps, « il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu » (Luc XII,2), cette perspective est parfois bien lointaine. Plus prosaïquement, sommes-nous prêts à partager avec nos parents, notre conjoint, nos frères et soeurs, notre patron, nos collaborateurs, nos amis, cet acte que nous venons de poser, cette parole que nous venons de prononcer ? Si ce n’est pas le cas, peut-être sommes-nous entrés dans une zone grise qu’il convient d’éclaircir ?

Conclusion

Le drame de l’existence n’est pas de mourir mais de ne pas avoir vécu. « Les modérés survivront, seuls les passionnés auront vécu » (Antoine de Rivarol). La liberté de l’homme est la condition de sa réponse libre à l’amour infini et sans limites de Dieu. Elle est le choix de faire ce que l’on doit avec toute son âme.

1ère méditation sur la responsabilité : les saints Louis et Zélie Martin

Le pèlerinage de Chartres est certainement une occasion de faire mieux connaître les saints Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face. La vie de ce foyer parle à toutes les familles du monde. Une famille « comme les autres », une maison, un commerce, une paroisse... Bienvenue chez les Martin !

Le mystère d’une rencontre

Le 22 août 1823, Louis Martin naît dans une famille profondément chrétienne. De son père soldat, il reçoit en héritage la foi et l’amour de sa patrie, la France. Sa mère lui écrit en 1842 : « Sois toujours humble, mon cher fils. » Louis fait d’abord un essai de vie religieuse. De retour à Alençon, il devient horloger, poursuivant une profonde vie spirituelle centrée sur le Christ. Rentré de l’atelier, il vit comme un moine, prenant un temps de silence et de solitude avec le Seigneur. Zélie Guérin naît le 23 décembre 1831. Souvent malade, elle reçoit peu d’affection de sa mère. Elle est marquée par le souvenir d’un oncle prêtre réfractaire, résistant à la barbarie révolutionnaire et ferme dans la Foi. Au seuil de l’âge adulte, elle nourrit le désir de se consacrer aux plus pauvres et prend contact avec les Filles de la Charité. La supérieure la dissuade de poursuivre sur ce chemin.

Zélie se lance dans la confection de dentelles, le fameux point d’Alençon. Elle va diriger jusqu’à une petite dizaine d’ouvrières. Sur le pont Saint-Léonard, en Alençon, elle aperçoit un jour Louis, venant en sens inverse. Sans le connaître, elle perçoit alors de manière certaine qu’il sera son mari. Louis et Zélie se sont vraiment rencontrés parce que, chacun de leur côté, ils avaient construit une relation vivante avec le Seigneur et Notre-Dame. Ils restaient disponibles, faisant chaque jour oraison et se donnant généreusement aux autres.

Ainsi ils ont pu découvrir la volonté de Dieu sur eux. Rien n’est le fruit du hasard : les âmes données au Christ savent assez vite se retrouver sur l’essentiel et donc peuvent s’engager en peu de temps. Le coeur ouvert aux autres, déjà, ils voulaient faire rayonner la doctrine catholique au cœur du monde.

Les causes du rayonnement de Louis et Zélie dans la cité

Dans les lettres de Zélie apparaissent trois appuis de la croissance spirituelle en famille :

la reconnaissance de la souveraineté de Dieu ;

la foi en sa Providence ;

l’abandon à sa volonté.

En bref, toute la vie du foyer s’organise en fonction de l’éternité. Rien de ce qui est terrestre ne doit occuper au point de faire oublier l’essentiel. L’aînée, Marie, écrira : «Mon père et ma mère avaient une foi profonde et, en les entendant parler ensemble de l’éternité, nous nous sentions disposées, toutes jeunes que nous étions, à regarder les choses du monde comme une pure vanité. »

L’amour pour la doctrine catholique et l’observance fidèle des commandements de Dieu et de l’Église sont source de liberté et de joie. Chaque matin, toute la famille se rend à la Sainte Messe, et, souvent dans la journée, la maison retentit de prières et cantiques.

Louis, un Chevalier soucieux du salut de ses compatriotes

Les Martin sont patriotes et royalistes. Mais ils sont avant tout soucieux d’étendre le règne social de Jésus-Christ. Ils n’hésitent pas à dénoncer la perversion de la franc-maçonnerie, la laïcisation de la société française. Louis enlèvera de force son chapeau à un mécréant qui nargue la procession du Saint-Sacrement.

Très impliqué dans la formation de doctrine sociale dans sa ville, il veut évangéliser toutes les couches de la société, sans oublier les ouvriers. Déjà les catholiques assument un combat. L’école et la mission de l’Église sont la cible des laïcistes. La franc-maçonnerie prépare l’offensive généralisée pour laïciser les institutions et expulser Dieu des consciences. Louis riposte par... sa conviction profonde, loyale, chaleureuse, et sa charité délicate et désintéressée. En d’autres termes, il comprend la foi comme unité et cohérence de tout l’être humain. Il perçoit aussi la force missionnaire irrépressible venue de l’Esprit-Saint.

Il ne connaît pas le respect humain. Il interpelle courtoisement les blasphémateurs qu’il rencontre. Il ne refuse pas une discussion quand le bien d’un homme est en jeu. Dans le cadre de son activité professionnelle, Louis est honnête et respectueux du dimanche chômé. C’est ainsi que ses affaires font de lui l’une des plus riches fortunes d’Alençon.

Son influence s’étend en ville, spécialement à tout un cercle d’amis regroupés autour de Vital Romet. Il s’attache à évangéliser les plaisirs mondains... Il entraîne ses camarades au Cercle Albert de Mun, mais aussi à la Conférence Saint-Vincent de Paul dans laquelle il est impliqué. Nombreux sont ceux qui participent avec lui à une oeuvre à laquelle il tenait

beaucoup : l’Adoration Nocturne. Chaque mois, Louis prend un long temps en pleine nuit aux pieds du Divin Maître. Il possède à un degré élevé « le charme contagieux de la charité ». Sa familiarité avec son saint Patron, le roi Saint Louis, est connue.

Zélie, au chevet de tous

Mère de famille, elle porte neuf enfants, dont cinq seulement parviendront à l’âge adulte. Zélie dirige son personnel de maison et ses ouvrières. « Il faut qu’ils sentent qu’on les aime », écrit-elle à son frère. Dans la maison Martin, la servante ne se sent ni étrangère ni mercenaire. De la même façon, les ouvrières sont choyées ! Zélie visite le dimanche après vêpres ses ouvrières malades et pourvoit à leurs besoins.

Il a été dit que le salut des âmes stimule l’ardeur des saints époux Martin. Zélie, quant à elle, se donne avec son coeur de mère, à ses enfants certes, mais aussi auprès de plus démunis. Souvent, elle est appelée auprès d’un mourant du quartier pour l’aider à se réconcilier avec Dieu... Et grâce à son intervention, beaucoup pourront recevoir le saint viatique. C’est parce

qu’elle est reliée quotidiennement à l’Eucharistie qu’elle sait reconnaître le Christ dans ses frères malades.

Le bien-être matériel de sa famille permet de ne pas compter lorsqu’on fait l’aumône. Après tout, cet argent est fait pour aider ceux qui sont dans le besoin et servir les justes causes. De son côté, Louis prend du temps pour aider les indigents dans leurs démarches administratives. Il conduit souvent les clochards qu’il rencontre à l’hospice de la ville. N’oublions pas les liens étroits de charité envers les grands-parents, qui seront reçus longuement au domicile même de la famille.

Conclusion

Les enfants Martin : Thérèse... mais aussi Léonie... et Marie, Pauline et Céline, feront des pas de géant devant un tel exemple. Plus largement, les voisins, les amis, les paroisses, la société alençonnaise goûteront la sainteté de Louis et Zélie. Ils grandissent dans cet esprit d’enracinement intérieur et doctrinal. La royauté sociale de Jésus-Christ est « le bain » dans lequel les saints époux voulaient plonger le monde…

Zélie mourra d’un cancer du sein le 28 août 1877. Quant à Louis, au terme d’une longue période de sénescence40, il finit sa vie le 29 juillet 1894. Plus d’un siècle après leur mort, leur rayonnement sur la terre ne fait que commencer…

Dimanche 09 juin 2019

Prière devant le Saint-Sacrement

Seigneur Jésus, Vous êtes là !

Et nous, pèlerins de Chartres, nous sommes là, devant Vous !

Seigneur, voici deux mille ans, Vous avez accepté de descendre des Cieux, de mourir sur une Croix, pour ensuite ressusciter et demeurer à jamais avec nous.

Nous Vous contemplons. Nous Vous adorons. Nous Vous aimons.

 

Nous aimons - et nous cherchons à aimer davantage - Celui qui est là, devant nous, offert à nos regards, à notre adoration, à nos questions peut-être.

Cette Hostie Sainte exposée à nos yeux nous dit l'incroyable abaissement de Celui qui s'est fait pauvre pour nous faire riches de Lui, Celui qui a accepté de tout perdre pour nous gagner à son Père.

Devant le Seigneur Jésus offert à notre amour, devant un pareil abaissement, devant un tel don, nous devons peut-être avouer que nous ne L’aimons pas assez, en raison de notre péché, de notre tiédeur.

Mais nous voulons ce soir en étant devant Lui, chercher à L’aimer davantage.

 

Seigneur, nous voulons vous aimer davantage en vous remerciant pour ce don immense. Nous Vous demandons souvent beaucoup de choses, mais nous pensons si peu à Vous remercier.

Merci car sans Vous, nous ne serions pas là ce soir, sans Vous nous ne serions pas du tout, sans Vous rien ne serait. Absolument rien. 

Merci pour les grâces que Vous nous avez préparées ce soir, à tous ceux qui auront fait l’effort de passer quelques instants devant Vous.  

Merci de ne pas Vous donner votre grâce à la mesure de notre pauvre amour, mais de Vous donner bien plus largement, par une miséricorde gratuite et sans limite.

 

Seigneur, nous voulons aussi Vous aimer davantage en réparant pour nos péchés, pour ceux du monde entier, comme la prière du chapelet de la miséricorde nous y invite : « Père éternel, je Vous offre le Corps et le Sang, l’âme et la divinité de Votre Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de tous nos péchés et ceux du monde entier ».

Père Très Saint, ce sont d’abord les mérites de votre Fils que nous vous offrons. Ne regardez pas nos péchés, notre misère, mais le sacrifice parfait de votre Fils livré pour nous ce soir. 

Ce sont aussi tous nos efforts que nous joignons aux mérites du Christ. Tous nos actes d’amour de cette journée de pèlerinage, si petits et fragiles qu’ils soient, nous les unissons aux mérites de Votre Fils.

 

Nous vous les offrons en réparation de nos propres péchés. Ayez pitié des pécheurs que nous sommes.

Nous les offrons aussi en réparation des péchés pour lesquels aucun pardon n’est demandé. Spécialement les péchés contre la vie, les péchés de profanation de votre Saint-Sacrement, les péchés contre les enfants.

 

Vierge Marie, nous voulons passer par votre médiation pour présenter nos prières. « Tout vient du Christ, même Marie. Tout passe par Marie, même le Christ », écrivait Benoit XVI.

Vierge Sainte, permettez aux pèlerins de Chartres de ne manquer aucune des grâces que le Seigneur veut donner ce soir. Et faites monter vers Lui notre prière d’action de grâces et de réparation.

 

Amen.

Gas : Venez adorer le Saint-Sacrement !

Chers pèlerins,

Ce soir, nous serons rassemblés pour une veillée d’adoration devant le Saint Sacrement exposé. Ce doit être, pour nous, un « temps fort » de ce pèlerinage. Et il le sera, si vous nous

y préparons soigneusement. Nul n’irait à un rendez-vous important sans s’être habillé en conséquence, sans avoir réfléchi à la conversation à tenir.

Eh bien, Sainte Thérèse d’Avila nous enseigne que l’oraison est « un entretien d’amitié, seul à seul avec ce Dieu dont nous nous savons aimés ». On n’improvise jamais une rencontre avec le plus grand des amis...

« On s’habille le coeur », comme dit Saint-Exupéry.

Mais qu’est-ce que l’adoration ? Est-ce si important ?

Oui ! C’est très important, car Dieu en a fait son premier commandement : « C’est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte. » (Mt IV, 10)

Adorer est un acte de l’esprit qui reconnaît en Dieu son Créateur, et donc le souverain Seigneur de sa vie. Cet acte ne peut s’adresser qu’à Dieu, car tout, absolument tout, lui appartient de droit : nos personnes, nos biens, le temps qu’Il nous donne à vivre... nous avons tout reçu, nous recevons tout de Dieu à chaque instant. Sans lui, nous ne serions rien !

Nous ne nous appartenons pas, nous rappelle Jésus : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis. » (Jn XIII, 13) L’homme moderne ne sait plus adorer ; il ne veut pas “perdre de temps” avec Dieu, car à quoi cela sert-il ?

Mais quand un enfant va se blottir auprès de sa maman, se demandet- il à quoi cela sert ? Regrette-t-il de perdre du temps ? Non. C’est pour lui le plus doux des moments. C’est un besoin de son coeur d’enfant et la plus grande joie qu’il puisse offrir à sa mère. Dans ces instants bénis, gratuits, se tissent des liens éternels.

Dieu lui-même, dans la Bible, se compare à une mère : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous caresserai sur mes genoux. » (Isaïe LXVI, 13-12)

Ou encore : « Une mère oublie-t-elle son petit enfant ? Est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. » (Isaïe XLIX, 15)

Que faire devant le Saint Sacrement exposé ?

Commençons notre adoration par un examen de conscience, sous le regard de Dieu. Demandons-nous loyalement si nous ne sacrifions pas aux idoles. Ne serions-nous pas esclave de l’un de ces faux dieux qui empêchent d’être totalement livrés au vrai Dieu : argent, télévision, internet, voiture, plaisirs défendus, loisirs effrénés, course au succès… etc. ?

Chers pèlerins, faisons alors un bon acte de contrition : brisons notre coeur. Puis, dans le silence, laissons la parole au Seigneur Jésus réellement présent dans l’Hostie. Il nous parlera au coeur, comme il s’entretient avec Moïse au Buisson ardent « Comme un homme parle à son ami » (Ex. XXXIII, 11).

Que nous dira Jésus ?

D’abord, il nous appellera par notre nom, car, nous avons beau être des milliards d’hommes, Il connaît chacun d’entre nous par son nom. Jésus est notre Bon Pasteur : « Il appelle ses brebis une à une. » (Jn X.3). Oui, Dieu a quelque chose de particulier à dire à chacun d’entre nous. Oui, Jésus a quelque chose à nous dire, à nous personnellement, qui que nous soyons : enfant, adolescent, fiancé(e), époux ou épouse, parent ou célibataire, souffrant ou bien-portant, pécheur ou disciple fervent, heureux ou malheureux. Répondons-lui alors simplement : « Parle, Maître », et tenons-nous à ses pieds, comme Marie de Béthanie qui écoutait sa Parole. (Lc X, 39)

Que pouvons-nous lui donner en retour ?

S’adressant à la Samaritaine, Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ! » (Jn IV, 7). Cette demande s’adresse aussi à nous. Mais, que veut dire par là le Seigneur ? Tout ne lui appartient-il pas déjà ? Ce que Jésus nous demande, c’est notre coeur : « Mon fils, donne-moi ton coeur. »

Car Dieu désire, d’un désir infini, cette réponse libre de notre amour. Ferons-nous la sourde oreille ? Refuserons-nous notre amour au Seigneur Jésus qui est mort sur la Croix pour le conquérir ? Si pauvres que nous soyons, nous pouvons faire la joie de Dieu en lui donnant notre coeur.

Dieu s’occupe du reste… Il purifie, Il sanctifie, Il verse sa Joie Divine dans nos âmes, parce que l’amitié est joie partagée. Par ce Coeur à coeur, nous entrons en effet dans cette intimité de l’amitié divine. « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis », disait Notre-Seigneur à ses apôtres au soir du Jeudi-Saint (Jn XV, 15). Cette amitié nous est ouverte.

En gage de quoi, Jésus nous fait le plus grand des dons : le don même de son Esprit-Saint, reçu par les apôtres au Cénacle, que l’Église fête en ce jour de Pentecôte.

Une démarche toute simple, qui apporte beaucoup

Chers pèlerins, vous le voyez, une adoration est quelque chose de tout simple. Et soyez-en convaincus, on y reçoit beaucoup… Plus nous y ouvrirons notre âme, plus Jésus y versera.

Montrons-nous donc très simples avec lui. Demandons-Lui tout ce dont nous avons besoin.

Disons-lui, par exemple, comme l’Abbé Berto le conseillait à une petite fille : « Jésus, j’ai telle démarche à faire ; comment faut-il que je la fasse pour qu’elle soit selon vous ? J’ai tel sentiment dans le coeur, cela vous plaît-il ? J’ai tel projet ; pensez-vous qu’il soit bon ? » Et, comme l’Abbé Berto l’assurait avec raison, « Jésus répond toujours…».

