mardi 30 avril 2019

Appel de Chartres n° 231 - Le Christ est Roi

Le 11 décembre 1925, la pape Pie XI publiait l’encyclique Quas primas qui instituait la fête du Christ-Roi. En vérité, la Royauté du Christ n’était pas vraiment une nouveauté, et l’Eglise comme les autres sociétés – la famille et l’Etat ­­–, christianisées, manifestaient dans leurs lois, dans leurs mœurs, dans leur diplomatie, la souveraine domination du Christ, dont le nom signifie précisément « Seigneur ». Cela se nommait : « chrétienté ».

 

L’hymne de la fête du Christ-Roi le rappelle très opportunément : « [C’est] A vous, que les chefs des nations rendent les honneurs publics ; que vous confessent maîtres et juges, que lois et arts portent votre empreinte. Que, soumis, les insignes des rois brillent, à vous consacrés ; à votre doux sceptre soumets la patrie et les demeures des citoyens. [...] ». Disparue sous les coups de boutoir répétés de l’Ennemi du genre humain, par le biais des idées philosophiques et des révolutions successives qui renversèrent les trônes catholiques les uns après les autres, il fallait, la nature ayant horreur du vide, que l’on remplaçât cette chrétienté par autre chose, dont l’essence était, quelque forme que prît ce succédané, de reléguer la foi au domaine privé, de ne pas la favoriser par l’action de l’Etat, et, moyennant cette « prise en tenaille », s’assurer, à plus ou moins long terme, que le nombre de ceux qui croyaient non seulement au Christ, mais encore au Christ-Roi, s’amenuiserait, voire disparaitrait.

Car, n’en doutons pas, tenir que le Christ est Roi, c’est non seulement affirmer ce que croit l’Eglise, mais encore un des aspects les plus fondamentaux de la lutte que nous menons contre celui qui hait Dieu. Reconnaître la royauté du Christ, c’est corrélativement renoncer à ce qu’un autre souverain exerce sur nous son empire : pas de double nationalité pour un chrétien ! : « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse. » (Mat. XII, 30).

Le Catéchisme de l’Eglise catholique enseigne lui-même, au n. 2105 : « Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l’homme individuellement et socialement. C’est là "la doctrine catholique traditionnelle sur le devoir moral des hommes et des sociétés à l’égard de la vraie religion et de l’unique Église du Christ ". »

Beaucoup, aujourd’hui, oublient cet enseignement, pourtant maintes fois réaffirmé : on ne peut se prétendre chrétien en cantonnant la foi et son expression au domaine privé. On ne peut s’affirmer chrétien en se prétendant « le levain dans la pâte » (Mat. XIII, 31-35), lorsqu’on limite la domination de Dieu sur un pan essentiel de notre existence, la communauté humaine, la vie en société.

Puisque nous parlons de royauté, il convient d’en préciser la nature : pour tout homme, il est une fin commune vers laquelle il doit orienter sa vie. Pour autant, cette orientation ne prend pas toujours, en raison des circonstances, des caractères, des formes identiques. Dans ces conditions, l’homme doit faire appel à sa raison et à sa prudence pour se gouverner lui-même. Puisqu’il convient que l’homme se gouverne lui-même dans sa conduite individuelle, il faut évidemment que cette nécessité de gouvernement se retrouve dans la vie sociale. « Nulle société n’est possible sans un chef qui l’organise et la dirige dans la poursuite de la fin qu’elle se propose. » Chaque individu composant le groupe poursuit, légitimement, des intérêts propres.

Le chef, qui, rien ne l’interdit, peut être en fait constitué de plusieurs individus auxquels l’autorité est dévolue, sera « un chef, un pasteur unique, qui cherche le bien commun de la multitude et non son propre avantage. » Le Christ est donc Roi. Il est roi universel : son dominion ne se limite pas aux baptisés qui croient en lui : il s’étend à tous les hommes de tous les temps, à toutes les créatures, à tous les ordres sociaux, dans l’ordre naturel comme dans l’ordre surnaturel : « D'autre part, ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu'elles soient:  il tient du Père sur les créatures un droit absolu, lui permettant de disposer à son gré de toutes ces créatures. » Et ce pouvoir royal, le pape le rappelle, le Christ l’exerce non seulement parce qu’il est Dieu, mais également parce qu’il est homme, parce que Dieu lui a donné la puissance : « [...] les anges et les hommes ne doivent pas seulement adorer le Christ comme Dieu, mais aussi obéir et être soumis à l'autorité qu'il possède comme homme ; car, au seul titre de l'union hypostatique, le Christ a pouvoir sur toutes les créatures ». 

 

Le règne que doit exercer le Christ, vrai Dieu, vrai homme, n’est donc en aucune manière un règne métaphorique, comme hélas, beaucoup le laissent entendre. C’est bien une royauté sociale et à vocation universelle dont il est question. Le Christ s’étant immolé pour le genre humain, il convient « qu’après avoir soumis toutes les créatures à son pouvoir, il procurât à votre immense Majesté un royaume éternel et universel, un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d’amour et de paix. ». 

C’est pourquoi également le devoir d’évangélisation n’est pas un simple conseil : il faut s’évangéliser soi-même, bien-sûr, mais aussi, par amour, le prochain : parce que l’on veut son bien, il faut agir afin que son âme soit remplie de Dieu et soumise à son joug, qui est « doux et léger ». La société dans laquelle ces âmes évolues doit elle aussi contribuer à cette évangélisation car elle n’existe que par et pour les âmes : la divinisation de l’Etat pratiquée par le marxisme, le fascisme, le nazisme, et aujourd’hui encore dans nos propres pays, ne produit que mort et désolation.

Le pape Jean-Paul II, depuis canonisé, parlait avec justesse de « structures de péchés » : ces sociétés, parce qu’elles sont étrangères à Dieu ne suscitent que l’impossibilité de faire le bien ou d’éviter le mal, ce qui est le B-A, BA de l’action morale. Sauvés par le Christ, élevés à la vie de la grâce, cela ne nous exempte cependant pas de notre fin humaine, « et l’organisation sociale qu’exige cette poursuite demeure requise. »  L’ordre temporel, et ses chefs, demeurent à leur place. Mais, l’irruption de la grâce dans le monde doit désormais incliner leur action vers le Christ. Chassant les marchands du Temple, le Christ ne se substitue pas aux chefs légitimes de la société juive.

Cette intervention dans l’ordre temporel n’est que le juste exercice d’une prérogative de la royauté spirituelle du Christ – et il faut dès lors bien comprendre que le caractère spirituel de la royauté n’exclut pas, et même exige parfois, une intervention dans l’ordre temporel, sans que la distinction Cæsaris Cæsari en pâtisse – qui exerce alors une puissance royale temporelle. Saint Thomas, commentant l’épitre aux Hébreux écrivait : « [...] ce règne n’a pas pour but les choses du temps, mais celles de l’éternité (Jn. XVIII, 36) : "Mon royaume n’est pas de ce monde", car si le Christ règne, c’est pour conduire les hommes à la vie éternelle. »

 

Et de fait, si le Christ possède bien la royauté temporelle en raison de sa royauté spirituelle, il est manifeste, à la lecture des évangiles, qu’il n’a pas souhaité exercer cette puissance temporelle. La royauté du Christ, dans la plénitude de ses pouvoirs et de son exercice comprend ainsi, outre une triple domination ­­– législative, exécutive et judiciaire –, un vrai pouvoir spirituel – l’influx de la grâce – par lesquels le Christ, en vertu de l’union hypostatique, est cause universelle de sanctification. Il est donc roi des individus, mais aussi roi des sociétés humaines, c’est là la fameuse, et trop souvent oubliée, « Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ ».

 

Chanoine Benoît Merly 

Institut du Christ Roi Souverain Prêtre 

 

Lundi 29 avril 2019

Pourquoi marcher avec les chapitres Familles ?

Les pèlerins qui souhaitent marcher avec leurs enfants peuvent s’inscrire dans un chapitre Famille. Dans ces chapitres, le rythme de marche est moins soutenu et adapté pour les plus jeunes. Une expérience formidable pour toute la famille.

 

Louis, vous êtes responsable des chapitres Famille, pouvez-vous nous les présenter ?

 

Les chapitres familles ont été lancés depuis plus de 10 ans avec pour objectif de soulager les chapitres enfants, encadrés essentiellement par des cheftaines parfois difficiles à trouver, en mettant en place des chapitres « enfants » encadrés par leurs propres parents. Une formule simple : les parents marchent avec leurs enfants et assument l'encadrement et l'animation des chapitres. Avec plus de 1000 enfants de 6 à 13 ans pour 2000 pèlerins en 2018 on peut dire que l'objectif est atteint et la croissance, y compris auprès de familles qui découvrent ainsi la forme extraordinaire est constante autour de 10 % par an.

 

Pourquoi est-il est important que des Parents avec leurs enfants participent à ce pèlerinage ?

 

Les chapitres adultes, composés essentiellement de jeunes de 18 à 25 ans puis d'adultes plus âgés, sont très peu fréquentés par les couples avec enfants. La formule famille, avec un parcours réduit à environ 50 kms, permet de faire une place dans le pèlerinage pour les parents avec leurs enfants. Le succès rencontré repose sur la volonté des parents de partager avec leurs enfants ce temps fort spirituel, de les faire grandir par l'exemple, de concrétiser la nécessité d'une cohérence entre l'éducation à la maison et dans la société en partageant au sein d'un chapitre d'une quarantaine de personnes, des moments de prière mais aussi d'amitié, de formation et parfois de souffrance.

 

Comment cela se passe-t-il d'un point de vue logistique ?

 

Le rythme et la distance parcourue, de 10 à 20 kms chacun des trois jours, permettent à la grande majorité des pèlerins d'aller jusqu'au bout de l'itinéraire prévu. En cas de grosse fatigue un véhicule de « ramassage pèlerins » emmènera les plus fragiles jusqu'à la prochaine étape. Quant aux 50 kms supplémentaires effectués par les chapitres adultes, ils seront effectués en car, temps propices à la détente mais aussi à des « Topo » organisés par des prêtres dédiés aux chapitres familles. Durant la journée, les repas et autres en-cas sont tirés du sac. Quant au bivouac, un lieu spécifique est réservé aux familles où la soupe chaude est servie le soir et le petit déjeuner le matin, des lavabos sont installés pour les courageux et pour ceux qui ne profitent pas des tentes collectives il faudra encore monter la tente, puis la démonter le matin, petits et grands participants chacun à leur place à ce ballet joyeux.

 

Paroles de pèlerins :

 

« Tous les ans, je croise au moins un pèlerin adulte qui me dit : « Je ne sais pas comment vous faites avec les enfants, cela doit être trop dur ». En tout honnêteté je pense que Chartres n'est jamais facile quel que soit l'endroit où l'on se trouve (services ou marcheurs) mais la plupart du temps pourtant les enfants sont des exemples pour nous adultes qui avons trop tendance à nous arrêter au premier obstacle. Ils marchent jusqu'à en pleurer de fatigue pour leur parents et le bon Dieu, ils chantent et prient de tout leur cœur. Une pause ? Et les sourires se redessinent sur leur visage pour plusieurs kilomètres. En fait ce sont nos enfants dans ces moments-là qui nous tirent vers le Ciel, quand nous nous les tirons sur la route ! »

 

« Nous marchions dans la plaine de Chartres sous une pluie torrentielle. Le chemin était transformé en patinoire de boue. Le vent et la pluie nous fouettaient le visage. Malgré les ponchos. L’eau pénétrait partout. Nous étions trempés jusqu'aux os. Franchement c'était dur, très dur. Nous avancions silencieux, résignés. Je serais la main de Nicolas, mon fils de 7 ans. A deux nous avions un meilleur équilibre. Tout à coup je l'entends crier : "Papa, fais comme moi, ferme les yeux, on se croirait sur la plage en Normandie !" »

 

« Durant ce pèlerinage 2018, j'ai fait la connaissance d'un pèlerin qui marchait en chapitre famille avec ses deux enfants d'une dizaine d'année. Cela faisait plus de 10 ans qu'il n'était pas revenu sur le chemin de sa conversion, ce jour où se réveillant d’une soirée très arrosée il avait cru rêver en voyant passer ces milliers de pèlerins joyeux. L'un d'entre eux l'apercevant lui avait lancé : "Viens avec nous, on va à Chartres, on s'occupera de toi !" Il ne sait toujours pas vraiment pourquoi il a accepté mais ce jour-là sa vie à basculée. »

 

 

 

50 bonnes raisons de faire le pélé

"Mon Royaume n'est pas d'ici" dit Jésus. Ce Royaume est déjà présent dans l'Eglise, "le sacrement du Salut", sur laquelle resplendit la clarté du Christ Seigneur.

Au XXI siècle, le défi auquel est confronté l'Eglise est la perversion des consciences. L'humanité doit entrer dans une forme de résistance spirituelle : l'humanité a ce choix crucifiant : ou, ivre de ses conquetes, immergée dans le bruit, elle se laisse porter vers l'abime sur le vaisseau de ses cauchemars prométhéens, ou elle consent à ce silence de la contemplation, qui précèdera le grand Jour du Jugement. "Son Règne n'aura pas de fin". Il se fonde uniquement sur la foi et la charité. Que Jésus, le Christ, règne dans nos coeurs pour que nous apportions sa Paix au monde d'aujourd'hui."

Cardinal Robert Sarah

Avis aux chefs de chapitre du pèlerinage de Chartres

Avis à tous les chefs de chapitre, 

Rappel URGENT à tous ceux qui ne se sont pas encore inscrits à notre "journée nationale de formation des chefs de chapitre", il est important et nécessaire de vous inscrire rapidement par mail recrutement@nd-chretiente.com

Informations pratiques : le samedi 11 mai de 9h30 à 17h00 au foyer Don Bosco - 23 rue de Varize 75016 Paris -  métro : Porte de Saint-Cloud.

PAF repas : 6€

Cette journée sera un moment de convivialité et de formation. Elle ne remplace pas les récollections mais les complète par des éléments pratiques sans aborder le thème de l'année. Elle est toute indiquée pour les nouveaux et futurs chefs de chapitre (les adjoints sont donc vivement invités) mais elle est ouverte également aux chefs de chapitre plus expérimentés qui trouveront des rappels mais également des topos complétant leur expérience.

Au programme : 

- Messe

- Histoire et organisation du pèlerinage

- Technique d'animation d'un chapitre

- Qu'est-ce qu'un bon chef de chapitre ?

- Les outils à disposition du chef de chapitre

- Le rôle du chef de chapitre

- Rencontres et échanges

Merci de vous inscrire et de faire circuler l'info autour de vous !

La Direction des pèlerins

Etre pèlerin à Chartres

Si tout homme est spirituellement un pèlerin sur la terre, prendre la route de Chartres est une décision personnelle qui permet de rejoindre physiquement, même si ce n'est que pour un temps limité, cet état spirituel d'homme qui marche vers sa destinée éternelle. Marcher, c'est terre à terre. Et pourtant cette marche-là nous mène aux portes du Ciel ! C'est, pour un certain temps, se mettre dans un état de pauvreté volontaire. Oublier l'accessoire, pendant trois jours. Retrouver dans la simplicité des lys des champs, qui, selon la parabole du Christ, bien qu'ils ne se préoccupent pas de quoi sera fait le lendemain, sont plus somptueusement vêtus que Salomon dans toute sa gloire ! Marcher, occuper le corps pour libérer l'esprit. Il faut avoir fait cette expérience pour savoir ce qu'elle représente : marcher, dans la pauvreté, permet de se retrouver soi-même, loin des préoccupations de tous les jours. pèleriner présente également un côté ascétique. A certains moments, il est difficile d'avoir abandonné tout confort, difficile de subir le froid de la nuit et la chaleur de midi, la fatigue de la route et la soif de tout le jour, difficile de dominer parfois sa douleur physique pour aller vers le but que l'on veut atteindre. Il est cependant possible, avec le Christ, d'entrer par cette petite porte dans le grand mystère de la souffrance.

"Il dépend de nous

Que l'Eternel ne manque point de temporel  

Que le Spirituel ne manque point de charnel,

Il faut tout dire, c'est incroyable, que l'éternité ne manque point d'un temps

Que l'Esprit ne manque point de chair

Que Jésus ne manque point d'Eglise 

De son Eglise.

Il faut aller jusqu'au bout : que Dieu ne manque point de sa création"

Péguy, le porche du mystère de la Deuxième Vertu.

Rappel : toutes les inscriptions effectuées en ligne avant le 20 mai bénéficient d'un tarif préférentiel. Pour vous inscrire, c'est ici

Défi populiste, chrétiens en politique et libéralisation de la France: entretien avec Jean-Pierre Maugendre

 

Que vous inspire la notion de «politique populiste» au-delà du «phénomène populiste» qui s'incarne électoralement ici ou là?

Comme l'indique l'étymologie du terme de populisme fait référence au peuple. Les lecteurs d'Alix ou d'Astérix se rappellent l'inscription gravée sur l'enseigné des armées romaines: SPQR. Senatus populusque romanus . Le sénat et le peuple romain, emblème de la République romaine. Traditionnellement, la politique du peuple était plutôt exprimée par le terme de démocratie, de mot d'origine grecque: demos , le peuple, kratos , le pouvoir.

 Le terme de populisme est apparu dans le langage politique lorsque les peuples, en principe détenteurs de l'autorité dans les sociétés démocratiques, se sont mis à voter dans un sens opposé à celui qui souhaitait les élites politico-médiatiques. Lorsque les Irlandais votent la légalisation de l'avortement, il s'agit d'un vote démocratique. Lorsque les Suisses votent l'interdiction de la construction des minarets sur les mosquées, il s'agit d'un vote «populiste»… Notons que le terme de populisme est rarement revendiqué. Ce sont les classes dirigeantes - the term of élite in a custom made - qui désignent leurs adversaires sous le nom d'infant. Le regretté Jean Madiran aurait sans doute dit qu'il s'agissait d'une arme par destination, avec une intention de nuire.

The populism is are here to the old of European Union, qui se sentent menés dans leur identité culturelle, leur mode de vie ou simplement leur existence physique. Ces peuples ont le sentiment que leur disparition est programmée dans un vaste métissage généralisé, une transformation dans un monde agréable, un beau métron ou un métallo rhénan serait parfaitement interchangeable avec un pasteur ou un guerrier bambara.

 

Pensez-vous que le terme soit récupérable politiquement par la droite radicale et catholique?

 

Je n'aime pas trop le terme de «radical» qui renvoie historiquement du même nom sous la troisième République, officine laïque et maçonnique s'il en fut. De plus ce terme est aujourd'hui employee for Islamists. C'est dire si sa connotation est négative même si l'islamisme n'est pas trop long, qu'une lecture littérale et «radicale» du coran.

Il ne s'agit pas d'opérer une récupération politique du populisme. Il s'agit d'interpeller les acteurs pour aller plus loin, plus haut, plus fond. Ce n'est pas mieux que ce que nous avons dit dans son ouvrage, irremplaçable, La compagnie des ombres . Je le cite:«Nous sommes chez nous» scandent parfois des Français désespérés, dépossédés de leurs quartiers, de leur sécurité, de leurs coutumes. Mais pour «être chez nous» et prétendre en demeurer maîtres, encore possible-il. Ancien plus qu'un syndicat de locataires. Etran is a self-life of culture, with «souvenir de grandes choses faites ensemble» (E. Renan) inspirer cet amour de préférence qui donne une vie et une philanthropie condamnée à rester, sans lui, théorique, nébuleuse, impuissante. Avoir au cœur de la dette que nous avons contractée à la volonté des ancêtres, de la volonté de nous faire passer pour les passants que nous avons reçus ».

 

Quel regard portez-vous sur les jaunes? Et le référendum d'initiative citoyenne ? 

Incontestablement, il y a quelque chose de sympathique dans le mouvement des Gilets qui a surpris dans sa forme et son amplificateur mais qui est très invisible au fond. Il est, en effet, une bonne réaction de survie à la disparition programmée de la classe moyenne en France, une énergie vitale dont personne n'a encore rien vu. Les «petits blancs» ont, enfin, compris que leur genre n’intéressait personne. The Global People in the Great Britain, The Great Britain, The Great Britain, Great Object », Object of Essential and Public Acts, Acts with General Authorists, Authorized, Authorized, Authorized, and General Guys, avec le périphérique de la France. . Elle se révolte contre une classe politique corrompue et mondialisée avec son associé de Singapour avec son représentant Saint-Rémy de Provence. Cependant, ces classes populaires ont été déportées par le libéralisme, la déséducation nationale, le matraquage audiovisuel, le socialisme plus ou moins, etc. L'individualisme consumériste as l'hédonisme post-soixante-huit. multipliant familles décomposées et solitudes multiples. L'atomisation familiale est, là aussi, une réalité réaliste. C'est tout un monde qu'il s'agit de reconstruire sur le vrai, le beau, le bien. de socialisme plus ou moins rampant, etc. L'individualisme consumériste as l'hédonisme post-soixante-huitard a également produit leurs ravages, multipliant les familles décomposées et les solitudes multiples. L'atomisation familiale est, là aussi, une réalité réaliste. C'est tout un monde qu'il s'agit de reconstruire sur le vrai, le beau, le bien. de socialisme plus ou moins rampant, etc. L'individualisme consumériste as l'hédonisme post-soixante-huitard a également produit leurs ravages, multipliant les familles décomposées et les solitudes multiples. L'atomisation familiale est, là aussi, une réalité réaliste. C'est tout un monde qu'il s'agit de reconstruire sur le vrai, le beau, le bien. 

Quant au référendum d'initiative, il veut être une réponse au système de démocratie confisquée dans lequel nous vivons. Les citoyens ont le sentiment que leurs votes ne sont pas pris en compte. C'est une réalité. En 2005, les Français ont estimé, par référendum, une nouvelle avancée vers l'unification européenne qui leur a été imposée par Nicolas Sarkozy. De même le Grand Débat national organisé par Emmanuel Macron dans le dernier quartier. L'avortement et la peine de mort sont, par exemple, des sujets qu'il est interdit d'aborder. Je ne crois pas que la légitimité d'une loi est en train d'être élaborée. D'ailleurs aucun catholique n'a le droit de penser cela.

La légitimité d'une loi de fidélité et de conformité au service du bien commun. Je suis donc assez circonspect sur tout ce qui pourrait être laissé à la légitimité d'une loi reposait sur son assentiment populaire. Il est utile de mettre nos adversaires face à leurs contradictions. Pourquoi pas, effectivement, un grand référendum sur l'immigration a-t-il toujours eu à répondre aux questions qui sont posées de manière orientée par des personnes acquises à des projets mondialistes des oligarchies financières?

Comment voyez-vous l'avenir de la France?

 Il faut être frappé de cécité absolue pour faire montre optimisme. Humainement la libération de notre pays semble inéluctable. This is national is also available in English. Les homosexuels investissent dans le quartier du Marais à Paris, les Algériens, imposeront leur loi à Tourcoing, les Maliens à Montreuil, les Turcs à Mulhouse, etc. Même François Hollande s'en est aperçu, c'est si c'est devenu obvie, appelant à éviter la partition de la France. Les Français de la connaissance deviendront, comme aux Etats-Unis les WASP (la première, les anglo-saxonnes et les protestantes), la première des minorités. Ils peupleront les espaces ruraux et seront atteints d'un tropisme occidental qui s'est déjà opéré en région parisienne. Quant à l'Eglise de France sa lente descente aux enfers n'est pas achevée.

 Cependant, ici-bas, rien n'est écrit. Il existe un imprévu en histoire. Sur le papier, les cités grecques ne pourraient pas sortir victorieuses des guerres médiques. Heureusement pour nous il n'en était rien. En revanche ce qui est prévisible et inéluctable sont les évolutions démographiques. En 1830, une France de 25 millions d'habitants peut subjuguer une Algérie musulmane de 3 millions d'habitants. Quand l'Algérie atteint 10 millions d'habitants, dont 1 million d'européens, et la France métropolitaine uniquement 40 millions devient facilement plus difficile.

 

Que diriez-vous à un jeune chrétien qui souhaite s'engager ici et maintenant pour la «Renaissance catholique» de sa patrie?

 Je lui dirais qu'il s'agit d'être avant de faire. L'agir suit l'être qui est la philosophie, qui n'est que la formalisation conceptuelle de l'observation de la réalité. Content Chargé d'André Charlier aux capitaines de son école de Maslacq. Il s'agit d'abord des hommes, des vrais, des chrétiens authentiques et intégraux. Hommes de doctrine et de prière, disponibles à l'appel de la Providence pour en savoir plus.

 S'engager ici et maintenant c'est d'abord refuser le romantisme, infantile, du coup de force et ensuite ne pas se laisser bercer d'illusions sur le rêve, chimérique, du salut par les bonnes élections. Aucun changement majeur dans l'histoire de France n'a été le fruit de l'élection. C'est un fait. S'engager c'est d'abord accéder à un niveau de responsabilité dans la société civile cohérente avec ses capacités propres. C'est ensuite bâtir une famille stable, fidèle et énervé à contribuer, concrètement, à la pérennité de la France. C'est enfin, selon ses disponibilités et ses capacités, s'engager dans les œuvres, mouvements, organisations qui s'attachent à préserver et à enrichir notre patrimoine national et religieux. Qu'il me soit permis de rappeler qu'il n'était jamais un conflit de devoir, mais une hiérarchie des devoirs.Celui qui pour Dieu ou ses frères refuse d'en faire plus, cesse d'en faire assez.

 

Tiré du site Academia Christiana

 

 

 

Demain la Chrétienté ! par Marie, avec Elle, en Elle et pour Elle

Chaque année, Notre Dame de Chrétienté propose à ses pèlerins une consécration à la Sainte Vierge ; n'oubliez pas de noter dans vos agendas la date du 6 Mai !  Vous pouvez vous inscrire ici.

Le plan de Dieu a prévu la place de la Très Sainte Vierge dans l'histoire de l'humanité. Avec son Fils Jésus, elle est clef de voûte de tout l'édifice spirituel, moral, humain du monde. Le Salut nous est venu par la Très Sainte Vierge : le Règne social de Notre Seigneur n'est possible que par le triomphe du Règne social de Notre Dame. C'est une évidence !

Le 31 octobre 1942, Pie XII, consacrant le monde à la Vierge Immaculée de Fatima affirmait : « comme au cœur de votre Jésus, furent consacrés l'Eglise et le genre humain... aussi, également, à partir d'aujourd'hui, qu'ils vous soient éternellement consacrés à vous et à votre Cœur Immaculé, O Notre Mère et Reine du Monde, afin que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du Règne de Dieu ». La cause de la Très Sainte Vierge et celle de Notre Seigneur est donc unique : le Règne de l'Amour doit triompher ; la Gloire de Dieu doit être exaltée. Tout s'accomplira en Jésus par Marie.

Le 13 mai 1946, le Souverain Pontife adresse une longue et magnifique allocution aux 600 000 pèlerins qui assistent au couronnement de Notre Dame de Fatima. Il leur dit : « En couronnant la statue de Notre Dame... vous vous êtes enrôlés comme croisés pour la conquête ou la reconquête de son Règne qui est le Règne de Dieu. Cela veut dire : vous vous êtes obligés à peiner pour qu'Elle soit aimée, vénérée, servie autour de vous, dans la famille, dans la société, dans le monde ! ». « Demain, la Chrétienté » ! Impossible d'y songer sans la Vierge au cœur si pur, si généreux et si miséricordieux : ainsi s'explique pour nous tous la nécessité de la Consécration à son immense Amour.

Or, « la Consécration à la Mère de Dieu est un don total de soi, pour toute la vie et l'Eternité, non pas un don simplement pour la forme ou par pur sentiment, mais, un don effectif, réalisé dans l'intensité de la vie chrétienne et mariale » ! (Pie XII). Pratiquement, tenir compte de la Très Sainte Vierge dans nos vies : ne pas négliger son influence sur nous, elle est Mère, Reine et Médiatrice. Avec Elle, surtout, nous trouvons Notre Seigneur « qui est toujours avec Marie, grand, puissant, opérant, et incompréhensible » ! Pour cela « marialiser » d'une manière ou d'une autre toutes nos actions apostoliques, importantes ou pas. Notre dévotion Mariale doit être le levier de notre apostolat. Elle sera ainsi, en même temps, la vraie garantie de la Paix. Enfin, travailler au Règne social de la Vierge, toute belle. « La société moderne, en effet, ne peut s'équilibrer que par la fusion des cœurs et des intelligences dans le cœur maternel de Marie, principe d'union, et cela à tous les échelons de la société » (Pensée chère au Père Jacquier, apôtre mariai du début du siècle).