Et si nous ne savons vraiment quoi dire à Jésus, rappelons-nous l’histoire bouleversante de ce petit garçon philippin. C’était un de ces milliers d’enfants des rues qui vivent d’ordures ramassées dans les décharges ou de petits travaux. Un jour d’épouvantable épreuve où il avait été victime de violence, le père Thomas, missionnaire, entra dans la chapelle déserte.

L’enfant, se croyant seul, était monté jusqu’à l’autel et il tenait l’ostensoir embrassé. Il savait que dans son malheur, un seul pouvait le secourir : Jésus, son Dieu et son ami. Nous aussi, tenons embrassés les pieds de Jésus, notre Sauveur.

Chers pèlerins, méditons en silence cette histoire bien touchante et préparons notre coeur à cette rencontre de ce soir avec Jésus Hostie.

3ème méditation sur la primauté du bien commun : au service du bien commun

Chers amis pèlerins ! « Bien commun »... Cette expression nous est sans doute familière, comme élément essentiel de Doctrine sociale de l’Église. Mais sommes-nous bien sûrs d’en comprendre la signification ? Que savons-nous du bien ? Mon bien est-il semblable ou opposé à celui de mon voisin ? La diversité de nos biens individuels peut-elle fusionner dans un bien commun ? Est-ce souhaitable ? Comment y parvenir ?

Après maintenant une journée et demie de marche, une nuit passée sous la tente dans un confort rudimentaire, certains d’entre nous sont fatigués, d’autres se demandent ce qu’ils sont vraiment venus faire dans cette aventure, certains voudraient accélérer, d’autres voudraient ralentir. D’autres voudraient tout simplement que cela s’arrête… Diversité des situations, diversité des désirs de chacun…

Et pourtant nous marchons ! Nous ne marchons pas seuls, mais en chapitres. Nous ne marchons pas au hasard, mais selon un itinéraire préparé de longue date. Nous sommes entourés d’une multitude de personnes et d’équipes qui veillent sur tous et chacun, au plan matériel comme au plan spirituel. Malgré les inévitables tensions de toute vie en groupe, nous sommes en paix et plutôt joyeux.

L’expérience de ce pèlerinage ne donne-t-elle pas une image concrète du bien commun ?

Qu’est-ce que le bien commun ?

Voici comment l’Église définit le bien commun : « L’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection, d’une façon plus totale et plus aisée. » (Gaudium et Spes n°26, § 1)

Le bien se distingue des biens, matériels comme immatériels. Le bien est nécessaire à l’atteinte d’une perfection, individuelle comme collective. Il n’est pas d’abord le résultat, mais les conditions d’obtention de ce résultat. Pour un paysan, ce serait le terreau, la lumière, l’eau, les soins réguliers, tout ce qui est nécessaire à la fécondité d’un arbre fruitier ! Ce par quoi cet arbre accomplit pleinement sa raison d’être.

Cette définition proposée donne un sens à l’action politique, c’est-à-dire l’action de tout responsable de communauté humaine, famille, association, entreprise, communautés locales et nationales.

Par ailleurs, le bien commun est orienté vers le progrès des personnes. Quel est le but ? C’est la perfection, une plénitude de l’être. Elle se mesure par rapport à sa nature propre et sa finalité. Par exemple, la perfection d’une citrouille est d’être une belle citrouille… pas un carrosse ! Le bien commun prend tout son sens en référence à notre condition commune. Nous sommes créés par Dieu, « seule créature voulue pour elle-même », créés à son image et à sa ressemblance (c’est l’enseignement d’hier). Nous le savons, tout vient de Dieu et tout est destiné à revenir vers Dieu qui est la source de tout bien et le bien ultime.

Enfin,  notre existence se déroule en société, si bien que nous avons besoin les uns des autres pour accomplir notre finalité propre. Observons que nous ne sommes pas nés dans un monde vide. La famille, le groupe, la société, nous précèdent. Ils nous font bénéficier d’un héritage sans lequel nous ne pourrions-nous développer. C’est pourquoi l’Église souligne la préexistence et la prééminence des groupes, considérés comme matrices du progrès des personnes. C’est le principe de totalité, qui pose la primauté du bien commun sur le bien particulier.

Cependant, si chaque communauté se définit par son but et obéit en conséquence à des règles spécifiques, « la personne humaine est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales » (Gaudium et Spes n°25, § 1). Dans ce sens, le bien commun est le bien de la communauté qui permet à chacun de ses membres de se développer sans être instrumentalisé. Ce bien trouve donc son achèvement et sa plénitude dans la réciprocité et le don de soi nécessaire à toute vie commune.

Bien commun et bien de la personne sont-ils contradictoires ?

Non ! C’est clair dans la conception chrétienne que nous venons de résumer : bien commun et bien de la personne ne sont pas contradictoires. Bien au contraire ! Dans une société de personnes liées organiquement par un principe d’unité transcendant, bien commun et bien des personnes se fécondent mutuellement.

La clé de voûte de l’équilibre vivant d’une société tient à la solidité de son principe d’unité. Lorsque ce dernier disparaît, le discernement du vrai bien en fait autant. La lumière de l’intelligence mise en nous par Dieu pour nous permettre d’aimer Sa loi naturelle est obscurcie. La notion de bien devient inopérante et est remplacée par celle de l’intérêt. Les désirs individuels deviennent sources de loi. Par exemple, les philosophes dits « des lumières » ont substitué au bien commun les abstractions de la volonté générale, ou de l’intérêt général. Le souci de tous et de chacun s’efface devant la loi démocratique du nombre qui détermine désormais ce qui est juste.

Concrètement, imaginez ce que deviendrait le pèlerinage si ses organisateurs travaillaient uniquement par votes, sondage d’opinion, avis (et changement d’avis) de la majorité... C’est sans doute déjà difficile... Là, ce serait impossible !

La hiérarchie des biens jusqu’à Dieu Destination universelle des biens et communication mutuelle des biens

Parce que nous avons tous comme finalité le bonheur éternel, nous avons tous le devoir de prendre les moyens qui nous y conduiront. Les biens temporels et spirituels nous sont donnés par Dieu à cette fin, et nous devons nous en servir autant qu’ils nous conduisent vers Lui et les rejeter s’ils nous en détournent.

Les biens temporels sont toutes les choses matérielles qui nous entourent et dont nous avons besoin pour assurer notre subsistance biologique. Ces choses peuvent être des dons de la nature (l’air, l’eau...) comme le produit du travail des hommes (le pain, l’habitat, la crème contre les ampoules aux pieds...)

Les biens spirituels sont toutes les richesses de la culture : la langue, les coutumes, les lois, les sciences, les arts, la religion… Les biens temporels ont le plus souvent comme caractéristique le fait de s’user, de se transformer, voire de disparaître lorsqu’ils sont consommés. Leur distribution les divise. Raison pour laquelle notre responsabilité d’intendant est engagée quant à l’usage que nous faisons des biens de la Création.

Au contraire, les biens spirituels se multiplient en se communiquant largement. Il suffit de penser à l’exemple du gâteau et de la recette pour s’en convaincre : le gâteau se divise en se partageant, parce que c’est un bien matériel. La recette se multiplie en se partageant, parce que c’est un bien immatériel. Le bien immatériel enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne.

La propriété des biens est légitime, car pour être un bon intendant il faut agir en propriétaire, c’est-à-dire en responsable. Mais le droit à la propriété n’est pas concevable sans devoirs à l’égard du bien commun. Il est subordonné au principe supérieur de la destination universelle des biens, selon lequel Dieu a créé les biens pour tous les hommes. « Mais Dieu n’a assigné de part à aucun homme en particulier, il a abandonné la délimitation

des propriétés à la sagesse des hommes et aux institutions des peuples. » (Rerum Novarum). Les biens devraient donc être à la disposition de tous les hommes selon les principes de justice et de charité.

Conclusion

Quelle contribution personnelle pouvons-nous apporter au bien commun ? Là où nous sommes, dans nos familles, nos associations, nos entreprises, que pouvons-nous faire pour contribuer au bien de tous et de chacun ? Que pouvons-nous faire pour servir le bien commun dans ces trois éléments essentiels :

• le respect de la personne,

• le bien-être social et le développement du groupe,

• la paix c’est à dire la durée et la sécurité d’un ordre juste.

Chers pèlerins, demandons à l’Esprit-Saint de nous éclairer afin que chacun d’entre nous puisse prendre les initiatives qui correspondent à ses talents et à ses responsabilités dans la Société pour servir le bien commun, hic et nunc.

2ème méditation sur la primauté du bien commun : connaître et agir en vue du bien commun

Amis pèlerins, quel est le terme de notre marche ? C’est la cathédrale de Chartres. Mais ce terme de notre marche nous pose une autre question : quel est le terme de notre vie ? C’est la pleine possession du bien suprême, le Bon Dieu.

Tout le reste doit nous y conduire, nous en rapprocher. Ainsi la recherche de la vérité et l’agir droit doivent nous rapprocher « pas à pas » de ce but ultime. Réfléchissons un peu à partir d’un ancien adage : « Pense clair, marche droit » ! Voyons comment connaître et agir en vue du bien.

Pour être heureux il faut agir en vue du bien

Dans La Vie heureuse, saint Augustin demande : « Suffit-il d’avoir ce que l’on veut pour être heureux ? » Sainte Monique, sa mère lui répond : « Si c’est le bien que l’on veut et que l’on a, on est heureux ; mais si c’est le mal, on a beau l’avoir, on est malheureux. » Dieu a créé l’homme à son image et l’a constitué dans son amitié. Créature spirituelle, l’homme ne peut vivre cette amitié que sur le mode de la libre soumission à Dieu. C’est ce qu’exprime la défense faite à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, « car

le jour où tu en mangeras, tu mourras » (CEC 396).

Dieu veut notre bien. Quel bien ?

Tout amour vrai implique la bienveillance ; vouloir le bien vrai de l’être aimé. Donc quand nous disons que Dieu nous aime, nous disons que Dieu veut notre bien. Or le bien, nous dit Saint Thomas, c’est ce qui convient. Le bien est la recherche d’une conformité de tout ce qui constitue l’action avec la raison. Si quelque chose n’y est pas selon la raison, alors ce n’est pas complètement bon. Le bien c’est l’être comme bon à posséder... comblant... enrichissant. Le mal est une privation de bien. Plus précisément, la privation de perfection requise à l’intégrité de l’être. Ne pas être en bonne santé c’est souffrir d’un manque ou d’un excès. Le moindre petit défaut crée un handicap et nous fait mal. La maladie est un désordre. La maladie rompt l’harmonie d’un fonctionnement où chaque organe est à sa place et joue pleinement son rôle. Qu’un organe soit défaillant et la santé (le bien-être) est ruinée. Le bien de chaque organe est ordonné au bien du corps tout entier.

Par « analogie » (c’est-à-dire par ressemblance), nous pouvons comprendre la santé morale de l’homme. Tout acte humain, au moins pour une part, est bon parce qu’il existe. Ce qui est, est bon, du fait même que cela possède l’existence. L’acte humain va être plus ou moins bon, en tant qu’il est porteur de plus ou moins de bien, d’adéquation à sa nature. Ce qui nous fait souffrir dans le mal subi, c’est le manque de bien. On peut dire, d’une manière qui semble brutale, que le mal n’existe pas, car il n’a pas d’existence. Ce qui existe, c’est la trace qu’il laisse en creux. Ce qui nous fait souffrir, c’est l’absence, le manque de bien là où nous l’attendions

Posséder Dieu

C’est donc Dieu qu’il faut posséder pour être heureux nous dit saint Augustin. Et il précise : « Celui-là possède Dieu qui vit bien… Celui-là possède Dieu qui fait ce que Dieu veut que l’on fasse. » Posséder Dieu, le Souverain Bien, est le seul moyen pour l’homme d’ÊTRE en plénitude car « L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, Notre-Seigneur et, par ce moyen, obtenir la béatitude éternelle ». Quand l’homme se détourne de la volonté de Dieu, cette privation du bien voulu par Dieu pour nous, est le mal qui le fait souffrir. Puisque Dieu veut notre bien, puisqu’il nous aime, saint Thomas ira jusqu’à dire : « Nous n’offensons Dieu que dans la mesure où nous agissons contre notre bien. »

À la racine du péché, il y a donc ce refus de Dieu dans son principe et la prétention de l’homme de décider lui-même de ce qui est bien et de ce qui est mal. Croyons-nous vraiment que Dieu veuille notre bien ?

Ordonner tous les biens au bien souverain

Nous agissons en effet en vue de différentes sortes de biens.

Nos actes sont ordonnés à des biens utiles (apprendre, faire vivre sa famille, servir ses clients, diriger une équipe, gagner sa vie…), des biens agréables (jouer, faire du sport, se détendre, savourer un bon vin…) et des biens dits honnêtes auxquels on peut ajouter les biens justes ou nobles (le mariage, l’éducation de ses enfants, rendre service, donner et se donner…).

Tous les biens doivent être ordonnés à la finalité de l’homme. Ce que saint Ignace explique en disant : « Les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l’homme et pour l’aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant. D’où il suit qu’il doit en faire usage autant qu’elles le conduisent vers sa fin et qu’il doit s’en dégager autant qu’elles l’en détournent. »

L’amour de Dieu se manifeste dans cet ordre inscrit dans la nature-même de l’homme. Cette intelligence du monde ou Loi naturelle est une loi inscrite par Dieu au coeur de l’homme. Elle est accessible à la raison et doit être recherchée avec une conscience droite. La dignité de l’homme est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera.

Nous comprenons mieux alors le catéchisme : le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable envers Dieu et le prochain à cause d’un attachement pervers à certains biens (CEC 1849).

Conséquences pratiques

En venant au monde, l’homme ne dispose pas de tout ce qui est nécessaire au développement de sa vie, corporelle et spirituelle. Il a besoin des autres. (CEC 1936). Chacun est appelé à donner la pleine mesure de ses talents. Ce que l’on a, on le doit. On le doit à Dieu qui est créateur de toutes choses mais on le doit aussi aux autres. Je n’ai pas voulu, dit Jésus à Catherine de Sienne, que chacun possédât tout ce qui lui est nécessaire pour que les hommes aient ainsi l’occasion, par nécessité, de pratiquer la charité les uns envers les autres34. C’est la raison pour laquelle l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même. Nous serons jugés sur le bien que nous n’aurons pas fait. J’avais faim... et tu ne m’as pas donné à manger...

Chacun est donc appelé à exercer ses talents là où il vit dans sa famille, dans son école, dans son travail, dans l’oeuvre où il sert, dans sa commune, dans son pays.

Actions et demandes à Dieu

Pour agir en vue du bien il faut donc demander à Dieu 3 choses : un coeur droit, un agir juste et sa miséricorde.

1. Un coeur droit. C’est la demande de Salomon qui fut comblé de tous les autres dons de Dieu. Il est donc nécessaire de se former et d’avoir un accompagnement spirituel exigeant et bienveillant (qui cherche vraiment notre bien). Ne pas rester seul. Constituer un groupe qui se réunit fréquemment pour connaître et aimer l’intelligence et la volonté de Dieu pour nous et penser son action pour le servir. Jésus-Christ est Seigneur de tout... et de ma propre vie.

Alors, Seigneur que dois-je penser et que dois-je faire ?

2. Un agir juste. Il faut travailler au règne du Christ dans la société et pas seulement dans sa vie spirituelle. Quels sont mes talents ? Je dois rendre grâce pour tant de talents reçus et ne pas les enfouir. Je dois agir pour conformer les lois et les institutions à la volonté de Dieu c’est-à-dire la loi naturelle. Je dois rechercher la justice par l’ordination des biens au souverain bien. Cet engagement pour le règne du Christ passe par le service du bien commun dans la famille, au travail, etc. Seigneur que dois-je penser et que dois-je faire pour votre règne ?

3. Et enfin, la miséricorde. Il faut demander la grâce de Dieu et sa miséricorde. La grâce suffisante nous est promise pour être sauvé. Mais nous sommes pécheurs. Nous avons besoin de la miséricorde de Dieu. Sans Lui nous ne pouvons rien faire.

Seigneur, j’ai péché contre vous.

Ce qui est mal à vos yeux je l’ai fait.

Rendez-moi la grâce d’être sauvé ! (Ps 51)

1ère méditation sur la primauté du bien commun : Frédéric Ozanam

Chers pèlerins, savez-vous que le bienheureux Frédéric Ozanam est le fondateur de la Société de Saint-Vincent de- Paul? Et que cette société présente sur les 5 continents compte

aujourd’hui 800 000 bénévoles ? Frédéric Ozanam n’a pas seulement été au service des plus pauvres, il s’est aussi battu pour défendre ses convictions catholiques au service de la Cité. Le Pape Jean Paul II l’a proclamé bienheureux le 22 août 1997 et a déclaré alors : « On peut voir en Frédéric Ozanam un précurseur de la doctrine sociale de l’Église, que le pape Léon XIII développera quelques années plus tard dans l’encyclique Rerum Novarum. »

Une enfance marquée par la souffrance

Frédéric Ozanam naît le 23 avril 1813 à Milan, cinquième d’une famille nombreuse. Son enfance est marquée par la mort de onze de ses quatorze frères et soeurs. Le chagrin de ses parents marquera fortement sa sensibilité, en le rendant particulièrement attentif à la vie et aux douleurs de ses semblables. Il fonde, le 23 avril 1833, une « Société de charité » dont les

membres rendent visite à domicile à des familles pauvres et établissent ainsi une relation directe avec ceux qui souffrent. Il a alors tout juste 20 ans.

Cette société deviendra, en 1835, la Société de Saint-Vincent-de-Paul. En juin 1841, Frédéric se marie avec Amélie Soulacroix. De leur union naîtra « petite Marie » en août 1845. Malgré leur désir, ce sera leur seul enfant. Le couple Ozanam est rayonnant d’amour, et le restera jusqu’au bout.

La sensibilité et le charisme de Frédéric impressionneront beaucoup ses contemporains. Toute sa vie, familiale, professionnelle et civique, sera tournée vers le profond désir de se mettre au service de la vérité et « d’enserrer le monde d’un réseau de charité ».

Mort à 40 ans, il laisse une oeuvre qu’il considérait comme inachevée et qui, pourtant, correspond en plénitude au désir qu’il exprimait à 18 ans, « prouver la vérité du christianisme par la beauté » de ses réalisations temporelles.

Un fervent catholique qui s’affirme comme tel

Connu surtout pour ses initiatives de charité matérielle, Ozanam a eu aussi un apostolat intellectuel souvent méconnu. Or, à la Faculté de droit de Lyon, puis en Sorbonne à Paris, et jusque dans les Confréries Saint-Vincent-de-Paul, ce qui hante Fréderic Ozanam c’est de faire voir et aimer cette alliance de la Foi et de la Raison qui est comme l’essence du christianisme.

La Raison conduit à la Foi et la Foi accomplit la Raison. Dans ce combat intellectuel mené dans une Sorbonne acquise au laïcisme, au scientisme, et à toutes les folies dites modernes, Ozanam conduit son engagement comme une véritable reconquête. Les idées qu’on oppose alors à l’Église – la liberté, le progrès, la science, la raison, l’histoire – sont, en fait, des biens de l’Église. C’est l’Église qui les a enseignées, et hors de l’Église elles deviennent folles. Mais le pire, pour lui, est dans l’ignorance des chrétiens, et surtout des étudiants chrétiens, à l’égard de l’histoire de l’Église et de la civilisation. C’est donc un enseignement qu’il veut donner.

Rappeler l’enseignement de l’Église sans négliger l’Histoire

Cette volonté, il l’exprimait ainsi : « La Providence, par des moyens imprévus et dont j’admire maintenant l’économie, a tout disposé pour m’arracher aux affaires et m’attacher au travail d’esprit. Le concours des circonstances m’a fait étudier surtout la religion, le droit et les lettres, c’est-à-dire les trois choses les plus nécessaires à mon dessein. » « Car pendant que les catholiques s’arrêtaient à la défense de la doctrine, les incroyants s’emparaient de l’histoire. Ils mettaient la main sur le Moyen-Âge, ils jugeaient l’Église quelquefois avec inimitié, quelquefois avec les respects dus à une grande ruine, souvent avec une légèreté qu’ils n’auraient pas portée dans des sujets profanes. Il faut reconquérir ce domaine qui est à nous... »

« Je veux montrer le bienfait christianisme dans ces siècles même dont on lui impute les malheurs. »

Ce regard sur l’histoire lui faisait enseigner des vérités qui sonnent aujourd’hui, pour nous, de façon très forte et très actuelle. « Il faut voir le mal, le voir tel qu’il fut, c’est-à-dire formidable, précisément afin de mieux connaître les services de l’Église dont la gloire, dans ces siècles mal étudiés, n’est pas d’avoir régné, mais d’avoir combattu. »

« J’apprends à ne pas désespérer de mon siècle en voyant quels périls a traversés cette société chrétienne dont nous sommes des disciples, dont nous saurons au besoin être les soldats. Je ne ferme point les yeux sur les orages du temps présent ; je sais que j’y peux périr, et avec moi cette oeuvre à laquelle je ne promets pas de durée. »

« J’écris cependant. J’écris comme travaillaient les ouvriers des premiers siècles, qui tournaient les vases d’argile ou de verre pour les besoins journaliers de l’Église et qui, d’un dessin grossier, y figuraient le Bon Pasteur ou la Vierge avec des saints. Ces pauvres gens ne songeaient pas à l’avenir ; cependant quelques débris de leurs vases trouvés dans les cimetières sont venus, quinze cents ans après, rendre témoignage et prouver l’antiquité d’un dogme contesté. »

Accomplir la volonté de la Providence

« Nous sommes tous des serviteurs inutiles mais nous servons un maître souverainement économe, et qui ne laisse rien perdre, pas plus une goutte de nos sueurs qu’une goutte de ses rosées. » Il avait écrit à 20 ans ce texte qui annonçait son acceptation de la mort, à 40 ans :

« Nous ne sommes ici-bas que pour accomplir la volonté de la Providence. Cette volonté s’accomplit chaque jour, et celui qui meurt laissant sa tâche inachevée est aussi avancé aux yeux de la suprême justice que celui qui a le loisir de l’achever tout entière. ».

samedi 08 juin 2019

Prière du Soir : Bivouac de Choisel

Un soir à Port Etienne, ou Villa Cisneros...

Nous sommes près du Ras Nouadhibou, ou Cap blanc, sur la côte de Mauritanie, en Afrique.

Nous sommes au début du 20° siècle, au temps des colonies.

La France étend alors au-delà des mers sa technique, son progrès. Mais aussi l'esprit des Lumières. Une certaine fierté d'homme sans Dieu.

Un officier français et un maure contemplent un symbole de progrès et de fierté française de l'époque ; le poste de télégraphe sans fil récemment installé.

Sous le ciel immense, dans le soir qui descend, ils écoutent en silence le moteur qui ronfle puissamment ; puis l'officier dit simplement ;

« Tu vois, les maures sont fous de vouloir résister à des gens aussi riches et aussi puissants que les français.

  • Oui, répond le soldat de l'Adrar... Puis après un silence ; vous, les français, vous avez le royaume de la terre, mais nous nous avons le royaume du ciel. »

 

Cet officier, c'était Ernest Psichari, qui devait plus tard revenir au Christ.

En attendant, pour lui le choc était rude, reçu en plein cœur.

 

Le poète sacré a chanté pour nous cette prière du soir ;

« Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains,

La lune et les étoiles que vous avez créées, alors je me dis: 

4Qu'est-ce que l'homme, pour que vous vous souveniez de lui?

Et le fils de l'homme, pour que vous preniez garde à lui? 

5 Vous l'avez fait de peu inférieur à Dieu,

Et vous l'avez couronné de gloire et de magnificence.…  » (Ps 8).

 

 Seigneur, vous avez fait l'homme roi de votre création visible, mais c'était un roi intendant. Tout lui était soumis, mais lui-même devait rester soumis à Dieu.

Seigneur, vous avez disposé pour lui le royaume de la terre, votre création. Mais vous l'avez fait pour le royaume du ciel, et la terre ne devait être pour lui que l'escabeau du ciel.

 Seigneur, voici revenir vers vous ces rois déchus, ces intendants trop souvent malhonnêtes que nous sommes, ces serviteurs qui voudraient cependant être fidèles.

 Nous voici déjà un peu usés par cette première journée de marche, sous le grand manteau de votre nuit.

 Votre nature épurée, vêtue de silence et de recueillement, est le grand cloître qui nous rassemble.

Les cieux immenses sous lesquels nous avons marché nous ont dégagé un espace favorable ; maintenant nos cœurs sont humbles, nos pensées sont hautes, près de vous.

 

La lumière douce de ce feu qui décline dévoile à nos yeux les complaisances mondaines, les lâchetés, les expédients qui ont tant fait souffrir votre Fils à Gethsemani. Un soir comme celui-ci, le Roi des rois a pleuré les infidélités de son Eglise, de notre pays, de nos cœurs. Mais ce même soir, le Roi des rois a aussi été réconforté et consolé, lorsque l'ange lui a présenté nos humbles fidélités et nos actes d'amour, de repentir, nos prières, nos sacrifices, nos pénitences, avec les prières et les mérites des saints.

Seigneur, que l'Ange de Gethsemani vous porte en cet instant notre ultime prière de ce jour, avant d'aller dormir sous les étoiles. Nous voici bientôt à genoux, la position normale de la créature qui veut se tenir devant son Créateur.

 

O Christ, tout est à nous comme intendants et gardiens.

Mais nous sommes à vous, et vous êtes à Dieu.

 

Nous voulons donner une dernière fois à votre Création muette une voix ;

la voix du regret,

la voix de la gratitude,

la voix de la louange et de l'adoration

la voix enfin de la confiance en vous.

 

Seigneur, pardon, merci, Alleluia et Fiat.

 

Avant d'aller dormir sous les étoiles...

 

En égrenant le chapelet

Prenant le chapelet qui s’use sous mes doigts,

Ce soir, j’ai récité l’Ave dix fois, vingt fois.

Ayant péché, j’étais d’une tristesse amère.

Mais, simplement, ainsi qu’un fils devant sa mère,

Mains jointes, à genoux, les yeux mouillés de pleurs,

J’ai répété : « Priez pour nous, pauvres pécheurs ! »

Et dans mon coeur je sens la paix renaître.

Je crois, j’espère en Dieu,

Je sais qu’il est un maître

Miséricordieux, bon, clément, paternel.

Pourtant il est aussi, sur son trône éternel,

Mon juge, et quand je songe à ma vie, il me semble

Que je suis bien souillé, bien coupable, et je tremble.

Oui, mais la Bonne Vierge est là, qui me défend.

Souvenez-vous. Jadis, quand vous étiez enfant

Et, pour vous châtier de quelque grave faute,

Quand le père irrité se levait, la main haute,

Votre mère arrêtait le bras prêt à frapper.

Or, dans le saint récit qui ne peut nous tromper,

Jésus-Christ sur la croix, montrant Jean à Marie,

Lui dit : « Voilà ton fils ! » C’est pourquoi je la prie,

À l’heure de la mort, d’implorer mon pardon.

Car, quand Jésus lui fit ce mystérieux don,

Il lui léguait ainsi l’humanité chrétienne

Tout entière, et ta mère, ô Seigneur, est la mienne.

Ma mère, intercédez donc pour moi, s’il vous plaît.

Dans le creux de ma main, je vois mon chapelet,

Et, pour moi, ses grains noirs sont comme une semence

Qu’avec un grand espoir je jette au ciel immense.

Chaque Ave va bientôt, miracle merveilleux !

S’épanouir aux pieds de la Reine des Cieux

Et, suave parfum, ma prière fleurie

Montera doucement vers la Vierge Marie.

François Coppée, 1842-1908

3ème méditation sur la dignité de la personne : nous sommes créés et appelés à vivre en société

 «Seigneur, qu’est-ce que l’homme, pour que vous le connaissiez, et le petit d’homme pour que vous lui accordiez tant d’attention ! »

Ami pèlerin ! Merveilleuse vérité portée par ce psaume : Dieu fait attention à ce que tu es ! « Qu’est-ce que l’être humain ? » C’est bien cela que nous allons faire maintenant : redécouvrir qui nous sommes en vérité aux yeux de Dieu.

Un « Mowgli », enfant-loup, « bon sauvage » gêné par la société ? Un individu déconnecté et indifférencié, citoyen du monde ? « Consommateur producteur » interchangeable et jetable ? Non... C’est fondamental ! Nous sommes créés et appelés à vivre en société.

L’homme est un animal social, la société est voulue par Dieu

Dans la Genèse, « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » et plus loin : « il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie ». Ainsi donc dès l’origine l’homme est créé pour vivre en société. Ce premier couple, société de l’homme et de la femme, est aussi la première communauté des personnes. L’homme est naturellement, profondément un être social !

Nous sommes créés et appelés à vivre en société.  Sans relation avec autrui , il ne peut vivre ni épanouir ses qualités. Il est la seule créature visible que Dieu a voulue pour elle-même. Et il ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même.

L’homme a une double dimension : personnelle et sociale

• Tous les hommes sont appelés à la même fin, Dieu lui-même. Comme enfant de Dieu, l’homme doit non seulement aimer Dieu mais aussi aimer son prochain comme soi-même. C’est la dimension personnelle.

• L’homme grandit selon toutes ses capacités et répond à sa vocation. Certes... mais comment ? Par l’échange avec autrui, la réciprocité des services, le dialogue avec ses frères. C’est la dimension sociale.

Retenons-en 3 mots-clés ; DÉPASSEMENT (ne pas rechercher seulement ou d’abord mon bien particulier), DÉVOUEMENT (chercher le bien des communautés auxquelles j’appartiens), RESPECT (avoir une juste relation à l’autorité qui est en charge du bien commun).

Ensuite, la société est un peu le reflet des personnes qui la composent.

L’équation est simple... Tôt ou tard, société d’hommes pervertis = perversion des structures + inversion des valeurs de références. Saint Jean-Paul II a dénoncé ces « structures de péché », fruits pourris des péchés personnels accumulés.

Le pape émérite Benoît XVI rappelait aussi que « sans Dieu, les droits de l’homme s’effondrent ». « L’idée des droits de l’homme ne garde en dernière analyse sa solidité que si elle est ancrée dans la foi en Dieu créateur. C’est de là qu’elle reçoit à la fois la définition de ses limites et sa justification. »

La société forme l’esprit des hommes, mais à leur tour les hommes forment la société. La société est donc un véritable trésor pour la personne.

On lui doit tout un patrimoine matériel et spirituel. Mais elle ne peut durer que si, ayant tout reçu d’elle, nous transmettons aux générations futures et améliorons ce patrimoine par notre travail.

Donc la société doit être au service de l’homme

« Sans doute, l’homme est, par nature, destiné à vivre en société mais, ainsi que l’enseigne la seule raison, la société est faite pour l’homme et non l’homme pour la société. »

La société est au service de l’homme et de son côté l’homme a des devoirs vis-à-vis de la société, qui en quelque sorte devient son image. Dès que les personnes sont réduites à de simples moyens en vue d’un but, il n’y a plus de limites, tous les désordres sont possibles. Vous avez tous des exemples en tête, citons-en quelques-uns:

• Les conditions de vie insalubres ou indignes : est-ce acceptable?

• L’esclavage : un marché des esclaves existe aujourd’hui encore en Libye par exemple ! la « traite des blanches » à des fins sexuelles aussi...

• L’exploitation des personnes au-delà du raisonnable dans le monde du travail : pensons au travail des enfants, ou aux burn-outs en augmentation dans nos sociétés dites civilisées...

Ainsi l’économie doit être au service de l’homme et non l’inverse.

Que faire chers pèlerins face à des situations de désordre

ou injustes ?

• Agir en chrétien, c’est-à-dire oeuvrer pour faire respecter une juste hiérarchie des valeurs.

Ne pas inverser fin et moyens mais au contraire faire reconnaître d’abord la valeur et la grandeur de la personne.

Alors seulement l’homme peut « jouir convenablement de son humanité, et entrer dans les relations de solidarité et de communion avec les autres hommes, pour lesquelles Dieu l’a créé. »

De la différence des personnes naît la vie sociale

Regardez maintenant votre voisin(e)... C’est une évidence; il (elle) est différent(e) de vous ! Les dernières découvertes sur l’ADN confirment ce que l’Église a toujours enseigné : il n’y a pas deux personnes semblables... Non seulement dans notre chapitre, notre colonne, notre famille, notre pays... mais encore sur terre !

Chaque personne est différente et unique mais possède la même dignité que toutes les autres. Elle est aussi d’une valeur inestimable en raison de cette dignité de créature « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». Cette différence des personnes permet la vie sociale et est voulue par Dieu dès l’origine : « Je n’ai pas voulu que chacun possédât tout ce qui était

nécessaire pour que les hommes aient ainsi l’occasion, par nécessité, de pratiquer la charité les uns envers les autres. »

Nous avons besoin de l’autre parce qu’il va nous apporter quelque chose que nous ne possédons pas. Et nous, nous allons aussi lui donner quelque chose qui lui manque par réciprocité de l’échange. Nous sommes donc tous complémentaires car nous n’avons pas tous reçu les mêmes qualités ou dons du Créateur.

La personne est ordonnée à deux « touts »

Conformément à son origine et à sa destinée, chaque personne est appelée à rechercher son salut en Dieu. La recherche de ce bien propre ne se fait pas en restant centré sur sa seule personne (égoïsme) ; mais en étant ordonnée à deux « touts » inégaux mais nécessaires à son salut : ordonnancement horizontal à un « tout accidentel » qu’on appelle la cité ; c’est une société de familles, cause de notre salut temporel et condition de notre salut spirituel: « Rendez à César ce qui est à César... » ; Ordonnancement vertical à un « tout substantiel » qu’on appelle Dieu. La Révélation nous apprend qu’il est « Tout en tous ». Et Il invite les hommes à communier avec Lui par une société – une société de personnes – une société surnaturelle : c’est son Église ! « ... Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ! ». La sanctification passe ainsi par le devoir d’État qui varie selon la vocation propre à chacun.