Notre action est donc de tout regrouper, vie familiale, personnelle, sociale, professionnelle, religieuse même, autour de la Très Sainte Vierge, antagoniste de Satan. Ainsi triomphera son Règne social, et en même temps, le Règne Social de Notre Seigneur sera conforté. Finalement, « Demain la Chrétienté ! » sera réellement Vérité et Lumière : mais, attention : « Il faut conquérir les âmes pour remettre en ordre la société » ! Simple conclusion : « Lutter, il le faut : la cause de la Vérité l'exige et c'est Marie qui triomphe de Satan » dont nous devons, sans cesse dénoncer, avec raison, l'action malfaisante et perfide. C'est Marie qui donne Jésus aux âmes et qui donne les âmes à Jésus. La consécration à Marie est donc bien un geste actuel, l'acte filial nécessaire, aujourd'hui, si nous voulons servir Notre Dame et par Elle, aller à Jésus en vrai croisé, et, comme Lui, être « un réparateur, un Rédempteur, un Témoin de la Vérité, une pierre angulaire ».

Père Grillot

mercredi 24 avril 2019

Requiescat in pace

« Mais il partit vers le Père

Et jamais ne le revis.

Je me penchai sur la terre

Et la contemplai, ravi.

Car il n’est que l’espérance

Pour animer notre cœur

Qui de nos plus noires souffrances

                                                                                             Sait toujours être vainqueur. »

Notre Dame de Chrétienté rend hommage, par ce dernier couplet de son chant de prédilection à Francis Mahiout, cadre du Service d'Ordre dans les équipes de sureté Bivouac, rappelé à Dieu le 8 Avril 2019.

Un homme au destin peu ordinaire qui se plaisait à dire que « la vie s’attrape le couteau entre les dents » : orphelin à 17 ans, il quitte ses terres de Valençay pour rejoindre Paris où il devient rapidement SDF avant de s’engager dans la Légion étrangère. A 25 ans, parce qu’il est convaincu que la réussite est à la portée de qui a la ferme volonté de s’en sortir, il passe son baccalauréat, entreprend des études et change radicalement de vie. Profondément touché par le Togo et sa population, il crée une entreprise innovante dédiée à la logistique nécessaire à l’organisation des grands sommets internationaux (Afrique-France, Union Africaine, Cédéao…).  « Il faut savoir monter dans le train de la chance » disait-il : cette chance qu’il a su saisir et faire fructifier le poursuit encore dans les airs, lorsque le 21 septembre 2000, il est réchappé d’un atterrissage forcé du Boeing 707 présidentiel de Gnassingbé Eyadama, qui prend feu en plein vol. Son heure n’était pas encore venue, il avait encore probablement de grandes choses à accomplir. Homme d’affaires incontesté, dirigeant de nombreuses sociétés, le fond de sa personne est ailleurs : il veut témoigner de ce qui l’anime vraiment, sa foi,  la fidélité, l'entraide, l’amitié, la force de la famille, mais surtout, l’Espérance, qui a guidé sa vie et à laquelle il consacre un ouvrage « L’espérance comme horizon » (Les Presses littéraires, 9 septembre 2013).

Tout sa vie pourrait finalement se résumer à ce chant scout, « son » chant :

« Le front penché sur la terre

J’allais seul et soucieux,

Quand résonna la voix claire

D’un petit oiseau joyeux.

Il disait : « Reprends courage,

L’espérance est un trésor

Même le plus noir nuage

A toujours sa frange d’or. »

 

Lorsque le soir se fait sombre

J’entends le petit oiseau

Gazouiller là-haut, dans l’ombre,

Sur la branche au bord de l’eau.

Il me dit : « Reprends courage,

L’espérance est un trésor,

Même le plus noir nuage

A toujours sa frange d’or. »

Il était pour nous tous un pèlerin plein d’enthousiasme avant de devenir un bénévole unanimement remarqué pour son esprit de service et son entrain, véritable ode à la vie.

Le Chapitre St Gilles : un chapitre pas comme les autres...

Le Pèlerinage de Chartres accueille pour la troisième année  un chapitre pas comme les autres, le Chapitre Saint Gilles.

Qui est Saint Gilles ? Fils d’une noble famille athénienne de la fin du VIIième siècle, St Gilles décide de quitter ses terres à la mort de ses parents, pour rejoindre la France, en ermite, en Arles puis près de Nîmes où il élit domicile dans une grotte. Accidentellement blessé à la jambe par la flèche d’un chasseur du roi, il reçoit de ce dernier en guise de réparation la construction d’un monastère dont il devient l’Abbé. Ce rayonnement sera de courte durée : menacé par les Sarrasins, St Gilles se réfugie à Orléans sous la protection de Charles Martel le temps des invasions, avant de retrouver enfin en 720 ses pénates et son monastère en ruine, auquel il consacre la fin de sa vie à sa reconstruction.

Saint-Gilles est le patron des mendiants, des personnes souffrant d’un cancer, d’épilepsie et de maladie mentale, des personnes handicapées, pauvres ou souffrant d’une malformation physique. Il est invoqué contre la peur du noir et de la nuit et pour obtenir la guérison d’un cancer du sein. Il est aussi le protecteur des arbres et des forêts.

Mais revenons à notre chapitre St Gilles : c’est le saint patron des handicapés mentaux qui a été retenu par son fondateur et sa fiancée. La volonté de ces désormais jeunes mariés, était de permettre à leur sœur handicapée mentale de connaitre enfin les joies du pèlerinage de Chartres ! Forts de leur connaissance du pèlerinage et de  leur expérience à l’Arche et chez Foi et Lumière, ils ont donc repensé la vie de chapitre pour l’adapter aux pèlerins trisomiques.

Ainsi chaque pèlerin a un accompagnant, qu’il soit le père, la mère, les deux  ou un/une ami(e), appelé « berger ». La fratrie peut évidemment se joindre au chapitre, mais cela reste déconseillé, l’idée étant de permettre au berger une entière disponibilité pour « sa brebis ». Notre Dame de Chrétienté a de toute façon déployé d’autres structures, comme les Pastoureaux pour les enfants de 6 à 13 ans, ou les chapitres famille, qui peuvent permettre au reste de la fratrie de ne pas se sentir délaissés et de se retrouver le soir.

La route est allégée, une voiture balai dédiée au chapitre permet à chacun de pouvoir faire une pause quand il le souhaite. La fluidité de la marche est évidemment totalement imprévisible pour ces pèlerins qui peuvent s’avérer têtus !  La doyenne marche toujours fièrement en tête de chapitre et jusqu’au bout, là où certains demandent à s’arrêter dès les premiers kilomètres. Le défi des bergers est donc bien celui de  l’abandon total à la divine providence que les bergers prient pour obtenir l’aide nécessaire à réussir à mener leurs pèlerins jusqu’à Chartres où la récompense est aussi grande que légitime : des places au premier rang à l’intérieur de la cathédrale !

Les pèlerins du chapitre St Gilles prient le rosaire comme tout pèlerin, mais les méditations sont évidemment adaptées par le chef de Chapitre. Nombreux sont les prêtres et séminaristes qui sont heureux d’accompagner ces pèlerins fort joyeux et réceptifs. La rencontre avec le Cardinal Sarah en 2018 a d’ailleurs été un moment très fort, les pèlerins du Chapitre St Gilles ont été extrêmement touchés par sa délicatesse et sa bonté ; bien que fort impressionnés de sa venue, ils sont restés les mêmes en sa présence, toujours aussi simples et rieurs.
Cette communion est d’autant plus importante qu’elle permet de rapprocher des familles durant ces 3 jours et de partager leurs façons respectives d’aborder le handicap au quotidien, ses joies comme ses difficultés, mais aussi la spiritualité en famille. C’est enfin une communion tout au long de l’année qui s’établit entre tous.

Le chapitre accueille aujourd’hui une dizaine de couples « berger-brebis » pour lequel l’âge minimum requis est de 14 ans, la doyenne en ayant 38 !  Il reste d’ailleurs encore quelques places : si un membre de votre famille est concerné ou si vous connaissez des personnes qui pourraient être intéressées  rejoignez le Chapitre St Gilles et faites-le savoir autour de vous ! 

 

 

Contact Chef de Chapitre : Enguerrand (07 88 06 37 07 / enguerrandsavy@gmail.com) 

Lundi 22 avril 2019

Un pèlerinage unique avec les Pastoureaux

Les chapitres « Pastoureaux » regroupent des adolescents au sein de chapitres de jeunes filles ou de jeunes garçons. Ils rassemblent des jeunes souvent trop âgés pour trouver place au sein des chapitres « Enfants » et trop jeunes pour s'insérer dans les chapitres « Adultes ». Bernard de Froissard, responsable de ces chapitres, nous en dit un peu plus.

 

Comment décrire en quelques mots les chapitres Pastoureaux ?

 

Depuis une quinzaine d’années, les chapitres Pastoureaux marchent sur les routes de Chartres afin de proposer à des jeunes de 13 à 17 ans d’effectuer un pèlerinage adapté spirituellement et physiquement à leur âge. Les pastoureaux sont répartis entre 7 à 8 chapitres non-mixtes (selon les années et le niveau d’engagement des encadrants) d’une trentaine de garçons ou de filles. Les chapitres sont encadrés par un chef de chapitre et des animateurs de 18 à 25 ans qui font le choix de s’engager à encadrer des plus jeunes pendant le pèlerinage. L’encadrement des chapitres Pastoureaux se renouvelle chaque année.

On compte chez les Pastoureaux environ 250 adolescents, 50 encadrants et 3 aumôniers.

 

Les chefs de chapitres préparent des méditations adaptées aux jeunes et mises en commun pour que chaque chapitre reçoive ainsi les mêmes méditations. L’encadrement spirituel est important puisque 3 prêtres, une sœur de la Consolation et 3 à 4 séminaristes nous accompagnent pendant tout le pèlerinage. D’une année sur l’autre ce sont les mêmes aumôniers qui reviennent, cela est plus facile pour que les ados qui reviennent d’une année sur l’autre retrouvent les mêmes prêtres, ce qui facilite l’accompagnement spirituel qu’ils peuvent recevoir durant ces 3 jours.

Les Pastoureaux démarrent le pélé à Igny le samedi matin et marchent environ 75 km sur les 3 jours. 

 

Pourquoi est-il est important que les jeunes participent à ce pèlerinage ?

 

Pour les jeunes de cet âge « où tout n’est pas toujours simple », il est très important de participer au pélé au cœur d’une organisation adaptée à leur âge avec une certaine « liberté organisée » dans un esprit plutôt familial avec des encadrants qui jouent le rôle de grand frère/grande sœur. Le fait que les chapitres soient non-mixtes est primordial et répond à une demande des familles et des clercs. En revanche l’encadrement est mixte et donc permet cet esprit plus familial, la non-mixité permet aussi d’aborder des sujets qui étaient difficile voire impossible d’aborder avant.

 

L’accompagnement spi, les méditations, les chants etc.. sont adaptés aux Pastoureaux,  cela évite surtout d’avoir des jeunes de 14 à 16 ans qui « trainent » dans des chapitres de « grands » pour lesquels ils ne sont pas adaptés. Il ne s’agit pas d’une simple performance sportive ni d’une balade dans les bois entre amis mais bien d’une démarche de pèlerinage qui nécessite un tout petit peu de sérieux sans bien sûr se prendre au sérieux. Nous limitons volontairement les effectifs de chaque chapitre à 32 jeunes afin d’être certains que l’encadrement sera de qualité et que les ados feront un bon pélé.

 

 

Des jeunes qui ne connaissent pas le rite extraordinaire peuvent-ils participer ? 

 

Chaque année des jeunes découvrent le rite extraordinaire sans aucun problème. Nous demandons d’ailleurs aux chefs de chapitre d’être attentifs sur ce sujet et de préparer nos jeunes à la messe par des méditations adaptées. Un salut du Saint Sacrement « Spécial Pastoureaux » est organisé à l’église d’Emancé (dernière halte sur la colonne) le dimanche en fin d’après-midi.

 

Une jolie anecdote à nous raconter ? 

 

Une pastourelle me confiait il y a peu qu’il était très réconfortant pour elle de se retrouver sur la route de Chartres pour recharger ses batteries, se sentir entourée de catholiques comme elle et affirmer haut et fort qu’elle était catholique, chose impensable dans son lycée, pourtant catholique.

 

On pourrait aussi rajouter le retour à la foi de plusieurs jeunes encadrants très émus par la ferveur et l’enthousiasme de nos Pastoureaux.

 

Pour s'inscrire avec les pastoureaux (attention, les inscriptions effectuées avant le 20 Mai bénéficient de prix réduits) , c'est ici ! 

 

 

 

50 bonnes raisons de faire le pélé

« Ce pèlerinage entre les flèches dentelées des deux cathédrales de Notre-Dame nous arrache à la gangue terrestre. Entre ces deux livres universels d’enluminure, qui s’élancent vers le ciel, en un cantique d’allégresse, chaque pas nous ramène à la France des prospérités de l’âme, où les travaux de la pensée s’habillent de lumières séraphiques, où les éloquences de la pierre s’élèvent à force de liberté. On pérégrine au cœur du mystère de chrétienté : on y reçoit le secret de France, le nombre d’or d’un peuple croisé qui donna des ailes à la pierre. Un souffle d’exquise poésie. Un envol de l’âme. »

Philippe de Villiers

L'invitation à la Consécration à la Sainte Vierge de Saint Louis Grignon de Montfort

La préparation à la Consécration à la Sainte Vierge proposée chaque année par Notre-Dame de Chrétienté débutera cette année le lundi 6 mai 2019 : à noter dans vos agendas ! Cette préparation durera 33 jours et se terminera le vendredi 7 juin à la veille du pèlerinage. Vous pouvez vous inscrire ici.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort nous invite à nous consacrer à la Sainte Vierge, en nous rappelant que pour être unis à Jésus-Christ, il faut Lui ressembler : or qui ressemble le plus au Christ, sinon sa Mère, notre Mère. Et il ajoute que pour être unis à Jésus, il faut l’être à Marie, c’est-à-dire que pour se consacrer parfaitement à Jésus, il faut se consacrer totalement à Marie ; autrement dit, il s’agit de renouveler les promesses de notre baptême.

Il paraît donc tout à fait logique, à l’issue du baptême, de consacrer l’enfant ou de se consacrer soi-même à la Sainte Vierge. D’ailleurs, cette consécration n’est souvent que la suite logique de celle que prononcent les deux époux lors de leur mariage : n’est-il pas légitime, lorsqu’on s’unit dans la vie, de demander à Celle qui fût l’âme de la Sainte Famille, de protéger notre foyer naissant. Il est donc normal de confier à Notre-Dame nos enfants ?

Saint Pie X rappelle – dans son encyclique Ad diem illum, que seuls auront la béatitude éternelle ceux qui auront reproduit en eux la sainteté du Christ ; et que notre faiblesse est telle, que nous nous décourageons le plus souvent avant d’avoir commencé. Aussi, Dieu a-t-Il voulu que nous ayons un modèle à notre portée, le plus proche possible de Jésus-Christ, à savoir la Vierge Marie, seule à la fois humaine, et préservée du Péché originel.

A côté de cet « enseignement vivant » qu’est pour chacun de nous Notre Dame dans la pratique de la Foi, de l’Espérance et de la Charité, une autre raison nous pousse à imiter Marie. Et c’est encore Saint Pie X – dans la même encyclique – qui le rappelle : Marie est Mère de Dieu. Elle est aussi notre Mère, car Jésus – Dieu fait homme – est notre Sauveur. Si donc Il a un corps humain comme homme, Il a aussi un corps mystique comme Dieu. Marie a mis au monde Dieu, non seulement comme homme, mais aussi comme Sauveur des hommes : l’ange Gabriel ne le lui a pas caché, et sa connaissance de l’Écriture Sainte comme la prophétie du vieillard Siméon n’ont pu que confirmer ce qu’elle pressentait. Aussi, parce que Jésus a pris un corps mortel en Marie, Il a pris en même temps ce corps mystique formé de tous ceux qui croiraient en Lui ; Notre-Dame est donc à la fois Mère du Christ dans sa chair comme dans son esprit, et Mère des hommes dans Son esprit.

L’Abbé Berto écrivait : « il est possible qu’il y ait au départ de la terre plusieurs chemins qui vont à Dieu, mais ces chemins, au bout d’un certain temps, se rejoignent tous pour ne plus en faire qu’un seul. Si, à quelque distance du point de départ, on n’a pas rencontré la Sainte Vierge, c’est le signe certain qu’on est égaré ». Bien d’autres raisons nous poussent à nous consacrer à la Vierge : Épouse du Saint-Esprit, elle saura faire que nous demeurions toujours le temple de Celui-ci, et que nous sachions user de Ses dons pour pratiquer une vie vraiment chrétienne. Il est encore d’autres raisons : toute la Tradition rappelle l’union entre la Vierge et son Divin Fils, tout spécialement à Nazareth. Saint Pie X écrit encore que cette communion de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus font que Marie obtînt de devenir Corédemptrice et Médiatrice de toutes les grâces acquises par la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus.

Il semble donc indispensable, pour être chrétien, de renouveler la consécration que nos parents ont faite de nous à la Vierge au jour de notre baptême, chaque année, afin de vivre vraiment de la vie de Dieu en nous car « le principal office qui fût donné à Marie, lorsqu’Elle vînt sur terre, est de relever les âmes déchues de la Grâce divine et de les réconcilier avec Dieu » (Saint Alphonse de Liguori).

Ce sera sans doute la meilleure façon de nous unir pleinement à l’Eglise, comme Jean-Paul II le rappelle dans l’encyclique Redemptoris Mater : si le Christ est étroitement lié à l’Eglise, Marie – Mère du Rédempteur – participe au combat incessant contre le mal qui se déroule tout au long de l’histoire de l’humanité. Marie est l’image de la Femme, et l’Église s’identifie à Elle ; Elle guide chacun des chrétiens à trouver dans le Christ, le chemin qui mène à Dieu.

Alors, disons d’un seul cœur, dans cette préparation de notre Pèlerinage, avec Marie : « faites tout ce qu’Il vous dira » (Jean II, 5).

 

Appel de Chartres n°230 : « Détruisez ce temple, et en trois jours, je le relèverai », Jean 2, 19

« Notre-Dame de Paris ravagée par les flammes » ; « une tragédie marque le début de la semaine sainte » ; « la flèche de Notre-Dame s’est effondrée ». Les tweets fusent à la vitesse du son, ou du feu… Il est 22h22 et l’incendie commencé vers 18h30 n’est toujours pas éteint. Nous pouvons prédire par avance les discours apocalyptiques des prochains jours : le vieil Occident Chrétien, si peu fidèle à ses ancêtres, est en train de connaître un déclin semblable à celui de l’Empire Romain. Notre-Dame brûle comme Rome avant elle… et les Néron modernes ayant épuisé leurs ressources lyriques partagent leurs émotions sur Instagram. Cet incendie est aussi un rappel de notre passage limité sur terre. Memento mori ! Rappel de fin de carême que nous aurions bien aimé éviter : « Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière» (Gn 3, 19) et qui donne une amère résonnance à ces vers de Nerval:

« Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort ! »

L’UNESCO pleure son patrimoine, la France pleure ses racines subitement retrouvées, les catholiques pleurent… que pleurent-ils au fait ? Dieu ? Pourtant Dieu est immuable, Il est le Créateur de l’Univers ainsi que de ces pierres qui ont servi à édifier Sa Cathédrale ! Dieu ne disparaît pas en fumée comme des poutres du XIIème siècle ! Le symbole alors ? Cette flèche était un doigt pointé vers le ciel ; avec toute la Création, elle s’écriait au « chercheur de Dieu » : « nous ne sommes pas ton Dieu, cherche au-dessus de nous » ! Oui, nous sommes des êtres incarnés et limités dans notre intelligence et notre volonté, nous avons besoin de médiateurs, de rites, de signes pour prendre conscience de la présence aimante de Dieu, la recevoir et y répondre dans et par le même élan. Mais soyons francs, nous pleurons aussi notre participation au reniement de Saint Pierre. L’Église souffre par les scandales dont les médias nourrissent la foule, l’Église souffre par la profanation de ses cimetières, de ses églises, de ses tabernacles qui réactualisent les ignominieuses scènes de la Passion, enfin l’Église souffre dans l’absence complète de résistance aux attaques répétées du prince des ténèbres dont le monde nie l’existence ! Tous les jours, par notre mutisme, notre conformisme, notre relativisme, nous renions le Christ. Alors pleurons, pleurons bien car seules ces larmes pourront éteindre l’incendie.

« Réveille-toi ô toi qui dors » (Ep 5,14)… Notre monde sommeille d’un sommeil bien lourd, abruti par l’information de masse et le changement permanent, par le somnifère du confort, par la morphine du narcissisme universel. Pauvre de nous, le réveil devait être brutal… La Cathédrale est devenue le jouet des flammes et à travers elle, sont touchés les trois pouvoirs de l’Église qui réalisent « l’unité de son corps mystique, sans laquelle il n’y a pas de salut »:

  • Gouverner : la Cathédrale est le siège de l’évêque.
  • Enseigner : la chaire de l’Église est destinée aux prédicateurs qui par leurs sermons éveillent le cœur et l’esprit des fidèles et les orientent vers la Trinité.
  • Sanctifier : l’autel de l’église est le lieu du sacrifice du Christ ; le tabernacle est la tente de la Présence Réelle ; le baptistère contient les eaux qui ouvrent à l’amitié divine, les confessionnaux restaurent cette amitié.

Cette triple attaque blesse l’Église en son cœur et ne peut être l’œuvre que d’un seul ; cette triple attaque nous fait ouvrir les yeux sur les attaques isolées qui visent toujours un de ces trois pouvoirs : négation de l’autorité de l’Église, rejet de ses enseignements et de sa doctrine traditionnelle, banalisation du sacré. Ne sombrons pas dans le désespoir ! Il nous faut y répondre par un triple cri : cri de foi, cri d’espérance, cri d’amour vers le ciel. L’heure n’est plus à la mélancolie. La vie tient plus d’un concerto de Rachmaninov que d’une valse de Chopin ! Notre temps est un temps de purification qui doit nous aider à chercher la Vérité. Interrogeons-nous ? Qu’est-ce qu’un évêque ? Qu’est-ce qu’une cathédrale ? Qu’est-ce qu’une église ? Sans réponses, nous risquerions de reconstruire la voûte de Notre-Dame de Paris en bois recyclé avec intégration de panneaux solaires pour alimenter les illuminations touristiques…  Il nous faut également retrouver le sens de la noblesse de nos actes qui n’ont pleinement de valeur que lorsqu’ils sont gratuits, dépouillés, offerts : ainsi de l’édification d’une cathédrale dont le nom des bâtisseurs est un secret gardé par les pierres, ainsi de la vie – toute vie, ainsi du sacrifice salvateur du Christ pour les hommes de tous les temps.

Dans le Credo, nous affirmons « je crois à la communion des saints ». Entrons dans ce réseau d’amitié surnaturelle entre la terre et le ciel et cherchons particulièrement l’amitié des saints des temps de crise. Imitons avec la grâce de Dieu leur foi et leur force : Sainte Geneviève et sainte Clothilde, Saint Vincent Ferrier et Sainte Catherine de Sienne, Sainte Jehanne d’Arc et… Saint Michel Archange ! Au XIVème siècle, Sainte Catherine de Sienne a fait sienne trois grandes causes : la paix entre les cités (elle prêcha aux puissants de repartir en croisade dans le but de diriger leurs passions vers une cause sainte), le retour du Pape à Rome et la réforme du clergé embourbé dans la fange. L’actualité de ces trois causes n’est pas à démontrer, prions cette Sainte de nous aider dans cette nouvelle croisade : celle de la Foi dans nos cœurs et dans nos cités. Avec la Sainte Vierge au pied de la croix, tenons-nous debout car avec son regard de foi, d’espérance et de charité vers le Cœur ouvert de son Fils, nous deviendrons les pierres vivantes pour bâtir la cathédrale de la Jérusalem nouvelle (Ap 21,2) !

Chartres sonne, Chartres t'appelle, soyons encore plus nombreux cette année sous le regard de Notre Dame ! 

Pour vous inscrire, au pèlerinage de Paris-Chartres c'est ici

Sainte Geneviève, intercédez pour Paris !

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat !

Notre-Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !

La Direction des Pèlerins

 

 

mercredi 17 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 9ième et dernier jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 18 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

9ième JOUR : LA NUIT – LE DESERT – LA PURIFICATION 

 

Réflexion :  Dieu donne puis Il reprend, dans un grand mystère d’échange d’amour.  Parfois nous donnons et nous ne sommes pas compris, parfois nous refusons de donner comme nous refusons de recevoir. Nous refusons la faiblesse.  Zélie Martin a tout donné et jusqu’à la mort pour ses enfants. Louis Martin a tout donné jusqu’au dernier sacrifice. Relisons ce texte de Monsieur Martin : ”Dieu n’a ouvert qu’une voie pour conduire tous les hommes au bonheur qu’Il leur destine. C’est celle des contradictions et des croix. Elle est pour les princes comme pour les bergers et la foi nous apprend qu’Il n’en exempte personne”.

 

Prière : Daignez Seigneur jeter un regard sur nos familles. Pour elles Notre Seigneur Jésus Christ n'a pas hésité à se livrer aux mains de ses ennemis, et à souffrir le supplice de la Croix.

Recollection de la région Sud Ouest!

La récollection de la région Sud Ouest s'est déroulée les 23-24 mars au monastère Sainte Marie de la Garde, à Saint Pierre de Clairac, en présence de l'aumônier de région, M. le chanoine Christian Mahlberg, de l'Institut du Christ-Roi de Montauban, avec le concours du Père Marc, prieur du monastère.

Chartres sonne !

La région Sud se prépare !

La récollection des régions Rhône-Alpes et Provence - Languedoc s'est déroulée les 6 et 7 avril à l'abbaye Notre Dame de l'Annonciation, au Barroux, en présence des aumôniers de régions, le Père Michel de l'abbaye  de Lagrasse et M. l'abbé Loddé, de la FSSP de Grenoble.

Un très bon week-end de préparation, avec une large participation des chefs de chapitres et adjoints.

Chartres sonne !

Nul n’est spectateur de la Passion du Christ

Il semble déjà bien loin, le dimanche de Laetare, le temps insouciant où l’Eglise se réjouissait de se savoir aimée de Dieu. Tout à coup, tout s’accélère. Nous sommes entrés dans le temps de la Passion où tout va se jouer. La tension monte, le drame se tisse, conduisant inexorablement Jésus vers le dénouement : L’heure de Jésus approche, l’heure du grand combat, l’heure de la mort, l’heure de la croix.