Cher pèlerin, regardons ces deux grandes cathédrales de Paris et Chartres et ensuite, réfléchissons, décidons : comment vais-je réussir ma vie « horizontalement » et « verticalement »,  c’est à dire l’ordonner ainsi vers l’Église, la société et Dieu ? Comment vais-je élever le monde... à commencer par cette partie du monde que je suis ? Quelle « pierre vivante » puis-je apporter à la beauté de la création et au règne du Christ dans la société ?

 

2ème méditation sur la dignité de la personne : Dieu me donne ma nature et mes dons

« Réveille-toi, ô homme, et reconnais la dignité de ta nature ! Rappelle-toi que tu as été créé à l’image de Dieu. »

Chers pèlerins, notre monde moderne exalte la dignité, mais il oublie ceci : l’homme est digne parce qu’il est créé à l’image de Dieu. Deux conceptions opposées de l’homme et de sa dignité s’affrontent. Soit l’homme reçoit sa nature de Dieu. Alors sa dignité consiste à cultiver le sens de sa dépendance envers son créateur ; soit l’homme se prétend « la mesure de toutes choses ». Alors sa dignité consiste à s’affirmer comme sujet autonome, indépendamment de toute loi transcendante. Cet affrontement est au coeur des débats sur la révision des lois bioéthiques et sur le transhumanisme. La voix de l’Église doit guider notre combat : « La dignité de la personne humaine s’enracine dans sa création à l’image et à la ressemblance de Dieu ; elle s’accomplit dans sa vocation à la béatitude divine » (CEC, 1700).

L’origine de la dignité de l’homme : sa création à l’image de Dieu

Le mystère de la création

« Dieu dit : faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1, 26). Toute créature reflète les perfections de Dieu : cailloux, plantes, etc. Mais l’homme participe à la Sagesse et l’Amour divin. Étant doué d’intelligence et de volonté, capable de connaître et d’aimer, il est donc à l’image

de Dieu. Voilà sa dignité, il est une personne. Saint Thomas d’Aquin résume : « Le terme de personne signifie ce qu’il y a de plus parfait dans toute la nature. »

Chaque personne est unique et digne, parce qu’elle fait l’objet d’une pensée personnelle de Dieu. Il veut pour elle le plus grand bonheur qui soit : atteindre Dieu. Donc, l’image de Dieu en l’homme peut être plus ou moins parfaite, selon sa proximité avec Dieu : la nature humaine du Christ est davantage à l’image et à la ressemblance de Dieu que celle du dernier des pécheurs. Il faut alors distinguer plusieurs degrés d’image de Dieu et de dignité.

Trois degrés dans l’image de Dieu :

• Le 1er est notre nature raisonnable douée d’intelligence et de volonté, et donc notre aptitude à connaître et aimer Dieu. Cette image est première, indestructible en tous. Elle fonde aussi la dignité de toute personne humaine. Même le pire des criminels garde au fond de lui cette capacité à connaître et à aimer Dieu.

• Le 2e est la conformité de l’homme à Dieu. Elle est acquise en cette vie sous l’action de la grâce, par les actes et par les vertus. L’homme perfectionne sa nature en posant des actes de connaissance et d’amour, et se rapproche ainsi de Dieu. Plus je grandis dans la charité, plus je ressemble à Dieu, qui est Amour (cf. 1 Jn 4, 7).

• Le 3e est la connaissance et l’amour parfaits de Dieu au ciel : « Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3, 2). Ce sera l’achèvement de notre être à l’image de Dieu. L’homme trouvera là sa plus grande dignité. En bref, les plus dignes selon ce 3e degré sont... les saints du ciel !

En résumé : tout homme, parce qu’il est homme, a une dignité inaliénable. Cependant cette dignité première (« ontologique ») est appelée à se déployer ensuite dans la vie théologale (« dynamique »), jusqu’au retour vers Dieu. L’image de Dieu est meilleure quand l’homme pose des actes de connaissance et d’amour de Dieu. Sa ressemblance avec les Personnes de la Trinité est meilleure : le Verbe procède selon la connaissance, et le Saint-Esprit selon l’Amour.

Toute la vie de l’homme doit être retour vers Dieu : de l’image initiale à la ressemblance parfaite

Chacun des actes humains que je pose, ceux où j’engage mon intelligence et ma volonté, a un poids d’éternité. Ou bien j’agis conformément à ma dignité d’image de Dieu, et je me rapproche de Dieu ; ou bien au contraire, j’use mal de ma liberté, et je m’en éloigne.

La dignité de l’homme est souillée par le péché…

L’âme en état de grâce rayonne de la lumière de Dieu. En posant un acte volontaire contre Dieu (péché), l’homme se détourne de sa source, et son âme est marquée d’une tache. L’âme devient difforme : elle perd une part de sa beauté. Si elle persiste dans cet état, dans cet agir du péché, elle s’éloigne de plus en plus de Dieu. L’enfer, c’est cela : parce qu’il a refusé Dieu pour toujours, le damné demeure pour l’éternité en état de difformité.

Par le péché, l’homme devient « esclave du péché ».

Très concrètement, le pécheur ne peut se sortir tout seul de la situation où il s’est volontairement

placé. À l’entrée du toboggan géant de la piscine municipale, il n’appartient qu’à moi de me lancer ; mais une fois lancé, je ne peux plus m’arrêter… à moins que la nature m’ait doté de ventouses dorsales !

… cette dignité est restaurée par la grâce du Christ…

Donc quel paradoxe chez le pécheur ! Je suis libre de faire le mal, d’agir contre ma dignité de créature aimée de Dieu – mais je ne pourrais m’en sortir si la grâce du Christ ne venait toucher mon coeur. Seul Jésus en effet peut me sortir de la spirale où le péché m’enferme. En s’offrant pour nos péchés sur la croix, Jésus donne à tous les hommes la possibilité de devenir fils de Dieu. En d’autres termes, il nous appelle à participer à la relation intime qui l’unit à son Père. Le Christ est par excellence « l’image du Dieu invisible » (Col 1, 15). En nous assimilant à Lui, le Christ restaure en nous la splendeur de la ressemblance avec Dieu. Et la grandeur de l’homme consiste précisément à reconnaître qu’il ne peut se sauver lui-même. Agir conformément à ma dignité, c’est donc accueillir dans ma vie cette phrase du Christ : « Sans moi, vous ne pouvez RIEN faire ! »

… cette dignité s’accomplit dans mon retour vers Dieu

Mais alors, faudra-t-il attendre que le Bon Dieu fasse tout à notre place ? Pas du tout ! Dieu m’a créé intelligent et libre, donc, j’ai la « dignité d’être cause ». Je ne suis pas un pantin actionné de l’extérieur. Dieu m’a confié la responsabilité de mes actes. Parce qu’il est mon Père, Dieu me demande de coopérer à ma propre rédemption. Par sa grâce, il me donne le pouvoir de mériter en justice ce qu’il veut me donner, à savoir la gloire du ciel : « Dieu, qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi ! » (Saint Augustin).

Alors, parvenus au terme de notre pèlerinage sur terre, nous réaliserons pleinement notre dignité d’image de Dieu. Et nous accomplirons ce « rêve du Créateur : pouvoir se contempler dans sa créature, y voir rayonner toutes ses perfections, toute sa beauté, comme au travers d’un cristal pur et sans tache».

Conclusion

Le transhumanisme, la révision des lois de bioéthique participent de ce refus de reconnaître la source de notre dignité. Cette source n’est pas notre pouvoir de nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » ! C’est notre Père du ciel ! Il est légitime de vouloir faire fructifier les dons reçus.

Mais chercher seulement un bien-être matériel illimité, c’est refuser les limites de notre condition de créature. Cela nous invite à un examen de conscience :

• Ai-je bien conscience que ma dignité est d’être appelé à la vie béatifique, et non à rechercher les honneurs, les plaisirs que m’offre la vie ?

• Suis-je prêt à faire des sacrifices pour être toujours plus accordé à la volonté de Dieu, à renoncer à mes vues mesquines et horizontales, pour ouvrir tout grand mon coeur à la grâce que Dieu veut y déployer ?

• En bref, suis-je prêt, quand Il m’appelle, à tout quitter pour le suivre, et à marcher à sa suite sur la voie qui mène à la ressemblance parfaite ?

Bénédiction de la statue de la Sainte Famille - Igny

Les chapitres adultes marchent derrière la statue de Notre Dame de Chrétienté, les chapitres enfants suivent aussi leur statue. Il ne manquait que celle de la colonne familles... c’est chose faite !

À l’occasion de cette édition 2019 qui voit à nouveau croître de façon importante le nombre de pèlerins familles, un sculpteur a œuvré à la réalisation d’une statue de la sainte famille qui ouvrira la marche des 50 chapitres et 2500 pèlerins familles dont 1300 enfants de 6 à 13 ans. C’est avec une grande joie et une grande fierté que les pèlerins la porteront jusqu’à Notre Dame de Chartres.

Notre Dame de la Sainte Famille, priez pour nous et pour nos familles !

Envoi du pèlerinage Saint Sulpice par l'Abbé Garnier, Aumônier de Notre-Dame de Chrétienté

Thank you, Reverend Father Large, for the Holy mass you offered at the beginning of this 37th pilgrimage !

Merci à vous, Monseigneur Leproux, d'avoir représenté l'archidiocèse de Paris et donné l'homélie de ce jour.

Cher Monsieur le Curé, le oui de Notre Dame à Nazareth a rendu possible le salut d'une multitude, votre oui bienveillant rend possible cet envoi de pèlerinage. Merci à vous ainsi qu'à votre intendant, pour votre accueil en cette église.

 

Ami pèlerin,

 

Tu as devant les yeux le beau rappel du Christ Roi, ici comme à Chartres.

En ton départ, et ton arrivée, tu croises son effigie.

 A Chartres, au portail royal, il t'accueillera glorieux, entre les 4 vivants et les vieillards stupéfiés de louange et d'adoration.

 Ici, au côté du choeur de l'église, tu le rencontres douloureux, abîmé par la contradiction et l'outrage.

 

Tu entends les oppositions à ce règne du Christ, hier comme aujourd'hui;  « Qu'est-ce que la verité ? » - « Nous ne voulons pas qu'Il règne sur nous, et nous n'avons pas d'autre roi que César ».

 

Mais tu réentends aussi la voix aimée qui affirme nettement et paisiblement; «Tu l'as dit, je suis Roi... Tout homme qui vient à la verité entend ma voix». Le visage sculpté te dit en silence sa déreliction, sa douleur. Mais aussi sa paix infinie.

 

Cher frère pèlerin, reconnais-tu ces oppositions au règne du Christ ?

… Du prétoire de Jerusalem en l'an 30, à aujourd'hui!  Tu y es confronté. En toi, autour de toi.

 

Autour de toi ;

Tu connais le Panthéon monstrueux des nouvelles divinités.

  • Culture de mort ; le culte du « déchet recyclable » y concurrence le mépris de « l'humain jetable ».
  • Attaques multiformes contre l'amour humain, le mariage, la famille. Rien ne vaut plus sauf l'intérêt personnel immédiat, à commencer par le prochain, traité comme une chose.
  • Nouvelles idéologies colonisatrices dénoncées par le Saint Père; haine de soi, de son enracinement et de son identité.
  • Nouvelle dictature de l'argent, du pouvoir, du sexe animalisé, brutal et irresponsable.

Alors oui le règne du Christ semble une cathédrale en feu...

 

Voilà donc pour hier et avant hier... Et aujourd'hui, et demain ?

Aucune paix durable ne sera possible tant que les hommes et les nations refuseront de reconnaître la souveraineté de Jésus Christ (Pie XI).

La paix du Christ, par le règne du Christ. Autour de toi et en toi.

 

En toi.

Ami pèlerin, ce règne commence en toi, cette paix passe par toi.

 

Pèlerin, entends ton Christ qui t'appelle;

« J'ai donné cela pour toi, que donneras-tu pour mon règne?... »

« … D'abord, donne-moi tes péchés» ;

ils sont premiers reculs de ce règne dans ton âme et dans ta vie. Premiers désordres et adversaires de la paix divine.

Tout péché mortel arrache une liberté au Seigneur; «autoexclusion» dramatique dont l'ultime conséquence est l'enfer éternel.

Toute contrition, toute absolution arrache aux ténèbres, transfère dans l'admirable lumière de sa grâce.

La confession est le poste frontière du règne de Dieu. Veux-tu y être rattaché?  Regarde longuement qui tu as transpercé. Ce même Coeur victime du péché est refuge du pécheur. Souviens-toi combien Il est ouvert, et combien il a saigné! Puis va trouver l'un des nombreux prêtres. Par eux le Coeur de Jésus te lave et t'introduit en son règne miséricordieux.

 

Ensuite donne tes 3 jours. Ne les perds pas, donne-les.

Donne-toi à ton chapitre, car tu n'es pas seul au service de ce règne.

Donne-toi au silence, laissant ton portable, tes réseaux sociaux et leur bruit discutable. Retrouveras-tu le chemin de ton âme, le prix de ce trésor unique?

Donne-toi à la Tradition vivante, cette lumière de l'Eglise! Tu es trône du Christ par la foi. De même, tes décisions et actions par la doctrine sociale de l'Eglise.

Donne-toi à l'élan de prière et d'adoration! Tu est trône du Christ, par l'esperance et la charité. Rendez-vous chaque jour au pied de l'autel, tourné vers le Seigneur, et demain soir devant le Saint Sacrement!

Donne-toi aussi par ton corps et tes sens, par tes sacrifices; chaque pas consenti, chaque chant et prière, sourire aux heures dures, attention au frère pèlerin ou bénévole, aux forces de l'ordre et passants que tu croises.

 

En avant, ami pèlerin, et pour son règne, Dieu nous garde !

 

Ste Jeanne Beretta Molla, priez pour nous

Bx Frederique Ozanam, priez pour nous

Sts Louis et Zélie Martin, priez pour nous


 

1ère méditation sur la dignité de la personne : Ste Jeanne Beretta Molla

Chers amis pèlerins, nous allons commencer cette journée de marche en méditant la vie de sainte Jeanne Beretta Molla. Nous pouvons tous, petits et grands, trouver chez elle de multiples exemples de sanctification. Même si nous n’avons pas été confrontés à l’épreuve qui fut la sienne : offrir sa vie pour sauver celle de l’enfant qu’elle portait.

  • Aux enfants, elle redit : fidélité dans la prière ;
  • Aux adolescents elle redit : apostolat ;
  • Aux médecins elle rappelle : « Le Christ se trouve dans chacun de vos malades. »
  • Aux mères de famille elle apprend le don sans compter.
  • À nous tous elle montre, à l’image du Christ, qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
  • Puisse son exemple toucher aussi le coeur de ceux qui ne respectent pas la vie dès son commencement.

Une enfance vraiment chrétienne

Jeanne naît le 4 octobre 1922 à Magenta, au nord de l’Italie. Dixième de treize enfants, elle grandit au sein d’une famille très pieuse et très unie. Ses parents sont tertiaires franciscains, engagés à vivre l’Évangile selon l’esprit et l’exemple de saint François. Ils assistent chaque jour à la messe et mènent une vie simple, de pénitence et de charité. « Le matin, maman nous accompagnait à la messe et nous

aidait par ses paroles à nous préparer à la communion ; papa nous aidait à prier pendant la messe de dimanche. Le soir, nous récitions tous ensemble le chapelet. Papa nous apprenait aussi à avoir grand soin des personnes âgées, abandonnées ou délaissées. »

Cette éducation chrétienne, bâtie sur la prière, le don de soi et le service des autres, est pour Jeanne une véritable école de sainteté.

Une adolescente à la foi rayonnante

Élève moyenne, Jeanne est plus attachée aux exigences de sa foi, à ses prières, à sa communion qu’à ses études. « Elle avait une foi si communicative, que tous ceux qui la fréquentaient se sentaient attirés à l’église. On voulait participer avec plus de ferveur à la vie chrétienne grâce à son exemple. Outre la messe du matin, elle retournait à l’église pour les vêpres l’après-midi, et le chapelet du soir », se souvient une de ses amies.

À 12 ans, Jeanne devient membre de l’action catholique italienne, une association de laïcs soucieux de reconstruire la société sur des bases chrétiennes, au sein de laquelle elle va mener un apostolat intensif.

La seconde conversion des 20 ans

En mars 1938, Jeanne participe à une retraite de saint Ignace qui donne un coup d’accélérateur à sa vie spirituelle. Elle y prend la résolution d’imiter le Christ, d’être son apôtre au milieu des autres, de prier chaque jour, d’éviter le péché, et de faire de nombreux sacrifices. Elle puisera dans cette retraite les forces nécessaires pour affronter les épreuves à venir.