Nous allons revivre cette semaine les dernières heures du drame de Jésus. Et ce drame va, je l’espère, nous émouvoir. Nous nous sommes réjouis à l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem lors du dimanche des Rameaux. Nous allons nous inquiéter de le voir si troublé, le soir du Jésus saint. Nous allons nous scandaliser de la trahison de Judas, trembler devant la violence des soldats, condamner le reniement de Pierre (moi si j’avais été là, cela ne se serait pas passé comme cela, se dit le chrétien de toute les époques, à la lecture du triple reniement). Nous allons peut-être même pleurer, à l’évocation des souffrances du Christ, de cette injustice flagrante qu’il subit… Nous allons fermer yeux devant la violence de la flagellation, écouter avec dévotion ses sept paroles du Christ en croix, pleurer sa mort, croire que tout est fini ; mais non, voilà qu’il ressuscite, la joie revient et Pâques est là, le Seigneur est vivant et il ne meurt plus, Alléluia. Que de passions, que de sentiments ! Oui, notre âme va être bien éprouvée ; tristesse, angoisse, douleur, joie rayonnante, et je l’espère, amour… « ayez en vous les sentiments du Christ Jésus. »

Ces sentiments sont bons, et chaque année, avouons-le, cela fonctionne : la beauté de la liturgie est là pour nous aider. Seulement le grand danger, chers amis, c’est de vivre le Temps de la Passion comme de simples spectateurs allant voir un film ; un beau film, certes, un film « basé sur des faits réels », certes, puisqu’il s’agit d’une histoire vraie (voilà de quoi renforcer l’impact dramatique)… Mais si nous assistons à la Semaine Sainte comme de simples spectateurs, alors nous raterons l’intrigue principale. Nous serons émus, certes ! Mais pas plus que lorsque l’on regarde un film émouvant, qui fait rire ou pleurer. Si c’est ainsi, mieux vaut aller voir directement le film de Mel Gibson, « La Passion du Christ » : vous éprouverez les mêmes sentiments, vous serez bouleversés jusqu’au fond de votre âme, et cela ne dure que deux heures : gain de temps appréciable, comparé à la longueur des Saints Offices…

Pour vivre le temps de la Passion, une seule voie : il faut, comme disent les cinéastes, que le 4ème mur soit brisé : il faut passer de l’autre côté de l’écran. Nous ne sommes pas spectateurs, extérieurs à la Rédemption : nous sommes, réellement, les acteurs de la Passion du Christ. On dit que Mel Gibson, quand il a fait son film, a joué un rôle : celui d’un soldat romain indiquant l’endroit où planter le clou, sur la Croix. Il y a là une idée profonde : je suis l’acteur principal du drame qui se déroule. C’est mon péché qui a crucifié Jésus. Il faut que cette vérité pénètre en nous, au plus profond, sinon nous passons à côté du Mystère d’Amour. Dans une époque qui aime tellement la repentance, il est bien étrange que celle-ci soit la seule dont on ne parle pas. C’est moi, c’est vous, c’est nous qui avons crucifié Jésus. Quand nous lirons ces récits célèbres, nous pourrons nous dire en toute vérité : je suis le pharisien qui condamne Jésus, lorsque je le chasse de mon cœur par le péché mortel. Je suis les apôtres qui fuient, lorsque je refuse l’épreuve,  que je fuis l’engagement, que je blesse la fidélité. Je suis Judas, que Jésus appelle « mon Ami », lorsqu’après avoir reçu la grâce qui fait de moi l’Ami de Dieu, je réduis tout cela à néant, me repliant sur l’amour égoïste ; je suis St Pierre, quand je refuse de témoigner de ma foi ; je suis le soldat romain qui flagelle, par mes péchés de chair, mon impureté, ma paresse ; je suis le soldat romain qui couronne d’épines, par mon orgueil, mon refus de m’incliner devant Dieu, je suis la foule hargneuse par mes moqueries sur la Foi, je suis le marteau qui frappe par mon indifférence, je suis le clou, je suis l’épine, je suis la lance, je suis tout cela, c’est ma révolte qui a fait cela.

Voilà notre rôle, le premier rôle de l’homme, dans la Passion du Christ. Il n’est pas bien réjouissant, je vous l’accorde. Alors on le cache, et on accuse les autres. On se désolidarise de la Croix du Christ : « qu’est-ce qu’ils sont méchants, ces juifs et ces romains, et Judas, et St Pierre ! Moi je n’aurais pas fait ça… » Et Jésus nous regarde et nous dit : « si tu l’aurais fait. En fait, tu l’as déjà fait. Et c’est pour cela que je souffre. Mais regarde, malgré tout cela : je t’aime, et je te le montre en mourant. Père, pardonnez-leur… ». Et voilà, mes biens chers frères, le Miracle de la Passion : au-delà des horreurs, du sang et des larmes, ce qui rejaillit, c’est l’Amour de Jésus. Vous l’entendrez, cette phrase, le jeudi Saint : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique pour le sauver » ; encore faut-il la comprendre. Le monde, ce n’est pas les autres : le monde, c’est moi, et les autres. Le Cœur de Dieu s’est ému pour chacun d’entre nous, qu’il n’a pas supporté de voir nous perdre et qu’il a choisi d’aller jusqu’au plus profond de la misère humaine, du péché, de la salissure, de tout prendre dans ses bras pour nous libérer par le sacrifice de sa vie. Voilà le double visage de la Croix : image insoutenable de la laideur de mon péché, mais aussi image admirable de la Tendresse infinie de Dieu pour moi.

Alors monte en nos cœurs une humble et tremblante prière : « Je veux arrêter de vous persécuter, Jésus, je ne veux plus jouer ce rôle ; je veux réparer le mal que j’ai fait. Comment le puis-je ? » Et alors Jésus vous dira : « j’ai plein de rôles nouveaux à t’offrir. Tu as été acteur de ma douleur, tu peux être acteur de mon soulagement, et porter la peine avec moi. Veux-tu être sainte Véronique, qui essuie mon face ? Alors va te confesser, et j’imprimerai en toi la Lumière de mon Visage rayonnant. Veux-tu être Simon de Cyrène, qui m’aide sur le chemin de Croix ? Alors Accepte cette épreuve que je t’ai envoyée et que tu fuis depuis si longtemps, porte la croix, et tu me retrouveras à tes côtés. Veux-tu être le soldat qui me propose à boire ? Viens plus souvent ces deux prochaines semaines prier devant mon tabernacle, car J’ai soif de ton âme. Veux-tu être les saintes femmes ? Pleure sur tes péchés, et sur ceux de mon église. Tu ne peux pas être Marie, elle, il n’y en a qu’une, elle est Immaculée et son rôle est unique, mais tu peux l’imiter si tu veux : en étant fidèle à ton engagement de chrétien, de pureté, de mari ou d’épouse, tu te tiendras près de ma croix, à côté d’elle. Stabat mater... Et même, tu peux être le bon larron, Dismas, celui qui se convertit au tout dernier moment, si tu laisses ton cœur s’ouvrir à la grâce. Choisis ton rôle, et suis moi dans ma Passion. Et je t’ouvrirai la porte du pardon, et de la Gloire. » Jésus n’est pas venu sauver des personnes abstraites, ou le mal en général : il est venu pour moi. Aujourd’hui, il commence son grand combat contre le démon. Il combat pour moi, et il combat seul. Nous ne pouvons rester spectateurs. Nous sommes acteurs, dans un sens ou dans un autre. Quel rôle voulons-nous jouer dans le drame de notre Salut ? A nous de le choisir : et de le choisir maintenant, car la Passion du Christ a déjà commencé. « Jésus est à l’Agonie jusqu’à la fin du monde ; il ne faut point dormir, pendant ce temps-là ».

Abbé de Massia

Incendie à Notre Dame de Paris : "Il faut que France, il faut que Chrétienté continue"

Chers amis,

L’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris ce Lundi de la Semaine Sainte ne peut que nous faire penser aux paroles de Notre Seigneur "Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai " (Saint Jean 2, 13-25). Dieu a permis des souffrances incomparables avec la Passion de Jésus ; nous devons garder une vue surnaturelle de nos épreuves.

Hier matin, j’écoutais Monseigneur Aupetit nous demander de nous interroger sur les profondes raisons spirituelles qui ont poussé à la construction de Notre Dame de Paris. Il nous appelait également à la reconstruction de l’Eglise qui n’est pas faite que de bâtiments.

Beaucoup se sont interrogés sur les modifications que ce drame pouvait avoir sur notre pèlerinage de chrétienté. Le pèlerinage est bien évidemment maintenu. Comment pourrait-il en être autrement!  "Il faut que France, il faut que Chrétienté continue" disait Charles Péguy.

Nous vous informerons dès que possible des modifications pratiques touchant le premier jour de pèlerinage, le 8 juin prochain. Nos équipes de la Direction Soutiens travaillent en ce moment sur les différentes options. Soyez vigilants en consultant régulièrement notre site (www.nd-chretiente.com) ou en appelant notre secrétariat (01.39.07.27.00).

Dans ces épreuves, essayons de mobiliser les pèlerins de manière exceptionnelle cette année. La ferveur des passants sur le parvis de Notre Dame en flammes doit se poursuivre avec la ferveur des pèlerins de chrétienté !

Jean-Paul II avait prononcé le 30 mai 1980 cette belle prière au pied de la statue de Notre-Dame de Paris :

 « Vierge Marie, au cœur de la Cité
Nous vous prions pour cette ville capitale.
Vous, l’Intacte, gardez-lui la pureté de la foi !

Vierge Marie, depuis ce bord de Seine,
Nous vous prions pour le pays de France.
Vous, Mère, enseignez-lui l’espérance !

Vierge Marie, en ce haut lieu de chrétienté,
Nous vous prions pour tous les peuples de la terre.
Vous, pleine de grâce, obtenez qu’ils soient un dans l’Amour. »


Notre Dame de Paris, priez pour nous.
Notre Dame de Chartres, priez pour nous.

Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous.


Jean de Tauriers
Président de Notre Dame de Chrétienté

mardi 16 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 8ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

8° JOUR : AU-DELÀ DE TOUTE SOUFFRANCE

Réflexion :  la souffrance peut faire irruption de bien des manières ; physique, psychologique, morale, affective. A toute souffrance correspond un registre de vie ou de mort. Désirons-nous de passer de cette souffrance à l'acte d'amour dont elle peut être occasion? Sommes-nous prêts à accompagner Notre Seigneur Jésus-Christ chaque jeudi soir à Gethsémani ? Ne cédons pas à la tentation de fuir, de nous replier, de nous aigrir dans une lutte contre l’injustice. Cette lutte nous éloigne du fait d’être juste.

Laissons venir nos larmes. Le désir sans la souffrance est une illusion sur l’amour. La souffrance vécue et acceptée des grands saints est une école à la portée de tous. Mais la recherche de la souffrance n’est pas une fin en soi. Là où est notre faiblesse, là réside notre force. La compassion au pied de la croix n’est pas gratuité ni faiblesse, elle est élan, attente et silence.

 

Prière à l’Esprit-Saint :

Venez, Père des lumières, venez Dieu de Charité,

Formez en moi mes prières, montrez-moi la vérité,

Faites descendre en mon âme un charbon de votre feu

Qui la pénètre de flamme et la remplisse de Dieu.

Venez Saint-Esprit, qui faites les martyrs, les confesseurs,

Les apôtres, les prophètes, les grands héros, les grands cœurs,

C’est votre seule conduite que mon sauveur a suivie ;

Afin donc que je l’imite, conduisez-moi comme lui.

(St Louis-Marie Grignion de Montfort).

Avis à tous les chefs de Chapitres : la Dirpel vous attend le 11 mai !

Chers chefs de région,

Comme je vous l'avais annoncé dans le bilan de l'édition 2018 de notre pèlerinage

nous allons réorganiser la "journée nationale de formation des chefs de chapitre"

qui se déroulera le samedi 11 mai de 9h30 à 17h00

au foyer Don Bosco,

23 rue de Varize 75016 Paris,

métro : Porte de Saint-Cloud.

 

Un programme plus détaillé sera envoyé mais voici les principales caractéristiques de la journée :

- Messe

- Histoire et organisation du pèlerinage

- Technique d'animation d'un chapitre

- Qu'est-ce qu'un bon chef de chapitre ?

- Les outils à disposition du chef de chapitre

- Le rôle du chef de chapitre

- Rencontres et échanges

- Repas pris en commun pour une PAF de 6€

Cette journée sera un moment de convivialité et de formation. Elle ne remplace pas les récollections mais les complète par des éléments pratiques sans aborder le thème de l'année.

Elle est toute indiquée pour les nouveaux et futurs chefs de chapitre (les adjoints sont donc vivement invités) mais elle est ouverte également aux chefs de chapitre plus expérimentés qui trouveront des rappels mais également des topos complétant leur expérience. Merci de vous inscrire le plus vite possible par mail recrutement@nd-chretiente.com

Merci de prévenir vos chefs de chapitre de réserver dès maintenant leur journée.

Udp,

La Direction des pèlerins

Lundi 15 avril 2019

Vous voulez rejoindre le SO du Pélé ? Vous avez raison !

Comment pourriez-vous présenter le service d’ordre?

Le Service d’Ordre, appelé « Chapitre Saint-Michel » a pour mission d’assurer la sécurité et la sûreté des pèlerins pendant les 3 jours du pèlerinage. Il est divisé en « services » et en « équipes » qui ont chacune des missions particulières : circulation, sécurité, transmissions, liaisons, haltes, etc.

Pour près de 15 000 marcheurs en colonne, on imagine des pôles très divers pour le service d'Ordre, quels sont-ils ?

De nombreux services composent le service d’ordre. Le service d’ordre compte uniquement sur des bénévoles majeurs

La Sécurité Marche est composée d’un membre du SO par région : elle est qui chargée d’accompagner la colonne à pieds, et d’assurer la sécurité à l’intérieur de celle-ci, en liaison permanente avec le PC-TRANS. Ce sont les Mike, Echo, Fox.

Les équipes Circulation ont pour mission de sécuriser le passage de la colonne sur les carrefours ou intersections, d’apporter une aide d’optimisation sur les parkings des zones messes et bivouacs et apportent leur soutien à la surveillance des sites. Ce sont les Charlie.

Les équipes Sûreté et Intervention sont chargées de veiller à la sécurité physique des pèlerins sur l’ensemble de la colonne, les points de ramassages, les haltes et bivouacs, etc... Ce sont les Indias. Une réserve sécurité, composée de routiers, accompagne ces équipes.

Les équipes Haltes sont chargées d’équiper les sites des cathédrales, des haltes pour les pauses, les cérémonies, les déjeuners, et de gérer l’arrivée, le positionnement et le départ des pèlerins, et de piloter les flux pèlerin / véhicules. Ce sont les Hôtel.

Les motos de liaisons sont chargées de se répartir et longer constamment la colonne afin de veiller sur les pèlerins, de transporter les MIKE, les coordinateurs de Province, les prêtres; et prendre les missions du «PC.TRANS.» en vol en fonction de leur position sur l’itinéraire. Ce sont les Lima.

Les équipes Intervention Matériel viennent renforcer le dispositif. Ils gèrent le matériel radio, les interventions techniques, mécaniques, forestières. Ce sont les Victor.

Les équipes Transports pèlerins prennent en charge tant la coordination des ramassages de pèlerins fatiguées que les rotations de bus pour les chapitres Familles et Enfants. Ce sont les Tango.

Enfin, une équipe d'intendance s’occupe plus particulièrement de la préparation et de la distribution des repas du S.O.

Combien avez-vous de bénévoles ?

Nous comptons près de 350 bénévoles. Nous comptons sur des bénévoles de tout âge, presque comme l’adage de “7 à 77 ans”: - à 7 ans on rêve de rentrer au SO - à 18 ans, majeurs on peut intégrer le SO - et à 77 ans on peut continuer à servir.

Doivent-ils avoir des compétences spécifiques ? Une première expérience requise ?

Selon les services, quelques compétences ou expérience sont demandée en effet. Les services qui recrutent activement cette année sont les suivants:

● L’équipier Sécurité Marche (Mike, Echo, Fox) doit avoir une bonne condition physique dans la marche. Idéalement il faut avoir marché plusieurs fois en tant que pèlerin, pour ne pas être dépassé par la dimension physique du trajet

● L’équipier de Circulation (Charlie) peut être junior, c'est en quelque sorte la pépinière du Service d'Ordre en même temps qu'une vitrine car ils sont présents à tous les carrefours…

● L’équipier Halte (Hôtel) doit être réactif, ferme et courtois. Une troisième langue vivante est appréciée pour l’accueil.

● L’équipier Transport Pèlerin (Tango) doit avoir une expérience de conduite de 3 ans minimum. Afin de faciliter la constitution de l'équipe, il est préférable de venir avec leur propre véhicule (monospace si possible)

● Les routiers peuvent intégrés la réserve de sécurité. Pour cela, il est demandé de venir en équipes.

Après quelques années de service, les bénévoles sont appelés à s’engager au sein des cadres.

Comment les formez-vous ?

Le Service d’ordre réunit ses bénévoles chaque année, lors d’une journée de formation spécifique la “SO Academy” qui se déroule à Paris. Au programme, une formation spirituelle et technique. Nous comptons aussi sur la formation PSC1 proposée par l’Ordre de Malte en région Parisienne. Pour nos bénévoles en régions, nous cherchons à organiser des séances de formation.

Arrivez-vous à fidéliser vos équipes ?

Les cadres des équipes sont réguliers : on les retrouve d'une année à l'autre en quasi-totalité. On aimerait pouvoir étendre ce constat au niveau de tous les bénévoles, mais le turnover peut aller à 50% entre deux pèlerinages, comme par exemple dans les équipes Tangos ou les équipes Charlie (90 équipiers cette année). Il y a toujours une tentation de revenir marcher en famille, au bout de quelques années de service.

Quand et Comment peut-on candidater ?

Pour postuler on peut envoyer un mail à so@nd-chretiente.com ou s’inscrire sur ce site en indiquant Service d’Ordre dans les choix.

Neuvaine pour les familles éprouvées : 7ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

7° JOUR : AU-DELÀ DE TOUTE SOUFFRANCE

Réflexion : au delà de toute souffrance une joie éternelle nous attend. Existe-t-il un début et une fin à toute souffrance ? La souffrance est dans la conception même de la vie. La vie est don gratuit et donc abandon. Toute résistance à cette gratuité, toute résistance à l’amour est finalement génératrice de lutte, de doute et de souffrance. ”Lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour une grâce particulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu’à sa fonction et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle ‘’ (st Bernardin de Sienne).

 

Prière à l’Esprit-Saint :

Venez Esprit-Saint, venez Feu d’Amour,

Venez Père des pauvres épris de mes blessures,

Seigneur, Vous m’avez choisie dès ma plus tendre enfance,

Et je puis m’appeler l’œuvre de votre amour (sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus).

 

 

Dimanche 14 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 6ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

6° JOUR : PRIERE DEVANT L'ÉCLATEMENT DE LA FAMILLE

 

Réflexion : Louis et Zélie Martin, dans la fidélité, accueillent la bénédiction du Père et ils la transmettent dans la paix à leurs enfants. Le ciment de l’alliance est en nous, car notre identité est en notre Père : ”Ne crains pas, car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ” (Isaïe 43, 1-5).

Avec saint Jean, retenons la phrase de Notre Seigneur : ”Ne murmurez pas entre vous”. Méditons aussi le psaume : ”Voyez qu’il est bon, qu’il est doux, d’habiter en frères tous ensemble”.

 

Prière : Notre Père – Je vous salue Marie.

Chartres 2019 : Les inscriptions au pélé sont ouvertes !

Ah qu’il est bon d’arriver enfin au week-end ! Qui ne se réjouit pas, les beaux jours aidant, de la perspective d’une grasse matinée avant de projeter une balade au soleil, une terrasse avec des amis, un barbecue familial, une sieste, la lecture d’un bon roman, une séance de cinéma… le week-end est fait pour se reposer ou partager des moments que la semaine travaillée met en suspend. Si le samedi reste souvent consacré aux accompagnements, activités ou supermarché, le dimanche assure dans ces 48h d’interruption, une pause garantie, aussi légitime que méritée, une bouffée d’oxygène, une expiration profonde et libératrice : enfin, on profite de la vie !

Sauf que...il y a un week-end par an où ça peut ne pas se passer tout à fait comme ça ! Un week-end qui en plus de jouer les prolongations, propose un programme nettement plus engageant : mettre entre parenthèse la grasse matinée pour se lever à 5h (ou même n’avoir pas besoin de se lever si l’on est parti la veille au soir en car), démarrer sa journée en tenue décontractée par une messe chantée dans la mythique cathédrale Notre Dame de Paris, s’alléger de tout le superflu en concentrant 3 jours en un sac, troquer ses chaussures de ville pour de bonnes chaussures de marche qui entament ou poursuivent une histoire chargée de souvenirs, préférer le charme de la nature au bitume citadin, l’intimité du chapitre à la foule des magasins, la quiétude de la méditation à l’agitation d’un terrain de sport pour mettre à l’honneur et de manière exclusive le seul, l’unique, le Seigneur.

Sortir ? Oui ! Plus que jamais ! Mais quitter la ville, son bruit, son fourmillement, pour retrouver la campagne, la Beauce, la forêt et la cathédrale, cette forêt de pierre. Quitter son confort, ses pantoufles et son petit-déjeuner, pour vivre trois jours inouïs, et inoubliables, qui prennent chaque année une saveur nouvelle, la question de la météo n’étant que l’élément extérieur d’une montée garantie vers le soleil de l’Eucharistie. Quitter son monde, ses habitudes pour se nourrir de la Foi catholique, boire à la source de la doctrine, se purifier dans le bain de la Confession, en un mot : se plonger en Chrétienté. Faire fi pendant 72h de ses contraintes, ses soucis, ses fardeaux, ses mails, ses whatsapp et sms, se couper de tout pour revenir à l’essentiel, se décharger de tout pour le confier dans la prière, prendre du recul et se donner la chance de repartir à zéro, avec un regard neuf, un cœur allégé, une âme revivifiée.

Le mot est prononcé : Chartres ! Chartres sonne, Chartres t’appelle ! Chartres, c’est la cathédrale, étoile de la Beauce, tour de David, nef victorieuse chargée de blé et de grâces, vision radieuse du dimanche soir, miracle d’une procession du lundi après-midi, joie paisible d’une communion sainte.

Chartres, ce n’est plus une mais deux colonnes immenses de plus de 250 chapitres, s’étalant sur plusieurs kilomètres, magiquement orchestrées par un SO à toute épreuve. La colonne des adultes, et la colonne des familles.

Chartres, c’est la magie de centaines de visages d’enfants de 6 à 12 ans, qui marchent à leur rythme, encadrés par des chefs et des cheftaines énergiques, enthousiastes et dévoués pour leur donner la joie de l’effort, le sens de l’entraide, la soif de la sainteté. Car ils sont nos premiers missionnaires, le « paratonnerre du pèlerinage » selon la belle expression de notre cher abbé Coiffet.

Chartres, c’est la vigueur naissante des Pastoureaux de 13 à 16 ans, adolescents conquérants, assoiffés de plénitude, accompagnés par une équipe de choc et des aumôniers de feu : quel meilleur bain pour les aider à grandir dans le beau et le vrai que ces 3 jours tournés vers l’exigence d’un idéal qu’ils n’entendent plus ailleurs ?  

Chartres, c’est l’immensité d’une Chrétienté adulte renouvelée, dont la jeunesse (moyenne d’âge 21 ans) dément toute désespérance du vieillissement de la fille aînée de l’Eglise, puisant aux racines de la Tradition depuis nos prédécesseurs, Péguy et André Charlier, au sein de 13 régions !

Chartres, c’est la Pentecôte, la Babel baptisée, avec ses plus de 1300 pèlerins étrangers venus de tous les continents !

Chartres, c’est un temps familial sous le regard de Dieu, petits et grands sous la même bannière répartis dans 40 chapitres, pour la première fois réunis en 3 régions (1000 adultes et 1000 enfants).

Chartres, c’est un ciel emplumé de ceux que l’on appelle les anges gardiens, et il y en a plus de 3 000 sur tous les continents : nos pèlerins qui ne peuvent pas marcher pour des raisons d’âges, physiques, de maternité, d’expatriation et auxquels s’associent les prisons, les monastères, les maisons de retraite et les paroisses spirituellement unis à la colonne avec le livret « ange gardien » et forts des paroles de Notre-Seigneur : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».

Chartres, c’est aussi la discrétion absolue d’un nombre incommensurable de bénévoles ; de la DIRPEL (direction des pèlerins), qui coordonne, organise, fait prier et chanter à tous les échelons (étrangers, province, Ile de France, régions, chapitres), qui forme les 750 chefs de chapitre et adjoints, qui pourvoit à l’accueil de chacun... jusqu’à la DIRSOUT (direction des soutiens), en charge de l’intendance, des cuisines, des toilettes, des achats, de la sécurité, du service d’ordre... Tous œuvrent dans la joie et dans l’ombre au service de chacun d’entre vous, chers pèlerins, pour que Chrétienté demeure !

Chartres, c’est donc cette immense foule qui grandit chaque année pour se lancer à corps perdu dans ce challenge un peu fou, dont la finalité se résume en 3 mots : Chrétienté, Tradition, Mission.

Chers amis, chers pèlerins, au week-end ordinaire, préférez l’extraordinaire et rejoignez le pèlerinage les 8, 9 et 10 juin 2019 : Chartres vous ouvre ses bras, inscrivez-vous  et faites-le vite car l’anticipation est notre meilleur levier pour organiser ces 3 jours de manière la plus fluide et agréable pour vous.  Il n’y a pas de plus grand bonheur pour nous que de recevoir les témoignages de tout ce que vous avez vécu et les grâces reçues chaque année : à l’impossible, nous sommes tenus !

"Une seule condition : l'inscription, rapide et enthousiaste, à partir d'aujourd'hui même, sur www.nd-chretiente.com  ! N'attendez pas : fatale est l'hésitation, mais heureuse la décision !"

La Direction des pèlerins

samedi 13 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 5ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

5° JOUR : PRIERE DEVANT L'ÉCLATEMENT DE LA FAMILLE

Réflexion : les effondrements de la terre peuvent servir de fondations pour la famille du ciel. Ceux qui nous quittent nous préparent un chemin. N’oublions jamais la belle prière pour les âmes de nos défunts, ils ont tant besoin de nous. Devant nos déchirures familiales, plaçons-nous en situation d’accueil et non de rejet.  Nous pouvons établir des relais dès ce monde à condition de le vouloir.

 

Prière : Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à faire de nos éclatements de familles, des chemins de guérison. Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à affirmer nos ”oui” ou nos “non”. Que nos situations soient mises dans un éclairage de vérité et de fraternité.

Pourquoi NDC vous propose une consécration à la Sainte Vierge ?

Le 13 juin 1917, la Très Sainte Vierge se manifestant pour la deuxième fois à Fatima disait à Lucie : « Jésus veut se servir de toi pour Me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. » Le 13 juillet, Marie disait encore : « Pour sauver les pauvres pécheurs, le Seigneur veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Pour empêcher le châtiment du monde par la guerre, la famine, et les persécutions contre l'Eglise et contre le Saint Père, je viendrai demander la consécration du monde à mon Cœur Immaculé, et la Communion réparatrice des premiers samedis du mois. Mon cœur triomphera à la fin ».

A la fin de son encyclique Haurietis Aquas sur le culte et la dévotion au Sacré-Cœur (15 mai 1956), le pape Pie XII dit : « Pour que des fruits plus abondants découlent dans la famille chrétienne et dans tout le genre humain du culte du Cœur Très Saint de Jésus, les fidèles doivent veiller à l'associer étroitement au culte envers le Cœur Immaculé de Marie. Puisque, de par la volonté de Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie a été indissolublement unie au Christ dans l'œuvre de la Rédemption humaine, afin que notre salut vienne de l'amour de Jésus-Christ et de ses souffrances intimement unis à l'amour et aux douleurs de sa Mère, il convient parfaitement que le peuple chrétien qui a reçu la vie divine du Christ par Marie, après avoir rendu le culte qui lui est dû au Cœur Très Sacré de Jésus, rende aussi au Cœur très aimant de sa céleste Mère de semblables hommages de piété, d'amour, de gratitude et de réparation. C'est en parfait accord avec ce dessein très sage et très suave de la Providence divine que nous avons, par un acte mémorable, solennellement consacré la Sainte Eglise et le monde entier au Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie ».

Qu'est-ce qu'une consécration ?  Quand on parle d'une mère qui se consacre à ses enfants, d'un artiste qui se consacre à la peinture, d'un médecin qui se consacre aux malades, cela signifie que, mettant de côté ou au second plan toutes les autres tâches, la mère, l'artiste, le médecin, se donnent avec amour, acharnement, passion, à un objet exclusif considéré comme le seul digne de prendre le meilleur de leur temps, de leurs efforts, de leur fortune, etc... Dans le vocabulaire religieux, la signification de ce mot est identique. On parle ainsi, par exemple, d'un calice, d'un autel, d'une église consacrée : ces objets ou ces lieux ont été d'abord séparés de tout ce qui va demeurer profane ; et pour cela l'Eglise a multiplié les purifications, les ablutions, les exorcismes. Puis ils ont été offerts à Dieu qui en a pris possession : et ce furent les onctions qui ont vraiment fait de ces choses séparées et offertes, les « choses de Dieu », des « choses sacrées ». On parle aussi de la consécration du pain et du vin à la Messe : on a séparé (secretio) des pains, on a mis du vin à part : on les a offerts à Dieu. Et voici que Dieu en prend tellement possession qu'après les paroles consécratoires, il n'y a plus du pain et du vin que les apparences, mais, par contre, sur le corporal et dans le calice, il y a substantiellement le Corps et le Sang du Verbe Incarné. On parle encore des « personnes consacrées à Dieu » : prêtres, religieux, religieuses ont tout quitté pour appartenir au Christ. Donc une consécration peut se définir comme un don sans réserve de soi-même, et qui suppose par conséquent, un dépouillement préalable et parfois même une véritable immolation.

Tout baptisé est un consacré à Dieu L'homme, même dans l'ordre naturel, n'a qu'une seule fin : atteindre Dieu. A plus forte raison dans l'ordre surnaturel où tous ses efforts doivent converger pour arriver à la contemplation bienheureuse et à la jouissance éternelle de la Trinité. En vue d'un tel idéal, l'homme doit tout quitter et en même temps s'engager tout entier à la poursuite du divin. En un mot, il doit être par nature et par grâce un consacré à Dieu. Or, cette consécration a lieu en fait au baptême. Le catéchumène ou l'enfant qui reçoit ce sacrement sont des êtres choisis de Dieu pour être à Lui totalement. La consécration des baptisés, participation à l'unique consécration : celle de l'Incarnation rédemptrice. « Père, dit le Christ entrant dans le monde, les sacrifices anciens, Tu ne les as pas agréés : alors voici pour faire Ta volonté »... Alors, en cet instant, la Divinité accepte cette offrande et oint la nature humaine du Christ en s'unissant à elle si étroitement que Dieu-Homme n'a qu'une personnalité, celle même du Verbe Incarné. Mais ce qu'il nous importe de remarquer ici, c'est que pour s'offrir à Dieu dans un acte de soumission parfaite, le Verbe à dû devenir le Fils de Marie puisque c'est uniquement en prenant, dans le sein de Notre Dame, une humanité semblable à la nôtre qu'il a pu se consacrer à Dieu. Et c'est en Marie toujours que Jésus est devenu, par l'onction de la Divinité, le prêtre par excellence. Donc, pour être à Dieu tout entier, le Christ a voulu passer par Marie. Pour être « donné à Dieu », Il a voulu « s'abandonner » à la Très Sainte Vierge, devenir réellement son Fils. Pour exécuter les desseins de la Providence, Il se soumet aux desseins maternels, Il se met sous la dépendance de Marie, en un mot il « se consacre » à Elle.

Nous aussi nous sommes et devons être les consacrés de la Vierge. Puisque toute consécration à Dieu ne peut être qu'une participation à celle de Jésus et puisque celle de Jésus suppose auparavant un abandon de tout son être à Marie, nous devons, nous les baptisés, nous abandonner totalement entre les mains de la Sainte Vierge... Ainsi nous devons nous consacrer à Marie pour être davantage les consacrés à Dieu (sans oublier qu'une consécration à Dieu est un acte d'adoration et qu'une consécration à Marie n'est qu'un geste filial envers Elle, en vue d'une meilleure adoration de la Divinité.) Aussi une consécration à la Sainte Vierge n'est pas une simple déclaration d'amour faite publiquement à Notre Mère du Ciel, ainsi qu'on a coutume de le faire au soir d'une première communion. Ce n'est pas une banale formule pieuse. Se consacrer à Marie, c'est reconnaître, une fois que l'on a grandi et réfléchi, le rôle sans égal que Marie a joué au jour de notre baptême, la place immense qu'Elle a tenue dans notre vie. Et c'est alors promettre de vivre par rapport à Elle dans un état de soumission totale, à l'image de la soumission de Jésus.

Chaque année, Notre Dame de Chrétienté organise une Consécration à la Sainte Vierge Marie 33 jours avant le pèlerinage : une méditation quotidienne et des actions à mener pour mieux vous préparer à rejoindre Notre Seigneur Jésus-Christ !

vendredi 12 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 4ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril ! Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

4° JOUR : PRIERE DEVANT L'ÉCLATEMENT DE LA FAMILLE

 

Reflexion : “Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns les autres comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu puisque vous êtes ses enfants bien aimés “ (He 4, 32).

 

Prière à l’Esprit- Saint :
Ô Feu de l’Esprit Paraclet, vie de la vie de toute créature, Vous êtes saint, Vous qui vivifiez les choses. Vous êtes saint, Vous qui couvrez de baume les dangereuses fractures, Vous êtes saint, Vous qui pansez les fétides blessures.

Ô souffle de sainteté, ô feu de charité, ô douce saveur dans les coeurs, et pluie dans les âmes, odorante de vertus.

Ô très pure fontaine où l’on voit Dieu assembler les étrangers et rechercher les égarés.

Ô cuirasse de la vie, espoir de l’union de tous les hommes, retraite de la beauté, sauvez les êtres.
Gardez ceux qu’emprisonne l’ennemi et délivrez ceux qui sont enchaînés, ceux que veut sauver la divine puissance. (sainte Hildegarde).

 

Benoît XVI publie une analyse de la crise morale qui secoue l'Église

Le pape émérite Benoît XVI a publié un long texte sur la crise des abus sexuels dans l'Eglise dans une revue catholique allemande, Klerusblatt, qui s'adresse surtout au clergé bavarois. Mais la portée du texte va bien au-delà, évoquant à la fois les causes du mal et la manière dont l'Eglise a réagi alors que Jozef Ratzinger était encore à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.
La « monstrueuse » libéralisation des mœurs de mai 1968, la perte du sens de Dieu, l'impossibilité de fonder une morale dans un monde d'où Dieu est absent, le manque de considération pour la Présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ dans l'Eucharistie, la morale de situation, l'existence d'actes bons en soi et mauvais en soi, la présence de « clubs » (ou de cliques) homosexuels au sein de certains séminaires, tout est évoqué.
En particulier, l'insistance sur l'existence d'un bien et d'un mal objectifs reprend le thème central des « Dubia » adressés au pape François par les cardinaux Burke et Brandmüller, et feu les cardinaux Caffarra et Meisner.


Du 21 au 24 février, à l'invitation du pape François, les présidents des conférences épiscopales du monde entier se sont réunis au Vatican pour évoquer la crise actuelle de la Foi et de l'Eglise ; une crise qui s’est fait ressentir dans le monde entier à la suite des révélations fracassantes d'abus cléricaux à l’égard de mineurs.
L’étendue et la gravité des incidents signalés ont très profondément troublé prêtres et laïcs, et elles en ont conduit plus d'un à remettre en question la Foi même de l'Eglise. Il était nécessaire de diffuser un message fort, et de chercher à prendre un nouveau départ, de manière à rendre l'Eglise de nouveau crédible en tant que lumière parmi les peuples, et force au service de la lutte contre les puissances de la destruction.

Comme j’ai moi-même eu à servir dans une position de responsabilité en tant que Pasteur de l'Eglise au moment de la manifestation publique de la crise, et pendant qu’elle se préparait, je me devais de me demander – bien qu’en tant qu'émérite, je ne porte plus directement cette responsabilité – ce que je peux contribuer par ce regard en arrière en vue de ce nouveau départ.
Ainsi, après l’annonce de la rencontre des présidents des  conférences épiscopales, j'ai compilé quelques notes qui pourraient me permettre de contribuer quelques remarques utiles en ces heures graves.
Ayant pris contact avec le secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin et le Saint-Père lui-même, il m’a semblé opportun de publier ce texte dans le Klerusblatt [un mensuel destiné au clergé des diocèses, pour la plupart de la région de Bavière].

Mon travail est divisé en trois parties.

Dans la première partie, je vise à présenter brièvement le contexte social plus étendu de la question, sans lequel il est impossible de comprendre le problème. Je cherche à montrer qu'au cours des années 1960 il s'est produit un événement monstrueux, à une échelle sans précédent au cours de l'histoire. On peut dire qu'au cours des vingt années entre 1960 et 1980, les critères normatifs de la sexualité se sont entièrement effondrés ; une nouvelle absence de normes est née qu’entre-temps on s’est employé à redresser. Dans une deuxième partie, je tente d’indiquer les effets qu'a eus cette situation sur la formation et le vie des prêtres. Pour conclure, dans la troisième partie, je voudrais développer quelques perspectives en vue d'une réponse droite de la part de l’Eglise.

I.
1. Tout commence avec l’introduction, prescrite par l’État et soutenue par lui, des enfants et des jeunes aux réalités de la sexualité. En Allemagne, celle qui était alors ministre de la Santé, Mme [Käte] Strobel, fit réaliser un film où tout ce qui jusqu'alors était interdit de présentation publique, y compris les rapports sexuels, était désormais montré à des fins d’éducation. Ce qui au départ visait seulement l’information des jeunes devait bien entendu par la suite être accepté comme une possibilité généralisée.
Des résultats similaires furent atteints à travers la publication du Sexkoffer par le gouvernement autrichien [une « valisette » controversée de matériaux d'éducation sexuelle utilisée dans les écoles autrichiennes à la fin des années 1980]. Des films de sexe et pornographiques se répandirent entre-temps, à tel point qu'on les montrait dans des cinémas de gare [Bahnhofskinos]. Je me rappelle encore avoir vu, alors que je me déplaçais un jour à pied dans Ratisbonne, une masse de gens faisant la queue devant un grand cinéma – comportement qu'auparavant nous ne voyions qu'en temps de guerre, alors  qu'on pouvait espérer quelque distribution spéciale. Je me rappelle également être arrivé dans cette ville le Vendredi Saint de l’année 1970 et d'avoir vu tous les panneaux publicitaires recouverts de posters montrant deux personnes totalement nues, grandeur nature, étroitement enlacées.

Parmi les libertés que la Révolution de 1968 s'est battue pour conquérir, il y avait aussi cette liberté sexuelle absolue, qui ne tolérait plus aucune norme.
Cet effondrement moral caractéristique de ces années-là était également étroitement lié à une propension à la violence. C'est pour cette raison que les films de sexe n’ont plus été autorisés dans les avions car la violence éclatait alors parmi la petite communauté de passagers. Et puisque les excès dans le domaine l'habillement portaient également à l’agression, des directeurs d’école ont également tenté de mettre en place des uniformes scolaires pour rendre un possible un environnement propice à l’étude. Faisait partie de la physionomie de la révolution de 1968, le fait que la pédophilie fut alors jugée acceptable et raisonnable.
Pour les jeunes dans l’Eglise au moins, mais pas seulement pour eux, ce fut à bien des égards une époque très difficile, et de plus d'une manière. Je me suis toujours demandé comment des jeunes dans cette situation pouvaient se diriger vers le sacerdoce et l'accepter, avec toutes ses conséquences. L'effondrement important qui a frappé la nouvelle génération de prêtres dans ces années-là, et le nombre très élevé de réductions à l'état laïc, furent la conséquence de tout ce processus.

2.  Dans le même temps, et indépendamment de cette évolution, la théologie morale catholique s’est effondrée, laissant l'Eglise sans défense face à ces changements sociétaux. Je vais essayer d’esquisser brièvement la trajectoire de cette évolution.
Jusqu’au concile Vatican II, la théologie morale catholique était dans une large mesure fondée sur la loi naturelle, tandis que l'Ecriture sainte n’était citée que pour fournir un contexte ou une confirmation. Dans les efforts du Concile en vue d’une nouvelle compréhension de la Révélation, l'option de la loi naturelle fut largement abandonnée, et on exigea une théologie morale fondée entièrement sur la Bible.
Je me rappelle encore que la faculté jésuite de Francfort permit à un jeune père extrêmement doué (Bruno Schüller) de développer une morale entièrement fondée sur l'Ecriture sainte. La belle dissertation du P. Schüller constitue un premier pas vers la construction d'une morale fondée sur l’Ecriture. Le P. Schüller fut alors envoyé en Amérique pour faire des études supplémentaires ; il en revint en reconnaissant qu’en partant de la seule Bible, la morale ne pouvait être présentée de manière systématique. Il tenta alors d'établir une théologie morale plus pragmatique, sans pour autant parvenir à apporter une réponse à la crise de la morale.
Finalement, c'est dans une large mesure l’hypothèse selon laquelle la morale devait être exclusivement déterminée en vue des fins de l'action humaine qui devait prévaloir. La vieille expression « la fin justifie les moyens » n’était certes pas affirmée sous cette forme grossière, mais la manière de penser qui y correspond était devenue déterminante. Par voie de conséquence, plus rien ne pouvait désormais constituer un bien absolu, pas plus qu'il ne pouvait y avoir quelque chose de fondamentalement mauvais,  mais seulement des jugements de valeur relative. Le bien n’existait plus, mais seulement le mieux relatif, dépendant du moment et des circonstances.

La crise du fondement et de la présentation de la morale catholique atteignit des proportions dramatiques à la fin des années 1980 et dans les années 1990. Le 5 janvier 1989, la « Déclaration de Cologne » signée par 15 professeurs catholiques de théologie était publiée. Elle avait pour objet les différents points de crise dans la relation entre le magistère épiscopal et la travail de la théologie. Ce texte, qui dans un premier temps ne dépassa pas le niveau habituel de protestation, se transforma rapidement en tollé contre le magistère de l’Eglise, rassemblant de manière audible et visible tout le potentiel de protestation contre les textes doctrinaux de Jean-Paul II qui étaient alors attendus (cf. D. Mieth,  Kölner Erklärung, LThK, VI3, p. 196) [LTHK désigne le Lexikon für Theologie und Kirche, un « Lexique de la théologie et de l’Eglise » de langue allemande, qui comptait parmi ses rédacteurs en chef Karl Rahner et le cardinal Walter Kasper, note du traducteur d’EWTN.]

Le pape Jean-Paul II, qui connaissait très bien la situation de la théologie morale et qui la suivait avec vigilance, commanda des travaux en vue d'une encyclique qui remettrait ces choses à l’endroit. Elle fut publiée sous le titre Veritatis splendor le 6 août 1993, et provoqua de vives contre-réactions de la part de théologiens moraux. Auparavant, le Catéchisme de l'Eglise catholique avait déjà présenté de manière convaincante et systématique la morale proclamée par l’Eglise.
Je n'oublierai jamais comment le théologien moral allemand le plus reconnu à l’époque, Franz Böcke, qui était retourné dans sa Suisse natale pour sa retraite, déclara au vu des choix possibles de l’encyclique Veritatis splendor, que si cette encyclique devait affirmer que certaines actions doivent toujours et en toutes circonstances être qualifiées de mauvaises, il élèverait la voix contre elle avec toute la force dont il disposait.
C’est Dieu qui dans sa bienveillance lui épargna la mise en œuvre de cette résolution ; Böcke mourut le 8 juillet 1991. L'encyclique fut publiée le 6 août 1993, et elle comporta en effet l’affirmation selon laquelle il existe des actions qui ne peuvent jamais devenir bonnes.

Le pape était alors pleinement conscient de l'importance de cette décision, et pour cette partie de son texte, il avait de nouveau consulté des spécialistes de premier plan qui ne participaient pas à la rédaction de l’encyclique. Il savait qu'il ne pouvait et ne devait laisser subsister aucun doute quant au fait que la morale de la pesée des intérêts doit respecter une limite ultime. Il y a des biens qui ne sont jamais sujets à une mise en balance. Il y a des valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées en vue d'une plus grande valeur, et qui surpassent même la préservation de la vie physique. Il y a le martyre. Dieu est davantage, davantage même que la survie physique. Une vie achetée par la négation de Dieu, une vie fondée sur un mensonge ultime, est une non-vie.
Le martyre est une catégorie fondamentale de l'existence chrétienne. Le fait que le martyre n'est plus moralement nécessaire dans la théorie avancée par Böckle et tant d’autres montre que c'est l'essence même du christianisme qui est ici en jeu.

En théologie morale, cependant, une autre question était entre-temps devenue pressante : la thèse selon laquelle le magistère de l'Eglise devait avoir la compétence finale (« infaillibilité ») seulement dans des matières concernant la foi elle-même avait obtenu une adhésion très large ; les questions relatives à la morale ne devaient pas faire partie du champ des décisions infaillibles du magistère de l’Eglise. Il y a probablement quelque chose de vrai dans cette hypothèse qui mérite d’en discuter plus avant. Mais il existe un ensemble minimum de principes moraux qui est indissolublement lié au principe fondateur de la Foi et qui doit être défendu si la Foi ne doit pas être réduite à une théorie mais au contraire reconnue dans ses droits par rapport à la vie concrète.
Tout cela rend visible  à quel point fondamental l'autorité de l'Eglise en matière de morale est remise en question. Ceux qui nient à l’Eglise une compétence d’enseignement ultime dans ce domaine l'obligent à rester silencieuse précisément là où la frontière entre la vérité et les mensonges est en jeu.
Indépendamment de cette question, on a développé dans de nombreux cercles de théologie morale, la thèse selon laquelle l'Eglise n’a pas, et ne peut avoir sa propre morale. On soutenait cela en faisant remarquer que toutes les thèses morales connaîtraient également des parallèles dans d'autres religions et que par conséquent, une morale proprement chrétienne ne pouvait exister. Mais la question du caractère propre d'une morale biblique n'est pas réglée par le fait que pour chaque phrase apparaissant ici ou là, on peut aussi trouver un parallèle dans d'autres religions. Il s'agit plutôt de la totalité de la morale biblique, qui en tant que telle est nouvelle et différente de ses éléments individuels.

La doctrine morale de la Sainte écriture trouve en dernière analyse le fondement de son caractère unique de son ancrage dans l'image de Dieu, dans la foi au Dieu unique qui s’est montré en Jésus-Christ et qui a vécu comme être humain. Le Décalogue est une application de la foi biblique en Dieu à la vie humaine. L'image de Dieu et la morale sont indissociables et sont ainsi cause de l’extraordinaire nouveauté de l'attitude chrétienne à l'égard du monde et de la vie humaine. En outre, le christianisme a été désigné depuis le début par le mot « hodós » [le mot grec signifiant voie, souvent utilisé dans le Nouveau Testament dans le sens de chemin de progrès]. La foi est un voyage et une façon de vivre. Dans l’Eglise ancienne, le catéchuménat fut créé comme un lieu de vie face à une culture de plus en plus démoralisée, où les aspects particuliers et nouveaux de la manière de vivre chrétienne étaient mis en pratique, et en même temps protégés de la manière de vivre ordinaire. Je pense qu'encore aujourd’hui il faut quelque chose qui ressemble à des communautés catéchumènes, de telle sorte que la vie chrétienne puisse s’affirmer à sa propre façon.

II.
 Les réactions ecclésiales initiales.
1.  Le processus, préparé de longue date et toujours en cours de réalisation, de la liquidation de la conception chrétienne de la morale a été, comme j'ai essayé de le montrer, marquée par un radicalisme sans précédent au cours des années 1960. Cette liquidation de l’autorité d’enseignement moral de l'Eglise devait nécessairement produire des effets dans divers domaines de l’Eglise. Dans le contexte de la rencontre des présidents des  conférences épiscopales du monde entier avec le pape François, la question de la vie sacerdotale comme celle des séminaires est d'un intérêt primordial. Pour ce qui est du problème de la préparation au ministère sacerdotal dans les séminaires, il existe dans les faits un vaste effondrement de la forme antérieure de cette préparation.
Dans divers séminaires des clubs homosexuels furent établis, qui agissaient plus ou moins ouvertement et qui ont significativement modifié le climat des séminaires. Dans un séminaire en Allemagne du Sud, les candidats à la prêtrise et les candidats au ministère laïc du référent pastoral [Pastoralreferent] vivaient ensemble. Lors des repas pris en commun, les séminaristes et les référents pastoraux mangeaient ensemble, et ceux des laïcs qui étaient mariés étaient parfois accompagnés de leurs femme et enfants, et même à l'occasion par leur petite amie. Le climat de ce séminaire ne pouvait apporter un soutien à la préparation à la vocation sacerdotale. Le Saint-Siège avait connaissance de tels problèmes, sans en être informé précisément. Comme première étape, une visite apostolique des séminaires des États-Unis fut organisée.
Comme les critères de sélection et de nomination des évêques avaient également été modifiés après le concile Vatican II, la relation des évêques vis-à-vis de leurs séminaristes était également très variable. Par-dessus tout, le critère pour la nomination des nouveaux évêques était désormais leur « conciliarité », ce qui peut évidemment être compris de façons assez différentes.

Dans les faits, dans de nombreuses parties de l'Eglise, les attitudes conciliaires étaient comprises comme le fait d'avoir une attitude critique négative à l'égard de la tradition existant jusqu’alors, et qui devait  désormais être remplacée par une nouvelle relation, radicalement ouverte, au monde. Un évêque, qui avait précédemment été recteur de séminaire, avait permis le visionnage de films pornographiques par les séminaristes, prétendument dans l’intention de les rendre ainsi résistants aux comportements contraires à la foi.

Certains évêques – et pas seulement aux Etats-Unis d’Amérique – rejetèrent la tradition catholique dans son ensemble, cherchant à faire advenir une nouvelle forme moderne de « catholicité » dans leurs diocèses. Cela vaut peut-être la peine de mentionner que dans un nombre non négligeable de séminaires, des étudiants pris sur le fait d'avoir lu mes livres furent jugés inaptes au sacerdoce. On cachait mes livres comme de la mauvaise littérature, et ils n’étaient lus que sous le manteau.
La visite qui eut lieu alors n’apporta pas de nouvelles perspectives, apparemment parce que diverses forces s'étaient réunies afin de dissimuler la situation réelle. Une deuxième visite fut ordonnée, qui permit d’obtenir bien plus d’informations, mais dans son ensemble elle n’eut pas de retombées. Cependant, depuis les années 1970 la situation dans les séminaires s'est améliorée de manière générale. Et pourtant, il n'y eut que des cas rares d’un nouveau renforcement des vocations sacerdotales parce que la situation dans son ensemble avait pris un chemin différent.

2.  La question de la pédophilie, telle que je m'en souviens, n'est devenue aiguë qu'au cours de la seconde moitié des années 1980. Entre-temps, c'était déjà devenu une affaire publique aux États-Unis, de telle sorte que les évêques recherchèrent l'aide de Rome, puisque le droit canonique, tel qu'il est écrit dans le nouveau code de 1983, ne semblait pas suffire pour prendre les mesures nécessaires.
Rome et les canonistes romains eurent dans un premier temps des difficultés à prendre en compte ces préoccupations ; dans leur opinion, la suspension temporaire de l'office sacerdotal devait suffire à produire la purification et la clarification. Cela, les évêques américains ne purent l’accepter, puisque les prêtres restaient ainsi au service de l’évêque et pouvaient donc être supposés rester en association directe avec lui. Ce n'est que lentement qu'un renouveau et un approfondissement de la loi pénale du nouveau code, construite délibérément de manière souple, commencèrent à prendre forme.
Outre cela, cependant, il y avait un problème fondamental de perception de la loi pénale. Seul ce qu'on appelait le garantisme était encore considéré comme « conciliaire ». Cela signifie que par-dessus tout, les droits de l'accusé devaient être garantis, à tel point que de fait, toute condamnation était exclue. Comme contrepoids aux options de défense souvent inadéquates offerte aux théologiens accusés, leur droit à la défense par le biais du garantissent même s'étendit à tel point que les condamnations n'étaient guère possibles.

Permettez-moi ici de faire une brève digression. À la lumière de l’étendue des transgressions pédophiles, une parole de Jésus est de nouveau présente dans les esprits, qui affirme : « Mais si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui mît autour du cou une de ces meules que les ânes tournent, et qu’on le jetât dans la mer » (Marc, 9, 41).
L’expression « ces petits » dans le langage de Jésus signifie les fidèles ordinaires qui peuvent être amenés à chuter dans leur foi par l'arrogance intellectuelle de ceux qui se pensent intelligents. Donc ici, Jésus protège le dépôt de la foi avec une menace insistante de punition adressée à ceux qui lui portent atteinte. L'utilisation moderne de la phrase n'est pas en elle-même erronée, mais elle ne doit pas obscurcir la signification originale. Selon cette signification il devient clair, contrairement à tous garantisme, que ce n'est pas seulement le droit de l'accusé qui est important et qui a besoin d'une garantie. De grands biens, telle la Foi, sont également importants.

Un droit canonique équilibré, qui corresponde à la l'intégralité du message de Jésus, ne doit donc pas seulement  fournir une garantie aux accusés, dont le respect est un bien légal. Il doit également protéger la Foi, qui est elle aussi un bien légal important. Un droit canonique correctement constitué doit donc contenir une double garantie – une protection légale des accusés, une protection légale du bien qui est en jeu. Celui qui aujourd’hui propose cette conception intrinsèquement claire, on lui fait généralement la sourde oreille dès lors qu'il s'agit de la question de la protection de la foi en tant que bien légal. Dans la conscience générale qu’on a de la loi, la Foi ne semble plus avoir le rang d'un bien qui doit être protégé. Il s'agit là d'une situation alarmante qui doit être sérieusement prise en considération par les pasteurs de l’Eglise.

J’aimerais ici ajouter aux brèves notes sur la situation de la formation sacerdotale au moment où la crise a éclaté de manière publique, quelques remarques concernant l’évolution du droit canonique en cette matière.
En principe, la Congrégation pour le clergé est responsable du traitement des crimes commis par des prêtres. Mais puisque les garantisme dominait à ce point la situation à l’époque, je me suis accordé avec le pape Jean-Paul II pour dire qu'il était opportun d’assigner la compétence de ces infractions à la Congrégation pour la Doctrine de la foi, et sous l’intitulé : « Delicta maiora contra fidem. »
Cette assignation donnait également la possibilité d'imposer la peine maximale,  à savoir l'expulsion du clergé, qui n'aurait pas pu être imposé selon d’autres dispositions juridiques. Ce n'était pas un tour de passe-passe permettant d'imposer la peine maximale, mais une conséquence de l'importance de la foi pour l’église. Il est en réalité important de comprendre que de telles transgressions de la part de clercs nuisent en dernier ressort à la Foi.
C'est seulement là où la Foi ne détermine plus les actions de l'homme que de tels crimes sont possibles.
La sévérité de la punition présuppose cependant aussi une preuve claire de la réalité de l’infraction : cet aspect du garantisme reste en vigueur.

Pour le dire autrement: pour pouvoir imposer la peine maximale de manière légale, il faut une authentique procédure criminelle. Mais à la fois les diocèses et le Saint-Siège étaient dépassés par une telle exigence. Nous avons mis en place une forme minimale des procédures criminelles, laissant ouverte la possibilité pour le Saint-Siège de prendre en main le procès dès lors que le diocèse ou l’administration métropolitaine n'est pas en mesure de le mener. Dans tous les cas, le procès doit être revu par la Congrégation de la Doctrine de la foi de manière à garantir les droits de l’accusé. Pour finir, à la Feria IV (c'est-à-dire l'assemblée des membres de la Congrégation), nous avons établi une instance d’appel de manière à offrir une possibilité d’appel.
Dans la mesure où tout cela allait en réalité au-delà des capacités de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, et parce que des retards se sont faits jour qu'il fallait empêcher en raison de la nature du sujet, le pape François a entrepris des reformes supplémentaires.


III.
1.  Que devons-nous faire ? Faudrait-il que nous créions une autre Eglise pour tout remettre à l’endroit ? Eh bien, cette expérience-là a déjà été faite et elle a déjà échoué. Seuls l'obéissance et l'amour de Notre Seigneur Jésus-Christ peuvent indiquer le droit chemin. Essayons donc d’abord de comprendre de nouveau et de l’intérieur [en nous-mêmes] ce que veut Notre Seigneur, et ce qu'il a voulu de nous.

Je voudrais suggérer d'abord ceci : si nous voulons vraiment résumer très brièvement le contenu de la Foi telle qu'il est exposé dans la Bible, nous pourrions le faire en disant que le Notre Seigneur a entamé avec nous une histoire d’amour dans laquelle il veut récapituler toute la création. La force antagoniste face au mal qui nous menace et qui menace le monde entier, ne peut au bout du compte consister que dans notre entrée dans cet amour. Il est la vraie force antagoniste face au mal. Le pouvoir du mal dérive de notre refus de l’amour de Dieu. Celui qui se confie à l'amour de Dieu est racheté. Le fait que nous ne soyons pas rachetés est conséquences de notre incapacité à aimer Dieu. Apprendre à aimer Dieu est par conséquent la voie de la rédemption des hommes.

Essayons maintenant d'exposer un peu plus ce contenu essentiel de la Révélation de Dieu. Nous pourrions dire alors que le premier don fondamental que nous offre la Foi est la certitude que Dieu existe.
Un monde sans Dieu ne peut être qu'un monde sans signification. Car alors, d'où vient tout ce qui est ? En tout cas, il n'a pas de fondement spirituel. Il est tout simplement là, on ne sait trop comment, et n'a ni but ni sens. Dès lors, il n'y a pas de normes du bien ou du mal. Alors, seul ce qui est plus fort que l’autre peut s’auto-affirmer. Alors, la puissance est le seul principe. La vérité ne compte pas – en fait, elle n'existe même pas. Ce n'est que si les choses ont une raison d’être spirituelle, ayant été voulues et conçues – c'est seulement s'il y a un Dieu créateur qui est bon et qui veut le bien – que la vie de l'homme peut aussi avoir un sens.
Qu'il existe un Dieu créateur, mesure de toutes choses, est tout d’abord un besoin primordial. Mais un Dieu qui ne s'exprimerait pas du tout, qui ne se ferait pas connaître, resterait à l'état d’intuition et ne pourrait ainsi déterminer la forme de notre vie.