À 20 ans, elle perd ses deux parents à quatre mois d’intervalle. La même année, en 1942, elle obtient son baccalauréat. Hésitant à devenir religieuse ou missionnaire au Brésil auprès de son frère capucin, elle s’inscrit à la faculté de médecine de Pavie. Malgré sa lourde charge de travail, Jeanne continue d’assister quotidiennement à la messe et de réciter chaque soir son chapelet comme ses parents l’y avaient habituée.

Elle entre également dans la période la plus fertile de son apostolat en s’impliquant dans la société saint Vincent de Paul et dans le patronage de sa paroisse. Pleine d’énergie et d’enthousiasme, elle organise pour les jeunes filles des excursions, des jeux, des pièces de théâtre et leur enseigne l’action dans une société déchristianisée. « N’ayez pas peur de défendre Dieu, l’Église, le pape et les prêtres, leur dit-elle. Contre cette campagne antireligieuse et immorale, nous ne pouvons rester indifférentes. Il faut entrer dans tous les champs d’action, social, familial, politique. Et travailler parce que toutes les forces du mal, obscures et menaçantes, sont réunies. Mais avant d’agir, élevons

notre âme à Dieu. C’est seulement quand nous serons riches de la grâce de Dieu que nous pourrons la répandre autour de nous, car on ne donne que ce que l’on a », leur dit-elle.

Médecin : plus qu’un métier, un apostolat

Jeanne décroche son diplôme de médecin chirurgien en 1949, puis sa spécialisation de pédiatre trois ans plus tard. Elle ouvre un dispensaire privé à Mesero, dans la banlieue milanaise. Là, elle s’occupe de tous ses malades avec un grand dévouement, ne refusant jamais de se déplacer, y compris la nuit. Elle apporte réconfort aux enfants, aux personnes âgées et aux futures mères pendant leur accouchement.

Quand les médicaments ne sont plus efficaces, elle aide les malades à se préparer et à accueillir la volonté du Seigneur. Elle vit sa profession comme un apostolat et en souligne la beauté. « Nous médecins travaillons directement sur l’homme. Dans ce corps, il y a un esprit immortel. Dieu a greffé le divin sur l’humain de sorte que tout ce que nous faisons pour l’homme prend une valeur plus grande. Celui qui visite un malade, c’est moi qu’il aide dit Jésus.

Ainsi nous touchons Jésus dans le corps de nos malades. Que Jésus se montre à travers nous, qu’il trouve tant de médecins qui s’offrent pour lui. » Elle dira aussi : « Notre mission, à nous médecins catholiques, n’est pas finie quand les médicaments ne servent plus ; il faut porter l’âme à Dieu. Tout médecin doit livrer le malade au prêtre. »

Épouse et mère de famille

Alors qu’elle pense encore rejoindre son frère en mission, Jeanne rencontre Pierre Molla, un ingénieur très pieux, lui aussi membre de l’action catholique. En pèlerinage à Lourdes elle demande à la Sainte Vierge de l’éclairer et revient avec la certitude qu’elle doit se marier.

« Les voies du Seigneur sont toutes belles pourvu que le but soit toujours le même : sauver notre âme et réussir à porter beaucoup d’autres âmes au paradis », écrira-t-elle. Le couple se marie le 24 septembre 1955.

L’épreuve et l’ultime don de soi

Jeanne est enceinte de son quatrième enfant lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur à l’utérus. Elle refuse catégoriquement l’avortement qui lui garderait la vie sauve. Au médecin qui doit l’opérer elle ordonne : « Si vous devez décider entre moi et l’enfant, n’hésitez pas, choisissez l’enfant je l’exige ! » L’opération réussit. La tumeur est enlevée et la grossesse préservée.

Mais lorsque celle-ci arrive à son terme, Jeanne sait que le danger n’est pas totalement écarté. Elle arrive à l’hôpital en disant : « Me voici, je suis ici pour mourir, il suffit que tout aille bien pour le bébé. » Les jours qui suivent la naissance de la petite Jeanne-Emmanuelle la voient sombrer dans d’atroces douleurs.

Jeanne rend l’âme le 28 avril 1962, à l’âge de 39 ans, après avoir répété « Gesù, Ti amo - Jésus je t’aime. » « Le choix de Jeanne, dira son mari, est le résultat cohérent de toute une vie : un progrès constant dans le don de soi. »

Et à ceux qui ne comprennent pas son sacrifice, il expliquera : « Tu savais que la place de la mère pour élever nos enfants n’a pas son pareil. Mais dans ton humilité et surtout dans ta pleine confiance en la Providence, tu étais persuadée de ne pas commettre une injustice envers nos trois enfants ; parce qu’en cette circonstance douloureuse, celui qui avait la première nécessité et qui dépendait entièrement de toi, c’était le fruit de ton sein […]. Je partageais ta foi et ne m’opposais pas à l’héroïsme de ta charité. »

Jeanne Beretta Molla est canonisée par saint Jean-Paul II le 16 mai 2004 en présence de son mari et de ses enfants. Retenons les paroles qu’il prononça à cette occasion : « À l’exemple du Christ, qui ayant aimé les siens, les aima jusqu’à la fin (Jean 13, 1), cette sainte mère de famille resta héroïquement fidèle à l’engagement pris le jour de son mariage. Le sacrifice extrême qui scella sa vie, témoigne que seul celui qui a le courage de se donner totalement à Dieu et à ses frères se réalise lui-même.

Puisse notre époque redécouvrir, à travers l’exemple de Gianna Beretta Molla, la beauté pure, chaste et féconde de l’amour conjugal, vécu comme une réponse à l’appel divin ! »

Dix ans auparavant, lors de la sa béatification, le 25 avril 1994, le Saint- Père avait déclaré : « Jeanne Beretta-Molla sut donner sa vie en sacrifice, afin que l’être qu’elle portait en son sein – et qui est aujourd’hui l’un de nous ! – puisse vivre. En tant que médecin, elle était consciente de ce qui l’attendait, mais elle n’a pas reculé devant le sacrifice, confirmant ainsi l’héroïcité de ses vertus. Nous désirons rendre hommage à toutes les mères courageuses, qui se consacrent sans réserve à leur famille, et qui sont prêtes ensuite à ne ménager aucune peine, à faire tous les sacrifices, pour leur transmettre ce qu’elles ont de meilleur... »

vendredi 07 juin 2019

L'Incorrect : interview de Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté

PÈLERINAGE DE LA PENTECÔTE : JEAN DE TAURIERS RÉPOND À QUELQUES QUESTIONS

Pour commencer, pourriez-vous nous faire un court récit quant à l'histoire du pèlerinage de Pentecôte? 

Le Centre Henri et André Charlier est à l’origine de ce pèlerinage,  Notre-Dame de Chrétienté est arrivée ensuite en 1993. Le premier pèlerinage a eu lieu en 1983. Nos fondateurs voulaient reprendre les pas de Péguy, marcher de Paris à Chartres, créer un élan missionnaire à l’imitation du pèlerinage de Częstochowa en Pologne. Jean-Paul II était pape depuis 1978, il venait de subir une tentative d’assassinat, le monde communiste commençait à l’époque à craqueler en Pologne. L’Eglise traversait une profonde crise de la foi dont nous ne sommes d’ailleurs pas sortis. Le pèlerinage de chrétienté voulait développer, dans ce contexte, une société chrétienne, être missionnaire, en s’appuyant sur la Tradition de l’Eglise.


Quel est le sens de faire le pèlerinage de Chartres aujourd’hui ? Pourquoi avoir choisi le thème « La paix du Christ par le règne du Christ  »
Notre vie est un pèlerinage, nous sommes tous des pèlerins sur cette terre. Les pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté marchent vers Chartres mais surtout vers le Ciel dont la cathédrale de Chartres n’est qu’un symbole. L’effort physique, spirituel et intellectuel du pèlerinage est une nécessité pour chaque homme qui réfléchit à sa vocation, à sa finalité. Nos jeunes pèlerins le savent bien et donnent bien volontiers ces 3 jours au Christ. Ils vous diront que nous avons tous besoin d’une pause spirituelle dans nos vies parfois agitées qu’invente la société moderne. Le pèlerinage est notre retraite annuelle, certes un peu fatigante et bruyante mais très enthousiasmante.

Le thème de cette année « La paix du Christ par le règne du Christ » reprend les premiers mots de l’encyclique de Pie XI Quas Primas de 1925. Cette encyclique insiste sur la nécessité de la royauté sociale du Christ sur nos sociétés. La royauté sociale du Christ signifie qu’une société ne peut exister sans se fonder sur la Vérité du Christ. Une société chrétienne est une société qui met en pratique la Doctrine Sociale de l’Eglise. Nul besoin d’être chrétien pour comprendre la nécessité d’une réflexion sur le sens de nos sociétés. En revanche, pour apporter cette paix il est essentiel d’écouter ce que dit le Christ.

La cardinal Sarah qui nous avait fait l’honneur d’être pèlerin avec nous en 2018 rappelle cet enseignement quand il dit dans son dernier livre « Un État qui prétend fonder le droit uniquement sur son bon vouloir, qui ne cherche pas à fonder la loi sur un ordre objectif reçu du Créateur, risque de sombrer dans le totalitarisme ».


Combien de personnes regroupez-vous chaque année ? Il paraît qu’il y a de plus en plus de monde ?
Nous attendons environ 14000 pèlerins à Chartres, en nette progression par rapport à 2018. Notre monde athée et laïcard génère une réaction du monde catholique attachée à sa civilisation, ancrée dans son histoire, exigeant sur ses engagements. A la surprise de beaucoup, le pèlerin de Chartres est à la fois jeune (environ 20 ans), attaché au rite tridentin, militant et pas du tout effrayé par les enjeux actuels. Des livres récents comme celui de Yann Raison du Cleuziou (Une contre-révolution catholique), de Guillaume Cuchet (Comment notre monde a cessé d’être chrétien) permettent de comprendre ce que je vois comme une réaction salutaire des catholiques français.


Comment organisez-vous la logistique pour l'accueil de tous les pèlerins ? Y-a-t'il uniquement des bénévoles ?

Notre-Dame de Chrétienté repose sur le travail de près de 1500 cadres bénévoles dont un grand nombre travaille toute l’année à la réussite du pèlerinage. Nous sommes en train de travailler sur 2020 et 2019 n’est même pas commencé !

Les sujets les plus variés occupent ces cadres comme l’encadrement pèlerins, la formation, la logistique, le service d’ordre, les cuisines, les tentes, la communication, … Tous les corps de métiers travaillent sur cet événement qui est le premier pèlerinage itinérant actuellement en Europe.

Vous accueillez évidemment des prêtres dans le pèlerinage. Viennent-ils principalement de paroisses où on célèbre la messe dans la forme Saint Pie V ? Les curés qui célèbrent sous la forme ordinaire font-ils beaucoup de pub dans leur paroisse ?

Le pèlerinage de chrétienté accueille plus de 300 clercs, religieux, religieuses, prêtres, séminaristes parmi lesquels plus de 150 prêtres. Très international, nous accueillons des prêtres du monde entier avec 20 langues parlées. Environ un quart des prêtres viennent des diocèses, les autres des Communautés dites traditionnelles, pour faire simple les ex-Ecclesia Dei. Tous ces prêtres sont des amis de notre pèlerinage, nous travaillons toute l’année ensemble pour former et animer les chapitres qui se réunissent pour certains en dehors du pèlerinage.

Notre pèlerinage est missionnaire par la messe traditionnelle. En reprenant les mots de Benoît XVI (mais nous aurions pu aussi bien citer Monseigneur Lefebvre) nous sommes convaincus que la perte du sens de la foi aujourd’hui explique la grave crise spirituelle de notre monde. Nous pensons qu’il existe un lien entre la liturgie, « prière de l’Eglise » disait Saint Benoît, et la foi. « Lex orandi, lex credendi » selon l’ancien adage. Nous croyons finalement comme nous prions. Pour dire les choses autrement, je pense qu’il est plus simple d’être catholique au pèlerinage de chrétienté. Notre attachement à la messe tridentine, le rit extraordinaire, s’explique par cette exigence. Nos pèlerins, les jeunes comme les moins jeunes, viennent pour prier dans cette forme liturgique qui les attire spirituellement vers le Ciel, le but de notre vie sur terre.

Quelles sont les relations entre Notre Dame de Chrétienté et l’Eglise? Quelles sont vos relations avec l’évêque de Chartres et l’archevêque de Paris ?  

Nos relations sont excellentes. Le motu proprio de Benoît XVI en 2007 a voulu apaiser les incompréhensions du passé. Je tiens à remercier chaleureusement Monseigneur Aupetit qui a fait tout ce qu’il pouvait pour nous accueillir à Saint Sulpice pour le lancement du pèlerinage (la messe est à 7 heures du matin). Nos pèlerins seraient très heureux de lui faire découvrir le pèlerinage de chrétienté. Peut-être l’année prochaine ?

Monseigneur Christory, évêque de Chartres, sera pèlerin tout l’après-midi du dimanche. Avec Monseigneur Léonard, ancien archevêque de Malines-Bruxelles et ancien primat de Belgique, il participera au Salut du Saint Sacrement du dimanche soir, un des grands moments du pèlerinage. Et il nous accueillera dans sa cathédrale pour le lundi de Pentecôte pour la Sainte Messe célébrée par Monseigneur Léonard. Cette Messe sera retransmise en streaming sur notre site www.nd-chretiente.com à 15h30. L’année dernière plus de 40 000 internautes ont assisté à la Messe.

L'Incorrect - Angélique Cottin - 7 Juin 2019

Un nouveau support pour les Pèlerins Anges Gardiens

Conçue pour permettre à tous les anges gardiens de se retrouver et de vivre une communion plus grande, la plateforme Hozanna dont voici le lien https://hozana.org/communaute/8238-anges-gardiens-du-pelerinage-de-paris-a-chartres ne demande qu'à vous accueillir ! 

Vous ne pouvez pas être physiquement présents sur la route de Chartres mais vous aimeriez participer au pèlerinage spirituellement : vous êtes parents de jeunes enfants, malades ou âgées, prisonniers, expatriés, professionnels d’astreinte, religieux… en France et à l’étranger. Vous êtes d’authentiques pèlerins, qui recevez toutes les grâces du pèlerinage, et vivez en Communion des Saints avec les marcheurs. 

Rejoignez la communauté des Anges Gardiens pour les trois jours du pèlerinage de Paris à Chartres. 

Vous pouvez même envoyer vos intentions de prière par la plateforme : http://www.nd-chretiente.com/index-site.php?file=angesgardiens/inscription et recevoir toutes les méditations du pèlerinage. 

Nous vous attendons nombreux ! 

 

J-1 : n'ayez pas peur d'être des saints!

« Jeunes de tous les continents, n'ayez pas peur d'être les saints du nouveau millénaire ! Soyez des contemplatifs et des amoureux de la prière, en harmonie avec votre foi et généreux dans le service de vos frères, soyez des membres actifs de l'Église et des artisans de paix ! Pour réaliser ce projet de vie qui nécessite des efforts, restez à l'écoute de sa Parole, prenez des forces dans les Sacrements, spécialement dans l'Eucharistie et dans la Pénitence. Le Seigneur veut que vous soyez des apôtres intrépides de son Évangile et des bâtisseurs d'une nouvelle humanité. En effet, comment pourriez-vous affirmer que vous croyez en Dieu fait homme si vous ne prenez pas position contre ce qui avilit la personne humaine et la famille ? Si vous croyez que le Christ a révélé l'amour du Père à tous les hommes, vous devez faire tous les efforts possibles pour contribuer à l'édification d'un monde nouveau, fondé sur la puissance de l'amour et du pardon, fondé sur la lutte contre toute injustice et contre toute pauvreté physique, morale, spirituelle, fondé sur des politiques, des économies, des cultures et des technologies orientées vers le service de l'homme et vers son développement intégral. ». Jean-Paul II - XVièmes Journées Mondiales de la Jeunesse

Amis pèlerins, cet appel nous concerne tous : il est l'écho fidèle de l'Ecriture Sainte : "Soyez saints parce que je suis Saint" (Lév.19,2) - "Soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait" (Math.5,47).

Nous ne saurions, en effet, construire l'Europe de la Foi sans susciter l'Europe des Saints... Qu’est-ce qu’un saint ? Pour Gustave Thibon c’est "l'être le moins humain et le plus incarné...". "L'être le moins humain" car le saint transcende notre faible humanité par l'héroïsme de ses vertus et la qualité exceptionnelle de son union à Dieu, qui font que fort au dessus de la médiocrité ordinaire de nos vies, il participe déjà à la lumière et à la gloire divines.

Mais il est aussi "le plus incarné" car il a germé et fleuri dans un siècle auquel toutes les fibres de son être le rattachaient. Sa vie n'a cherché qu'à prolonger la Sainte Incarnation en portant comme une Croix les difficultés et problèmes de son temps. Etre de chair et de sang, il a dans et par son devoir d'état, écrit, en lettres d'or et de pourpre, la rédemption de son temps.

A nous, amis pèlerins, d’être et de  faire naître les saints qui bâtiront l'Europe de la Foi ! Voilà bien  notre seul rôle "politique" : conduire nos cités charnelles à la cité céleste !