Pour que Dieu soit réellement Dieu dans cette création délibérée, nous devons nous tourner vers lui afin qu'Il s’exprime d'une façon ou d'une autre. Il l’a fait de multiples façons, mais ce fut de manière décisive dans cet appel fait à Abraham qui donna aux personnes à la recherche de Dieu l’orientation qui mène au-delà de tout ce qu’on pouvait attendre : Dieu lui-même devient créature, et parle comme un homme avec nous autres êtres humains.
Ainsi la phrase « Dieu est » se transforme en dernière analyse véritablement en Bonne Nouvelle, tant Il est plus qu’une idée, parce qu'Il crée l’amour et qu’Il est l’amour. Rendre de nouveau conscient de cela est la tâche première et fondamentale que nous confie le Seigneur.

Une société sans Dieu – une société qui ne le connaît pas et qui le considère comme n'existant pas – est une société qui perd sa mesure. C'est à notre époque que le slogan «  Dieu est mort » a été forgé. Lorsque Dieu meurt effectivement au sein d'une société, elle devient libre, nous assurait-on. En réalité, la mort de Dieu dans une  société signifie aussi la fin de la liberté, parce que ce qui meurt est la finalité qui permet l’orientation. Et aussi parce que disparaît le compas qui nous indique la bonne direction en nous apprenant à distinguer le bien du mal. La société occidentale est une société dont Dieu est absent de la sphère publique et qui n’a plus rien à lui dire. Et c'est pourquoi il s'agit d'une société où la mesure de l’humanité se perd de plus en plus. Sur des points précis, il devient soudain visible que ce qui est mal et détruit l’homme est devenu la norme acceptée.

Il en va ainsi de la pédophilie. Théorisée il n'y a pas pas très longtemps comme étant tout à fait légitime, elle s'est étendue de plus en plus loin. Et nous nous rendons compte aujourd'hui avec effroi qu'il advient des choses à nos enfants et à nos jeunes qui menacent de les détruire. Le fait que cela ait pu aussi s'étendre dans l'Eglise et parmi les prêtres devrait nous troubler tout particulièrement.
Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En dernière analyse, la raison en est l'absence de Dieu. Nous autres chrétiens et prêtres préférons aussi ne pas parler de Dieu, parce que ce discours ne semble pas pratique. Après le bouleversement de la Seconde Guerre mondiale, nous avons continué en Allemagne de placer expressément notre constitution sous la responsabilité vis-à-vis Dieu en tant que principe conducteur. Un demi-siècle plus tard, il ne fut plus possible d'inclure la responsabilité vis-à-vis de Dieu comme critère de référence de la constitution européenne. Dieu est considéré comme la préoccupation partisane d'un petit groupe et ne peut plus constituer le critère de référence de la communauté dans son ensemble. Cette décision est le reflet de la situation en Occident, où Dieu est devenu l'affaire privée d'une minorité.

Une tâche essentielle, qui doit résulter des bouleversements moraux de notre temps, est que nous commencions nous-mêmes de nouveau à vivre par Dieu et pour Lui. Par-dessus tout, nous devons apprendre de nouveau à reconnaître Dieu comme fondement de notre vie au lieu de le laisser de côté comme une phrase  d'une certaine manière inopérante. Je n'oublierai jamais la mise en garde que m’adressa un jour  dans une de ses lettres le grand théologien Hans Urs von Balthazar. « Ne présupposez pas le Dieu trine, Père, Fils et Saint Esprit – présentez-les ! »
De fait, dans la théologie Dieu est souvent tenu pour acquis, comme si cela allait de soi, mais concrètement on n'en traite pas. Le thème de Dieu semble si irréel, si éloigné des choses qui nous préoccupent. Et pourtant tout change si l'on ne présuppose pas Dieu, mais qu'on le présente. En ne le laissant pas d'une certaine manière à l’arrière-plan, mais en le reconnaissant comme le centre de nos pensées, de nos paroles et de nos actions.


2.   Dieu est devenu homme pour nous. L’homme, sa créature, est si près de son Cœur qu'Il s'est uni à lui, entrant ainsi dans l'histoire humaine d'une manière très pratique. Il parle avec nous, Il vit avec nous, Il souffre avec nous et Il a pris la mort sur lui pour nous. Nous parlons de cela dans le détail en théologie, avec des pensées et des mots savants. Mais c'est précisément de cette manière que nous courons le risque de devenir maîtres de la Foi au lieu d'être renouvelés et gouvernés par la Foi.
Considérons cela par rapport à une question centrale, la célébration de la Sainte eucharistie. La manière dont nous traitons l'Eucharistie ne peut que provoquer de la préoccupation. Le concile Vatican II été à juste titre centré sur la volonté de remettre ce sacrement de la présence du Corps et du Sang du Christ, de la présence de sa Personne, de sa Passion, de sa Mort et de sa Résurrection, au centre de la vie chrétienne et de l'existence même de l’Eglise. En partie, cela a effectivement été réalisé, et nous devons en être reconnaissants au Seigneur du fond du cœur.

Et pourtant, c'est une attitude assez différente qui prévaut. Ce qui prédomine n'est pas une nouvelle révérence envers la présence de la mort et de la résurrection du Christ, mais une manière de Le traiter qui détruit la grandeur du mystère. Lé déclin de la participation à la célébration dominicale de l’Eucharistie montre combien nous autres chrétiens d’aujourd'hui sommes devenus peu capables d’apprécier la grandeur du don que constitue sa Présence Réelle. L'Eucharistie a été dévaluée pour devenir un simple geste cérémoniel, lorsqu'on prend pour acquis que la courtoisie exige qu’elle soit offerte lors des célébrations familiales ou des occasions comme les mariages et les enterrements à tous les invités, pour des raisons familiales.

La manière dont les personnes présentes reçoivent facilement en maints endroits le Saint-Sacrement; comme si cela allait de soi, montre que beaucoup ne voient plus dans la communion qu’un geste purement cérémoniel. Donc, lorsque nous pensons à l'action qui serait nécessaire avant tout, il devient évident que nous n'avons pas besoin d'une nouvelle Eglise de notre invention. Au contraire, ce qui faut d'abord et avant tout, c'est bien davantage le renouveau de la foi en la présence de Jésus-Christ qui nous est donné dans le Saint-Sacrement.
Lors  de conversations avec des victimes de pédophilie, j'ai été amené à une conscience toujours plus aiguë de cette exigence. Une jeune femme qui avait été servante d’autel me dit que l’aumônier, qui était son supérieur en tant que servante d’autel, commençait toujours les abus sexuels commis à son encontre par les paroles : « Ceci est mon corps qui sera livré pour vous. »
Il est évident que cette femme ne peut plus entendre les paroles mêmes de la consécration sans ressentir à nouveau de manière terrifiante toute la torture des abus qu'elle a subis. Oui, nous devons d'urgence implorer le pardon du Seigneur ; et d'abord et avant tout nous devons l’invoquer et lui demander de nous enseigner de nouveau à tous la dimension de sa souffrance, de son sacrifice. Et nous devons tout faire pour protéger le don de la Sainte Eucharistie de tout abus.

3.  Pour finir, il y a le mystère de l’Eglise. La phrase par laquelle Romano Guardini, il y a près de 100 ans, exprimait l'espérance joyeuse qui avait été instillée en lui et en beaucoup d’autres, demeure inoubliée : « Un événement d'une importance incalculable a commencé : l'Eglise se réveille dans les âmes. »
Il voulait dire que l'Eglise n’était plus vécue et perçue simplement comme un système externe qui entre dans nos vies, comme une sorte d'autorité, mais qu'elle commençait plutôt à être perçue comme étant présente dans les cœurs – non comme quelque chose de simplement extérieur, mais comme nous touchant de l’intérieur. Environ un demi-siècle plus tard, reconsidérant ce processus et en regardant ce qui s'était produit, je fus tenté d'inverser la phrase : « L’Eglise meurt dans les âmes. »

De fait, l'Eglise aujourd'hui est largement considérée comme une simple sorte d'appareil politique. On en parle quasi exclusivement en catégories politiques, et cela concerne même les évêques, qui formulent leur conception de l'Eglise de demain en termes quasi exclusivement politiques. La crise causée par les nombreux cas d'abus commis par des prêtres nous pousse à considérer l'Eglise comme quelque chose de misérable : une chose que nous devons désormais reprendre en mains et restructurer. Mais une Eglise fabriquée par nous ne peut fonder l’espérance.

Jésus lui-même a comparé l'Eglise à un filet de pêche où à la fin, les bons poissons sont séparés des mauvais par Dieu lui-même. Il y a aussi la parabole de l’Eglise, figurée par un champ où pousse le bon grain semé par Dieu lui-même, mais aussi l’ivraie qu’« un ennemi » y a secrètement semé. Il est vrai que l’ivraie dans le champ de Dieu, l’Eglise, n'est que trop visible, et que les mauvais poissons dans le filet montrent également leur force. Néanmoins, le champ est toujours le champ de Dieu et le filet est toujours le filet de pêche de Dieu. Et dans tous les temps, il n'y a pas seulement l’ivraie et les mauvais poissons, mais également les moissons de Dieu et les bons poissons. Proclamer les deux choses avec insistance ne relève pas d’une fausse apologétique : c’est un service qu'il est nécessaire de rendre à la vérité.

Dans ce contexte il est nécessaire de se référer à un texte important de l'Apocalypse de saint Jean. Le diable est identifié comme l’accusateur qui accuse nos frères devant Dieu jour et nuit (Apoc. 12, 10). L’Apocalypse de saint Jean reprend ainsi une réflexion qui est au centre du cadre narratif du livre de Job (Job 1 et 2, 10 ; 42, 7-15). Dans ce livre, le diable cherché à rabaisser la droiture de Job devant Dieu, en disant qu’elle n’est qu’extérieure. Il s’agit exactement de ce que dit l’Apocalypse : le diable cherche à prouver qu'il n'y a pas de justes ; que toute la droiture des hommes ne se manifeste qu’à l’extérieur. Si on pouvait s'approcher davantage d'une personne, alors les apparences de droiture s’évanouiraient bien vite.

L’histoire de Job commence par une dispute entre Dieu et le diable, où Dieu avait désigné Job comme un homme vraiment juste. Celui-ci sera utilisé comme exemple, pour vérifier qui a raison. Enlevez-lui ce qu'il possède et vous verrez qu'il ne restera rien de sa piété, soutient le diable. Dieu lui permet de faire cette tentative, dont Job sort victorieux. Alors le diable va plus loin, disant : « L’homme donnera peau pour peau, et tout ce qu’il a pour sauver sa vie ; mais étendez votre main, et frappez ses os et sa chair, et vous verrez s’il ne vous maudira pas en face » (Job, 2, 4).

Dieu concède au diable un deuxième round. Il lui sera également permis de toucher la peau de Job. Il ne lui est interdit que de tuer Job. Pour les chrétiens, il est clair que ce Job, qui se dresse devant Dieu comme un exemple pour l'humanité tout entière, est Jésus-Christ. Dans l’Apocalypse de saint Jean, le drame de l'humanité nous est présenté dans toute son étendue.
Le Dieu créateur est face au diable qui médit de toute l'humanité et de toute la création. Il dit, non seulement à Dieu mais par-dessus tout aux êtres humains : Regardez ce qu’a fait ce Dieu. Cette création prétendument bonne, est en réalité pleine de misère et de répugnance.
Ce dénigrement de la création est en réalité un dénigrement de Dieu. Il cherche à prouver que Dieu n'est pas bon lui-même, et ainsi à nous détourner de lui.

L'actualité de ce que l'Apocalypse nous dit ici est évidente. Aujourd’hui, l’accusation adressée à Dieu vise par-dessus tout à présenter son Eglise comme entièrement mauvaise, et ainsi, à nous en détourner. L'idée d’une Eglise meilleure, que nous créerions nous même, est en réalité une suggestion du diable, par laquelle il cherche à nous éloigner du Dieu vivant, au moyen d'une logique trompeuse par laquelle nous nous laissons trop facilement duper. Non, même aujourd'hui l'Eglise n'est pas composée seulement de mauvais poissons et d’ivraie. L'Eglise de Dieu continue d’exister aujourd’hui, et aujourd’hui, elle est l'instrument même par lequel Dieu nous sauve.

Il est très important de contrer les mensonges et demi-vérités du diable au moyen de la vérité tout entière : oui, il y a des péchés dans l’Eglise, il y a du mal. Mais aujourd'hui encore il y a la sainte Eglise, qui est indestructible. Aujourd'hui il y a beaucoup de gens qui croient, souffrent et aiment humblement, dans lesquels le vrai Dieu, le Dieu d’amour, se montre à nous. Aujourd'hui encore Dieu a ses témoins (ses « martyrs ») dans le monde. Nous devons simplement veiller, pour les voir et pour les entendre.
Le mot « martyr »  nous vient du droit procédural. Dans le procès contre le diable, Jésus-Christ est le premier et le véritable témoin de Dieu, Il est le premier martyr, suivi depuis lors par d'innombrables autres martyrs.

Aujourd'hui l'Eglise est plus que jamais une Eglise des martyrs, et elle est ainsi témoin du Dieu vivant. Si nous regardons autour de nous et que nous écoutons d'un cœur attentif, nous pouvons vous trouver des témoins partout aujourd’hui, spécialement parmi les gens ordinaires, mais aussi dans les plus hauts rangs de l’Eglise, qui par leur vie et leur souffrance, se lèvent pour Dieu. C'est une inertie du cœur qui nous conduit à ne pas vouloir les reconnaître. L'une des tâches les plus grandes et des plus essentielles de notre évangélisation est d’établir, autant que nous le pouvons, des lieux de vie de Foi, et par-dessus tout, de les trouver et de les reconnaître.
Je vis dans une maison, une petite communauté de personnes qui découvrent de tels témoins du Dieu vivant, encore et toujours, dans la vie quotidienne, et qui me le font remarquer à moi aussi avec joie. Voir et trouver l'Eglise vivante est une tâche merveilleuse qui nous rend plus forts et qui nous donne de nous réjouir de nouveau dans notre foi, toujours.

À la fin de mes réflexions je voudrais remercier le pape François pour tout ce qu'il fait pour nous montrer, encore et encore, la lumière de Dieu, qui n'a pas disparu, même aujourd’hui. Merci, Saint-Père !

Benoît XVI

Tiré de L'Homme Nouveau - © pour cette traduction, non officielle : Jeanne Smits.

jeudi 11 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 3ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté

3° JOUR : PRIERE POUR LES FOYERS QUI CONNAISSENT L’ ÉPREUVE ET LA MALADIE

Réflexion ; Saint Pierre Chrysologue nous dit : ”Offre à Dieu ta vie, l’oblation du jeûne pour qu’il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n’aura pas d’excuse, parce qu’on a toujours soi-même à offrir. Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s’il n’est pas arrosé par la miséricorde. Car ce que tu n’abandonnes pas à autrui tu ne l’auras pas. ”

Les épreuves de famille, de maladie, dans le travail, nous guettent et nous harcèlent. Tout est démesuré et injuste quand cela se passe en nos vies et en nos proches. Dans la recherche d’une communion fraternelle sachons écouter l’autre, sachons offrir ce qui nous est donné car Dieu ne reprend-il pas ce qu’Il donne à celui qu’Il aime ? Cette offrande qui doit être la nôtre, ouvre la porte à la charité, grande vertu théologale si proche de la miséricorde.

 

Prière : Notre Père – Je vous salue Marie.

3ième pilier du pèlerinage de Chartres : la Chrétienté

Notre pèlerinage de Pentecôte est un pèlerinage «de chrétienté» non comme un pèlerinage parmi d'autres dans une chrétienté qui, hélas, n'existe plus, mais comme un pèlerinage qui souhaite le retour, la restauration de la chrétienté - Demain la chrétienté, selon le beau titre de Dom Gérard - et qui agit, prie et combat en ce sens.

La chrétienté, selon la définition de Gustave Thibon, c'est un «tissu social où la religion pénètre jusque dans les derniers replis de la vie temporelle (mœurs, usages, jeux et travaux...), une civilisation où le temporel est sans cesse irrigué par l'éternel».  C'est une alliance du sol avec le ciel, une alliance des nations avec la Sagesse éternelle. C'est le régime politique au sens large qui, inspiré spirituellement par l'Église, mais temporellement autonome, permet à la double et unique loi de Dieu de régner : celle du Décalogue (résumé de la loi naturelle) et celle de l'Évangile (avec sa loi d'Amour et sa charte des béatitudes). C'est la proclamation de la royauté de Jésus-Christ sur les âmes, sur les institutions et sur les mœurs. C'est le corps charnel de l'Église ...

Notre pèlerinage est en outre «de chrétienté», comme «parabole vivante» (Dom Gérard), modèle de «microsociété», appliquant pro domo les principes de la chrétienté. Il ouvre en somme la voie en commençant par lui. Outre la conversion indispensable des âmes, la finalité propre du pèlerinage de chrétienté est donc le bien commun temporel et surnaturel de la cité charnelle, dans une juste distinction et (sub) ordination du temporel et du spirituel.

C'est un pèlerinage de laïcs responsables du temporel, militants du temporel chrétien dans l'Église militante et dans leur nation. Car la chrétienté et sa restauration passent par la nation - Jeanne d'Arc en témoigne - et particulièrement par la nation française, comme l'avait désiré Péguy : «Il faut que France et chrétienté continuent ! ».

Selon l'adage classique, si ce sont les prêtres qui prêchent la croisade, ce sont les fidèles qui la font avec des chefs laïcs pour la diriger. Ainsi en va-t-il du pèlerinage de chrétienté, croisade pour la chrétienté, qui rompt à cet égard avec la mauvaise habitude d'une certaine Action Catholique où les curés, faute d'un pouvoir temporel chrétien du laïcat, s'arrogeaient abusivement ce pouvoir, mettant indûment les laïcs sous leur tutelle. «Il y a un aumônier sur chaque navire mais on ne lui demande pas de fixer la ration de vivres de l'équipage ni de faire le point», résume à sa façon Jean Anouilh dans Becket ou l'honneur de Dieu. Il en est de même dans nos chapitres et, en dehors du pèlerinage, dans nos combats de la cité.

Le but de notre pèlerinage c'est aussi rétablir le pouvoir temporel du laïcat chrétien. A l'échelle du pèlerinage, et selon le modèle de la chrétienté, "l'ordre chrétien" se divise en deux pouvoirs : le temporel, qui revient essentiellement aux chefs de chapitre (sous la direction du Président) dans une juste autonomie, quasiment une souveraineté même si elle est limitée, et le "spirituel" qui revient aux aumôniers (sous la direction de l'aumônier national) soumis à l'autorité de l'Église. C'est la «sainte alliance» entre le clerc et le laïc dans ce binôme chef-aumônier - qu'on retrouve dans le (vrai) scoutisme catholique, lequel constitue lui aussi, comme le pèlerinage, et à sa façon un retour en chrétienté. Il y a en outre dans l'ordre temporel du pèlerinage (comme dans le scoutisme) une application pro domo de la doctrine sociale de l'Église avec le «système des chapitres» (analogue au système des patrouilles du scoutisme) qui applique admirablement le principe de totalité (selon lequel l'être de la partie est pour l'être du tout) et le principe de subsidiarité (selon lequel l'autorité supérieure, qui dirige, harmonise et supplée, doit s'interdire, par une ingérence mal-heureuse, de retirer aux groupements d'ordre inférieur les fonctions qu'ils sont en mesure de mieux remplir eux-mêmes).

Ce que je nomme le «système des chapitres» (par affinité régionale et sans distinction de classes, d'âges et de mouvements) illustre bien la conception organique que se fait le pèlerinage de la société et de son ordre hiérarchique (conformément à la doctrine sociale et à la philosophie réaliste) aux antipodes d'une conception totalitaire, mécaniciste. Le rôle-pivot (médiateur) du chef de chapitre (qui a charge d'âmes) est à cet égard le rôle essentiel du pélé (comme le chef de patrouille dans le scoutisme) entre les pélerins et l'état-major du pèlerinage qui oriente l'ensemble. Enfin, autre héritage de la Cité catholique, le pèlerinage de chrétienté est une œuvre auxiliaire, qui se refuse, depuis son origine, à être un mouvement parmi les autres. Limitant son organisation, son encadrement et son «suivi» à sa seule finalité de pèlerinage de chrétienté, il est en revanche au service des mouvements, des partis, des organisations militantes, de tous ceux qui, dans le respect de la diversité des initiatives, ont le souci de la complémentarité des forces. «Au-dessus des partis», par sa finalité temporelle et spirituelle, il propose à tous ceux-là, dans l'esprit de l'Amitié française, de venir se ressourcer, voire se réconcilier, dans une marche de chrétienté.

Marche où les partis disparaissent et se fondent, pour trois jours, dans le cadre des provinces et des chapitres locaux et familiaux. Ces chapitres reproduisant comme des corps intermédiaires naturels (fondés sur la géographie et un réseau social : villes, paroisses..), d'où est exclu toute dialectique artificielle. Cellule de base du pèlerinage, le chapitre est sensé reconstituer socialement, pour lui-même aussi, une microchrétienté (comme on dit analogiquement que la famille est une Église domestique). D'où l'importance d'éviter précisément, dans la mesure du possible, les regroupements unitaires par âges (à l'exception du «chapitre enfants» pour des raisons évidentes), par mouvements, par secteurs professionnels (selon l'expérience malheureuse aussi de l'Action Catholique...) pour susciter la solidarité des générations, des classes sociales, etc...

C'est donc bien la chrétienté qui vient principalement spécifier notre pèlerinage. Si la tradition et la mission sont aussi des éléments essentiels, constitutifs de son être, ils peuvent en effet se retrouver dans d'autres pèlerinages qui ne sont pas de chrétienté. On voit mal en revanche comment un pèlerinage de chrétienté aujourd'hui, dans notre monde sécularisé et désorienté, pourrait ne pas être de tradition et de mission, de résistance et de reconquête.

Rémi Fontaine ( Conférence du 8/12/2001 )

mercredi 10 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 2ième jour

Bien chers amis pèlerins.

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émérite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

2° JOUR ; PRIERE POUR LES FOYERS QUI CONNAISSENT L’ ÉPREUVE ET LA MALADIE

Réflexion ; Tout peut être offert à Dieu. Mais comment réussir à trouver ce passage qui nous permet de nous hisser de l’ombre à la lumière ? Louis et Zélie Martin ont tout donné. Ils ont tout offert, sans distinction. Toujours ils ont semé pour faire grandir dans la patrie céleste.

Sommes-nous capables de semer et d’attendre la récolte avec patience et humilité ? Car accepter d’être dans la main du Père, n’est-ce pas déjà accepter sa bénédiction ?

 

Prière : Saints Louis et Zélie Martin, donnez-nous d’avoir accès à une compréhension d’amour de nos épreuves et de nos maladies. Intercédez pour nous : que nous puissions être dans l’offrande de l’épreuve, être les porteurs d’eau qui nettoient les plaies de Celui qui a tout donné pour nous.

 

NDC recherche 14 Roads son/lumière

Le road charge, décharge, transporte, monte, démonte le matériel sur les indications d’un régisseur et/ou suivant un plan et une feuille de route.

Il (elle) doit :

  • Etre familier du langage technique liés aux métiers du son, de la lumière, de la vidéo, de la structure, de la distribution électrique.
  • Avoir des notions de technique de manutention, d’électricité
  • Avoir son permis B valide (conduite de fourgon)
  • Travailler en équipe
  • Etre en bonne condition physique
  • Porter une tenue sombre et fonctionnelle (chaussure de sécurité si possible, ni sandales, ni chaussures en toile légère - gants, couteau)


Vendredi 18 mai : Transport et chargement de matériel ; 

  •      journée de 8h à 19h - effectifs demandés : 2 personnes, 
  •      am de 14h à 19h - effectifs demandés : 2 personnes supplémentaires
     

Samedi 19 mai : Transport, chargement, installation, démontage de matériel -      journée de 9h à 23h

Dimanche 20 mai : Transport, chargement, installation, démontage de matériel ; journée de 7h à 23h

Lundi 21 mai : Transport, chargement, installation, démontage de matériel ; journée de 7h à 21h


Pour ces trois jours, effectifs demandés : 
- son : 6 personnes
- lumière : 8 personnes

 

Mardi 22 mai : Transport et chargement de matériel ; journée de 8h à 19h - effectifs demandés : 2 personnes

 

Merci de vous inscrire en envoyant un mail à responsable.rh@nd-chretiente.com

2ième pilier du pèlerinage de Chartres : La Mission

« Le royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit au petit jour, afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. » Mt XX, 1-2. ». La parabole évangélique met sous nos yeux l’immense vigne du Seigneur et la foule des personnes, hommes et femmes, qu’Il appelle et qu’Il envoie y travailler. La vigne, c’est le monde entier  qui doit être transformé selon le dessein de Dieu, en vue de l’avènement définitif du Royaume de Dieu.

L’appel ne s’adresse pas seulement aux Pasteurs… il s’étend à tous : tous les fidèles laïcs, hommes et femmes, sont appelés par le Christ à aller travailler dans sa vigne. Cependant, on doit mettre les fidèles laïcs en garde contre deux tentations auxquelles ils n’ont pas toujours su échapper : la tentation de se consacrer avec un si vif intérêt aux services et aux tâches d’Église, qu’ils en arrivent parfois à se désengager pratiquement de leurs responsabilités spécifiques au plan personnel, social, économique, culturel et politique ; en sens inverse, la tentation de légitimer l’injustifiable séparation entre la foi et la vie, entre l’accueil de l’Évangile et l’action concrète dans les domaines temporels et terrestres les plus divers.

Des situations nouvelles, dans l’Église comme dans le monde, dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles, exigent aujourd’hui, de façon particulière, l’action des fidèles laïcs. S’il a toujours été inadmissible de s’en désintéresser, présentement c’est plus répréhensible que jamais. IL N’EST PERMIS À PERSONNE DE RESTER À NE RIEN FAIRE.

Très grande est la diversité des situations…, toutefois, certaines lignes de tendances se font jour dans la société actuelle :

1/ L’indifférence religieuse et l’athéisme, en particulier sous la forme de sécularisme…touchant les individus… et des communautés entières (les peuples qui sont chrétiens de « vieille date »), qui appellent à une NOUVELLE ÉVANGÉLISATION,

2/ Les nombreuses violations infligées aujourd’hui à la dignité de la personne humaine : instrumentalisation de l’être humain ; injustice patente de certaines lois… droit à la vie, intégrité du corps, droit à un toit et au travail, droit à la famille et à la procréation responsable, droit à la participation à la vie publique et politique, droit à la liberté de conscience et de profession de sa foi religieuse. Le CARACTÈRE SACRÉ DE LA PERSONNE continue de s’imposer encore et toujours.

3/ La conflictualité par laquelle, plus qu’à aucun autre moment de son histoire, l’humanité est aujourd’hui frappée et ébranlée : violence, terrorisme, guerre. Si les situations que nous venons d’évoquer touchent l’Église, (par ces situations, l’Église se trouve en partie conditionnée), cependant elle n’est pas écrasée, encore moins terrassée.

En dépit de toute chose, par conséquent, l’humanité peut espérer, doit espérer.

I. LA DIGNITÉ DES FIDÈLES LAÏCS DANS L’ÉGLISE-MYSTÈRE : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » Jn XV, 5

1. Participation des laïcs à la fonction sacerdotale, prophétique et royale de Jésus-Christ :

  • Ils participent à l’office sacerdotal, dans la mesure où, incorporés à Jésus-Christ, les baptisés sont unis à Lui et à son sacrifice par l’offrande d’eux-mêmes et de toutes leurs activités (cf Rm,1-2). Parlant des fidèles laïcs, le Concile Vatican II déclare : « toutes leurs activités, leurs prières et les entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient offrandes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ » (cf 1p 2,5). « C’est ainsi que les laïcs consacrent à Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d’adoration » (Lumen Gentium, 34)
  • Ils participent à l’office prophétique du Christ « qui proclame, par le témoignage de sa vie et la vertu de sa parole, le royaume du Père » (Lumen Gentium 35), ce qui les habilite et les engage à recevoir l’Évangile dans la foi et à l’annoncer par la parole et par les actes, sans hésiter à dénoncer courageusement le mal. Ils sont, au surplus, appelés à faire briller la nouveauté et la force de l’Évangile dans leur vie quotidienne, familiale et sociale, comme aussi à exprimer, avec patience et courage, dans les difficultés de l’époque présente, leur espérance de la gloire « même à travers les structures de la vie du siècle ».
  • Ils participent à l’office royal du Christ, Seigneur et Roi de l’univers, en vivant la royauté chrétienne, tout d’abord par le combat spirituel qu’ils mènent pour détruire en eux le règne du péché (cf. Rm 6,12) et ensuite par le don d’eux-mêmes pour servir, dans la charité et dans la justice, Jésus lui-même, présent en tous ses frères, surtout dans les plus petits (cf. Mt 25, 40)

2. Les fidèles laïcs et le caractère séculier

Le fidèle laïc est co-responsable, avec tous les ministres ordonnés et avec les religieux, de la mission de l’Église. Mais cette dignité baptismale commune revêt chez le fidèle laïc une modalité qui le distingue, sans toutefois l’en séparer, du prêtre, du religieux, de la religieuse, et qui se trouve dans le caractère séculier : « le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs » (Lumen Gentium 31).