33ème et dernier jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Le monde a de la haine contre vous (Jn XV, 18-26) L’esclave d’amour de Jésus et de Marie sera en butte aux persécutions du monde ennemi de Dieu. Mais l’Esprit de Vérité nous consolera, nous fortifiera, nous guidera. Il nous fera témoigner que Jésus est le seul Sauveur, et que Marie est celle qui nous conduit à son Fils.

18. Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier.

19. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait en propre. Mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde vous hait.

20. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite ; Le serviteur n’est pas plus grand que le maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront, vous aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.

21. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé.

22. Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse point parlé, ils seraient sans péché ; mais maintenant leur péché est sans excuse.

23. Celui qui me hait, hait aussi mon Père.

24. Si je n’avais pas fait au milieu d’eux des oeuvres que nul autre n’a faites, ils seraient sans péché ; mais maintenant ils ont vu, et ils me haïssent moi et mon Père.

25. Mais cela est arrivé afin que s’accomplît la parole qui est écrite dans leur Loi : ils m’ont haï sans sujet.

26. Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement."

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

  • C’est un bon exercice d’écrire avec notre plus belle plume notre consécration à la main sur une (belle) feuille de papier.
  • Le jour de la consécration (dimanche 15 mai 2016 au soir), venons à l’autel au centre du bivouac de Gas avec notre livret du pèlerin, dans lequel se trouvera le texte de cette consécration. Si nous le souhaitons, nous pouvons aussi prendre avec nous le texte de saint Louis-Marie.
  • A l’issue de la consécration, les consacrants qui ont fait la préparation des 33 jours peuvent signer le livre d’or de la consécration qui se trouve sur la table sous la tente « consécration ».

J-2 : sous le regard tendre de Marie, se former pour agir dans la Cité

En ces temps agités régis par des systèmes politiques dont la perversité tient au renversement quotidien et systématique de l’ordre naturel et de l’ordre surnaturel voulus par Dieu ; en ces temps où la royauté du Christ est niée, bafouée et rejetée publiquement où règnent guerres et persécutions, désordres et scandales, la Vierge Marie a tenu à nous montrer lors de l’incendie de Notre-Dame que, malgré nos errements et nos injures à l’amour de son Divin Fils, elle restait notre Mère et tenait à cœur de nous remettre dans le droit chemin.

A chacune de ses apparitions (Rue du Bac, Lourdes, Fatima, Pontmain, La Salette, l’île Bouchard…)  la Vierge nous montre son visage aimant tour à tour radieux et empreint de tristesse, partout elle nous adresse le même avertissement poignant, et en même temps le même sourire céleste prometteur de pardon si la France et le monde reviennent à leur Dieu. A Lourdes comme à Fatima, les demandes de la Vierge à ses enfants furent les mêmes : prière et pénitence. Elle récita le chapelet avec Sainte Bernadette et demanda aux enfants de Fatima que l’on instaurât la dévotion des premiers samedis du mois en l’honneur de son cœur immaculé.

Partout la prière est le puissant moyen de faire retomber le bras de son Fils prêt à s’abattre sur nous pour punir nos fautes : à Pontmain, La Vierge dit aux voyants : « Mais priez mes enfants, mon Fils se laisse fléchir. » A Fatima l’Ange de la Paix : « Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à vos supplications. ». Notre Mère est émue par notre détresse et accourt à notre aide : "Je suis venue particulièrement pour la conversion des pécheurs. Qu’ils prient, qu’ils aient confiance en moi. Je suis miséricordieuse et maîtresse du cœur de mon fils. Par moi, il touchera les cœurs les plus endurcis " ; mais elle veut que nous unissions nos voix à la sienne, que nous prenions conscience de nos faiblesses et que nous fassions nous-mêmes l’effort de demander, d’implorer avec confiance et avec persévérance la rémission de nos péchés et l’allégement de nos peines. Elle qui n’est que perfection et amour, prendra alors nos prières pour les présenter sanctifiées par son amour et sa tendresse maternelle à son divin Fils, qui ne lui refusera rien, ainsi qu’elle le fit à Cana.

 « Sacrifiez-vous pour les pécheurs… Les guerres ne sont que les châtiments des péchés du monde… Il faut faire pénitence : si les hommes changent de vie, Notre-Seigneur pardonnera encore au monde ; mais s’ils ne changent pas de vie, le châtiment viendra ». Le premier sacrifice que nous demande notre Mère - et qui ne devrait pas en être un - c’est d’abord de faire l’effort de vivre en chrétiens, de nous convertir et de tourner notre vie entière vers Dieu, Roi et centre de tous nos cœurs. « Le sacrifice qu’exigent de chacun l’accomplissement de son propre devoir et l’observance de ma loi, voilà la pénitence que je demande et que j’exige maintenant », disait Notre-Seigneur à sœur Lucie.

Ce sacrifice, c’est donc en fait la simple et entière observance de notre devoir d’état, de nos multiples devoirs d’état qui nous est demandée : devoirs de citoyen, de parent, d’acteur professionnel, de paroissien… Devoir d’état envers la cité, devoir d’état civique et devoir de charité politique. La Vierge est apparue dans des moments critiques pour avertir le monde entier de son châtiment, pour travailler au redressement des pays, tels la France, le Portugal, et l’Europe toute entière, déchirés par les guerres. Cette régénération ne pourra s’accomplir que si tous les chrétiens du monde travaillent au règne du Christ, seul vrai Roi. Lumen Gentium précise : « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils orientent selon Dieu. » L’Evangile disait déjà : « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde : si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? La lumière doit briller pour tous, et non être placée sous un boisseau ». Le chrétien doit être un homme d’action, et non se contenter de gémir quand tout va mal : « Les fidèles laïcs sont appelés par Dieu à travailler, comme du dedans, à la sanctification du monde, à la façon d’un levain » commente le pape Jean-Paul II.

Dans notre société où de plus en plus, les lois vont à l’encontre de tous les principes religieux et moraux, il est du devoir du chrétien de se former et de participer à la vie politique de son pays, en prenant ses responsabilités pour œuvrer au redressement spirituel religieux et moral de sa patrie. Cette action politique est le devoir de tout citoyen et doit s’appuyer sur la doctrine sociale de l’Eglise, affirmée et réaffirmée au cours des siècles par nombre de grands papes dans leurs encycliques. Sa devise, la voici : « Omnia instaurare in Christo » « Tout restaurer dans le Christ ».

C’est à ce règne de Notre-Seigneur que Notre-Dame oeuvre en apparaissant sur terre et en adressant ses messages d’amour, de prière et de sacrifice à ses enfants. Reine et médiatrice, elle nous apprend à donner son titre de Roi à son Divin Fils ; sa présence active dans notre histoire et dans notre vie de société s’exerce avec discrétion et au moyen des hommes mais alors, leur force est « terrible comme une armée rangée en bataille ».

Confortés par la tendre sollicitude et les avertissements de notre Mère du Ciel, assurés de son amour et sûrs de son soutien, armons-nous donc de Foi, d’Espérance et de Charité pour accomplir notre devoir de chrétiens et travailler à instaurer le règne du Christ dans nos âmes, dans nos foyers et par là dans nos pays, afin de voir un jour la paix, la véritable paix des enfants de Dieu régner sur terre comme dans les cieux. Dans ce combat de tous les jours, au milieu des chutes et des découragements, suivons les conseils de Saint Bernard, regardons l’étoile, invoquons Marie Reine de la Paix, Marie Reine de France, Notre-Dame des Armées, Notre-Dame des Victoires, et gardons présente à l’esprit sa promesse : A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera.

 

50 bonnes raisons de faire le pélé

" Chers pèlerins,

vous témoignez de la foi sincère que notre pays a toujours manifestée à Notre-Dame, patronne de la France,

je ne saurais donc trop vous engager à développer ce pèlerinage qui associe la tradition et la piété.

Pèleriner vers Chartres, c'est se donner à la Très Sainte Vierge Marie, se mettre sous la protection de son voile

et Lui confier nos familles et notre pays, la fille aînée de l'Eglise.

Que Notre Seigneur Jésus-Christ règne par Marie sur la France

et que Notre-Dame demeure l'icône qui nous guide".

Louis, Duc d'Anjou

32ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Je suis la Vigne (Jn XV, 1-17). Notre consécration, renouvellement des promesses de notre baptême, va nous attacher encore plus fortement à Jésus, la vigne véritable. Les souffrances, les épreuves nous émonderont pour que nous portions beaucoup de fruit, pour la gloire du Père.

1. "Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.

2. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage.

3. Déjà, vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée.

4. Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure uni à la vigne, ainsi vous ne le pouvez non plus,

si vous ne demeurez en moi.

5. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits : car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire.

6. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse ces sarments, on les jette au feu et ils brûlent.

7. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.

8. C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits, et que vous soyez mes disciples.

9. Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés : demeurez dans mon amour.

10. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour,

comme moi-même j’ai gardé les commandements de mon Père, et comme je demeure dans son amour.

11. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

12. Ceci est mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés.

13. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

14. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.

15. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.

16. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, que votre fruit demeure, et que le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom.

17. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

mercredi 05 juin 2019

J-3 : dernier appel aux bonnes volontés pour les tentes et la santé !

Amis pèlerins, 

Notre-Dame de Chrétienté recherche encore 20 personnes pour monter les tentes et un médecin pour prendre soin des marcheurs ! 

Merci de proposer votre aide par mail responsable.rh@nd-chretiente.com et de partager à un maximum de personnes autour de vous : nous sommes à J-3 ! 

50 bonnes raisons de faire le pélé

"Jésus s'est rendu présent chaque fois que vous l'avez prié en égrenant les Ave du chapelet, en chantant ou en suppliant dans le silence. Jésus est venu marcher avec vous. Il s'est fait pèlerin avec vous comme jadis avec les pèlerins d'Emmaüs. Jésus ne vous a pas laissés seuls. Quand vous pleuriez il était là, quand vous riiez Il était là aussi."

RP Emmanuel-Marie Chanoine Réguliers de Lagrasse (Homélie 2015)

J-3 : comme le curé d'Ars, "tout donner et ne rien garder"

Prier pour prendre chaque jour un peu de notre temps pour Dieu. Pour Dieu tout seul. Lui consacrer quelques instants de notre journée, pour le rencontrer dans un cœur à cœur où nous Lui livrons notre petitesse, reconnaissant notre dépendance totale vis-à-vis de Lui : nous tenons tout de Lui, nous ne pouvons rien sans Lui. La prière consiste d'abord à adorer. Se faire petit devant Dieu, Lui offrir notre louange. La prière nous invite à Le remercier pour tous les biens dont II nous comble. Prier, c'est aussi offrir à Dieu notre journée : tout ce que nous ferons, nous Le ferons alors sous son regard. C'est la manière concrète de mettre Dieu en premier dans notre vie, Lui dire notre confiance, notre volonté de Lui être fidèles, de nous soumettre en tout à Sa volonté, sachant qu'il ne veut que notre bien.

Il s'agit donc d'une prière intense, qui toutefois ne détourne pas de l'engagement dans l'histoire : en ouvrant le cœur à l'amour de Dieu, elle l'ouvre aussi à l'amour des frères et rend capable de construire l'histoire selon le dessein de Dieu. Prier est donc une nécessité vitale. La prière, c'est encore la respiration de l'âme. C'est de Dieu que l'âme reçoit sa vie. Autant la plante, pour vivre, a besoin d'air et de lumière, autant l'âme a besoin de Dieu. Dieu est amour, et l'âme est faite pour aimer. Charmot disait : " La prière est un échange d'amour entre l'homme et Dieu". C'est donc dans cette rencontre quotidienne avec Dieu que l'âme puisera la force d'aimer. Si elle reste longtemps sans prier, elle perd le goût des choses d'en-Haut, elle craint la rencontre avec Dieu et s'attache alors abusivement aux choses de la terre ; les effets ne s'en feront pas sentir tout de suite, mais seulement à long terme. « Nous valons ce que vaut notre prière » : dans la prière, nous pouvons sans crainte reconnaître que nous ne pouvons rien sans Dieu et que l'on peut Lui demander avec une grande confiance tout ce dont nous avons besoin, et que personne d'autre ne peut nous donner : les grâces qui nous sont nécessaires à chaque instant de notre vie, pour pouvoir faire le bien et son pardon, pour ce que nous avons fait de mal, par le biais de la confession dans un premier temps, et de la pénitence dans un deuxième temps.

Notre pèlerinage est un pèlerinage de réparation et notre marche est une marche d'expiation de nos péchés. La prière nous fait reconnaître notre dépendance en toutes choses à l'égard de Dieu, nous fait avancer dans la vertu, nous obtient de Dieu miséricorde, nous fortifie dans les tentations, nous réconforte dans les tribulations, nous aide dans nos besoins et nous obtient la grâce de la persévérance finale. Soeur Lucie exprima, elle aussi, ce lien très fort qui rapproche Prière et Pénitence : " Soudain, nous vîmes près de nous la même figure, le même ange à ce qu'il me semble. Il nous dit : "Que faites vous ? Priez, priez beaucoup. Les très saints Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très Haut des prières et des sacrifices." Je demandais : " Comment devons nous nous sacrifier ?" - "De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice, un acte de réparation, pour les péchés par lesquels II est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs. Attirez ainsi la paix sur votre patrie. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra".

Notre pèlerinage vers Chartres, rythmé par la prière et par vos pas, de plus en plus pesants en fin de journée, traduit bien l'esprit de " prière et de pénitence " qui doit conduire notre vie sur terre. Souvenons-nous en, et comme le disait Saint Philippe Néri : " prenons l'habitude de vaincre le mal dans toutes les petites occasions de la vie. Un jour, avec l'aide de Dieu, nous serons aussi le vaincre dans les grandes occasions "

31ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Si vous m’aimez (Jn XIV, 15-31) Aimer Dieu, c’est garder sa Parole, c’est observer ses commandements. Voilà le critère objectif de notre amour, même si nous n’avons pas le sentiment d’aimer, même dans les épreuves, les échecs, les humiliations.

15. Si vous m’aimez, gardez mes commandements.

16. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu’il demeure toujours avec vous ;

17. C’est l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point : mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure au milieu de vous ; et il sera en vous.

18. Je ne vous laisserai point orphelins ; je viendrai à vous.

19. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivez.

20. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.

21. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui."

22. Judas, non pas l’Iscariote, lui dit : "Seigneur, comment se fait-il que vous vouliez vous manifester à nous, et non au monde ?"

23. Jésus lui répondit : "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.

24. Celui qui ne m’aime pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé.

25. Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.

26. Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

27. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre coeur ne se trouble point et ne s’effraye point.

28. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi.

29. Et maintenant, je vous ai dit ces choses avant qu’elles n’arrivent, afin que, quand elles seront arrivées, vous croyiez.

30. Je ne m’entretiendrai plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n’a rien en moi.

31. Mais afin que le monde sache que j’aime mon Père, et que j’agis selon le commandement que mon Père m’a donné, levez-vous, partons d’ici."

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

J-4 : pourquoi se confesser pendant le pèlerinage ?

Pourquoi Notre-Dame de Chrétienté sollicite de nombreux prêtres pour permettre à tous les pèlerins de se confesser durant le pèlerinage ? Parce que nous avons tous péché et que nous avons  confiance dans la miséricorde de Dieu.

Nous avons tous péché. « Si nous disons : "Nous n'avons pas de péché", affirme saint Jean, nous nous abusons et la vérité n'est pas en nous » (1ère épître, I,8). C’est pour cette raison que Notre Seigneur a institué le Sacrement de pénitence : pour nous donner son pardon et réparer en notre âme les dramatiques conséquences du péché. Par le péché, nous avons préféré notre plaisir immédiat ou notre volonté propre à la volonté et à la loi de Dieu ; nous avons opposé un refus à Dieu comme s'il n'était pas notre Créateur, comme si sa volonté n'était pas remplie d'amour pour nous. Tout péché est une plongée dans les ténèbres où l'homme ne veut plus regarder qui est Dieu. Dans un péché grave, la vie d'amitié avec Dieu, reçue au Baptême, est brisée en nous ; et une blessure est portée au Corps Mystique qu'est l'Eglise.

Alors tout est-il perdu pour le pécheur ? Non, car l'amour miséricordieux du Christ le poursuit. Jésus attend notre repentir pour nous donner son pardon. N'oublions pas : Il est mort sur la Croix pour cela... Il me suffit de dire oui, de regretter la folie de mes péchés et de me présenter au tribunal de miséricorde qu'est le sacrement de pénitence.

Me confesser pour répondre à l'appel de Notre-Dame. Marie, parce qu'elle est notre Mère, nous attend aussi. Elle est plus intéressée que quiconque à ce que je dise oui. C'est pourquoi, à Lourdes, à Fatima et ailleurs, elle réclame toujours la pénitence en même temps que la prière. La pénitence est ce mouvement profond de notre être qui se détourne du péché pour se porter vers son fils, le Roi d'Amour. Quel plus bel acte d'amour peut lui offrir une âme repentante ? « Quand on va se confesser, disait le Curé d'Ars, il faut comprendre ce que l'on fait : on peut dire qu'on va déclouer Notre Seigneur. »

Me confesser pour renaître à la vie éternelle. Le pardon de Dieu est efficace. Le Curé d'Ars disait encore : « Le Bon Dieu, au moment de l'absolution, jette nos péchés derrière les épaules, c'est-à-dire il les oublie, il les anéantit, ils ne réapparaîtront jamais plus. « Votre âme, nous dit-il, serait noire comme le charbon, rouge comme l'écarlate, par l'absolution je la rendrai blanche comme la neige ». Voyez, mes enfants, la grande bonté de Dieu pour les pécheurs ! » Et de ce pécheur, Dieu fait à nouveau son ami. Dans le confessionnal, il se passe quelque chose de plus prodigieux que ne le fut la création du ciel et de la terre : l'homme contrit et repentant reçoit la vie d'enfant de Dieu. Le voilà devenu frère du Christ, ami de Dieu, temple du Saint-Esprit ! Réconcilié aussi avec l'Eglise, il appartient pleinement, par la charité, à la communauté ecclésiale.

Me confesser souvent pour devenir un saint, car c'est là la grande affaire de ma vie chrétienne. Sacrement du pardon, la pénitence est encore le sacrement de la libération. Car le seul esclavage qui étreint totalement une vie humaine est celui du péché. Lors de l'absolution, le Précieux Sang qui coule mystiquement sur notre être, le purifie des péchés véniels comme des péchés mortels. Il arrache les habitudes vicieuses ancrées en nous. Il nous affermit dans la pratique des commandements de Dieu. Comprenons bien que ce sacrement de la tendresse divine comporte une grâce propre de libération que ne confère aucun autre sacrement, pas même l'Eucharistie dans la Communion. Combien de pénitents n'ont trouvé qu'en sa réception fréquente les forces nécessaires pour sortir de rechutes continuelles dans un péché grave ! Chaque confession affaiblit le règne du péché en nous et nous établit dans la vertu ; elle nous rend « morts au péché et vivants en Dieu » (Romains, VI, 2).

C'est pourquoi les papes ne cessent de nous inciter à recevoir souvent ce sacrement. Pie XII le faisait en montrant tous ses bienfaits. « Nous tenons à recommander vivement la confession fréquente, introduite par l'Eglise, sous l'impulsion de l'Esprit Saint ; elle augmente la vraie connaissance de soi, favorise l'humilité chrétienne, tend à déraciner les mauvaises habitudes, combat la négligence spirituelle et la tiédeur, purifie la conscience, fortifie la volonté, se prête à la direction spirituelle, et, par l'effet propre du sacrement, augmente la grâce » (Enc. Mystici Corporis Christi).

Me confesser pour rencontrer le Christ. Le prêtre, au confessionnal, est le ministre de Dieu. Loin d'être une « machine d'absolution », il est pour chaque fidèle un père, un maître et un juge de la part de Dieu. Comme père, le prêtre nous accueille comme l'Enfant prodigue ; comme juge, il nous place devant la vérité de notre situation face à l'amour de Dieu, et enfin, comme maître, il a charge de nous stimuler et de nous guider au nom du Christ sur les voies de la sainteté. Ainsi cette « démarche libératrice et éducatrice permet à chacun de réorienter concrètement sa propre vie vers Dieu » (Jean Paul II, 1-IV-82).

« La tristesse me revenait chaque soir, lorsque je me trouvais seul dans mon appartement ; ...elle me tenait muet et accablé pendant ce qu'on appelle les fêtes : je les organisais, mais le moment venu je les passais dans un mutisme, un dégoût, un ennui infini...Vous me donniez cette inquiétude vague d'une conscience mauvaise, qui, tout endormie qu'elle est, n'est pas tout à fait morte. Je n'ai jamais senti cette tristesse, ce malaise, cette inquiétude qu'alors. Mon Dieu, c'était donc un don de vous...comme j'étais loin de m'en douter. Que vous êtes bon. Et en même temps que vous empêchiez mon âme, par cette invention de votre amour, de se noyer irrémédiablement, vous gardiez mon corps : car si j'étais mort alors, j'aurais été en enfer... Vous ne pouviez pas entrer, mon Dieu, dans une âme où le démon des passions immondes régnait en maître... «  Charles de Foucauld (Lettres et carnets)

«  En me faisant entrer dans son confessionnal, un des derniers jours d'octobre, entre le 27 et le 30, je pense, vous m'avez donné tous les biens, mon Dieu : s'il y a de la joie dans le ciel à la vue d'un pécheur se convertissant, il y en a eu quand je suis entré dans ce confessionnal !... Quel jour béni, quel jour de bénédiction !... Et depuis ce jour, toute ma vie n'a été qu'un enchaînement de bénédictions ! Vous m'avez mis sous les ailes de ce saint, et j'y suis resté. Vous m'avez porté par ses mains, et ce n'a été que grâces sur grâces. Je demandais des leçons de religion : il me fit mettre à genoux et me fit me confesser, et m'envoya communier séance tenante... « Charles de Foucauld (Lettres et carnets)

30ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Ayez confiance (Jn XIV, 1-14) « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », dit Jésus. « Qui Me voit, voit le Père ». Croyons-nous vraiment en Lui ?

1. "Que votre coeur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en Moi.

2. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de Mon Père ; s’il en était autrement, Je vous l’aurais dit, car Je vais vous y préparer une place.

3. Et lorsque Je m’en serai allé et que Je vous aurai préparé une place, Je reviendrai, et Je vous prendrai avec moi, afin que là où Je suis, vous y soyez aussi ;

4. Et là où Je vais, vous en savez le chemin."

5. Thomas lui dit : "Seigneur, nous ne savons où Vous allez ; comment donc en saurions-nous le chemin ?"

6. Jésus lui dit : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; nul ne vient au Père que par Moi.

7. Si vous M’aviez connu, vous auriez aussi connu Mon Père… Dès à présent, vous Le connaissez et vous L’avez vu."

8. Philippe lui dit : "Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit."

9. Jésus lui répondit : "Il y a longtemps que Je suis avec vous, et tu ne M’as pas connu ? Philippe, celui qui M’a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire : montrez-nous le Père !

10. Ne crois-tu pas que Je suis dans le Père, et que le Père est en Moi ? Les paroles que Je vous dis, Je ne les dis pas de Moi-même : le Père qui demeure en Moi fait lui-même ces oeuvres.

11. Croyez sur Ma parole que Je suis dans le Père, et que le Père est en Moi.

12. Croyez-le du moins à cause de ces oeuvres. En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui croit en Moi fera aussi les oeuvres que Je fais, et il en fera de plus grandes.

13. Parce que Je m’en vais au Père, et que tout ce que vous demanderez au Père en Mon nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

14. Si vous Me demandez quelque chose en Mon nom, Je le ferai.

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

Lundi 03 juin 2019

Europe : la voie Romaine ( France Catholique)

Parmi les surprises, nombreuses, de ces élections européennes figure la hausse de la participation – près de dix points de plus par rapport à la précédente édition en 2014. C’est d’autant plus intéressant que ce regain concerne toute l’Union européenne, avec le taux de participation le plus élevé depuis vingt ans (au-dessus de 50 %). Signe que désormais, qu’on le veuille ou non, les électeurs perçoivent l’Europe comme un élément structurant de la vie des nations. Un enjeu de pouvoir majeur.

Europe en panne
Pour autant, reste à gagner les cœurs et les âmes. Et de ce point de vue, l’Europe technocratique est en panne, à la recherche d’un sens, comme on l’a vu lors du 60eanniversaire du traité de Rome, en mars 2017, lorsque quasiment tous les chefs d’état européens se sont pressés au Vatican pour écouter le Pape. Il ne s’agit donc pas tant d’opposer les nations à l’Union européenne que de revenir à ce qui constitue le cœur de l’Europe, ce qui a présidé à sa fondation.

Dans un maître ouvrage intitulé La voie romaine, Rémi Brague affirme que ce qui constitue l’essence de l’Europe est sa «  romanité  », c’est-à-dire sa capacité à transmettre. De la même manière que les Romains, démontre-t-il, se sont inspirés en particulier de l’héritage grec afin de civiliser les peuples – «  les barbares à soumettre  ». Formant ainsi un creuset unique au monde, entre passé et avenir, facteur de progrès humain et au développement inégalé. Et dont le ciment a été le christianisme, lui qui possède la clef des rapports entre spirituel et temporel.

Or selon Brague, cette romanité est aujourd’hui menacée par la volonté de rompre avec le passé, et notamment le passé chrétien. C’est le fameux débat qui eut lieu en 2005 sur l’inscription des racines chrétiennes dans la Constitution européenne. Inscription qui a été refusée mais dont l’absence est criante, tant elle masque le vide de sens.

Car cette référence n’est pas uniquement une incantation liée à un passé révolu, mais bien son principe originel, fondateur d’une culture et d’une civilisation. La foi chrétienne, ancrée dans sa romanité, c’est le «  big-bang  » de l’Europe : c’est de là que tout est parti.

Revenir au principe actif
C’est pourquoi, au-delà du résultat des élections, la question fondamentale est de revenir à ce principe actif, force puissante sans laquelle rien ne peut se faire, aucune création n’est durable. «  En dehors de moi vous ne pouvez rien faire  » (Jn 15, 5). De cette romanité revivifiée par la foi chrétienne, en revanche, tout peut repartir.

Comment ? Par l’éducation, la culture, les médias, les métiers de la transmission, etc. Il n’est pas étonnant que deux des saintes patronnes de l’Europe, Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, aient toutes deux œuvré pour ramener vers Rome le cœur des papes et des fidèles. Nous en avons un besoin criant.

Aymeric ¨Pourbaix

Bénédiction des pèlerins et de leurs bannières par l'Archevêque de Poitiers

A quelques jours du départ, Monseigneur Wintzer, archevêque de Poitiers, a béni les pèlerins et bannières lors des Vêpres privées dans sa Chapelle.


Il a confié à la trentaine de personnes présentes des intentions de prières pour les séminaristes et les prêtres de son diocèse ainsi que la naissance de nouvelles vocations en regardant les nombreux enfants présents.


Poitiers contribue au pèlerinage à travers 3 chapitres : Ange gardien, Sainte Radegonde et Notre Dame des clefs.
 

50 bonnes raisons de faire le pélé

"La grâce de rencontrer Notre-Seigneur au cours du pèlerinage est, en même temps celle de rencontrer nos frères et sœurs en Lui, dans Son Corps Mystique, l'Église. Lors d’un pèlerinage, nous devenons plus profondément conscients de notre communion fraternelle dans le Seigneur. Nous offrons notre prière et notre pénitence pour notre prochain qui marche à notre côté, pour ceux qui nous ont confié des intentions et pour le salut du monde. "

(Messe de clôture, 2017)

J-5 : le Rosaire sera votre meilleur compagnon de route !

Le Rosaire, tel un pèlerinage, est un itinéraire, un surnaturel cheminement... Commençant dans la blanche aurore de l’Incarnation, il traverse les clartés de la divine enfance du seigneur Jésus et nous mène, de mystère en mystère par la voie royale de la Croix empourprée du sang Rédempteur, jusqu'à la "lumière de gloire", éternelle cathédrale du Ciel où le Christ et sa Mère nous précèdent.

Le Rosaire, c'est le cheminement de l'âme priante dans l'ineffable réalité, le "mystère" de Jésus-Christ mais c'est encore, et davantage peut-être, la pénétration agissante autant que discrète de ce mystère dans l'âme qui s'y adonne.

Le retour régulier des vérités et des faits à contempler, l'aimante répétition du Pater, de l'Ave Maria et du Gloria Patri, tout ce bel ensemble suscite dans l'âme la présence transformante du Verbe de Dieu, avec toute la richesse de Son mystère d'incarnation d'enseignement, de souffrance, de mort au péché et enfin de glorification.

La toute-sainte Mère de Dieu y est associée d'une manière unique et incomparable. Collaboratrice voulue de Dieu pour chacune de ces phases qui se succèdent et se compénètrent : "Une Foi entretenue (par le Rosaire), entre dans l'intimité de Marie, on le voit bien par la répétition des prières vocales et surtout par la contemplation intérieure des mystères. En effet, toutes les fois que nous récitons comme il faut notre chapelet, prosterné aux pieds de Marie, nous faisons revivre, en la rappelant, l'œuvre admirable de notre salut. Comme si les faits se passaient devant nos yeux, nous voyons se dérouler ces événements dont la suite et le résultat ont fait à la fois, de Marie, la Mère de Dieu et notre Mère. La grandeur de cette double dignité et le fruit de double ministère apparaît sous une vive lumière à celui qui considère Marie s'unissant pieusement, dans les mystères aux joies, aux douleurs et aux gloires de Son Fils. » (Léon XIII, encyclique Adjutricem populi du 5 septembre 1895).

Les mystères joyeux, douloureux et glorieux, en vertu de leur enchaînement progressif -et si heureusement pédagogique- qui les éclaire les uns par les autres, nous offrent une présentation du contenu de la Foi logiquement ordonnée. Ainsi mettent-ils en évidence en valeur l'harmonie très convaincante des divers éléments qui composent notre doctrine catholique. Le Rosaire est donc catéchèse, mais il est surtout contemplation. Il est, en quelque sorte, le regard même de l'Immaculée se prêtant à notre âme, afin de scruter l'inépuisable Réalité de Jésus-Christ, Dieu fait l'homme, l'unique sauveur.

Le Rosaire est sanctifiant, parce qu'ouvrant notre âme à l'action du Saint-Esprit, il la fait s'unir effectivement au Christ qui, avec Son Père, veut "faire en nous sa demeure". Telle fut la merveille qu'accomplit, dans la personne de la Sainte Vierge, le premier Ave Maria, prononcé par l'archange Gabriel. Quoique selon un mode bien différent et toutes proportions gardées tel est en nous aussi le fruit surnaturel du Rosaire : Jésus venant pour y vivre sa relation filiale au Père, dans l'unité du Saint-Esprit. "Quiconque a le goût de la prière peut..., par jeu naturel des facultés de l'esprit et des sentiments, passer de l'un à l'autre et n'a plus qu'à recueillir la rosée des grâces célestes que verse généreusement Marie". (Léon XIII).

Le Rosaire, c'est "la Bonne Nouvelle du Salut" accueillie, reçue, comprise, acceptée, vécue et intériorisée pour nous par la Vierge Immaculée, Reine des Apôtres et des Evangélistes. C'est pourquoi, au cours des siècles, il s'est montré, dans I‘apostolat et l'évangélisation des peuples (S. Dominique, S. Louis-Marie Grignon de Montfort, Bx Alain de la Roche...), dans la lutte contre les hérésies et la protection des royaumes chrétiens (lutte contre l'hérésie cathare, batailles de Lépante, de Vienne...), une arme pacifique et efficace, un instrument puissant.

29ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Je vous donne un commandement nouveau (Jn XIII, 31-38) Seul Jésus peut nous donner d’aimer nos frères, non d’un amour naturel, mais « comme il nous a aimés ». Qu’il mette en nos coeurs cet amour surnaturel, la vraie charité !

31. Or, l’un d’eux était couché sur le sein de Jésus ; c’était celui que Jésus aimait.

32. Simon-Pierre lui fit donc signe pour lui dire : "Qui est celui dont il parle ?"

33. Le disciple, s’étant penché sur le sein de Jésus, lui dit : "Seigneur, qui estce ?"

34. Jésus répondit : "C’est celui à qui je présenterai le morceau trempé." Et, ayant trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon.

35. Aussitôt que Judas l’eut pris, Satan entra en lui ; et Jésus lui dit : "Ce que tu fais, fais-le vite."

36. Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela.

37. Quelques-uns pensaient que, Judas ayant la bourse, Jésus voulait lui dire : "Achète ce qu’il faut pour la fête " ou : "Donne quelque chose aux pauvres."

38. Judas, ayant pris le morceau de pain, se hâta de sortir. Il faisait nuit.

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

J-6 : la liturgie tridentine n'est pas un mariage de raison mais un mariage d'amour !

Pourquoi Notre-Dame de Chrétienté aime ce rite ancien, dont l’ordonnance remonte pour l’essentiel au VIe siècle ?

Le concile Vatican II (constitution « Sacrosanctum Concilium »), à la suite du concile de Trente, nous rappelle que « la Liturgie est avant tout un culte rendu à Dieu ». Bien sûr, à l’occasion de ce culte, il y aura tout un enseignement donné au peuple de Dieu. Mais avant tout, la Liturgie est un culte à la divine majesté. Un culte que les fidèles rendent à Notre Seigneur Jésus-Christ, mais aussi que Notre Seigneur Jésus-Christ, lui-même, rend à son Père. Aussi ce culte doit-il être sacré et tel que Dieu le désire. On ne va donc pas à la messe pour être agréable à un prêtre, ni parce qu’un tel ou une telle y va, ou que l’esprit est chaleureux et les chants entrainants, mais on va à la messe pour rendre un culte à Dieu, un culte qui soit vraiment digne de Lui.