Les fidèles laïcs sont « appelés par Dieu à travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment. » Il est aujourd’hui plus urgent que jamais que tous les chrétiens reprennent le chemin du renouveau évangélique. Nous avons un besoin très grand de saints ; nous devons en demander au Seigneur avec insistance. Tous les fidèles du Christ sont donc invités et obligés à poursuivre la sainteté et la perfection de leur état. La vocation des fidèles laïcs exige que la vie selon l’Esprit s’exprime de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans leur participation aux activités terrestres. Ils doivent se sanctifier dans la vie ordinaire, professionnelle et sociale. Afin qu’ils puissent répondre à leur vocation, les fidèles laïcs doivent donc considérer leur vie quotidienne comme une occasion d’union à Dieu et d’accomplissement de sa volonté, comme aussi de service vers les autres hommes, en les portant jusqu’à la communion avec Dieu dans le Christ. (Décret sur l’Apostolat des laïcs)

II. LA PARTICIPATION DES LAÏCS À LA VIE DE L’ÉGLISE-COMMUNION « Demeurez en moi, comme moi en vous » Jn XV, 1-4

Le fidèle laïc n’a pas le droit de se renfermer sur lui-même, en s’isolant spirituellement de la communauté, mais il doit vivre en un partage continuel avec les autres, dans un sens très vif de fraternité, dans la joie d’une égale dignité et dans l’intention de faire fructifier avec les autres l’immense trésor reçu en héritage. Ce qui le distingue, ce n’est pas un supplément de dignité, mais une habilitation spéciale et complémentaire au service.

Les laïcs développeront sans cesse le sens du diocèse, Que les laïcs prennent l’habitude de travailler dans la paroisse en étroite union avec leurs prêtres.

Il est absolument nécessaire que chaque fidèle ait toujours vive conscience d’être un « membre de l’Église » à qui est confiée une tâche originale, irremplaçable et qu’il ne peut déléguer, une tâche à remplir pour le bien de tous, d’où « la nécessité absolue de l’apostolat de chaque personne ». Les différentes formes de regroupement des fidèles laïcs peuvent représenter pour beaucoup de gens une aide précieuse en vue d’une vie chrétienne fidèle aux exigences de l’Évangile et pour un engagement missionnaire et apostolique.

III. LA CO-RESPONSABILITÉ DES FIDÈLES LAÏCS DANS L’ÉGLISE-MISSION

1. Annoncer l’Évangile : « Allez et prêchez l’Évangile ». La situation actuelle exige absolument que la parole du Christ reçoive une obéissance plus prompte et généreuse. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile » (Cor 9, 16)

2. Entreprendre la nouvelle évangélisation : Les fidèles laïcs sont donc aujourd’hui pleinement engagés dans cette tâche de l’Église. (Ils pourront témoigner) s’ils savent surmonter en eux-mêmes la rupture entre l’Évangile et la vie, en sachant créer dans leur activité de chaque jour, en famille, au travail, en société, l’unité d’une vie qui trouve dans l’Évangile inspiration et force de pleine réalisation.

3. Aller dans le monde entier : L’Église doit faire aujourd’hui un grand pas en avant dans l’Évangélisation, elle doit entrer dans une nouvelle étape historique de son dynamisme missionnaire. Pour l’évangélisation des peuples, il faut avant tout des apôtres.

4. Vivre l’Évangile en servant les personnes et la société. En recevant et en annonçant l’Évangile dans la force de l’Esprit, l’Église devient une communauté évangélisée et évangélisante, et par là elle se fait LA SERVANTE DES HOMMES. En son sein, les fidèles laïcs participent à la mission de servir la personne et la société. Il est certain que l’Église a comme fin suprême le royaume de Dieu. Mais le Royaume est source de complète libération et de salut total pour les hommes. Dans cette contribution apportée à la famille des hommes, dont l’Église porte la responsabilité, une place spéciale revient aux fidèles laïcs, en raison de leur « caractère séculier » qui les engage, selon des modalités propres et irremplaçables « dans l’animation chrétienne de l’ordre temporel ».

Quelques points d’application :

  • La dignité des personnes : découvrir et faire découvrir la dignité inviolable de toute personne humaine constitue une tâche essentielle et même, en un certain sens, la tâche centrale et unifiante du service à rendre à la famille des hommes.
  • Le droit inviolable à la vie : l’inviolabilité de la personne, reflet de l’absolue inviolabilité de Dieu Lui-même, trouve son expression première et fondamentale dans L’INVIOLABILITÉ DE LA VIE.
  • Le droit à la liberté de conscience : c’est l’un des biens les plus nobles et l’un des devoirs les plus graves de chaque peuple ; la liberté pour les individus et les communautés de professer et de pratiquer leur religion est un élément essentiel de la cohabitation pacifique des hommes. C’est la mesure des autres droits fondamentaux.
  • La famille : le couple et la famille constituent le premier espace pour l’engagement social des fidèles laïcs…C’est le lieu premier “d’humanisation” de la personne et de la société. « l’Avenir de l’humanité passe par la famille » (Familiaris Consortio 42-48)
  • La charité : la charité envers le prochain, œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle, représente le contenu le plus immédiat, le plus commun et le plus habituel de l’animation chrétienne de l’ordre temporel, qui constitue l’engagement spécifique des fidèles laïcs.
  • La politique : « les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions LE BIEN COMMUN ». (Christifideles 42) . « L’Église tient en grande considération et estime l’activité de ceux qui se consacrent au bien de la chose publique et en assume les charges pour le service de tous » (Gaudium et Spes 75). « Quant au Bien Commun, il comprend l’ensemble des conditions de vie sociale qui permettent aux hommes, aux familles et aux groupements, de s’accomplir plus complètement et plus facilement » (G. S. 74)

5. Situer l’homme au centre de la vie économico-sociale . Le service pour la société, de la part des fidèles laïcs, trouve un point d’action essentiel dans la question économico-sociale, dont la clé nous est fournie par l’organisation du travail (cf l’encyclique « Sollicitudo rei sociales » traitant de la doctrine sociale de l’Église, à laquelle le Pape Jean Paul II « désire vivement nous renvoyer tous, en particulier les fidèles laïcs »)

Les fidèles laïcs doivent remplir leur tâche avec compétence professionnelle, avec honnêteté humaine, avec esprit chrétien, comme moyen de leur propre sanctification.

6. Évangéliser la culture et les cultures de l’homme. L’Église demande aux fidèles laïcs d’être présents, guidés par le courage et la créativité intellectuelle, dans les postes privilégiés de la culture, comme le sont le monde de l’école et de l’université, les centres de recherche scientifiques et techniques, les lieux de la création artistique et de la réflexion humaniste. La voie actuellement la plus favorable pour la création et la transmission de la culture, ce sont les instruments de communication sociale.

À cet égard, il est urgent d’exercer, d’une part, une activité éducative du sens critique, animé par la passion de la vérité, et, d’autre part, une action visant à défendre la liberté et le respect de la dignité de la personne.

IV.LA NÉCESSITÉ DE LA FORMATION DES FIDÈLES LAÏCS

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits, car en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » Jn 15, 5

La découverte et la réalisation de leur vocation et de leur mission personnelles comportent, pour les fidèles laïcs, l’exigence d’une formation à la vie dans l’UNITÉ. Dans leur existence, ils ne peuvent avoir deux vies parallèles : d’un côté, la vie qu’on nomme « spirituelle », avec ses valeurs et ses exigences, de l’autre côté, la vie dite « séculière », c'est-à-dire la vie de famille, de travail, de rapports sociaux, d’engagement politique, d’activités culturelles.  Ce divorce entre la foi dont ils se réclament et le comportement quotidien d’un grand nombre est à compter parmi les plus graves erreurs de notre temps (cf décret sur l’activité missionnaire de l’Église, Ad gentes 21).

Il n’est pas douteux que la formation spirituelle ne doive occuper une place privilégiée dans la vie de chacun. La formation doctrinale des fidèles laïcs se révèle de nos jours, de plus en plus urgente…, du fait de la nécessité de « rendre raison à l’espérance » qui est en eux.

Il est tout à fait indispensable, en particulier, que les fidèles laïcs, surtout ceux qui sont engagés de diverses façons sur le terrain social ou politique, aient une connaissance plus précise de la doctrine sociale de l’Église… qui renferme des principes de réflexion, des critères de jugement et des directives pour l’action. Cette doctrine doit se trouver dans le programme de base de la catéchèse.

Il n’y a pas de formation véritable et efficace si chacun n’assume pas et ne développe pas par lui-même la responsabilité de sa formation : toute formation, en effet, est essentiellement « autoformation »… Mieux nous nous formons, plus nous nous rendons capables de former les autres.

Christifideles Laici, La vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde. Extraits .Saint Jean Paul II, 30 décembre 1988

 

 

 

mardi 09 avril 2019

Neuvaine pour les familles éprouvées : 1er jour

Bien chers amis pèlerins, 

 

Dans l'association Notre Dame de Chrétienté, de nombreux bénévoles sont éprouvées dans leur vie de famille. Et peut-être est-ce le cas pour vous-mêmes ou des proches, des amis et connaissances.

Alors de même que l'on s'entraide aux heures dures de la route de Pentecôte, entraidons-nous par la prière à cette intention particulière du 9 au 17 Avril !

Comme vous le savez, nous accueillons cette année Monseigneur LEONARD, archevêque émerite de Malines- Bruxelles. En 1998, il a approuvé une neuvaine pour les familles, dont s'inspire la neuvaine proposée ci-dessous. Nous vous proposons de vous y associer au fil des prochains jours !

 

Abbé Alexis Garnier, Aumônier Général de Notre Dame de Chrétienté.

 

1° JOUR :  PRIERE POUR LES FOYERS QUI CONNAISSENT L’ ÉPREUVE ET LA MALADIE

Réflexion : la Vierge au sourire nous demande de venir. Tout sourire est accueil et source de guérison. A l’école de sainte Thérèse, reconnaissons le vrai sourire dans l’épreuve, comme dans la maladie. Le repli sur soi, le discours négatif ne permettent pas d’irriguer la plaine desséchée.

Zélie Martin, jusqu’au bout de sa vie, a porté son épreuve, elle l’a conduite aux pieds de la Vierge Marie à Lourdes. Louis Martin a déposé son chemin sur l’autel de pierre en holocauste d’amour. Tous les deux ont choisi d’être au pied de la croix en enfants fidèles et en compassion.

 

Prière à l’Esprit-Saint :

Parlez, Saint-Esprit, pour faire une fontaine en mon coeur,

Dont l’eau pure et salutaire sauve le plus grand pêcheur,

Guérissez le plus incurable en lui dessillant les yeux,

Et pardonnez au plus coupable en rejaillissant aux cieux.

Pire que la Madeleine, que Lazare au tombeau

Et que la Samaritaine, je vous demande cette eau;

J’en veux boire, j’en demande, j’en sais le don précieux;

Plus cette faveur est grande, plus vous serez glorieux.

Soutenez mon impuissance, je suis un roseau vivant.

Arrêtez mon inconstance, je change plus que le vent.

Dissipez mon ignorance, je suis un aveugle né. (St. Louis Marie Grignion de Montfort).

 

Titulaires du permis BE, devenez bénévoles pour le pélé !

Que recouvrent les équipes mobiles de la logistique du pèlerinage de Chartres ? 

Elles comprennent la propreté, la distribution de l'eau et la coordination des transports de WC. C'est sur ce domaine que nous avons le plus de besoin car nous passons cette année de 105 à 150 cabines de WC (50 sont fixes sur les bivouacs, et 100 sont embarquées pour servir sur les haltes et pauses déjeuner). Les cabines seront vidangées 2 fois et nettoyées régulièrement par les bénévoles du service. Nous avons fait un réel effort pour que tout soit plus agréable à nos pèlerins : il faut donc trouver des bénévoles complémentaires sur la partie WC.

Quelle est la journée type d'un bénévole logistique ? 

La logistique mobile accompagne la colonne. Nous arrivons avant eux sur les haltes. Notre aumônier nous apporte des enseignements. Nous écoutons aussi les méditations sous forme audio lors de nos déplacements. Nous prions avec la colonne lors de son passage et nous prions pour les pèlerins lorsque nous ramassons les déchets derrières eux...!!!! Les équipes sont conviviales et accueillantes. Pour preuve, lorsqu'on a fait une fois le pèlerinage dans nos équipes, on demande à recommencer. Certains sont au service de la colonne depuis plus de 20ans!

Quel type de profils recrutez-vous ?

Pour les WC, nous recherchons en priorité des titulaires du permis CE ou BE pour tracter des remorques freinées de 2t (portant les WC).

Quelles sont les qualités requises ?  Esprit de service

N'est-ce pas frustrant de vivre le pélé en décalé ? 

Ce n'est pas frustrant dans les équipes mobiles car nous accompagnons la colonne. Nous sommes présents sur les haltes, lieux de messe et les bivouacs. 

Et pour les pères/mères de famille, il y a-t-il un mode de garde des enfants ? 

L'idéal pour les parents est d'inscrire leurs enfants dans les chapitres enfants, pastoureaux ou adulte pour les plus grands.

Combien de personnes attendez-vous ? 

Pour les WC, 22 bénévoles dont au mois 10 avec permis CE ou BE.

Pour vous inscrire, merci d'envoyer un mail à responsable.rh@nd-chretiente.com

Premier pilier du pèlerinage de Chartres : la Tradition

La Tradition s’apparente aux traditions humaines, familiales, de notre terroir ou de notre patrie, qui correspondent à des manières d’être et d’agir, à des usages et des coutumes, transmis dans un groupe humain sur un long espace de temps. Toute tradition comporte deux éléments fondamentaux : un héritage et sa transmission. Pour nous catholiques, la Tradition ne doit pas être comprise comme se suffisant à elle-même ou déconnectée du reste, bien au contraire.

Dans la transmission du dépôt révélé, l’institution divine nous apprend que trois éléments étroitement liés, voir imbriqués et cependant distincts, interviennent: la Tradition, l’Écriture Sainte et le Magistère de l’Église. La Tradition désigne donc d’abord la transmission continue dans l’Église de la doctrine divine achevée avec le Christ et les Apôtres, c’est à dire du dépôt révélé. Cette transmission s’accomplit par deux voies : l’Écriture Sainte, la prédication orale (dans laquelle le Magistère joue un rôle principal) et la foi de l’Église (2Th 2,15). C’est souvent cette seconde voie qui, dans un sens plus strict, est appelée « Tradition » : c’est-à-dire la transmission de la Révélation par un moyen distinct de la Sainte Écriture.

Pourquoi existe-t-il un lien étroit entre Ecriture et Tradition ?

La Tradition apostolique transmet non seulement la prédication orale du Christ et des Apôtres, mais encore l’Écriture Sainte elle-même. C’est l’occasion de rappeler que les livres du Nouveau Testament furent écrits après l’institution de l’Église par Notre Seigneur : la Tradition courrait avant même la rédaction des épîtres ou des évangiles. Ce lien entre l’Écriture Sainte et la Tradition est essentiel. Il ne faut donc pas les opposer, ou choisir l’une au dépend de l’autre, comme le firent les protestants qui isolèrent la Sainte Écriture, au point de rejeter, par contrecoup, la Tradition ; cela devint chez eux comme un slogan : Sola Scriptura.

En réalité, la Parole de Dieu écrite doit se comprendre en lien avec la Tradition divinement instituée, seule en mesure d’offrir les clefs de sa juste interprétation : elles sont ensemble les deux sources sacrées du dépôt de la foi. La transmission multiséculaire du dépôt révélé par la prédication et à travers toute la vie de l’Église a laissé certains témoins où nous pouvons toujours puiser : on a coutume d’appeler cela les monuments de la Tradition. Il s’agit en priorité des actes et écrits des Apôtres, des papes, des conciles et des évêques. Mais il faut encore mentionner les témoignages de l’archéologie et de l’histoire, de la littérature chrétienne et de l’art sacré. On remarquera que la liturgie, parce qu’elle est un signe permanent de l’apostolicité de l’Église et qu’elle rattache le culte chrétien aux rites apostoliques, est « un élément constituant de la sainte et divine Tradition » (Dei Verbum 8).

Qu’est ce que la Tradition Vivante ?

Cette expression est utilisée lorsque le Magistère, infailliblement assisté dans sa réception et son interprétation authentique des monuments de la Tradition, continue à transmettre de manière ininterrompue le dépôt révélé. Cette transmission s’accompagne d’ailleurs d’un approfondissement de ce qui a toujours été contenu dans la Révélation elle-même, quoique de manière parfois implicite. On peut dire qu’il y a de nouveaux dogmes, de nouvelles définitions, mais pas de nouvelles vérités : car toute notre foi est contenue dans le dépôt révélé. Cette meilleure intelligence du dépôt a pu être décrite comme un développement progressif et homogène du dogme. On en a un exemple relativement récent avec la proclamation du dogme de l’Assomption de la Sainte Vierge en 1950, par le pape Pie XII. En revanche, l’expression « Tradition vivante » ne peut signifier ni l’évolution de la vérité elle-même, ni l’adjonction de vérités nouvelles au dépôt révélé : cela s’opposerait au caractère définitif de la Révélation divine, et à l’absoluité de la Parole de Dieu, qui est immuable, comme Dieu lui-même.

Qu’est ce que l’herméneutique de la rupture ?

Cette expression a été utilisée par le pape Benoît XVI au début de son pontificat dans un discours à la curie, il s’agit d’une interprétation des vérités de la foi catholique, rejetant la compréhension traditionnelle de la Révélation et de son enseignement doctrinal autant que moral. Le pape émérite fait référence à l’attitude de certains dans l’Église après la seconde guerre mondiale, et surtout à la suite du concile Vatican II qui voulaient « revenir » à une Sainte Écriture supposée pure et inaltérée, en sautant à pieds joints sur 2000 ans de transmission fidèle et féconde. Cette volonté de s’émanciper de la Tradition de l’Église et d’un Magistère jugé contraignant est à l’origine d’un vent de folie qui ne fut pas sans troubler de nombreux fidèles. Le cardinal Journet (1891-1975) écrivait d’ailleurs que « la liturgie et la catéchèse sont les deux mâchoires de la tenaille avec laquelle on arrache la foi». Il rejoignait dans ce triste constat la demande qui, par la voix de Jean Madiran (1920-2013), s’était élevée dans le peuple chrétien : « Rendez-nous l’Écriture, le catéchisme, et la messe ». Combien d’expérimentations novatrices, tant au plan des traductions bibliques, de la rédaction des nouveaux parcours catéchétiques, que des célébrations liturgiques innovantes se multiplièrent en fait, dans une totale ignorance, voire un rejet assumé de la Tradition de l’Église.

Il faut d’ailleurs saluer les efforts successifs du Cardinal Joseph Ratzinger, lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi pour la publication d’un catéchisme universel et la correction de la traduction fautive des textes sacrés puis de Benoit XVI qui publiera le Motu Proprio Summorum Pontificum destiné à libéraliser la célébration de la sainte messe selon le rite romain dans sa forme antique, cette « forme extraordinaire », mieux connue sous le nom de rite traditionnel.

L’une des grandes raisons de notre attachement à ce rite, outre « l’usage vénérable et antique » d’une liturgie dont Benoît XVI a rappelé qu’elle ne fût jamais abrogée, témoignant ainsi d’une tradition ininterrompue, est sa réelle aptitude à exprimer très adéquatement le mystère de la messe.

Nous voyons que cette aspiration à défendre la Tradition immémoriale de l’Église n’est autre que l’impérieux devoir de préserver cet héritage reçu des apôtres, conservé intact et approfondi sous l’assistance divine tout au long des siècles. La Tradition, c’est la vie même de la Sainte Église. C’est précisément en réaction à la crise de l’Église que le pèlerinage Notre Dame de Chrétienté a été créé pour retrouver, conserver et continuer de transmettre l’héritage immémorial de la foi catholique et d’un agir, personnel et social, qui s’en réclame.

 La Tradition n’est pas l’attachement sclérosé au passé : elle est, dans l’Église, la source vivifiante d’une foi, authentique et fidèle, en Jésus-Christ. En manifestant notre attachement à la Tradition pérenne de l’Église, soyons conscients, chers pèlerins, qu’elle n’est pas notre propriété, que nous ne sommes pas là pour la « sauver » ; mais bien pour recevoir d’elle l’enseignement salutaire de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Ce que dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique

11. Pourquoi et comment doit se transmettre la révélation divine ?

Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4), c’est-à-dire de Jésus-Christ. C’est pourquoi il est nécessaire que le Christ soit annoncé à tous les hommes, selon son propre commandement : « Allez et enseignez toutes les nations » (Mt 28,19). Cela se réalise par la Tradition apostolique.

12. En quoi consiste la Tradition apostolique ?

La Tradition apostolique est la transmission du message du Christ, qui s’accomplit depuis les origines du christianisme, par la prédication, le témoignage, les institutions, le culte, les écrits inspirés. Les Apôtres ont transmis à leurs successeurs, les Évêques, et, à travers eux, à toutes les générations, jusqu’à la fin des temps, ce qu’ils ont reçu du Christ et qu’ils ont appris de l’Esprit-Saint.

13. Comment se réalise la Tradition apostolique ?

La Tradition apostolique se réalise de deux manières : par la transmission vivante de la Parole de Dieu (appelée plus simplement Tradition) et par la Sainte Écriture, qui est la même annonce du salut, consignée par écrit.

14. Quel rapport existe-t-il entre la Tradition et la Sainte Écriture ?

La Tradition et la Sainte Écriture sont liées et communiquent étroitement entre elles. En effet, l’une et l’autre rendent le mystère du Christ présent et fécond dans l’Église, et elles jaillissent d’une source divine identique. Elles constituent un seul dépôt sacré de la foi, où l’Église puise sa certitude concernant tout ce qui est révélé.

15. A qui est confié le dépôt de la foi ?

Depuis les Apôtres, le dépôt de la foi est confié à l’ensemble de l’Église. Avec le sens surnaturel de la foi, le peuple de Dieu tout entier, assisté de l’Esprit Saint et guidé par le Magistère de l’Église, accueille la Révélation divine, la comprend toujours plus profondément et s’attache à la vivre.

NDC recherche 8 cadreurs + road vidéo

Cadreur (se) + road vidéo :

Le cadreur assure le cadrage des images et l’harmonie des mouvements de l’appareil de prise de vues, en fonction des indications du réalisateur. Il s’assure de fournir des images nettes, composées et stables, que l’appareil de prise de vues soit fixé à un pied ou à l’épaule.

Il (elle) doit :

  • Maitriser la manipulation du matériel de prises de vues : caméra, objectifs, pied de caméra, intercom, 
  • Installer et démonter le matériel de prise de vues
  • Préparer les plans de tournage
  • Réaliser les prises de vues dans la cadre d’un tournage en direct
  • Travailler en équipe
  • Etre en bonne condition physique
  • Porter une tenue sombre et fonctionnelle 

Installation : lundi de 9h à 13h - effectifs demandés : 4 cadreurs, 4 roads

Exploitation : lundi de 13h à 18h - effectifs demandés : 4 cadreurs,

Démontage : dans la foulée, disponibilité jusqu'à 20h indispensable - effectifs demandés : 4 cadreurs, 4 roads

 

Pour vous inscrire, merci d'envoyer un mail à responsable.rh@nd-chretiente.com

La Normandie et le Nord se préparent !

C’est sous le beau soleil de Normandie qu’avait lieu, samedi 30 mars, à Rouen, la récollection de préparation du pèlerinage pour les régions Nord et Normandie.

 

Cette journée, suivie par 25 participants venus des quatre coins de nos deux régions, a permis aux cadres des chapitres de se former et de préparer notre 37ème pèlerinage, entourés des deux aumôniers de régions, le Chanoine Pinoteau (ICRSP) et l’Abbé Bonechi (FSSP), et honorés de la présence du Président de NDC et du Directeur des pèlerins.

Après la messe, cœur de cette journée, les chefs de chapitres et leurs adjoints ont pu profiter  de conférences rappelant les fondements de notre pèlerinage, éclairantes sur le thème de cette année, La paix du Christ par le règne du Christ, autour de la nature et de la finalité de l’homme, du bien commun et de la loi, sous l’éclairage de la Doctrine sociale de l’Eglise, et donnant des conseils pratiques pour organiser au mieux nos trois journées de marche.

La récollection a aussi été un moment convivial, permettant ainsi à tous d’échanger autour d’un sympathique déjeuner… en plein air ! 

Devenue presque une tradition, la pause culturelle a été renouvelée cette année avec une visite du centre historique de Rouen, la Place du Vieux Marché où mourut brûlée Saint Jeanne d’Arc, suivie d’une visite inoubliable de la cathédrale menée avec esprit par un guide sympathique… Un grand moment ! Le chapelet a ensuite été récité dans la Chapelle de la Vierge.

 

Le Chanoine de Beaurepaire, de l'Institut du Christ-Roi, nous a chaleureusement accueillis dans le superbe Presbytère Saint-Patrice, permettant ainsi des conditions de récollection optimales.
La journée s’est achevée par les vêpres en l’Eglise Saint-Patrice.

Impatients de se retrouver au pied de Notre-Dame de Paris le 8 juin prochain, la Normandie et le Nord se préparent !

 

Dimanche 07 avril 2019

De la justice dans l'Eglise

Pas un jour ne passe sans que les media n’aient à évoquer les turpitudes de tel ou tel clerc, de tel ou tel religieux. Ils s’en saisissent parce qu’ils se repaissent de ces nouvelles, parce qu’ils les recherchent, parce que les victimes n’ont pas obtenu de l’Église les réponses qu’elles étaient en droit d’attendre, mais aussi parce que les évêques eux-mêmes ont de moins en moins de scrupules à livrer le nom de leurs sujets coupables, ou même innocents – un exemple récent nous a été donné par Mgr François Touvet, évêque de Châlons-en-Champagne –, non seulement à l’autorité judiciaire laïque, mais encore aux journaux. Ainsi, dans un contexte où la persécution anti-chrétienne, quoique larvée, progresse à grands pas, ils imaginent, ingénus qu’ils sont, que « jouer la transparence », même au détriment de la vérité, leur sera bénéfique.

Dès lors qu’un nom est donné à la presse, il ne faut pas attendre de celle-ci la moindre retenue, la moindre attention au sacro-saint principe de « présomption d’innocence ». Plus que l’imitation du roi Salomon, on reconnaît plutôt la patte de Pilate dans ces méthodes.

La juste exigence d’un retour à l’ordre moral...par ses plus virulents détracteurs !

Il est vrai que le clergé scandaleux et ses turpitudes ne peuvent plus être traités comme le défunt curé d’Uruffe qui, dans les années 50, tua sa maîtresse et leur enfant qu’elle portait : ses crimes ont été commis à une époque encore tout imprégnée de christianisme. Pour odieux qu’aient été ses méfaits, la foi était suffisamment accrochée au cœur du peuple pour que ce dernier sache faire la distinction entre le sacerdoce catholique, et l’un de ses indignes représentants. Avant de commettre ce double crime affreux, ce prêtre avait déjà fait l’objet de mesures d’éloignement : deux fois, accusé d’avoir fauté publiquement contre le 6e commandement du Décalogue, il fut déplacé : on espérait ainsi, à la fois éteindre un scandale, et assurer au prêtre fautif une possibilité de rédemption. Le Seigneur Lui-même avait-Il jeté la pierre à la pécheresse ? La situation est bien différente aujourd’hui et il ne s’agit pas ici de prétendre que l’on doit soustraire à la justice humaine les ministres du culte indignes, laissant croire à une « justice de caste ». Le fait est que, déchristianisée, la société ne se scandalise plus pour les mêmes raisons qu’autrefois. Le prêtre pourra bien se vautrer dans le stupre et la luxure, le monde, qui favorise cet abaissement, s’en réjouira. En revanche, il ne supporte pas – encore ? – que les enfants soient victimes de ses obscénités. Et exige, très légitimement, des sanctions exemplaires. Et lorsque l’auteur du forfait est prêtre, le monde se scandalise plus encore… Étrangement d’ailleurs, car, d’un côté la société ne lui reconnaît aucun caractère sacré, de l’autre elle attend de lui une vertu qu’elle n’exige plus de personne. De fait, un enseignant, un magistrat, un politicien qui fautent selon les mêmes modalités, ne connaîtront pas le même traitement, ni de la part de leur hiérarchie, ni de la part des media. Oui, le bon peuple païen attend encore une vertu suréminente de la part d’un clergé qu’il méprise et prétend ravaler à son niveau. C’est un fait : le clerc indigne doit être puni, justement, des fautes qu’il commet. Mais l’Église n’a pas à se satisfaire de la seule justice laïque, lui abandonnant toute souveraineté, comme si les fautes des prêtres n’avaient qu’une incidence sur la société profane et que seule cette dernière était en droit de réclamer la justice.

Non, le prêtre n’est pas un homme comme les autres !

Il est vrai que rebattre les oreilles du peuple chrétien en lui expliquant, jour après jour, sermon après sermon, que « le prêtre est un homme comme les autres » a forcément eu des conséquences. Ainsi, aujourd’hui, les évêques, premiers convaincus que le prêtre est un homme comme les autres – on en vient à se demander ce qu’est le sacrement de l’Ordre – agissent à son égard comme s’il était, effectivement, « un homme comme les autres ». Et, comme de bons employeurs, licencient sans beaucoup d’égards le serviteur infidèle. D’ailleurs, ils sont souvent bien plus pressés de le livrer à la justice laïque qu’à la justice ecclésiastique, sans doute parce que dans les esprits laïcisés et mondains, il est plus important de donner à la justice laïque sa part de coupables – ou d’innocents d’ailleurs –, que de considérer l’énormité d’un autre crime, qui, sans effacer l’autre, lui ajoute une malice supplémentaire : le sacrilège. C’est pour cette dernière raison que l’Église doit revendiquer son droit à traiter des turpitudes de son clergé.

Jean Raspail, décrivant dans son roman Sire le sac de la nécropole royale de Saint-Denis par les révolutionnaires, avait quelques lignes magnifiques sur le pouvoir de la profanation : « () la loi qui régit les masses humaines ne souffre pas d’exception : c’est toujours le plus vil qui l’emporte ». Nous en sommes-là, aujourd’hui.

L’Église est une société, et une société parfaite

Voilà soixante ans que l’Église se culpabilise de n’être pas en phase avec le monde. Jusqu’alors, elle se réjouissait de cet état de fait, sans en tirer aucune gloire : « Pour nous, nous avons reçu non l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. » C’est ainsi : l’esprit du monde est l’esprit du Démon. Celui que nous avons reçu est l’Esprit de Dieu.

Pourtant, l’Église aussi a une justice. Elle lui appartient en propre, et n’est pas un succédané, une pâle imitation de la justice laïque. Certes, depuis que le trône prétend tout régenter, même le spirituel, les moyens de coercition de l’Église sont plus réduits qu’ils le furent jadis. Néanmoins, subsiste son droit divin d’exercer la justice. L’Église, tout en approuvant la juste sanction que la société profane infligeait à ses membres consacrés, souhaitait néanmoins que cette sanction puisse aussi s’accomplir sous ses auspices propres… Saint Charles Borromée, archevêque de Milan et modèle d’évêque, selon le cœur du Concile de Trente « rétablit le tribunal ecclésiastique, et lui donna pleins pouvoirs pour châtier et emprisonner les misérables qui jetaient le scandale dans la ville par leurs dérèglements publics », et le pape Benoît XIII – Orsini, pas « Pedro de Luna », qui porta aussi ce nom durant le Grand Schisme d’Occident –, grand réformateur de l’Église demandait aux visiteurs apostoliques qui inspectaient régulièrement maisons religieuses et séminaires, que l’on veillât à ce que la paille des cachots soit changée quotidiennement. Ah ! La belle époque, où l’Église appliquait sereinement sa justice à ses membres défaillants, avec fermeté, promptitude, humanité et surtout, sans oublier le caractère sacré de ces malheureux. Le Cardinal Pell, dont la condamnation récente n’est d’ailleurs pas sans susciter quelques sérieuses interrogations sur l’honnêteté de la Justice australienne, est ainsi privé du droit de célébrer la messe, puisque l’alcool est interdit en prison, et de réciter son bréviaire (qu'on lui a retiré)… Toutes choses qui, même pour un prêtre indigne – et il n’est pas sûr, encore une fois, que ce pauvre cardinal entre dans cette catégorie –, constituent le cœur du sacerdoce, et la source de grâces pour l’intéressé lui-même mais surtout pour les âmes et l’Église entière. Et être engeôlé ne doit pas être occasion de priver l’Église de ces bienfaits, obtenus ex opere operato !

L’État est une société parfaite, établie par Dieu, dans l’ordre naturel, pour conduire les hommes à leur fin, c’est-à-dire qu’il possède, en lui-même, par institution divine, la capacité d’amener ses membres à la fin naturelle qui leur convient. Ça n’est pas là une nouveauté : l’Église l’a toujours enseigné et continue de l’enseigner. Reprochant à la société civile ses prétentions exagérées, Léon XIII écrivait : « En somme, ils traitent l'Église comme si elle n'avait ni le caractère, ni les droits d'une société parfaite, et qu'elle fût simplement une association semblable aux autres qui existent dans l'État. »

L’Église est aussi une société parfaite, surnaturelle au regard de son fondateur Jésus-Christ et de sa fin, la béatitude éternelle. Pour autant, elle ne peut se désintéresser de la conduite des hommes, même comme citoyens : appartenant à une autre société établie par Dieu, parfaite puisqu’elle possède en elle-même les moyens adaptés à la fin naturelle qui lui a été assignée par Dieu, fin évidemment ordonnée et subordonnée à l’obtention de la fin surnaturelle. L’attitude actuelle de la hiérarchie est pourtant aux antipodes de cette idée que l’Église est une société, a fortiori parfaite, où les hommes, unis par un seul Dieu, une seule Foi, un seul chef, les mêmes sacrements, vivent et grandissent en vue de la « Patrie » céleste.

Nous en avions déjà une idée en entendant que les officialités françaises refusaient, pour des motifs de « prudence » – celle des hommes –, d’examiner des mariages si les époux n’étaient pas préalablement divorcés… renonçant à la compétence exclusive de l’Église sur le sacrement de mariage, pourtant rappelée par son Droit. Et suggérant même avec une singulière insistance, aux époux qui demandaient l’examen de la validité de leur mariage, de bien vouloir divorcer s’ils voulaient éviter un déni de justice. Un comble ! Mais aujourd’hui, ce n’est plus le droit matrimonial de l’Église qui est réduit à rien par ceux qui devraient revendiquer sa souveraineté. C’est aussi le droit pénal. Autrefois, l’Église revendiquait pour ses clercs le privilège du for : ils ne devaient pas être sujets des juridictions profanes. Pourquoi ? Non par coterie. Mais parce que l’Église revendiquait le droit de s’occuper des choses sacrées. Et quoi de plus sacré qu’un prêtre, qu’un religieux ? On ne portait pas la main sur un consacré, au risque d’être sacrilège. Cela ne signifiait d’ailleurs pas qu’elle renonçait à la sévérité pour les coupables. Mais elle croyait encore que les prêtres « ne sont pas des hommes comme les autres », en vertu de l’onction sainte. Ces prêtres pouvaient bien avoir agi de manière sacrilège, mais cela n’ôtait en aucune façon leur caractère sacré. Il s’agissait de ne pas ajouter le sacrilège au sacrilège. Le Bienheureux Pie IX le rappelait fort justement, en condamnant la proposition qui affirmait que « l'immunité de l'Église et des personnes ecclésiastiques tire son origine du droit civil », et encore que « le for ecclésiastique pour les procès temporels des clercs, soit au civil, soit au criminel, doit absolument être aboli ». Aujourd’hui, les titulaires du pouvoir judiciaire dans leur Église particulière, se défaussent de leurs prérogatives – et de leur devoir – sur la justice laïque. Il est vrai qu’elle se montre plus zélée que beaucoup d’évêques à poursuivre les errements moraux, certains du moins, du clergé. Mais on reste atterré, et scandalisé, du refus d’exercer le pouvoir par ceux auxquels il a été, en vertu de leur sacre et de la mission confiée par Pierre, donné de régir une portion de l’Église. Pourtant, ce pouvoir, c’est celui de Jésus-Christ !

« Un chef c’est fait pour cheffer ! »

Finalement, il semble bien que la grâce propre de l’épiscopat, qui, classiquement était ordonné au gouvernement, ne soit plus vraiment d’actualité. Il est vrai que « gouverner c’est choisir », et que « choisir, c’est mourir ». Et sans être catastrophiste à l’excès, il n’est certainement pas loin le temps où il faudra se sacrifier pour sa foi. Dès lors, le comportement, les exigences du monde, sont bien plus confortables à adopter. Reste qu’il n’est toujours pas devenu catholique de soutenir que « le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne». Du moins, demeure l’assurance que les promesses du Christ sont intangibles et qu’Il restera bien avec nous jusqu’à la consommation des siècles.

Gaspar de Quiroga - Renaissance Catholique

samedi 06 avril 2019

l’Eglise a besoin de la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie

A l’heure où la Russie se pose volontiers en recours de la chrétienté, enregistrant un évident succès auprès des mouvements de droite et pro-famille en France notamment, le Pr Roberto de Mattei analyse la situation d’une manière fort différente.

Il est urgent, a-t-il déclaré lors d’une conférence au Cosmos Club à Washington DC le 27 mars, de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie, selon la demande de Notre-Dame de Fatima il y a 100 ans exactement, pour qu’elle cesse de « répandre ses erreurs dans le monde » mais aussi pour sauver l'Eglise catholique du relativisme qui la ronge de l'intérieur.  

« Les erreurs du communisme n’ont pas seulement été répandues à travers le monde mais ont pénétré dans le temple de Dieu, comme la fumée de Satan enveloppant et asphyxiant le Corps mystique du Christ », a-t-il déclaré.
Le Cœur Immaculé de Marie, recours d’une Eglise en crise
La consécration demandée par la Vierge de Fatima est celle de la Russie, explicitement, en union avec tous les évêques du monde. Des consécrations ont certes eu lieu mais jamais dans l’entier respect de ces conditions : Roberto de Mattéi, rejoignant en cela de nombreux analystes parmi lesquels l’exorciste Gabriele Amorth et Mgr Athanasius Schneider, a expliqué qu’à son avis la démarche entreprise en 1984 par le pape Jean-Paul II était incomplète, son entourage ne voulant pas prendre le risque de fâcher l’Eglise orthodoxe en visant nommément la Russie. A l’époque Jean-Paul II avait ajouté dans l’acte de consécration une phrase ne figurant pas dans le texte écrit de sa prière à la Vierge : « Spécialement les nations dont vous avez vous-même demandé la consécration. » Sans doute la consécration a-t-elle été « acceptée » par la Vierge, comme l’a affirmé alors Sœur Lucie de Fatima, mais on ne peut dire que l’ordre soit revenu dans le monde, bien au contraire.

« Nous faisons face désormais à ce dont Notre Dame de Fatima nous avertissait si nous ne faisions pas ce qu’elle demandait : la souffrance de l’Eglise et l’annihilation de plusieurs nations », selon le Pr de Mattei.

Celui-ci a poursuivi en définissant les « erreurs de la Russie » dont la Mère de Dieu annoncé qu’elles allaient se répandre dans le monde si on ne l’écoutait pas. Il ne s’agit pas principalement du régime communiste athée qui promettait un paradis sur terre aux ouvriers, et qui a provoqué des millions de victimes. L’erreur principale, estime-t-il, est l’« idéologie qui s’oppose à l’ordre naturel et chrétien en rejetant Dieu, la religion, la famille et la propriété privée ».
Pour Roberto de Mattei, la consécration expresse de la Russie est urgente
Et de rappeler que dès l’origine, la politique des bolcheviques les avait conduits à mettre en place une révolution contre le mariage, la famille, et la morale sexuelle traditionnelle, à travers notamment la légalisation du divorce, de l’avortement et de l’homosexualité, au motif qu’une populace à la sexualité débridée et privée de sa raison serait plus facile à déstabiliser et à manipuler.

La Russie, premier pays à légaliser ce crime en 1919 a connu une débauche d’avortements : en 1965, on comptait jusqu’à trois avortements pour une naissance, et son taux d’avortement reste parmi les plus élevés au monde.

Tout cela est à mettre en regard de ce que confia Notre Dame aux voyants de Fatima : « Davantage d’âmes vont en enfer en raison de péchés de la chair que pour toute autre raison. »

Roberto de Mattei a noté également que la chute de l’URSS il y a une trentaine d’années a permis aux erreurs de la Russie de se répandre sans limite, s’étendant comme la peste à travers l’Europe et l’Occident, s’attaquant à la vie, au mariage et à la famille : « Le relativisme professé et vécu aujourd’hui en Occident s’enracine dans les théories du matérialisme et de l’évolutionnisme marxiste : en d’autres termes, dans la négation de toute réalité spirituelle et de tout élément stable et permanent dans l’homme et dans la société. » Ce relativisme s’exprime notamment dans la promotion de la « libération sexuelle » : « La décomposition du communisme a putréfié l’Occident. »

Le message de Fatima apporte une réponse à la confusion actuelle
Au bout du compte, cette putréfaction s’insinue jusque dans l’Eglise à travers les ambiguïtés d’Amoris laetitia que beaucoup interprètent comme une « justification de l’adultère » : « La loi divine et naturelle ne tolère pas d’exception. Ceux qui théorisent l’exception détruisent la règle. »

On trouve la patte marxiste dans cette situation dans le renversement opéré par les partisans de cette révolution, en mettant la « praxis » au-dessus de la doctrine. « Le cardinal Kasper et d’autres pasteurs et théologiens ont déclaré que l’Eglise doit adapter son message évangélique à la praxis de notre temps. Mais la primauté de la praxis par rapport à la doctrine est le cœur même du marxisme-léninisme », a-t-il souligné : « Si Marx a déclaré que la tâche des philosophes n’est pas de connaître le monde, mais de le transformer, aujourd’hui de nombreux théologiens et pasteurs retiennent que la tâche des théologiens n’est pas de répandre la vérité, mais de la réinterpréter dans la praxis. Dès lors, il nous faut non pas réformer les habitudes des chrétiens de manière à les ramener aux enseignements de l’Evangile, mais adapter l’Evangile à l’hétéropraxie des chrétiens. »

Le Pr de Mattei a rappelé que la Sainte Vierge a mis en garde à Fatima contre les conséquences tragiques d’un refus d’écouter ses demandes : un « châtiment terrible » qui précédera le triomphe promis de son Cœur immaculé et qui paraît de plus en plus inévitable maintenant que la Russie a en effet répandu ses erreurs : « L’antidote à la dictature du relativisme est la pureté doctrinale et morale du Cœur immaculé de Marie. Ce sera Notre Dame – et non point les hommes – qui détruira les erreurs qui nous menacent. » Une œuvre à laquelle les hommes sont appelés à coopérer à travers la réalisation de ses demandes de consécration, de dévotion, de sacrifice.

Ce n’est pas le moment de quitter l’Eglise, a insisté le Pr de Mattei : c’est elle qui a les promesses du salut.

Comment la Russie cherche à détourner le message de Fatima
Il est intéressant de noter que du point de vue russe aujourd’hui, tel qu’on a pu l’entendre s’exprimer par exemple au colloque " L'Occident contre l'Europe" à Paris il y a quelques semaines, la décadence de l’Occident doit être imputée aux idéologies occidentales, et plus précisément à l’individualisme libéral. Plus ou moins nettement exprimée selon les temps et les lieux, cette idée conduit à discréditer le christianisme occidental et notamment la religion catholique, tandis que l’orthodoxie de Moscou – « Troisième Rome » – et le soutien affiché du gouvernement russe aux valeurs traditionnelles (même si l’avortement et le divorce restent endémiques en Russie et que la GPA commerciale y est autorisée par la loi…) sont montrés comme le secours possible pour les tenants des valeurs traditionnelles.

On entend même des catholiques dire que la promesse de conversion de la Russie a été réalisée.

Ce n’est pas la moindre confusion de notre temps. La réflexion du Pr de Mattei permet d’y répondre puissamment, et elle mérite d’être approfondie. 

Jeanne Smits - Correspondance Européenne

vendredi 05 avril 2019

Mère Marie-Yvonne, protectrice des hosties profanées

Mère Yvonne-Aimée de Jésus, mystique et réformatrice, a joué un rôle mystérieux dans les cas de profanations d’hosties. Son procès de béatification est en cours.

Au cours des âges, le Saint-Sacrement a toujours excité la rage des ennemis les plus acharnés du Christ. Le jeune Tarcisius aurait été martyrisé vers 275 à Rome pour avoir refusé de livrer à un centurion les hosties qu’il cachait sous sa tunique. Quinze siècles plus tard, le marquis de Sade fit son premier séjour en prison pour avoir profané les Saintes Espèces, pratique qui inspira certaines des pages les plus abjectes des 120 journées de Sodome. L’irruption du rationalisme sous l’ère moderne n’a pas mis fin à ces actes scabreux, régulièrement commis dans le cadre de rituels occultes ou satanistes. L’Église les a toujours vigoureusement combattus, parfois de la plus impénétrable des façons. Dans ce registre, au XXe siècle, Mère Yvonne-Aimée de Jésus, née Yvonne Beauvais, s’est imposée comme l’une des protectrices les plus efficaces de l’Eucharistie.

Récupération des hosties profanées

Née en 1901 à Cossé-en Champagne (Mayenne), d’une santé fragile, elle parvient à intégrer l’ordre des Augustines hospitalières de Malestroit (Morbihan) en 1927, après en avoir été longtemps tenue à l’écart en raison de ses dons surnaturels. Son entrée en clôture s’accompagne d’une multiplication des phénomènes de bilocation : physiquement présente dans un lieu – dans son couvent breton la plupart du temps – la religieuse peut se montrer et agir dans un autre lieu. quatre-vingt-neuf cas ont ainsi été recensés en 1927 et 1928, conduisant Yvonne-Aimée à se manifester dans 186 lieux différents. Les bilocations se raréfient ensuite, à l’exception d’un pic constaté au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1940 et 1941. Attestés par de nombreux témoins, ces déplacements semblent obéir à des desseins multiples : assister des mourants, guérir des enfants, sauver des marins-pêcheurs en perdition, délivrer des prisonniers de guerre… Mais numériquement, le principal objet de ces bilocations demeure la récupération d’hosties profanées ou menacées de l’être.

À quarante-sept reprises identifiées, Sœur Yvonne ramène des hosties du lieu de son déplacement à celui de sa présence physique. D’abord stupéfaits, puis s’habituant progressivement, les témoins – religieuses ou prêtres pour la plupart – rapportent des faits concordants. Pendant les phases de transe, la jeune religieuse est capable de s’exprimer dans des langues étrangères qu’elle n’a jamais apprises. Plus spectaculaire encore, son corps est marqué en temps réel par les coups et blessures qu’elle reçoit dans son combat pour récupérer le Saint-Sacrement dans les endroits les plus dangereux ou les plus sordides. Enfin, plusieurs observateurs attestent de la présence matérielle des hosties – souvent ébréchées ou tachées de sang – lors de ses retours de mission. «  Je la vis, tout à coup, saisir une hostie sanglante : elle avait du sang sur les mains (…). Nous avons adoré l’hostie, la Sœur s’est assise sur la chaise ou plutôt on l’a assise. L’aumônier est allé chercher un corporal, et il a emmené l’hostie à la chapelle (…). La Sœur nous a dit qu’elle venait de biloquer à Paris chez des francs-maçons qui avaient profané cette hostie  », raconte un témoin oculaire, en visite au couvent de Malestroit le 10 janvier 1928.

Mère Yvonne-Aimée de Jésus ne saurait être réduite à ces phénomènes extraordinaires, que l’Église envisage avec le plus de prudence et de discernement possible. En témoignent l’énergie, la volonté et la rationalité avec lesquelles cette femme, bien campée dans son temps, parvint à créer la Fédération des augustines hospitalières au prix de mille difficultés. Ou encore son intrépidité et son engagement dans la résistance durant la Seconde Guerre mondiale, qui lui valut d’être décorée par le général de Gaulle en personne. Mais son attachement viscéral à l’Eucharistie et à sa protection, mystérieusement manifesté, rappelle que Mère Yvonne-Aimée était avant tout entièrement donnée au Christ, comme elle l’avait décrété petite fille, lorsqu’elle s’était consacrée à Lui.

France Catholique

jeudi 04 avril 2019

Un monde à reconstruire

Le cardinal Robert Sarah publie le troisième volet de ses livres d’entretien avec Nicolas Diat : Le soir approche et déjà le jour baisse (1). Analyse implacable et cependant pleine d’espérance de notre effondrement spirituel et moral. Un grand livre. Entretien exclusif.

La Nef – Vous décrivez dans la première partie de votre livre « l’effondrement spirituel et religieux » : par quoi se manifeste cet effondrement et ne concerne-t-il que l’Occident ? D’autres régions du monde comme l’Afrique sont-elles hors de cette crise ?
Cardinal Robert Sarah
 – La crise spirituelle concerne le monde entier. Mais elle a sa source en Europe. Le rejet de Dieu est né dans les consciences occidentales.
L’effondrement spirituel a donc des traits proprement occidentaux. Je voudrais relever en particulier le refus de la paternité. On a convaincu nos contemporains que pour être libre il fallait ne dépendre de personne. Il y a là une erreur tragique. Les Occidentaux sont persuadés que recevoir est contraire à la dignité de la personne. Or l’homme civilisé est fondamentalement un héritier, il reçoit une histoire, une culture, un nom, une famille. C’est ce qui le distingue du barbare. Refuser de s’inscrire dans un réseau de dépendance, d’héritage et de filiation nous condamne à entrer nus dans la jungle de la concurrence d’une économie laissée à elle-même. Parce qu’il refuse de s’accepter comme héritier, l’homme se condamne à l’enfer de la mondialisation libérale où les intérêts individuels s’affrontent sans autre loi que celle du profit à tout prix.
Mais dans ce livre je veux rappeler aux Occidentaux que la raison véritable de ce refus d’hériter, de ce refus de la paternité est au fond le refus de Dieu. Je discerne au fond des cœurs occidentaux un profond refus de la paternité créatrice de Dieu. Nous recevons de lui notre nature d’homme et de femme. Cela devient insupportable aux esprits modernes. L’idéologie du genre est un refus luciférien de recevoir de Dieu une nature sexuée. L’Occident refuse de recevoir, il n’accepte que ce qu’il construit lui-même. Le transhumanisme est l’ultime avatar de ce mouvement. Même la nature humaine, parce qu’elle est un don de Dieu, devient insupportable à l’homme d’Occident.
Cette révolte est en son essence spirituelle. Elle est la révolte de Satan contre le don de la grâce. Au fond, je crois que l’homme d’Occident refuse d’être sauvé par pure miséricorde. Il refuse de recevoir le salut et veut le bâtir par lui-même. Les « valeurs occidentales » promues par l’ONU reposent sur un refus de Dieu que je compare à celui du jeune homme riche de l’Évangile. Dieu a regardé l’Occident et il l’a aimé parce qu’il a fait de grandes choses. Il l’a invité à aller plus loin mais l’Occident s’est détourné, il a préféré les richesses qu’il ne devait qu’à lui-même.
L’Afrique et l’Asie ne sont pas encore entièrement contaminées par l’idéologie du genre, le transhumanisme ou la haine de la paternité. Mais l’esprit néo-colonialiste des puissances occidentales les presse d’adopter ces idéologies de mort.

« Le Christ n’a jamais promis à ses fidèles qu’ils seraient majoritaires », écrivez-vous (p. 34), et vous poursuivez : « Malgré les plus grands efforts missionnaires, l’Église n’a jamais dominé le monde. Car la mission de l’Église est une mission d’amour, et l’amour ne domine pas » (p. 35) ; et avant vous écriviez que « c’est le “petit reste” qui a sauvé la foi » : si vous me permettez cette provocation, j’ai envie de vous demander, où est le problème alors, puisque ce « petit reste » existe et, dans un monde hostile à la foi, parvient à la conserver ?
Les chrétiens doivent être missionnaires, ils ne peuvent garder pour eux le trésor de la foi. La mission, l’évangélisation demeure une urgence spirituelle.
Comment pourrions-nous rester tranquilles alors que tant d’âmes ignorent la seule vérité qui libère : Jésus-Christ ? Le relativisme ambiant en vient à considérer le pluralisme religieux comme un bien en soi. Non ! La plénitude de la vérité révélée qu’a reçue l’Église catholique doit être transmise, proclamée, prêchée.
Mais le but de l’évangélisation n’est pas la domination du monde, mais le service de Dieu. N’oublions pas que la victoire du Christ sur le monde… c’est la Croix ! Nous n’avons pas à vouloir nous emparer de la puissance du siècle. L’évangélisation se fait par la Croix.
Les martyrs sont les premiers missionnaires. Pourtant aux yeux des hommes, leur vie est un échec. Le but de l’évangélisation n’est pas « de faire du nombre » dans la logique des réseaux sociaux qui veulent « faire du buzz ». Notre but n’est pas d’être populaire dans les médias. Mais nous voulons que chaque âme, toutes les âmes soient sauvées par le Christ. L’évangélisation n’est pas une question de succès, elle est une réalité profondément intérieure et surnaturelle.

Je reviens sur vos propos cités dans la question précédente : est-ce à dire que la chrétienté, en Europe, qui a su imposer le christianisme à toute la société, a été une parenthèse dans l’histoire, et ne peut donc être un modèle au sens que le christianisme y « dominait » et s’imposait par une certaine coercition sociale ?
Une société irriguée par la foi, l’Évangile et la loi naturelle est souhaitable. Il revient aux fidèles laïcs de la construire. C’est même leur vocation propre. Ils servent le bien de tous, en bâtissant une cité conforme à la nature humaine et ouverte à la Révélation. Mais le but profond de l’Église n’est pas de construire un modèle social particulier. L’Église a reçu le mandat d’annoncer le salut qui est une réalité surnaturelle. Une société juste dispose les âmes à recevoir le don de Dieu. Elle ne saurait causer le salut. Inversement peut-il y avoir une société juste et conforme à la loi naturelle sans le don de la grâce dans les âmes ?
Il y a urgence à annoncer le cœur de notre foi : seul Jésus nous sauve du péché. Toutefois, il faut souligner que l’évangélisation n’est complète que lorsqu’elle atteint les structures de la société. Une société inspirée de l’Évangile protège les plus faibles contre les conséquences du péché. Inversement une société coupée de Dieu devient vite une structure de péché. Elle encourage au mal. C’est pourquoi on peut dire qu’il ne saurait y avoir de société juste sans une place pour Dieu dans le domaine public. Un État qui proclame l’athéisme est un état injuste. Un État qui renvoie Dieu au domaine privé est un État qui se coupe de la source réelle du droit et de la justice. Un État qui prétend fonder le droit uniquement sur son bon vouloir, qui ne cherche pas à fonder la loi sur un ordre objectif reçu du Créateur, risque de sombrer dans le totalitarisme.