La Liturgie n’est pas une leçon de catéchisme. N’attendez pas de trouver au détour d’une page de votre missel, une définition exhaustive et complète de la messe. En revanche, ce que vous trouverez en suivant la liturgie de la Sainte Messe, c’est un ensemble de prières, de paroles, de gestes, de vêtements et d’objets liturgiques qui vous feront connaître ce qu’est la messe, sa véritable nature. C’est un peu comme un jeune homme qui voudrait faire connaître sa flamme à une jeune fille. Il peut, soit lui fixer un rendez-vous et lui déclarer tout de go : « Je t’aime ». Cela a l’avantage d’être bref et clair. Mais il peut aussi, lui faire connaître sa flamme par un certain nombre de signes extérieurs, comme, par exemple, lui offrir des fleurs, l’inviter au cinéma, lui téléphoner régulièrement, etc. Soyez sûr que la jeune fille comprendra très vite la nature des sentiments de ce jeune homme ! Eh bien, dans la Liturgie, il en va un peu de même ! Ce sont tous ces signes extérieurs, visibles, qui nous indiquent clairement la nature et l’essence du mystère. D’où l’importance de tous ces signes sensibles et visibles qui nous conduisent à l’Invisible.

Certes, ce n’est pas tel signe de croix, ou telle génuflexion, pris séparément qui est essentiel et indispensable, mais bien l’ensemble de tous ces signes extérieurs, c’est le « Lex orandi, lex credendi », que l’on traduit par: « telle prière, telle croyance ». En effet, si la liturgie ne manifeste pas clairement, par tout ce qui doit la composer, la nature même du mystère, alors c’est la Foi elle-même qui peut être touchée.

Il existe trois aspects de la théologie de la messe que la liturgie traditionnelle met particulièrement bien en valeur. Dans son encyclique sur l’Eucharistie « Ecclesia de Eucharistia », le pape Jean-Paul II rappelait avec force le caractère sacrificiel de la messe : « La messe, disait-il, est à la fois et inséparablement le mémorial sacrificiel dans lequel se perpétue le sacrifice de la Croix, et le banquet sacré de la communion au Corps et au sang du Seigneur ». St Padre Pio revivait au cours de sa messe toute la passion du Christ : de l’agonie, au Jardin des Oliviers, à la mise au tombeau. C’est vraiment impressionnant et même bouleversant. St Padre Pio avait d’ailleurs demandé et obtenu de Paul VI de garder la messe traditionnelle jusqu’à sa mort. Dans la messe traditionnelle, ce caractère sacrificiel est mis en valeur dans les prières de l’offertoire mais aussi dans bien d’autres prières. Il y a également tous les signes de croix faits par le prêtre, qui désignent la divine victime et les baisers de l’autel où, précisément, le Christ va s’offrir lui-même, en victime à son Père.

Le deuxième aspect théologique est celui de la présence réelle. Dans une hostie consacrée, par la transsubstantiation, Notre Seigneur est réellement présent avec toute son humanité et sa divinité. Cette présence réelle réclame de notre part un très grand respect et des gestes d’adoration. C’est pourquoi dans le rite tridentin le prêtre fait une génuflexion avant et après avoir touché le corps du Christ ou le calice de son sang. De même il garde le pouce et l’index de chaque main joints, de la consécration jusqu’à la purification de ses doigts, parce que ses doigts, qui ont tenu l’hostie consacrée, ont touché le corps du christ et qu’il convient de ne pas risquer de les souiller ou de laisser échapper une parcelle de l’hostie. La communion sur la langue a également une grande importance : ce n’est pas que la langue soit plus digne que les mains (on pèche autant, si ce n’est plus, par la parole que par le geste), mais parce que Notre Seigneur se trouve tout aussi présent dans l’hostie entière que dans la moindre parcelle de l’hostie. C’est donc pour éviter au maximum le risque de perdre des parcelles d’hostie, qu’à la messe traditionnelle, on donne toujours la communion dans la bouche et que l’on tient un plateau sous le menton de la personne qui la reçoit. La bienheureuse Mère Térésa a eu à ce sujet des paroles très vigoureuses : « La chose la plus horrible, disait-elle, dans notre monde aujourd’hui, c’est la communion dans la main » (23 mars 1989, The Wanderer, Pakistan).

Enfin, le troisième aspect théologique est celui du rôle du prêtre par rapport à celui des fidèles. Le prêtre, à la messe, a un rôle unique, car il agit “in persona Christi” : c’est le Christ qui agit à travers le prêtre. Le prêtre est un instrument au service du Christ, pour que ce dernier puisse réactualiser son sacrifice. Les fidèles, eux, ont pour rôle d’offrir la victime une fois immolée et non pas de réactualiser le sacrifice. Ils doivent aussi s’offrir eux-mêmes en union avec le Christ qui s’offre sur l’autel pour leur salut. Dans la messe traditionnelle ce rôle unique du prêtre est mis en valeur, en particulier, par le fait qu’à l’autel il est tourné vers le Seigneur et non pas vers les fidèles, sauf quand il les invite à prier. Le prêtre est alors le pontife, celui qui fait justement le pont entre Dieu et les fidèles : il est tout à la fois celui qui prie Dieu au nom des fidèles et celui qui donne les dons de Dieu aux fidèles.

Benoît XVI a exprimé à de nombreuses reprises l’idée que la Liturgie est un don de Dieu que l’on doit recevoir et non pas que l’on peut fabriquer : « Il faut constater que le nouveau missel, quels que soient tous ses avantages, a été publié comme un ouvrage réélaboré par des professeurs, et non comme une étape au cours d’une croissance continue. Rien de semblable ne s’est jamais produit sous cette forme, cela est contraire au caractère propre de l’évolution liturgique ». D’où la grande idée de Benoît XVI de « la réforme de la réforme ». Pour lui, il fallait libérer la messe traditionnelle non seulement parce qu’elle est un rite vénérable qui doit avoir toute sa place dans l’Église, mais aussi pour qu’elle puisse servir de modèle à la réforme de la réforme. D'où son Motu Proprio "Summorum Pontificum" du 7 juillet 2007 sur l'usage du rite de la messe selon sa forme extraordinaire.

Le latin n’est pas un obstacle à la mission, bien au contraire : il concourt à donner à la Liturgie un caractère sacré. A l’heure où la soif du sacré et la recherche de l’authentique sont omniprésents, la messe traditionnelle est une réponse extraordinaire pour toucher les âmes et les conduire à Dieu. Il suffit de constater le nombre de conversions et de vocations que suscite la messe tridentine pour constater la qualité d’un arbre à ses fruits… Il y a quelques années, le Père Gy était venu au Barroux pour discuter avec Dom Gérard. Le père Gy était le grand spécialiste de la réforme liturgique, et il ne comprenait pas du tout notre attachement à la liturgie tridentine, persuadé que c’était pour des raisons purement intellectuelles, cérébrales. Alors Dom Gérard lui dit : « Mais, mon Père, notre attachement à la liturgie traditionnelle, ce n’est pas un mariage de raison, mais un mariage d’amour ! ». Le Père Gy fut visiblement ému de cette réponse à laquelle il ne s’attendait pas et déclara alors : « À cela, il n’y a plus rien à redire… ».

 

28ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint page 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Celui qui partageait mon pain a voulu me faire tomber (Jn XIII, 18- 30) Judas trahit son Maître et Seigneur, alors même que celui-ci l’honore en lui offrant une bouchée. Et nous, n’avons-nous pas trahi Jésus, alors qu’Il se donne à nous en nourriture ? Prions pour que le diable ne séduise pas notre coeur : « Seigneur… Ne nous laissez pas succomber à la tentation… »

18. Je ne dis pas cela de vous tous ; je connais ceux que j’ai élus ; mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : "Celui qui mange le pain avec moi, a levé le talon contre moi."

19. Je vous le dis dès maintenant, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle sera arrivée, vous reconnaissiez qui je suis.

20. En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque me reçoit, reçoit celui qui m’a  envoyé."

21. Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit ; et il affirma expressément : "En vérité, en vérité, je vous le dis, un de vous me livrera."

22. Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.

23. Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit ; "Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.

24. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt.

25. Mes petits enfants, je ne suis plus avec vous que pour un peu de temps. Vous me chercherez et comme j’ai dit aux Juifs qu’ils ne pouvaient venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.

26. Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres.

27. C’est à cela que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres."

28. Simon-Pierre lui dit : "Seigneur, où allez-vous ?" Jésus répondit : "Où je vais, tu ne peux me suivre à présent ; mais tu me suivras plus tard."

29. « Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je vous suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour vous. »

30. Jésus lui répondit : "Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois."

3°) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain.

- Support des épreuves et pardon des injures.

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère.

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions (Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous,

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière Ô Jésus vivant en Marie. Voir document joint page 31.

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13. Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !

J-7 : change tes habitudes et aime-moi davantage

« Depuis un siècle, le monde évolue à pas de géant. Tout se précipite, le vent du progrès nous coupe la face.. Amer symptôme : l'accélération continue est le propre des chutes, plutôt que des ascensions... » Cet constat de Gustave Thibon il y a déjà quelques années n'a rien perdu de sa pertinence, ni de son actualité. Notre société semble de plus en plus déboussolée : les repères qui la structuraient dans ses fondements s'effacent petit à petit, telle la place de la famille, le sens du bien commun, le respect de la vie, la dignité de la personne, la vocation de la nation… Tout cela semble désormais bien loin de nos débats politiques.  « Vois, de toute part rôdent les impies, la bassesse est au sommet parmi les fils des hommes...» (Ps 11). L'idée même de Dieu est rejetée parmi les hommes, le trouble de ce monde vient parfois gagner nos âmes, nos foyers et la tentation du découragement se fait sentir.

 Alors que le Christ est délaissé par un grand nombre, voici que comme dans l'Evangile, Il se tourne vers nous, nouveaux apôtres du XXIème siècle, et nous repose la même question qu'il y a 2000 ans : « Est-ce que vous aussi vous voudriez partir ? » Rappelons-nous les mots de Saint Pierre, et faisons les nôtres : « Maître, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la Vie Eternelle ! » La fidélité des Apôtres fut féconde, et de cette fidélité est née, sous la motion de l'Esprit-Saint, l'Eglise, sur laquelle s'appuie aujourd'hui notre espérance.

« L'Espérance demeurera toujours la plus forte », car « l'Eglise, bâtie sur le roc du Christ possède les promesses de la Vie Eternelle.» A qui irons nous... certes, les maîtres ou pseudo-maîtres font légion autour de nous : argent, pouvoir et plaisirs font miroiter leurs dangereux attraits, mais le visage de ceux qui s'en nourrissent ne respire guère le bonheur et la joie. Voyons bien plutôt le visage de nos Saints : les yeux d'un Bienheureux Charles de Foucauld, le sourire d'une Sainte Thérèse de Lisieux. Nous avons là une représentation bien vivante du Bonheur profond qui illuminait le visage des Saints. Tous se sont distingués du Monde en ce qu'ils ont été fidèles sujets du Christ, dans son Royaume de Grâce et de Sainteté.

 A leur exemple, faisons de notre pèlerinage la rencontre de notre âme avec le visage du Sauveur. Notre âme est une cité sainte que la grâce du baptême a rendu Tabernacle Vivant, un temple saint où Dieu habite... Le Christ veut se faire l'hôte de nos cœurs : tout ce qui nous approche de Lui est vie, et tout ce qui nous en éloigne est mort. Voilà pourquoi nous avons  deux amours fortement ancrés en nos âmes : l'Amour de l'Eglise et l'Amour de Marie, Mère de l'Eglise.

 L'Eglise car elle nous enfante par le Baptême à la vie de la grâce et qu’elle qui nous permet encore aujourd'hui de toucher le Christ par la pratique des Sacrements. Marie car a donné ses yeux au visage du Christ : celui qui regarde le Christ, regarde sa Mère. Dans le Royaume de son Fils, Marie est toute Puissante, rempart invincible contre les assauts du monde sans Dieu et de ses démons.

Mettons- nous sans réserve durant ces 3 jours de pèleriange sous son patronage, et avec la Sainte Eglise reprenons la louange de Marie, « Regina, Mater misericordiae et spes nostra ». Accompagné par Notre-Dame, que chaque pèlerin puisse lire dans les yeux du Christ cet appel pressant à la Sainteté : « Change tes habitudes, et aime-moi davantage...»

27ème jour de préparation à la Consécration à la Sainte Vierge

Les textes communs de préparation de la deuxième semaine sont disponibles sur cette page

(1er jour de la troisième – et dernière – semaine du samedi 1er au vendredi 7 juin)

Rappel du but de cette « troisième semaine » : Connaître Jésus-Christ. « Seigneur, que je vous connaisse ! Seigneur, que je voie qui vous êtes ! Seigneur, que je vous sois uni ! Autant qu’il est possible par le coeur ici bas en attendant la vision béatifique. »

 

Programme de la journée :

Introduction à cette « troisième semaine » :

- A. Lecture de la lettre de l’aumônier. Voir document joint « Textes communs », page 1.

- B. Lecture des courtes recommandations de saint Louis-Marie Grignon de Montfort pour cette semaine. Voir document joint « Textes communs », p. 2.

- C. Lire le texte de la prière de consécration de saint Maximilien Kolbe : c’est ce texte, commun à tous les pèlerins, qui sera utilisé. Voir document joint « Textes communs », page 2.

- D. Lire le texte de la prière de consécration de saint Louis Marie Grignon de Montfort. Voir document joint « Textes communs », page 3.

1) Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Nom de Jésus. Voir document joint « Textes communs », page 5.

Récitation de tout ou partie des Litanies du Sacré-Coeur de Jésus : Voir document joint « Textes communs », page 6.

2) Méditation puis examen de conscience à partir d’un passage de l’Evangile selon Saint Jean. Aujourd’hui : Le serviteur n’est pas plus grand que le maître (Jn XIII, 1-17) Jésus, le Fils de Dieu, nous a aimés « jusqu’au bout », jusqu’à nous laver les pieds, à nous, pauvres pécheurs. Il veut nous enseigner par l’exemple jusqu’où doit aller notre charité fraternelle. Sommes-nous prêts à suivre le Maître dans la voie de l’humiliation, du renoncement à nous-mêmes, du service de nos frères ?

1. Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin.

2. Pendant le souper, lorsque déjà le diable avait mis dans le coeur de Judas, fils de Simon Iscariote, le dessein de le livrer,

3. Jésus, qui savait que son Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu’il était sorti de Dieu et s’en allait à Dieu,

4. Se leva de table, posa son manteau, et ayant pris un linge, il s’en ceignit.

5. Puis il versa de l’eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

6. Il vint donc à Simon-Pierre ; et Pierre lui dit : "Quoi, vous Seigneur, vous me lavez les pieds !"

7. Jésus lui répondit : "Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt."

8. Pierre lui dit : "Non, jamais vous ne me laverez les pieds." Jésus lui répondit : "Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi."

9. Simon-Pierre lui dit : "Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête !"

10. Jésus lui dit : "Celui qui a pris un bain n’a besoin que de laver ses pieds ; il est pour tout entier. Et vous aussi, vous êtes purs, mais non pas tous."

11. Car il savait quel était celui qui allait le livrer ; c’est pourquoi il dit : "Vous n’êtes pas tous purs."

12. Après qu’il leur eut lavé les pieds, et repris son manteau, il se remit à table et leur dit : "Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?

13. Vous m’appelez le Maître et le Seigneur : et vous dites bien, car je le suis.

14. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres.

15. Car je vous ai donné l’exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez

aussi vous-mêmes.

16. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.

17. Si vous savez ces choses vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.

3) Chaque jour s’appliquer à tel ou tel exercice :

- Actes de charité envers le prochain,

- Support des épreuves et pardon des injures,

- Actes d’amour envers Dieu pour les bienfaits de Jésus, pour ses sacrements, pour le don qu’Il nous a fait de sa Mère,

- Chemin de Croix (au moins une fois si possible dans la semaine).

4) Lecture et méditation sur un extrait du Traité de la Vraie Dévotion, N° 61 à 67 : Jésus-Christ est la fin dernière de toutes nos dévotions.

(Un seul texte à méditer pendant toute la semaine). Voir document joint « Textes communs », page 8.

Avec la méditation de la prière de Saint Augustin (Traité de la Vraie Dévotion, No 67). Voir document joint « Textes communs », page 10.

5) Une prière à la Sainte Vierge : Ave Maris Stella, Regina Caeli, Souvenez-vous, etc.

6) Pour ceux qui veulent aller plus loin : Récitation de tout ou partie des Litanies du Saint Esprit. Voir document joint « Textes communs », page 29.

Prière : Ô Jésus vivant en Marie. 

Oraison à Jésus, composée par Saint Louis-Marie. Voir document joint page 32.

Evangile selon Saint Matthieu, ch. XXVI et XXVII. Voir document joint page 32.

Imitation de Jésus-Christ : L.II, ch.7, 11, 12, L.III, ch.5, 6, 56, L.IV, ch.1, 8, 13.

Voir document joint page 38.

7) et ne pas oublier… son chapelet quotidien !