Au cours de l’histoire européenne, nous sommes progressivement passés d’une société où le groupe l’emportait sur la personne (holisme au Moyen Âge) – type de société qui existe encore en Afrique ou qui continue de caractériser l’islam – à une société où la personne s’est émancipée du groupe (individualisme) ; on peut dire aussi, en schématisant, que l’on est passé d’une société dominée par la recherche de la vérité à une société dominée par celle de la liberté ; l’Église elle-même a approfondi sa propre doctrine face à cette évolution en proclamant le droit à la liberté religieuse (Vatican II) : comment analysez-vous la position de l’Église face à cette évolution et peut-on trouver le juste équilibre entre les deux pôles « vérité » et « liberté », dans la mesure où nous sommes peut-être passés d’un excès à l’autre, l’un appelant l’autre d’ailleurs ?
Il est inapproprié de parler « d’équilibre » entre les deux pôles : vérité et liberté. En effet cette manière de parler suppose que ces réalités sont extérieures l’une à l’autre et en opposition. La liberté est essentiellement une tension vers le bien et le vrai. La vérité réclame d’être connue et embrassée librement. Une liberté qui n’est pas en elle-même orientée et guidée par la vérité n’a aucun sens. L’erreur n’a pas de droit. Vatican II a rappelé que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même, et non par la coercition. Il a aussi rappelé que le respect des personnes et de leur liberté ne doit en aucune façon nous rendre indifférent à l’égard de la vérité et du bien.
La Révélation est l’irruption de la vérité divine dans nos vies. Elle ne nous contraint pas. Dieu en se donnant, en se révélant, respecte la liberté qu’il a lui-même créée. Je crois que l’opposition de la vérité et de la liberté est le fruit d’une conception faussée de la dignité humaine.
L’homme moderne hypostasie sa liberté, il en fait un absolu au point de la croire menacée quand il reçoit la vérité. Pourtant, recevoir la vérité est le plus bel acte de liberté qu’il soit donné à l’homme d’accomplir. Je crois que votre question révèle combien la crise de la conscience occidentale est au fond une crise de la foi. L’homme occidental a peur de perdre sa liberté en recevant le don de la foi véritable. Il préfère s’enfermer dans une liberté vide de contenu. L’acte de foi est la rencontre entre liberté et vérité. C’est pourquoi j’ai tenu, dans le premier chapitre de mon livre, à insister sur la crise de la foi.
Notre liberté est faite pour s’épanouir en disant oui à la vérité qui se révèle. Si la liberté dit non à Dieu, elle se renie elle-même.

Vous évoquez longuement la crise du sacerdoce et justifiez le célibat sacerdotal : quelle cause voyez-vous principalement dans les cas d’abus sexuels sur mineurs par des prêtres, et que retenez-vous du sommet qui vient de se dérouler à Rome sur ce thème ?
Je suis persuadé que la crise du sacerdoce est un élément central de la crise de l’Église. On a enlevé aux prêtres leur identité. On leur a fait croire qu’ils devaient être des hommes efficaces. Or un prêtre est fondamentalement un continuateur parmi nous de la présence du Christ. On ne doit pas le définir par ce qu’il fait mais par ce qu’il est : ipse Christus, le Christ lui-même.
La découverte de nombreux abus sexuels sur mineurs révèle une crise spirituelle profonde. Bien sûr, il y a des facteurs sociaux : la crise des années 60, l’érotisation de la société, qui rejaillissent dans l’Église. Mais il faut avoir le courage d’aller plus loin. Les racines de cette crise sont spirituelles. Un prêtre qui ne prie pas, qui ne vit pas concrètement comme un autre Christ est coupé de son être, de sa source. Il finit par mourir. J’ai dédié ce livre aux prêtres du monde entier parce que je sais qu’ils souffrent. Beaucoup se sentent abandonnés.
Nous, évêques, portons une lourde responsabilité dans la crise du sacerdoce. Avons-nous été pour eux des pères ? Les avons-nous écoutés, compris, guidés ? Leur avons-nous donné l’exemple ? Bien souvent les diocèses se transforment en structures administratives. Les réunions se multiplient. L’évêque devrait être le modèle du sacerdoce. Mais nous sommes loin d’être les premiers à prier en silence et à chanter l’Office dans nos cathédrales. Je crains que nous nous égarions dans des responsabilités profanes et secondaires.
La place d’un prêtre est sur la Croix. Quand il célèbre la messe, il est à la source de toute sa vie, c’est-à-dire à la Croix. Le célibat est un des moyens concrets qui nous permet de vivre ce mystère de la Croix dans nos vies. Le célibat inscrit la Croix jusque dans notre chair. C’est pour cela que le célibat est insupportable pour le monde moderne. Le célibat est un scandale pour les modernes, parce que la Croix est un scandale.
Dans ce livre, j’ai voulu encourager les prêtres. J’ai voulu leur dire : aimez votre sacerdoce ! Soyez fiers d’être crucifiés avec le Christ ! N’ayez pas peur de la haine du monde ! J’ai voulu dire mon affection de père et de frère pour les prêtres du monde entier.
Dans un ouvrage qui a fait grand bruit, Sodoma, l’auteur explique que les prélats homosexuels sont très nombreux au Vatican, donnant par là raison à Mgr Vigano qui dénonçait l’influence d’un puissant réseau gay au sein de la Curie : qu’en pensez-vous ? Y a-t-il un problème homosexuel au sein de l’Église et, si oui, pourquoi est-il si tabou ?
L’Église vit aujourd’hui avec le Christ les outrages de la Passion. Les péchés de quelques-uns lui sont renvoyés comme des crachats au visage. Certains cherchent à instrumentaliser ces péchés pour faire pression sur les évêques. On voudrait qu’ils adoptent les jugements et le langage du monde. Certains évêques s’y sont résolus. On les voit réclamer l’abandon du célibat sacerdotal ou tenir des propos douteux sur les actes homosexuels. Comment s’en étonner ? Les Apôtres eux-mêmes se sont enfuis du jardin des Oliviers. Ils ont abandonné le Christ au moment le plus difficile.
Je crois qu’il nous faut être réalistes et concrets. Oui, il y a des pécheurs. Oui, il existe des prêtres, des évêques et même des cardinaux infidèles qui manquent à la chasteté mais aussi, et c’est tout aussi grave, à la vérité de la doctrine !
Le péché ne doit pas nous surprendre. En revanche, il faut avoir le courage de l’appeler par son nom. Nous devons avoir le courage de retrouver les voies du combat spirituel : la prière, la pénitence et le jeûne. Nous devons avoir la lucidité de punir les infidélités. Nous devons trouver les moyens concrets de les prévenir. Je crois que sans une vie de prière commune, sans un minimum de vie fraternelle et commune entre prêtres, la fidélité est une illusion. Nous devons nous tourner vers le modèle des Actes des Apôtres
Pour ce qui regarde les comportements homosexuels, ne tombons pas dans le piège des manipulateurs. Il n’y a pas dans l’Église un « problème homosexuel ». Il y a un problème de péchés et d’infidélité. Ne nous laissons pas imposer le vocabulaire de l’idéologie LGBT. L’homosexualité ne définit pas l’identité des personnes. Elle qualifie des actes déviants et peccamineux. Pour ces actes, comme pour les autres péchés, les remèdes sont connus. Il s’agit de retourner au Christ, de le laisser nous convertir. Quand la faute est publique, le droit pénal de l’Église doit s’appliquer. Punir est une miséricorde. La peine répare le bien commun blessé et permet au coupable de se racheter. La punition fait partie du rôle paternel des évêques. Enfin, nous devons avoir le courage d’appliquer avec clarté les normes concernant l’accueil des séminaristes. On ne peut recevoir comme candidats au sacerdoce des personnes ayant une psychologie ancrée durablement et profondément dans l’homosexualité.

Un chapitre est consacré à « la crise de l’Église » : à quand la faites-vous remonter précisément et comment l’analysez-vous ? Comment situez-vous plus particulièrement la « crise de la foi » par rapport à celle de la « théologie morale » (cf. p. 173), l’une précède-t-elle l’autre ?
La crise de l’Église est avant tout une crise de la foi. On veut faire de l’Église une société humaine et horizontale. On veut lui faire parler un langage médiatique. On veut la rendre populaire. Une telle Église n’intéresse personne. L’Église n’a d’intérêt que parce qu’elle nous permet de rencontrer Jésus. Elle n’est légitime que parce qu’elle nous transmet la Révélation. Quand l’Église se surcharge de structures humaines, elle fait obstacle au rayonnement de Dieu en elle et par elle. Nous sommes tentés de croire que notre action, nos idées vont sauver l’Église. Il vaudrait mieux commencer par se laisser sauver par elle.
Je crois que nous sommes à un tournant de l’histoire de l’Église. Oui, elle a besoin d’une réforme profonde et radicale qui doit commencer par une réforme du mode de vie des prêtres. Mais tous ces moyens sont au service de sa sainteté. L’Église est sainte en elle-même. Nous empêchons sa sainteté de rayonner par nos péchés et nos préoccupations mondaines. Il est temps de faire tomber toutes ces surcharges pour laisser enfin apparaître l’Église telle que Dieu l’a modelée. On croit parfois que l’histoire de l’Église est marquée par les réformes de structures. Je suis certain que ce sont les saints qui changent l’histoire. Les structures suivent ensuite et ne font que pérenniser l’action des saints.
Nous avons besoin de saints qui osent porter un regard de foi sur toute chose, qui osent s’éclairer à la lumière de Dieu. La crise de la théologie morale est la conséquence d’une cécité volontaire. On a refusé de regarder la vie à la lumière de la foi.
Dans la conclusion de mon livre, je parle de ce poison dont nous sommes tous victimes : l’athéisme liquide. Il infiltre tout, même nos discours d’ecclésiastiques. Il consiste à admettre à côté de la foi, des modes de pensée ou de vie radicalement païens et mondains. Et nous nous satisfaisons de cette cohabitation contre-nature ! Cela montre que notre foi est devenue liquide et sans consistance ! La première réforme à faire est dans notre cœur. Elle consiste à ne plus pactiser avec le mensonge. La foi est en même temps le trésor que nous voulons défendre et la force qui nous permet de la défendre.

Les deuxième et troisième parties de votre livre concernent nos sociétés occidentales en crise : le sujet est tellement vaste et vous abordez tant de points importants – depuis l’extension de la « culture de mort » jusqu’aux problèmes du consumérisme lié au libéralisme mondial, en passant par les questions d’identité, de transmission, l’islamisme, etc. – qu’il est impossible de les aborder tous ; parmi ces problèmes que vous développez, lesquels vous semblent vraiment les plus importants et quelles sont les principales causes de ce déclin occidental ?
Je voudrais d’abord expliquer pourquoi moi, fils de l’Afrique, je me permets de m’adresser à l’Occident. L’Église est la gardienne de la civilisation. Or, je suis persuadé que la civilisation occidentale vit une crise mortelle. Elle a atteint les limites de la haine autodestructrice. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires. Comme évêque, je me dois de prévenir l’Occident ! Les barbares sont désormais à l’intérieur de la cité. Les barbares sont tous ceux qui haïssent la nature humaine, tous ceux qui bafouent le sens du sacré, tous ceux qui méprisent la vie.
L’Occident est aveuglé par sa soif de richesses. L’appât de l’argent que le libéralisme répand dans les cœurs endort les peuples. Pendant ce temps, la tragédie silencieuse de l’avortement et de l’euthanasie continue. Pendant ce temps, la pornographie et l’idéologie du genre détruisent les enfants et les adolescents. Nous sommes habitués à la barbarie, elle ne nous surprend même plus ! J’ai voulu pousser un cri d’alarme qui est aussi un cri d’amour. Je l’ai fait le cœur plein de reconnaissance filiale pour les missionnaires occidentaux qui sont morts sur ma terre africaine. Je veux prendre leur suite et recueillir leur héritage !
Comment ne pas souligner aussi le danger que constitue l’islamisme ? Les musulmans méprisent l’Occident athée. Ils se réfugient dans l’islamisme par refus d’une société de consommation qu’on leur propose comme religion. L’Occident saura-t-il leur proposer clairement la foi ? Il faudrait pour cela qu’il retrouve ses racines et son identité chrétienne. On serine aux pays du tiers-monde que l’Occident est le paradis parce qu’il est régi par le libéralisme marchand. On favorise ainsi des flux migratoires tragiques pour l’identité des peuples. Un Occident qui renie sa foi, son histoire, ses racines est condamné au mépris et à la mort.
Je veux cependant souligner que tout est prêt pour le renouveau. Je vois des familles, des monastères, des paroisses qui sont autant d’oasis au milieu du désert. C’est à partir de ces oasis de foi, de liturgie, de beauté et de silence que l’Occident renaîtra.

Vous terminez ce beau livre sur une partie intitulée : « Retrouver l’espoir : la pratique des vertus chrétiennes » : que voulez-vous dire et en quoi cette pratique peut-elle être un remède à la crise multiforme dont nous avons parlé dans cet entretien ?
Il n’y a pas à avoir de programme. Nous devons simplement vivre notre foi, complètement et radicalement. Les vertus chrétiennes sont l’épanouissement de la foi dans toutes les facultés humaines. Elles tracent le chemin d’une vie heureuse selon Dieu. Nous devons créer des lieux où elles puissent fleurir. J’appelle les chrétiens à ouvrir des oasis de gratuité dans le désert de la rentabilité triomphante. Nous devons créer des lieux où l’air soit respirable, où, tout simplement, la vie chrétienne soit possible. Nos communautés doivent mettre Dieu au centre. Dans l’avalanche de mensonges, on doit pouvoir trouver des lieux où la vérité soit non seulement expliquée mais expérimentée. Il s’agit tout simplement de vivre l’Évangile. Non pas de le penser comme une utopie, mais d’en faire concrètement l’expérience. La foi est comme un feu. Il faut être soi-même brûlant pour pouvoir la transmettre. Veillez sur ce feu sacré ! Qu’il soit votre chaleur au cœur de l’hiver de l’Occident. Quand un feu éclaire la nuit, les hommes se rassemblent peu à peu autour de lui. Telle est notre espérance. « Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? »

Propos recueillis par Christophe Geffroy- La Nef - Avril 2019

NDC recherche activement des chauffeurs titulaires du permis BE !

Notre-Dame de Chrétienté recherche des chauffeurs titulaires du permis BE (capables de tracter une remorque freinée de plus de 750kg).

Les chauffeurs doivent être disponibles du samedi matin au lundi soir.

NDC fournit les véhicules et les remorques équipées de 10 à 12 cabines de WC.

Chaque équipage va se déployer sur 2 à 3 haltes dans la journée. Le planning est établi à l'avance. Nous pouvons organiser un repérage si le conducteur ne connait pas les haltes du pèlerinage.

En arrivant sur une halte, le conducteur manœuvre pour se garer conformément au plan, il positionne les escaliers permettant l'accès, il vérifie l’état des sanitaires et remet à niveau le papier toilette. Pendant la durée de la halte, le chauffeur reste à proximité du véhicule pour le bon fonctionnement.

Il y a 2 vidanges et remises en état par une société extérieure durant le WE.

Pour vous inscrire : pole.rh@nd-chretiente.com

 

mercredi 03 avril 2019

Mgr Descourtieux en charge du continent « Tradition » à la Congrégation de Foi : un signe vers la FSSPX ?

Quelques temps avant la suppression de la Commission Ecclesia Dei, intervenue le 19 janvier dernier, nous avions suggéré que cette disparition pouvait être notamment une réponse aux désirs de la Fraternité Saint-Pie-X. En effet, cette Commission, créée il y a 30 ans par le motu proprio Ecclesia Dei adflicta, pour contrer l’effet des sacres de 4 évêques accomplis par Mgr Lefebvre, était pour elle une sorte d’épouvantail.

Voici que la Salle de Presse vaticane prend la peine d’annoncer que Mgr Patrick Descourtieux est nommé chef de bureau au sein de la Congrégation de la Doctrine de la Foi (bulletin du 30 mars 2019). Il faut en fait comprendre qu’il devient le patron de la division de la Congrégation qui a hérité des compétences de la défunte Commission Ecclesia Dei. Ce prélat français, patrologue distingué, qui a été recteur de la Trinité-des-Monts, homme d’une délicate courtoisie et d’une grande discrétion, passe pour avoir un accès direct au Pape François.

Du côté de la FSSPX, après l’élection d’un nouveau supérieur général, on reparle de « discussions doctrinales », ce qui revient à dire que la FSSPX entend traiter directement avec la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Du côté romain, au contraire, il est notoire que le Pape n’a pas en l’espèce de souci doctrinal, mais un souci de realpolitik. Deux positions qui, paradoxalement, se rapprochent.

Comme second personnage de la Commission disparue, Mgr Descourtieux a toujours eu le souci d’aider l’ensemble des groupes traditionnels, mais il a spécialement tissé avec les divers représentants de la FSSPX des liens d’autant plus aisés et confiants qu’il était connu, dans le traitement du dossier, pour son « ouverture » (la perspective d’une reconnaissance canonique sans exigences onéreuses). Sa nomination a toutes les apparences d’un signal favorable.

L'Homme Nouveau - 30 Mars 2019

mardi 02 avril 2019

Les pèlerins bretons se préparent !

Notre journée de préparation du pèlerinage a bien eu lieu le samedi 16 mars à Rennes.

11 membres des équipes d’encadrement des chapitres bretons, représentants 6 chapitres, et 2 chanoines de l’ICRSP se sont retrouvés pour travailler autour du thème du pèlerinage.

Après un café d’accueil et la prière d’ouverture de la journée, nous avons réfléchi au Règne du Christ dans chacun des hommes, dans nos familles et dans nos cités

La matinée s’est clôturée par la Messe à la chapelle Saint François. Après un déjeuner partagé et animé puis la récitation du chapelet dans la campagne bretonne, la 2e instruction nous a conduit a réfléchir à la doctrine sociale de l’Eglise et plus particulièrement aux 2 notions de respect de la personne humaine et de bien commun.

Enfin, les questions plus matérielles ont été abordées afin de faciliter au mieux la préparation techniques des chapitres. Venant de toute la Bretagne, les participants se sont séparés en fin d’après-midi, forts de ces instructions et plein d’énergie pour la préparation de ce 37e pèlerinage de Chrétienté.

Le véritable missionnaire c'est le saint !

L'appel à la mission découle par nature de l'appel à la sainteté. Tout missionnaire n'est authentiquement missionnaire que s'il s'engage sur la voie de la sainteté : « La sainteté est un fondement essentiel et une condition absolument irremplaçable pour l'accomplissement de la mission de salut de l'Eglise ».

La vocation universelle à la sainteté est étroitement liée à la vocation universelle à la mission : tout fidèle est appelé à la sainteté et à la mission. Ainsi, le Concile souhaitait ardemment, « en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l'Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l'Eglise ». La spiritualité missionnaire de l'Eglise est un chemin vers la sainteté.

L'élan renouvelé vers la mission ad gentes demande de saints missionnaires. Il ne suffit pas de renouveler les méthodes pastorales, ni de mieux organiser et de mieux coordonner les forces de l'Eglise, ni d'explorer avec plus d'acuité les fondements bibliques et théologiques de la Foi : il faut susciter un nouvel « élan de sainteté » chez les missionnaires et dans toute la communauté chrétienne, en particulier chez ceux qui sont les plus proches collaborateurs des missionnaires .

Rappelons-nous, chers Frères et Sœurs, l'élan missionnaire des premières communautés chrétiennes. Malgré la pauvreté des moyens de transport et de communication d'alors, l'annonce de l'Evangile a atteint en peu de temps les limites du monde. Et il s'agissait de la religion d'un Homme mort en croix, « scandale pour les Juifs et folie pour les Païens » (1 Co. 1,23) ! A la base de ce dynamisme missionnaire, il y avait la sainteté des premiers Chrétiens et des premières communautés.

C'est pourquoi je m'adresse aux baptisés des jeunes communautés et des jeunes Eglises. C'est vous qui êtes, aujourd 'hui, l'espérance de notre Eglise, qui a deux mille ans : étant jeunes dans la Foi, vous devez être comme les premiers Chrétiens et rayonner l'enthousiasme et le courage, en vous donnant généreusement à Dieu et au prochain ; en un mot, vous devez vous mettre sur la voie de la sainteté. Ce n'est qu'ainsi que vous pouvez être des signes de Dieu dans le monde et revivre dans vos pays l'épopée missionnaire de l'Eglise primitive. Vous serez aussi des ferments d'esprit missionnaire pour les Eglises plus anciennes.

Que les missionnaires, de leur côté, réfléchissent sur le devoir de la sainteté que le don de la vocation leur demande, en se renouvelant de jour en jour par une transformation spirituelle et en mettant à jour continuellement leur formation doctrinale et pastorale. Le missionnaire doit être « un contemplatif en action ». (...) Le missionnaire, s'il n'est pas un contemplatif, ne peut annoncer le Christ d'une manière crédible ; il est témoin de l'expérience de Dieu et doit pouvoir dire comme les Apôtres : « Ce que nous avons contemplé..., le Verbe de vie..., nous vous l'annonçons » (1 Jn 1,1-3).

Le missionnaire est l'homme des Béatitudes. Avant de les envoyer évangéliser, Jésus instruit les Douze en leur montrant les voies de la mission : pauvreté, douceur, acceptation des souffrances et des persécutions, désir de justice et de paix, charité, c'est-à-dire précisément les Béatitudes, réalisées dans la vie apostolique (cf. Mt 5,1-12). En vivant les Béatitudes, le missionnaire expérimente et montre concrètement que le Règne de Dieu est déjà venu et qu'il l'a déjà accueilli. La caractéristique de toute vie missionnaire authentique est la joie intérieure qui vient de la Foi. Dans un monde angoissé et oppressé par tant de problèmes, qui est porté au pessimisme, celui qui annonce la Bonne Nouvelle doit être un homme qui a trouvé dans le Christ la véritable espérance.

Saint Jean-Paul II - Redemptoris Missio - 7 décembre 1990

Amis pèlerins, NDC recherche des bénévoles pour le Pôle Clergé !

NDC cherche 7 personnes pour l'équipe Velum/Bannière dans le pôle Clergé. 

Durant le pèlerinage, ces personnes seront intégrées à l'équipe pour le montage du velum et l'embellissement des lieux de messe (Paris, Igny, Choisel, Les Courlis, Gas et Chartres).

Idéalement et pour garder l'esprit de l'équipe actuelle, nous recherchons des jeunes comme des routiers ou des jeunes pères de familles.

L'équipe Velum est chargée de monter la remorque podium, la tente pour les chorales et l'autel pour les différentes cérémonies du samedi et du dimanche

L'équipe des bannières travaille avec l'équipe velum pour embellir les lieux de messe en mettant en place le décorum (tentures, bannières, oriflammes et drapeaux).

Pour s'inscrire : responsable.rh@nd-chretiente.com

Lundi 01 avril 2019

Les origines chrétiennes du 1er Avril

Comme de nombreuses fêtes populaires actuelles, le Poisson d’avril est un mixte de traditions chrétiennes et populaires, qui trouvent leur source à différents moments de l’histoire.

Le premier jour de l’année à l’Annonciation du Christ

Si nous commençons aujourd’hui l’année au 1er janvier, cela n’a pas toujours été le cas. En 46 avant J.C., Jules César met en vigueur le « calendrier julien » ou calendrier solaire, divisé en 12 mois et 365 jours, mais commençant au 1er mars, avec l’arrivée du printemps et des semences. En 532, l’Église décide de faire commencer l’année au 1er janvier, mois qui suit immédiatement la naissance du Christ fixée au 25 décembre. Pour autant, le Jour de l’an a beaucoup changé au fil des siècles et ce, au gré des Églises, des époques et des pays.

Ainsi, au début XVIème siècle, dans certaines régions de France, depuis le temps des rois capétiens, c’est Pâques, date anniversaire de la résurrection du Christ, qui fait office de nouvel an. Ailleurs, c’est Noël qui est choisi comme début de l’année : ainsi, à Lyon, dans le Poitou, en Normandie ou en Anjou… Enfin, pour d’autres encore, de façon plus répandue, on fête le Nouvel An le 25 mars, le jour de l’Annonciation du Christ à la vierge Marie par l’ange Gabriel. Les festivités duraient une semaine et se terminaient le 1er avril. Durant cette semaine, on échangeait des cadeaux.

Charles IX, en 1564 décida par l’édit de Roussillon  d’unifier le calendrier sur l’ensemble du territoire français, gommant les spécificités régionales et imposa ainsi le 1er janvier comme point de départ obligatoire de chaque année, donnant lieu, en 1582 au calendrier grégorien, toujours en vigueur aujourd’hui et s’accordant à l’année solaire, comme le calendrier julien. En 1622, cette mesure fut généralisée par le Pape à l’ensemble du monde catholique, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.

Après l’édit de Roussillon, beaucoup de Français refusaient le nouveau calendrier et continuaient comme par le passé à échanger des cadeaux et à fêter pendant la semaine qui s’achevait le 1er avril. On se moqua de cet attachement à l’ancien Nouvel An en envoyant aux nostalgiques de faux cadeaux et en leur jouant des tours. Les cadeaux que l’on s’offrait en avril étaient le plus souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du Carême, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l’un des pièges les plus courants était l’offrande de faux poissons.

Mais une tradition populaire se forme souvent de diverses influences :

Le 1er avril marque par ailleurs la période de frai, période de reproduction des poissons pendant laquelle il était interdit de pêcher afin de laisser les populations de poissons se renouveler. Il arrivait alors qu’on accrochait subrepticement un vrai poisson, un hareng, dans le dos des gens.

C’est aussi à cette période de l’année que le soleil quitte le signe astrologique du Poisson, dernier signe de l’hiver. Pour les chrétiens, le poisson reste évidemment avant tout l’anagramme des cinq mots par lesquels ils désignaient Jésus dans la langue grecque :
Ι χ θ ύ ς, I èsous C ristos T héou U ios S ôter, J ésus C hrist de Dieu le Fils S auveur.

Vers 1900, la fête du 1er avril était d’ailleurs l’occasion d’échange de cartes humoristiques et affectueuses ornées de poissons comme marque d’amitié ou d’amour. Tout comme à la St Valentin et au 1er mai, les amoureux profitaient du 1er avril pour déclarer leur flamme en envoyant une carte à l’être aimé. Aussi étonnant que cela puisse nous sembler aujourd’hui, le poisson servait de messager d’amour ! Ce qui a également donné lieu à cette époque à des poissons en chocolat, que l’on continue de déguster à Pâques.

 

Le pèlerinage de Chartres fait peau neuve !

A l’instar du proverbe indien « Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester » et parce qu’elle est soucieuse de votre âme, Notre Dame de Chrétienté vous informe que désormais le départ du pélé se fera directement du parvis de la cathédrale de Chartres le samedi vers 16h ce qui aura pour première conséquence d’alléger considérablement le temps de marche à ceux qui auront la chance de suivre la messe à l’intérieur.

Nous avons bien noté l’effort fourni par nos pèlerins ces trente-six dernières années sur la préparation des « sacs tirés du sac » et le déséquilibre alimentaire lié à la consommation de produits non frais sur cette période de 3 jours : vous trouverez dorénavant dans les bulletins d’inscription pour chacun des repas mis gracieusement à votre disposition, nos diverses formules detox, vegan, sans gluten, sans lactose et sans sucre. Nous vous rappelons que l’alcool nuit à la santé, et que si l’on peut boire un maximum de 10 verres de vin par semaine, il est préférable pour cette fois de concentrer votre consommation hebdomadaire sur les 4 jours restants, nonobstant la limite des 2 verres par jour.

Désormais affranchis de la centaine de kilomètres à parcourir, nous mettons en place dans la ville des aires de relaxation et des espaces yoga, qui compléteront les caravanes du bien-être. Dédiées à une méditation collective, collaborative et participative en groupes intergénérationnels, nos caravanes vous ouvrent le champ des possibles à la découverte de votre karma sur l’intériorisation des citations suivantes :

· Samedi après-midi : « Essayer de se définir soi-même, c’est comme essayer de mordre ses propres dents.». Alan Watts

· Veillée : « Ne pense pas, ne réfléchis pas, ne médite pas, n’analyse pas, n’imagine pas, garde ton esprit dans son état naturel. ». Tilopa

· Dimanche matin : « Pour voler avec les aigles, il faut arrêter de nager avec les canards ». Eker

· Dimanche après-midi : « Les oies sauvages ne cherchent pas à se refléter. L’eau n’a pas d’esprit pour recevoir leur image ». Dicton Zen

· Veillée : « Essayez et imaginez ce que cela pourrait faire d’aller dormir et de ne pas se réveiller… Maintenant, essayez d’imaginer comment était-ce de se réveiller après n’avoir jamais dormi ? ». Alan Watts

· Lundi matin : « Comme une abeille, sans nuire à la fleur, à sa couleur ou à son parfum, s’envole emportant seulement le miel, ainsi le sage doit-il parcourir le village ».Bouddha

· Lundi après-midi : « Quant tout semble aller contre toi, souviens toi que l’avion décolle contre le vent, pas avec ». Henry Ford

Informations pratiques :

« Un flocon de neige ne tombe jamais au bon endroit » nous rappelle la sagesse zen, ce qui nous laisse présager une météo plutôt favorable : nous nous en réjouissons.

« Moi-même, je pense qu’avoir un chat est plus important que d’avoir une Bible. » confie R.H.Blyth : n’oubliez donc pas l’essentiel…

Nous vous espérons nombreux pour grandir ensemble dans la zen attitude !